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  • Méditation : "Jésus ne dit pas..."

    Jésus ne dit pas...

    « Il ne dit pas : Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l’atavisme moral et religieux de son milieu, ce n’est qu’une femme.
           Il lui demande un verre d’eau et engage la conversation. (Jn 4, 1-42)

    Il ne dit pas : Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlisée dans son vice.
           Il dit : Elle a plus de chance pour le royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leur richesse ou se drapent dans leur vertu et leur savoir. (Lc 7, 36-50)

    Il ne dit pas : Celle-ci n’est qu’une adultère.
           Il dit : "Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus". (Jn 8, 1-11)

    Il ne dit pas : Celle-là qui cherche à toucher mon manteau n’est qu’une hystérique.
           Il l’écoute, lui parle et la guérit. (Mt 9, 20-22 ; Mc 5, 25-34 ; Lc 8, 43-48)

    Il ne dit pas : Cette vieille qui met son obole dans le tronc pour les œuvres du Temple est une superstitieuse.
           Il dit qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement. (M 12 41-44 ; Lc 21, 1-4)

    Il ne dit pas : Ces enfants ne sont que des gosses.
           Il dit : "Laissez-les venir à moi et tâchez de leur ressembler". (Mt 19, 13-15 ; Mc 10, 13-16 ; Lc 18, 15-17)

    Il ne dit pas : Cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux qui s’enrichit en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres.
           Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut. (Lc 19, 1-10)

    Il ne dit pas comme son entourage : Cet aveugle paie sûrement ses fautes ou celles de ses ancêtres.
           Il dit que l’on se trompe complètement à ce sujet et il stupéfie tout le monde, ses apôtres, les scribes et pharisiens, en montrant avec éclat combien cet homme jouit de la ferveur de Dieu : "Il faut que l’action de Dieu se manifeste en lui". (Jn 9, 1-3)

    Il ne dit pas : Ce centurion n’est qu’un occupant.
           Il dit : "Je n’ai jamais vu pareille foi en Israël". (Mt 8, 5-10 ; Lc 7, 1-10)

    Il ne dit pas : Ce savant n’est qu’un intellectuel.
           Il lui ouvre la voie vers une renaissance spirituelle. (Jn 3, 1-8)

    Il ne dit pas : Cet individu est un hors-la-loi.
           Il dit : "Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis". (Lc 23, 39-43)

    Il ne dit pas : Ce Judas ne sera jamais qu’un traître.
           Il l’embrasse et lui dit : "Mon ami". (Mt 26, 50)

    Il ne dit pas : Ce fanfaron n’est qu’un renégat.
           Il lui dit : "Pierre, m’aimes-tu ?" (Jn 21, 15-17)

    Il ne dit pas : Ces grands prêtres ne sont que des juges iniques, ce roi n’est qu’un pantin, ce procurateur romain n’est qu’un pleutre, cette foule qui me conspue n’est qu’une plèbe, ces soldats qui me maltraitent ne sont que des tortionnaires.
           Il dit : "Père pardonne-leur car il ne savent pas ce qu’ils font"... (Lc 23, 34)

    Jésus n’a jamais dit : Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci, dans ce milieu-là. De nos jours, il n'aurait jamais dit : Ce n'est qu'un intégriste, qu'un moderniste, qu'un gauchiste, qu'un fasciste, qu'un mécréant, qu'un bigot... Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu.

    Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. Il est unique. Il est le Fils unique de Celui qui fait briller son soleil sur les bons et sur les méchants (Mt 5, 45).

    Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs ! »

    Cardinal Albert Decourtray (1923-1994), bulletin diocésain "Église en Côte d'Or", 1978.

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    La femme pécheresse au pied du Christ dans la maison de Simon le Pharisien
    par Pierre Paul Rubens (1577-1640) - Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg

  • Un mois avec Marie - Vingt-troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-TROISIÈME JOUR
    La Conversion

