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apostolique - Page 4

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Visite à la prison de Santa Cruz

    Vendredi 10 juillet 2015 - Bolivie

    09h30 - Visite à la prison de Santa Cruz – Palmasola (15h30 heure française)

    « Benvenido Papa Francisco ! » C’est avec des cris de joie, des chants et des acclamations que le Pape a été accueilli par les détenus de Palmasola, cette prison géante, la plus violente et surpeuplée de Bolivie. 4800 détenus, hommes et femmes, 120 enfants de détenus qui y cohabitent avec leurs parents. Un univers carcéral fait de violences, de corruption, d’injustices, et de déshumanisation. C’est cette réalité que le Pape a tenu à voir, à toucher.

    A lire et/ou écouter : Le compte-rendu de Manuella Affejee sur Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français à venir sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Programme du Vendredi 10 juillet

    Vendredi 10 juillet 2015 - Bolivie et Paraguay

    09h30 Visite à la prison de Santa Cruz – Palmasola (15h30 heure française)
    [Vidéo KTO - Paroles]
    11h00 Rencontre avec les évêques de Bolivie dans l'église paroissiale de La Santa Cruz
    12h45 Cérémonie de congé à l’Aéroport international de Viru Viru
    13h00 Départ en avion pour Asuncion (Paraguay)
    15h00 Arrivée à l’Aéroport international « Silvio Pettirossi » à Asuncion (21h00 heure française)
    Cérémonie de bienvenue
    [Vidéo KTO]
    18h00 Visite de courtoisie au Président de la République au palais de Loopez (00h00 heure française)
    [Vidéo KTO]
    18h45 Rencontre avec les autorités et le corps diplomatique dans le jardin du palais de Lopez (00h45 heure française)
    [Vidéo KTO - Discours]

    Fuseau horaire
    La Paz/Santa Cruz/Asunción : -4h UTC

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - IIe Rencontre mondiale des Mouvements populaires

    Jeudi 9 juillet 2015 - Bolivie

    17h30 - Participation à la IIe Rencontre mondiale des Mouvements populaires au parc des expositions Expo Feria (23h30 heure française)

    Temps fort de l’étape bolivienne, le Pape a conclu jeudi soir la Rencontre mondiale des Mouvements populaires, qui avait commencé mardi à Santa Cruz. Organisée en collaboration avec le Conseil Pontifical Justice et Paix et l’Académie Pontificale des Sciences Sociales, elle a rassemblé pendant trois jours les délégués d’organisations syndicales de paysans, d’indigènes et d’ouvriers, des travailleurs précaires, des représentants de l’économie dite informelle, des migrants. Cinq thèmes étaient au cœur de ce rendez-vous : logement, travail, violence, terre et climat.

    En guise de clôture, c'est un discours très fort que le Pape François a adressé aux participants de cette rencontre. Le Saint-Père a commencé par dresser un constat très sévère et critique du système qui régit la planète actuellement. S'interrogeant à voix haute, le Pape a demandé : « reconnaissons-nous que les choses ne marchent pas bien dans un monde où il y a tant de paysans sans terre, tant de familles sans toit, tant de travailleurs sans droits, tant de personnes blessées dans leur dignité ? Reconnaissons-nous que les choses ne vont bien quand éclatent tant de guerres absurdes et que la violence fratricide s’empare même de nos quartiers ? Reconnaissons-nous que les choses ne vont pas bien quand le sol, l’eau, l’air et tous les êtres de la création sont sous une permanente menace ? » - « Disons-le sans peur : nous avons besoin d’un changement et nous le voulons. (...) On ne peut plus supporter ce système, et la Terre non plus ne le supporte pas ».

    Remplacer l'indifférence par l'espérance

    Le Pape François a déploré cette « dictature subtile », qui « porte atteinte au projet de Jésus », où l'« on est en train de châtier la terre, les peuples et les personnes de façon presque sauvage. Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, se sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait “le fumier du diable” ; l’ambition sans retenue de l’argent qui commande. Le service du bien commun est relégué à l’arrière-plan ». Un système qui ruine la société, détruit l'homme et le rend esclave.

    Pour amorcer un changement « positif, qui nous fasse du bien, rédempteur », le Saint-Père appelle de ses vœux à remplacer « la globalisation de l'exclusion et de l'indifférence », qu'il a tant de fois dénoncée, par « une globalisation de l’espérance, qui naît des peuples et s’accroît parmi les pauvres ». Le Pape sent aujourd'hui une attente, même dans des lieux inattendus au premier abord, comme par exemple au cœur du système : « même dans cette minorité toujours plus réduite qui croit bénéficier de ce système règnent l’insatisfaction et spécialement la tristesse. Beaucoup espèrent un changement qui les libère de cette tristesse individualiste asservissante » a-t-il constaté. Ce changement est possible et atteignable, et « l'avenir de l'humanité n'est pas uniquement entre les mains des grands dirigeants, des grandes puissances et des élites. Il est fondamentalement dans les mains des peuples ».

    Les plus pauvres, moteurs du changement à venir

    Ainsi, le Pape appelle chacun à se mobiliser, et plus spécialement les plus pauvres. « Vous êtes des semeurs de changement, a-t-il lancé aux mouvements populaires. Vous, les plus humbles, les exploités, les pauvres et les exclus, vous pouvez et faites beaucoup. J'ose vous dire que l'avenir de l'humanité est, dans une grande mesure, dans vos mains. Ne vous sous-estimez pas ! » s'est-il exclamé. Pour le Saint-Père, l'un des moteurs du changement réside dans l'émotion car elle apporte « un supplément de sens que seuls comprennent les peuples » : « quand nous regardons le visage de ceux qui souffrent, le visage du paysan menacé, du travailleur exclu, de l'indigène opprimé, de la famille sans toit, du migrant persécuté, du jeune en chômage, de l'enfant exploité, de la mère qui a perdu son fils dans une fusillade parce que le quartier a été accaparé par le trafic de stupéfiants, du père qui a perdu sa fille parce qu'elle a été soumise à l'esclavage a-t-il énuméré, quand nous nous rappelons ces "visages et noms", nos entrailles se remuent face à tant de douleur et nous sommes émus car nous avons vu et entendu ».

