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  • Audience jubilaire de ce samedi 20 février 2016

    (pas de retransmission par KTO - Vidéo originale sur le CTV)

    Le Pape François a tenu ce samedi 20 février sa deuxième audience jubilaire, place Saint-Pierre, dans le cadre de l’année jubilaire. Au cours de sa catéchèse, le Saint-Père est revenu sur la notion d’engagement, invitant les fidèles à mettre autant d’énergie à faire œuvre de miséricorde que nous mettons dans nos activités quotidiennes.

    Le Jubilé de la miséricorde est une véritable opportunité pour nous faire entrer dans le mystère de la bonté et de l’amour de Dieu. Ce temps de Carême a souligné le Pape, nous invite à connaitre toujours plus le Seigneur et à vivre notre foi de manière cohérente, avec un style de vie qui exprime la miséricorde du Père. Le Pape s’est arrêté en particulier sur la notion d’engagement. Quand je m’engage, cela veut dire que j’assume une responsabilité, un devoir envers quelqu’un et suppose un style, une attitude de fidélité et de dévouement particuliers. Toutes nos activités, que ce soit au travail, dans la prière ou en faisant du sport font appel à l’engagement. En somme, a-t-il expliqué, s’engager signifie mettre en œuvre notre bonne volonté et nos forces pour améliorer la vie.

    Dieu s’est engagé Lui aussi, d’abord en créant le monde, mais son engagement le plus grand a précisé le Pape fut de nous donner Jésus. En Jésus, Dieu s’est engagé à nous rendre l’espérance, à la rendre à ceux qui ont le plus besoin, les pauvres, ceux qui sont privés de dignité, malades, prisonniers et tous les pécheurs. Nous aussi nous pouvons et devons répondre à cet amour par notre engagement, surtout envers ceux qui ont le plus soif d’espérance. Dans toutes les réalités douloureuses a conclu le Pape, nous pouvons porter la miséricorde de Dieu par le témoignage de notre foi dans le Christ.

    Source : Radio Vatican (OB).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la notion d’engagement. S’engager c’est avoir une responsabilité, une attitude de fidélité et de don de soi envers quelqu’un. Le Père s’est engagé envers nous en nous donnant Jésus, qui est l’engagement extrême que Dieu a pris à notre égard, et en vertu duquel il nous donne tout ce dont nous avons besoin. En Jésus, qui est l’expression vivante de la miséricorde du Père, Dieu s’est engagé à nous rendre l’espérance. Nous aussi nous pouvons et devons répondre à cet amour par notre engagement, surtout envers ceux qui ont le plus soif d’espérance. Dans toutes les réalités douloureuses, nous pouvons porter la miséricorde de Dieu par le témoignage de notre foi dans le Christ. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe de la Diaconie de la Beauté, avec Monseigneur Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse. Que ce Jubilé de la miséricorde nous permette de comprendre l’engagement de Dieu pour chacun de nous, et qu’il transforme notre vie dans un engagement de miséricorde envers tous. Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Salve Mater misericordiae

    Moines de l'Abbaye Saint-Benoît-du-Lac, Canada
    Moniales de l'Abbaye de Sainte-Cecilia - Ryde, Angleterre

    (Montage réalisé à l'Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes, Canada)

  • Méditation : La Bienheureuse Vierge Marie, modèle d'humilité

    « Marie a été très cachée dans sa vie... Son humilité a été si profonde qu'elle n'a point eu sur la terre d'attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n'être connue que de Dieu seul... Dieu le Père a consenti qu'elle ne fasse point de miracle dans sa vie, du moins qui ait eu de l'éclat... Dieu le Fils a consenti qu'elle ne parle presque point, quoiqu'il lui ait communiqué sa sagesse. Dieu le Saint Esprit a consenti que ses apôtres et ses évangélistes n'en parlent que très peu et qu'autant qu'il était nécessaire pour faire connaître Jésus Christ, quoiqu'elle ait été son Épouse fidèle.

    Marie est l'excellent chef-d’œuvre du Très-Haut, dont il s'est réservé la connaissance et la possession... Marie est la fontaine scellée et l’Épouse fidèle du Saint Esprit, où il n'y a que lui qui entre. Marie est le sanctuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu'en aucun lieu de l'univers, sans excepter sa demeure sur les chérubins et les séraphins ; et il n'est pas permis à aucune créature, quelque pure qu'elle soit, d'y entrer sans un grand privilège.

    Je dis avec les saints : Marie est le paradis terrestre du nouvel Adam... C'est le grand et le divin monde de Dieu, où il y a des beautés et des trésors ineffables. C'est la magnificence du Très-Haut, où il a caché, comme en son sein, son Fils unique, et en lui tout ce qu'il a de plus excellent et de plus précieux. Oh ! que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant a faites en cette créature admirable, comme elle est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : « Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. » Le monde ne les connaît pas, parce qu'il en est incapable et indigne. »

    St Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (2-6), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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  • Une passionnante biographie de Mgr Bugnini, "l'homme clé" de Vatican II

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    Annibale Bugnini
    Yves Chiron
     
    S'il est une figure controversée dans l'histoire de la réforme liturgique qui a suivi le Concile Vatican II, c'est sans nul doute celle de Mgr Annibale Bugnini (1912-1982). On ne compte plus les écrits qui lui sont hostiles, le rendant seul responsable d'une réforme liturgique dévastatrice, ni les rumeurs invérifiées colportées à son égard, telle son appartenance à la Franc-Maçonnerie.

