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appel - Page 3

  • 1er février 2014 : 60ème anniversaire de l’appel de l’abbé Pierre contre la misère sur Radio Luxembourg (RTL)

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    Y-a-t-il encore des choses à dire sur le curé des sans-logis qui, le 1er février 1954 lançait au micro de Radio Luxembourg (RTL), son appel historique à l’insurrection de la Bonté ? Oui, répondent les auteurs de ce livre riche en anecdotes et confidences, sur celui qui fut longtemps la personnalité préférée des Français.

    Rassemblant leurs souvenirs, citant des sources inédites, notamment sur « l’affaire Garaudy », ils dressent le portrait bouleversant d’un homme dont l’engagement est né de son expérience, faite à 14 ans, d’un Dieu d’Amour. Cette « brûlure d’Assise » est le secret qui donne sens à sa vie et son action.

    René Poujol, journaliste, est bien connu du public. Il a "suivi" l’activité de l’abbé Pierre pendant une trentaine d’années.
    Jean-Marie Viennet, ancien vicaire général du diocèse de Belfort-Montbéliard, a été Secrétaire général d'Emmaüs international pendant 25 ans, et a accompagné l'abbé Pierre à travers le monde. Il en a été le confident et le confesseur.

    Un livre extraordinairement vivant, passionnant, qui nous fait vivre aux côté de l'abbé Pierre tout au long de son combat et de sa longue vie de prière, en faveur des plus démunis.

    Éditions Salvator : 217 pages - 14x21cm - 18 €

  • Angélus de ce dimanche 26 janvier 2014

    « L’Évangile de ce dimanche raconte les débuts de la vie publique de Jésus dans les villes et dans les villages de Galilée. Sa mission ne démarre pas à Jérusalem, c'est-à-dire du centre religieux, centre aussi bien social que politique, mais d'une région de banlieue, de la périphérie, qui était méprisée par les Juifs les plus radicaux en raison de la présence dans cette région de différentes populations étrangères. Et à ce propos le prophète Isaïe parle de la Galilée comme 'Galilée des nations' : c'est une terre de frontières, une zone de transit, où l'on rencontre des personnes différentes par leur race, culture et religion. La Galilée devient ainsi le lieu symbolique pour l'ouverture de l’Évangile envers toutes les nations, tous les peuples. De ce point de vue, la Galilée ressemble au monde d'aujourd'hui : présence de cultures multiples, nécessité de confrontations et nécessité aussi de rencontres. Nous aussi nous sommes immergés chaque jour dans une Galilée des nations. Et dans ce contexte, nous pouvons avoir peur et céder à la tentation de construire des barrières pour être plus rassurés, plus protégés. Mais Jésus nous apprend que la Bonne Nouvelle qu'il apporte n'est pas réservée à une partie de l'humanité, mais qu'il faut la donner à tous. C'est une Bonne Nouvelle destinée à tous ceux qui l'attendent, mais aussi à tous ceux qui n'attendent peut-être plus rien et qui n'ont même plus la force de chercher et de demander.

    En partant de la Galilée, Jésus nous apprend que personne n'est exclu du salut de Dieu. Bien au contraire, que Dieu préfère partir des périphéries, des derniers, pour atteindre tous les autres. Il nous apprend une méthode, sa méthode, qui exprime le contenu, c'est-à-dire la miséricorde du Père. Chaque chrétien et chaque communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande. Cependant nous tous nous sommes invités à accepter cet appel (*). Quel est cet appel ? Sortir de ses propres commodités, ses propres conforts, pour atteindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. Jésus commence sa mission, non seulement d'un lieu décentralisé, mais aussi par des hommes que l'on appellerait des hommes de 'profil bas' ; pour choisir ses premiers disciples et ses apôtres, il ne s'adresse pas aux écoles des scribes, aux docteurs de la loi, mais il s'adresse à des personnes humbles, aux personnes simples qui se préparent avec engouement à la venue du Royaume de Dieu. Jésus va les chercher là où ils travaillent, sur les rives du lac : ce sont des pécheurs. Il les appelle et eux ils le suivent, tout de suite ! Ils quittent leurs filets et ils partent avec lui. Leur vie deviendra une aventure extraordinaire, une aventure fascinante.

