Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ambroise - Page 2

  • 12 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Et le nom de la Vierge était Marie". Arrêtons-nous un peu à ce nom, qui signifie, dit-on, Etoile de la mer, et qui convient à merveille à la Vierge Mère. Il est tout indiqué de la comparer à un astre : car si l'astre émet un rayon sans en éprouver de tort, la Vierge met au monde son Fils sans la moindre lésion d'elle-même. Ni le rayon ne diminue l'éclat de l'astre, ni le Fils l'intégrité de la Vierge. C'est donc bien elle, "l'étoile glorieuse qui s'est levée de Jacob", dont le rayon éclaire l'univers entier, dont l'éclat brille au ciel et pénètre jusqu'aux enfers, parcourant toute la terre et y réchauffant les âmes plus que les corps, excitant les vertus et brûlant les vices. C'est elle, dis-je, cette étoile étincelante et incomparable, qui se balance au-dessus de notre mer immense et dangereuse, radieuse par ses mérites, nous éclairant le chemin par ses exemples.

    Oh, qui que tu sois, si tu te sens entraîné par le courant du siècle et balloté au milieu des orages et des tempêtes, au lieu de marcher sur la terre solide, ne détourne pas tes regards de cette lumineuse étoile, si tu ne veux pas sombrer dans la tourmente. Si le vent des tentations s'élève, si tu cours droit aux écueils des tribulations, regarde l'étoile, invoque Marie. Si tu es roulé par les flots de l'orgueil, de l'ambition, du dénigrement, de l'envie, regarde l'étoile, appelle Marie. Si la colère, l'avarice, la passion charnelle, bat à coups redoublés la nacelle de ton âme, tourne tes regards vers Marie. Si, déconcerté par l'énormité de tes crimes, confus de tes souillures de conscience, effrayé par l'horreur du jugement, tu te sens glisser dans le gouffre de la tristesse et l'abîme du désespoir, que ta pensée aille vers Marie. Dans les dangers, dans les difficultés, dans les incertitudes, pense à Marie, invoque Marie.

    Que son nom ne soit jamais loin de tes lèvres, ni loin de ton coeur ; et pour obtenir l'appui de sa prière, ne t'écarte pas des exemples de sa vie. En la suivant, on ne s'égare pas ; en la priant, on ne désespère pas ; qui se règle sur elle ne quitte pas le droit chemin. Si elle te tient par la main, tu ne tombes pas ; si elle te protège, tu n'as rien à craindre ; si elle te précède, tu marches sans fatigue, et avec son aide tu parviens au but : ainsi éprouves-tu, par ton expérience personnelle, combien pleine de sens est cette parole : "Et le nom de la Vierge était Marie". »

    Saint Bernard (1091-1153), Sur l'Evangile 'Missus Est', II, 17 ; P.L. t. 183, col.70-71.


    "Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu ! s'écrie saint Bonaventure ; qu'il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles !" – "O nom plein de suavité ! s'écrie le bienheureux Henri Suzo. O Marie ! Qui êtes-Vous donc Vous-même, si Votre nom seul est déjà si aimable et si rempli de charmes ?" – "Votre nom, ô Marie, dit saint Ambroise, est un baume délicieux qui répand l'odeur de la grâce !" – Mais surtout le nom de Marie est un nom de salut. Saint Éphrem l'appelle la Clef du Ciel. "Le nom seul de Marie, dit saint Bernard, met en fuite tous les démons..." Ce n'est là qu'un faible écho de l'apologie du nom de Marie faite par les Saints.

    Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

  • 19 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Il est admirable que Dieu ait fait pleuvoir la manne pour nos pères et qu'ils aient été rassasiés chaque jour du pain du ciel. C'est pourquoi il est dit : "L'homme a mangé le pain des anges" (Ps 77,25). Pourtant ceux qui ont mangé ce pain au désert sont tous morts. Au contraire, cette nourriture que tu reçois, ce pain vivant qui est descendu du ciel, fournit le soutien de la vie éternelle, et quiconque le mange ne mourra jamais. C'est le corps du Christ...
    Cette manne-là était du ciel, celle-ci d’au-dessus du ciel ; celle-là était un don du ciel, celle-ci du Seigneur des cieux ; celle-là était sujette à la corruption si on la gardait jusqu'au lendemain, celle-ci est étrangère à toute corruption : quiconque en goûte avec respect ne peut pas être atteint par la corruption. Pour les Hébreux l'eau a coulé du rocher, pour toi le sang coule du Christ. L'eau les a désaltéré pour un moment, toi le sang te lave à jamais. Les Hébreux ont bu et ont eu soif. Toi, une fois que tu auras bu, tu ne pourras plus avoir soif (Jn 4,14). Cela  était la préfiguration, ceci est la vérité plénière...
    C'était "l'ombre des choses à venir" (Col 2,17). Écoute ce qui s'est manifestée à nos pères : "Ils buvaient, dit-on, du rocher qui les suivait au désert ; or le rocher c'était le Christ" (1Co 10,4)... Toi, tu as connu l’accomplissement, tu as vu la pleine lumière, la vérité préfigurée, le corps du Créateur plutôt que la manne du ciel… Ce que nous mangeons et ce que nous buvons, l’Esprit Saint l’exprime ailleurs : "Goûtez et voyez que le Seigneur est bon. Heureux ceux qui espèrent en lui" (Ps 33,9). »

    Saint Ambroise (v.340-397), Traité sur les Mystères, 48-49, 58 (trad. SC 25 rev.).

  • 15 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur Jésus le proclame lui-même : "Ceci est mon corps". Avant la bénédiction par les paroles célestes, on nomme une autre substance. Après la consécration, c'est son corps que l'on désigne. Lui-même parle de son sang. Avant la consécration, on parle autrement ; après la consécration, on nomme le sang. Et tu dis : "Amen", c'est-à-dire : "C'est vrai". Ce que la bouche prononce, que l'âme le reconnaisse. Ce que la bouche exprime, que le coeur en ait la conviction...
    Aussi l'Eglise, voyant une si grande grâce, exhorte ses enfants, exhorte ses amis à accourir vers les sacrements en leur disant : "Mangez et buvez, mes amis, enivrez-vous, mes frères !" Ce que nous avons à manger et à boire, le Saint-Esprit l'a exprimé ailleurs par la bouche du prophète, en disant : "Goûtez et voyez que le Seigneur est bon. Heureux l'homme qui met en lui sa confiance" (Ps 33(34),9). Le Christ est dans ce sacrement, parce que celui-ci est le corps du Christ. Ce n'est donc pas une nourriture corporelle, mais une nourriture spirituelle. C'est pourquoi saint Paul dit, en parlant de sa préfiguration : "Nos pères ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu une boisson spirituelle" (1Co 10,3) ; Car le corps de Dieu est un corps spirituel, le corps du Christ est le corps de l'Esprit divin, car le Christ est Esprit, comme dit l'Ecriture : "L'Esprit qui est devant nous, c'est le Christ Seigneur." Et nous lisons dans la lettre de Pierre : "Le Christ est mort pour vous" (1P 3,18). Enfin, comme l'a rappelé le prophète, cette nourriture "fortifie notre coeur et cette boisson réjouit le coeur de l'homme" (Ps 104,15). »

    Saint Ambroise (339-397), Traité sur les Mystères, (54.58, trad. SC 25bis).

  • 9 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur enseigne comme il convient d'être miséricordieux et généreux envers les pauvres, sans s'arrêter à la pensée de sa pauvreté ; car la générosité ne se calcule pas d'après l'abondance du patrimoine, mais d'après la disposition à donner. C'est pourquoi la parole du Seigneur fait préférer à tous cette veuve dont il est dit : "Cette veuve a donné plus que tous". Au sens moral, le Seigneur apprend à tout le monde qu'il ne faut pas se laisser détourner de faire le bien par la honte de la pauvreté, et que les riches n'ont pas à se glorifier parce qu'ils semblent donner plus que les pauvres. Une petite pièce prise sur peu de bien l'emporte sur un trésor tiré de l'abondance ; on ne calcule pas ce qui est donné mais ce qui reste. Personne n'a donné davantage que celle qui n'a rien gardé pour elle... »

    Saint Ambroise (v.340-397), Exhortation aux veuves, § 27s (trad. Solesmes, 1980, rev.).