    Yves Chiron, historien dont le sérieux et la compétence ne sont plus à prouver, a rédigé la première biographie complète de celui qui fut l'un des plus proches collaborateurs du Bx Paul VI, avant d'en être définitivement éloigné en 1975. Ni réhabilitation, ni portrait à charge, cette biographie remarquablement documentée replace cet évêque tant contesté dans son contexte historique, avant, pendant et après Vatican II. Impartial, l'auteur s'en tient aux faits, chaque élément étant dûment référencé, et les abondantes notes bibliographiques permettent au lecteur de prolonger ses recherches s'il le désire. Mgr Bugnini ne fut ni un grand théologien, ni un grand liturgiste, c'est une évidence. Mais doué d'un remarquable sens de l'organisation, excellent « communicant » dirions-nous aujourd'hui, il fut durant une grande partie de sa vie secrétaire des organismes successifs qui mirent en œuvre la réforme liturgique : la Commission pour la Réforme liturgique créée par Pie XII (1948-1960), la Commission préparatoire pour la liturgie créée par Jean XXIII (1960-1962), le Consilium créé par Paul VI (1964-1969), et enfin la Congrégation pour le Culte divin de 1969 à 1975. On comprend qu'il ait été le point de mire de tous les regards s'agissant de cette réforme ! A partir de 1960, plus que secrétaire, il fut d'ailleurs le véritable maître d’œuvre des réformes qui allaient s’engager.

    Les témoignages relatés par Yves Chiron, les très nombreuses citations des écrits officiels et privés - à chaque fois qu'il y a eu accès, les notes circonstanciées des commentateurs de l'époque, l'exacte précision chronologique, tout ici concourt à donner à ce récit biographique un caractère vivant, qui le rend passionnant à lire. Des années 1940 aux années 1980, ce sont 40 années d'histoire de l’Église qui sont explorées, 40 années de réformes liturgiques, des plus modérées aux plus radicales, qui ont abouti aux résultats que l'on connaît. Pas de jugement personnel de la part de l'auteur - les écrits parlent d'eux-mêmes - qui laisse le lecteur faire la part des choses, et rendre à Mgr Bugnini ce qui lui appartient. Et l'on oubliera pas que nombre de prêtres et d'évêques, qui outrepassèrent les directives romaines, contribuèrent grandement dès les années 1960 à ce que le Cardinal Ratzinger lui-même appela la « désintégration de la liturgie »...

    Une bibliographie remarquablement complète, indispensable à qui veut comprendre les mécanismes qui ont été mis en œuvre tout au long de cette réforme liturgique, et la part de responsabilité de chacun des protagonistes de cette entreprise réformatrice.

    Desclée de Brouwer - 224 pages - 18,90 €
  • Première prédication de Carême du Père Cantalamessa : "l'adoration en esprit et en vérité"

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    Au lendemain du retour du Pape François au Vatican, débutent les prédications de Carême du Père Raniero Cantalamessa, O.F.M. Cap. Chaque vendredi matin, à 9 heures, le Saint-Père et les membres de la Curie sont invités à assister dans la chapelle Rédemptoris Mater, aux médiations du prédicateur de la maison pontificale, depuis 36 ans.

    En cette Année Sainte, le capucin italien a décidé de proposer une relecture des textes majeurs du Concile Vatican II, démarche qu’il avait entamée en décembre 2015 lors de ses prédications de l’Avent. Le Père Cantalamessa évoquera le thème de la miséricorde, un peu plus tard lors de l’office du Vendredi Saint.
    C’est ce qu’il explique au micro de Marie Duhamel, à écouter sur Radio Vatican.

    Il a donc livré ce vendredi matin la première de ses méditations du Carême 2016. Il a consacré sa réflexion à la Constitution Sacrosanctum Concilium, sur la liturgie, en l’axant sur le thème « l’adoration en esprit et en vérité ».

    Le Père Cantalamessa a tout d’abord précisé qu’il ne fallait pas considérer Vatican II comme un « fleuve » mais comme un « affluent », c’est-à-dire comme un étape importante dans l’histoire de l’Église, mais ni un début, ni une fin. Une analyse proche de "l’herméneutique de la continuité" chère à Benoît XVI. Le prédicateur capucin s’est d’ailleurs appuyé sur une figure spirituelle qui a beaucoup inspiré le Pape émérite dans ses enseignements : « Dans sa fameuse œuvre sur Le développement de la Doctrine chrétienne, le bienheureux cardinal Newman a affirmé qu’arrêter la tradition à un point de son cours, même s’il s’agit d’un Concile œcuménique, serait en faire une tradition morte et non une tradition vivante. La tradition est comme une musique. Que serait une mélodie si elle s’arrêtait sur une note, en la répétant à l’infini ? Cela arrive avec un disque qui s’use et nous savons l’effet désagréable que cela produit ».

    Le prédicateur a rappelé que les fruits des Conciles ne sont pas toujours ceux attendus par les participants directs à ces assemblées. Par exemple, le Concile d’Ephèse, en 431, reste attaché à la définition de Marie comme Theotokos, Mère de Dieu, alors que son objet initial était d’affirmer l’unité de la personne du Christ.

    Le retour nécessaire à l'Esprit Saint

    Concernant Vatican II, le Père Cantalamessa a déclaré que « s’il y a un champ dans lequel la théologie et la vie de l’Église catholique se sont enrichies dans les 50 années post-conciliaires, c’est sans doute celui relatif à l’Esprit Saint », une évolution conforme au vœu de saint Jean XXIII qui souhaitait « une nouvelle Pentecôte pour l’Église ». Cette évolution a aussi motivé les textes du Concile, pour un esprit de la liturgie qui soit surtout celui d’une liturgie de l’Esprit. Mais il s’agit surtout de sauvegarder le dynamisme trinitaire de la liturgie, et non de privilégier l’une ou l’autre des trois personnes de la Trinité.

