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  • Méditation : « A trois heures implore ma miséricorde... »

    « A trois heures implore ma miséricorde, tout particulièrement pour les pécheurs, et ne fût-ce que pour un bref instant, plonge-toi dans ma passion, en particulier dans mon abandon au moment de mon agonie. C'est là une heure de grande miséricorde pour le monde entier. Je te laisserai pénétrer ma mortelle tristesse ; en cette heure, je ne saurais rien refuser à l'âme qui me prie, par ma passion... »

    Notre-Seigneur à Ste Faustine, in "Petit Journal", 10.X.1937 (1320), Parole et Dialogue, Paris, 2002 (deuxième édition).

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  • Vendredi 26 septembre 2014

    Calendrier liturgique

  • "Statuit ei Dominus", Introit des 7e / 8e siècle (Messe de Saint Marcel)

    Statui ei Dominus testamentum pacis,
    et principem fecit eum;
    ut sit illi sacerdotii dignitas in aeternum.
    (Ps. 131, 1)
    Memento Domine, David: et omnis mansuetudinus ejus.

  • Rappel : Semaine Thérésienne, du 25 septembre au 1er octobre 2014

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    Plusieurs milliers de pèlerins sont attendus pour vivre ces jours intenses autour des reliques de Thérèse et se préparer à la grande fête de la sainte le 1er octobre : liturgies, conférences, soirées de prière, spectacles, cinéma, animations enfants…

    De nombreux témoins et artistes seront présents : Mgr Santier, P. Nicolas Buttet, P. Descouvemont, Philippe de Lachapelle, les Dei Amoris Cantores… Le chanteur Grégoire qui a mis en musique les poèmes de Thérèse dans l’album Vivre d’Amour (vendu en 300 000 ex) ouvrira cette 9ème édition.

    Télécharger le programme (pdf)

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    Sanctuaire Sainte Thérèse
    40, rue Jean de La Fontaine
    75016 Paris

    Métro : Ligne 9 – Jasmin / Ligne 10 – Eglise d’Auteuil
    RER : ligne C – av du Pdt Kennedy
    Bus : 52 et 22
    Parking disponible pour les personnes handicapées

     

  • Méditation : consacrer sa vie à Dieu...

    « Consacrer sa vie à Dieu, ce n'est pas toujours se séparer du monde ; ce n'est pas renoncer à vivre dans le monde ; ce n'est pas renoncer à avoir sa part des joies, souvent amères, et des peines assurées de la vie commune. Si l'on excepte quelques âmes privilégiées, par conséquent rares, auxquelles Dieu fait entendre son appel direct, et qu'il tire du monde pour les attacher à son seul service, la destinée ordinaire des âmes est de servir Dieu dans la vie du monde, et c'est apparemment dans cette forme que, tous ou presque tous, nous devons lui appartenir. Consacrer sa vie à Dieu ce n'est donc pas fuir dans les solitudes, ce n'est pas rompre les liens sacrés que la Providence a formés dans nos âmes, ce n'est rien faire d'extérieur, d'excessif et de violent.

    Consacrer sa vie à Dieu, c'est lui donner toute cette vie, quelle qu'elle doive être, brève ou longue, triste ou heureuse, pour qu'il la prenne, la sanctifie, en fasse un instrument de sa grâce et de sa gloire.
    C'est le propre de cette consécration parfaite et profonde que l'âme ignore ce qu'elle donne et qu'elle ne cherche pas à connaître. Dieu seul sait, et il suffit. On ferme les yeux, on met sa main dans la main de Jésus, l'éternel ami des âmes, et, confiant comme le petit enfant qui marche les yeux fermés dans les ténèbres, parce qu'il tient le vêtement de sa mère, on marche en foi et en abandon dans le chemin qui conduit où Dieu sait. »

    Abbé Henri Perreyve (1831-1865), Élévations prières et pensées recueillies par l'Abbé Peyroux, Librairie de l'Art Catholique, Paris, 1917.

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  • Jeudi 25 septembre 2014

    Calendrier liturgique

  • Audience générale de ce mercredi 24 septembre 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a évoqué son récent voyage en Albanie. Il est important, a-t-il dit, de continuer à aider ce pays dans la voie de la coexistence harmonieuse entre religions. Elles partagent la volonté de faire le bien aux autres sans rien renier ou entamer de leurs identités. Puis il a raconté sa rencontre avec le clergé et les religieux, au cours de laquelle il a entendu le témoignage de personnes ayant subi les horreurs de la répression de l'ancien régime athée : Grâce à leur attachement profond à Jésus, ces martyrs ont pu trouver la force de réagir aux souffrances de leur persécution. De fait, "la force de l’Église réside dans l'amour du Christ, qui nous soutient dans les épreuves et qui inspire toute action apostolique. C'est en répondant par la bonté et le pardon qu'on témoigne de la miséricorde de Dieu." Puis il a évoqué la quarantaine de prêtres éliminés durant la dictature, qui s'ajoutent aux centaines de religieux chrétiens et musulmans incarcérés, torturés, déportés ou assassinés parce qu'ils croyaient en Dieu. Ce furent des années sombres durant lesquelles la foi fut interdite et la liberté religieuse anéantie. Des milliers d'églises et de mosquées furent rasées ou transformées en magasins ou en cinémas. A côté de la propagande marxiste, tous les livres religieux furent détruits tandis qu'on interdisait les prénoms religieux. Mais le sang de tant de martyrs n'a pas été versé en vain car il a conduit à la paix et à la fraternité qui font de l'Albanie d'aujourd'hui un exemple de résurrection de l’Église mais aussi de coexistence harmonieuse entre religions. En conclusion, le Saint-Père a rendu grâce à Dieu pour un voyage qui lui a permis d'aller à la rencontre d'un peuple courageux, qui ne s'est pas laissé vaincre par le mal. Encourageant une fois encore les albanais dans leur reconstruction du pays et dans leur avenir européen, il a prié la Vierge du Bon Conseil de continuer à guider ce peuple exemplaire.

