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  • Jeudi 24 novembre 2016

    St Jean de la Croix, religieux (carme)
    docteur de l’Église

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    St André Dung-Lac, prêtre et ses compagnons
    martyrs du Vietnam

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  • À votre attention

    En raison de l'interruption accidentelle de ma connexion Internet, les pages de ce blog n'ont pu être mises à jour ces dernières 24 heures, et cette interruption devrait se prolonger jusqu'a ce vendredi 25 novembre, 20h00. La prochaine lettre quotidienne sera envoyée le samedi 26 au matin, et reprendra les parutions des trois jours précédents. Je vous remercie pour votre patience et votre compréhension.

    Jean-Claude Prieto

  • Antonín Dvorák : Romance, Op. 11

    Bohuslav Matousek, violon - Petr Adamec, piano

  • Méditation - L'oraison de recueillement

    « Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même. »
    (St Augustin, Confessions, III, 6, 11)

    « L'oraison de recueillement nous fait chercher Dieu au centre de notre âme. Où pourrions-nous le trouver plus intimement pour établir nos relations surnaturelles avec lui, qu'en ces profondeurs de nous-mêmes où Il communique sa vie divine, faisant de chacun de nous personnellement son enfant ? Ce Dieu présent et agissant en moi est véritablement mon Père, car Il m'engendre sans cesse par la diffusion de sa vie ; je puis l'étreindre moi-même d'une étreinte filiale en ces régions où il se donne. Mon Seigneur et mon Dieu réside véritablement en moi, et lorsque mon âme sera libérée de la prison du corps, et assez purifiée pour recevoir le lumen gloriae qui est la puissance de voir Dieu comme Il est, elle le découvrira la pénétrant, l'enveloppant, en ces régions intimes où elle le cherche maintenant avec la foi. Le ciel vit tout entier dans mon âme. En me faisant tenir compagnie à la Trinité sainte qui y habite, l'oraison de recueillement est plus qu'une préparation à la vie céleste, elle en est l'exercice réel sous le voile de la foi. »

    Bx Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus O.C.D. (1894-1967), Je veux voir Dieu (Deuxième Partie, Chapitre IV, C), Éditions du Carmel, Tarascon, 1949.
    (Rappel : le Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus a été béatifié le 19 novembre dernier)

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  • Mercredi 23 novembre 2016

    St Clément Ier, pape martyr

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    Mémoire de Ste Félicité, mère de famille, martyre
     

    En certains endroits : St Colomban, abbé

    « Si nous ne sommes pas mus par d'impatients désirs du ciel, nous serons nécessairement attachés à la terre. »
    St Colomban (540-615), Instructions, Lettres et Poèmes, Éditions L'Harmattan, 2000.

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  • Baldassare Galuppi (1706-1785) : Sonate pour piano en si bémol Illy No. 23

    Matteo Napoli, piano

  • Méditation - L'esprit d'enfance

    « L'esprit d'enfance est une disposition vertueuse, demandée à tous ceux qui veulent très bien faire, accessible à tous. Il consiste dans la pratique délibérée de certaines habitudes qui, chez les enfants, sont spontanées et naturelles.

    La première est la simplicité, l'absence de cette cuirasse d'amour-propre, de cet égoïsme qui se manifeste chez les hommes faits, s'ils sont plutôt renfermés, doux et obstinés, par la timidité, l'absence d'expansion ; s'ils sont hardis, violents ou colères, par la morgue et la hauteur. L'enfant se montre tel qu'il est, ne craint pas de se manifester, au risque de montrer ses défauts, il ne cherche pas de détour. Il convient, s'il est bien né, de ses torts ; accepte les pénitences, demande pardon, embrasse sa mère, c'est fini. Voilà ce que le simple doit imiter, surtout s'il est apôtre. Il doit généreusement briser l'écorce d'égoïsme, avec ceux surtout qui ont mission de l'aider ; se manifester tel qu'il est au risque de voir et de faire voir ses défauts, se donner aux autres sans s'imposer à personne, gentiment, droitement ; donner non seulement de son temps, de son travail, de sa prière, mais de son intérêt, de son affection manifestée : par exemple avec les enfants, s'informer des examens, rappeler une fête, un anniversaire, demander des nouvelles de tel membre de la famille, rappeler tel trait, prêter une note, etc.

