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  • Méditation : l'enthousiasme

    « Les hommes possèdent, perdue dans le dépôt de leurs ressources verbales, une perle. C'est le mot "enthousiasme", il exprime bien ce que je pense en ce moment. L'enthousiasme est l'état d'un cœur dans lequel un dieu est survenu (*). Le Cœur de Jésus est l'enthousiasme même. Ce que nos cœurs ont de plus beau est de pouvoir s'enthousiasmer. La jeunesse est enthousiaste, c'est-à-dire que son cœur accroît sa mesure et son rythme par la perception de l'infini. Un homme incapable d'enthousiasme n'est pas le vieillard, c'est la mort avant l'heure. Je n'aspire à la Vie Éternelle, je ne puis y croire et l'espérer, je ne m'en forme une idée vraie que dans l'enthousiasme. »

    (*) : du mot grec Théos, Dieu. Enthousiasesthai : être possédé de Dieu, et par suite, inspiré de lui.

    Victor Pourcel, L'offrande cordiale – Trente et une lectures brèves de dévotion au Cœur de Jésus, Lyon & Paris, E. Vitte éditeur, 1941.

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  • Lundi 21 avril 2014

    Octave : Lundi de Pâques

    (St Anselme, évêque, confesseur et docteur de l’Église)

    Calendrier liturgique

  • J.-S. Bach : Oratorio de Pâques BWV 249 : "Kommt, eilet und laufet"

    J.-S. Bach : Oratorio de Pâques BWV 249 : "Kommt, eilet und laufet"
    "Venez, hâtez-vous, courez d’un pas rapide"
    Orchestre et Chœur Baroque d'Amsterdam - Dir. Ton Koopman

    Texte allemand et traduction française

  • Célébration de la Messe de la Résurrection par le Pape François

    à 10h15 sur la place Saint-Pierre
    suivie de la bénédiction Urbi et Orbi

     
     
    C’est sur une place Saint-Pierre noire de monde - on parle de 150 000 personnes - une place baignée par un doux et franc soleil de printemps, que le Pape François a célébré ce dimanche matin la Messe de Pâques et a ensuite donné son Message et sa Bénédiction « Urbi et Orbi ».

    Texte intégral du Message Pascal du Saint-Père

    « Christus surrexit, venite et videte ! »

    « Chers frères et sœurs, bonne et sainte fête de Pâques !

    L’annonce de l’Ange aux femmes résonne dans l’Église répandue à travers le monde entier : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité… venez voir l’endroit où il reposait » (Mt 28, 5-6).
    Voici le sommet de l’Évangile, voici la Bonne Nouvelle par excellence : Jésus, le Crucifié, est ressuscité ! Cet événement est à la base de notre foi et de notre espérance : si le Christ n’était pas ressuscité, le Christianisme perdrait sa valeur ; toute la mission de l’Église serait vidée de son élan, parce que c’est de là qu’il est parti et qu’il repart toujours. Le message que les chrétiens apportent au monde, le voici : Jésus, l’Amour incarné, est mort sur la Croix pour nos péchés, mais Dieu le Père l’a ressuscité et l’a fait Seigneur de la vie et de la mort. En Jésus, l’Amour l’a emporté sur la haine, la miséricorde sur le péché, le bien sur le mal, la vérité sur le mensonge, la vie sur la mort.

    C’est pourquoi, nous disons à tous : « Venez et voyez ! ». En chaque situation humaine, marquée par la fragilité, par le péché et par la mort, la Bonne Nouvelle n’est pas seulement une parole, mais c’est un témoignage d’amour gratuit et fidèle : c’est sortir de soi pour aller à la rencontre de l’autre, c’est se tenir proche de celui qui est blessé par la vie, c’est partager avec celui qui manque du nécessaire, c’est rester aux côtés de celui qui est malade ou âgé ou exclu… « Venez et voyez ! » : l’Amour est plus fort, l’Amour donne la vie, l’Amour fait fleurir l’espérance dans le désert.

    Avec cette joyeuse certitude dans le cœur, aujourd’hui nous nous adressons à toi, Seigneur Ressuscité !
    Aide-nous à te chercher afin que tous nous puissions te rencontrer, savoir que nous avons un Père et que nous ne nous sentions pas orphelins ; que nous puissions t’aimer et t’adorer.
    Aide-nous à vaincre le fléau de la faim, aggravé par les conflits et par les immenses gaspillages dont nous sommes souvent complices.
    Rends-nous capables de protéger les sans défense, surtout les enfants, les femmes et les personnes âgées, parfois transformés en objets d’exploitation et d’abandon.
    Fais que nous puissions soigner les frères touchés par l’épidémie d’Ébola en Guinée Conakry, en Sierra Léone et au Libéria, et ceux affectés par tant d’autres maladies, qui se diffusent aussi à cause de l’incurie et de la pauvreté extrême.

    Console tous ceux qui aujourd’hui ne peuvent pas célébrer Pâques avec leurs familles parce qu’injustement arrachées à leur affection, comme les nombreuses personnes, prêtres et laïcs, qui en diverses parties du monde, ont été séquestrées.
    Réconforte ceux qui ont laissé leur propre terre pour émigrer vers des endroits où ils puissent espérer un avenir meilleur, mener une vie digne et, souvent, professer librement leur foi.
    Nous t’en prions, Jésus glorieux, fais cesser toute guerre, toute hostilité grande ou petite, ancienne ou récente !

    Nous te supplions, en particulier, pour la Syrie, afin que tous ceux qui souffrent des conséquences du conflit, puissent recevoir les aides humanitaires nécessaires et que les parties en cause n’utilisent plus la force pour semer la mort, surtout contre la population sans défense, mais aient l’audace de négocier la paix, désormais attendue depuis trop longtemps !

    Nous te demandons de réconforter les victimes des violences fratricides en Iraq et de soutenir les espoirs suscités par la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens.
    Nous t’implorons, qu’un terme soit mis aux affrontements en République Centrafricaine et que s’arrêtent les atroces attentats terroristes dans certaines zones du Nigéria ainsi que les violences au Sud Soudan.
    Nous te demandons que les esprits se tournent vers la réconciliation et la concorde fraternelle au Venezuela.
     
