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Mois de Marie - Page 6

  • Un mois avec Marie - Premier jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    Extrait de l’Avant-propos

    Fatima…
    C’est la sollicitude de Marie s’émouvant une fois de plus des malheurs de ses pauvres enfants de la terre, et revenant sans se lasser, leur indiquer les voies du salut…
    Réservons-nous chaque jour, au moins pendant ce mois qui lui est consacré, un instant à passer auprès de Notre-Dame. Laissons s’écouler doucement dans nos esprits et nos cœurs grands ouverts, ses enseignements maternels.
    Par leur docilité simple et généreuse, Lucie, François et Jacinta sont dignes de nous servir de modèles…
    Demandons à l’Ange de nous préparer – comme les petits Voyants de Fatima – aux sérieuses leçons de la Vierge-Mère. C’est son privilège. Accueillons-en la grâce avec amour et respect.

    H.B.

    PREMIER JOUR
    Il faut prier

    L'Ange de la Paix à FatimaAcceptons les préparations de l'Ange aux entrevues de Notre-Dame, elles en assureront les fruits.
    Un matin vers la fin du printemps 1916, Lucie, François et Jacinta paissaient leur troupeau au bas de la colline du Cabeço. Une pluie très fine commença à tomber. Suivis de leurs brebis, les enfants gravissent le flanc du coteau en quête d'un abri.
    Sur le terrain même des Santos, ils découvrent, cachée par un rideau d'arbres et d'arbustes, une sorte de grotte creusée dans le rocher. Ils s'y réfugient et, s'y trouvant bien, y demeurent après le retour du soleil.
    Leur modeste repas est pris, le chapelet récité, ils jouent aux osselets avec de petits cailloux. Soudain, une rafale de vent leur fait tourner la tête.
    Plus blanche que neige, lumineuse comme un cristal traversé des rayons du soleil, une silhouette humaine s'avance dans les airs. Bientôt les trois petits distinguent un adolescent de quatorze à quinze ans d'une beauté surhumaine qui leur dit avec douceur :
    « N'ayez aucune crainte, je suis l'Ange de la Paix. Priez avec moi... »
    Et s'étant prosterné, il courbe le front jusqu'à toucher le sol, en répétant trois fois les mêmes paroles.
    Poussés par un mouvement surnaturel, les enfants l'ont imité.
    Puis, se relevant, l'Ange ajoute :
    « Priez comme cela. Les Cœurs très saints de Jésus et de Marie s'émouvront à votre prière. »
    Le premier message qui nous est adressé nous invite donc à prier.
    Prière humble, de qui a conscience de son indignité, de son néant, et .qui le montre jusqu'en son attitude. Le Publicain de l'Évangile s'en retourna chez lui justifié, et non pas le Pharisien orgueilleux (1).
    Prière persévérante, sans cesse renouvelée.
    « Priez, mais priez donc, mes enfants ! » insistait la Vierge à Pontmain, en se faisant l'écho de son divin Fils : « Il faut toujours prier et ne jamais se lasser » (2).
    Prière confiante aussi, demandée par l'Ange de la Paix, dont le nom seul est une promesse, et qui se hâte d'ajouter : « Les saints Cœurs de Jésus et de Marie se laisseront toucher par la voix de vos supplications. »
    Prions, oh prions de façon à émouvoir les Cœurs divins ! Que du fond de nos âmes s'élève un appel suppliant, un cri capable de pénétrer les Cieux et d'arracher au Seigneur tous les secours, toutes les grâces publiques et privées dont nous avons besoin.
    C'est par le Cœur de notre céleste Mère qu'il nous les accordera.
    Il est si pur, si aimant, si parfait ce Cœur de la Vierge bénie, que Dieu l'a choisi pour être le Canal et le Dispensateur de ses bienfaits.

    Adressons-nous à lui :

    Douce Mère de Dieu !
    Montrez que vous êtes notre Mère.
    Qu'il reçoive par vous nos prières
    Celui qui, né pour nous,
    Voulut être votre Fils.

    0 Marie, Médiatrice de toutes grâces, priez pour nous.

    (1) St Luc XVIII, 9-14
    (2) St Luc XVIII, 1-8

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Mai : mois de Marie, Reine du Ciel et de la France

    « Ce qui donne à la Vierge sa splendeur, c'est que, toute lumineuse dès sa conception, Elle n'a jamais connu l'ombre d'une imperfection, ni dans son coeur, ni dans sa vie. Efforçons-nous donc de diminuer, chaque jour, le nombre de celles qui abondent, hélas ! dans notre existence... afin de mieux refléter notre Mère et d'être capables, même ici-bas, d'entrevoir sa beauté.
    [...]
    Ecoutons le conseil de S. Bernard ; ne détournons pas nos regards de cet astre de salut, si nous ne voulons pas être à la merci des flots. Invoquons Marie à l'heure du danger, aimons Marie, et l'Etoile du matin appellera l'aurore dans notre âme, et l'aurore y donnera naissance à Celui qui est la divine et ineffable lumière. Demandons à Celle qui oriente vers Jésus de nous continuer sa protection aussi longtemps que la nuit n'aura pas terminé son cours, c'est-à-dire, jusqu'à ce que paraisse le grand jour de l'éternité. »

    Méditations cartusiennes pour tous les jours de l'année (Samedi de la 3e semaine après l'Octave - L'Etoile du matin), par un Chartreux, Tome second, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, 1921.

    Mai,mois de Marie,Reine,du Ciel,de la France

  • Benoît XVI : conclusion du mois de Marie, dans les jardins du Vatican

    « Nous avons tous besoin d’apprendre en tout temps de notre Mère céleste : sa foi nous invite à regarder au-delà des apparences et à croire fermement que les difficultés quotidiennes préparent un printemps qui a déjà commencé dans le Christ Ressuscité ». C’est ce qu’a rappelé le Saint-Père Benoît XVI au terme de la procession qui a eu lieu dans la soirée du 31 mai, en conclusion du mois de Marie, dans les jardins du Vatican.

    Citant la fête liturgique de la visite de Marie à sa cousine Elisabeth, qui a lieu le 31 mai, le Pape a rappelé que « cet événement est caractérisé par la joie exprimée dans les paroles avec lesquelles la Vierge Sainte glorifie le Tout-Puissant pour les grandes choses qu’Il a accompli en regardant l’humilité de sa servante… Le Magnificat est le chant de louange qui monte de l’humanité rachetée par la Divine Miséricorde, qui monte de l’ensemble du peuple de Dieu ; en même temps, il s’agit de l’hymne qui dénonce l’illusion de ceux qui se croient les seigneurs de l’histoire et les arbitres de leur destin. Au contraire, Marie a placé Dieu au centre de sa propre vie, elle s’est abandonnée, confiante, à Sa volonté, dans une attitude d’humble docilité à Son dessein d’amour ». Enfin, le Pape a exhorté à « se laisser contaminer » par la joie de Marie « qui trouve sa source la plus profonde dans le Seigneur » en ce que « la joie, fruit de l’Esprit Saint, est le signe distinctif du chrétien : elle se fonde sur l’espérance en Dieu, tire sa force de la prière incessante, permet d’affronter avec sérénité les tribulations. »

    (SL)

    Source : Agence Fides 01/06/2012

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 31ème jour

    Trente et unième jour : Marie notre Protectrice et notre Reine

    Aucun des jours de notre vie ne s’écoulera, espérons-le, sans que nous ne présentions à la Très Sainte Vierge nos pieux hommages. Nous avons sans cesse besoin de la protection toute-puissante de Celle qui est en même temps la Mère de Jésus et notre Mère. N’oublions jamais que nous sommes ses enfants, qu’elle nous aime et veut notre bonheur. Elle nous obtiendra toutes les grâces qui nous sont nécessaires pour accomplir l’œuvre de notre salut. Consacrons-Lui donc en terminant ces lectures, notre personne, notre famille, et plaçons-nous sous sa garde, sous sa protection tutélaire. Par son intercession, les pécheurs sont sauvés, les malades guéris ; elle donne aux faibles la force et la victoire aux armées. Rien ne lui coûte pour exaucer nos prières, et fallût-il des miracles, Elle en obtient du Seigneur pour ceux qui ont mis en Elle leur espérance et leur confiance.