    Dans cet appel à l'action et la mise en place d'une sorte de « programme social qui reflète ce projet de fraternité et de justice que nous attendons », le Pape n'a pas oublié le rôle de l'Église. Mais attention à ne pas attendre d'elle de recette précise : « ni le Pape ni l'Église n’ont le monopole de l'interprétation de la réalité sociale, ni le monopole de proposition de solutions aux problèmes contemporains, a-t-il tenu à souligner. L’histoire, ce sont les générations successives des peuples en marche à la recherche de leur propre chemin et dans le respect des valeurs que Dieu a mises dans le cœur, qui la construisent ».

    Temps fort du discours, il a également demandé explicitement pardon aux peuples indigènes du continent américain pour le mal commis par l'Église pendant sa mission d'évangélisation. « De nombreux et de graves péchés ont été commis contre les peuples originaires de l'Amérique au nom de Dieu, a-t-il dit, comme ses prédecesseurs. Je demande humblement un pardon, non seulement pour les offenses de l’Église même, mais pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l’on appelle la conquête de l’Amérique ». Il a tout de même tenu à faire mémoire de tous ces prêtres, évêques, sœurs et religieux, « qui se sont opposés à la logique de l'épée avec la force de la croix », prenant la défense des peuples indigènes.

    Économie, unité et développement durable

    Si le Saint-Père affirme qu'il ne détient pas la recette du changement attendu, il a néanmoins donné trois grands principes pour y parvenir. D'abord, « mettre l'économie au service des peuples et dire non à une économie d'exclusion et d'injustice où l'argent règne au lieu de servir (...). Une économie vraiment communautaire, l’on pourrait dire, une économie d'inspiration chrétienne, doit garantir aux peuples dignité. Cela implique les 3 T : terre, travail et toit pour tous », une formulation fréquemment reprise dans les différents discours de cette rencontre des Mouvements populaires. « C'est un devoir moral a répété le Pape. Pour les chrétiens, la charge est encore plus lourde : c'est un commandement. Il s'agit de rendre aux pauvres et aux peuples ce qui leur appartient », afin que tous, nous puissions « vivre bien ».

    La deuxième tâche « est d'unir nos peuples sur le chemin de la paix et de la justice a conseillé le Saint-Père. Les peuples du monde veulent être artisans de leur propre destin. Ils veulent conduire dans la paix leur marche vers la justice. Ils ne veulent pas de tutelles ni d'ingérence où le plus fort subordonne le plus faible. Ils veulent que leur culture, leur langue, leurs processus sociaux et leurs traditions religieuses soient respectés ». Dénonçant « le nouveau colonialisme » qui peut prendre des visages différents comme « quelques traités dénommés "de libre commerce" et l'imposition de mesures d’"austérité" qui serrent toujours la ceinture des travailleurs et des pauvres », le Pape François s'est aussi insurgé contre « le colonialisme idéologique » qui dérive de la concentration des moyens de communication « qui essaie d'imposer des directives aliénantes de consommation et une certaine uniformité culturelle ». Toutes ces nouvelles formes de colonialisme sont dangereuses car elles génèrent de l'injustice « et l’injustice génère la violence qu’aucun recours policier, militaire ni aucun service d'intelligence ne peut arrêter ».

    Enfin, le Pape François a renouvelé son appel pressant à la défense de la « Mère Terre » : « la maison commune de nous tous est pillée, dévastée, bafouée impunément. La lâcheté dans sa défense est un grave péché » a-t-il dit, renvoyant à la lecture de son encyclique Laudato Si'. Pour conclure, le Pape a demandé aux participants de « dire ensemble de tout cœur : aucune famille sans logement, aucun paysan sans terre, aucun travailleur sans droits, aucun peuple sans souveraineté, aucune personne sans dignité, aucun enfant sans enfance, aucun jeune sans des possibilités, aucun vieillard sans une vieillesse vénérable. Continuez votre lutte et, s'il vous plaît, prenez grand soin de la Mère la Terre ».

    Les conclusions de cette deuxième rencontre mondiale des mouvements populaires ont été remises au Pape François et à Evo Morales.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français à venir sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Rencontre avec les prêtres et religieux

    Jeudi 9 juillet 2015 - Bolivie

    16h00 - Rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes à l'école Don Bosco (22h00 heure française)

    Comme il l'avait fait un jour plus tôt en Équateur, le Pape François a rencontré lors de son étape bolivienne les membres du clergé, religieuses, religieux, séminaristes et laïcs engagés. Dans le gymnase du Colisée Don Bosco de Santa Cruz, une école gérée par les Salésiens, ils étaient environ 4000 à accueillir le Saint-Père, dans une ambiance très joyeuse et rythmée par de nombreux chants.

    Après avoir écouté plusieurs témoignages, le Saint-Père a invité tous les membres du clergé bolivien à être « des témoins reconnaissants de la miséricorde qui nous transforme ». Dans un discours ponctué par des images très concrètes de la vie d'un religieux et des anecdotes personnelles, le Saint-Père s'est appuyé sur l'épisode de Bartimée dans l'Évangile de Marc. Aveugle et mendiant, Bartimée était au bord du chemin quand Jésus et ses disciples sont passés devant lui. Quand il entendit Jésus, il cria pour se faire entendre. Face à l'attitude de ce marginal, de cet exclu de la société, il y a trois types de réactions, que le Pape a listées : « passer, dire "tais-toi" ou "courage, lève-toi" ».

    Attention aux cœurs blindés et bloqués

    « Passer, c'est l'écho de l'indifférence » a dit le Pape. Cette « spiritualité du zapping », c'est « la tentation de voir la douleur comme quelque chose de naturel, de s'habituer à l'injustice. Nous nous disons : c’est normal, il en a été toujours ainsi. C'est l'écho qui naît dans un cœur blindé, fermé, qui a perdu la capacité d'étonnement et, par conséquent, la possibilité de changement ». Il a appelé chacun à prendre conscience de cette tentation de renier Dieu, comme l'a fait le premier Pape, Pierre. « Je crois que c’est le plus difficile de la spiritualité chrétienne » a reconnu le Souverain Pontife. L'important est de ne pas se couper du peuple de Dieu : « passer sans écouter la douleur de nos gens, sans nous enraciner dans leurs vies, dans leur terre, c’est comme écouter la Parole de Dieu, sans permettre qu’elle prenne racine en nous et soit féconde. Une plante, une histoire sans racines, c’est une vie sèche » a-t-il dit.