    Par ta Résurrection, que nous célébrons cette année ensemble avec les Églises qui suivent le calendrier julien, nous te prions d’éclairer et d’inspirer des initiatives de pacification en Ukraine, pour que les parties intéressées, soutenues par la Communauté internationale, entreprennent tout effort pour empêcher la violence et construire, dans un esprit d’unité et de dialogue, l’avenir du pays. Qu’en tant que frères, ils puissent aujourd’hui chanter : Xphctoc Bocĸpec.
     
    Pour tous les peuples de la Terre, nous te prions, Seigneur : toi qui as vaincu la mort, donne-nous ta vie, donne-nous ta paix ! »

    Source : Radio Vatican (et site internet du Vatican).

  • Méditation sur la Résurrection de Notre Seigneur

    « Voici que les rayons sacrés de la lumière du Christ resplendissent, les purs flambeaux de l'Esprit pur se lèvent, et les trésors célestes de gloire et de divinité sont ouverts : la nuit immense et obscure a été engloutie, les sombres ténèbres ont été détruites dans cette lumière, et l’ombre triste de la mort est rentrée dans l’ombre. La vie s’est étendue sur tous les êtres, et tous les êtres sont remplis d’une large lumière ; l’Orient des orients envahit l’univers, et celui qui était avant l’étoile du matin et avant les astres, immortel et immense, le grand Christ brille sur tous les êtres plus que le soleil.

    C’est pourquoi, pour nous tous qui croyons en lui, s’instaure un jour de lumière, long, éternel, qui ne s’éteint pas, la Pâque mystique, célébrée en figure par la Loi et accomplie effectivement par le Christ, la Pâque merveilleuse, prodige de la divine vertu et œuvre de la divine puissance, fête véritable et éternel mémorial, impassibilité qui sort de la Passion et immortalité qui sort de la mort, Vie qui sort du tombeau et guérison qui sort de la plaie, résurrection qui sort de la chute et ascension qui sort de la descente aux enfers.

    C'est ainsi que Dieu opère de grandes choses, c'est ainsi que de l'impossible il crée l'incroyable, afin qu'on sache que seul il peut tout ce qu'il veut.

    Ô Pâque divine, tu descends des cieux jusqu'à la terre et remontes de la terre dans les cieux ! Ô festivité commune de toutes choses, ô joie et honneur de l'univers, sa nourriture et ses délices, par toi la ténébreuse mort a été détruite et la vie étendue à toutes choses, les portes des cieux ont été ouvertes, un Dieu-homme s'est montré, et un homme-Dieu s'est élevé ; grâce à toi les portes de l'enfer ont été rompues et les verrous d'airain brisés, le peuple d'en bas est ressuscité des morts proclamant la bonne nouvelle, et aux troupes célestes un choeur a été fourni depuis la terre. »

    Homélie pascale du pseudo-Hippolyte (IVe siècle).

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  • Dimanche 20 avril 2014

    Pâques, Dimanche de la Résurrection

    Sainte et Joyeuse Fête de Pâques à toutes et à tous !

    Graduel du dimanche de Pâques

     
     Moines bénédictins du monastère de Silos
     
    Graduale. Ps. 117, 24 et 1.
    Hæc dies, quam fecit Dóminus : exsultémus et lætémur in ea.
    Voici le jour que le Seigneur a fait, passons-le dans l’allégresse et dans la joie.

    V/. Confitémini Dómino, quóniam bonus : quóniam in sǽculum misericórdia eius.
    V/. Célébrez le Seigneur parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde est éternelle.
     
     
    L'introït de Pâques : Resurréxi, et adhuc tecum sum, allelúia
    (Chant d’entrée du dimanche de la Résurrection)
    Nouvelle interprétation proposée par les "Cantori Gregoriani" et leur chef de chœur ICI.
    (avec guide d'écoute)

  • Præconium Paschale - Annonce de la Pâque (Exultet)

    Première partie


     Seconde partie

    Texte latin et traduction française

  • Méditation : "Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia"

    Si consurrexistis cum Christo, quae sursum sunt quaerite.
    Si vous êtes ressuscité avec le Christ, recherchez les choses d'en haut.
    (Épitre)

    « C'est aujourd'hui joie immense dans l’Église. Les cloches retentissent aux campaniles des cités, des bourgades, des plus humbles hameaux : Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia. Il dissipe les haines, il rétablit la concorde, il assujettit les empires.(1)

    Cette joie, sans pareille, a ceci d'extraordinaire, c'est qu'elle est surtout secrète. Elle n'ignore pas les explosions au-dehors de la festivité des festivités, sans doute : l’Église ne lui ménage pas les expressions de son allégresse. Et pourtant, sa joie est surtout au-dedans. Jésus est ressuscité et personne ne l'a vu, ne l'a su. Ô nuit vraiment bienheureuse, chantait le diacre de l'Exultet, ô nuit qui, seule, a connu le temps et l'heure en lesquels le Christ est ressuscité des enfers, en rompant les liens de la mort. (2)

    Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, espérance unique en ce monde (3), je me rappelle, aujourd'hui et comme jamais, mon baptême, ma greffe divine en Celui qui, Crucifié et Ressuscité, ouvre à mon âme la Plaie glorieuse de son Côté pour qu'elle y entre et s'abîme en son Mystère. Opérez en elle le grand miracle, ressuscitez-la en Jésus-Christ, votre Fils, faites d'elle la "morte" à elle-même, et cachez-la avec Lui, en Vous. (4)

    Telle est la conclusion solennelle et le fruit indubitable de ce Carême ; je suis devenu un "mort" ; je meurs à tout ce qui n'est pas Dieu. Je renonce, comme tous les baptisés du Samedi Saint, je renonce, et plus que jamais, à Satan, à ses pompes et à ses œuvres. Je ne veux plus m'attacher qu'à Jésus-Christ, mon Sauveur.