    Chers amis, le Seigneur appelle aujourd'hui aussi. Le Seigneur passe dans les rues de notre vie quotidienne. Aujourd'hui aussi, en ce moment, là, le Seigneur passe en ce moment sur cette place. Il nous appelle pour partir avec lui, travailler avec lui pour le Royaume de Dieu dans les "Galilée" de notre temps. Chacun d'entre vous doit penser : 'Le Seigneur passe aujourd'hui, le Seigneur me regarde, il me regarde là, maintenant. Et il me dit quoi le Seigneur ? Si quelqu'un d'entre vous sent que le Seigneur lui dit 'Suis-moi', alors courage ! Pars avec le Seigneur ! Le Seigneur ne déçoit jamais. Si vous sentez dans votre cœur que le Seigneur vous appelle pour le suivre, laissons-nous donc rejoindre par son regard, par sa voix, et suivons-le, afin que la joie de l’Évangile arrive jusqu'aux frontières de la terre, et qu'aucune périphérie ne soit privée de sa Lumière. »

    (*) : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » (Mc 16,15-16)

     

    « Maintenant, vous voyez que je ne suis pas seul, je suis en bonne compagnie, deux d'entre vous, ce sont des enfants des Actions Catholiques de Rome [très nombreux sur la place Saint-Pierre]. On célèbre aujourd'hui la journée mondiale des malades de la lèpre (Giornata mondiale dei malati di lebbra). Cette maladie, même si elle régresse, frappe encore beaucoup de personnes qui sont en dans des conditions de très grande misère. Il est important de garder vive la solidarité avec nos frères et sœurs, assurons-les de nos prières, et prions aussi pour tous ceux qui les assistent et de différentes façons s'engagent pour vaincre cette maladie.

    Je suis proche par la prière de l'Ukraine, et tout particulièrement de tous ceux qui ont perdu leur vie ces jours-ci et de leurs familles. Je souhaite que l'on développe un dialogue constructif entre les institutions et la société civile et que, en évitant tout recours à la violence, je souhaite que dans le cœur de chacun prévale l'esprit de paix et la recherche du bien commun.

    Aujourd'hui, il y a beaucoup d'enfants sur cette place, beaucoup ! Et aussi, je voudrais, avec eux, adresser une pensée pour Coco Campolongo qui, à trois ans, a été brûlé dans une voiture à Cassano allo lonio en Calabre. Cet acharnement sur un enfant si petit semble ne pas avoir de précédent dans l'histoire de la criminalité. Prions pour Coco qui est bien évidemment avec Jésus dans les cieux, et prions pour ces criminels afin qu'ils se repentent et qu'ils se convertissent au Seigneur.
    »

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    « Hier, à Naples, a été proclamée bienheureuse Marie-Christine de Savoie, qui a vécu durant la première moitié du XIXe siècle, reine des Deux-Siciles. Femme d'une spiritualité profonde et d'une grande humilité, elle prit en charge les souffrances de son peuple, devenant une véritable "mère des pauvres". Son exemple de charité extraordinaire témoigne que la bonne vie de l’Évangile est possible dans tous les milieux et dans toutes les conditions sociales. »
    [fête le 21 janvier]

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    « Et maintenant je m'adresse aux adolescents et adolescentes de l'Action Catholique du diocèse de Rome. Chers enfants, cette année aussi, accompagnés par le cardinal vicaire, vous êtes venus nombreux à la fin de votre caravane de la paix. Je vous remercie, je vous remercie beaucoup ! Écoutons maintenant le message que vos amis, qui sont à côté de moi, nous liront.