    Deuxième attitude possible face à Bartimée : celle qui lui demande de se taire, de ne pas déranger, comme ces prêtres qui reprennent systématiquement et sermonnent constamment, ces « Papes du doigt qui punit ». Cette réaction de « ronchons », c'est « le drame de la conscience isolée » pour le Saint-Père, « ils écoutent mais n'entendent pas, ils voient mais ne regardent pas. La nécessité de se différencier leur a bloqué le cœur. (...) Ils ont fait de l'identité une question de supériorité » et pensent que la religion est une croyance pour « autorisés ».

    La compassion, ce n'est pas du zapping

    Plutôt que de passer indifféremment ou de réprimander, le Pape François conseille donc de s'arrêter devant le cri de Bartimée, comme Jésus l'a fait. « Loin de lui ordonner de se taire, il lui demande : "que puis-je faire pour toi ?" Il n'a pas besoin de se différencier, de se séparer, il ne le classe pas pour voir s'il est autorisé ou non à parler. Il lui pose seulement une question, l’identifie en voulant faire partie de la vie de cet homme (...) Ainsi il lui restitue peu à la peu la dignité qu'il avait perdue, il l'inclut. Il n’existe pas de compassion qui ne s'arrête pas, n’écoute pas et ne se solidarise pas avec l'autre a affirmé le Pape. La compassion n'est pas du zapping, ce n'est pas d'étouffer la douleur, au contraire, c'est la logique même de l'amour. (...) C'est la logique qui naît du fait de ne pas avoir peur de s'approcher de la douleur de nos gens » a-t-il insisté. Comme Jésus qui a appelé chacun des présents à aller vers leur propre vocation, le Saint-Père a rappelé que tous sont « témoins de l'amour purificateur et miséricordieux de Jésus ». Et pour s'en souvenir, comme il l'avait demandé aux religieux équatoriens, il a conseillé à chacun de demander à Dieu « la grâce de la mémoire » pour ne pas oublier ses racines, ni renier sa langue natale, ses origines.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français à venir sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Messe à Santa Cruz

    Jeudi 9 juillet 2015 - Bolivie

    10h00 - Messe place du Christ Rédempteur de Santa Cruz (16h00 heure française)


    Des dizaines de milliers de Boliviens avaient bravé le froid pour assister ce jeudi matin, sur la Place du Christ-Rédempteur, à Santa Cruz, à la Messe d’ouverture du Ve Congrès Eucharistique National. La célébration a été présidée par le Pape François, arrivé moins de 24 heures plus tôt dans le pays. Une Messe multilingue : on y a prié et chanté en espagnol, certes, mais également en guarani, quechua et aymara, les trois principales langues indigènes d’Amérique du Sud. Dans son homélie, le Saint-Père a appelé le peuple bolivien à prendre soin de sa mémoire, à aller à contre-courant d’une logique de rejet, pour promouvoir une culture de communion et d’inclusion.

    A lire : le compte-rendu de Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français à venir sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral de l'homélie en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Programme du jeudi 9 juillet

    Jeudi 9 juillet 2015 - Bolivie

    10h00 Messe place du Christ Rédempteur de Santa Cruz (16h00 heure française)
    [Homélie]
    16h00 Rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes à l'école Don Bosco (22h00 heure française)
    [Discours]
    17h30 Participation à la IIe Rencontre mondiale des Mouvements populaires au parc des expositions Expo Feria (23h30 heure française)
    [Discours]

    Fuseau horaire
    La Paz/Santa Cruz/Asunción : -4h UTC

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Rencontre avec les Autorités civiles

    Mercredi 8 juillet 2015 - Bolivie

    19h00 - Rencontre avec les Autorités civiles en la Cathédrale de La Paz (01h00 heure française)

    Devant les autorités civiles boliviennes, juste après son arrivée à la Paz dans la soirée de mercredi, le Pape François a appelé à œuvrer en faveur du « bien commun », à ne pas confondre, a t-il souligné, avec le « bien être » qui « fait référence seulement à l’abondance matérielle, tend à être égoïste, à défendre les intérêts de parties, à ne pas penser aux autres, et à se laisser porter par la tentation du consumérisme. (…) Il engendre le mal de la corruption ». « Le bien commun, au contraire », a insisté le Saint-Père, « est supérieur à la somme des intérêts particuliers (…) et il comprend tout ce qui donne cohésion à un peuple : objectifs communs, valeurs partagées, idéaux qui aident à élever le regard au-delà d’horizons individuels ».

    Le Pape François a exhorté les nations à ne pas « se replier » sur elles-mêmes, et alors que certaines tensions ternissent actuellement les relations entre la Bolivie et le Chili, le Saint-Père a rappelé que « le développement de la diplomatie avec les pays voisins, dans le but d’éviter des conflits entre des peuples frères et de contribuer à un dialogue franc et ouvert sur les problèmes est aujourd’hui indispensable ». « Je suis en train de penser à la mer », a-t-il déclaré, en sortant de son texte. « Le dialogue est indispensable ». « Il faut construire des ponts plutôt qu’ériger des murs. Tous les thèmes, aussi épineux soient-ils, ont des solutions communes, raisonnables, équitables et durables ».

    Dans ce discours, le Saint-Père a insisté sur le défi de l’unité de la « solidarité et de la responsabilité entre les personnes », de l’« unité et du développement de la société » et de l'« intégration ». « Dans cette terre où l’exploitation, l’avidité, les multiples égoïsmes et les perspectives sectaires ont jeté des pans d’obscurité sur son histoire, aujourd’hui, ce peut être le temps de l’intégration. Aujourd’hui, la Bolivie peut créer de nouvelles synthèses culturelles ». Et l’Eglise a là un rôle important à jouer. Les chrétiens sont ainsi « appelés à être levain au milieu du peuple », à apporter « leur propre message à la société ». « La lumière de l’Évangile du Christ n’est pas la propriété de l’Église ; celle-ci en est plutôt la servante, afin que cette lumière atteigne les confins du monde ». Le Saint-Père a donc appelé à « reconnaître le rôle spécifique des religions dans le développement de la culture et les bienfaits qu’elles peuvent apporter à la société ».