    Je suis un ressuscité : je vivrai en conséquence. Je ne dois plus retourner en mon Égypte d'hier. Je tends désormais, et sans m'arrêter encore, au ciel, à la terre promise. Je ne recherche plus que les choses d'en-haut : je surnaturalise toute ma vie, mes pensées, mes paroles, mes actions, mon devoir d'état... Je me tiens désormais caché en Vous, ô Jésus, Vigne céleste dont je redeviens le rameau trop heureux.

    Seigneur Jésus-Christ, je crois en votre sainte Résurrection. »

    1. & 2. : Exultet - 3. Oraison de la 12e prophétie - 4. Épitre.

    Dom Vandeur, Samedi Saint in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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  • Vigile Pascale

    Célébration de la Veillée Pascale dans la basilique Saint-Pierre
    à 20h30, présidée par le Pape François
     

     La vidéo est disponible sur le site internet du Vatican.

    La Messe, concélébrée par une quarantaine de cardinaux, a débuté vers 20h30 dans l’atrium de la basilique vaticane avec la bénédiction du feu et la préparation du cierge pascal sur lequel le Pape a gravé l’Alpha et l’Omega, première et dernière lettres de l’alphabet grec, ainsi que les chiffres de l’année en cours. Puis le Pape a présidé une procession qui a remonté la nef, tandis que s’allumaient les bougies des milliers de fidèles encore plongés dans l’obscurité. Le passage de l’ombre à la lumière symbolise ainsi l’entrée de la lumière, le Christ, dans le monde des ténèbres et du péché. Avec le chant du Gloria, les cloches de la basilique Saint-Pierre ont ensuite sonné à toute volée, annonçant au monde la Résurrection du Christ. Après le chant de l’Alléluia, le diacre a lu l’Évangile.
    (Apic/Imedia)

    Texte intégral de l'Homélie du Saint-Père

    « L’Évangile de la Résurrection de Jésus Christ commence par la marche des femmes vers le sépulcre, à l’aube du jour qui suit le sabbat. Elles vont au tombeau, pour honorer le corps du Seigneur, mais elles le trouvent ouvert et vide. Un ange puissant leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! » (Mt 28, 5), et il leur demande d’aller porter la nouvelle aux disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts ; il vous précède en Galilée » (v. 7). Vite, les femmes courent, et le long du chemin, Jésus lui-même vient à leur rencontre et dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (v. 10).
    Après la mort du Maître, les disciples s’étaient dispersés, leur foi s’était brisée, tout semblait fini, les certitudes écroulées, les espérances éteintes. Mais maintenant, cette annonce des femmes, bien qu’incroyable, arrivait comme un rayon de lumière dans l’obscurité. La nouvelle se répand : Jésus est ressuscité ; comme il avait prédit… Et aussi ce commandement d’aller en Galilée ; par deux fois les femmes l’avaient entendu, d’abord de l’ange, puis de Jésus lui-même : « Qu’ils aillent en Galilée, là ils me verront ».
    La Galilée est le lieu du premier appel, où tout avait commencé ! Revenir là, revenir au lieu du premier appel. Sur la rive du lac, où Jésus était passé, tandis que les pécheurs étaient en train de réparer leurs filets. Il les avait appelés, et eux avaient tout laissé et l’avaient suivi (cf. Mt 4, 18-22).
    Revenir en Galilée veut dire tout relire à partir de la Croix et de la victoire. Tout relire – la prédication, les miracles, la nouvelle communauté, les enthousiasmes et les défections, jusqu’à la trahison – tout relire à partir de la fin, qui est un nouveau commencement, à partir de ce suprême acte d’amour.
    Pour chacun de nous aussi, il y a une “Galilée” à l’origine de la marche avec Jésus. “Aller en Galilée” signifie quelque chose de beau, signifie pour nous redécouvrir notre Baptême comme source vive, puiser une énergie nouvelle à la racine de notre foi et de notre expérience chrétienne. Revenir en Galilée signifie surtout revenir là, à ce point incandescent où la grâce de Dieu m’a touché au début du chemin. C’est à cette étincelle que je puis allumer le feu pour l’aujourd’hui, pour chaque jour, et porter chaleur et lumière à mes frères et à mes sœurs. À cette étincelle s’allume une joie humble, une joie qui n’offense pas la douleur et le désespoir, une joie bonne et douce.
    Dans la vie chrétienne, après le Baptême, il y a aussi une “Galilée” plus existentielle : l’expérience de la rencontre personnelle avec Jésus Christ, qui m’a appelé à le suivre et à participer à sa mission. En ce sens, revenir en Galilée signifie garder au cœur la mémoire vivante de cet appel, quand Jésus est passé sur ma route, m’a regardé avec miséricorde, m’a demandé de le suivre ; retrouver la mémoire de ce moment où ses yeux ont croisé les miens, le moment où il m’a fait sentir qu’il m’aimait.
    Aujourd’hui, en cette nuit, chacun de nous peut se demander : quelle est ma Galilée ? Où est ma Galilée ? Est-ce que je m’en souviens ? L’ai-je oubliée ? Je suis allé par des routes et des sentiers qui me l’ont fait oublier. Seigneur, aide-moi : dis-moi quelle est ma Galilée ; tu sais, je veux y retourner pour te rencontrer et me laisser embrasser par ta miséricorde.
    L’Évangile de Pâques est clair : il faut y retourner, pour voir Jésus ressuscité, et devenir témoins de sa Résurrection. Ce n’est pas un retour en arrière, ce n’est pas une nostalgie. C’est revenir au premier amour, pour recevoir le feu que Jésus a allumé dans le monde, et le porter à tous, jusqu’aux confins de la terre.
    « Galilée des gentils » (Mt 4, 15 ; Is 8, 23) : horizon du Ressuscité, horizon de l’Église ; désir intense de rencontre… Mettons-nous en chemin ! »

    Source : Radio Vatican.