    "Cher Pape, aujourd'hui, nous les adolescents de l'Action Catholique, nous sommes venus ici place Saint-Pierre avec nos familles et nos éducateurs pour porter notre message de paix à toi, Saint-Père, de façon  à ce qu’il puisse arriver au monde entier. Nous réfléchissons cette année dans nos groupes à l’importance de se remettre en question et d'apporter sa propre contribution, unique, originale, au cri : 'Il n'y a pas de remise en question sans toi !' Et nous savons qu'il y a de la place pour chacun d'entre nous, et plus nous serons nombreux, et plus nous aurons du succès. Dieu nous aime, avec nos défauts, nos qualités, et c'est justement pour cela qu'il nous invite à participer à sa joie. Et nous ne pouvons qu'accueillir son invitation, nous remettant en question, apportant son message d'amour dans les lieux que nous fréquentons tous les jours et aux personnes qui sont à côté de nous. Avec l'Action Catholique, nous avons vu que pour faire fonctionner n'importe quel jeu, il faut respecter les règles du jeu, les personnes, et les espaces. Chaque enfant a le droit de pouvoir jouer, de pouvoir s'amuser dans un contexte approprié, mais malheureusement dans le monde entier cela ne peut pas arriver, et pour cela nous avons recueilli des offrandes destinées à Haïti, pour permettre de construire des lieux où ils pourraient s'amuser, faire du sport. De cette façon, dans cette zone détruite par les catastrophes naturelles, par la joie et les sourires des enfants, l'espérance pourra renaître. Confions donc notre message de paix à cette colombe, avec l'idée qu'elle puisse porter partout notre message, puisque la paix comme le vent souffle fort et peut atteindre tout le monde, et plus particulièrement ceux qui en ont le plus besoin. Nous te demandons de prier pour nous tous, afin que nous puissions être nous-mêmes, dans la vie de tous les jours, des témoins de sa paix. Nous voulons te rendre cette affection qu'avec simplicité tu montres à tout le monde, avec l'enthousiasme et la joie qui caractérisent l'ACR. Merci Saint-Père, l'Action Catholique t'embrasse très fort."

    Maintenant, ces deux adolescents vont libérer les deux colombes, symboles de paix. Allez ! »

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  • Appel de La Manif pour tous pour la marche du 2 février

    Tous volontaires à Paris & Lyon le 2 février : la Manif pour tous appelle au rassemblement, et recrute ! Nous serons une nouvelle fois très nombreux. Nous avons besoin de milliers de bénévoles pour contribuer au succès de la Manif pour tous.
    Paris, Lyon, Bruxelles, Madrid, Rome... Le 2 février, La Manif pour tous se mobilise partout en Europe. Mobilisez-vous pour encadrer les manifestations parisienne et lyonnaise : "On compte sur vous !"

  • Bénédiction Urbi et Orbi de ce jour de Noël

    Message du Pape François

    « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes qu’il aime » (Lc 2,14)

    Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, bonjour et joyeux Noël !

    Je fais mien le chant des anges, qui apparurent aux bergers de Bethléem dans la nuit où naquit Jésus. Un chant qui unit ciel et terre, adressant au ciel la louange et la gloire, et à la terre des hommes le vœu de paix.

    Je vous invite tous à vous unir à ce chant : ce chant est pour chaque homme et pour chaque femme qui veille dans la nuit, qui espère un monde meilleur, qui prend soin des autres en cherchant à faire humblement son devoir.

    Gloire à Dieu !

    Noël nous appelle à cela avant tout : à rendre gloire à Dieu, parce qu’il est bon, il est fidèle, il est miséricordieux. En ce jour, je souhaite à tous de reconnaître le vrai visage de Dieu, le Père qui nous a donné Jésus. Je souhaite à tous de sentir que Dieu est proche, de demeurer en sa présence, de l’aimer, de l’adorer.

    Et que chacun de nous puisse rendre gloire à Dieu, surtout par sa vie, une vie dépensée pour son amour et pour celui des frères.

    Paix aux hommes.

    La paix véritable – nous le savons – n’est pas un équilibre entre des forces contraires. Ce n’est pas une belle « façade », derrière laquelle il y a des oppositions et des divisions. La paix est un engagement de tous les jours, mais, la paix est artisanale, on la fait avancer à partir du don de Dieu, de sa grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ.