    Consécration de Saint Louis de Gonzague à la Sainte Vierge. – Vierge Sainte, ô Marie, mon guide et ma souveraine, je viens me jeter dans le sein de votre miséricorde, et mettre, dès ce moment et pour toujours, mon âme et mon corps sous votre garde sacrée et sous votre protection spéciale. Je vous confie et je remets entre vos mains toutes mes espérances et les consolations, toutes mes peines et mes misères ainsi que le cours et la fin de ma vie, afin que par votre très sainte intercession et par vos mérites, toutes mes œuvres soient faites selon votre volonté et en vue de plaire à votre Divin Fils. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je renouvellerai souvent la consécration de moi-même à la Sainte Vierge.
    Reine de tous les Saints, priez pour nous.

    Exemple. – Ce qui caractérisait Saint Léonard de Port-Maurice, c’était, avant tout, sa tendre dévotion et son profond amour pour la Mère de Dieu. Chaque soir, il récitait le Rosaire ; toutes les fois qu’il entendait sonner l’heure, il disait un Ave Maria. Il célébrait toutes les fêtes de la Reine du Ciel avec une tendre dévotion et avait toujours sur lui une de ses images. Marie récompensa cet amour avec usure. Ainsi Saint Léonard disait-il plus tard : « Quand je me rappelle les grâces que j’ai reçues de la Sainte Vierge, je me figure être comme une chapelle de pèlerinage où, de tous côtés, pendent des ex-voto. Vous n’avez qu’à lire, je suis tout couvert d’inscriptions, au-dedans et au-dehors, dans le corps aussi bien que dans l’âme, je n’y vois que les faveurs de Marie. Ma santé physique et morale, mon sacerdoce, mon habit religieux, j’ai tout reçu par la grâce de cette bonne Mère. Sur mon cœur se trouve gravé : Par la grâce de Marie ; sur ma langue : Par la grâce de Marie. Soyez donc bénie sans fin, ô ma douce et tendre Mère, ma protectrice bien-aimée ! Pendant toute l’éternité, je chanterai les miséricordes de Marie ; et si j’ai le bonheur de me sauver, je ne le serai que par l’intercession de ma Souveraine, l’incomparable Reine des Cieux. »

    Prière de Sainte Bernard à réciter tous les jours. – Souvenez-vous, ô très pieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à vous, imploré votre intercession, ait été abandonné. Animé de cette confiance, je viens à vous, ô Vierge des vierges, je me réfugie à vos pieds, gémissant et pleurant sous le poids de mes péchés ; ne méprisez pas, ô Mère de mon Dieu, mes humbles prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Ainsi soit-il.
    Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 30ème jour

    Trentième jour : Le Ciel

    Nous ne sommes ici-bas que de pauvres exilés ; nous gémissons, nous souffrons dans la vallée des larmes ; notre patrie véritable, c’est le Ciel où nous jouirons de la présence de Dieu et d’un bonheur tel que nos faibles intelligences ne peuvent même pas en saisir la nature. L’apôtre Saint Paul, qui avait été ravi au troisième ciel, confesse son impuissance à nous raconter les merveilles dont il a été, pour un instant, l’heureux témoin : « L’œil n’a point vu, l’oreille n’a point entendu et le cœur de l’homme ne saurait comprendre ce que Dieu réserve à ceux qu’Il aime. »
    A mesure que nous avançons en âge, les vides se fond autour de nous ; nous perdons ceux que nous aimons le mieux, et si Dieu nous laisse longtemps sur la terre, la tristesse, suite inévitable de ces cruelles séparations, envahit notre âme. Nous avons soif de repos, de calme, de consolation et de lumière. Patience, le moment viendra où un jour nouveau se lèvera sur nous ; les portes de la Jérusalem céleste s’ouvriront alors, et nous contempleront notre Dieu face à face ; nous verrons aussi Marie, notre Mère bien-aimée. Pour nous, ses enfants, quel bonheur, quelle gloire d’entourer son trône, de chanter ses louanges, de contempler ses traits, d’écouter sa voix. Puis, au Ciel, nous reverrons nos parents, nos amis qui nous ont précédés dans la patrie, et cette béatitude ne laissera place à aucun désir, tant elle sera complète. Nul ne pourra nous la ravir, les jours succèderont aux jours, les années aux années, les siècles aux siècles et l’éternité ne fera que commencer.

    Exemples. – Saint Augustin avait parlé si souvent à son peuple d’Hippone du royaume des cieux, que lui ayant dit un jour : « Je suppose que Dieu vous promette de vivre cent ans, mille ans même, dans l’abondance de tous les biens de la terre, mais à condition de ne jamais régner avec Lui… » alors un cri s’éleva dans toute l’assemblée : Que tout périsse et que Dieu nous reste !...
    Tels sont les sentiments qui devraient animer tous les chrétiens et nous les retrouvons dans l’âme simple et droite d’un pauvre ouvrier que nous avons connu. Etienne Carrette perdit sa femme lorsque ses enfants étaient encore en bas âge. Après de longues années d’un pénible labeur pour élever sa nombreuse famille, il arriva à une extrême vieillesse sans aucune ressource. Il ne pouvait plus travailler et ses enfants ne venaient à son secours que d’une manière tout à fait insuffisante.
    Presque continuellement malade, seul, abandonné, il paraissait cependant véritablement heureux ; ses traits exprimaient le calme, la joie, et lorsqu’on lui demandait ce dont il avait besoin, il répondait invariablement : « De rien ici-bas, car je ne désire plus que le Ciel. »
    Et cet homme sans instruction parlait alors du bonheur qui l’attendait après sa mort avec une ardeur, une foi, et pourquoi ne pas le dire, avec une éloquence qui laissaient dans l’étonnement les personnes qui le visitaient : « Le Ciel, disait-il, c’est la Patrie, c’est la jouissance de Dieu, c’est là que nous régnerons pendant l’éternité. Moi, si petit, si pauvre, si inconnu, j’entrerai bientôt en possession de ce bonheur et de cette gloire dont nous ne pouvons même pas nous faire une idée.
    « Oh ! que Dieu est bon, répétait-il souvent, d’avoir préparé une si magnifique récompense à ceux qu’Il aime ! »

    Prière du Bienheureux Louis de Grenade. – Nous vous en supplions, ô notre Mère, prenez-nous sous votre protection, et plaidez notre cause devant le tribunal de votre Fils bien-aimé, afin que, lorsqu’Il viendra juger les vivants et les morts, nous soyons délivrés, par votre intercession, de la mort éternelle, et placés à sa droite, en compagnie de tous ceux qui doivent régner avec Lui dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je me consolerai des peines et des chagrins de cette vie par la pensée du Ciel.
    Marie, Porte du Ciel, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 29ème jour