    Combien elle nous aime, notre Mère du Ciel !
    Elle nous l'a prouvé tout au long de sa vie terrestre en coopérant à notre Rédemption. Et depuis lors, a-t-elle cessé de s'occuper de ses enfants d'ici-bas ?
    Que de fléaux nous ont été épargnés, grâce à sa puissante et maternelle intercession ! Que d'avertissements elle nous a fait entendre par les messagers de son choix, pour nous maintenir dans la voie du salut ou nous y faire rentrer !
    Le monde est resté sourd à ses appels. Le flot toujours montant de ses iniquités n'a cessé de s'étendre, et déjà en 1846, Notre-Dame déclarait ne plus pouvoir retenir le bras de son Fils prêt à nous frapper. Elle le retint encore cependant jusqu'en 1870. En 1914, ce fut la Grande Guerre, dont elle nous obtenait la cessation quatre ans après.
    La reconnaissance eut dû nous jeter à genoux et nous décider à une vie toute nouvelle de fidélité et d'amour. Ce furent, au contraire, la noire ingratitude, le dévergondage effréné, toutes les insanités de la bête humaine, l'athéisme, le blasphème... une course folle vers l'abîme !
    Préférant pour ses enfants le châtiment à la perte éternelle, le Père des Cieux nous laissa subir alors les conséquences de nos fautes.
    Toujours en éveil, la tendresse de Marie nous donne à Fatima le secret de cet amour véritable et nous invite à y répondre enfin selon les désirs du Seigneur.
    Le 13 juin 1917, Lucie intercède pour un malade qui lui a été recommandé :
    « Qu'il se convertisse, répond Notre-Dame, et il guérira dans l'année ! »
    Se convertir : « se tourner vers » Dieu, dont le péché nous a éloignés. Telle est la condition de la santé de l'âme et... très souvent aussi de celle du corps.
    Le Ciel, d'ailleurs, ne se laisse point tromper sur la droiture de nos intentions : en septembre, ce sont plusieurs malades qui sollicitent leur guérison, certains au détriment de leur âme :
    « J'en guérirai plusieurs, dit la Vierge bénie, mais non pas tous, parce que le Seigneur ne se fie pas à eux. »
    Pour être exaucé, l'heure doit être également opportune. A un malade qui fait demander sa délivrance, Marie déclare qu' « il ne doit pas être si pressé de mourir, qu'Elle sait mieux que lui quand il faudra venir le prendre ».
    Toujours c'est le même divin souci de procurer notre vrai bien, car Notre-Dame connaît le prix des âmes. Le Christ a racheté l'homme en donnant tout son Sang et Marie a coopéré à ce rachat au pied de la Croix par les inénarrables douleurs de son âme. A cette Œuvre unique il fallait les déchirements ineffables du Cœur et du Corps du Sauveur, la dernière goutte de son Sang et la dernière larme de la Vierge. Ce déluge inouï de souffrances est l'enfantement de nos âmes. Notre céleste Mère n'entend point le laisser inachevé. En nous acceptant pour ses enfants, un sublime dessein naît dans son Cœur : celui de retracer en chacun de nous les traits de son adorable Premier-Né. Que ne pouvons-nous pénétrer sa maternelle sollicitude à notre égard ?...
    C'est tantôt un danger qu'elle écarte, une mauvaise compagnie qu'elle éloigne ; tantôt un remords salutaire, une bonne pensée, un saint désir qu'elle inspire. Elle éclaire notre esprit des clartés surnaturelles qui orientent vers le bien, elle fortifie notre volonté, elle veille à nos progrès dans la vertu.
    Comment répondre à tant d'amour ?...
    Oh ! tout d'abord, en nous montrant dociles, en ne mettant pas d'obstacles à l'action de notre Mère, en la secondant au contraire par les plus généreux et persévérants efforts. Oui, donnons-lui la joie de retrouver en nous l'image de son Jésus aussi ressemblante que possible.
    Aidons-la de plus, par prières, vertus et sacrifices à reproduire parmi nos frères de la terre, un très grand nombre d'autres « Jésus ».

    PRIÈRE

    Daignez, ô Mère de Miséricorde, venir au secours de notre fragilité, afin que nous puissions avec l'aide de votre intercession, nous affranchir des liens de nos iniquités et parvenir à la béatitude éternelle. Ainsi soit-il.

    Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie.
    Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie.
    Jésus, Marie, Joseph, faites que j'expire en paix dans votre sainte et aimable compagnie.

    (7 ans et 7 quarantaines)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Mercredi 23 octobre 2013

    Calendrier liturgique

    Mois du Rosaire

  • Message des évêques catholiques orientaux d'Europe

    « Les évêques catholiques orientaux d'Europe, réunis pour leur rencontre annuelle sous le parrainage du CCEE, dans la ville de Košice, capitale européenne de la culture 2013, sur l'invitation de l’éparche grec-catholique local, à l'heureuse occasion de la célébration des 1150 ans de l'arrivée des saints Cyrille et Méthode parmi les populations slaves, ont abordé le thème de l'évangélisation de la culture, en relisant la mission évangélisatrice des deux saints frères grecs, tout en gardant à l'esprit les défis auxquels leurs Églises en Europe doivent faire face au niveau local.

    A la fin de cette rencontre, les évêques adressent à leurs fidèles et à tous les hommes de bonne volonté ce message d'espérance, de charité et d’amour.

    Nous souhaitons, encore une fois, affirmer et rappeler les racines chrétiennes de l'Europe, profondément convaincus de l'actualité du message des saints Cyrille et Méthode. Une civilisation et une culture européenne, déracinée de l'Évangile salvifique de Jésus, ne pourra jamais construire une société humaine solide, basée sur des valeurs éthiques, morales et sur la famille, qui puissent garantir la justice et la paix entre les peuples. Une culture sans Dieu conduit l'homme au désespoir et à la mort. Nous nous battons pour une culture de la vie et de l'espérance : une culture qui soit en mesure d'accueillir l'homme et toutes ses dimensions, de créer la fraternité, l'amour, l'amitié et la solidarité, notamment envers les pauvres, envers ceux qui sont marginalisés et abandonnés. Une culture digne de ce nom est celle qui possède le culte de Dieu, un Dieu qui aime l'homme, chaque homme, pour lequel Il a donné sa vie et Il a vaincu la mort par sa glorieuse Résurrection.

    Nous connaissons bien les problèmes de nos peuples, la crise qui frappe le continent européen et le monde entier, le terrorisme et les nombreux conflits armés, les luttes politiques et le racisme. La crise n'est pas seulement économique, mais elle est surtout spirituelle. Nous, les chrétiens, dans notre identité de catholiques orientaux, nous sommes appelés à être des témoins plus authentiques du riche patrimoine hérité par nos pères, soutenus par le martyre de nombreux pasteurs et frères. Nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle de l'Amour de Dieu à tous, dans la joie et dans l'enthousiasme. Nous avons besoin de Dieu pour retrouver le sens de notre existence sur cette terre. Personne ne peut porter sa croix tout seul, mais il doit le faire avec Dieu et avec ses frères. Voilà pourquoi nous voulons rappeler, encore une fois, que Jésus-Christ ne se tient pas à l'écart de nos vicissitudes. Il nous demande de confier en Lui. Trouvons donc, en Lui, le rocher sur lequel nous pouvons nous appuyer dans les vicissitudes de notre vie.