    « C’est surtout quand la prière devient fatigue ou lutte que se découvre toute l’importance de l’Esprit Saint pour notre vie de prière. L’Esprit devient, alors, la force de notre prière faible, la lumière de notre prière éteinte, en un mot, l’âme de notre prière. » Et tout ceci advient par la foi. Le Père Cantalamessa a remarqué que les formes d’adoration traditionnelles dans l'Église latine, diffusées notamment par l’École française de spiritualité qui s'était forgée au XVIe siècle autour, notamment, du cardinal Pierre de Bérulle (1575-1629), avaient porté de grands fruits dans l’Église mais ne se référaient pas suffisamment à l’Esprit Saint.

    Pourtant Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, exprime clairement la nécessité de faire appel à l’Esprit Saint : « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. » (Rom 8, 26-27).

    Pour conclure son intervention, le Père Cantalamessa a invité tous les participants à proclamer ensemble « le texte qui reflète la place de l’Esprit Saint et l’orientation trinitaire de la liturgie, c’est-à-dire la doxologie finale du canon romain : “Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles". »

    Les prédications de Carême suivantes auront lieu vendredi 26 février et vendredi 4, 11 et 18 mars.

    Source : Radio Vatican (CV).

    Texte complet de la prédication traduite en français sur Zenit.org.

  • Pèlerinage de Pentecôte de Notre-Dame de Chrétienté des 14 - 15 - 16 mai 2016

  • M. Popov-Platonov : Joy of all who Sorrow

    M. Попова-Платонова : Всех скорбящих Радосте

    ("Joie de tous les affligés")

    Chœur du Patriarcat de Moscou

  • Méditation : A propos des tentations (3/3)

    « On rapporte de sainte Catherine de Sienne, qu'un jour qu'elle était extrêmement tourmentée de ces sortes de pensées (1), Jésus-Christ lui apparut, et les dissipa toutes par sa présence ; et qu'alors se plaignant tendrement à lui, elle lui dit : Où étiez-vous, Seigneur, quand il s'élevait dans mon cœur de si horribles pensées ? Ma fille, lui répondit le Sauveur, j'étais au milieu de votre cœur. Hé quoi, mon aimable Jésus, reprit-elle, pouviez-vous demeurer parmi des pensées si sales et si honteuses ? Mais, ma fille, lui repartit-il, étiez-vous bien aise de les avoir ? Hélas, Seigneur, répondit la Sainte, j'en étais pénétrée de douleur, et je ne sais ce que je n'aurais pas plutôt choisi. Qui pouvait donc, reprit-il, vous en donner tant d'horreur, sinon moi qui étais au milieu de votre cœur ? Ainsi, quelque mauvaises et quelque honteuses que puissent être les pensées qui s'élèvent en nous, pourvu qu'au lieu de nous y complaire, nous soyons fâchés de les avoir, non seulement nous pouvons croire que Dieu ne nous a pas abandonnés, mais c'est une marque infaillible qu'il demeure en nous, puisque c'est lui seul qui peut nous donner cette horreur pour le péché et cette crainte de perdre la grâce. "C'est dans le temps de l'affliction qu'il est avec nous (2), comme il nous en assure lui-même par le Prophète, et c'est du milieu des flammes et des épines du buisson ardent qu'il vous parle. »

    1. des tentations contre la foi et l'impureté. - 2. Ps. 90, 15.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XX, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Pieter Bruegel l'Ancien (v.1526–1569)
    La chute des Anges rebelles

    (Crédit photo)

  • Voyage du Pape François - Conférence de Presse sur le vol du retour à Rome

    Pendant le vol qui le ramenait de Ciudad Juárez à Rome à la fin de son voyage apostolique au Mexique, le Pape François a rencontré en conférence de presse les représentants des médias à bord de l'avion.

    Il est revenu sur sa rencontre avec le peuple mexicain, mais a également abordé de nombreux thèmes tels que la crise en Europe, la pédophilie, l’avortement, ou encore le rôle des femmes dans l’Eglise et leur amitié avec les Papes.

    Le Saint-Père s’est également attardé longuement sur sa rencontre avec le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill. Une rencontre qui a toutefois été perçue comme une trahison par de nombreux gréco-catholiques en Ukraine. Un sentiment dont s’est fait l’écho dimanche dernier Mgr Sviatoslav Shevchuk, le primat de l’Église gréco-catholique d’Ukraine. Le Pape a tout d’abord rappelé qu’il connaissait bien Mgr Shevchuk avec qui il a travaillé pendant quatre ans à Buenos Aires et pour lequel il a du « respect », puis il a invité à replacer ses déclarations dans leur contexte. Il s’agissait d’un entretien, et cette déclaration selon laquelle « le peuple ukrainien ou de nombreux ukrainiens se sentent profondément déçus et trahis », se trouve « au troisième et dernier paragraphe ». J’ai lu tout l’entretien, affirme le Saint-Père et « Shevchuk se déclare fils de l’Eglise, en communion avec l’évêque de Rome, avec l’Eglise, il parle du Pape, de sa proximité avec le Pape et de lui, de sa foi, et de la foi du peuple orthodoxe ».