  • Giovanni Pierluigi da Palestrina (1524-1594) : Lamentations de Jérémie pour le Samedi Saint

    (Troisième Lesson, 6vv)
    Tallis Scholars

  • Méditation sur le mystère de la sépulture du Christ

    « Ce mystère nous apprend les trois caractères qui constituent la mort spirituelle, à laquelle est appelé tout chrétien, selon la doctrine de l'Apôtre : Regardez-vous comme morts. Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Jésus-Christ en Dieu (1).
    Le premier de ces caractères, c'est d'aimer la vie cachée, d'être comme un mort par rapport à tout ce qu'on peut dire ou penser de nous, sans chercher ni à voir le monde ni à en être vu. Jésus-Christ dans la nuit du tombeau nous donne cette grande leçon. Que le monde nous oublie, qu'il nous foule aux pieds ; peu nous importe. Nous ne devons pas plus nous en inquiéter que ne s'en inquiète un mort. Le bonheur d'une âme chrétienne est de cacher sa vie avec Jésus-Christ en Dieu. Notre mauvaise nature aura beau se récrier, vouloir être approuvée, aimée, distinguée, se faire une idole de la réputation et de l'amitié : nous devons la laisser dire ; plus sa délicatesse sur l'estime des autres est extrême, plus elle en est indigne et a besoin d'en être privée. Que la réputation nous soit enlevée, qu'on ne nous compte pour rien, qu'on ne nous épargne en rien, qu'on ait horreur de nous : qu'il en soit comme vous le voulez, Seigneur.
    Le second caractère de la mort spirituelle, c'est en usant des biens sensibles pour la nécessité, de n'y attacher aucune importance, de ne nous complaire ni dans la mollesse et les aises de la vie, ni dans les jouissances de la bouche, ni dans les satisfactions de la curiosité, qui veut tout voir et tout savoir ; d'être, en un mot, comme un mort par rapport aux plaisirs des sens.
    A ce second caractère il faut joindre l'abandon de tout soi-même à la Providence, abandon par lequel, comme un corps mort, on se laisse faire, sans raisonner, sans rien vouloir ni rien désirer, indifférent à tous les postes, à toutes les occupations. Quand en serai-je là, ô Seigneur ? quand cesserai-je de m'aimer ? quand tout sera-t-il mort en moi, pour que vous y viviez ? »

    1. Rm VI, 11 ; Col III, 3.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Samedi Saint), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Samedi 19 avril 2014

    Semaine Sainte - Samedi Saint

    Calendrier liturgique

  • Soeur Raghida témoigne de la souffrance syrienne

    Sur l'antenne de Radio Vatican, la religieuse syrienne Raghida parle du martyre des chrétiens en Syrie. Ainsi, deux jeunes gens ont été crucifiés à Maaloula pour ne pas avoir renié leur foi.

    Entretien - Un chrétien sur dix dans le monde doit être prêt à payer le simple fait d’appartenir au Christ. Des chrétiens qui sont quotidiennement humiliés et persécutés. C’est le constat fait par l’AED, l’Aide à l’Église à détresse. Pour leur rendre hommage, l’AED organise depuis six ans la « Nuit des témoins ». Pendant plusieurs jours, de grands témoins d’Irak, de Centrafrique, ou encore d’Égypte ont rencontré les fidèles à Strasbourg, Marseille, et Bordeaux. Ce vendredi ils sont à Paris où l’évènement se terminera par une messe et une veillée à la cathédrale Notre-Dame.

    Parmi eux, il y a la religieuse syrienne Raghida. Docteur en sciences de l’éducation, elle a été à la tête de l’école du patriarcat gréco-catholique à Damas, la capitale syrienne. Aujourd’hui, elle vit en France. Sa mère et ses six frères et sœurs sont toujours en Syrie, où leurs vies sont tous les jours en danger et où ils subissent de nombreuses pressions. Elle est interrogée par Audrey Radondy :

    RealAudio - MP3

    "Dans les villes ou villages qui sont occupés par les éléments armés, les djihadistes et tous les groupes musulmans extrémistes proposent aux chrétiens soit la chahada (la profession de foi musulmane, ndlr) soit la mort. Quelques fois, on demande une rançon. Donc, c’est entre la chahada, la rançon ou la mort. C’est impossible de renier leur foi donc, ils subissent le martyr. Et le martyr d’une façon extrêmement inhumaine, d’une extrême violence qui n’a pas de nom. Si vous voulez des exemples, à Maaloula, ils ont crucifié deux jeunes gens parce qu’ils n’ont pas voulu dire la chahada. Ils disent « alors, vous voulez mourir comme votre maître en qui vous croyez. Vous avez le choix : soit vous dites la chahada, soit vous êtes crucifiés ». Et bien non, on sera crucifié. Il y en a un qui a été crucifié devant son papa. On a même tué son papa. Ce qui s’est passé par exemple à Abra, dans la zone industrielle, dans la banlieue de Damas. Au fur et à mesure où on entrait dans la ville, on commençait à tuer les hommes, les femmes et les enfants. Et après le massacre, on prenait les têtes et on jouait au foot avec leurs têtes. En ce qui concerne les femmes, on prenait leurs bébés et on les accrochaient aux arbres avec leurs cordons ombilicaux. Heureusement, l’espérance et la vie est plus forte que la mort. Après une accalmie et la reprise de l’armée de la ville, on fait des messes de requiem, on continue et la prière se fait encore plus intense.

    Et donc face à ces atrocités, comment arrivent-ils à vivre au quotidien ?
    Ils vont dans des endroits un peu plus calmes parce que les combats se concentrent dans des régions ou dans des villes. Les gens se dirigent vers des zones plus calmes, soit chez des parents soit chez des amis. Les denrées alimentaires manquent. Dans certains endroits, il y a quelques légumes mais ils sont hors prix parce que la vie a augmenté de 500%, pour ne pas dire plus. Il y en a certains qui touchent encore un petit salaire. Il y a encore certains fonctionnaires qui se rendent à leur travail à leurs risques et périls. Ils ne savent pas si en allant à leur travail, ils retourneront vivants ou pas. Et c’est la même chose pour les jeunes qui vont à l’école ou à l’université, puisque pour ne pas laisser les gens dans le sentiment d’attendre la mort, il y a des institutions qui continuent avec ceux qui peuvent y accéder. Il y a une solidarité qui s’est créée entre les personnes. Lorsque le carburant, le gaz, l’électricité et même le pain manquent, les voisins se prêtent entre eux. Le plus grand souci, c’est le souci des enfants.