    La seconde vertu de l'esprit d'enfance, qu'on pourrait rattacher à la simplicité, est une forme de l'oubli de soi, l'absence de retour, l'oubli de soi au second moment, après l'action. Un enfant vit dans le présent. Victor Hugo parle de « ses pleurs vite oubliés ». L'enfant ne « recuit » pas ses chagrins, ne les aigrit pas ; il ne boude pas, ni à son plaisir, ni à sa peine ; il ne savoure pas ses tristesses, ses insuccès, il recommence, voilà tout. On fera mieux. Si on le gronde, il laisse passer l'orage, pleure quelquefois, et puis, cinq minutes après, sans rancune ni rancœur, il joue. S'il réussit en quelque chose, un baiser de sa mère, et il est content et ne rumine pas sa petite gloriole. Cela est bien difficile pour une personne arrivée à l'âge d'homme. Car notre amour-propre est si douillet et si retors à la fois qu'il ne voudrait jamais être froissé, et s'il l'est, voudrait ne jamais oublier qu'il l'a été, soit pour se « revenger », soit pour simplement s'apitoyer sur soi et empoisonner ses blessures, comme une fourmi rouge qui se piquerait elle-même. S'il réussit, au rebours, il revient encore pour se justifier, se glorifier, faire voir à tous qu'il a raison, triompher.

    La troisième vertu d'enfance est un généreux optimisme à l'endroit d'autrui. Rares (et vraiment anormaux) sont les enfants malins ou soupçonnant le mal chez les autres. C'est ignorance, c'est inexpérience. Eh bien, l'essentiel de cette disposition, avec l'expérience en plus, doit être reconquis. Il faut savoir le mal, le craindre, le voir pour le combattre, l'éviter, le prévenir... et nonobstant garder cette généreuse habitude de juger en bien, tenir pour sacrée la réputation des autres, ne pas manifester leurs pauvres petits défauts, misères, obliquité, etc... voir en juste et juger en beau, parler en bien ou ne pas parler (sauf cas d'utilité bien entendu).

    Telles sont quelques-unes des formes de l'esprit d'enfance, entendu comme un ensemble de vertus. »

    Léonce de Grandmaison s.j. (1868-1927), Écrits spirituels I. Conférences (V), Beauchesne, 1933.

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    (Crédit photo)

  • Mardi 22 novembre 2016

    Ste Cécile, vierge martyre

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    Atelier de Frans II Francken (1581-1642), Sainte Cécile
    Bonhams, Londres, 2007

    (Crédit photo)

  • Publication de la Lettre apostolique Misericordia et Misera (« Miséricordieuse et pauvre »)

    « La lettre entend rappeler que l’engagement à témoigner de façon cohérente l’amour miséricordieux du Père, ne cesse pas avec la clôture du Jubilé. Mais c’est la mission permanente de l’Église, parce que c’est ce qui constitue le cœur même de l’Évangile. »

    Texte intégral en français ci-dessous

    Lire la suite

  • William Byrd (1540-1623) : Salve Sancta Parens

    Lee's Summit High School - Dir. Chris Munce (2014)

  • Méditation - La Présentation de la Sainte Vierge

    « Voyons-la, cette sainte enfant : elle renonce au monde et à ses espérances, à sa famille et à toutes les joies du foyer domestique, à toutes les aises de la vie, pour embrasser l'austérité de la vie commune ; à sa volonté propre, pour ne plus vivre que d'obéissance, à ses sens et à son corps par le vœu de virginité, à tout ce qui n'est pas Dieu, pour être uniquement à Dieu ; enfin elle sacrifie tout ce qu'elle a, tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle peut (1). Apprenons de là à nous donner à Dieu sans réserve ni partage. Nous appartenons tout entiers au Seigneur, tout entiers parce qu'il nous a créés, tout entiers parce qu'il nous a rachetés au prix de son sang (2). Corps et âme, tout est à lui, et nous n'en pouvons disposer que selon son bon plaisir. Aussi ne veut-il point des cœurs partagés. Avec lui, c'est tout ou rien. Il hait la rapine dans l'holocauste (3) ; et lui donner presque tout, ce n'est pas un acte religieux ; retenir la moindre chose, c'est de l'injustice et de la fraude (4). Oh ! que cette doctrine est peu comprise ! On se donne à Dieu en gros et l'on se reprend en détail. On donne à Dieu une partie de soi, mais à condition d'en garder une autre. On se donne à Dieu pour une bonne œuvre, mais à condition de garder son avarice, son amour-propre, sa volonté, son caractère.