    L'expérience vivante du Christ Ressuscité était la source de laquelle jaillissait l'engagement des chrétiens dans la construction de la culture européenne. Aujourd'hui comme hier, nous, les évêques catholiques orientaux d'Europe, nous voulons confirmer notre bonne volonté à collaborer dans la construction d'une culture de la rencontre et du dialogue basée sur la vérité, sur la liberté, sur la justice, le respect et la tolérance.

    Dans le contexte européen, nos communautés ecclésiales catholiques orientales et chaque fidèle, au niveau personnel, sont appelés, par la Providence Divine, à continuer la mission évangélisatrice des Saints Cyrille et Méthode, en faisant les mises à jour nécessaires au niveau intérieur ainsi qu'en suivant le progrès organique voulu par le Concile Vatican II. De cette façon, nos riches traditions ne se borneront pas à représenter un monument à admirer ou à rappeler, mais elles seront une source de vie pour guérir la culture européenne qui se sécularise et se déchristianise de plus en plus.

    Pendant notre rencontre, nous avons considéré avec appréhension la situation dramatique de souffrance de nos confrères et fidèles chrétiens au Moyen-Orient, notamment en Syrie. En union avec le Saint-Père et avec les évêques locaux, nous demandons que la voie du dialogue soit entamée avec une plus grande décision et qu’à la prière s'ajoutent des décisions politiques basées sur la justice et sur le respect des différentes communautés religieuses, pour arriver à introduire un cessez-le-feu immédiat, à abandonner toute forme de violence et à arrêter d’introduire les armes qui alimentent la guerre dans le pays.

    Par l'intercession de la Mère de Dieu et des Saints Cyrille et Méthode, nous invoquons la paix de Notre Seigneur sur toutes les personnes du continent. »

  • Marienlied-Meerstern - ich dich grüße, o Maria...

    (Marie, Étoile de la mer)

  • Méditation : le Rosaire avec le Bx Jean-Paul II (fêté ce jour en France)

    « La méditation des mystères du Christ est proposée dans le Rosaire avec une méthode caractéristique, capable par nature de favoriser leur assimilation. C'est une méthode fondée sur la répétition. Cela vaut avant tout pour l'Ave Maria, répété dix fois à chaque mystère. Si l'on s'en tient à cette répétition d'une manière superficielle, on pourrait être tenté de ne voir dans le Rosaire qu'une pratique aride et ennuyeuse. Au contraire, on peut considérer le chapelet tout autrement, si on le regarde comme l'expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner vers la personne aimée par des effusions qui, même si elles sont toujours semblables dans leur manifestation, sont toujours neuves par le sentiment qui les anime.
    Dans le Christ, Dieu a vraiment assumé un "cœur de chair". Il n'a pas seulement un Cœur divin, riche en miséricorde et en pardon, mais il a aussi un cœur humain, capable de toutes les vibrations de l'affection. Si nous avions besoin d'un témoignage évangélique à ce propos, il ne serait pas difficile de le trouver dans le dialogue émouvant du Christ avec Pierre, après la Résurrection : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" Par trois fois la question est posée, par trois fois la réponse est donnée : "Seigneur, tu sais bien que je t'aime" (cf. Jn 21, 15-17). Au-delà de la signification spécifique de ce passage si important pour la mission de Pierre, la beauté de cette triple répétition n'échappe à personne : par elle, la demande insistante et la réponse correspondante s'expriment en des termes bien connus de l'expérience universelle de l'amour humain. Pour comprendre le Rosaire, il faut entrer dans la dynamique psychologique propre à l'amour.
    Une chose est claire : si la répétition de l'Ave Maria s'adresse directement à Marie, en définitive, avec elle et par elle, c'est à Jésus que s'adresse l'acte d'amour. La répétition se nourrit du désir d'être toujours plus pleinement conformé au Christ, c'est là le vrai "programme" de la vie chrétienne. Saint Paul a énoncé ce programme avec des paroles pleines de feu : "Pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage" (Ph 1, 21). Et encore : "Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi" (Ga 2, 20). Le Rosaire nous aide à grandir dans cette conformation jusqu'à parvenir à la sainteté.

    Prière pour la paix, le Rosaire est aussi, depuis toujours, la prière de la famille et pour la famille. Il fut un temps où cette prière était particulièrement chère aux familles chrétiennes et en favorisait certainement la communion. Il ne faut pas perdre ce précieux héritage. Il faut se remettre à prier en famille et à prier pour les familles, en utilisant encore cette forme de prière.
    Si, dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, j'ai encouragé même les laïcs à célébrer la Liturgie des Heures dans la vie ordinaire des communautés paroissiales et des divers groupes chrétiens (Cf. n.34), je désire faire la même chose pour le Rosaire. Il s'agit de deux voies de la contemplation chrétienne qui ne s'opposent pas, mais se complètent. Je demande donc à ceux qui se consacrent à la pastorale des familles de suggérer avec conviction la récitation du Rosaire.
    La famille qui est unie dans la prière demeure unie. Par tradition ancienne, le saint Rosaire se prête tout spécialement à être une prière dans laquelle la famille se retrouve. Les membres de celle-ci, en jetant véritablement un regard sur Jésus, acquièrent aussi une nouvelle capacité de se regarder en face, pour communiquer, pour vivre la solidarité, pour se pardonner mutuellement, pour repartir avec un pacte d'amour renouvelé par l'Esprit de Dieu.
    De nombreux problèmes des familles contemporaines, particulièrement dans les sociétés économiquement évoluées, dépendent du fait qu'il devient toujours plus difficile de communiquer. On ne parvient pas à rester ensemble, et les rares moments passés en commun sont absorbés par les images de la télévision. Recommencer à réciter le Rosaire en famille signifie introduire dans la vie quotidienne des images bien différentes, celles du mystère qui sauve : l'image du Rédempteur, l'image de sa Mère très sainte. La famille qui récite le Rosaire reproduit un peu le climat de la maison de Nazareth : on place Jésus au centre, on partage avec lui les joies et les souffrances, on remet entre ses mains les besoins et les projets, on reçoit de lui espérance et force pour le chemin. »

    Bx Jean-Paul II (fêté ce jour), Encyclique Rosarium Virginis Mariae (26 & 41), 16 octobre 2002.