    Après la catéchèse, le Pape a notamment salué les divers groupes de pèlerins, avant de lancer un appel à prier pour les pays africains touchés par l'épidémie d'Ebola. Assurant les malades et leurs familles de sa solidarité, il a demandé de prier pour les nombreuses victimes et encouragé la communauté internationale à intensifier son aide.
     
    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.9.14)

    Résumé en français :

    Voyage apostolique en Albanie 

    « Aujourd’hui je voudrais remercier le Seigneur pour le voyage qu’il m’a permis de faire en Albanie. Je souhaitais m’y rendre afin d’exprimer ma proximité, et celle de toute l’Église, à ce peuple qui a connu la terrible oppression d’un régime athée. Chrétiens et musulmans furent atrocement persécutés, uniquement parce qu’ils croyaient en Dieu ; ils vivent aujourd’hui dans une cohabitation pacifique. Loin de tout relativisme, un dialogue authentique et fructueux tient compte de l’identité de chacun. Avec émotion, j’ai pu faire mémoire des nombreux martyrs de la foi, qui par amour du Christ, ont trouvé la force de donner leur vie. Leur sang n’a pas été versé en vain, car il est une semence pour l’avenir de l’Albanie ; en eux resplendit la toute puissance de Dieu qui console son peuple et ouvre de nouveaux horizons d’espérance. J’ai confié le peuple albanais à Notre Dame du Bon Conseil, pour qu’elle continue de l’enraciner dans l’amour fraternel. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les groupes des diocèses de Laval et de Dax, ainsi que l’Équipe Nationale de l’Action Catholique des milieux Indépendants, accompagnée de Monseigneur Michel Pansard.
    Aujourd’hui comme hier, la force de l’Église ne lui est pas donnée par le moyen de structures, mais par l’amour du Christ. Je vous invite à puiser dans cet amour la force de vivre courageusement votre foi et de vous tourner vers vos frères.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

  • Hymne "Agni Parthene" ("Vierge Pure"), écrit par St. Nectarios d'Egine

    La Tradition relate que la musique fut composée par les Anges
    Monastère Simonopetra, Mont Athos

  • Méditation : le chemin de l'humilité

    « Au début, quand un homme commence à travailler pour le Seigneur, le Seigneur lui donne sa grâce et un zèle ardent pour le bien, et alors tout lui paraît facile et agréable ; et quand il voit cela en lui, dans son inexpérience il se dit : « J'aurai cette ferveur pendant toute ma vie. » Et alors il s'élève au-dessus de ceux qui vivent avec négligence et se met à les juger ; et ainsi il perd cette grâce qui l'avait aidé à accomplir les commandements de Dieu. L'âme ne comprend pas comment cela est arrivé : alors tout allait si bien, mais maintenant tout est pénible, et elle n'a plus aucune envie de prier. Mais il ne faut pas s'effrayer : c'est le Seigneur qui, avec bonté, éduque l'âme. Aussitôt que l'âme s'élève au-dessus de son frère, à cet instant même lui vient une mauvaise pensée qui ne plaît pas à Dieu. Si l'âme s'humilie, la grâce ne la quitte pas ; mais si elle ne s'humilie pas, surgit quelque légère tentation pour que l'âme s'humilie. Si de nouveau elle ne s'humilie pas, alors commence l'assaut de l'impureté. Si elle ne s'humilie toujours pas, elle tombe dans quelque péché. Et si, même alors, elle ne s'humilie pas, une grande tentation surgira et elle commettra un grand péché. Et ainsi la tentation s'amplifiera jusqu'à ce que l'âme se soit humiliée ; alors la tentation s'en ira, et même, si elle s'humilie beaucoup, elle connaîtra l'humble attendrissement du cœur et la paix, et tout mal disparaîtra.
    Ainsi donc, toute cette guerre n'a qu'un seul but : l'humilité. C'est l'orgueil qui a causé la chute des ennemis, et ils nous attirent dans l'abîme par la même voie. Les ennemis nous flattent, et si l'âme accueillent leur louange, la grâce se retire d'elle jusqu'à ce qu'elle se repente. Ainsi, durant toute la vie, l'âme apprend l'humilité du Christ, et tant qu'elle ne sera pas devenue vraiment humble, elle sera tourmentée par les mauvaises pensées. Mais l'âme humble trouve le repos et la paix dont parle le Seigneur (Jn 14,27). »

    St Silouane l'athonite (fêté ce jour, 1866-1938), in Archimandrite Sophrony, "Starets Silouane, Moine du Mont-Athos, Vie - Doctrine - Écrits" (XIX), Trad. du russe par le Hiéromoine Syméon, Éditions Présence, Paris, 1973.
    N.B. : Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

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    Source et crédit iconographique : Alain Chenal (site remarquable, à visiter)