    Lors de cette intervention, le Pape François a aussi évoqué la nécessité de poser « les bases d’une écologie intégrale, qui comprenne clairement toutes les dimensions humaines dans la résolution des graves problèmes socio-environnementaux de nos jours ». Pour cela, « puisque tout est lié, nous avons besoin l’un de l’autre ». « Si la politique se laisse dominer par la spéculation financière ou si l’économie s’aligne seulement sur le paradigme technocratique et utilitariste de la production maximale, on ne pourra même pas comprendre, et encore moins résoudre les grands problèmes qui affligent l’humanité ».S

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français à venir sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Visite de courtoisie au Président de l'État

    Mercredi 8 juillet 2015 - Bolivie

    18h00 - Visite de courtoisie au Président de l'État plurinational de Bolivie au Palais du gouvernement (00h00 heure française)

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Arrivée à l’Aéroport de La Paz

    Mercredi 8 juillet 2015 - Bolivie

    16h15 - Arrivée à l’Aéroport international d'El Alto à La Paz (22h15 heure française)

    Le Pape François est arrivé ce mercredi à La Paz, en Bolivie, où il restera seulement une demi-journée. Ensuite il s’envolera pour Santa Cruz, dans le bassin de l'Amazonie.

    Après avoir été accueilli par le Président bolivien Evo Morales, le Pape a écouté les hymnes et reçu les honneurs militaires sur le tarmac de l’aéroport El Alto, situé à plus de 4000 mètres d’altitude, ce qui en fait l’aéroport le plus haut du monde.

    « Bienvenue, frère Pape François, le Pape des pauvres », c'est ainsi que le Président Evo Morales s'est adressé au Pape argentin, devant des dizaines de milliers de personnes qui avaient bravé le froid hivernal. Avec des accents très politiques, le Président d'origine aymara a souligné que le christianisme et la révolution sociale se rejoignent sur de nombreux objectifs : unité, sacrifice, amour du prochain, condamnation de l’égoïsme, volonté de combattre les abus et les humiliations de l’être humain. « À de nombreuses reprises dans l’Histoire, l’Eglise a été utilisée pour la domination, la subversion et l’oppression. Aujourd’hui, le peuple bolivien te reçoit avec joie et espérance, et te souhaite la bienvenue comme plus haut représentant de l’Eglise catholique, qui vient en Bolivie pour soutenir la libération de notre peuple » a lancé Evo Morales au Pape, n'ayant pas oublié au passage de rappeler que la Bolivie est un pays qui « a été amputé de son accès à la mer », une revendication politique récurrente et source de tensions avec les pays voisins.

    Beauté et unité dans la diversité

    Le Pape François a ensuite pris la parole, se réjouissant de se « trouver dans ce pays d’une beauté singulière, béni par Dieu dans ses diverses régions : le haut-plateau, les vallées, les terres amazoniennes, les déserts, les lacs incomparables (…), dans cette patrie qui se définit comme pacifique, qui promeut la culture de la paix et le droit à la paix ». Pour le Pape, la Bolivie est « une terre bénie dans ses habitants, avec sa réalité culturelle et ethnique bigarrée, qui constitue une grande richesse et un appel permanent au respect mutuel et au dialogue : peuples autochtones millénaires et peuples autochtones contemporains (…) pour donner beauté et unité dans la diversité ».

    Rappelant l'importance de prendre soin des plus jeunes (le futur d'une société) et des personnes âgées (la mémoire), il a souhaité « encourager la vocation des disciples du Christ à communiquer la joie de l’Évangile, à être sel de la terre et lumière du monde », sans pour autant oublier « l'option préférentielle » de l'Eglise pour les exclus. « On ne peut pas croire en Dieu Père sans voir un frère en toute personne, et on ne peut pas suivre Jésus sans donner sa vie pour ceux pour qui il est mort sur la croix » a ajouté le Saint-Père. Enfin, le Pape a répété son souhait de voir se développer « une attention spéciale à la famille de la part des responsables du bien commun, parce qu’elle est la cellule fondamentale de la société », d'autant plus dans « une époque où si souvent on tend à oublier ou à confondre les valeurs fondamentales » a-t-il déploré.

    En terminant son discours, le Pape a lancé « Jallalla Bolivia ! », un mot en langue aymara qui signifie la célébration de quelque chose de joyeux, une expression importante pour les indigènes du pays et à laquelle la foule a répondu en chœur. En Bolivie, il existe 36 langues autochtones en plus du castillan (espagnol).

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français à venir sur le site internet du Vatican.

    Hommage au Père Luis Espinal

    Après cette cérémonie d’accueil à l’aéroport, le Pape François est parti en papamobile, vêtu d'un poncho blanc, pour rendre une visite de courtoisie au Palais présidentiel dans le centre de La Paz. Sur le chemin, il s’est arrêté pour bénir le lieu de l’assassinat du Père Luis Espinal. Le corps de ce prêtre jésuite espagnol avait été retrouvé au bord d’une route le 22 mars 1980, au lendemain de son arrestation par des miliciens paramilitaires de la dictature de Luis Garcia Meza. Le décès du missionnaire espagnol, également poète, journaliste et cinéaste à ses heures, a provoqué un vrai choc dans la société bolivienne, tant l’apport du Père Espinal dans la lutte pour les droits de l’homme et pour la démocratie, notamment à travers le cinéma, était reconnu en Bolivie.

    Paroles du Pape François sur le lieu de l'assassinat du P. Luis Espinal :

    Texte intégral traduit en français à venir sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Rencontre avec le clergé et les religieux

    Mercredi 8 juillet 2015 - Équateur

    10h30 - Rencontre avec le clergé, les religieux, les religieuses et les séminaristes au Sanctuaire marial national « El Quinche » (17h30 heure française)

    Avant de s’envoler pour la Bolivie, deuxième étape de son voyage, le Pape François est passé dans une maison de retraite tenue par les Missionnaires de la Charité à Tumbaco, dans la banlieue de Quito. Il s’est ensuite rendu au Sanctuaire marial d’El Quinche, situé dans les montagnes à 50 kilomètres de la capitale, où il a rencontré 4000 membres du clergé, religieux, religieuses et séminaristes équatoriens.

    La Vierge d’El Quinche est la sainte patronne de l’Equateur. Ce sanctuaire, le plus grand du pays, abrite la statuette en bois de cèdre de 60 centimètres de la Vierge Marie. C’est depuis le parvis de l’église que le Pape s’est adressé aux personnes présentes, improvisant un discours spontané plutôt que de lire celui prévu (« je n’ai pas envie de lire » a-t-il avoué, provoquant les rires du public).