    Notre-Dame_du_Rosaire_Durer-a.jpg

    La Vierge de la fête du Rosaire (Das Rosenkranzfest) par Dürer (1506)
    Galerie nationale de Prague

  • Un mois avec Marie - Vingt-deuxième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-DEUXIÈME JOUR
    La Charité

    Notre-Dame ne se lasse pas de nous exhorter à la pratique de la Charité : vertu royale qui s'épanouira merveilleusement au Ciel, dans l'éternelle possession de Dieu.
    « Soyez pleins de charité, insiste-t-elle par sa benjamine, même à l'égard des méchants. Ne dites de mal de personne et fuyez ceux qui médisent du prochain. »
    Ne jamais dire du mal de personne, c'est déjà bien. Fuir ceux qui médisent est une mesure de prudence à laquelle nous ne saurions trop nous tenir. Si grande est notre faiblesse ! Mais cela ne saurait suffire. Notre céleste Mère désire que nos cœurs soient « pleins de charité », pleins à déborder comme le Sien, « même à l'égard des méchants ».
    Pour racheter l'homme déchu, devenu son ennemi, le Verbe s'est incarné, Il a souffert la Passion et la Mort. En union avec son Sacrifice suprême et à la même fin, Marie s'est plongée dans un abîme de douleur. Son Cœur Immaculé a été transpercé de sept glaives.
    Voulons-nous être leurs enfants, leurs disciples : marchons sur leurs traces, soyons charitables et bons.
    La bonté, c'est la qualité qui, la première, se grava dans le cœur de l'homme au moment où le Tout-Puissant le créa. C'est elle qui nous permet de ressembler à Dieu dans ce qu'Il a de plus attrayant, de plus saisissable, de plus nécessaire en quelque sorte à notre pauvre nature. Elle est le débordement de ce qu'il y a de bien dans notre esprit et dans notre cœur, allant se verser dans l'esprit et dans le cœur des autres.
    Force divine qui nous pousse à rendre service, à être agréable, à nous donner, à chercher à faire plaisir, à être utile à tous ; la bonté est un baume qui cautérise toutes les plaies, un parfum qui éloigne toute vapeur malsaine, une harmonie qui rétablit l'ordre partout.
    Qui dira sa puissance et sa fécondité ?...
    Dans un compartiment de chemin de fer, au complet, une jeune femme se trouve mal. Aussitôt une autre voyageuse tire de son sac : sucre, etc..., et prodigue ses soins jusqu'à que la jeune femme ait recouvré son état normal. Seul, dans son coin, un slave à l'air sombre et farouche n'a pas dit un mot de tout le voyage. Un instant après, il se trouve visiblement fatigué à son tour. Alors, avec un sourire et un bon regard, la voyageuse remplit son verre de liqueur après l'avoir soigneusement essuyé, et le lui tend en disant : « Vous n'êtes pas bien, Monsieur, permettez-moi de vous offrir ceci. » Le soviet accepte, une détente se produit dans ses traits, sa physionomie s'adoucit, et c'est presque avec un sourire qu'il répond : « Merci Madame, si tous étaient comme vous, le monde n'irait pas si mal ! »
    Eh oui, ce qui manque à notre pauvre monde en désarroi, c’est la douce influence de la vraie charité, de la bonté. Rendons-lui son action bienfaisante et il sera sauvé.
    Que de chutes elle peut prévenir et d'idées fausses redresser, que de tristesses et de chagrins elle console, que de maux elle guérit, que d'âmes elle est capable de sauver !
    Elle soulage la misère sans blesser la fierté, sa chaleur passe dans un serrement de main, dans un regard, dans une parole qui met à l'aise ou qui relève.
    La bonté est pénétrante. Elle va à travers les défaillances, les fautes, les duretés, comme la goutte d'huile qui s'infiltre dans les fentes les plus imperceptibles. Elle va trouver ce qu'il y a encore de bon dans les âmes découragées, écrasées, aigries... elle ne voit que cela, rien que cela, et elle l'admire... Et ces malheureux cœurs qui se croyaient flétris, perdus, se relèvent, s'épanouissent. Ils se disent : « Mais nous pouvons donc encore !... Oui, oui, vous pouvez être encore charitables et bons, vous aussi ! »

    SALVE REGINA

    Salut Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut !
    Vers vous nous crions, enfants d'Eve, du fond de notre exil ; vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
    Eh bien donc, ô notre Avocate, tournez vers nous ce regard de bonté qui n'appartient qu'à vous.
    Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
    Ô clémente, ô aimante, 6 douce Vierge Marie !


    Ô Marie, secours des chrétiens, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Mardi 22 octobre 2013

    Calendrier liturgique

    Mois du Rosaire

  • Veš o Marija

    Chant choral slovène ("Connaissez-vous Marie")

  • Méditation : de l'essentiel et de l'accessoire...

    « Si cette question des images vous suggère quelques difficultés, cela vient de ce que vous ne comprenez pas bien le dénuement et l'esprit de pauvreté que requiert la perfection ; du moins vous reconnaîtrez l'imperfection que l'on apporte généralement dans l'usage des chapelets. On trouvera à peine une personne qui n'ait quelque faiblesse à leur sujet ; on veut qu'ils soient de telle sorte plutôt que de telle autre, de telle couleur, de tel métal, ou avec tel ou tel ornement ; or il importe peu qu'ils soient d'une façon ou d'une autre. Dieu n'écoute pas mieux la prière qu'on fait avec ce chapelet que celle qu'on fait avec un autre ; il a pour agréable celle qu'on lui adresse avec un cœur simple et droit, avec l'unique but de lui être agréable, sans se préoccuper de ce chapelet plutôt que d'un autre...