    En regardant l’Enfant dans la crèche, enfant de paix, pensons aux enfants qui sont les victimes plus fragiles des guerres, mais pensons aussi aux personnes âgées, aux femmes maltraitées, aux malades… Les guerres brisent et blessent tant de vies !

    Le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu’il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l’accès aux aides humanitaires. Nous avons vu combien la prière est puissante ! Et je suis heureux qu’aujourd’hui des croyants de diverses confessions religieuses s’unissent aussi à notre supplication pour la paix en Syrie. Ne perdons jamais le courage de la prière ! Le courage de dire : Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier. Et j’invite aussi les non-croyants à désirer la paix, avec leur désir, ce désir qui élargit le cœur : tous unis, ou avec la prière ou avec le désir. Mais tous, pour la paix.

    Donne la paix, petit enfant, à la République Centrafricaine, souvent oubliée des hommes. Mais toi, Seigneur, tu n’oublies personne ! Et tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre. Favorise la concorde au Sud-Soudan, où les tensions actuelles ont déjà provoqué trop de victimes et menacent la cohabitation pacifique dans ce jeune État.

    Toi, Prince de la Paix, convertis partout le cœur des violents pour qu’ils déposent les armes et entreprennent le chemin du dialogue. Regarde le Nigeria, lacéré par de continuelles attaques qui n’épargnent pas les innocents ni ceux qui sont sans défense. Bénis la Terre que tu as choisie pour venir dans le monde et fais aboutir à une heureuse issue les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Guéris les plaies de l’Irak bien-aimé, encore frappé par de fréquents attentats.

    Toi, Seigneur de la vie, protège tous ceux qui sont persécutés à cause de ton nom. Donne espérance et réconfort aux personnes déplacées et aux réfugiés, spécialement dans la Corne de l’Afrique et dans l’est de la République démocratique du Congo. Fais que les migrants en quête d'une vie digne trouvent accueil et aide. Que des tragédies comme celles à laquelle nous avons assisté cette année, avec les nombreux morts à Lampedusa, n’arrivent jamais plus !

    Ô Enfant de Bethléem, touche le cœur de tous ceux qui sont impliqués dans la traite des êtres humains, afin qu’ils se rendent compte de la gravité de tels délits contre l’humanité. Tourne ton regard vers les nombreux enfants qui sont enlevés, blessés et tués dans les conflits armés, et vers tous ceux qui sont transformés en soldats, volés de leur enfance.

    Seigneur du ciel et de la terre, regarde notre planète, que la convoitise et l’avidité des hommes exploitent souvent sans faire preuve de discernement. Assiste et protège tous ceux qui sont victimes de calamités naturelles, surtout le cher peuple philippin, gravement frappé par le récent typhon.

    Chers frères et sœurs, en ce monde, en cette humanité aujourd’hui est né le Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Arrêtons-nous devant l’Enfant de Bethléem. Laissons notre cœur s’émouvoir : n’ayons pas peur de cela. N’ayons pas peur que notre cœur s’émeuve ! Nous avons besoin que notre cœur s’émeuve. Laissons-le se réchauffer à la tendresse de Dieu ; nous avons besoin de ses caresses. Les caresses de Dieu ne font pas de blessures : les caresses de Dieu nous donnent paix et force. Nous avons besoin de ses caresses. Dieu est grand en amour, à Lui la louange et la gloire dans les siècles ! Dieu est paix : demandons-lui qu’il nous aide à la construire chaque jour, dans notre vie, dans nos familles, dans nos villes et dans nos nations, dans le monde entier. Laissons-nous toucher par la bonté de Dieu.

    Vœux après le Message Urbi et Orbi

    À vous tous, chers frères et sœurs, venus de partout dans le monde sur cette place, et à vous tous de divers pays qui êtes reliés par les moyens de communication, j’adresse mes vœux : joyeux Noël !