    Comment les chrétiens arrivaient à vivre avant cette guerre ?
    La Syrie est un pays laïc, au plein sens du terme. Il y avait une convivialité entre chrétiens et musulmans. Donc, ils s’acceptaient, ils vivaient dans la simplicité. Malheureusement, les évènements sont arrivés. Au début, ils se soutenaient encore. Même jusqu’à présent, toute la minorité qui est neutre continue à se soutenir. On vit tout le temps dans la peur et dans la crainte. Avant ces évènements, on vivait très bien. C’est le seul pays où les chrétiens pouvaient pratiquer, sortir et venir. Il y avait une sécurité qui ne se trouve dans aucun autre pays avoisinant. Les Églises s’entraidaient entre elles. Dès fois, on faisait des processions ensemble, entre orthodoxes et catholiques. Les chrétiens étaient chrétiens. On ne regardait pas la confession et le rite. Il y avait vraiment une entente extraordinaire. Hélas, actuellement, ce n’est plus le cas. Il y a deux tiers des chrétiens qui ont déjà quitté le pays. Et déjà, on n’était pas nombreux. Après les menaces et le massacre de Maaloula, les chrétiens on dit : « Notre tour va arriver. Donc, sauvons les enfants ». Malgré les appels des patriarches et de notre Pape qui disaient « Non, il ne faut pas quitter. Il faut rester là. Il faut témoigner ». Mais ceux qui restent vraiment, ce sont les gens qui n’ont pas les moyens de partir et qui se sont vus refuser leurs visas.

    Et en ce qui concerne votre famille ?
    J’ai fait deux invitations à ma maman pour venir en France mais par deux fois, le visa a été refusé. Mes deux frères aussi comme d’autres parents, voisins ou amis. Ils ont aussi essayé mais leur visa a été refusé. Comment aider ces chrétiens ? On ne les protège pas parce qu’ils se sentent abandonnés et on ne les laisse pas partir. Ceux qui restent sont vraiment en danger.

    Et quelles sont malgré tout vos raisons d’espérer ?
    Le Seigneur ne nous abandonnera pas. Il va y avoir des hommes de bonne volonté comme il y en a encore qui travaillent et qui œuvrent pour le retour de la paix, pour soutenir, pour aider, pour aller sur place, mener des actions et témoigner de la fraternité malgré la politique. Ils continuent à prier et ils disent « personne ne meurt avant son heure ». Mais notre pays va se redresser, se reconstruire, rebondir et il redeviendra encore plus fort qu’avant. La solidarité est plus forte qu’avant. Notre attachement au Christ et à notre foi sera encore plus fort qu’avant.

    Pour terminer, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose ou lancer un appel ?
    J’en appelle aux protagonistes, surtout français, parce que la France a une influence extrêmement puissante sur les autres. J’appelle donc ces protagonistes à repenser aux droits de l’homme et à la dignité de l’homme. Je redis aussi à tous mes compatriotes qu’il y a des personnes qui pensent à eux et qui prient pour eux. Donc, qu’ils ne désespèrent pas.

    Source : Radio Vatican.

    Soyons de ceux-là : prions avec ferveur et persévérance pour nos frères et sœurs d'Orient !

  • Neuvaine à la Miséricorde divine

    Elle débute le Vendredi Saint et se termine le Dimanche de la Miséricorde

    Texte de la Neuvaine

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    Jésus, j'ai confiance en Toi

  • Sermon de St Augustin pour le Vendredi Saint

    « 1. On lit solennellement et solennellement on honore la passion de Celui dont le sang a effacé nos péchés, afin que ce culte annuel ranime plus vivement nos souvenirs et que le concours même des populations jette plus d'éclat sur notre foi. [...] C'est sans doute afin de nous aider à faire notre salut et à traverser utilement cette vie, que le Seigneur a daigné nous donner un grand exemple de patience en souffrant ce qu'il a souffert de la part de ses ennemis, et afin de nous disposer à souffrir, s'il le voulait, de semblables douleurs pour l'honneur de l’Évangile. Cependant comme il n'y a pas eu de contrainte et que tout a été volontaire dans ce qu'il a enduré en sa chair mortelle, on croit avec raison que dans les circonstances de sa passion dont il a fait consigner le récit dans l’Évangile, il a voulu encore indiquer autre chose.

    2. D'abord, si après avoir été condamné à être crucifié, il a porté lui-même sa croix (1), c'était pour nous apprendre à vivre dans la réserve et pour nous montrer, en marchant en avant, ce que doit faire quiconque veut le suivre. Du reste il s'en est expliqué formellement. "Si quelqu'un m'aime, dit-il, qu'il prenne sa croix et me suive" (2). Or, c'est en quelque sorte porter sa croix que de bien gouverner cette nature mortelle.

    3. S’il a été crucifié sur le Calvaire (3), c'était pour indiquer que par sa passion il remettait tous ces péchés dont il est écrit dans un Psaume : "Le nombre de mes iniquités s'est élevé au-dessus des cheveux de ma tête" (4).

    4. Il eut à ses côtés deux hommes crucifiés avec lui (5) ; c'était pour montrer que des souffrances attendent et ceux qui sont à sa droite, et ceux qui sont à sa gauche ; ceux qui sont à sa droite et desquels il dit : "Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice" (6) ; ceux qui sont à sa gauche et dont il est écrit : "Quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien" (7).

    5. En permettant qu'on plaçât au-dessus de sa croix le titre où il était désigné comme "Roi des Juifs" (8), il voulait montrer que même en le mettant à mort les Juifs ne pouvaient empêcher qu'il fût leur Roi : aussi viendra-t-il avec une grande gloire et une puissance souveraine leur rendre selon leurs œuvres ; et c'est pourquoi il est écrit dans un Psaume : "Pour moi, il m'a établi Roi sur Sion, sa montagne sainte" (9).