    Notre nature est tellement avide de jouissance qu'elle cherche à s'attacher à tout... N'est-ce pas là ce que vous faites, quand vous prenez plaisir à avoir un beau chapelet, de telle matière plutôt que de telle autre ? Est-ce que vous ne mettez pas votre joie dans ce qui n'est qu'un instrument ? Et quand vous préférez cette image à une autre, vous ne considérez pas si elle éveillera davantage en vous l'amour de Dieu, mais si elle est précieuse et plus belle. Évidemment si vous n'aviez d'autre désir et d'autre joie que de plaire à Dieu, vous ne tiendriez aucun compte de ces accessoires. »

    Saint Jean de la Croix, La Montée du Carmel, L.III, ch.XXXIV, in Œuvres complètes, Le Seuil, 1945.

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  • Un mois avec Marie - Vingt et unième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT ET UNIÈME JOUR
    La Mortification

    Stabat MaterBeaucoup accompagnent volontiers le Sauveur au Thabor, mais combien peu au Calvaire !
    Seul, saint Jean représentait le Collège apostolique au pied de la Croix. Il est vrai que tous les Apôtres moururent martyrs par la suite, lorsqu'ils se furent ressaisis.
    Ils formaient une élite.
    Le véritable amour de Dieu ne consiste pas à éprouver une ferveur sensible, une jouissance égoïste, il est un don, une immolation de soi par la pratique du devoir. Il ne peut donc naître, vivre et grandir que dans l'atmosphère de l'abnégation, de la mortification.
    Parmi la foule des humains, clairsemés sont ceux qui le comprennent. Peu d'âmes marchent rapidement dans la voie de cet amour, parce qu'il y en a bien peu qui entrent généreusement dans la voie du sacrifice.
    Cependant, notre céleste Mère nous le dit : « La mortification et le sacrifice plaisent beaucoup à Jésus. »
    Une seule chose importe vraiment ici-bas : aimer Dieu en vérité, c'est-à-dire devenir un Elu : un Saint. Cela requiert une sincère et persévérante bonne volonté, car la nature déchue est fertile en fruits sauvages ; mais pour en produire de bons, elle demande à être greffée.
    Qui veut se sauver doit donc tout d'abord réprimer énergiquement ses inclinations défectueuses, c'est-à-dire, les mortifier.
    Mortifier, c'est donner la mort à quelque chose qui vit : à un désir, un sentiment répréhensibles, à un jugement faux, à une pensée, un dessein mauvais. Depuis la chute originelle, mourir à soi-même demeure la loi - austère assurément, mais nécessaire - loi vitale sans laquelle la meilleure semence spirituelle demeurerait infructueuse.
    La pierre de touche de la sainteté se nomme : mortification.
    Pourquoi tant la redouter puisqu'elle est le creuset dans lequel se forme la vertu ?
    L'or se purifie dans le feu. De même, l'âme se purifie et se fortifie dans la tribulation. Il y a peu de Saints parce qu'il y a peu d'âmes mortifiées. « Si l'on avait plus de foi, on vivrait de mortification comme de pain, tandis qu'on la fuit comme la peste. »
    Comme notre adorable Sauveur, aimons le monde des âmes. Il l'a aimé, Lui, jusqu'à la Passion : « Je suis venu pour le sauver (1) ».
    Aimons-le avec le Père qui ne cesse point de l'aimer : « Dieu a tellement aimé le monde (2).... »
    Mais gardons-nous de l' « esprit mondain » : esprit terrestre, esprit charnel de jouissance, d'orgueil, de cupidité : infusé par le prince des ténèbres, prince de ce monde.
    Travaillons à soumettre notre nature à la raison. Qu'importe si elle gémit pourvu que l'esprit triomphe. Plus nous avançons dans le chemin de la mortification, plus nous nous rapprochons de Dieu. Jésus prend place en nous selon l'espace libre qu'il y trouve.
    « Fais-toi capacité, je me ferai torrent », disait-il à une sainte âme (3).
    Oh ! le merveilleux stimulant ! Mourir à ses passions, se vider de soi-même pour se remplir de Dieu !
    Mais hâtons-nous car le temps a des ailes : il s'enfuit sans retour. Que voudrions-nous avoir fait à l'heure de la mort ?
    Écoutons les avis du bon Maître : « La mortification est comme le canal par où passent mes grâces de choix. Si ce canal est petit, il en passe peu, mais s'il est grand, il en passe beaucoup. Si tu veux demeurer dans l'embrassement de l'Amour, reste dans l'embrassement du sacrifice. »
    Nul aussi bien que Marie n'a pratiqué ces divins conseils ; livrons-nous à son Cœur maternel, afin qu'elle nous aide à mourir au « moi » et à ses convoitises malsaines. Là, sont notre perfection et notre bonheur, même sur cette terre, où ne sont intimement, réellement heureux que les Saints.

    PRIÈRE

    Ô Cœur très pur de ma divine Mère, daignez m'obtenir du Cœur de Jésus cet esprit chrétien qui conduit à la pureté du cœur, qui n'entretient que de bonnes pensées, qui ne forme que de généreux desseins, qui réserve ses empressements pour les choses de l’Éternité. Que toutes les autres préoccupations soient déjà pour moi ce qu'elles seront à ma dernière heure, ce qu'elles sont aux yeux de Dieu : vanité, néant, misère.

    Reine de tous les Saints, priez pour nous.