    En ce jour illuminé par l’espérance évangélique qui vient de l’humble grotte de Bethléem, j’invoque le don propre à Noël de la joie et de la paix pour tous : pour les enfants et les personnes âgées, pour les jeunes et les familles, pour les pauvres et les exclus. Que Jésus, qui est né pour nous, réconforte tous ceux qui sont éprouvés par la maladie et par la souffrance ; qu’il soutienne ceux qui se consacrent au service de leurs frères qui en ont le plus besoin. Joyeux Noël à tous !

    Vatican Information Service.

  • Méditation : "Sans moi, vous ne pouvez rien faire"

    « La vie d'amour de Dieu réclame le concours de Dieu. Aussi, deux convictions doivent être fortement enracinées dans nos âmes : la conviction de notre impuissance, la conviction de la nécessité d'appeler Dieu à notre secours.
    Notre impuissance est radicale : "Sans moi, dit Notre-Seigneur, vous ne pouvez rien faire."
    Rien, dit saint Augustin, ce n'est pas un peu, si petit soit-il, c'est rien dans sa signification absolue. Or nous sommes aussi réfractaires à cette vérité, qu'aux mystères les plus profonds de l’Évangile. Aussi devons-nous produire souvent, presque sans cesse, des actes de foi à notre néant, à notre impuissance, à notre misère. Voilà pourquoi le bienheureux Jean Eudes nous invite à faire "une confession d'humilité". Seigneur Jésus-Christ, nous reconnaissons que nous ne sommes rien, que nous ne pouvons rien, que nous ne valons rien, que nous n'avons rien sinon le péché, que nous sommes des serviteurs inutiles ; que par nature nous sommes des enfants de colère, que nous sommes les derniers des hommes, que nous sommes les premiers des pécheurs. A nous donc appartient toute confusion et toute ignominie, et à vous, tout honneur et toute gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
    L'humilité est la mère de la confiance, aussi la seconde conviction qui nous est imposée, c'est la nécessité absolue de recourir à Notre-Seigneur Jésus-Christ, notre Médiateur, notre Sauveur ; de nous retirer en Jésus-Christ comme dans notre paradis, où nous trouverons très abondamment tout ce qui nous manque, pour nous appuyer et nous confier en lui, comme en Celui qui nous a été donné par le Père éternel pour être notre rédemption, notre justice, notre vertu, notre sanctification, notre trésor, notre force et notre tout. (St Jean Eudes) »

    Abbé Granger, Chanoine honoraire de Bayeux, La vie d'amour de Dieu - Ier Traité (IV, I), Avignon, Aubanel Frères, 1921.

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  • Méditation : notre misère et la miséricorde divine (2)

    « Dieu est notre Père
    Nous sommes ses enfants. Un père ne s'étonne pas des sottises de ses enfants. Dieu, le meilleur des pères, ne s'étonne pas de notre misère. Il nous sait petits et fragiles. "Il sait de quoi nous sommes formés : il se souvient que nous sommes poussière." (1)
    Un père veut que ses enfants lui ressemblent. Dieu nous veut à sa ressemblance divine, "parfaits" (2) comme Lui. Sublime exigence ! Sublime destinée !
    Hélas !... quelle distance il y a entre ce que nous sommes et ce que nous devons devenir ! D'autre part, est-ce notre faute si nous sommes enclins au mal, éloignés de Dieu, et entourés de tant de dangers ? Que deviendrait l'humanité, qui est pécheresse, si on ne faisait du ciel qu'avec de la sainteté !
    Heureusement, il se fait de la sainteté avec du péché, du péché qui se répare, comme le potier fait une œuvre d'art avec de l'argile, comme il se fait de l'eau pure avec de l'eau vaseuse qui est filtrée.
    Dieu comprend notre extrême misère, et c'est pourquoi Il nous offre sa miséricorde infinie. La multitude de nos fautes ne parviendra pas à égaler l'immensité de son amour pour nous, pauvres pécheurs. Dieu n'a pas eu de miséricorde pour les anges rebelles, parce qu'ils n'avaient pas de misères. Mais pour nous qui sommes pleins de misères, Dieu est miséricordieux. Sa miséricorde est la bonté en face de notre misère.
    Ce n'est pas notre perfection qui attire Dieu. C'est notre misère avouée qui attire sa miséricorde. »

    (1) : Ps. CII, 14.
    (2) : Matt. V, 48.

