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Angélus de ce dimanche 25 août 2013
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Franz Schubert : 6 Moments musicaux Op. 94 D. 780
No. 3 en Fa mineur - Allegro moderato (arr. F. Kreisler)
Jeno Jando, piano - Takako Nishizakii, violon -
Méditation : Testament de St Louis
Bien que la fête de St Louis ne soit pas célébrée cette année puisqu'elle coïncide avec ce dimanche, il m'a semblé opportun de rappeler ce jour le Testament de ce roi de France légué à son fils, futur Philippe le Hardi.
« Cher fils, la première chose que je t'enseigne, est que tu mettes tout ton cœur à aimer Dieu. Car sans cela nul ne peut se sauver.
Garde-toi de faire chose qui à Dieu déplaise, c'est-à-dire péché mortel. Tu devrais même souffrir toutes manières de tourments plutôt que de pécher mortellement.
Si Dieu t'envoie adversité, souffre-la en bonne grâce et en bonne patience, et pense que tu l'as bien méritée et qu'Il te tournera tout à ton profit.
S'Il te donne prospérité, l'en remercie humblement, en sorte que tu ne sois pas pire, ou par orgueil ou par autre manière, de ce dont tu dois mieux valoir. Car l'on ne doit pas Dieu de ses dons guerroyer.
Confesse-toi souvent, et élis confesseurs prud'hommes qui te sachent enseigner ce que tu dois faire et de quoi tu te dois garder. Tu te dois en telle manière comporter et avouer, que ton confesseur et ton ami t'osent sûrement reprendre et montrer tes défauts.
Le service de sainte Eglise écoute dévotement sans bourder ni rire, regarder ça et là ; mais prie Dieu de bouche et de cœur en pensant à lui dévotement et spécialement à la messe à l'heure que la consécration est faite.
Le cœur aie doux et pitoyable aux pauvres et aux malheureux, et les conforte et leur aide selon ce que tu pourras.
Maintiens les bonnes coutumes du royaume et combats les mauvaises.
Ne convoite pas sur ton peuple, ne le charge pas de taxe ni de taille, si ce n'est pour ta grande nécessité.
Si tu as quelque affliction de cœur, dis-la aussitôt à ton confesseur ou à quelque prud'homme. Ainsi tu la porteras plus légèrement.
Prends soin d'avoir en ta compagnie tous prud'hommes, soit religieux, soit séculiers, et parle leur souvent. Et fuis la compagnie des mauvais.
Et écoute volontiers les sermons ou publics ou privés ; et recherche volontiers prières et pardons. Aime tout bien et hais tout mal en quoi que ce soit.
Nul ne soit si hardi qu'il dise devant toi parole qui attire ou pousse à pécher, ou qu'il médise d'autrui par détraction.
Ne souffre que l'on dise devant toi nulle vilenie de Dieu ni des saints, que tu n'en fasses aussitôt vengeance.
Rends souvent grâces à Dieu de tous les biens qu'Il t'a faits, afin que tu sois digne d'en plus avoir.
Pour justice et droiture garder, sois raide et loyal envers tes sujets, sans tourner ni à droite ni à gauche, mais toujours droit.
Soutiens la plainte du pauvre jusques à temps que la vérité soit éclaircie.
Si quelqu'un a affaire ou plainte contre toi, sois toujours pour lui et contre toi jusqu'à ce que l'on sache la vérité. Car ainsi jugeront tes conseillers plus hardiment selon droiture et selon vérité.
Si tu détiens quelque chose d'autrui, par toi ou par tes devanciers, si c'est chose certaine, rends sans tarder. Si c'est chose douteuse, fais enquérir par sages hommes en hâte et diligemment.
A cela tu dois mettre toute ton attention : que tes gens et tes sujets vivent en paix et en droiture sous toi, même les religieux et toutes les personnes de sainte Eglise.
L'on raconte du roi Philippe, mon aïeul, qu'une fois un de ses conseillers lui dit que la sainte Eglise lui faisait grands torts et forfaits, parce que les clercs violaient ses droits et empiétaient sur son autorité ; que c'était bien étonnant qu'il le souffrît. Et le bon roi répondit qu'il le croyait bien. Mais quand il regardait les bontés et les courtoisies que Dieu lui avait faites, il voulait mieux abandonner de son droit que susciter contestation ou scandale à la sainte Eglise.
A ton père et à ta mère tu dois honneur et révérence porter, et garder leurs commandements.