    Vingt-neuvième jour : La mort

    Jésus est l’auteur de la vie ; et, pour racheter nos fautes, pour nous ressusciter à la grâce que nous avions perdue par le péché, Il a voulu passer par la mort et par le sépulcre. La Très Sainte Vierge, sa Mère, a subi aussi la loi commune ; et, pour chacun de nous, le moment viendra où Dieu permettra à la mort de nous frapper ; cependant, nous n’y songeons pas. « Insensé, nous dit l’auteur de l’Imitation, pourquoi penser vivre longtemps lorsque vous n’avez pas un jour d’assuré ? Combien ont été trompés et subitement arrachés à la vie ! Que de fois avez-vous entendu dire : « Cet homme a été tué d’un coup d’épée ; cet autre s’est noyé ; celui-ci s’est brisé la tête en tombant d’un lieu élevé ; celui-là est mort en mangeant, un autre en jouant ; un tel a péri par le feu, un tel par le fer ; l’un, par la peste, l’autre par la main des voleurs ! C’est ainsi que la fin de tous est la mort et que la vie de l’homme passe aussi vite que l’ombre. »
    La mort est une punition du péché ; mais pour le chrétien qui a bien vécu, elle est le commencement de la vie. Tous nos efforts doivent donc tendre à nous préparer à ce passage du temps à l’éternité. Nous devons être prêts puisque nous ignorons le moment où Dieu nous appellera à son jugement ; si nous l’avons aimé et servi, que pourrions-nous craindre de Lui ?
    Le plus beau jour de la vie de la Très Sainte Vierge a été celui de sa mort, puisqu’elle la réunissait à son Fils pour l’éternité ; et les Saints soupiraient après le trépas qu’ils appelaient leur délivrance.

    Exemples. – Comme on demandait un jour à un Saint quel était le meilleur moyen de se préparer à la mort, il répondit : « Pensez chaque matin que c’est votre dernier jour, et chaque nuit, que vous pourriez mourir avant qu’elle ne soit terminée, et vous ne pécherez jamais. »
    C’est ainsi que nous devons nous préparer à mourir chrétiennement et à n’être point surpris par l’appel de Dieu.
    Les derniers moments de ceux qui ont servi le Seigneur n’ont du reste rien d’effrayant : Suarez, religieux de la Compagnie de Jésus, disait lorsqu’il était près d’expirer : « je ne savais pas qu’il fût si doux de mourir. »
    Puissions-nous à cette heure suprême nous écrier comme Saint Louis mourant : « Seigneur, j’entrerai en votre maison. Je vous adorerai dans votre temple, je glorifierai votre Saint Nom. »

    Prière de Saint Bonaventure. – Vierge Sainte, lorsque mon âme sortira de mon corps, daignez venir à sa rencontre pour la recevoir ; je vous en prie pour la gloire de votre Saint Nom, ô Marie ! ne me refusez pas alors la grâce de la soutenir par votre douce présence ; soyez son échelle et sa voie pour aller au Ciel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ferai chacune de mes actions comme si je devais pourir aussitôt après.
    Ô Marie, Patronne de la bonne mort, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 28ème jour

    Vingt-huitième jour : Pardon des injures

    Notre-Seigneur Jésus-Christ allait expirer sur la Croix ; Il souffrait d’atroces tortures ; ses pieds et ses mains étaient transpercés par les clous du crucifiement ; Il voyait Marie, sa Sainte Mère, debout au pied de la Croix, plongée dans la plus profonde douleur ; ses ennemis l‘injuriaient et se réjouissaient de son supplice. Il vient de promettre le Paradis au bon Larron ; écoutons-Le maintenant adresser au Ciel ses plus ardentes supplications : « Mon Père, pardonnez-leur, s’écrit-il, car ils ne savent ce qu’ils font. » Quelle leçon pour nous, qui sommes ses disciples et ses enfants ! Nous rencontrons dans le cours de notre vie des personnes qui ne nous aiment pas, qui nous veulent du mal et nous en font réellement ; la nature souffrira, la pensée de nous venger par nos actes ou nos paroles nous viendra peut-être à l’esprit ; mais nous sommes chrétiens et nous devons pardonner, bien plus, aimer même nos ennemis. Jetons alors les yeux sur le crucifix ; Jésus est notre modèle, Il a fait plus que pardonner à ses ennemis, Il a prié pour eux et Marie a poussé l’héroïsme jusqu’à pardonner, Elle aussi, aux bourreaux de son Divin Fils.

    Exemple. (*) – Un pauvre noir, qui avait embrassé le christianisme, gagna par sa conduite régulière les bonnes grâces et la confiance de son maître. Un jour que celui-ci voulait acheter une vingtaine d’esclaves, il se rendit au marché avec son fidèle Tom et lui ordonna de choisir de bons ouvriers. Au grand étonnement du planteur, Tom lui présenta entre autres un vieillard caduc que le maître n’accepta que par-dessus le marché.
    Lorsqu’il fut arrivé dans ses plantations, le bon noir ne cessa de prodiguer au vieillard les soins les plus tendres. Il le logea dans sa cabane et le fit manger avec lui. S’il avait froid, Tom le conduisait au soleil ; s’il se plaignait de la chaleur, il le faisait asseoir à l’ombre des arbres. Etonné de cet attachement, le maître voulut en connaître la raison :
    - Est-ce ton père, lui dit-il ?
    - Non, maître, ce n’est pas mon père.
    - Est-ce donc un frère plus âgé que toi ?
    - Non, ce n’est pas mon frère.
    - Est-ce ton oncle ou un autre de tes parents ? car il n’est pas possible que tu prennes en si grande amitié un homme qui t’est tout à fait étranger.
    - Non, maître, il n’est pas de mes parents, il n’est pas même mon ami !
    - Explique-toi donc pourquoi tu te montres si plein d’égards pour lui.
    - Il est mon ennemi ! répondit l’esclave ; il m’a vendu aux hommes blancs sur les côtes de l’Afrique ; mais je ne puis le haïr, car le Père missionnaire m’a dit : « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire. »

    (*) : L’histoire contée ici se déroule au XIXème siècle, dans les plantations de coton du sud de l’Amérique. Ne la lire qu’en la replaçant dans ce contexte – ce qui ne retire rien de la profondeur du récit et de l’exemplarité du modèle présenté.

    Prière de Saint Bonaventure. – Nous poussons vers Vous, ô Marie, des soupirs plein de ferveur, et nous Vous supplions avec un tendre amour ; détruisez tout ce que nos pensées perverses ont pu produire au-dehors d’actions criminelles. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je pardonnerai volontiers à ceux qui me feront du tort, et je leur rendrai service à l’occasion.
    Marie, Siège de la sagesse, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 27ème jour

    Vingt-septième jour : Réforme de soi-même

    La Très Sainte Vierge faisait chaque jour de grands progrès dans la vertu, en sorte que lorsqu’Elle arriva au terme de son existence ici-bas, Elle était riche de mérites pour le Ciel. Ainsi devons-nous agir. Nous avons tous des défauts à corriger ; nous venons au monde avec des penchants mauvais qui sont la conséquence du péché originel. L’un est naturellement vif et colère, l’autre enclin à la nonchalance et à la paresse ; celui-ci se soumet difficilement à ses supérieurs, celui-là se sent porté à la malveillance et à la jalousie envers ses semblables. Il faut que nous combattions résolument ces défauts naturels et que nous nous efforcions de remplacer chacun d’eux par la vertu qui lui est opposée. Il en est qui s’effraient en se voyant mauvais et qui disent : « Jamais je ne pourrai me corriger et devenir meilleur. » c’est là une erreur fâcheuse ; car nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes ; Dieu nous a promis sa grâce pour nous aider à accomplir notre salut. Elle est toute-puissante, et c’est avec son secours que les Saints sont arrivés à une grande perfection ; ils ne valaient pas mieux que nous, ils avaient leurs défauts, et c’est à force de lutter contre eux-mêmes qu’il sont devenus les imitateurs de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

    Exemple. – Saint François de Sales, né violent et emporté, était arrivé à force de combats, d’efforts persévérants à devenir d’une douceur inaltérable. Il sentait parfois les premiers bouillonnements de la colère ; mais pas le moindre signe d’en apparaissait à l’extérieur. Aux paroles désagréables, injurieuses même qu’on lui adressait, il répondait avec charité et affabilité, nous donnant ainsi un grand exemple de ce que peut une volonté énergique, aidée par la grâce toute-puissante du Seigneur.