    Le Pape poursuit, « comme dans chaque entretien, chacun peut exprimer ses idées personnelles pour dialoguer ». « Le document ? c’est un document qui peut être discuté, et il y a une chose à ajouter, précise le Saint-Père, l’Ukraine vit un moment de guerre, de souffrance, avec tellement d’interprétations ». Et le Pape rappelle qu’il a exhorté, à être proche, à prier à de nombreuses reprises pour le peuple ukrainien et il souligne que dans le document il y a « un appel à la fin de la guerre, à obtenir un accord ». « J’ai personnellement demandé, insiste le Saint-Père, que les accords de Minsk aillent de l’avant ». « Le Pape a toujours dit : cherchez la paix ». Pour conclure sur ce thème, le Saint-Père a appelé à voir dans cet entretien des points dogmatiques sérieux, « il y a un désir d’unité, d’aller de l’avant dans l’œcuménisme » et il invite à tirer une leçon : « une nouvelle doit être interprétée avec l’herméneutique de l’ensemble et non d’une partie ».

    Pédophilie

    Interrogé sur le thème de la pédophilie, le Saint-Père est catégorique : « un évêque qui se limite à changer de paroisse un prêtre pédophile est un inconscient. La meilleure chose qui lui reste à faire, c’est de présenter sa démission ». Le Pape François est formel, sans nuance, quand il s’agit de lutter contre les abus sexuels dans l’Eglise. A ce propos, il exhorte les journalistes à reconnaitre la contribution du cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI qui s’est battu avec courage contre ce fléau que le Saint-Père qualifie de monstrueux. « Un prêtre est consacré pour porter un enfant à Dieu et là dans un sacrifice diabolique, il le détruit ». Au Vatican, on continue à travailler sur ce dossier : un troisième secrétaire adjoint va être nommé à la Congrégation pour la doctrine de la Foi.

    Avortement

    Avec la même fermeté, le Saint-Père répète que « l’avortement n’est pas un moindre mal, c’est un crime, un mal absolu ». Eviter une grossesse, au contraire, peut être considéré comme un moindre mal. Et le Pape rappelle que « Paul VI avait lors d’une situation difficile en Afrique, permit aux sœurs d’utiliser des contraceptifs en cas de violences ». La contraception ne peut jamais être confondue avec un avortement qui pour les médecins est contraire au serment d’Hippocrate. Alors qu’il est légitime de recourir à la contraception dans certaines situations comme face à la propagation du virus Zika. « L’avortement n’est pas un problème théologique, c’est un problème humain, médical ».

    Famille

    Le Pape François, lors de cet échange réaffirme par ailleurs son désir de voir « réintégrer dans la vie de l’Eglise les familles blessées et les divorcés-remariés », tout en précisant que « réintégration ne veut pas dire accès à la communion eucharistique ». Le Saint-Père indique alors que l’exhortation apostolique post-synodale sur la famille, sortira bientôt, « peut-être avant Pâques ».

    Politique et Europe

    Quand on l’interroge sur des questions strictement politiques, le Pape François est plus discret, car, dit-il, il n’a pas à s’en mêler, que ce soit au sujet de la candidature de Donald Trump aux élections américaines, ou au sujet des discussions au parlement italien sur la possibilité pour les couples homosexuels d’adopter des enfants. Il affirme cependant, au sujet de Donald Trump, qu’« une personne qui ne pense qu’à ériger des murs et non à bâtir des ponts, n’est pas chrétienne ».

    Quant à l’Europe, il souhaiterait sa refondation, car, dit-il, le vieux continent a une force, une culture, une histoire que l’on ne peut pas gaspiller. Il faut donc tout faire pour que l’Union Européenne trouve l’inspiration, pour aller de l’avant.

    Le Souverain Pontife avoue qu’il aimerait tant se rendre en Chine. Il indique par ailleurs qu’il ne se rendra pas en Crête pour le Conseil panorthodoxe, mais qu’il sera « présent, spirituellement et à travers un message ». Autre déclaration, en réponse à une question d’un journaliste : le Saint-Père dit son souhait de rencontrer l’Imam d’Al Azhar. « Je veux le rencontrer et je sais que cela lui plairait, et nous sommes en train de chercher un moyen » de parvenir à cette rencontre.

    Femmes et Eglise

    Le Saint-Père dans cet entretien rend également un hommage appuyé aux femmes, précieuses conseillères au sein de l’Eglise. Interrogé sur une « intense correspondance » du Pape Jean Paul II avec la philosophe américaine Anna-Teresa Tymieniecka, évoquée par de nombreux médias, le Saint-Père François déclare avoir été au courant d’un « rapport d’amitié » entre Jean-Paul II et la philosophe quand il était à Buenos Aires et il ajoute « un homme qui ne sait pas entretenir de bon rapport d’amitié avec une femme (…) est un homme à qui il manque quelque chose ». « Moi aussi, poursuit-il, dans mon expérience personnelle lorsque j’ai besoin de demander un conseil, je le demande à un collaborateur, un ami mais j’aime aussi entendre l’opinion d’une femme : elle te donne tellement de richesse ! ». « Une amitié avec une femme, n’est pas un péché, souligne le Saint-Père, précisant que le Pape est un homme qui a besoin lui aussi de la pensée des femmes ». Le Pape aussi, poursuit-il, « a un cœur qui peut avoir une amitié saine, sainte avec une femme ». Et il conclut en déplorant que les femmes soient encore trop peu considérées. « Nous n’avons pas compris le bien qu’une femme peut faire à la vie du prêtre et de l’Eglise, en ce qui le conseil, l’aide et la saine amitié ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte traduit en français des principales questions/réponses sur Vatican Information Service.