    Charles-Marie Massot, La Réconciliation Divine (ch. III), Maison Aubanel Père - Chez l'auteur, Paris, 1960.

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  • Benoît XVI : « Que veut dire être saint ? »

    « Que veut dire être saint ? Qui est appelé à être saint ? On est souvent porté encore à penser que la sainteté est une destination réservée à de rares élus. Saint Paul, en revanche, parle du grand dessein de Dieu et affirme : « C'est ainsi qu'Il (Dieu) nous a élus en lui (le Christ), dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour » (Ep 1, 4). Et il parle de nous tous. Au centre du dessein divin, il y a le Christ, dans lequel Dieu montre son Visage : le Mystère caché dans les siècles s'est révélé en plénitude dans le Verbe qui s'est fait chair. Et Paul dit ensuite : « Car Dieu s'est plu à faire habiter en lui toute la plénitude » (Col 1, 19). En Christ, le Dieu vivant s'est fait proche, visible, touchable, il s’est fait entendre afin que chacun puisse puiser de sa plénitude de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14-16). C'est pourquoi toute l'existence chrétienne connaît une unique loi suprême, celle que saint Paul exprime dans une formule qui revient dans tous ses écrits : en Jésus Christ. La sainteté, la plénitude de la vie chrétienne ne consiste pas à accomplir des entreprises extraordinaires, mais à s'unir au Christ, à vivre ses mystères, à faire nôtres ses attitudes, ses pensées, ses comportements. La mesure de la sainteté est donnée par la stature que le Christ atteint en nous, par la mesure dans laquelle, avec la force de l'Esprit Saint, nous modelons toute notre vie sur la sienne. C'est être conformes à Jésus, comme affirme saint Paul : « Car ceux que d'avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l'image de son Fils » (Rm 8, 29). Et saint Augustin s'exclame : « Ma vie sera vivante toute pleine de Toi » (Confessions, 10, 28). Le Concile Vatican II, dans la Constitution sur l’Église, parle avec clarté de l'appel universel à la sainteté, en affirmant que personne n'en est exclu : « A travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n’y a qu’une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui... marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire » (Lumen gentium, n. 41).

    Mais la question demeure : comment pouvons-nous parcourir la voie de la sainteté, répondre à cet appel ? Puis-je le faire avec mes propres forces ? La réponse est claire : une vie sainte n’est pas principalement le fruit de notre effort, de nos actions, car c’est Dieu, le trois fois Saint (cf. Is 6, 3), qui nous rend saints, c’est l’action de l’Esprit Saint qui nous anime de l’intérieur, c’est la vie même du Christ ressuscité qui nous est communiquée et qui nous transforme. Pour le dire encore une fois avec le Concile Vatican II : « Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par là même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie » (ibid., n. 40). La sainteté a donc sa racine ultime dans la grâce baptismale, dans le fait d’être greffés dans le Mystère pascal du Christ, avec lequel nous est communiqué son Esprit, sa vie de Ressuscité. Saint Paul souligne de manière très puissante la transformation que la grâce baptismale accomplit dans l’homme et il arrive à créer une terminologie nouvelle, forgée avec le préfixe "co" : co-morts, co-ensevelis, co-ressuscités, co-vivifiés avec le Christ: notre destin est indissolublement lié au sien. « Si par le baptême — écrit-il — dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts » (Rm 6, 4). Mais Dieu respecte toujours notre liberté et demande que nous acceptions ce don et vivions les exigences qu’il comporte, il demande que nous nous laissions transformer par l’action de l’Esprit Saint, en conformant notre volonté à la volonté de Dieu.