  • 4 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La vigne est notre symbole, parce que le peuple de Dieu, enraciné sur le cep de la vigne éternelle (Jn 15,5), s'élève au-dessus de la terre. Foisonnement d'un sol ingrat, tantôt elle bourgeonne et fleurit, tantôt elle se revêt de verdure, tantôt elle ressemble au joug aimable de la croix, quand elle a grandi et que ses bras étendus forment les sarments d'un vignoble fécond... On a donc raison d'appeler vigne le peuple du Christ, soit parce qu'il marque son front du signe de la croix (Ez 9,4), soit parce qu'on récolte ses fruits à la dernière saison de l'année, soit parce que, comme pour les rangs d'un vignoble, pauvres et riches, humbles et puissants, serviteurs et maîtres, tous dans l'Église sont d'une égalité parfaite...
    Quand on attache la vigne, elle se redresse ; quand on l'émonde, ce n'est pas pour l'amoindrir, mais pour la faire croître. Il en est de même du peuple saint : si on le lie, il se libère ; si on l'humilie, il se redresse ; si on le taille, on lui donne en fait une couronne. Bien mieux : de même que le rejeton, prélevé sur un vieil arbre, est greffé sur une autre racine, de même ce peuple saint..., nourri sur l'arbre de la croix..., se développe. Et l'Esprit Saint, comme répandu dans les sillons d'un terrain, se déverse dans notre corps, lavant tout ce qui est immonde et redressant nos membres pour les diriger vers le ciel.
    Cette vigne, le Vigneron a l'habitude de la sarcler, de l'attacher, de la tailler (Jn 15,2)... Tantôt il brûle de soleil les secrets de notre corps et tantôt il les arrose de pluie. Il aime sarcler son terrain, pour que les ronces ne blessent pas les bourgeons ; il veille à ce que les feuilles ne fassent pas trop d'ombre..., ne privent pas de lumière nos vertus, et n'empêchent pas la maturation de nos fruits. »

    Saint Ambroise (v.340-397), Commentaire sur l'Evangile de Luc, 9, 29-30 (trad. Véricel, L'Evangile commenté rev. ; cf SC 52).

  • 25 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « En envoyant des disciples à sa moisson..., Jésus leur dit : "Voici que je vous envoie, comme des agneaux parmi les loups". Voilà des animaux ennemis, mais le bon pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau ; ces disciples sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la grâce. La sollicitude du bon pasteur fait que les loups ne peuvent rien entreprendre contre les agneaux. Il les envoie donc pour que se réalise cette parole : "Ce jour-là, loups et agneaux paîtront ensemble dans le même pâturage" (Is 65,27)...

    D'ailleurs, les disciples envoyés ont reçu l'ordre de n'avoir pas de bâton à la main. Qu'est ce que le bâton, sinon l'insigne du pouvoir, l'instrument qui venge la douleur ? Donc ce que le Seigneur humble a prescrit, ses disciples l'accomplissent par la pratique de l'humilité. Car il les envoie semer la foi non par la contrainte, mais par l'enseignement ; non pas en déployant la force de leur pouvoir, mais en exaltant la doctrine de l'humilité. Et il a jugé bon de joindre ici l'humilité à la patience, car Pierre témoigne : "Insulté, le Christ ne rendait pas l'insulte ; frappé, il n'a pas rendu les coups" (1P 2,23).

    Cela revient à dire : "Soyez mes imitateurs, laissez tomber le goût de la vengeance, répondez aux coups de l'arrogance non pas en rendant le mauvais procédé, mais par une patience pleine de bonté. Personne ne doit imiter pour son propre compte ce qu'il reprend chez autrui ; la douceur porte des coups plus rudes aux insolents". Le Seigneur a répondu à un tel coup en disant : "A celui qui te frappe sur une joue, tends l'autre" (Mt 5,39). »

    Saint Ambroise (vers 340-397), Traité sur l'Evangile de S. Luc, 7, 44.59 (SC 52).