    Prière de Saint Epiphane. – Secourez-moi, ô Mère de Dieu, ô Mère de Miséricorde, durant tout le cours de ma vie ; éloignez de moi les attaques de mes ennemis ; au moment de ma mort, mettez-moi au nombre des Saints, et faites-moi entrer dans la gloire de votre Fils. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je combattrai le défaut auquel je suis le plus sujet.
    Mère aimable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 26ème jour

    Vingt-sixième jour : Sanctification du Dimanche

    Dieu nous a ordonné de Lui consacrer le septième jour de chaque semaine et de nous livrer au repos en mémoire de celui qu’il a voulu prendre Lui-même après avoir accompli l’œuvre de la création.
    L’Ecriture Sainte nous parle de la sévérité avec laquelle le sabbat, qui était le dimanche des Juifs, s’observait chez eux.
    La Sainte Famille fut encore en cela un modèle de perfection accomplie ; hélas ! à notre époque, cette loi si sage qui a pour but, non seulement de nous faire glorifier Dieu, mais encore de nous forcer à prendre un repos nécessaire à la nature après six jours de travail, est trop souvent violée, même parmi les chrétiens. Si nous nous abstenons des œuvres serviles, faisons-nous vraiment du dimanche un jour de prières ? Assistons-nous toujours à la Messe et aux offices religieux ? Sans doute, le Seigneur permet quelques innocentes récréations ; mais à la condition qu’elles ne deviendront pas l’unique occupation d’un jour qui est le sien. Nous nous plaignons de n’avoir point, pendant la semaine, le temps de penser aux choses de Dieu autrement que pour accomplir les actes qui nous sont rigoureusement demandés : prière du matin, prière du soir, etc. Que du moins le dimanche soit employé à nous occuper d’une seule affaire, de l’affaire essentielle pour nous, celle du salut.

    Exemple. – Dioclétien avait, sous peine de mort, défendu aux chrétiens d’assister aux offices divins. Toutefois Saint Saturnin, Sainte Victoire et plusieurs autres Saints de l’Afrique ne se laissèrent pas ébranler par ces menaces. Lorsqu’on se fut emparé de leur personne, on les mit à la torture, on les déchira avec des ongles, mais au milieu de tous ces supplices, ils déclarèrent avec fermeté que l’assistance aux offices du dimanche était pour eux un devoir indispensable, et que celui qui le négligeait, se rendait coupable d’un crime énorme. Pour nous, nous faisons notre possible pour le remplir. Jamais nous ne manquons d’assister aux assemblées religieuses. Nous sommes fidèles au précepte divin, dût notre fidélité nous coûter la vie !
    Ces martyrs moururent en prison des blessures qu’ils avaient reçues l’année 304.

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Ô bienheureuse et très douce Vierge Marie, Mère de Dieu, Reine des Anges, voici que je me jette dans le sein de votre bonté, vous recommandant aujourd’hui et tous les jours de mon existence, mon corps, mon âme, toutes mes actions, mes pensées, mes désirs, toute ma vie et la fin de mes jours, afin que, par votre intercession, ils tendent tous au bien, selon la volonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je sanctifierai le dimanche en assistant aux offices, et jamais, sous aucun prétexte, je ne me livrerai au travail.
    Ô Marie, Vase insigne de dévotion, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 25ème jour

    Vingt-cinquième jour : De l’Eglise

    Notre-Seigneur était descendu sur la terre non seulement pour sauver l’humanité par ses souffrances et par sa mort, mais encore pour fonder l’Eglise, cette société de fidèles qui font profession d’une même foi. Il en donna la conduite à Saint Pierre, aux apôtres et à leurs successeurs. Nous avons le bonheur d’être nés dans son sein ; car nos Prêtres, nos Evêques et notre Très Saint Père le Pape sont ici-bas les représentants de Jésus et les continuateurs de son œuvre. Nous leur devons un grand respect et une soumission entière. L’Eglise est une famille dont Jésus est le chef et dont nous sommes les membres. Le véritable chrétien aime l’Eglise ; son cœur s’attriste lorsqu’elle est persécutée par les méchants, et que ses prêtres sont calomniés par eux. Il sait que le Prêtre est l’ami du malheureux, le secours du pécheur, et il l’entoure de toutes sortes de respects.
    La très Sainte Vierge aimait l’Eglise. Pendant les années qui suivirent l’Ascension de son Divin Fils, Saint Pierre et les autres apôtres venaient souvent lui demander ses conseils et solliciter ses prières. Demandons-Lui d’être toujours la protectrice des chrétiens et d’obtenir de son Divin Fils le triomphe de l’Eglise.

    Exemples. – C’est surtout aux époques où l’Eglise est persécutée que la foi des fidèles et leur dévouement doivent se manifester par leurs œuvres.
    Aux premiers siècles du christianise, nous voyons des hommes vénérables comme Pudens, prince du sénat romain, des femmes dans une haute position comme Priscille, son épouse, employer leur or et leur zèle à la propagation de la foi. Lorsqu’ils furent morts, deux filles, les vierges Pudentienne et Praxède, vendirent leurs villas et vinrent en mettre le prix, ainsi que tous les autres biens, à la disposition de Saint Pierre pour la propagation de la foi, le soulagement des pauvres et le service de l’Eglise, tandis qu’elles se retiraient dans une humble mansarde pour y mener une vie toute de charité et de prières.
    Ainsi, dans notre siècle même, avons-nous vu de courageux jeunes gens quitter, au premier appel, leur famille et leur pays pour aller verser leur sang pour la défense de l’Eglise, encouragés dans ce suprême sacrifice par des mères vraiment chrétiennes. L’une d’elles, en apprenant la mort de son fils unique, tué au Monte-Libretti, poussait l’héroïsme jusqu’à regretter de n’avoir pas un second fils qui pût remplacer dans l’armée du Saint-Siège celui qui venait d’y périr glorieusement.
    Citons encore le dévouement de cette pauvre servante qui, apportant à un ministre du Seigneur ses gages d’une année pour être envoyés au Saint-Père, dépouillé par les ennemis de l’Eglise, disait avec simplicité : « Les enfants ne doivent-ils pas aider leur Père ? »

    Prière de Saint Germain. – Souvenez-vous de vos serviteurs, Vierge Sainte, soutenez leurs prières, conservez leur foi, rappelez les peuples à l’unité de l’Eglise, faites régner la paix dans le monde, délivrez-nous des dangers qui nous environnent et obtenez-nous un jour la récompense éternelle. Ainsi soit-il.