    Comment notre façon de penser et nos actions peuvent-elles devenir la manière de penser et d’agir du Christ et avec le Christ ? Quelle est l’âme de la sainteté ? Le Concile Vatican II précise à nouveau : « Dieu est charité et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui (cf. 1 Jn 4, 16). Sa charité, Dieu l’a répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (cf. Rm 5, 5). La charité qui nous fait aimer Dieu par-dessus tout et le prochain à cause de lui est par conséquent le don premier et le plus nécessaire. Mais pour que la charité, comme un bon grain, croisse dans l’âme et fructifie, chaque fidèle doit s’ouvrir à la Parole de Dieu et, avec l’aide de sa grâce, mettre en œuvre sa volonté, participer fréquemment aux sacrements, surtout à l’Eucharistie, et aux actions sacrées, s’appliquer avec persévérance à la prière, à l’abnégation de soi-même, au service actif de ses frères et à l’exercice de toutes les vertus. La charité en effet, étant le lien de la perfection et la plénitude de la loi (cf. Col 3, 14 ; Rm 13, 10), oriente tous les moyens de sanctification, leur donne leur âme et les conduit à leur fin » (Lumen gentium, n. 42). Peut-être ce langage du Concile Vatican II est-il encore un peu trop solennel pour nous, peut-être devons-nous dire les choses de manière encore plus simple. Qu’est-ce qui est essentiel ? Il est essentiel de ne jamais laisser passer un dimanche sans une rencontre avec le Christ Ressuscité dans l’Eucharistie; cela n’est pas un poids en plus, mais une lumière pour toute la semaine. Il ne faut pas commencer ni finir une journée sans avoir au moins un bref contact avec Dieu. Et, sur la route de notre vie, suivre les "panneaux routiers" que Dieu nous a communiqués dans le Décalogue lu avec le Christ, qui est tout simplement l’explicitation de ce qu’est la charité dans des situations déterminées. Il me semble que cela est la véritable simplicité et la grandeur de la vie de sainteté : la rencontre avec le Ressuscité le dimanche ; le contact avec Dieu au début et à la fin de la journée ; suivre, dans les décisions, les "panneaux routiers" que Dieu nous a communiqués, qui sont seulement des formes de charité. « C’est donc la charité envers Dieu et envers le prochain qui marque le véritable disciple du Christ » (Lumen gentium, n. 42). Telle est la véritable simplicité, grandeur et profondeur de la vie chrétienne, du fait d’être saints.

    Voilà pourquoi saint Augustin, en commentant le quatrième chapitre de la Première Lettre de saint Jean, peut affirmer une chose courageuse : « Dilige et fac quod vis », « Aime et fais ce que tu veux ». Et il poursuit : « Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour ; qu’en toi se trouve la racine de l’amour, car de cette racine ne peut rien procéder d’autre que le bien » (7, 8 : PL 35). Celui qui est guidé par l’amour, qui vit la charité pleinement est guidé par Dieu, car Dieu est amour. C’est ce qui donne sa valeur à cette grande parole : « Dilige et fac quod vis », « Aime et fais ce que tu veux ».

    Sans doute pourrions-nous nous demander : pouvons-nous, avec nos limites, avec notre faiblesse, tendre à des sommets si élevés ? Au cours de l’Année liturgique, l’Église nous invite à faire mémoire d’une foule de saints, c’est-à-dire de ceux qui ont vécu pleinement la charité, qui ont su aimer et suivre le Christ dans leur vie quotidienne. Ils nous disent qu’il est possible pour tous de parcourir cette voie. A toute époque de l’histoire de l’Église, à toute latitude de la géographie du monde, les saints appartiennent à tous les âges et à tous les états de vie, ils ont le visage concret de chaque peuple, langue et nation. Et ils sont de types très divers. En réalité, je dois dire qu’en ce qui concerne ma foi personnelle également, de nombreux saints, pas tous, sont de véritables étoiles dans le firmament de l’histoire. Et je voudrais ajouter que pour moi, ce sont non seulement certains grands saints que j’aime et que je connais bien qui "indiquent la voie", mais précisément les saints simples également, c’est-à-dire les personnes bonnes que je vois dans ma vie, qui ne seront jamais canonisées. Ce sont des personnes normales, pour ainsi dire, sans héroïsme visible, mais dans leur bonté quotidienne, je vois la vérité de la foi. Cette bonté, qu’elles ont mûrie dans la foi de l’Église, est pour moi la plus sûre apologie du christianisme et le signe qui indique où se trouve la vérité.