    6. Ce titre fut écrit en trois langues, en hébreu, en grec et en latin (10) ; c'était pour signifier qu'il régnerait non seulement sur les Juifs mais encore sur les Gentils. Aussi après ces mots qui désignent sa domination sur les Juifs : "Pour moi, j'ai été établi Roi sur Sion, sa montagne sainte", il ajoute aussitôt, pour parler de son empire sur les Grecs et sur les Latins : "Le Seigneur m'a dit : Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd'hui ; demandez-moi, et je vous donnerai les nations pour héritage et pour domaine jusqu'aux extrémités de l'univers" (11). Ce n'est pas que les Gentils ne parlent que grec et latin ; c'est que ces deux langues l'emportent sur les autres : la langue grecque, à cause de sa littérature ; la langue latine, à cause de l'habileté politique des Romains. Les trois langues annonçaient donc que toute la gentilité se soumettrait à porter le joug du Christ. Le titre néanmoins ne portait pas Roi des Gentils, mais Roi des Juifs : c'était afin de rappeler par ce nom propre l'origine même de la race chrétienne. "La loi viendra de Sion, est-il écrit, et de Jérusalem la parole du Seigneur" (12). Quels sont d'ailleurs ceux qui disent avec un Psaume : "Il nous a assujetti les peuples, il a mis à nos pieds les Gentils" (13) ; sinon ceux dont parle ainsi l'Apôtre : "Si les Gentils sont entrés en partage de leurs biens spirituels, ils doivent leur faire part à leur tour de leurs biens temporels" (14) ?

    7. Quand les princes des Juifs demandèrent à Pilate de ne pas mettre, dans un sens absolu, qu'il était Roi des Juifs, mais d'écrire seulement qu'il prétendait l'être (15), Pilate fut appelé à figurer comment l'olivier sauvage serait greffé sur lés rameaux rompus ; car Pilate appartenait à la gentilité et il écrivait alors la profession de foi de ces mêmes Gentils dont Notre-Seigneur avait dit lui-même : "Le royaume de Dieu vous sera enlevé et donné à une nation fidèle à la justice" (16). Il ne s'ensuit pas néanmoins que le Sauveur ne soit pas le Roi des Juifs. N'est-ce pas la racine qui porte la greffe sauvage et non cette greffe qui porte la racine ? Par suite de leur infidélité, ces rameaux sans doute se sont détachés du tronc ; mais il n'en faut pas conclure que Dieu ait repoussé le peuple prédestiné par lui. "Moi aussi, dit saint Paul, je suis Israélite" (17). De plus, quoique les fils du royaume se jettent dans les ténèbres pour n'avoir pas voulu que le Fils de Dieu régnât sur eux, beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident pour prendre place au banquet, non pas avec Platon et Cicéron, mais avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux (18).

    Pilate aussi écrivit Roi des Juifs, et non pas Roi des Grecs et des Latins, quoiqu'il dût régner sur les Gentils ; et ce qu'il écrivit, il l'écrivit sans consentir à le changer malgré les réclamations de ces infidèles (19) : c'est que bien longtemps auparavant il lui avait été dit au livre des Psaumes : "N'altère point le titre, tel qu'il est écrit" (20). C'est donc au Roi des Juifs que croient tous les Gentils ; il règne sur toute la gentilité, mais comme Roi des Juifs. Telle a donc été la sève de cette racine, qu'elle a pu communiquer sa nature au sauvageon greffé sur elle, sans que ce sauvageon ait pu lui ôter son nom d'olivier véritable.

    8. Si les soldats s'approprièrent ses vêtements, après en avoir fait quatre parts (21), c'est que ses sacrements devaient se répandre dans les quatre parties du monde.

    9. S'ils tirèrent au sort, au lieu de la partager entre eux, sa tunique sans couture et d'un seul tissu, depuis le haut jusqu'en bas (22), ce fut pour démontrer clairement que tous, bons ou méchants, peuvent recevoir sans doute les sacrements extérieurs, qui sont comme les vêtements du Christ ; mais que cette foi pure qui produit la perfection de l'unité et qui la produit par la charité qu'a répandue dans nos cœurs le Saint-Esprit qui nous a été donné (23), n'est pas le partage de tous, mais un don spécial, fait comme au hasard, par la grâce secrète de Dieu. Voilà pourquoi Pierre dit à Simon, qui avait reçu le baptême, mais non pas cette grâce : "Il n'y a pour toi ni part, ni sort dans cette foi" (24).

    10. Du haut de la croix il reconnut sa Mère et la recommanda au disciple bien-aimé (25) ; c'était au moment où il mourait comme homme, montrer à propos des sentiments humains ; et ce moment n'était pas encore arrivé, quand sur le point de changer l'eau en vin, il avait dit à cette même Mère : "Que nous importe, à moi et à vous ? Mon heure n'est pas encore venue" (26). Aussi n'avait-il pas puisé dans Marie ce qui appartenait à sa divinité, comme en elle il avait puisé ce qui était suspendu à la croix.

    11. S'il dit : "J'ai soif", c'est qu'il avait soif de la foi de son peuple ; mais comme "en venant chez lui il n'a pas été reçu par les siens" (27), au lieu du doux breuvage de la foi, ceux-ci lui présentèrent un vinaigre perfide, et le lui présentèrent avec une éponge. Ne ressemblaient-ils pas eux-mêmes à cette éponge, étant, comme elle, enflés sans avoir rien de solide, et, comme elle encore, ne s'ouvrant pas en droite ligne pour professer la foi, mais cachant de noirs desseins dans leurs cœurs aux replis tortueux ? Cette éponge était elle-même entourée d'hysope ; humble plante dont les racines vigoureuses s'attachent, dit-on, fortement à la pierre. C'est qu'il y avait parmi ce peuple des âmes pour qui ce crime devait être un sujet d'humiliation et de repentir. Le Sauveur les connaissait, en acceptant l'hysope avec le vinaigre ; aussi pria-t-il pour elles, au rapport d'un autre Évangéliste, lorsqu'il dit sur la croix : "Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font" (28).