    Résolution. – je prierai chaque jour pour le triomphe de l’Eglise.
    Marie, Tour de David, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 24ème jour

    Vingt-quatrième jour : De la Sainte Communion


    Si le corps matériel de l’homme a besoin pour se soutenir d’aliments matériels, il faut aussi à son âme une nourriture qui lui conserve la vie et lui donne la force.
    Notre divin Maître ne s’est pas contenté de demeurer au milieu de nous dans le Saint Sacrement de l’autel ; Il a dit à ses Apôtres qu’Il était Lui-même le Pain vivant descendu du Ciel et que celui qui le mangeait vivrait éternellement ; et cependant un grand nombre de chrétiens se tiennent éloignés de la Table Sainte, et ne s’en approchent même pas lorsque les lois de l’Eglise les y obligent sous peine de péché. Celui qui s’abstiendrait pendant de longues heures de prendre quelque substance tomberait bientôt en défaillance et finirait par mourir ; de même l’âme qui ne cherche point à se fortifier par la réception de la Sainte Communion reste sans énergie en face de la tentation et de l’épreuve, et tombe dans les fautes les plus graves.
    Les disciples du Sauveur, aux premiers siècles de l’Eglise, lorsque la persécution sévissait avec fureur, bravaient tous les obstacles pour aller recevoir le Pain des Forts. C’est alors qu’ils étaient invincibles et savaient accepter la mort plutôt que de renier leur foi.
    Quel n’était point le bonheur de Marie lorsque après l’Ascension du Sauveur Saint Jean déposait chaque jour sur ses lèvres l’Hostie Sainte ! Puissions-nous l’imiter, et, par la sainteté de notre vie, nous rendre dignes d’approcher souvent du Sacrement de l’Eucharistie.

    Exemple. – Lorsque Saint François de Sales faisait ses études, il se confessait et communiait tous les huit jours ; et quand on lui demandait pourquoi : « C’est, répondait-il, pour la même raison qui me fait parler souvent à mon maître. Notre-Seigneur n’est-il pas mon Maître dans la science des Saints ? Je vais souvent à Lui, afin qu’Il me l’apprenne ; car je me soucierais fort médiocrement d’être un savant, si je ne devenais pas un Saint. »
    Plus tard, le Saint Evêque de Genève écrivait : « Par suite d’une expérience de vingt-trois années consacrées au ministère des âmes, je pouvais saisir l’efficacité du Sacrement de l’Eucharistie : il fortifie l’âme dans le bien, lui inspire l’éloignement du mal, la console, l’élève, en un mot la déifie pour ainsi dire, pourvu toutefois qu’on le reçoive avec une foi vive, avec un cœur recueilli. »

    Prière de Saint Bernard. – Ô Marie ! puissions-nous avoir accès par Vous auprès de votre divin Fils ! Puisse Celui qui s’est donné à nous par Vous, nous recevoir aussi par Vous. Vous êtes notre Reine et notre Médiatrice ; recommandez-nous donc et présentez-nous à votre Fils. Ainsi soit-il.

    Résolution. – j’apporterai tous mes soins à me préparer à la communion et je prierai Marie de me communiquer ses dispositions.
    Marie, Maison d’Or, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.
  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 23ème jour

    Vingt-troisième jour : Jésus parmi nous

    La Très Sainte Vierge avait le bonheur de vivre ici-bas en la douce société de Jésus, et Elle s’estimait bien heureuse de pouvoir recueillir chacune de ses paroles.
    S’il ne nous est pas donné de voir, comme Elle, le divin Maître des yeux de notre corps, la foi nous le montre vivant et habitant au milieu de nous ; car, ainsi qu’Il l’a dit à ses apôtres, Il ne nous a point laissés orphelins, en remontant dans les cieux, mais il est resté parmi les hommes en se cachant sous les voiles eucharistiques. Il réside non seulement dans les magnifiques cathédrales du monde catholique, mais jusque dans les plus pauvres églises de nos villages. Le tabernacle est l’humble demeure qu’Il a choisie ici-bas. Jour et nuit il est prêt à entendre, à exaucer nos prières, et nous pensons à peine venir L’y adorer et à Lui exposer nos demandes et nos besoins. Nous trouverions auprès de Jésus si bon et si puissant la force de supporter les épreuves de la vie, le courage de triompher de nos passions et des tentations journalières.
    Allons donc souvent au pied de l’autel. Notre Maître est le meilleur et le plus tendre des amis ; Il veut que nous Lui parlions avec une confiance toute filiale. Jamais Il ne repousse ses enfants, même lorsqu’ils sont coupables, ne demandant alors qu’une chose : qu’ils se convertissent et reviennent à Lui.

    Exemple. – Le Saint curé d’Ars aimait à raconter l’édification que lui avait fait éprouver un bon paysan qui, laissant à la porte de l’église ses instruments de travail, le soir, au retour des champs, passait de longues heures en présence du Tabernacle.
    - Que dites-vous dont à Notre-Seigneur tout ce temps ? lui demandait-il un jour.
    - Je ne lui dis rien, répondit le paysan : je le vois, et Il me voit !
    Brève et sublime réponse, encore plus touchante dans le langage de ce simple chrétien : « Je l’avise, et il m’avise ! »
    Il y avait, ajoute M. l’Abbé Vianney, dans le regard qui allait et venait du cœur du serviteur au Cœur du Maître, un échange d’ineffables sentiments. Voir Dieu et en être vu, c’est déjà l’éternité, c’est la couronne, c’est la patrie !...

    Prière de Saint Bonaventure. – Ô Marie, Vierge d’une douceur inaltérable, plus douce que le miel et le rayon le plus suave, colombe très pure, jamais le fiel le plus léger ne reposa en votre Cœur. Mère de bénignité, repoussez loin de nous, nous vous en supplions, tout ce qui peut imprimer une tache à notre conscience.

    Résolution. – J’aurai recours à Dieu dans les difficultés que je rencontrerai.
    Marie, Mère aimable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 22ème jour

    Vingt-deuxième jour : Reconnaissance envers Dieu

    Les jours tristes et pénibles sont sans contredit les plus nombreux dans la vie de l’homme ; cependant Dieu lui ménage quelques consolations et quelques joies au milieu de ses peines. Demandons-nous si nous avons pour les biens qu’Il nous donne, une reconnaissance suffisante. Nous allons à Lui avec ferveur lorsque nous sommes malheureux, lorsque la mort menace quelqu’un de ceux que nous aimons ; mais s’Il exauce notre prière, l’action de grâces s’élève-t-elle aussitôt de notre cœur ? En un mot, sommes-nous reconnaissants ?
    La Très Sainte Vierge est ici encore notre modèle ; et l’Ecriture sainte nous a conservé le sublime cantique du Magnificat que nous tous, qui sommes ses enfants, nous devons aimer à répéter après Elle. Oh ! oui, que notre âme glorifie le Seigneur, parce que sa miséricorde a été grande envers nous. Que l’expression de notre gratitude soit comme l’élan d’un cœur qui s’élève au-dessus des choses passagères, ne les regardant qu’avec les yeux de la foi.