    La Sainte Vierge, après s'être donnée une fois à Dieu, ne s'est jamais reprise ; elle a toujours persévéré dans l'immolation de tout son être au Seigneur et n'a vécu que pour lui. Que nous sommes loin de ce beau modèle ! Dans un moment de ferveur, nous sommes tout à Dieu. Que le dégoût ou l'ennui survienne, nous sommes tout à nous-mêmes. Que nous ayons à craindre le qu'en dira-t-on, nous quittons le bien commencé : la dissipation succède au recueillement, la tiédeur à la ferveur, l'amour de soi à l'amour de Dieu, d'où il résulte que notre vie est une alternance continuelle de bien et de mal, de vertu et de vice, de retours et de rechutes. Nous promettons sans tenir, nous projetons sans exécuter. Ce n'est pas ainsi qu'on se sauve. On n'arrive au salut que par une volonté ferme et constante de marcher toujours dans la ligne du devoir lors même qu'il déplaît. Là est le salut, et nulle part ailleurs. Examinons-nous : sont-ce là nos dispositions ? »

    1. Totam se Deo devovit (S. Bernard) - 2. Si totum me debeo pro me facto, quid pro refecto, et refecto hoc modo ? (S. Bernard, De Diligendo Deo, V) - 3. Isaïe LXI, 8. - 4. Non devotionis est dedisse prope totum, sed fraudis est retinuisse vel minimum.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome III (La Présentation de la Sainte Vierge, Deuxième et Troisième Points), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Lundi 21 novembre 2016

    Présentation de la Sainte Vierge

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    Présentation de Marie au Temple, église Saint-Pierre à Bourges
    (Crédit photo)

  • Basilique du Vatican : Messe pour la clôture du Jubilé de la Miséricorde

    précédée de la clôture de la Poste Sainte
     
     
     
    Texte de l'homélie du Pape François traduite en français sur le site internet du Vatican.

  • Johann David Heinichen (1683-1729) : Seibel 7 Messe No. 12 en ré majeur

    Dresdner Kammerchor an der Hochschule für Musik Carl Maria von Weber
    Dresdner Barockorchester - Dir. Hans-Christoph Rademann

  • Méditation - La vocation de la France

    « A la France d'aujourd'hui qui l'interroge, la France d'autrefois va répondre en donnant à cette hérédité son vrai nom : la vocation. Car les peuples, comme les individus, ont aussi leur vocation providentielle ; comme les individus, ils sont prospères ou misérables, ils rayonnent ou demeurent obscurément stériles, selon qu'ils sont dociles ou rebelles à leur vocation. [...]

    Soyez fidèles à votre traditionnelle vocation ! Jamais heure n'a été plus grave pour vous en imposer les devoirs, jamais heure plus belle pour y répondre. Ne laissez pas passer l'heure, ne laissez pas s'étioler des dons que Dieu a adaptés à la mission qu'Il vous confie ; ne les gaspillez pas, ne les profanez pas au service de quelque autre idéal trompeur, inconsistant ou moins noble et moins digne de vous ! [...]

    « Mes frères, aimez ! Amate, fratres ! »

    Tout ce monde qui s’agite au dehors, et dont le flot, comme celui d’une mer déchaînée, vient battre incessamment de son écume de discordes et de haine les rives tranquilles de cette cité, de cette île consacrée à la Reine de la paix, Mère du bel amour ; ce monde-là, comment trouvera-t-il jamais le calme, la guérison, le salut, si vous-mêmes, qui, par une grâce toute gratuite, jouissez de la foi, vous ne réchauffez pas la pureté de cette foi personnelle à l’ardeur irrésistible de l’amour, sans lequel il n’est point de conquête dans le domaine de l’esprit et du cœur ? Un amour qui sait comprendre, un amour qui se sacrifie et qui, par son sacrifice, secourt et transfigure ; voilà le grand besoin, voilà le grand devoir d’aujourd’hui. Sages programmes, larges organisations, tout cela est fort bien ; mais, avant tout, le travail essentiel est celui qui doit s’accomplir au fond de vous-mêmes, sur votre esprit, sur votre cœur, sur toute votre conduite. Celui-là seul qui a établi le Christ roi et centre de son cœur, celui-là seul est capable d’entraîner les autres vers la royauté du Christ. La parole la plus éloquente se heurte aux cœurs systématiquement défiants et hostiles. L’amour ouvre les plus obstinément fermés. [...]