    Le Saint-Père a d’abord insisté sur une « particularité très spéciale du peuple équatorien » qu’il a constatée pendant ces trois jours de voyage dans le pays : la piété et la religiosité joyeuses des habitants de ce pays d’Amérique Latine. « J’ai souvent demandé à Jésus pendant mes prières ici : "Mais quelle est la recette de ce peuple ?" Toute cette richesse spirituelle, cette profondeur ». Le Pape a obtenu la réponse par la voix d’un évêque rencontré pendant son voyage : « vous avez eu le courage de confier votre nation au Sacré-Cœur de Jésus. Conservez cela précieusement et ne l’oubliez pas » a lancé le Saint-Père en guise d’introduction.

    Ne pas tomber dans la tentation d'un Alzheimer spirituel

    Si le Pape a compris la « recette » du peuple d’Equateur, il lui en a donné une autre. Il a voulu donner deux conseils importants aux religieux équatoriens : ne pas oublier la gratuité de la grâce de Dieu et ne pas tomber dans un « Alzheimer spirituel ». Très concrètement, le Pape a invité chaque membre du clergé à regarder Jésus chaque jour avant de dormir et lui dire « Tout ce que tu m’as donné est gratuit, je ne mérite rien ». Pour François, ce « conseil de frère, conseil de père » évite de se sentir trop important. « La gratuité est une grâce qui ne peut pas aller de pair avec la promotion. (...) Nous sommes objets de la gratuité de Dieu. Si on oublie cela, lentement, on se sent important ». A l’image de Marie, « qui ne s’est jamais mise en avant », il faut se « recentrer dans la gratuité ».

    De même, ne pas oublier ses racines, d’où l’on vient, est une façon de ne pas être touché par une sorte d’« Alzheimer spirituel », une formulation qu’il avait pour la première fois utilisée dans sa liste des maladies qui menacent la Curie, en décembre 2014. « Ne perdez pas la mémoire de vos origines » a-t-il lancé.

    Ces deux principes mis en œuvre, les religieux pourront ainsi s’inscrire dans une démarche de service selon le Pape, « même quand on est fatigués, même quand les gens nous fatiguent, sans perdre patience, même quand il y a une "telenovela" intéressante à la télévision » a conseillé le Saint-Père. « Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez-le gratuitement. Ne faites pas payer pour la grâce » a-t-il imploré.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du "discours écrit" traduit en français sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

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  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Visite à la Maison de retraite des Missionnaires de la Charité

    Mercredi 8 juillet 2015 - Équateur

    09h30 - Visite à la Maison de retraite des Missionnaires de la Charité (16h30 heure française)

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Programme du mercredi 8 juillet

    Mercredi 8 juillet 2015 - Equateur / Bolivie

    09h30 Visite à la Maison de retraite des Missionnaires de la Charité (16h30 heure française)
    10h30 Rencontre avec le clergé, les religieux, les religieuses et les séminaristes au sanctuaire marial national « El Quinche » (17h30 heure française)
    [Discours]
    12h00 Départ en avion de Quito pour La Paz (Bolivie) (19h00 heure française)
    16h15 Arrivée à l’Aéroport international d'El Alto à La Paz (22h15 heure française)
    Cérémonie de bienvenue
    [Discours]
    18h00 Visite de courtoisie au Président de l'État plurinational de Bolivie au Palais du gouvernement
    19h00 Rencontre avec les Autorités civiles en la Cathédrale de La Paz (01h00 heure française)
    [Discours]
    20h00 Départ en avion pour Santa Cruz de la Sierra
    21h15 Arrivée à l'Aéroport international Viru Viru à Santa Cruz de la Sierra

    Fuseau horaire
    Quito/Guayaquil : -5h UTC
    La Paz/Santa Cruz/Asunción : -4h UTC

  • Voyage apostolique du Pape François : Rencontre avec la Société civile

    Mardi 7 juillet 2015 - Équateur

    18h00 - Rencontre avec la Société civile dans l'église de San Francisco (01h00 heure française)

    C'était un moment très attendu du voyage en Equateur : la rencontre du Pape François avec la Société civile équatorienne, qui s'est tenue mardi soir dans la magnifique église San Francisco de Quito, l'édifice catholique le plus ancien de l'Amérique Latine. Dans cette église qui domine le centre-ville classé au patrimoine de l'Unesco et qui fut un lieu de commandement militaire pour les peuples indigènes Inca et Caranqui, le Pape a développé une réflexion sur le modèle de société que chacun est appelé à construire, à commencer par ceux qui "dynamisent la vie sociale".

    Avant de prononcer son discours, le Saint-Père a écouté avec beaucoup d'attention plusieurs témoignages de différents acteurs de la société, en particulier, celui très émouvant d'une vieille femme métis du peuple Montubio, une ethnie pauvre qui vit essentiellement sur la côte nord-ouest du pays, et depuis longtemps engagée dans la catéchèse.

    Symboliquement, le Pape avait reçu du maire de Quito les clés de la ville quelques minutes avant cette rencontre. Se sentant «  à la maison » comme il l’a souligné lui-même, il a à son tour livré les clés d’une coexistence sociale, en se basant sur la vie familiale. « Aimons-nous notre société, notre pays ? » s’est interrogé le Pape, regrettant que l’adversaire politique ou le voisin ne soit pas vu du même œil que les membres de notre famille, parents frères ou sœurs.

    Les familles contribuent au bien commun et portent trois valeurs sociales essentielles a expliqué le Souverain Pontife : la gratuité, la solidarité et la subsidiarité. La gratuité d’abord, qui n’est pas un complément mais une condition requise de la justice. Ce que nous sommes et ce que nous avons nous a été confié pour que nous le mettions au service des autres. Des mots qui ont écho particulier en Equateur, où l’exploitation des ressources naturelles ne doit pas viser le bénéfice immédiat a dénoncé le Saint-Père, qui a rendu hommage aux peuples autochtones d’Amazonie. « Être administrateurs de cette richesse que nous avons reçue nous engage envers la société dans son ensemble et envers les générations futures » a t-il expliqué. L’Équateur, a-t il d’ailleurs précisé, a une opportunité pour exercer la pédagogie d’une écologie intégrale.