    12. En disant : "Tout est consommé, et en rendant l'esprit après avoir incliné la tête" (29), il montra que sa mort n'était pas forcée, mais volontaire, puisqu'il attendait l'accomplissement de tout ce qu'avaient prédit les prophètes relativement à lui. On sait qu'une autre circonstance était prédite aussi dans ces mots : "Et dans ma soif ils m'ont donné à boire du vinaigre" (30). Ainsi montrait-il qu'il possédait, comme il l'avait affirmé lui-même, "le pouvoir de déposer sa vie" (31). De plus il rendit l'esprit avec humilité, c'est-à-dire en baissant la tête, parce qu'il devait le reprendre en relevant la tête à sa résurrection.

    Cette mort et cette inclination de tête indiquaient donc en lui une grande puissance ; c'est ce qu'annonçait déjà le patriarche Jacob en bénissant Juda. "Tu es monté, lui dit-il, en t'abaissant ; tu t'es endormi comme un lion" (32) ; c'est que Jésus-Christ devait s'élever en mourant, c'est qu'il avait alors la puissance du lion.

    13. Pourquoi les jambes furent-elles rompues aux deux larrons et non pas à lui, qu'on trouva mort ? L’Évangile même l'explique. C'était une preuve qu'au sens prophétique il était bien question de lui dans la Pâque des Juifs, où il était défendu de rompre les os de la victime.

    14. Le sang et l'eau qui de son côté, ouvert par une lance, coulèrent à terre, désignent sans aucun doute les sacrements qui servent à former l’Église. C'est ainsi qu'Eve fut formée du côté d'Adam endormi, qui figurait le second Adam.

    15. Joseph et Nicodème l'ensevelissent. D'après l'interprétation de plusieurs, Joseph signifie "accru", et beaucoup savent que Nicodème, étant un mot grec, est composé de victoire, nikos, et de peuple, demos. Quel est donc Celui qui s'est accru en mourant, sinon Celui qui a dit : "A moins que le grain de froment ne meure, il reste seul ; mais il se multiplie, s'il meurt" (33) ? Quel est encore Celui qui en mourant a vaincu le peuple persécuteur, sinon celui qui le jugera après s'être ressuscité ? »

    1. Jn XIX, 17. — 2. Mt XVI, 24. — 3. Jn XIX, 17-18 - 4. Ps XXXIX, 13. — 5. Jn XIX, 18. — 6. Mt V, 10. — 7. I Co XIII, 3. — 8. Jn XIX, 19. — 9. Ps II, 6. — 10. Ib. 20. - 11. Ps II, 6,7. — 12. Is II, 3. — 13. Ps XLVI, 4. — 14. Rm XV, 27. — 15. Jn XIX, 21. — 16. Mt XXI, 43. — 17. Rm XI, 1,2,17. — 18. Mt VIII, 11. - 19. Jn XIX, 22. — 20. Ps LVI, 1 ; LVII, 2. — 21. Jn XIX, 23. — 22. Ib. 23, 24. — 23. Rm V, 5. — 24. Ac VIII, 21. — 25. Jn XIX, 26,27. — 26. Ib. II, 4. - 27. Jn I, 11. — 28. Lc XVIII, 34. — 29. Jn XIX, 30. — 30. Ps LXVIII, 22. — 31. Jn X, 18. - 32. Gn XLIX, 9. — 33. Jn XII, 24,25.

    St Augustin, Sermon CCXVIII pour le Vendredi Saint : Des mystères de la Passion (Jn XIX, 17-42), in "Œuvres complètes" Tome VII, Solennités et Panégyriques, Traduction sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866 (Abbaye Saint-Benoît).

  • Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594) - Lamentations de Jérémie (II)

    The Hilliard Ensemble - Dir. Paul Hilliard

  • Chemin de Croix au Colisée présidé par le Pape François

    « VISAGE DU CHRIST - VISAGE DE L’HOMME »

     Méditations de S.E. Mgr Giancarlo M. Bregantini, Archevêque de Campobasso-Boiano

     

  • Célébration de la Passion du Seigneur présidée par le Pape François

    à 17h00 dans la basilique Saint-Pierre

     

    C’est dans la basilique Saint-Pierre que le Pape François a présidé vendredi en début de soirée la célébration de la Passion du Seigneur, l’office du Vendredi Saint qui se compose de la liturgie de la Parole, suivie de la vénération de la Croix et qui s’achève avec la Communion.

    Au Vatican, comme chaque année, l’homélie a été confiée au prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa. Une homélie centrée sur la figure de Judas, le traître, cette figure qui a tant à nous dire.

    L'argent est le vrai concurrent de Dieu

    La trahison de Judas est l’un des drames les plus sombres de la liberté humaine. D’emblée, le prédicateur a voulu balayer la thèse selon laquelle Judas aurait été un militant, une sorte de Brutus qui tue Jules César en pensant sauver la république. Non, selon les Évangiles, Judas trahit pour de l’argent. Et cela ne doit pas nous surprendre, car l’argent c’est l’idole par excellence, la racine de tous les maux. On trahit pour obtenir quelque pouvoir ou quelque bénéfice temporel.

    C’est l’argent, a martelé le père Cantalamessa, qui est derrière le commerce de la drogue, l’exploitation de la prostitution, la corruption politique, la fabrication et le commerce des armes, la vente d’organes humains enlevés à des enfants. La crise financière est due en bonne partie à l’exécrable avidité d’argent de la part de quelques-uns.

    Attention au Judas qui se cache en nous

    Faisant allusion aux scandales qui ont défrayé la chronique en Italie, le prédicateur a fustigé les administrateurs de l’argent public qui soutirent de l’argent de la caisse commune, ceux qui perçoivent des salaires ou des retraites faramineux et qui refusent de renoncer à leurs privilèges. La trahison de Judas continue dans l’histoire mais, avertit le prédicateur, pas seulement dans les affaires retentissantes.

    Attention au Judas qui se cache au fond de nous, quand nous sommes infidèles à notre conjoint, à notre conscience, aux exigences de notre état. L’homélie du père Canatalamessa s’est achevée par un appel à s’en remettre à Celui qui volontiers pardonne. Le plus grand péché de Judas ne fut pas d’avoir trahi Jésus, mais d’avoir douté de sa miséricorde.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie en ligne également sur Radio Vatican.