    « Veillez, mes frères ! Vigilate, fratres ! »

    Vigilate ! C’est qu’il ne s’agit plus aujourd’hui, comme en d’autres temps, de soutenir la lutte contre des formes déficientes ou altérées de la civilisation religieuse et la plupart gardant encore une âme de vérité et de justice héritée du christianisme ou inconsciemment puisée à son contact ; aujourd’hui, c’est la substance même du christianisme, la substance même de la religion qui est en jeu ; sa restauration ou sa ruine est l’enjeu des luttes implacables qui bouleversent et ébranlent sur ses bases notre confinent et avec lui le reste du monde.

    Le temps n’est plus des indulgentes illusions, des jugements édulcorés qui ne voulaient voir dans les audaces de la pensée, dans les errements du sens moral qu’un inoffensif dilettantisme, occasion de joutes d’écoles, de vains amusements de dialecticiens. L’évolution de ces doctrines, de ces principes touche à son terme ; le courant, qui insensiblement a entraîné les générations d’hier, se précipite aujourd’hui et l’aboutissement de toutes ces déviations des esprits, des volontés, des activités humaines, c’est l’état actuel, le désarroi de l’humanité, dont nous sommes les témoins, non pas découragés, certes ! mais épouvantés.

    Une grande partie de l’humanité dans l’Europe actuelle est, dans l’ordre religieux, sans patrie, sans foyer. Pour elle, l’Église n’est plus le foyer familial ; Dieu n’est plus le Père ; Jésus-Christ n’est plus qu’un étranger. Tombé des hauteurs de la révélation chrétienne, d’où il pouvait d’un coup d’œil contempler le monde, l’homme n’en peut plus voir l’ordre dans les contrastes de sa fin temporelle et éternelle ; il ne peut plus entendre et goûter l’harmonie en laquelle viennent se résoudre paisiblement les dissonances. Quel tragique travail de Sisyphe que celui qui consiste à poursuivre la restauration de l’ordre, de la justice, de la félicité terrestre, dans l’oubli ou la négation même des relations essentielles et fondamentales ! [...]

    Ô Mère céleste, Notre Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes, de votre prédilection, implorez pour elle votre divin Fils ; ramenez-la au berceau spirituel de son antique grandeur, aidez-la à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée, à s’abreuver aux sources où elle puisait jadis cette vigueur surnaturelle, faute de laquelle les plus généreux efforts demeurent fatalement stériles, ou tout au moins bien peu féconds ; aidez-la aussi, unie à tous les gens de bien des autres peuples, à s’établir ici-bas dans la justice et dans la paix, en sorte que, de l’harmonie entre la patrie de la terre et la patrie du ciel, naisse la véritable prospérité des individus et de la société tout entière. »

    Cardinal Eugenio Pacelli (futur Pie XII), in "Celui qui était hier le Cardinal Pacelli et qui est aujourd'hui Pie XII vous parle de la Vocation de la France - Discours prononcé à Notre-Dame de Paris - le 13 juillet 1937 - par le Cardinal Pacelli", Imp. Gibert-Clarey, 1937.

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  • Dimanche 20 novembre 2016

    Dernier Dimanche après la Pentecôte
     
     
    (Au nouveau calendrier :
    Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers)

  • Consistoire ordinaire public pour la création de nouveaux Cardinaux présidé par le Pape François

    Livret de la célébration

    Homélie du Pape François traduite en français sur le site internet du Vatican.

  • Béatification du Vénérable Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus O.C.D. (1894-1967)

    Béatification,Vénérable,Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus

    11h00, Parc des expositions d'Avignon (84 - France) : célébration de la béatification
     
  • Jan Dismas Zelenka : Missa Purificationis Beatae Virginis Mariae - ZWV 16

    Ensemble Inégal - Dir. Adam Viktora

  • Méditation - Pour un retour de Notre-Dame dans les foyers chrétiens

    « Serait-il téméraire d'établir un certain parallélisme entre l'oubli de Notre-Dame et « l'indiscipline des mœurs » ? La réponse gît dans les pierres démantelées du foyer français. La courbe de la natalité s'effondre vers la catastrophe ; le pourcentage des divorces monte en flèche. La moralité publique touche à l'étiage. Une crise d'autorité dévaste la famille et suscite, en certains milieux, un pseudo-féminisme qui n'est que masculinisme déguisé. L'égoïsme qui vide les berceaux conspire avec le laïcisme pour s'emparer des enfants des autres et troubler leur éducation. La gêne ou la misère, convoyés par la crise, guettent à chaque tournant « ces grands aventuriers des temps modernes » que sont les pères de famille nombreuse. Dans la classe ouvrière, l'industrialisme libéral a mobilisé l'épouse et fait de la demeure un taudis. Si Malthus revenait, il ne se préoccuperait plus d'ajuster à l'afflux des naissances le potentiel sous-évalué des ressources de la nature, il s'inquiéterait du déséquilibre profond d'un monde qui fait grève de la vie en s'outillant pour parer aux besoins hypothétiques d'une population toujours plus dense.
    « Cette belle nation se suicide », disait de nous le premier Roosevelt. Et Taine déjà, sondant, il y a trois quarts de siècle, nos tares démographiques, donnait cet effrayant diagnostic : « J'ausculte les cavernes d'un poitrinaire ». [...]