  • Mercredi 24 septembre 2014

    Notre-Dame des Grâces - Notre-Dame de la Merci

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    Au temps où d’innombrables fidèles étaient détenus misérablement sous la cruelle servitude des Sarrasins, au risque de perdre le salut éternel, la bienheureuse Vierge Marie, apparaissait la nuit à saint Pierre Nolasque, au bienheureux Raymond de Pennafort et à Jacques, roi d’Aragon, leur dit qu’il serait très agréable à son Fils unique et à elle-même, si l’on fondait en son honneur un Ordre religieux chargé d’arracher les captifs à la tyrannie des Turcs. C’est pourquoi, après avoir conféré entre eux et s’être mis tous d’accord, ils entreprirent de fonder un institut en l’honneur de la Vierge Mère, sous le vocable de sainte Marie de la Merci, de la rédemption des captifs. Les associés s’engageaient par un quatrième vœu à demeurer comme otages au pouvoir des païens, s’il en était besoin pour la délivrance des chrétiens. Le roi lui-même leur permit de porter ses propres armes sur la poitrine et veilla à ce que l’institut d’une si éminente charité fût approuvé par Grégoire IX. Afin de rendre à Dieu et à la Vierge Mère de dignes actions de grâces pour un si grand bienfait et pour cette institution, le siège apostolique accorda la célébration de cette fête particulière.
    (Fête instituée en 1696 - Leçon du Bréviaire Romain)

     (Mercredi des Quatre-Temps d’automne, jour de jeûne et d’abstinence)

    Historique et actualité des Quatre-Temps
    [La Liturgie de l'Église romaine, J. A. Jungmann, S.J., 1957, & Cæremoniale episcoporum, 1984]

    Calendrier liturgique
  • Message du Pape François pour la 101e Journée mondiale des migrants et des réfugiés 2015

    Ce matin a été présenté en Salle de Presse le message papal pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié (18 janvier 2015 : "Une Église sans frontière, mère de tous"), portant la date du 3 septembre. Le Cardinal Antonio Maria Vegliò, Président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrations, était assisté du Secrétaire Mgr Joseph Kalathiparamil.
    Le Cardinal a d'abord expliqué que le Saint-Père a tenu à dater le document le jour du centenaire de l'élection de Benoît XV, qui le premier attira l'attention de l'opinion sur la question des migrations et appela à une journée annuelle de sensibilisation. Au long de son histoire, l’Église a fait face à de multiples situations du genre. Aujourd'hui toutefois, le phénomène migratoire "pose de nouveaux défis à cause de sa dimension mais aussi de ses effets socio-économiques, politiques culturels et religieux. Le commandement biblique de l'accueil de l'étranger, "de lui ouvrir les portes comme s'il s'agissait de Dieu, se heurte à des réactions, surtout lorsque certains sujets commentent des irrégularités voire des délits... Ainsi se sont ouverts des débats sur la justification et les modalités de réponse au phénomène, à tous les niveaux mais surtout dans les communautés supportant un flux croissant d'arrivées". Le rejet et le repli font parfois place à la générosité, ce qui interpelle l’Église. Comment peut-elle répondre ? Le Pape conseille d'abord de renoncer à soi-même, d'écarter nos peurs et de dépasser nos réflexes de défense. "Etre accueillants signifie simplement donner de notre temps, partager avec des personnes moins fortunées les ressources reçues de Dieu". Ensuite il faut solliciter la responsabilité des institutions, locales, nationales et internationales en vue d'une plus large collaboration, et enfin "humaniser la condition de vie des migrants en intensifiant" la lutte contre "les raisons qui poussent des populations entières à quitter leur pays".
    Puis Mgr Kalathiparamil a évoqué le nombre croissant des demandeurs d'asile, qui implique pour les pays d'accueil une réalité de plus en plus multi-ethnique et multi-culturelle. Ceci rend nécessaire une nouvelle approche face à la migration forcée. "La fuite vers le salut...incluant un voyage dangereux voire mortel...reste souvent la seule solution pour gagner un pays où l'on recherche la sécurité et les conditions d'une vie digne". Ceux qui sont privés de documents sont malheureusement dans l'impossibilité de répondre aux sévères critères requis. Vulnérables et sans défense, ils deviennent la proie facile de trafiquants d'êtres humains. "Les états sont appelés à collaborer dans un esprit international de solidarité, afin de répondre au besoin de protection" des migrants, auxquels il faut garantir la dignité. Le respect du caractère central de la personne doit aller de pair avec le dialogue entre les peuples.
    "Aujourd'hui l'enjeu est de ne pas s'habituer aux drames que vivent les personnes contraintes à l'exil, de ne pas laisser l'indifférence prévaloir au profit de la faiblesse de la nature humaine. Les chrétiens ne doivent pas être tentés de maintenir une prudente distance des plaies du Seigneur" que portent de nos jours les migrants et les réfugiés.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 23.9.14).

    Texte intégral

    Chers frères et sœurs,

    Jésus est « l’évangélisateur par excellence et l’Évangile en personne » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 209). Sa sollicitude, particulièrement envers les plus vulnérables et marginalisés, nous invite tous à prendre soin des personnes plus fragiles et à reconnaître son visage souffrant, surtout dans les victimes des nouvelles formes de pauvreté et d’esclavage. Le Seigneur dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36). La mission de l’Église, pèlerine sur la terre et mère de tous, est donc d’aimer Jésus Christ, de l’adorer et de l’aimer, particulièrement dans les plus pauvres et abandonnés ; au nombre de ceux-ci figurent certainement les migrants et les réfugiés, qui cherchent à tourner le dos aux dures conditions de vie et aux dangers de toute sorte. Donc, cette année la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés a pour thème : l’Église sans frontières, mère de tous.