    Exemple. – On raconte des Japonais que, quand on leur annonçait l’Evangile, qu’on les instruisait des grandeurs, des beautés, des amabilités infinies de Dieu, quand surtout on leur apprenait les grands mystères de la religion, tout ce que Dieu a fait pour les hommes : un Dieu naissant, un Dieu souffrant, un Dieu mourant pour les sauver : « Oh ! qu’il est grand ! s’écriaient-ils dans leurs doux transports, qu’il est bon et aimable le Dieu des chrétiens ! » Quand ensuite on leur ajoutait qu’il y avait un commandement exprès d’aimer Dieu, et des menaces si on ne l’aime pas, ils étaient surpris et ne pouvaient revenir de leur étonnement. « Hé quoi ! disaient-ils, quoi ! à des hommes raisonnables, un précepte d’aimer Dieu qui nous a tant aimés et à qui nous devons tout ? Et n’est-ce pas le plus grand des bonheurs de l’aimer, et le plus grand des malheurs de ne l’aimer pas ? » Mais quand ils venaient à apprendre qu’il y avait des chrétiens qui, non seulement n’aimaient pas Dieu, mais qui l’offensaient, qui l’outrageaient : « Ô peuple injuste, ô cœurs ingrats, barbares ! s’écriaient-ils avec indignation : est-il donc possible que des chrétiens soient capables de ces horreurs ? et dans quelle terre maudite habitent ces hommes sans cœur et sans sentiments ? »
    Nous ne méritons que trop ces justes reproches : et un jour, ces peuples éloignés de nous, ces nations étrangères, appelés en témoignage contre nous, nous accuseront, nous condamnerons devant Dieu.

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Faites, ô Reine du Ciel, que j’aie toujours dans mon âme la crainte et l’amour de votre doux Fils, et que je Lui rende sans cesse de ferventes actions de grâces pour les grands bienfaits qui m’ont été accordés, non pour mes mérites, mais à cause de sa bonté infinie. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Chaque soir, je remercierai Dieu des bienfaits de la journée ; s’il m’a envoyé quelque peine, je l’accepterai avec résignation.
    Marie, Miroir de justice, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 21ème jour

    Vingt et unième jour : De l’expiation

    Le Sacrement de Pénitence efface nos péchés ; mais il ne nous remet pas entièrement la peine que nous avons encourue en les commettant. La pénitence que le prêtre nous impose n’acquitte qu’une faible partie de notre dette envers la justice divine. Il faut que nous expiions nos iniquités. Notre vie n’est qu’une succession de peines de tous genres. Tantôt la souffrance physique nous étreint et nous brise ; tantôt la douleur nous frappe dans ce que nous avons de plus cher. Toute notre existence ressemble à une pénible et dangereuse traversée sur une mer orageuse. Nous avons encore, en outre de ces grandes douleurs, à supporter avec patience les peines et les fatigues quotidiennes, ce travail qui parfois nous pèse et nous coûte, ces ennuis, ces contrariétés, ces déceptions que nous ne pouvons éviter. Pour l’âme qui ne sait pas s’élever vers Dieu, tout cela est perdu, elle n’en recueille aucun fruit et n’en souffre pas moins. Ne soyons pas assez insensés pour agir ainsi. Considérons la très Sainte Vierge : elle n’avait point péché, et cependant sa vie s’écoule dans l’épreuve et dans la souffrance. Toujours elle se montre douce et résignée, acceptant la volonté de Dieu sans murmure. A l’exemple de notre Mère du Ciel, servons-nous de ce qui est pénible à la nature pour acquérir un bonheur qui nous fera bientôt oublier nos peines et qui durera éternellement.

    Exemple. – Saint Marguerite, reine d’Ecosse, était encore tout enfant lorsque sa sœur aînée lui expliqua que le crucifix était l’image de Jésus mort pour les hommes au milieu des supplices de la croix. L’enfant, touchée par ces paroles, s’écria avec un saint transport : « Mon aimable Sauveur, dès ce moment, je veux vous appartenir tout entière ». Et, en effet, la méditation des souffrances de Jésus fut désormais l’unique occupation de son cœur, la nourriture et le soutien de sa piété qui alla toujours en augmentant ; c’est auprès de Jésus crucifié qu’elle puisa cette douceur et cette patience qui lui gagnèrent le cœur du roi Malcolm son époux. Naturellement irascible et colère, il devint un prince affable et vertueux, grâce à l’heureuse influence que Marguerite exerça sur lui.
    La sainte Reine d’Ecosse consacra sa vie entière à des œuvres de miséricorde. Elle était sur le point de rendre son âme à Dieu lorsqu’on lui apporta la nouvelle de la mort du roi tué à la guerre ; elle baisa alors son crucifix qu’elle tenait entre les mains ; et, acceptant cette cruelle épreuve avec une admirable résignation, elle l’offrir au Seigneur pour l’expiation de ses fautes, puis elle s’endormit dans le Seigneur avec le calme et la paix que donne la conformité à la volonté de Dieu.

    Prière de Saint Bonaventure. – Ô ma Souveraine ! qui avez reçu de si cruelles blessures sur le Calvaire, blessez nos cœurs, renouvelez en nous votre douloureuse passion et celle de votre divin Fils, unissez nos cœurs à votre Cœur blessé, afin qu’ils participent aux mêmes blessures. Ainsi soit-il.

    Résolution. – J’offrirai au bon Dieu les souffrances et les ennuis de chaque jour en expiation de mes fautes.
    Marie, Salut des infirmes, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 20ème jour

    Vingtième jour : De la confession

    Lorsqu’on a eu le malheur d’offenser Dieu, on n’est point condamné sans retour. Tant que nous avons un souffle de vie, il nous est possible d’obtenir notre pardon par l’humble aveu de nos fautes, un regret sincère de les avoir commises et la ferme résolution de n’y plus retomber ; car, s’il y a au seuil de l’autre vie le redoutable tribunal où siège la justice même, nous en avons un autre ici-bas présidé par la miséricorde ; et Marie, Refuge des pécheurs, semble conduire elle-même ses enfants coupables jusqu’aux pieds du prêtre qui a reçu du Divin Maître le pouvoir de nous absoudre de nos fautes.
    La confession est, en effet, un véritable jugement. Nous venons nous accuser nous-mêmes au Ministre du Seigneur ; si nos dispositions sont suffisantes, de la part de Dieu il nous a absous, et, par les mérites du Sang précieux de son Sauveur, notre âme retrouve la pureté qu’elle avait perdue. Pourquoi donc tous les hommes ne comprennent-ils point la grâce immense qui nous est accordée par le Sacrement de pénitence ? D’où peuvent venir la répulsion et la crainte que tant de pécheurs éprouvent lorsqu’il leur serait très avantageux de s’en approcher, sinon des efforts du démon, cet ennemi de tout bien qui veut empêcher l’âme coupable de lui échapper ? Et cependant quelle paix, quel calme se répandent en elle après une bonne confession !

    Exemple. – Ecoutons un officier de l’armée de Louis XV qui, touché par la grâce en entendant le célèbre Père Bridaine prêcher pendant une mission, résolut de se convertir ; il se confessa dans les sentiments de la plus sincère pénitence. Il lui semblait, en sortant du confessionnal, qu’on avait ôté de dessus son cœur un poids insupportable et il pleurait de joie. « Je n’ai goûté de ma vie, disait-il, de plaisir aussi pur, aussi doux que celui que j’éprouve depuis que je suis rentré en grâce de mon Dieu. Je ne crois pas, en vérité, que notre roi puisse être plus heureux que moi ; non, dans tout l’éclat qui environne son trône, au sein de tous les plaisirs qui l’assiègent, il n’est ni si content, ni si joyeux que je le suis depuis que j’ai déposé l’horrible fardeau de mes péchés. Je ne changerai pas mon sort pour tous les plaisirs, tout le faste, toutes les richesses des monarques du monde. »

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Ô ma Mère, Vous, l’Avocate des pécheurs, venez à mon secours, défendez-moi contre les malins esprits, et comme la glorieuse passion de votre Fils béni et votre propre intercession m’en donnent l’espoir, obtenez-moi de Lui le pardon de mes péchés et la grâce de mourir dans votre amour et celui de Jésus ; conduisez-moi aussi dans la voie du salut et du bonheur éternel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je me confesserai la veille des principales fêtes de l’Eglise et je m’y préparerai avec grand soin.
    Vierge clémente, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 19ème jour