    Le respect de l'autre s'apprend en famille

    En évoquant la solidarité, le Pape est revenu sur les profonds changements sociaux et culturels qui ont bouleversé la société équatorienne : migration, concentration urbaine, consumérisme, crise de la famille, manque de travail, et n'a pas hésité à sortir de son texte pour déplorer une nouvelle fois la précarité de nombreux jeunes, qui les conduit à la dépression, parfois au suicide. « Les normes et les lois, ainsi que les projets de la communauté civile, doivent rechercher l’inclusion » a expliqué le Saint-Père.

    Enfin, a-t il expliqué, le respect de l’autre qui s’apprend en famille se traduit dans le domaine social par la subsidiarité. « C’est en reconnaissant ce qui est bon dans les autres, même dans leurs limites, que nous voyons la richesse que renferme la diversité et la valeur de la complémentarité ». Le Pape François a ainsi plaidé pour que toutes les composantes de la société équatoriennes, des indigènes aux femmes en passant par les regroupements de citoyens et tous ceux qui travaillent pour la communauté dans les services publics soient des protagonistes indispensables d'une société où l'on dialogue.

    Dans ce contexte a-t-il conclu, l’Église veut collaborer dans la recherche du bien commun en étant « un signe prophétique qui apporte un rayon de lumière et d’espérance à tous, spécialement à ceux qui sont le plus dans le besoin. »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François : Rencontre avec le monde de l'école et de l'université

    Mardi 7 juillet 2015 - Équateur

    16h30 - Rencontre avec le monde de l'école et de l'université à l'Université pontificale catholique de l’Équateur (23h30 heure française)

    Mardi après-midi, le Pape François a poursuivi son voyage en Equateur par une rencontre avec le monde scolaire et universitaire à Quito. 5000 personnes étaient rassemblées sous un ciel menaçant à l'Université pontificale catholique d'Equateur. Composé de quatorze facultés, l'établissement est géré par les jésuites depuis sa création, en 1946.

    Devant les enseignants et les étudiants, le Pape a cité à de nombreuses reprises sa récente encyclique Laudato Si', qu'il a reliée dans son discours à la parabole du semeur. « La parabole du semeur nous parle de cultiver. (...) Déjà depuis la Genèse, Dieu murmure à l'homme cette invitation : cultiver et prendre soin ». Ces deux notions vont de pair pour le Pape François. Dieu adresse à l'homme une invitation, mais « il lui donne une mission. Il l'invite à prendre part à son œuvre créatrice et il lui dit : cultive ! (...) C'est un cadeau, un don, une offre. Ce n'est pas quelque chose d'acquis, d’acheté. Il nous précède et subsistera après nous, a souligné le Saint-Père. La création, c'est un don destiné à être partagé. C'est l'espace que Dieu nous donne, pour construire avec nous, pour construire un nous ».

    De la nécessité de s'interroger sur le modèle éducatif

    Devant l'état actuel de la nature, il faut toujours garder cette question posée par Dieu à Caïn : « Où est ton frère ? ». « Comme Université, comme centres éducatifs, comme enseignants et étudiants, la vie vous lance un défi pour répondre à cette question : pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? Où est ton frère ? a lancé le Pape aux personnes présentes. Et cette invitation de Dieu à prendre soin de la maison commune « s'impose à nous de force aujourd'hui. (...) Dans ce contexte universitaire, a poursuivi le Saint-Père, il serait bon de nous interroger sur notre éducation face à cette terre qui crie vers le ciel. Nos centres éducatifs sont une pépinière, une possibilité, une terre fertile que nous devons soigner, stimuler et protéger. Une terre fertile assoiffée de vie. Il y a quelque chose d’évident, nous ne pouvons pas continuer à tourner le dos à notre réalité, à nos frères, à notre mère la terre. Il n’est pas permis d’ignorer ce qui se passe autour de nous, comme si certaines situations n’existaient pas ou n’avaient rien à voir avec notre réalité ».

    Le Pape a donc directement interpellé les éducateurs : « veillez-vous sur vos étudiants, en les aidant à développer un esprit critique, un esprit libre, capable de protéger le monde d'aujourd'hui ? Un esprit capable de chercher de nouvelles réponses aux défis multiples que la société nous pose ? Etes-vous capables de les encourager à ne pas se désintéresser de la réalité qui les entoure ? (...) Comment générons-nous et accompagnons-nous le débat constructeur, qui naît du dialogue en vue d'un monde plus humain ? (...) Comment aidons-nous nos jeunes à ne pas considérer un diplôme universitaire comme synonyme d’un statut supérieur, comme synonyme de plus d'argent, de prestige social ? » a interrogé François. Aux étudiants, il a demandé de prendre conscience de la chance, du « privilège » qu'ils avaient de pouvoir apprendre.

    « Quel monde voulons-nous laisser ? »

    « Il nous est demandé d'urgence de nous résoudre à penser, à chercher à débattre sur notre situation actuelle, sur quel genre de culture nous désirons ou voulons non seulement pour nous, mais aussi pour nos enfants, pour nos petits-enfants. Cette terre, nous l'avons reçue comme un héritage, comme un don, comme un cadeau. Qu’il nous ferait du bien de nous demander : comment voulons-nous la laisser ? Quelle orientation, quel sens voulons-nous imprimer à l'existence ? Pour quoi passons-nous par ce monde ? Pour quoi luttons-nous et travaillons-nous ? » a encore demandé ouvertement le Pape. Des interrogations profondes qui sont la clé pour un changement de consciences et pour parvenir à la conversion écologique que François appelle de ses vœux dans son encyclique Laudato Si'.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican.

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François : Messe au Parc du Bicentenaire

    Mardi 7 juillet 2015 - Équateur

    0h30 -Messe au Parc du Bicentenaire de Quito (17h30 heure française)


    Le Pape François a célébré ce mardi la Messe au Parc du bicentenaire de Quito, surnommé le poumon de la capitale Equatorienne. Aménagé sur l’emplacement de l’ancien aéroport et inauguré il y a deux ans, ce vaste espace vert accueille les grands rassemblements comme les festivals de musique et les rencontres sportives. Mais la ville avait fini par entourer complètement l’ancien aéroport, qui a donc été fermé et converti en parc. Plus d’un million d’arbres ont été plantés. Les bâtiments ont été transformés en centre de conventions, tandis que l’ancienne piste d’atterrissage est devenue un lieu de détente.