    (1) Jo. III, 17.
    (2) Jo. III, 16.
    (3) Sainte Catherine de Sienne.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Lundi 21 octobre 2013

    Calendrier liturgique

    Mois du Rosaire

  • Angélus de ce dimanche 20 octobre

    A midi, le Pape a récité l'Angélus avec les fidèles réunis Place St Pierre. Auparavant, il a commenté l'évangile du jour où Jésus raconte une parabole sur la nécessité de toujours prier, sans se lasser. La protagoniste est une veuve qui, à force de supplier un juge malhonnête, obtint qu'il lui fasse justice. "Si la veuve a réussi à convaincre ce juge, vous voudriez que Dieu ne nous écoute pas, si nous le prions avec insistance ? L'expression de Jésus est très forte : Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Crier jour et nuit vers Dieu ! Cette image de la prière est surprenante. Mais demandons-nous pourquoi Dieu veut-il cela ? Ne connaît-il pas déjà nos besoins ? Quel sens cela a-t-il d'insister avec Dieu ?". Cette question "nous permet d'approfondir un aspect très important de la foi. Dieu nous invite à prier avec insistance non pas parce qu'il ne sait pas de quoi nous avons besoin, ou parce qu'il ne nous écoute pas. Au contraire, il écoute toujours et connaît tout de nous, avec amour. Dans notre chemin quotidien, en particulier dans les difficultés, dans notre lutte contre le mal au-dehors et au-dedans de nous, le Seigneur n'est pas loin, il est à nos côtés. Nous luttons avec lui à côté et notre arme est justement la prière qui nous fait sentir sa présence près de nous, sa miséricorde, son aide aussi. Mais la lutte contre le mal est dure et longue, demande patience et résistance... C'est une lutte de tous les jours, mais Dieu est notre allié, notre foi en lui est notre force, et la prière est l'expression de cette foi. C'est pourquoi Jésus nous assure de la victoire, mais à la fin il se demande : Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? Si la foi s’éteint, la prière s’éteint, et nous marchons dans l'obscurité, nous nous égarons sur le chemin de la vie... Apprenons donc de la veuve de l'évangile à toujours prier, sans nous lasser. Qu'elle était courageuse cette veuve ! Elle savait lutter pour ses enfants ! Et je pense à toutes ces femmes qui luttent pour leur famille, qui prient, qui ne se fatiguent jamais. Souvenons-nous tous aujourd'hui de ces femmes qui par leur attitude nous donne un vrai témoignage de foi, de courage, un modèle de prière. Souvenons-nous d'elles ! Prier toujours, mais non pour convaincre le Seigneur à force de paroles ! Lui sait mieux que nous de quoi nous avons besoin. Plutôt une prière persévérante qui est l'expression de la foi en un Dieu qui nous appelle à combattre avec lui, chaque jour, à chaque instant, pour vaincre le mal par le bien".

    Dans ses salutations après l'Angélus, le Saint-Père a rappelé que c'est aujourd'hui la Journée missionnaire mondiale et a dit que la mission de l’Église est de "diffuser dans le monde la flamme de la foi que Jésus a allumé dans le monde : la foi en Dieu qui est Père, amour, miséricorde. La méthode de la mission chrétienne n'est pas le prosélytisme mais celle de la flamme partagée qui réchauffe l'âme... En cette journée soyons proches de tous les missionnaires qui travaillent tant sans faire de bruit et donnent leur vie". Il a ainsi cité l'italienne Afra Martinelli, assassinée au cours d'un vol au Nigeria où elle travaillait depuis de nombreuses années. "Tous ont pleuré, chrétiens et musulmans. Ils l'aimaient beaucoup ! Elle a annoncé l’Évangile par sa vie, par l’œuvre qu'elle a réalisée, un centre d'éducation. C'est ainsi qu'elle a diffusé la flamme de la foi, qu'elle a mené la bonne bataille !... Pensons aussi à Esteban Sandor, proclamé bienheureux hier à Budapest. C'était un salésien laïc, exemplaire dans son service aux jeunes, dans son oratoire et son instruction professionnelle. Quand le régime communiste a fermé toutes les œuvres catholiques, il a affronté les persécutions avec courage et a été tué à 39 ans. Unissons-nous dans une action de grâce à la famille salésienne et à l’Église hongroise". Le Pape a aussi adressé ses chaleureuses salutations aux organisateurs de la manifestation 100 mètres de course et de foi, organisée par le Conseil pontifical pour la culture, en leur disant : "Merci de nous rappeler que le croyant est un athlète de l'esprit !". Il a enfin rappelé que ce dimanche en Argentine était célébrée la Journée de la Mère et a envoyé un affectueux salut "à toutes les mamans" de son pays.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 21.10.13).

  • Camille Saint Saëns : "Tollite hostias" de l'Oratorio de Noël op. 12 ("Maestoso")

    Junger Konzertchor Düsseldorf - Dir. Guido Harzen

    Tollite Hostias, et adorate
    Dominum in atrio sancto ejus. (bis)
    Laetentur Coeli, et
    Exultet terra!
    A facie Domini,
    Quoniam venit, Alleluia! (bis)
    Alleluia! (7 fois)
    Laetentur Coeli, et
    Exultet terra!
    A facie Domini,
    Quoniam venit, Alleluia!
     