    Texte intégral original (italien / espagnol) sur le site internet du Vatican.

  • Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Vocalise (des 14 Romances, Op.34)

    (Arr. pour flûte de pan et piano)
    Vladislav Panush, flûte de pan - Petre Pandelescu, piano

  • Méditation : A propos des tentations (2/3)

    « Les Saints tirent deux raisons très propres pour nous exciter à combattre courageusement dans les tentations. La première, qu'il n'y va pas seulement de notre gloire, mais aussi de celle de Dieu, que le démon tâche d'offenser en notre personne ; et cette considération doit nous porter à perdre plutôt mille fois la vie, que de donner lieu au démon de se venger de Dieu sur nous : car ce n'est pas seulement pour nous que nous combattons, c'est alors pour Dieu ; c'est son intérêt, c'est sa cause que nous défendons : ainsi il faut mourir en la soutenant, plutôt que de souffrir que sa gloire soit à jamais flétrie.
    La seconde raison est que, puisque c'est en haine de Dieu que le démon nous fait la guerre, nous pouvons nous assurer que Dieu prendra notre défense contre lui et nous aidera à le vaincre ; car, même dans le monde, lorsqu'un prince ou un grand seigneur voit qu'on s'est engagé pour lui dans quelque querelle, il ne manque pas ordinairement d'intervenir et d'en faire sa propre affaire. [...] C'est pourquoi nous pouvons nous adresser à lui avec confiance, et lui dire : Levez-vous, Seigneur, jugez votre propre cause (1), prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour me secourir (2). »

    1. Ps. 73, 22. - 2. Ps. 33, 2.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XIII, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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  • Jeudi 18 février 2016

    Jeudi de la 1ère Semaine de Carême

     Mémoire de St Simeon, évêque martyr

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    En France : Ste Marie-Bernard Soubirous, vierge

    Jeudi de la 1ère Semaine de Carême,St Simeon,évêque,martyr,

  • Voyage du Pape François - Cérémonie de congé à l'aéroport de Ciudad Juérez

    Hier à 19h00 locales (3h00 de ce jour à Rome), le Saint-Père s gagné l'aéroport de Ciudad Juárez pour prendre l'avion qui le ramènera à Rome vers 15h15. Saluant les autorités venues prendre congé, il a rendu grâce au Seigneur pour avoir permis cette visite pastorale au Mexique :
    "Je ne voudrais pas m’en aller sans remercier de leurs efforts ceux qui ont rendu possible ce pèlerinage. Je remercie les autorités fédérales et locales, pour l’intérêt et l’aide prévenante avec lesquels elles ont contribué au bon déroulement du séjour... Merci aussi à tant de serviteurs anonymes qui, dans le silence, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour que ces jours soient une fête de famille. Je me suis senti accueilli, reçu par l’affection, par la fête, par l’espérance de cette grande famille mexicaine. Merci de m’avoir ouvert les portes de vos vies, de votre pays".
    Et de citer un poème du grand écrivain mexicain Octavio Paz : "Je suis un homme. Je dure peu et la nuit est immense. Mais je regarde vers le haut, où les étoiles écrivent. Sans saisir, je comprends car je suis également écriture à l’instant même quelqu’un m’épelle". La présence mystérieuse mais réelle de Dieu s'épelle concrètement dans "toutes les personnes, surtout dans les plus pauvres et les plus nécessiteux du Mexique. La nuit peut nous sembler immense et très obscure, mais ces jours-ci j’ai pu constater qu’il y a dans ce peuple beaucoup de lumières qui annoncent l’espérance. J’ai pu voir à travers beaucoup de témoignages, à travers beaucoup de visages, la présence de Dieu qui continue de marcher sur cette terre en vous guidant et en soutenant l’espérance, l'espérance de nombreux hommes et femmes qui, par leur effort quotidien, permettent à la société mexicaine de ne pas rester dans le noir. Ce sont les prophètes de l’avenir, les signes d’une aube nouvelle. Que Marie, la Mère de Guadalupe, continue de vous visiter, qu’elle continue de parcourir ce pays, en vous aidant à être des missionnaires ainsi que des témoins de miséricorde et de réconciliation".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.2.16).

    Texte intégral du salut traduit en français inséré après l'homélie, voir plus bas.

  • Voyage du Pape François - Messe au Parc d'exposition de Ciudad Juárez

    Dernière rencontre du Pape François avec le peuple mexicain ce mercredi 17 février 2016. Avant de reprendre l’avion qui le ramènera à Rome, il a célébré devant environ 200 000 fidèles, son ultime messe sur le sol mexicain dans un endroit plus que symbolique : la frontière entre le Mexique et les États-Unis à Ciudad Juarez, à quelques dizaines de mètres seulement du fleuve Rio Grande/Rio Bravo. Les berges de ce fleuve, large de quelques mètres, sont toutes bétonnées. Sur la rive américaine, se déploie un grillage avec barbelés. Derrière, les fidèles catholiques américains du diocèse d’El Paso, et de nombreux migrants, ont pu participer à cette Eucharistie transfrontalière. Des milliers d’entre eux étaient réunis dans le stade de football américain de l’université d’El Paso. Le Pape, à la fin de l’homélie, n’a pas manqué de les saluer, les remerciant « de nous faire sentir une seule famille » et une seule communauté de vie chrétienne.