  • Méditation du Vendredi Saint

    « L'âme de Jésus avait une soif aussi ardente des âmes, que son corps de l'eau du puits. Sa pensée s'étendait sur tous les siècles à venir, et il désirait avec ardeur multiplier la multitude des âmes rachetées. Hélas ! nous pouvons mesurer approximativement le tourment de la soif physique ; mais nous n'avons pas même une ombre qui puisse nous donner une idée de la réalité du tourment qu'endurait son âme. Si l'amour du Créateur pour les créatures qu'il a tirées du néant ne ressemble à aucun amour des anges ni des hommes, si l'espèce en est unique, si le degré en dépasse la portée de notre intelligence, ainsi en est-il de l'amour spirituel pour les âmes que renferme l'âme du Sauveur du monde. L'amour sauveur reste sans terme de comparaison, comme l'amour créateur. [...] Le tourment de cette soif était incomparablement bien plus cruel que celui de l'autre soif. Marie le vit, et cette vue même la transporta aussitôt, pour ainsi dire, dans un monde nouveau et inconnu de douleurs. Elle vit que cette seconde soif serait presque aussi peu satisfaite que l'autre. Elle vit comment, à ce moment, Jésus contemplait dans son âme la procession sans fin des hommes qui s'avançaient chaque jour, sans interruption, d'une aurore à l'autre, en portant avec eux dans l'enfer le caractère du baptême et le sceau du précieux sang de leur Rédempteur. Voyez ! maintenant même, alors que le Sauveur est mourant de soif, le larron impénitent ne veut pas lui donner à boire son âme souillée ! Ainsi allait-il en être à jamais. Marie voyait tout cela. [...] Comme lui elle avait soif des âmes, et son cœur défaillait en voyant que la soif de Jésus ne serait pas étanchée. Ô malheureux enfants que nous sommes ! Combien de nos âmes n'avons-nous pas tenues éloignées, qui ce jour-là auraient consolé la Mère et le Fils ! »

    Crucifixion_Rubens_1a.jpg

    Tableau de Pierre Paul Rubens (Source)

    « Il ne faut pas que nous quittions la croix. Nous ne devons pas descendre du Calvaire avant d'être crucifiés, et que la croix et nous soyons devenus inséparables. Mais le Calvaire est le grand théâtre de l'impatience humaine. Beaucoup ont le courage de gravir la colline, portant bravement leur croix sur leurs épaules. Mais, quand ils arrivent au sommet, ils posent leur croix à terre et descendent dans la cité pour prendre part au reste de la fête avec le peuple. Quelques-uns se laissent dépouiller, mais ils se retirent alors, refusant de se laisser attacher à la croix. D'autres y sont cloués, mais se détachent avant l'élévation de la croix. Quelques-uns supportent le choc de l'élévation, puis descendent de la croix avant que les trois heures soient passées ; ceux-ci dès la première heure, ceux-là dans la seconde, d'autres, hélas ! au moment même où la troisième heure est près de sa fin. Hélas ! le monde est plein des déserteurs du Calvaire, et il en est tellement plein que la grâce prudente ou dédaigneuse semble peu s'inquiéter de les arrêter. Car la grâce ne crucifie nul homme malgré lui ; elle laisse ce travail au monde et il le fait traîtreusement ou tyranniquement. [...] Nous voulons bien que notre sanctification ressemble à une opération douloureuse, mais nous désirons que cette opération soit de courte durée ; nous ne pouvons attendre, si elle vient sous la forme d'une guérison graduelle... [...]

    C'est seulement à l'aide de la grâce du silence que les saints portent de si lourdes croix. Une croix pour laquelle nous avons reçu de la sympathie, est bien plus lourde qu'elle ne l'était auparavant, ou il peut arriver que la sympathie nous ait énervés de telle sorte que le poids semble plus grand et la plaie plus douloureuse sur nos épaules. Le silence est l'atmosphère propre de la croix, comme le secret natal. Les meilleures croix sont secrètes, et nous pouvons être silencieux sous celles qui ne sont pas secrètes. Le silence crée réellement pour nous une sorte de secret, même en public. Car du moins nous pouvons cacher combien nous souffrons, si nous ne pouvons cacher tout à fait que nous souffrons. [...] D'une manière ou d'une autre, la sympathie humaine profane les opérations de la grâce. Elle mêle un élément avilissant à ce qui est divin : le Saint-Esprit s'en éloigne parce que c'est une chose qui "venant de la terre, est tout terrestre." Le consolateur ne donne ses meilleures consolations qu'aux cœurs inconsolables... »

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    « Mais il y a une vraie consolation, profondément cachée, il est vrai, et cependant à notre portée, dans ce renoncement à toute consolation humaine. C'est dans les ténèbres de la nature que nous trouvons réellement le voisinage de Jésus. C'est lorsque les créatures sont absentes que nous sommes soutenus dans l'embrassement sensible du Créateur. Les créatures apportent l'obscurité avec elles, partout où elles s'introduisent. Elles nous gênent toujours, interceptent les grâces, cachent Dieu, nous privent des consolations spirituelles, nous rendent languissants et irritables. Elles remplissent tellement nos sens extérieurs, que les sens intérieurs de nos âmes sont incapables d'agir. Nous désirons souvent que notre vie soit plus divine. Mais elle l'est en réalité plus que nous ne le croyons. C'est la douleur qui nous révèle cela... [...] Nous sommes avec Dieu, notre Créateur, notre Sauveur. il est tout à nous ; il est tel que nous l'a fait l'éloignement des créatures. Il était toujours là, toujours le même dans nos âmes ; seulement il était éclipsé par le faux éclat des créatures. Il paraît enfin dans la nuit comme les étoiles. La lune blanche du midi ne nous séduit pas par sa beauté, c'est seulement dans la nuit qu'elle nous charme. De même c'est l'obscurité d'un Calvaire spirituel qui répand sur nos âmes la douce clarté de notre admirable Sauveur. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie (ch. VI), Quatrième édition, Paris, Ambroise Bray, 1862.

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     Plusieurs Chemins de Croix sont proposés ICI.

  • Vendredi 18 avril 2014

    Semaine Sainte - Vendredi Saint

    (jeûne et abstinence)

    Calendrier liturgique