    Dix-neuvième jour : Du péché


    Marie a été pure et Immaculée dans sa conception, et la robe blanche de son innocence n’a jamais été souillée par la plus petite faute. Hélas ! il n’en est pas de même pour nous ; et cependant nous savons que le péché est le plus grand malheur que l’homme doive redouter, puisqu’il le sépare de Dieu et donne la mort à son âme. Nous offensons le Seigneur, nous transgressons sa loi et nous ne pensons pas au tort immense que nous nous faisons ainsi à nous-mêmes. Cependant, la foi nous enseigne qu’aussitôt après notre mort nous serons jugés par Dieu. Notre conduite sera mise en regard de la loi divine, des obligations imposées à notre état. Nos pensées, nos paroles, nos actions seront pesées rigoureusement, et notre bonheur ou notre malheur dépendra pour l’éternité de la sentence qui sera prononcée. Aucune puissance humaine ni céleste ne pourra la changer. Cette pensée fait frémir ; qu’elle ne soit donc pas stérile pour nous ; il est temps encore de nous rendre notre juge favorable ; fuyons, détestons le péché ; et, comme les saints, préférons-lui tous les maux ; car la souffrance passe, mais les suites de l’iniquité demeurent éternellement. Blanche de Castille, qui aimait tendrement son enfant, lui disait souvent : « mon fils, je serais moins affligée de vous voir mourir que de vous voir tomber dans un seul péché mortel ! », lui faisant ainsi comprendre que la vie de l’âme est infiniment supérieure à celle du corps.

    Exemple. – L’empereur de Constantinople, hérétique, étant un jour violemment irrité contre Saint Jean Chrysostome qui lui reprochait ses fautes, dit en présence de ses courtisans : - Je voudrais bien me venger de cet évêque. Quatre ou cinq d’entre eux donnèrent leur avis. Le premier dit : Envoyez-le si loin en exil, que vous ne le voyiez jamais. Le second : Confisquez tous ses biens. Le troisième : Jetez-le dans une prison chargé de fers. Le quatrième : N’êtes-vous pas le maître ? Faites-le périr et délivrez-vous-en par la mort. Un cinquième, plus intelligent : Vous vous trompez tous, dit-il ; ce n’est point là le moyen de s’en venger et de le punir. Si vous l’envoyez en exil, la terre entière est sa patrie ; si vous confisquez tous ses biens, vous les enlevez aux pauvres et non à lui ; si vous le mettez dans un cachot, il baisera ses fers et s’estimera heureux ; si vous le condamnez à mort, vous lui ouvrez le ciel. Prince, voulez-vous vous venger ? Forcez-le à commettre un péché. Je le connais, cet homme ne craint que le péché en ce monde.
    Puisse-t-on toujours dire de nous que nous ne craignons que le péché.

    Prière de Saint Liguori. – Ô Vierge affligée ! ô âme grande en vertu comme en douleur ! ô ma Mère ! ayez pitié de moi, qui n’ai pas aimé Dieu et qui l’ai tant offensé ! Ô Marie ! Vous consolez tout le monde ; veuillez donc aussi être ma consolation. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je veillerai attentivement sur moi-même afin d’éviter d’offenser Dieu.
    Marie, Mère sans tache, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.
  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 18ème jour

    Dix-huitième jour : La Providence ne nous abandonne jamais

    Ce n’est pas assez d’accepter la position sociale dans laquelle il a plu au Seigneur de nous placer ; il faut encore éviter de nous abandonner au découragement lorsque la souffrance et l’épreuve viennent nous assaillir. Dieu est notre Créateur et notre Père ; non seulement Il nous a tirés du néant par sa puissance, mais encore il veille sur nous pendant les jours de notre exil ici-bas. Pourquoi donc nous laisser aller au trouble et à l’inquiétude ? N’avons-nous pas déjà eu bien des preuves de la bonté du Seigneur et pouvons-nous douter de son amour ? Nous ne connaissons pas l’avenir, et qui sait si les choses dont nous souhaitons la réalisation avec ardeur ne seraient pas pour nous un malheur véritable ? Laissons donc agir le bon Dieu, et abandonnons-nous complètement entre ses mains.
    Voyons quelle a été la conduite de la Très Sainte Vierge dans les moments d’épreuve par lesquels il a plu au Seigneur de la faire passer. Elle voit son Fils bien-aimé menacé par le roi Hérode ; et, pleine de confiance en la bonté divine, Elle prend avec calme le chemin de l’Egypte. Elle le perd dans le Temple, mais sans se décourager, Elle prie le Seigneur qui lui rend son Enfant.
    Ainsi devons-nous agir, recourant à Dieu par la prière et ne nous laissant jamais aller au désespoir. « Mettez votre confiance dans le Seigneur, dit Saint Augustin, et abandonnez-vous entièrement à la Providence, elle ne cesse de vous protéger. »

    Exemple. – Saint Vincent de Paul montrait, par la douceur de ses paroles et la sévérité de son visage, qu’il était toujours préparé aux divers accidents de la vie. Il ne perdait pas de vue sa grande maxime : « Rien n’arrive dans le monde que par l’ordre de la divine Providence. » Il s’était jeté dans ses bras et s’y abandonnait entièrement. Un évêque, vivement frappé d’admiration de ce que rien n’était jamais capable de le troubler, disait : « monsieur Vincent est toujours Monsieur Vincent. »
    Le Saint, apprenant qu’on voulait susciter des procès pour s’emparer des biens de plusieurs de ses maisons, avait coutume de répondre à ceux qui lui parlaient des moyens qu’on prenait pour réussir : « Il ne m’arrivera rien que ce qu’il plaira au Seigneur : il est le Maître de tous nos biens ; qu’Il en dispose comme Il lui plaira. »

    Prière de Saint Pierre Damien. – Ô Sainte Vierge, ô Mère dévouée ! Le Dieu tout-puissant Vous a faite la dépositaire de sa puissance et de ses grâces ; versez-en sur nous l’abondance ; tout Vous est possible, dès que Vous intercédez pour nous. Plus Vous êtes puissante, plus Vous êtes miséricordieuse. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’abandonnerai à la volonté de Dieu, et je me reposerai sur Lui du soin de l’avenir.
    Marie, Vierge clémente, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 17ème jour

    Dix-septième jour : De l’acceptation de la volonté de Dieu

    L’homme ici-bas est rarement content de la position qu’il occupe. S’il est pauvre, il voudrait être riche ; s’il a en partage les biens de la terre, il souhaite d’en posséder davantage encore. Toute son existence s’épuise en vains désirs ; il oublie qu’il n’est point créé pour acquérir des trésors passagers et pour en jouir, mais pour mériter par ses travaux, par ses luttes et ses victoires sur lui-même, des richesses éternelles qui ne craindront ni la rouille ni les vers.
    Considérons Marie, notre Mère du Ciel. Fille des rois et appelée à être un jour la Reine des Anges et des hommes, Elle ne recherche pas les satisfactions et les jouissances ; Elle est pauvre, sa vie s’écoule dans le travail et dans la privation, et jamais Elle ne se plaint de la part qui lui est faite. Son âme est trop grande, son cœur trop noble pour souhaiter et désirer des biens qui ne sont que cendre et poussière. Elle élève ses regards plus haut, et n’a sur les lèvres que des paroles d’actions de grâces pour les dons spirituels qu’Elle a reçus de Dieu ! Imitons-la, et sachons nous trouver heureux dans la situation où la divine Providence nous a placés.

