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St Ambroise - Page 2

  • 9 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur enseigne comme il convient d'être miséricordieux et généreux envers les pauvres, sans s'arrêter à la pensée de sa pauvreté ; car la générosité ne se calcule pas d'après l'abondance du patrimoine, mais d'après la disposition à donner. C'est pourquoi la parole du Seigneur fait préférer à tous cette veuve dont il est dit : "Cette veuve a donné plus que tous". Au sens moral, le Seigneur apprend à tout le monde qu'il ne faut pas se laisser détourner de faire le bien par la honte de la pauvreté, et que les riches n'ont pas à se glorifier parce qu'ils semblent donner plus que les pauvres. Une petite pièce prise sur peu de bien l'emporte sur un trésor tiré de l'abondance ; on ne calcule pas ce qui est donné mais ce qui reste. Personne n'a donné davantage que celle qui n'a rien gardé pour elle... »

    Saint Ambroise (v.340-397), Exhortation aux veuves, § 27s (trad. Solesmes, 1980, rev.).

  • 4 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La vigne est notre symbole, parce que le peuple de Dieu, enraciné sur le cep de la vigne éternelle (Jn 15,5), s'élève au-dessus de la terre. Foisonnement d'un sol ingrat, tantôt elle bourgeonne et fleurit, tantôt elle se revêt de verdure, tantôt elle ressemble au joug aimable de la croix, quand elle a grandi et que ses bras étendus forment les sarments d'un vignoble fécond... On a donc raison d'appeler vigne le peuple du Christ, soit parce qu'il marque son front du signe de la croix (Ez 9,4), soit parce qu'on récolte ses fruits à la dernière saison de l'année, soit parce que, comme pour les rangs d'un vignoble, pauvres et riches, humbles et puissants, serviteurs et maîtres, tous dans l'Église sont d'une égalité parfaite...
    Quand on attache la vigne, elle se redresse ; quand on l'émonde, ce n'est pas pour l'amoindrir, mais pour la faire croître. Il en est de même du peuple saint : si on le lie, il se libère ; si on l'humilie, il se redresse ; si on le taille, on lui donne en fait une couronne. Bien mieux : de même que le rejeton, prélevé sur un vieil arbre, est greffé sur une autre racine, de même ce peuple saint..., nourri sur l'arbre de la croix..., se développe. Et l'Esprit Saint, comme répandu dans les sillons d'un terrain, se déverse dans notre corps, lavant tout ce qui est immonde et redressant nos membres pour les diriger vers le ciel.
    Cette vigne, le Vigneron a l'habitude de la sarcler, de l'attacher, de la tailler (Jn 15,2)... Tantôt il brûle de soleil les secrets de notre corps et tantôt il les arrose de pluie. Il aime sarcler son terrain, pour que les ronces ne blessent pas les bourgeons ; il veille à ce que les feuilles ne fassent pas trop d'ombre..., ne privent pas de lumière nos vertus, et n'empêchent pas la maturation de nos fruits. »

    Saint Ambroise (v.340-397), Commentaire sur l'Evangile de Luc, 9, 29-30 (trad. Véricel, L'Evangile commenté rev. ; cf SC 52).

  • 25 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « En envoyant des disciples à sa moisson..., Jésus leur dit : "Voici que je vous envoie, comme des agneaux parmi les loups". Voilà des animaux ennemis, mais le bon pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau ; ces disciples sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la grâce. La sollicitude du bon pasteur fait que les loups ne peuvent rien entreprendre contre les agneaux. Il les envoie donc pour que se réalise cette parole : "Ce jour-là, loups et agneaux paîtront ensemble dans le même pâturage" (Is 65,27)...

    D'ailleurs, les disciples envoyés ont reçu l'ordre de n'avoir pas de bâton à la main. Qu'est ce que le bâton, sinon l'insigne du pouvoir, l'instrument qui venge la douleur ? Donc ce que le Seigneur humble a prescrit, ses disciples l'accomplissent par la pratique de l'humilité. Car il les envoie semer la foi non par la contrainte, mais par l'enseignement ; non pas en déployant la force de leur pouvoir, mais en exaltant la doctrine de l'humilité. Et il a jugé bon de joindre ici l'humilité à la patience, car Pierre témoigne : "Insulté, le Christ ne rendait pas l'insulte ; frappé, il n'a pas rendu les coups" (1P 2,23).

    Cela revient à dire : "Soyez mes imitateurs, laissez tomber le goût de la vengeance, répondez aux coups de l'arrogance non pas en rendant le mauvais procédé, mais par une patience pleine de bonté. Personne ne doit imiter pour son propre compte ce qu'il reprend chez autrui ; la douceur porte des coups plus rudes aux insolents". Le Seigneur a répondu à un tel coup en disant : "A celui qui te frappe sur une joue, tends l'autre" (Mt 5,39). »

    Saint Ambroise (vers 340-397), Traité sur l'Evangile de S. Luc, 7, 44.59 (SC 52).