    Présentez vos victimes en offrande et adorez
    Le Seigneur en son saint parvis. (bis)
    Joie aux Cieux et
    Exulte, la terre!
    Devant la face du Seigneur
    Car Il vient! Alléluia! (bis)
    Alléluia! (7 fois)
    Joie aux Cieux et
    Exulte, la terre!
    Devant la face du Seigneur,
    Car Il vient, Alléluia!
  • Méditation : notre misère et les trésors de grâces de Notre Seigneur

    « Notre Seigneur vient à nous avec les trésors infinis de ses grâces. Notre confiance en Lui doit être grande et inébranlable, comme est étendue, et immense, la bonté de Notre Seigneur. Que faut-il pour que les trésors de ses grâces puissent se déverser ? Il faut qu'ils rencontrent les abîmes de notre bien grande misère, il faut que nous ouvrions nos abîmes de misères devant Lui. Si Notre Seigneur pouvait avoir une peine, ce serait je crois, d'avoir ses mains chargées de toutes sortes de grâces de choix et de ne rencontrer, de ne trouver personne qui veuille les recevoir. Ah ! Combien en laissons-nous passer ? Et combien y résistent ? Et sont infidèles à la grâce ? Il est certain qu'une des grandes souffrances de Notre Seigneur étant sur la terre, a été ce manque de confiance, ce peu de compréhension de son amour ; l'amour enseigne tout ; il n'y a que cela qui compte. La confiance n'est pas un sentiment, mais un mouvement de la volonté. »

    Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens spirituels B 13e, in "Textes choisis - Avec Marie - S'unir au Christ Rédempteur", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2008.

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  • Un mois avec Marie - Vingtième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGTIÈME JOUR
    Le Silence

    « Aimez beaucoup le silence ! »
    La benjamine de Notre-Dame nous transmet encore ce conseil. Gardons-nous de croire qu'il n'est que pour les cloîtres. S'il est en nous tous, tant que nous sommes, un instrument de bien et de mal : c'est la langue.
    La parole de Dieu a fait sortir du néant un monde admirable ; la parole de Satan y a semé le désordre et la confusion. La parole du Seigneur a créé un monde nouveau en Jésus-Christ ; la parole du Maudit travaille à le ruiner. La langue humaine est nécessairement l'organe de Dieu ou de Satan ; elle traduit la pensée de l'un ou de l'autre, et comme la parole a une immense part dans tout ce qui se fait ici-bas, il est vrai de dire que la langue est une grande puissance. D'où la nécessité de la surveiller, de la diriger, de la retenir souvent par le silence.
    « Si quelqu'un ne pèche point en paroles, a dit l'apôtre saint Jacques, c'est un homme parfait » (1).
    Le silence est une école de sagesse et de vertu. « Pour parler avec discrétion, il faut aimer à se taire » (2).
    Qu'il faut de lumière pour savoir parler ! mais combien plus en requiert l'art de se taire à propos ! Et quelle pureté de conscience nous pouvons conserver par le silence !
    Signalons seulement le silence de l'humilité qui évite de se faire valoir, de se surfaire, d'abaisser le prochain pour s'élever à ses dépens, d'imposer des idées que notre orgueil nous montre, à tort, comme infaillibles et les meilleures.
    Le silence de la charité qui s'impose à tous, et plus qu'ailleurs dans le monde, où se présentent tant d'occasions d'y manquer gravement. Oh ! le mauvais travail que celui du calomniateur ! Grâce à la triste disposition de l'esprit humain, enclin depuis la chute originelle, à croire plutôt le mal que le bien, il cause bien souvent un préjudice irréparable. « Si c'était vrai », se dit le premier, écouteur. « Mais c'est très possible », pense le second. Un troisième donne la nouvelle comme certaine. Elle se colporte de l'un à l'autre, et voilà une réputation perdue par notre fait.
    L'œuvre néfaste du médisant est plus sûre encore, nul ne pouvant nier ce que l'on avance.
    Une pénitente de saint Philippe de Néri avait la triste habitude de dénigrer le prochain. Désireux de la guérir de ce défaut dangereux, son confesseur lui donne un jour la singulière pénitence de plumer une poule et d'en jeter les plumes au vent, puis, de revenir le trouver. Docilement, la femme s'exécute et se présente au Saint. « Eh bien, maintenant, lui dit celui-ci, allez recueillir toutes les plumes dispersées et apportez-les moi. » La femme se récrie, allègue l'impossibilité. Et Philippe d'ajouter gravement : « Sachez donc qu'il est aussi difficile de réparer les torts causés au prochain par la médisance. »
    Le Verbe Incarné aime tant le silence que pendant neuf mois Il ne dit mot, Il parle très peu pendant trente ans, ne formule pas une plainte durant sa Passion et, se tait dans son Eucharistie jusqu'à la fin des temps, quels que soient les outrages dont on l'abreuve. Quel exemple !
    Pourquoi allons-nous racontant ici et là nos épreuves intimes, nos peines de famille au lieu d’en confier le secret à Dieu seul et à Notre-Dame ? Ils sont prêts à les alléger en nous aidant à les porter.
    La patience dans les épreuves dépend beaucoup du silence que nous gardons avec les créatures.
    Les forces de notre âme s'échappent avec les paroles. « C'est seulement à l'aide de la grâce du silence que les Saints portent de si lourdes croix (3) ».
    La Vierge au Calvaire n'a pas prononcé un seul mot.
    Ce silence crée un lien entre le Ciel et nous. Peu à peu, dans le recueillement qu'il favorise, nous comprenons que le Seigneur demeure en notre âme en état de grâce et que notre céleste Mère nous enveloppe de sa tendresse. Alors se forme entre Eux et nous cette vie d'union offerte à tous par le bon Dieu, qui est l'apprentissage et l'avant-goût de celle qui nous est destinée Là-Haut par son Amour.