    Avant de se rendre sur place, le Pape s’était arrêté pour se recueillir au pied d'une grande croix érigée sur les bords du fleuve qui sépare le Mexique et les États-Unis. Cette croix est entourée par de vieilles chaussures et des sandales qui symbolisent le drame de l’immigration. Le Pape a ainsi prié pour la mémoire des migrants qui ont perdu la vie en tentant de traverser la frontière et pour ceux qui, parvenus aux États-Unis, se font arrêter et se retrouvent en prison.

    Reprenant le thème de la miséricorde, déjà développé dans son discours aux détenus de la prison CeReSo n°3, le Saint-Père, qui a utilisé le pastoral que lui avaient donné le matin même les détenus de la prison de Ciudad Juarez, est revenu sur la première lecture de cette messe, celle qui raconte l’histoire de Jonas, appelé par Dieu à sauver Ninive, dont « les jours (…) étaient comptés, puisque la violence qu’elle générait en elle-même n’était plus soutenable ». Cet épisode de l’Ancien Testament montre à quel point la miséricorde de Dieu est grande et nous « encourage à regarder le présent et à faire confiance à ce qui bat de sain et de bon dans chaque cœur ».

    A Mexico, Xavier Sartre :

    L’histoire de Ninive, c’est celle du Mexique, gangréné par la violence, le crime et la pauvreté. Gangréné aussi par le drame des migrants qui souffrent de « terribles injustices : des personnes réduites en esclavage, séquestrées, victimes d’extorsion ». Certes, « cette tragédie humaine (…) est aujourd’hui un phénomène global ». Mais derrière les chiffres se cachent des hommes et des femmes qui ont une histoire.

    « Ce sont des frères et des sœurs qui partent, chassés par la pauvreté et la violence, par le narcotrafic et par le crime organisé ». A cela s’ajoute « les nombreux vides juridiques » qui profitent aux réseaux qui attrapent et détruisent « toujours les plus pauvres ».

    Cette injustice que le Pape dénonce sans ambages, « se radicalise chez les jeunes, “chair à canon” », qui « sont persécutés et menacés lorsqu’ils cherchent à sortir de la spirale de la violence et de l’enfer des drogues, et que dire de toutes ces femmes à qui l’on a enlevé injustement la vie ».

    Pour répéter la mission de Jonas, il faut faire preuve de miséricorde et se laisser habiter par celle de Dieu qui est « notre bouclier et notre force ». Un bouclier et une force qui nous poussent à pleurer car « ce sont les larmes qui réussissent à rendre sensible le regard ainsi que l’attitude rigide et surtout l’indifférence face à la souffrance d’autrui ». Ces larmes peuvent aussi « provoquer une rupture capable de nous ouvrir à la conversion ». C’est pourquoi le Pape a demandé avec les fidèles « le don des larmes, le don de la conversion ».

    Rien n’est perdu, affirme-t-il. « Je connais le travail de nombreuses organisations de la société civile en faveur des droits des migrants. Je connais également le travail engagé de tant de religieuses, de religieux et de prêtres, de laïcs qui se dévouent dans l’accompagnement et la défense de la vie ». Ce sont eux les instruments de la miséricorde de Dieu qui « s’approche de toute situation pour la transformer de l’intérieur ». Ce sont eux qui édifient le Mexique rêvé par son peuple et si ardemment désiré par le Saint-Père.

    Source : Radio Vatican (XS).

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.
    (et salut du Saint-Père au terme de la Messe)

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  • Voyage du Pape François - Rencontre avec le monde du travail

    Colegio de Bachilleres
    (collège public de l'état de Chihuahua)

    Comment venir à Ciudad Juarez et ignorer « la relation spéciale de cette ville avec le monde du travail » ? Le Pape François, à l’occasion de son dernier jour au Mexique, a voulu rencontrer les entrepreneurs et les travailleurs de cette ville frontalière connue, non seulement pour sa violence et la criminalité qui la gangrène, mais aussi pour ses énormes maquiladoras, ces usines de grandes entreprises, principalement américaines, qui y ont délocalisé une partie de leur production.

    Au sein du Palais des Sports du collège de Bachilleres, et devant environ 3000 personnes, le Saint-Père a réaffirmé la nécessité de conserver des espaces de dialogue entre patrons et ouvriers afin de « forger le Mexique » que le peuple mexicain et ses enfants « méritent ».

    Que d’obstacles à franchir avant de parvenir à ce Mexique que son peuple et ses enfants méritent. « L’un des plus grands fléaux auxquels sont exposés les jeunes est le manque d’opportunités de formation ainsi que de travail durable et rémunéré qui leur permette de faire des projets ». De là, la pauvreté, « meilleur terreau du cercle vicieux du narcotrafic et de la violence ».

    Autre problème, et non des moindres : le « paradigme de l’utilité économique comme principe des relations personnelles », qui prévaut aujourd’hui. Or, souligne le Pape, « on oublie aussi que le meilleur investissement qu’on puisse faire est d’investir dans les gens, dans les personnes, dans leurs familles ». Et de mettre en garde, ces « esclavagistes » à qui Dieu demandera des comptes, car « le flux du capital ne peut déterminer le flux et la vie des personnes ». Quand on négocie, il faut accepter de perdre quelque chose pour que tout le monde gagne, s’est exclamé le Saint-Père.

    Dans ce contexte, la doctrine sociale de l’Église a pour prétention « de veiller à l’intégrité des personnes et des structures sociales ». Et le Souverain Pontife le réaffirme : cette doctrine « sera la voix prophétique qui nous aidera tous à ne pas nous perdre dans la mer séductrice de l’ambition ». « Chaque fois que l’intégrité d’une personne est violée, c’est toute la société qui, d’une certaine manière, commence à se détériorer », poursuit-il.