    En effet, l’Église ouvre ses bras pour accueillir tous les peuples, sans distinctions et sans frontières et pour annoncer à tous que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16). Après sa mort et sa résurrection, Jésus a confié aux disciples la mission d’être ses témoins et de proclamer l’Évangile de la joie et de la miséricorde. Le jour de la Pentecôte, avec courage et enthousiasme, ils sont sortis du Cénacle ; la force du Saint-Esprit a prévalu sur les doutes et les incertitudes et a fait que chacun comprenait leur annonce dans sa propre langue ; ainsi, dès le début, l’Église est une mère au cœur ouvert sur le monde entier, sans frontières. Ce mandat couvre désormais deux mille ans d’histoire, mais depuis les premiers siècles, l’annonce missionnaire a mis en lumière la maternité universelle de l’Église, développée ensuite dans les écrits des Pères de l’Église et reprise par le Concile Œcuménique Vatican II. Les Pères conciliaires ont parlé d’Ecclesia mater pour en expliquer la nature. Elle génère, en effet, des fils et des filles qu’elle incorpore et qu’elle « enveloppe déjà de son amour en prenant soin d’eux » (Const. dogm. sur l’Église Lumen gentium, n. 14).

    L’Église sans frontières, mère de tous, diffuse dans le monde la culture de l’accueil et de la solidarité, selon laquelle personne ne doit être considéré inutile, encombrant ou être écarté. En vivant effectivement sa maternité, la communauté chrétienne nourrit, oriente et indique le chemin, accompagne avec patience et se fait proche dans la prière et dans les œuvres de miséricorde.

    Aujourd’hui, tout cela prend une signification particulière. En effet, à une époque de si vastes migrations, un grand nombre de personnes laissent leur lieu d’origine et entreprennent le voyage risqué de l’espérance avec un bagage plein de désirs et de peurs, à la recherche de conditions de vie plus humaines. Souvent, cependant, ces mouvements migratoires suscitent méfiances et hostilités, même dans les communautés ecclésiales, avant même qu’on ne connaisse les parcours de vie, de persécution ou de misère des personnes impliquées. Dans ce cas, suspicions et préjugés entrent en conflit avec le commandement biblique d’accueillir avec respect et solidarité l’étranger dans le besoin.

    D’une part, résonne dans le sanctuaire de la conscience l’appel à toucher la misère humaine et à mettre en pratique le commandement de l’amour que Jésus nous a laissé quand il s’est identifié avec l’étranger, avec celui qui souffre, avec toutes les victimes innocentes de la violence et de l’exploitation. D’autre part, cependant, à cause de la faiblesse de notre nature, « nous sommes tentés d’être des chrétiens qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur » (Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 270).

    Le courage de la foi, de l’espérance et de la charité permet de réduire les distances qui séparent des drames humains. Jésus-Christ est toujours en attente d’être reconnu dans les migrants et dans les réfugiés, dans les personnes déplacées et les exilés, et aussi de cette manière il nous appelle à partager nos ressources, parfois à renoncer à quelque chose de notre bien-être acquis. Le Pape Paul VI le rappelait, en disant que « les plus favorisés doivent renoncer à certains de leurs droits, pour mettre avec plus de libéralité leurs biens au service des autres » (Lett. ap. Octogesima adveniens, 14 mai 1971, n. 23).

    D’ailleurs, le caractère multiculturel des sociétés contemporaines encourage l’Église à assumer de nouveaux engagements de solidarité, de communion et d’évangélisation. Les mouvements migratoires, en effet, demandent qu’on approfondisse et qu’on renforce les valeurs nécessaires pour garantir la cohabitation harmonieuse entre les personnes et entre les cultures. À cet effet, ne peut suffire la simple tolérance, qui ouvre la voie au respect des diversités et qui met en route des parcours de partage entre des personnes d’origines et de cultures différentes. Ici, se greffe la vocation de l’Église à dépasser les frontières et à favoriser « le passage d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation…à une attitude qui ait comme base la ‘‘culture de la rencontre’’, seule capable de construire un monde plus juste et fraternel » (Message pour la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés 2014).

    Les mouvements migratoires ont cependant pris de telles dimensions que seule une collaboration systématique et effective, impliquant les États et les Organisations internationales, peut être en mesure de les réguler efficacement et de les gérer. En effet, les migrations interpellent chacun, non seulement à cause de l’ampleur du phénomène, mais encore « des problématiques sociale, économique, politique, culturelle et religieuse qu’il soulève, et à cause des défis dramatiques qu’il lance aux communautés nationales et à la communauté internationale» (Benoît XVI, Lett. Enc. Caritas in veritate, 29 juin 2009, n. 62).

    Dans l’agenda international, trouvent place de fréquents débats sur l’opportunité, sur les méthodes et sur les règlementations pour affronter le phénomène des migrations. Il y a des organismes et des institutions, aux niveaux international, national et local, qui mettent leur travail et leur énergie au service de ceux qui cherchent par l’émigration une vie meilleure. Malgré leurs généreux et louables efforts, une action plus incisive et efficace est nécessaire, qui s’appuie sur un réseau universel de collaboration, fondé sur la défense de la dignité et de la centralité de chaque personne humaine. De cette manière, la lutte contre le honteux et criminel trafic d’êtres humains, contre la violation des droits fondamentaux, contre toutes les formes de violence, d’oppression et d’esclavage sera plus incisive. Travailler ensemble, cependant, exige réciprocité et synergie, avec disponibilité et confiance, étant entendu qu’« aucun pays ne peut affronter seul les difficultés liées à ce phénomène, qui est si vaste qu’il concerne désormais tous les continents dans le double mouvement d’immigration et d’émigration» (Message pour la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés 2014).