    *
    *     *

    A la base, nous poserons la reconnaissance officielle de la royauté de Marie sur la famille. Celle que Bossuet définissait « Jésus-Christ commencé », ne peut se contenter d'un autel latéral au sanctuaire du foyer. C'est en plein chœur, au maître-autel, indissolublement unie à son Fils, qu'il faut dresser son image et organiser son culte. Tout pour Jésus par Marie : telle est la ligne d'ascension. [...]

    Me risquerai-je à définir le rituel, à esquisser le cérémonial du culte de Notre-Dame au Foyer ? Je veux, à la place d'honneur dans la maison, une image de Marie, moins une figuration flamboyante qui la révèle inaccessible, qu'une représentation familière l'associant aux humbles labeurs de notre existence terrestre. Les enfants veilleront jalousement à orner l'autel de la maman du Ciel ; chacun, à tour de rôle, tressera son bouquet, disposera ses lumières, sous l'actif regard de la maman de la terre qui soulignera dans un baiser la profonde piété du geste.
    C'est là, au pied de la statue ou devant la gravure, que les petits déposeront leur carnet de sacrifices, leurs résolutions, leurs bulletins et qu'ils éprouveront intérieurement les discrets encouragements ou les muets reproches de Celle qui voit tout et qui prend à cœur leurs moindres intérêts. C'est là que l'un d'entr'eux récitera chaque soir, au nom de la maisonnée, la prière « Ô ma Souveraine, ô ma Mère » (1) et l'Ave Maria, auxquels on joindra, pendant le mois de mai, une pieuse lecture ou les litanies de la Sainte Vierge.
    Quand se lèvera le jour de la Fête des Mères et qu'un peu partout, en terre de France, l'émouvant hommage montera vers les gardiennes des foyers, la pensée de tous cherchera, derrière la maman de la terre, celle qui, de Là-Haut, préside aux destinées de la famille. Ce sera sa fête à elle aussi et la céleste maternité conférera un caractère plus auguste, une sorte d'auréole sacrée à la maternité de sang.
    Les fêtes mariales trouveront écho au foyer. On les rappellera la veille. On s'ingéniera, le matin, à communier ensemble, le soir, à participer aux processions, aux Saluts du Saint-Sacrement. On les vivra dans la pensée de l’Église qui a voulu les inscrire au calendrier liturgique comme autant d'étapes de renouveau intérieur.
    Le chapelet, faut-il le dire, sera entre toutes les mains... S'il en est que rebute la fastidieuse monotonie de l'Ave Maria, les parents apprécient, avec le Durtal de Huysmans, cette touchante répétition, comparable au gracieux babil de l'enfant, toujours le même et toujours nouveau. [...]

    Ernest Psichari disait au retour de Chartres : « Je sens que je donnerai à Dieu tout ce qu'Il me demandera. » Que la famille française entende l'appel du Christ expirant : « Enfant, voilà votre Mère », qu'elle imite le geste de saint Jean, lequel, dit l’Évangile, à partir de ce jour, la prit pour sienne au foyer ; et la « peur de vivre » reculera devant le message de vie. Marie restituera à la France le foyer chrétien qui fit jadis sa sécurité et sa gloire. »

    1. « Ô ma Souveraine ! O ma Mère, je m’offre à vous tout entier ; et, pour vous donner une preuve de mon dévouement, je vous consacre aujourd’hui mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mon cœur, tout moi-même ; puisque je vous appartiens, ô ma bonne Mère, gardez-moi, défendez-moi comme votre bien et votre propriété. »
    R.P. Niccolo Zucchi (1586-1670)

    R.P. Stéphane Piat O.F.M., Extraits du Rapport présenté au Congrès Marial National de Boulogne-sur-Mer en 1938, in "Souveraineté de Marie", Paris, Desclée de Brouwer, 1938.

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