    C’est ce lieu qui a été choisi pour accueillir les 700.000 fidèles venus assister à la deuxième Messe du voyage du Pape François en Amérique du Sud, après celle dédiée à la famille lundi à Guayaquil. Nombreux sont ceux qui avaient passé la nuit sur place, bravant le froid et l'humidité. Le Saint-Père n’a pas oublié ce cadre au moment de prononcer son homélie : le Parc du bicentenaire fait référence aux deux cents ans de l’indépendance de l’Equateur vis-à-vis de l’Espagne. Cette volonté d’indépendance, a-t-il dit, était « un cri, né de la conscience de manque de libertés, la conscience d’être objet d’oppression et de pillages, "sujets aux convenances contingentes des puissants du moment" (Evangelii gaudium, n. 213) ». Comparant ce cri au « susurrement de Jésus lors de la dernière Cène », le Pape a souhaité que ces deux cris convergent vers le « beau défi de l’évangélisation », à laquelle la messe de ce mardi était dédiée et qui est le thème de son voyage en Amérique Latine. « Nous autres, ici réunis, tous ensemble autour de la table avec Jésus, nous sommes un cri, une clameur née de la conviction que sa présence nous incite à l’unité », une unité à vivre « pour que le monde croie » a-t-il répété à plusieurs moments de son homélie.

    Extraits de l'homélie :

    « A ce cri de liberté lancé il y a un peu plus de 200 ans, il n’a manqué ni conviction ni force, a constaté le Pape, revenant sur l’indépendance équatorienne, mais l’histoire nous relate qu’il a été indiscutable seulement quand il a laissé de côté les individualismes, la volonté de leadership uniques, le manque de compréhension d’autres processus de libération ayant des caractéristiques différentes mais pas pour autant antagoniques. Et l’évangélisation peut être le véhicule d’unité des aspirations, des sensibilités, des espoirs et même de certaines utopies » pour le Saint-Père, applaudi à de nombreuses reprises.

    L'unité est un devoir pour les croyants

    Dans ce monde « lacéré par les guerres et la violence », la division et la haine « sont la manifestation de cet “individualisme diffus” qui nous sépare et nous oppose (cf. Evangelii gaudium, n. 99), de la blessure du péché dans le cœur des personnes, dont la société et la création entière souffrent les conséquences. Précisément, à ce monde rebelle, avec ses égoïsmes, Jésus nous envoie, et notre réponse n’est pas de faire les distraits, d’arguer que nous n’avons pas les moyens ou que la réalité nous dépasse. Notre réponse répète le cri de Jésus et accepte la grâce ainsi que la tâche de l’unité » a insisté le Pape François.

    « Le désir d’unité suppose la douce et réconfortante joie d’évangéliser, la conviction d’avoir un bien immense à communiquer et qu’en le communiquant, il s’enracine, a poursuivi le Souverain Pontife. D’où la nécessité de lutter pour l’inclusion à tous les niveaux, en évitant des égoïsmes, en promouvant la communication et le dialogue, en encourageant la collaboration. Il faut ouvrir le cœur au compagnon de route sans craintes, sans méfiances » et ne pas oublier que « la paix est artisanale » (Evangelii gaudium, n. 244).

    Unité ne veut pas dire uniformité

    Mais attention à ne pas verser pour autant dans le prosélytisme, qui est « une caricature de l’évangélisation ». Il faut plutôt « attirer à travers notre témoignage ceux qui sont éloignés, à s’approcher humblement de ceux qui se sentent loin de Dieu et de l’Eglise, de ceux qui sont craintifs ou de ceux qui sont indifférents pour leur dire : "Le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec grand respect et amour" (Evangelii gaudium, n.113) » le même respect qu’il nous porte, jusque dans nos péchés. L’évangélisation doit également tenir compte de toutes nos différences, le désir d’unité ne veut pas dire uniformité. Annoncer la nouvelle de l’Evangile avec joie nous fera « faire partie d’un "nous", qui deviendra un "nous" divin ».

    « Qu’il serait beau que tous puissent admirer comment nous prenons soin les uns des autres, a souhaité le Saint-Père. Comment mutuellement nous nous encourageons et comment nous nous accompagnons. (...) Soyez des témoins d’une communion fraternelle qui devient resplendissante ! » a lancé le Pape aux fidèles, rappelant la dynamique nécessaire du don de soi dans cette action missionnaire. En se donnant soi-même, l’homme retrouve sa véritable identité de fils de Dieu, a rappelé François : « c’est cela évangéliser, c’est cela notre révolution – parce que notre foi est toujours révolutionnaire » a-t-il conclu.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Programme du mardi 7 juillet

    Mardi 7 juillet 2015 - Equateur

    09h00 Rencontre avec les évêques de l’Équateur au Palais des congrès du parc du Bicentenaire
    10h30 Messe au parc du Bicentenaire (17h30 heure française)
    [Homélie]
    16h30 Rencontre avec le monde de l'école et de l'université à l'Université pontificale catholique de l’Équateur (23h30 heure française)
    [Discours]
    18h00 Rencontre avec la Société civile dans l'église de saint Francisco (01h00 heure française)
    [Discours]
    19h15 Visite privée à la « Iglesia de la Compania »

    Fuseau horaire
    Quito/Guayaquil : -5h UTC

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Visite à la Cathédrale de Quito

    Lundi 6 juillet 2015 - Équateur

    20h10 - Visite à la Cathédrale de Quito (03h10 heure française)

    Discours préparé par le Pape François

    « Chers frères,

    Je viens à Quito comme pèlerin, pour partager avec vous la joie d'évangéliser. Je suis parti du Vatican en saluant la statue de sainte Marie-Anne de Jésus, qui depuis l'abside de la Basilique Saint-Pierre veille sur le chemin que le Pape parcourt tant de fois. A elle, j'ai recommandé aussi le fruit de ce voyage, en lui demandant que tous nous puissions suivre son exemple. Son sacrifice et son héroïque vertu sont représentés par un lys. Cependant, selon la statue à Saint-Pierre, elle porte tout un bouquet de fleurs, parce qu’avec la sienne elle présente au Seigneur, dans le cœur de l'Église, les fleurs de vous tous, celles de tout l’Équateur.