    C’est pourquoi « nous devons tous lutter pour que le travail soit un lieu d’humanisation et d’avenir, pour qu’il soit un espace pour construire la société et la citoyenneté ». Travailler pour que chacun puisse avoir un toit, un logement et une terre. Et c’est pour nos enfants « que nous devons nous unir et travailler ». C’est pour le service du bien commun que doivent être le profit et le capital. Quand c’est le contraire, cela mène à « l’exclusion », prévient le Pape qui invite entrepreneurs et travailleurs à « rêver le Mexique, à construire le Mexique » que leurs enfants méritent.

    Source : Radio Vatican (AG-XS).

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Voyage du Pape François - Visite à l'établissement pénitentiaire CeReSo n.3

    Les prisonniers du Centre de Réadaptation Social d’État n°3 de Ciudad Juarez sont ceux que le Pape François a choisi de rencontrer en premier lors de son déplacement au nord du Mexique, à la frontière avec les États-Unis, mercredi 17 février 2016, dernier jour de ce voyage apostolique en Amérique latine.

    Le Saint-Père est arrivé en papamobile à l’établissement pénitentiaire Cereso n°3, salué sur son chemin par une foule en liesse. Accueilli par le directeur du pénitencier où sont détenus des centaines de tueurs, membres des gangs et des cartels, il a béni des familles de détenus.

    Depuis le début du mois, les prisonniers avaient répété une chanson pour le Saint-Père. Les musiques accompagnant ce déplacement ont d’ailleurs été composées par ces mêmes détenus. Sur les quelque 3500 prisonniers de Cereso, 700 ont participé à la rencontre, diffusée en simultané dans toutes les prisons du pays. Mais le Pape s’est d'abord rendu dans la chapelle située dans la cour du centre de détention, cour où l'attendaient des centaines de personnes. Dans la petite bâtisse, il a récité avec les personnes présentes un 'Je vous salue Marie'. Il a ensuite reçu des détenus un pastoral en bois qu’ils ont eux-même taillé.

    Dans son discours, le Souverain Pontife a souligné qu’il était urgent de rompre le cycle de la violence et de la délinquance. Mais dans le même temps, il a fustigé les politiques basées uniquement sur la répression, qui croient tout résoudre en isolant, en écartant, en emprisonnant.

    Le Souverain Pontife ne voulait pas quitter le continent sans saluer ces prisonniers, « sans célébrer le Jubilé de la Miséricorde » avec eux. Car, que ce soit un pays en crise comme la Centrafrique où le Pape a ouvert le Porte sainte de la cathédrale de la capitale, ou une prison, comme celle de Ciudad Juarez, « il n’y a pas d’endroit où sa miséricorde [de Jésus] ne puisse arriver, il n’y a pas de milieu ni de gens qu’elle ne puisse toucher ».

    La prison, est-ce vraiment la solution ? « Nous avons déjà perdu plusieurs décennies, pensant et croyant que tout se résout en isolant, en écartant, en emprisonnant, en nous débarrassant des problèmes, en croyant que ces mesures sont vraiment une solution aux problèmes », a-t-il enchaîné, rappelant ce qui doit être réellement « notre préoccupation » : la vie humaine.

    La prison est alors le « symptôme du genre de société que nous formons, des silences et des omissions qui ont provoqué une culture du rejet », dénoncée déjà à maintes reprises par le Souverain Pontife, une « société qui a abandonné progressivement ses enfants ».

    La miséricorde rappelle l’importance de la réinsertion. Elle ne « commence pas ici dans cette enceinte, mais “en dehors”, dans les rues de la ville ». Le Pape François a ainsi souhaité la création d’un système de santé sociale. Autrement dit, une « société qui cherche non pas à rendre malade en polluant les relations entre les quartiers, dans les écoles, sur les places, dans les rues, dans les maisons, dans l’ensemble de la société », mais qui permet de « générer une culture efficace et qui cherche à prévenir ces situations, ces chemins qui finissent par abîmer et détériorer le tissu social ».

    Le Pape a regretté que les prisons ne promeuvent pas plus les « processus de réhabilitation qui permettent de répondre aux problèmes sociaux, psychologiques et familiaux ayant conduit une personne à une attitude déterminée ». Selon le Saint-Père, « le problème de la sécurité ne se résout pas par le seul emprisonnement », il faut travailler en amont : « la réinsertion sociale commence par l’insertion de tous nos enfants dans les écoles et par un travail digne pour leurs familles, par la création d’espaces publics de loisirs et de divertissement, par l’habilitation des instances de participation citoyenne, des services sanitaires, par l’accès aux services de base, pour n’énumérer que quelques mesures ». Il faut intervenir sur les causes structurelles et culturelles.

    En s’adressant ensuite plus directement aux prisonniers, le Saint-Père leur a rappelé qu’ils ont à leur portée « la force de la résurrection, la force de la miséricorde divine qui renouvelle toute chose ». Il les a exhorté à « lutter, ici, à l’intérieur, pour inverser les situations qui causent le plus d’exclusion », à parler avec les leurs, à tirer profit de leur expérience, à aider à « briser le cercle de la violence et de l’exclusion ». « Celui qui a affronté la douleur jusqu’au plus haut point et dont nous pourrions dire “il a vécu l’enfer” peut devenir prophète dans la société, a-t-il poursuivi. Travaillez pour que cette société qui utilise et jette ne continue pas à faire des victimes. »

    La miséricorde, fil rouge du discours du Pape, apprend aux détenus à « ne pas rester prisonnier du passé », apprend à « ouvrir la porte de l’avenir ». Il leur a demandé de « pardonner la société pour ne pas avoir su les aider et qui tant de fois les a poussé à commettre des erreurs », se demandant lui aussi, « pourquoi eux et pas moi ? » « Célébrer le Jubilé de la miséricorde avec vous, a-t-il conclu, c’est vous inviter à relever la tête et à travailler pour gagner cet espace de liberté désiré ».