    À la mondialisation du phénomène migratoire, il faut répondre par la mondialisation de la charité et de la coopération, de manière à humaniser les conditions des migrants. En même temps, il faut intensifier les efforts pour créer les conditions aptes à garantir une diminution progressive des causes qui poussent des peuples entiers à laisser leur terre natale, en raison de guerres et de famines, l’une provoquant souvent l’autre.

    À la solidarité envers les migrants et les réfugiés, il faut joindre le courage et la créativité nécessaires pour développer au niveau mondial un ordre économico-financier plus juste et équitable uni à un engagement croissant en faveur de la paix, condition indispensable de tout progrès authentique.

    Chers migrants et réfugiés ! Vous avez une place spéciale dans le cœur de l’Église, et vous l’aidez à élargir les dimensions de son cœur pour manifester sa maternité envers la famille humaine tout entière. Ne perdez pas votre confiance ni votre espérance ! Pensons à la sainte Famille exilée en Égypte : de même que dans le cœur maternel de la Vierge Marie et dans le cœur prévenant de saint Joseph s’est conservée la confiance que Dieu n’abandonne jamais, ainsi, que cette même confiance dans le Seigneur ne manque pas en vous. Je vous confie à leur protection et de grand cœur je vous accorde à tous la Bénédiction Apostolique.

    Du Vatican, le 3 septembre 2014.

    Sources : Vatican Information Service et site internet du Vatican.

  • Saint (Padre) Pio de Pietrelcina (fêté ce jour)

  • Méditations avec St Pio de Pietrelcina, fêté ce jour

    « Avez-vous jamais observé un champ de blé mûrissant ? Quelques épis se tiennent fièrement debout et d'autres se courbent humblement en avant. Cependant, si nous les regardons de plus près, nous nous apercevons que ces fiers épis, qui se tiennent bien droits, ne contiennent pour ainsi dire pas de grains, tandis que les plus humbles, qui se penchent vers le sol, ploient sous le poids du blé mûr. Image frappante de l'orgueil et du poids de l'humilité. »

    St Pio de Pietrelcina, Maxime du Père Pio, in "Padre Pio - Souvenirs d'un témoin privilégié du Christ" par le Frère Arni Decorte F.C., Institut Sainte Camille, 3043 Bierbeek, Belgique, 1983.

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    « Priez, même si c'est à contre-coeur. Qui prie beaucoup se sauve, qui prie peu, est en danger, qui ne prie pas se damne. La volonté compte et est récompensée, non le sentiment. »

    St Pio de Pietrelcina, Maxime du Père Pio, op. cit.

  • Mardi 23 septembre 2014

    Calendrier liturgique

  • Conférence de presse du Pape François pendant le vol retour de Tirana

    Dans le vol de retour sur Rome, le Saint-Père a répondu aux questions de trois journalistes albanais ayant couvert le voyage apostolique dans leur pays :

    (Journaliste) - Êtes-vous parti avec une idée en tête à propos des albanais, de l'Albanie. L'albanais a souffert, mais est aussi tolérant. Avez-vous trouvé quelque autre qualité...juste pour faire revenir l'aigle à son nid ?
    (Pape François) - "L'albanais n'est pas seulement tolérant, c'est un frère. Il est capable de fraternité et plus encore. Cela se voit dans sa façon de vivre avec les autres, de collaborer entre musulmans, orthodoxes et catholiques. Ils collaborent, mais comme des frères. Une autre chose encore qui m'a touché dès le début, c'est la jeunesse de ce pays...le plus jeune d'Europe. Mais on voit que l'Albanie a un développement supérieur dans la culture et aussi le gouvernement, grâce à cette fraternité".

    (Journaliste) - Quelle émotion avez-vous ressentie en circulant sur le boulevard central de Tirana, sous les portraits des clercs martyrisés sous le régime communiste, dans un pays où l'athéisme d'état a été imposé jusqu'il y a 25 ans ?
    (Pape François) - "Cela fait deux mois que j'étudie un peu cette période difficile de l'Albanie, pour la comprendre. J'ai étudié aussi ses origines. Vos racines culturelles sont très belles et fortes. Cette période de votre histoire a été cruelle. Son niveau de cruauté terrible. Quand j'ai vu ces photos, et pas seulement de catholiques mais aussi d'orthodoxes, aussi de musulmans, et quand j'ai pensé à ce qu'on leur avait dit : Mais tu ne dois pas croire en Dieu. Mais moi j'y crois ! Et boum, ils l'éliminaient. C'est pourquoi je dis que les trois composantes religieuses ont donné un témoignage de Dieu et maintenant elles donnent un témoignage de fraternité".

    (Journaliste) - Vous venez de visiter l'Albanie qui est à majorité musulmane. Cette visite a eu lieu à un moment délicat pour le monde, Vous avez vous-même déclaré que la troisième guerre mondiale avait commencé. Le message de votre visite s'adressait-il seulement aux albanais ou va-t-il au-delà ?
    (Pape François) - "Non, il va au-delà. L'Albanie a tracé une route de paix, de coexistence et de collaboration qui va vers d'autres pays ayant des racines ethniques différentes... C'est un pays musulman dans sa majorité. Oui, mais ce n'est pas un pays musulman. C'est un pays européen... l'Albanie est un pays européen justement par sa culture, cette culture de coexistence, pour la culture historique qu'il a eu aussi".