Donne les bénéfices de sainte Eglise à personnes bonnes et dignes, et sur le conseil de prud'hommes. Et donne à ceux qui n'ont rien de sainte Eglise.
Garde-toi de faire la guerre sans très grande délibération et surtout contre tout homme chrétien. S'il faut la faire, garde sainte Eglise et ceux qui n'ont en rien méfait de tout dommage.
Apaise au plus tôt que tu pourras guerres et conflits, soit tiens, soit de tes sujets, comme saint Martin faisait.
Sois diligent d'avoir bons prévôts et bons baillis ; et enquiers souvent d'eux et de ceux de ta maison, comme ils se conduisent.
Efforce-toi d'empêcher péché et mauvais serment ; et fais détruire les hérésies de tout ton pouvoir.
Encore je te requiers que tu reconnaisses les bienfaits de notre Seigneur, et que tu lui rendes grâces et merci.
Prends garde que les dépenses de ton hôtel soient raisonnables et mesurées.
Enfin, doux fils, je te conjure et requiers que si je meurs avant toi, tu fasses secourir mon âme en messes et oraisons par tout le royaume de France ; et que tu m'octroies spéciale part et plénière en tous les biens que tu feras.
En dernier, cher fils, je te donne toutes les bénédictions que le bon père et pieux peut donner à son fils. Et que la benoîte Trinité et tous les saints te gardent et te défendent de tout mal ; et que Dieu te donne sa grâce de faire sa volonté toujours, de sorte qu'il soit honoré par toi.
Et que nous puissions après cette mortelle vie être ensemble avec lui et le louer sans fin.
Amen. »
Testament de Saint Louis à son fils.
De même que pour le Testament de St Rémy, il existe plusieurs versions de ces enseignements que St Louis légua à son fils, le futur Philippe le Hardi, avant de mourir à Tunis en 1270. C'est la version la plus courte – et sans doute la plus authentique – qui figure ci-dessus : elle fut recueillie par Geoffroy de Beaulieu, son confesseur. Elle est fort semblable à celle que recopia Simon de Joinville, fondateur du Bailliage de Mâcon.
Sur l'historicité des différents textes et leurs traductions, voir ICI.
Version Joinville - Version longue -
Dimanche 25 août 2013
Calendrier liturgique
(On ne fait rien cette année de St Louis, roi, confesseur) -
Pacem in terris - Marco Frisina
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Méditation - Prière : supplication du pécheur
« Comment oserai-je te prier de me pardonner, moi qui ai si souvent promis de me convertir et qui n'ai jamais exécuté ma promesse ? Moi qui ai si souvent protesté dans l'église que je ne pécherais plus, et qui suis aussitôt retombé dans mes crimes ?
Donne-moi encore une année de temps. Aie pitié de moi, parce que je suis faible et infirme.
Je me suis livré malheureusement aux mauvais penchants de mon corps et de mon âme, et je n'ai suivi que mes passions et mes affections dépravées. Je vois que le temps de la moisson est venu, et que le moissonneur paraît avec la faux à la main. Je vois que la mesure de mes jours est remplie, et que le juge va paraître.
Tourne, Seigneur, tes yeux favorables sur moi. Sauve-moi par un effet de ta miséricorde. Sauve-moi par cette pitié qui a sauvé tous ceux qui ont eu le bonheur de l'être.
Moïse a péché, Aaron a péché, David a péché, saint Pierre le chef des apôtres a péché.
Fais-moi donc entendre ces paroles consolantes : "Ta foi t'a sauvé, va en paix."
Car de tous ceux qui sont sauvés, aucun n'a entendu ces paroles : "ce sont tes œuvres qui t'ont sauvé."
C'est toi qui sauves ceux qui ont mis en toi toute leur confiance. »
Saint Anastase (le Sinaïte, 7ème siècle), Vie des Pères des déserts d'Orient d'après le R.P. Michel-Ange Marin (T.V), Louis Vivès, 1869. -
Samedi 24 août 2013
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Pellevoisin
À Pellevoisin, au cours de l'année 1876, la Vierge apparut quinze fois à Estelle Faguette. « C'est ici que je serai honorée », lui dit la Reine du Ciel. Depuis cette date, à Pellevoisin, petit village du Berry spécialement choisi par la Sainte Vierge pour y répandre ses grâces, des milliers de pèlerins se donnent chaque année rendez-vous. La Vierge Marie leur révèle jusqu'où va la miséricorde de Dieu et les invite à redécouvrir que le Coeur de Jésus les aime d'une manière brûlante. Elle nous apprend à ne pas lui lâcher la main et à lui faire confiance en toutes circonstances. Ce documentaire retrace la belle histoire d'Estelle Faguette et de Pellevoisin, lieu béni où Marie nous donne la grâce de découvrir le vrai calme intérieur par sa présence maternelle. Un film réalisé par Armand Isnard. Une coproduction CAT Productions et KTO - 2011.