    PRIÈRE

    Souvenez-vous, ô Notre-Dame du Sacré-Cœur, de l'ineffable pouvoir que votre divin Fils vous a donné sur son Cœur adorable. Pleins de confiance en vos mérites, nous venons implorer votre protection. Ô céleste Trésorière du Cœur de Jésus, de ce Cœur qui est la source intarissable de toutes les grâces, et que vous pouvez ouvrir à votre gré pour en répandre sur les hommes tous les trésors d'amour et de miséricorde, de lumière et de salut qu'il renferme.
    Accordez-nous, nous vous en conjurons, les faveurs que nous sollicitons... Non, nous ne pouvons essuyer de refus, et puisque vous êtes notre Mère, ô Notre-Dame du Sacré-Cœur, accueillez favorablement nos prières et daignez les exaucer ! Ainsi soit-il.


    Vierge fidèle, priez pour nous.

    (1) St Jacques, III, 2.
    (2) Imit. Jésus-Christ, XX, 2.
    (3) P. Faber : Le pied de la Croix.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Dimanche 20 octobre 2013

    Dimanche des Missions
    Journée de la mission universelle de l’Église

    Calendrier liturgique

    Mois du Rosaire

  • Etienne Sandor, victime du communisme hongrois, devient bienheureux



    Une victime de la dictature communiste hongroise a été béatifiée ce samedi matin à Budapest. Etienne Sandor, coadjuteur laïc salésien a été exécuté en 1953, en pleine persécution contre l’Église catholique. Il était âgé de 38 ans. Il s’occupait de l’animation pastorale et d’un oratoire. C’était un homme jovial, aimable, très apprécié de ses amis et de ses jeunes étudiants. Son comportement exemplaire pendant la guerre lui avait valu « le mérite de la Croix de guerre ».

    La Hongrie traversait une période trouble, sous l’emprise du communisme stalinien. Dès 1949, le régime avait confisqué les biens de l’Eglise, jusqu’aux matelas. La presse catholique avait été interdite, les associations catholiques dissoutes, les écoles catholiques fermées, les imprimeries réquisitionnées. Le clergé et les religieux étaient contraints de vivre dans la clandestinité. Beaucoup furent déportés dans les camps de travail.

    Malgré ces persécutions, Etienne Sandor continua secrètement à suivre les groupes de jeunes. En 1951, se sachant suspecté par la police, il changea de nom, de domicile et de travail tout en continuant son apostolat auprès des jeunes. Les Salésiens avaient préparé sa fuite, mais il choisit de rester. Il est arrêté en 1952, condamné à mort pour « complot contre la démocratie et trahison ». Durant son emprisonnement, ses compagnons survivants diront qu'il cherchait à redonner courage à tous et partageait le peu de nourriture qu'il avait. Il sera pendu le 8 juin 1953 et son corps jeté dans une fosse commune.

    Source : Radio Vatican.

    Biographie complète sur le site internet des Salésiens de Don Bosco.

  • Sir Charles Villiers Stanford (1852-1924) : Magnificat en si bémol, op. 10 (Office du soir)

    Waynflete Singers

  • Méditation : allégresse dans l'éternité

    « Saint Jean dit que la multitude des élus est si grande, que nul ne peut venir à bout de les compter. Saint Denis dit que le nombre des anges est si grand, qu'il dépasse, sans comparaison, celui de toutes les choses matérielles que renferme la terre. Saint Thomas, se conformant au sentiment de saint Denis, dit : De même que la grandeur des cieux l'emporte, sans proportion, sur celle de la terre ; de même la multitude de ces esprits glorieux l'emporte, avec la même supériorité, sur celle de toutes les choses matérielles qui sont renfermées en ce monde. Or, que peut-on concevoir de plus admirable ? Certes, c'est là une chose qui, bien approfondie, suffirait pour jeter tous les hommes dans le ravissement.

    En outre, chacun de ces bienheureux esprits, même le moindre d'entre eux, est plus beau que tout ce monde visible. Que sera-ce donc de voir un nombre si prodigieux de ces esprits si beaux, de voir les perfections, les offices de chacun d'entre eux ? Là, les anges portent les messages, les Archanges servent, les Principautés triomphent, les Puissances tressaillent d'allégresse, les Dominations exercent l'empire, les Vertus resplendissent, les Trônes jettent des éclairs, les Chérubins envoient leurs lumières, les Séraphins brûlent, et tous chantent des cantiques de louange à Dieu. Si la compagnie et le commerce des bons a tant de charme et de douceur, que sera-ce de traiter dans le ciel avec tant de saints, de s'entretenir avec les apôtres, de converser avec les prophètes, de communiquer avec les martyrs et tous les élus ? S'il y a tant de gloire à jouir de la compagnie des bons, que sera-ce de jouir de la compagnie et de la présence de Celui que louent les étoiles du matin, dont le soleil et la lune admirent la beauté, et devant qui se courbent de respect et d'amour les anges et tous ces esprits souverains ? [...] C'est là la gloire essentielle des saints ; c'est là la fin dernière, le terme suprême de tous nos désirs.
    [...]
    Là, tous sont dans l'allégresse ; là, tous bénissent et chantent ce souverain Bienfaiteur de qui émanent tous les dons, et par la largesse duquel ils vivent et règnent pour une éternité. Ô cité céleste, séjour sûr, paradis de toutes les délices, peuple heureux, où l'on n'entend jamais aucune plainte, habitants paisibles, mortels fortunés à qui rien ne manque ! Ah ! que ne puis-je en ce moment voir le terme de mon combat ! Oh ! si mon exil touchait à sa fin ! quand arrivera ce jour ? Quand viendrai-je, et quand me sera-t-il donné de paraître devant la face de mon Dieu ? »

    St Pierre d'Alcantara (fêté hier au nouveau calendrier, et aujourd'hui au calendrier traditionnel), Traité de l'oraison et de la méditation - Méditations série I : Samedi, in "Œuvres spirituelles" traduites en français par le P. Marcel Bouix, Nlle Maison Périsse Frère, Paris - Lille, 1872 (seconde édition).

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    Gravure de Gustave Doré (Dante, La divine comédie)