    (Journaliste) - Après l'Albanie, quels sont les prochains voyages ?
    (Pape François) - "Le 25 novembre à Strasbourg, pour parler devant le Conseil de l'Europe et le Parlement européen. Ensuite, le 28, peut-être, la Turquie pour être là pour la fête du 30, la saint André, avec le Patriarche œcuménique Barthélémy.

    (Journaliste) - Nous avons compris que vous avez une vision de l'Albanie un peu différente de celle des européens, qui voient pratiquement l'Europe comme l'Union européenne. Vous avez choisi pour première visite dans un pays d'Europe, un pays de la périphérie qui ne fait pas partie de l'Union européenne. Que pouvez-vous dire à ceux qui regardent seulement l'Europe des puissants ?
    (Pape François) - "Mon voyage a été un message. Il se veut un signal".

    (Journaliste) - Nous vous avons tous vu pleurer, je crois, pour la première fois. Cette rencontre avec le clergé a-t-elle été le moment le plus émouvant de votre voyage ?
    (Pape François) - "Entendre parler un martyr de son propre martyre c'est fort ! Je crois que tous ceux qui étaient là étaient émus, tous. Et ces témoins parlaient comme s'il s'agissait d'un autre, avec un naturel, une humilité. Cela m'a fait un grand bien".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 22.9.14).

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

    Des précisions sans doute indispensable sur l'histoire de l'Albanie, et notamment sur l'occupation ottomane et l'asphyxie de la langue albanaise et de la foi chrétienne (XVe au XIXe), puis sur la domination communiste (XXe), peuvent sans difficulté être trouvées sur Internet, par exemple sur Wikipedia.

  • Ste Hildegard von Bingen (1098-1179) : "O pastor animarum" (plainchant)

    ("Ô Pasteur des âmes")
    Oxford Camerata - Jeremy Summerly

  • Méditation : « Que signifie Vous connaître, ô mon Dieu ? »

    « Que signifie Vous connaître, ô mon Dieu ?
    ...
    Le sage a essayé vainement de Vous découvrir dans sa sagesse. Le juste s'est efforcé de Vous comprendre d'après sa propre justice, et s'est égaré.
    Mais le pécheur, frappé tout à coup par l'éclair de Votre miséricorde (qui eût dû être celui de la justice) se prosterne et adore Votre sainteté : car il a vu ce que les rois ont désiré voir et n'ont jamais vu, ce que les prophètes prédirent sans le voir, ce que nos pères attendirent désespérément jusqu'à la mort. Il a vu que Votre amour est infiniment bon, tellement qu'il ne peut faire l'objet d'aucun marché. Certes, il y a deux Alliances. Mais ce sont les promesses de nous donner gratuitement ce que nous ne pourrons jamais mériter : de nous manifester Votre sainteté en déployant envers nous Votre miséricorde et Votre infinie liberté.
    « Ne m'est-il pas permis », dit le Seigneur, « de faire ce que je veux ? » (Matthieu, XX, 15).
    Le caractère Suprême de Son amour est Sa liberté infinie. Il ne peut être contraint à se plier aux lois d'un désir, c'est-à-dire d'une nécessité quelconque, étant sans limite parce que sans besoin. Etant sans besoin, Son amour recherche les indigents, non pour leur faire une aumône, mais pour les combler de richesses.
    Il ne peut se reposer dans une âme qui se contente de peu, car se contenter de peu, c'est vouloir perpétuer son indigence.
    Or Dieu ne veut pas que nous demeurions indigents. Il voudrait combler tous nos désirs en nous libérant de toutes nos possessions et en se donnant à nous en échange.
    Si nous voulons qu'Il nous aime, il nous faut demeurer vides de tout le reste, non pour être indigents, mais précisément parce que ce sont nos possessions qui causent notre indigence. »

    Thomas Merton (1915-1968), Nul n'est une île (XIV, 5), Trad. Marie Tadié, Éditions du Seuil, La Vigne du Carmel, Paris, 1956.

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    (Source et crédit photo)

  • Lundi 22 septembre 2014

    Calendrier liturgique

  • Voyage apostolique du Pape en Albanie - Rencontre du Pape avec des enfants de centres caritatifs albanais

    Rencontre du Pape François avec les enfants du Centre Béthanie et d'autres centres caritatifs albanais.

    La visite pastorale du Pape François s’est achevée par une rencontre avec les plus petits dans un centre social situé à une vingtaine de kilomètres de Tirana, le Centre Béthanie créé par une laïque catholique italienne en 1999 pour venir en aide aux enfants nécessiteux : orphelins, pauvres, en situation de détresse ou confrontés à des situations familiales difficiles.