Emission du 06/02/2012. -
Dies Natalis d'Estelle Faguette (1929), "voyante" de Pellevoisin
Acte d'abandon (composé par Estelle Faguette)« Mon Dieu, je ne sais ce que je dois vous demander ; vous connaissez mes besoins, vous savez ce qu'il me faut, vous m'aimez mieux que je ne le fais moi-même. Donnez-moi, ô mon Dieu, ce que je ne sais pas vous demander : je ne veux et n'ose vous demander ma guérison : je viens seulement à vous, je vous ouvre mon cœur. Frappez-moi ou guérissez-moi. J'adore et j'adorerai toujours votre volonté sans la connaître ; je me résigne, je me tais, je me sacrifie, je me donne et je m'abandonne : plus désormais d'autre désir que de faire en tout votre volonté sainte. Aidez-moi à souffrir avec patience ; que les plaintes qui pourraient s’échapper de mes lèvres soient une prière sortie de mon cœur et qu'elle monte vers vous. Votre cher Fils Jésus, mon Sauveur, a souffert pour moi, il est bien juste que je m'oublie pour Lui. Il avait la force d'un Dieu et moi, je n'ai que la faiblesse d'une créature. Apprenez-moi donc à prier, ou plutôt veuillez prier vous-même pour moi qui ne puis. »
Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance en vous.
Notre-Dame de Pellevoisin, priez pour l'Eglise et pour la France.
Ô Marie, Mère de toute Miséricorde, priez pour nous.
(Composé par Estelle Faguette à Pellevoisin en décembre I875)
Source : Notre-Dame de Miséricorde, Pellevoisin. -
Vendredi 23 août 2013
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J.-S. Bach : Magnificat en ré majeur BWV 243 - 1. Magnificat anima mea Dominum
Concentus Musicus Vienna - Arnold Schoenberg Choir - Dir. Nikolaus Harnoncourt
2. Et exsultavit
3&4. Quia respexit - Omnes generationes
5. Quia fecit mihi magna
6. Et misericordia
7. Fecit potentiam
8. Deposuit potentes
9. Esurientes implevit bonis
10. Suscepit Israel
11. Sicut locutus est
12. Gloria patri -
Méditation - Prière : A Marie Reine
« O Marie, Mère de mon Dieu et ma souveraine Maîtresse, tel que se présenterait à une grande reine un misérable tout couvert de plaies et de souillures, tel je me présente à vous, qui êtes la Reine du ciel et de la terre ; du haut de ce trône glorieux où vous êtes assise, ne dédaignez pas, je vous en supplie, d'abaisser vos regards sur ce pauvre pécheur. Dieu vous a rendue riche comme vous l'êtes, pour que vous secouriez les pauvres, et il vous a établie Reine de miséricorde pour vous mettre à même de soulager les misérables : regardez-moi donc, et prenez compassion de moi ; regardez-moi et ne m'abandonnez pas que vous ne m'ayez changé de pécheur en saint. Je reconnais que je ne mérite rien, ou plutôt, en punition de mon ingratitude, je mériterais de me voir dépouillé de toutes les grâces qui me sont venues du Seigneur par votre entreprise ; heureusement, la Reine de miséricorde ne va pas cherchant des mérites, mais des misères ; tout son désir est de secourir les nécessiteux ; et qui est plus pauvre et plus nécessiteux que moi ? Ô glorieuse Vierge, je sais que vous êtes la Reine du monde, et par conséquent ma Reine ; je veux me consacrer à votre service d'une manière plus spéciale, et vous laisser disposer de moi comme il vous plaît. Je vous dis donc avec saint Bonaventure : Gouvernez-moi, ô ma Reine, et ne me laissez pas à moi-même ; commandez-moi, employez-moi selon votre gré, et même châtiez-moi quand je ne vous obéis point ; oh ! combien me seront salutaires les châtiments de votre main ! J'estime plus l'honneur de vous servir que celui de commander à toute la terre. Je suis à vous, sauvez-moi. Recevez-moi au nombre des vôtres, ô Marie, et, comme tel, pensez à me sauver.