    Les saints nous appellent à les imiter, à nous mettre à leur école, comme l’ont fait sainte Narcisse de Jésus et la bienheureuse Mercedes de Jésus Molina, interpellées par l'exemple de sainte Marie-Anne… Combien de ceux qui sont aujourd'hui ici souffrent ou ont souffert du fait d’être orphelin, combien ont dû, bien qu’étant jeunes, prendre en charge des frères, combien s'efforcent chaque jour de prendre soin de malades ou de personnes âgées ; ainsi l’a fait Marie-Anne, ainsi l'ont imitée Narcisse et Mercedes. Ce n'est pas difficile si Dieu est avec nous. Elles n'ont pas réalisé de grandes prouesses aux yeux du monde. Elles ont beaucoup aimé seulement, et elles l'ont démontré dans le quotidien jusqu'à arriver à toucher la chair souffrante du Christ dans le peuple (cf. Evangelii gaudium, n. 24).

    Elles ne l'ont pas fait seules, elles l'ont fait « avec » d’autres ; le transport des matériaux, les travaux  et la maçonnerie de cette cathédrale ont été réalisés à notre manière, à la manière des peuples autochtones, la minga ; ce travail de tous en faveur de la communauté, anonyme, sans publicités et ni applaudissements : plaise à Dieu que comme les pierres de cette cathédrale nous chargions sur nos épaules les besoins des autres, et qu’ainsi nous aidions à édifier ou à réparer la vie de tant de frères qui n'ont pas de forces pour la construire ou chez lesquels elle s’est écroulée.

    Aujourd'hui je suis ici avec vous, qui m'offrez la joie de vos  cœurs : “Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle” (Is 52, 7). C'est la beauté que nous sommes appelés à répandre, comme le bon parfum du Christ : notre prière, nos bonnes œuvres, notre sacrifice en faveur de ceux qui sont le plus dans le besoin. C'est la joie d'évangéliser et “sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites” (Jn 13,17).

    Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.
    Texte original en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Visite de courtoisie au Président Rafael Correa

    Lundi 6 juillet 2015 - Équateur

    19h00 - Visite de courtoisie au Président de la République au Palais présidentiel « Carondelet » (02h00 heure française)

  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Messe célébrée au Parc Samanes de Guayaquil

    Lundi 6 juillet 2015 - Équateur

    12h15 - Messe dans le Parc de Los Samanes (19h15 heure française)

    La célébration a été retardée d'environ une heure, le Pape s'étant arrêté visiter et prier au Sanctuaire de la Divine Miséricorde de Guayaquil, où devait primitivement être célébrée la Messe de ce jour. Par manque de place et pour des raisons de sécurité, elle avait du être déplacée au Parc Samanes.

    À quelques mois du second synode sur la famille, c’est une homélie centrée sur la Vierge Marie et la famille que le Pape François a donné depuis Guayaquil. Un million de fidèles a assisté sous le soleil à la Messe célébrée dans cet immense parc de Los Samanes (379 hectares). Après l’Évangile des noces de Cana, le Pape a tout d'abord invité dans son homélie en espagnol à « donner à Marie une place » : « Faisons avec elle l’itinéraire de Cana. »

    Extraits de l'homélie du Saint-Père :

    « Marie est attentive à ces noces déjà commencées, elle est sensible aux besoins des fiancés... Marie n’est pas une mère "qui réclame", elle n’est pas une belle-mère qui surveille pour s’amuser de nos incapacités, de nos erreurs ou manques d’attention » - « Marie recourt à Jésus avec confiance, Marie prie... elle a déjà remis le problème entre les mains de Dieu » et elle « enseigne à remettre nos familles entre les mains de Dieu ; à prier, en allumant l’espérance qui nous indique que nos préoccupations sont aussi celles de Dieu. » - « Les paroles "Tout ce qu’il vous dira, faites-le" (v. 5), adressées à ceux qui servaient, sont une invitation à nous aussi, invitation à nous mettre à la disposition de Jésus, qui est venu servir et non pour être servi. Le service est le critère du vrai amour. »

    « La famille est l’hôpital le plus proche, la première école des enfants, le groupe de référence indispensable des jeunes, la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées. Elle constitue la grande "richesse sociale" que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer, qui doit être aidée et renforcée, pour ne jamais perdre le sens juste des services que la société prête aux citoyens. En effet, ces services [...] ne sont pas une aumône, mais une vraie "dette sociale" à l’endroit de l’institution familiale, qui apporte tant au bien commun de tous. » - « La famille est aussi une petite Église, une "église domestique" qui, avec la vie, achemine la tendresse et la miséricorde divine. Dans la famille, la foi se mélange au lait maternel, en expérimentant l’amour des parents, on sent proche l’amour de Dieu. »

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - Visite au Sanctuaire de la Divine Miséricorde

    Lundi 6 juillet 2015 - Équateur

    10h30 - Visite au Sanctuaire de la Divine Miséricorde (17h30 heure française)

    La Messe de ce jour devait être célébrée à l'origine au Sanctuaire de la Divine Miséricorde de Guayaquil, le plus important sanctuaire de l’Equateur. Par manque de place et pour des raisons de sécurité, elle a du être déplacée au Parc Samanes. L'emploi du temps du Pape a été modifié en conséquence, afin qu'il puisse se rendre au Sanctuaire avant la célébration. Il s'y est recueilli quelques instants, avant de saluer la centaine de fidèles présents, parmi lesquels se trouvaient de nombreux malades, ainsi que des personnes âgées.

    Salut du Pape François

    « Bonjour, je vous invite tous ensemble à prier la Vierge.

    Je vous salue Marie…

    Je vais maintenant célébrer la messe et je vous porte tous dans mon cœur. Je vais prier pour chacun de vous, je vais dire au Seigneur : 'Vous connaissez le nom de ceux qui sont ici'. Je vais demander à Jésus pour chacun de vous beaucoup de miséricorde, qu’il vous couvre de sa miséricorde, qu’il prenne soin de vous. Et à la Vierge qui est toujours à vos côtés.

    Et maintenant avant d'y aller - parce que je suis ici en passant - pour la messe où Monseigneur l’évêque me dit que le temps presse, je vous donne la bénédiction, mais... non, je ne vais rien vous demander en échange... mais je vous demande s’il vous plaît de prier pour moi. Vous me le promettez ?

    Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Merci pour le témoignage chrétien. »

    Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.