    Dans l’église saint Antoine du Centre, le Saint-Père a reçu un accueil joyeux de la part des éducateurs et bénévoles et des représentants d’autres centres caritatifs. Dans des lieux comme celui-ci, a-t-il dit, « nous sommes tous confirmés dans la foi, tous aidés à croire, parce que nous voyons la foi se faire charité concrète. Cette foi qui opère dans la charité déplace les montagnes de l’indifférence, de l’incrédulité et de l’apathie, et ouvre les cœurs et les mains pour accomplir le bien et pour le répandre. »

    « Chaque communauté religieuse s’exprime par l’amour et non par la violence, elle n’a pas honte de la bonté ! Jusque dans les offenses subies, la bonté n’est pas faiblesse, mais vraie force capable de renoncer à la vengeance. Une grande partie de notre monde cherche fébrilement dans les richesses terrestres, dans la possession et dans le divertissement la clé de sa propre existence, trouvant au contraire aliénation et étourdissement. Le secret d’une existence réussie est au contraire d’aimer et de se donner par amour. » Le Pape François a souhaité que « les cœurs et les esprits de tous s’ouvrent au bien, à la charité agissante, source de joie vraie et authentique. »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

    Traduction française sur Zenit.org

    Au terme d'une journée intense en Albanie marquée par de nombreuses interventions consacrées au dialogue interreligieux, le Pape François est reparti pour Rome. Son avion a décollé vers 19h50, pour un atterrissage prévu à l'aéroport de Rome Ciampino vers 21h30.

    La traditionnelle cérémonie de congés, comme souvent avec le Saint-Père, a dépassé le seul échange protocolaire. Le Premier ministre albanais Edi Rama a en effet eu l'occasion de présenter au Pape son épouse et leur enfant, né il y a quelques jours.

    Source : Radio Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape en Albanie - Vêpres présidées par le Pape François

    Célébration des Vêpres, avec les prêtres, les religieux, les religieuses, les séminaristes et les mouvements de laïcs dans la Cathédrale de Tirana.

    Dans la cathédrale Saint-Paul, construite en 2002 en plein centre de Tirana, le Pape François a célébré les Vêpres en présence des forces vives du catholicisme albanais : sept évêques, 150 prêtres, 400 religieux et religieuses, des séminaristes, des laïcs membres de mouvements ecclésiaux. Avant la liturgie, un prêtre de 84 ans et une religieuse de 85 ans qui ont connu les temps de la persécution ont pris la parole pour raconter leur histoire.

    Le Père Emest Simoni qui a terminé clandestinement ses études de théologie, a été témoin des arrestations, des tortures, de l’exécution de centaines de prêtres et de laïcs ; certains criaient avant de mourir « Vive le Christ Roi ». Il a lui-même été condamné à mort puis à 27 ans de camp de concentration et de travaux forcés, dans des conditions inhumaines. Pendant toutes ses années de détention, il a continué à célébrer la Messe en latin sans livre et à confesser.

    Sœur Maria Kaleta est la nièce d’un prêtre qui figure sur la liste des martyrs en voie de canonisation. Pendant la dictature, lorsque son couvent fut fermé, et qu’elle travaillait comme ouvrière dans une coopérative, elle baptisait en cachette ceux qui venaient frapper à sa porte et se rendait au chevet des malades et des mourants avec le Saint Sacrement qu’elle avait caché dans sa table de chevet.

    Le discours qui avait été préparé à l’avance, le Pape François l’a remis aux participants sans le prononcer. Il a préféré laisser libre cours à ses réflexions. Il a tout d’abord confié qu’en préparant ce voyage, il avait découvert l’ampleur des persécutions en Albanie. Il ignorait que ce peuple avait tant souffert. Et puis en parcourant les rues de Tirana, il a été frappé par les portraits des martyrs dont le peuple albanais garde la mémoire. « Comment ont-ils pu résister ? », s’est-il interrogé.  « Il n’y a qu’une seule réponse à cette question : le Seigneur les réconfortait car l’Église priait pour eux. C’est le mystère de l’Église : quand elle demande à Dieu de consoler son peuple, Dieu le console, humblement parfois en cachette. Gare à nous si nous cherchons ailleurs la consolation. Gare aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux novices, aux consacrés qui cherchent la consolation loin du Seigneur. Il ne connaîtront pas le bonheur et ne sauront pas consoler à leur tour. » Visiblement touché par les deux témoignages qu’il venait d’entendre, le Pape François a ajouté que « chacun devait servir d’exemple aux autres. Nous pouvons rentrer chez nous avec de bonnes pensées, a-t-il lancé, car aujourd’hui nous avons touché des martyrs. »

    Source : Radio Vatican.

    Discours du Pape François remis aux participants - Texte intégral

    « Chers frères et sœurs !

    C’est pour moi une grande joie de vous rencontrer sur votre terre bien-aimée ; je remercie le Seigneur et je vous remercie tous pour votre accueil ! Me trouvant au milieu de vous, je puis mieux exprimer ma proximité à votre engagement d’évangélisation.

    Depuis que votre pays est sorti de la dictature, les communautés ecclésiales ont recommencé à cheminer et à s’organiser pour l’action pastorale, et elles regardent avec espérance vers l’avenir. Ma pensée reconnaissante va en particulier à ces Pasteurs qui ont payé d’un prix élevé leur fidélité au Christ et leur décision de rester unis au Successeur de Pierre. Ils ont été courageux dans la difficulté et dans l’épreuve ! Il y a encore parmi nous des prêtres et des religieux qui ont fait l’expérience de la prison et de la persécution, comme la sœur et le frère qui nous ont raconté leur histoire. Je vous embrasse avec émotion et je rends grâce à Dieu pour votre témoignage fidèle, qui stimule toute l’Église à poursuivre avec joie l’annonce de l’Évangile.