    Exemple. – Saint François de Sales, ayant à consoler une grande douleur, disait : « Il ne faut pas seulement agréer que Dieu nous frappe, mais acquiescer que ce soit sur l’endroit qui lui plaît. En pertes temporelles, que Dieu touche et pince où Il voudra, et sur telle corde de notre luth qu’Il choisira, jamais Il ne fera qu’une bonne harmonie. Seigneur Jésus, sans réserve, sans si, sans mais, sans exception, sans limitation, votre volonté soit faite sur père, sur mère, sur fille en tout et partout. Je ne dis pas qu’il ne faille souhaiter et prier pour leur conservation ; mais il ne faut pas dire à Dieu : Laissez ceci et prenez cela. »

    Prière du Bienheureux Louis de Grenade. – Ô Reine de miséricorde, ma douceur et ma vie, j’élève mes cris vers Vous, pauvre exilé dans cette vallée de larmes ; secourez-moi dans mes traverses, défendez-moi dans mes périls, conduisez-moi en présence de Jésus-Christ, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je verrai la volonté de Dieu dans les divers événements de la vie, et j’accepterai sans murmure la position où il m’a placé.
    Marie, Consolatrice des affligés, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 16ème jour

    Seizième jour : Rapports avec le prochain

    Marie fut pleine de bienveillance pour tous. Ses oreilles, nous dit l’un de ses historiens, étaient sans cesse ouvertes pour ouïr le bien ; mais sa bouche était fermée, sinon quand il s’agissait des louanges de Dieu et de l’utilité du prochain.
    N’est-ce point là une condamnation éclatante de notre conduite, lorsque nous révélons sans nécessité les fautes ou les défauts du prochain, ou que nous l’accusons de celles qu’il n’a pas commises. Si une âme droite et vraie recule épouvantée devant la calomnie, il n’en est pas ainsi malheureusement de la médisance.. Nous nous dominons si peu nous-mêmes, que nous nous laissons entraîner très facilement à parler légèrement d’autrui. Si nous avons été contrariés dans nos desseins ou froissés dans notre amour-propre par quelqu’un, nous nous en vengeons aussitôt par des paroles piquantes à son endroit. Nous ne voudrions pas lui dérober une pièce de monnaie, et sans scrupule, nous travaillons à lui enlever ce à quoi il tient bien plus qu’à l’argent ou à l’or : l’estime de ses semblables.

    Exemple. – Au fond du désert de la Thébaïde, un jeune anachorète tomba malade. Malgré ses souffrances, une douce sérénité brillait sur son visage.
    - Mon frère, vous paraissez bien heureux, lui dit son supérieur.
    - Je le suis en effet, répondit le malade.
    - Me permettrez-vous une réflexion ?
    - Oh ! oui, mon père, parlez !
    - Trop souvent, à la mort, le démon se cache sous la figure d’un ange de lumière et couvre de fleurs le passage à l’éternité ; dites-moi quelle est la raison de ce calme parfait, de cette joie qui brille dans vos yeux, de ce bonheur inexprimable qui vous ravit ? Nous sommes tous dans l’angoisse et nous tremblons !
    - Mon père, j’étais encore bien jeune, lorsque j’ai lu dans l’Evangile ces paroles sacrées : Ne jugez point et vous ne serez pas jugé. Je les ai méditées, je n’ai point jugé ; voilà pourquoi j’espère en la miséricorde de mon Dieu.
    Il expira en prononçant ces paroles.
    Saint Augustin, imitateur des vertus de sa digne mère qui ne souffrait pas qu’on attaquât jamais le prochain devant elle, avait fait écrire en grosses lettres dans la salle où il prenait ses repas, cette sentence : « Si quelqu’un aime à parler mal des absents, qu’il sache que cette table lui est interdite. »
    Un jour, l’un de ses amis commençant à parler des défauts du prochain, il l’en reprit aussitôt en disant : « Effacez cette inscription, ou levez-vous de table ; »

    Prière de Saint Augustin. – Ô Marie, ne refusez pas votre secours aux malheureux ; relevez le courage des faibles et consolez ceux qui sont dans l’affliction ; priez pour nous, afin que tous ceux qui ont recours à vous dans leurs besoins, ressentent les effets de votre protection toute-puissante. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je serai affable dans mes rapports avec le prochain, et je ne parlerai jamais désavantageusement de lui.
    Marie, Refuge des pécheurs, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 15ème jour

    Quinzième jour : De l’aide que nous devons à nos frères

    La Très Sainte Vierge nous apparaît comme un admirable type de bonté et de charité : Elle est le salut des infirmes, la santé des malades, le refuge des pécheurs ; nous mêlons son nom à toutes nos douleurs ; quand nous souffrons, nous allons à Elle, et lorsque nous sommes malheureux, nous cherchons un asile dans sa maternelle protection, car Elle est compatissante et Elle nous aime.
    Puissions-nous l’imiter dans nos rapports avec nos frères ! Le genre humain est une grande famille dont Dieu est le Père, et il ne faut pas que nous quittions ce sujet de l’amour du prochain sans nous demander de quelle manière nous devons lui prouver. Le divin Maître s’est chargé de nous en indiquer le caractère spécial : Vous l’aimerez, dit-il, comme vous-mêmes ; c’est-à-dire que nous devons lui vouloir et lui procurer autant qu’il est en nous, le bien que nous désirons pour notre propre personne. Et cependant, hélas ! l’égoïsme règne sur la terre et nous le trouvons même parmi les chrétiens. On recherche son intérêt, on rapporte tout à soi, sans s’inquiéter des autres. On reste insensible à leurs chagrins, s’ils ne nous touchent point personnellement.
    Dieu a voulu l’inégalité dans les conditions humaines. Il y a parmi nous des riches et des pauvres, tus enfants de Dieu et frères en Notre-Seigneur ; ceux qui possèdent les biens de la terre doivent venir en aide à ceux qui sont dans la misère. L’aumône est un grand devoir que nous oublions trop facilement.
    L’exercice de la charité est toujours facile aux véritables chrétiens. Si vous avez beaucoup, donnez beaucoup ; si vous avez peu, donnez peu ; car c’est le cœur qui fait le prix des choses, ajoute Saint Ambroise. Le Seigneur, en récompensant cette belle vertu de charité, regardera moins à la valeur du don qu’à la pureté d’intention. Qu’en toute chose cette parole de l’Ecriture : « Fais à autrui ce que tu voudrais qui te fût fait », soit la règle de notre conduite envers nos frères.

    Exemple. – Lorsque Saint Louis quitta la Palestine pour revenir en France, il s’embarqua sur un vaisseau qui heurta contre des rochers avec tant de violence qu’il y eut trois toises de la quille emportées. On pressa le monarque de passer sur un autre. Il refusa en disant : « Ceux qui sont ici avec moi aiment leur existence autant que j’aime la mienne ; si je descends, ils descendront aussi, et ne trouveront point de bâtiment pour les recevoir, ils resteront exposés à mille dangers. J’aimerais mieux mettre entre les mains de Dieu ma vie, celle de la reine et de mes enfants, que de causer un tel dommage à tant de braves gens. »

    Prière de Saint Germain. – Ô Marie ! ayez pitié de moi ; vous, la mère de mon Dieu, qui avez tant d’amour pour les hommes, accordez-moi tout ce que je vous demande : vous qui êtes notre défense et notre joie, rendez-moi digne de jouir avec vous de cette félicité dont vous jouissez dans le ciel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne ferai pas à autrui ce que je ne voudrais pas que l’on me fît à moi-même.
    Marie, Secours des chrétiens, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.