Non, je ne veux plus m'appartenir à moi-même, je me donne à vous ! Et si dans le passé, je vous ai mal servie, ayant laissé échapper tant d'occasions de vous honorer, je veux désormais m'unir à vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles. Je ne veux pas qu'à partir de ce jour personne vous honore et vous aime plus que moi, ô mon aimable Reine. Je vous le promets et cette promesse, j'espère la tenir avec votre secours. Amen. »
Saint Alphonse-Marie de Liguori, Les gloires de Marie, 1ère partie ch. I, I, Paris, Lecoffre, 1934. -
Jeudi 22 août 2013
La Vierge Marie Reine
Au calendrier traditionnel : Cœur Immaculé de la Bse Vierge Marie
Calendrier liturgique -
Agnus Dei - Moines de St Dominique de Silos
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Méditation : la vie en Christ
« A l'évidence, la vie dans le Christ concerne non seulement le futur, mais accompagne dès à présent les saints qui vivent et agissent selon elle.
Il y a d'un côté ce qui vient de Dieu, de l'autre ce qui vient de notre ferveur personnelle ; le premier est l’œuvre propre de Dieu, l'autre réclame aussi notre générosité ; ou plutôt, ce que nous avons à apporter pour notre part, ce n'est rien d'autre que d'accueillir la grâce, de ne pas livrer le trésor (Mt 13,44), de ne pas éteindre la lampe déjà allumée (Mt 25,8), autrement dit de n'introduire en nous rien qui soit contraire à la vie, ni rien qui engendre la mort. Voici en quoi consistent pour l'homme tout bien et toute vertu : ne pas diriger le glaive contre soi-même, ne pas fuir le bonheur, ne pas faire tomber de sa tête les couronnes.
De son côté, le Christ présent sème lui-même de manière ineffable la vie en nos âmes comme notre fonds, car il est présent en vérité et assiste les prémices de la vie, que lui-même nous a fournies en séjournant parmi nous ; cependant il est présent non pas comme la première fois, en partageant notre genre de vie, nos entretiens et nos occupations, mais d'une autre façon, meilleure et plus parfaite, qui fait que nous devenons avec lui un seul corps, une seule vie, ses membres, son corps et tout ce qui s'ensuit. »
Nicolas Cabasilas (1322-1397), La vie en Christ, I (15-17), Trad. M.H. Congourdeau, SC n°355, Le Cerf, Paris, 1989. -
Mercredi 21 août 2013
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Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : "L'île des morts", Poème symphonique Op. 29
Royal Stockholm Philharmonic Orchestra - Dir. Sir Andrew Davis
Oeuvre inspirée par le tableau éponyme (Die Toteninsel) reproduit ici, du peintre suisse Arnold Böcklin (1827-1901) -
Méditation : la valeur de la prière
« Qu'aucun de vous, mes frères, ne regarde sa prière comme étant de peu de valeur, attendu que celui que nous prions, je puis vous l'affirmer, est loin d'en faire peu de cas. Elle n'est pas encore tombée de nos lèvres, que déjà il l'a fait inscrire dans son livre, et nous pouvons être assurés d'une chose, c'est que s'il ne nous accorde pas ce que nous lui demandons, il nous donnera certainement quelque chose qu'il sait devoir nous être plus utile. Car nous ne savons point ce qu'il faut que nous demandions dans nos prières. Mais il aura pitié de notre ignorance, et, recevant notre prière avec bienveillance, s'il ne nous accorde point ce qui ne peut nous être d'aucun bien, ou ce dont nous n'avons point encore besoin, notre prière n'est point stérile pour cela. »
Saint Bernard, 5ème Sermon pour le Carême, 5, in Œuvres complètes de Saint Bernard (Tome III, Sermons du Temps), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie Louis de Vivès, Éditeur, Paris, 1866.
Source : Abbaye Saint Benoît.Vision de St Bernard avec St Benoît et Fra Bartolomeo, détail
Fra Bartolomeo (1472-1517), Galerie des Offices, Florence -
Mardi 20 août 2013
Saint Bernard, abbé et docteur de l’Eglise
Appelé par le Pape Pie VIII "Docteur melliflu" ("d’où coule le miel"), pour son art de butiner et de transformer en miel les textes bibliques et ceux des Pères de l'Eglise, excellant "à faire distiller des textes bibliques le sens qui s'y trouvait caché".« La mesure d’aimer Dieu, c’est de l’aimer sans mesure. »
St Bernard de Clairvaux (1090-1153)