    Mettant à profit cette expérience, l’Église en Albanie peut croître dans le zèle missionnaire et dans le courage apostolique. Je connais et j’apprécie l’engagement avec lequel vous vous opposez à de nouvelles formes de “dictature” qui risquent de rendre esclaves les personnes et les communautés. Si le régime athée cherchait à étouffer la foi, ces dictatures, plus sournoises, peuvent étouffer la charité. Je pense à l’individualisme, aux rivalités et aux confrontations exaspérées : c’est une mentalité mondaine qui peut contaminer aussi la communauté chrétienne. Il ne sert à rien de se décourager devant ces difficultés, n’ayez pas peur d’avancer sur la route du Seigneur. Il est toujours à vos côtés, il vous donne sa grâce et vous aide à vous soutenir les uns les autres, à vous accepter comme vous êtes, avec compréhension et miséricorde, à cultiver la communion fraternelle.

    L’évangélisation est plus efficace quand elle est mise en œuvre avec unité d’intention et avec une collaboration sincère entre les différentes réalités ecclésiales et entre les missionnaires et le clergé local : cela comporte le courage de poursuivre dans la recherche des formes de travail commun et d’aide réciproque dans les domaines de la catéchèse, de l’éducation catholique, comme aussi de la promotion humaine et de la charité. Dans ces domaines aussi, l’apport des mouvements ecclésiaux, qui savent faire des projets et agir en communion avec les Pasteurs et entre eux est précieux. C’est ce que je vois ici : évêques, prêtres, religieux et laïcs, une Église qui veut marcher dans la fraternité et dans l’unité.

    Quand l’amour du Christ est placé au-dessus de tout, même d’exigences particulières légitimes, on devient alors capable de sortir de nous-mêmes, de nos “petitesses” personnelles ou de groupe, et d’aller vers Jésus qui s’approche de nous dans les frères ; ses plaies sont encore visibles aujourd’hui sur le corps de beaucoup d’hommes et de femmes qui ont faim et soif, qui sont humiliés, qui se trouvent en prison ou à l’hôpital. Et vraiment en touchant et en soignant avec tendresse ces plaies, il est possible de vivre l’Évangile jusqu’au bout et d’adorer Dieu vivant au milieu de nous.

    Ils sont nombreux les problèmes que vous affrontez chaque jour ! Ils vous poussent à vous immerger avec passion dans une activité apostolique généreuse. Toutefois, nous savons que seuls nous ne pouvons rien faire. « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Ps 127, 1). Cette conscience nous appelle à donner chaque jour la juste place au Seigneur, à lui consacrer du temps, à lui ouvrir notre cœur, afin qu’il agisse dans notre vie et dans notre mission. Ce que le Seigneur promet à la prière confiante et persévérante dépasse ce que nous imaginons (cf. Lc 11, 11-12) : au-delà de ce que nous demandons, il nous donne aussi l’Esprit Saint. La dimension contemplative devient indispensable, au milieu des engagements les plus urgents et les plus pesants. Et plus la mission nous appelle à aller vers les périphéries existentielles, plus notre cœur sent le besoin intime d’être uni à celui du Christ, plein de miséricorde et d’amour.

    Et considérant que les prêtres et les personnes consacrées ne sont pas encore en nombre suffisant, le Seigneur Jésus vous répète aussi aujourd’hui : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ! » (Mt 9, 37-38). Il ne faut pas oublier que cette prière part d’un regard : le regard de Jésus, qui voit l’abondance de la moisson. Avons-nous, nous aussi ce regard ? Savons-nous reconnaître l’abondance des fruits que la grâce de Dieu a fait croître, et du travail qu’il y a à faire dans le champ du Seigneur ? C’est de ce regard de foi sur le champ de Dieu que naît la prière, l’invocation quotidienne et pressante au Seigneur pour les vocations sacerdotales et religieuses. Vous, chers séminaristes, et vous, chers postulants et novices, vous êtes le fruit de cette prière du peuple de Dieu, qui précède et accompagne toujours votre réponse personnelle. L’Église en Albanie a besoin de votre enthousiasme et de votre générosité. Le temps qu’aujourd’hui vous consacrez à une solide formation spirituelle, théologique, communautaire et pastorale, est fécond en vue de servir de façon adéquate, demain, le peuple de Dieu. Les gens, plus que des maîtres, cherchent des témoins : des témoins humbles de la miséricorde et de la tendresse de Dieu ; des prêtres et des religieux conformés à Jésus Bon pasteur, capables de communiquer à tous la charité du Christ.

    À ce sujet, avec vous et avec tout le peuple albanais, je veux rendre grâce à Dieu pour les nombreux missionnaires, hommes et femmes, dont l’action a été déterminante pour la renaissance de l’Église en Albanie et reste encore aujourd’hui d’une grande importance. Ils ont contribué notablement à consolider le patrimoine spirituel qu’évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs albanais ont conservé, au milieu d’épreuves et de tribulations très dures. Nous pensons au grand travail fait par les Instituts religieux pour relancer l’éducation catholique : ce travail mérite d’être reconnu et soutenu.

    Chers frères et sœurs, ne vous découragez pas devant les difficultés ; sur les pas de vos pères, soyez tenaces dans le témoignage rendu au Christ, marchant « ensemble avec Dieu, vers l’espérance qui ne déçoit jamais ». Que sur votre chemin, vous vous sentiez toujours accompagnés et soutenus par l’affection de toute l’Église ! Je vous remercie cordialement pour cette rencontre et je confie chacun de vous et vos communautés, vos projets et vos espérances à la sainte Mère de Dieu. Je vous bénis de grand cœur et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. »

    Source : Site internet du Vatican.