    Source : Radio Vatican (AG-RF).

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.
    (et paroles improvisées dans la chapelle)

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  • Nouveauté du livre : Les Evangiles traduits du texte araméen

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    Les Evangiles traduits du texte araméen
    Joachim Elie et Patrick Calame
     
    Cette réédition d'un ouvrage paru il y a quatre ans et alors passé inaperçu est une très bonne nouvelle, tant cette approche des textes évangéliques par leur version orientale est instructive et enrichissante.

    Patrick Calame, déjà auteur d'études sur les textes des Psaumes et du Cantique des Cantiques, offre dans cet ouvrage la première traduction intégrale des quatre Evangiles de la Peshittâ, qui est le nom donné à la Bible des chrétiens d'Orient écrite en araméen (*). L'araméen, qui fut la langue la plus couramment utilisée par Jésus (il parlait également l'hébreu, par exemple au Temple), est toujours parlé au sein de plusieurs Eglises orientales, telles les Eglises Syriaque Orthodoxe et Catholique Syriaque, ou encore l'Eglise Catholique Chaldéenne ou l'Eglise Maronite par exemple. Les textes de cette version araméenne en usage en Orient datent probablement du IIIe siècle, les deux versions les plus anciennes de la Peshitta qui ont été découvertes étant la "Syriaque sinaïtique" (sous la forme d'un palimpseste qui se trouvait dans la bibliothèque du Monastère Sainte-Catherine au Sinaï), qui date du IVe siècle, et la "Syriaque curetonienne", découverte par William Cureton en 1842 en Égypte, datant du Ve siècle.

    Les spécialistes se disputent encore au sujet de la langue d'origine des Evangiles : furent-ils primitivement écrits en hébreu, puis traduits en grec (comme le laisseraient penser les sémitismes présents dans le texte grec), traduits d'un texte original syriaque/araméen, ou furent-ils directement écrits en grec ? La majorité penche aujourd'hui pour cette dernière hypothèse, mais bien peu se sont penchés sur ces textes en araméen vivant qui sont utilisés en Orient depuis le IIIe siècle. L'auteur, en étudiant ces derniers et leur correspondance hébraïque, a opté pour la seconde hypothèse. L'araméen n'était-elle pas la langue la plus répandue au Proche-Orient, lorsque les apôtres ont commencé leur œuvre d'évangélisation ? Le Patriarche catholique de l'Est, Mar Eshai Shimun, affirmant l'authenticité de ces textes en araméen, écrivait d'ailleurs le 5 avril 1957 que « la Peshittâ est le texte de l'Eglise de l'Est qui est parvenu, depuis les temps bibliques, sans aucun changement ni aucune révision. »

    Cette traduction en langue française ouvre donc au lecteur occidental ce trésor original, dont seuls quelques mots étaient jusqu'alors parvenus jusqu'à lui : "Eli, Eli, lama chabaqtani", "Talitha qoumi", "Ephata'h"... Les notes préalables au texte, très précieuses, ouvrent aux spécificités et la musicalité de la langue araméenne. Les exemples donnés montrent combien les subtilités de cette langue, une fois transcrites en grec, puis retranscrites en français, perdent leur saveur. Les nombreuses notes de bas de page, dans le corps du texte, offrent des précisions et des renvois précieux.

    Soyons simple (puisque "Pesshittâ" veut dire "simple" !) : véritable pont bâti entre l'Orient et l'Occident, cette traduction française de la Pesshitâ devrait devenir pour tous les chrétiens d'Occident aussi précieuse que tout ce qui peut rendre vivant le Christ à leurs yeux.

    Desclée de Brouwer - 368 pages - 16 x 24 cm - 21 €
  • Voyage Apostolique du Pape François au Mexique - 5ème jour

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    Mercredi 17 février - 6ème jour

    08h35 locales locales : Départ en avion pour Ciudad Juárez.

    10h00 locales : Arrivée à l’aéroport international "Abraham González" à Ciudad Juárez.

    10h30 locales - 18h30 en France (KTO) : Visite à l'établissement pénitentiaire Cereso n.3.
           Discours du Saint-Père

    12h00 locales - 20h00 en France (KTO) : Rencontre avec le monde du travail au Colegio de Bachilleres de l'État de Chihuahua.
           Discours du Saint-Père (en différé sur KTO jeudi 18 à 10h45)

    16h00 locales - 23h45 en France (KTO) : Messe au Parc d'exposition de Ciudad Juárez.
           Homélie et salut du Saint-Père

    19h00 locales - 03h00 jeudi 18 en France (KTO) : Cérémonie de congé à l'aéroport de Ciudad Juérez.

    19h15 locales : Départ à destination de Rome.

    Fuseau horaire
    Mexico : -6h UTC
    Ciudad Juárez : -7h UTC

    Tout au long de ce voyage, les vidéos enregistrées par KTO et les interventions du Saint-Père seront reproduites ici dès qu'elles seront disponibles.