    Dans la communion des saints, canonisés et non canonisés, que l’Église vit grâce au Christ dans tous ses membres, nous jouissons de leur présence et de leur compagnie et nous cultivons la ferme espérance de pouvoir imiter leur chemin et partager un jour la même vie bienheureuse, la vie éternelle.

    Chers amis, comme la vocation chrétienne est grande et belle, et également simple, vue sous cette lumière ! Nous sommes tous appelés à la sainteté : elle est la mesure même de la vie chrétienne. Encore une fois, saint Paul l’exprime avec une grande intensité, lorsqu’il écrit : « Chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine selon que le Christ a mesuré ses dons... C'est lui encore qui “a donné” aux uns d'être apôtres, à d'autres d'être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ » (Ep 4, 7. 11-13). Je voudrais inviter chacun à s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N’ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu; n’ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pêcheurs : c’est Lui qui nous transformera selon son amour. Merci. »

    Benoît XVI, Audience générale du 13 avril 2011.
    (Source et texte intégral - © Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana)

  • Méditation - Prière : membres de l'Eglise

    « Seigneur, aide-nous à ne pas nous laisser emporter par le vacarme que fait le mal quand il atteint ton Église. Aide-nous à ne pas oublier que nous en sommes nous aussi membres et donc responsables. Au lieu de nous désoler et de nous replier sur nous-mêmes, ouvrons tout grand nos cœurs à ce cadeau inestimable de ton amour qu'est l’Église : garante de ta parole, dispensatrice de tes grâces par les sacrements et ouverture sur le Royaume. Et ayons le courage de proclamer à voix haute comme Pierre, et, à temps et contretemps, que tu es le Fils de Dieu venu en ce monde révéler à tous les hommes que Dieu les aime et désire leur bonheur ! "Heureuse es-tu, Sainte Église du Seigneur, sa Voix retentit en toi. Sur Lui, ton chef et ton gardien, sont tes fondements. Pour toi il souffrit la Croix. Lui, l’Époux uni à toi, t'a donné son Corps et son Sang." (Chant de la liturgie maronite)

    Seigneur, nous te supplions pour que de nombreux jeunes sachent entendre, aujourd'hui, au fond de leur cœur ta voix qui les appelle à tout quitter pour recevoir le centuple promis à ceux qui se mettent à ton service ! »

    Père Mansour Labaky, L’Évangile en prières (Mt 16, 13-20), Sarment, Éditions du Jubilé, 2006.

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  • Méditation : l'appel de St Matthieu

    « Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu, et il lui dit : "Suis-moi !" Et, se levant, il le suivit. »
    (Mt 9,9)

    « Nous devons admirer ici la grande humilité de cet évangéliste, qui ne dissimule point sa vie passée, et qui marque expressément son nom de "Matthieu", lorsque tous les autres le cachent et l’appellent Lévi.

    Pourquoi marque-t-il qu’il était "assis au bureau des impôts" ? C’est pour faire voir la force toute-puissante de Celui qui l’appela, et qui le choisit pour son disciple, avant qu’il eût renoncé à une profession si déshonorante, avant qu’il eût cessé ses coupables exactions et lorsqu’il y était actuellement occupé. C’est ainsi qu’il appela ensuite le bienheureux apôtre saint Paul, lorsqu’il était plein de rage et de furie contre les disciples. Ce saint apôtre exprime lui-même quelle était la toute-puissance de Celui qui l’appelait, lorsqu’il dit aux Galates : "Vous savez, mes frères, de quelle manière j’ai vécu autrefois dans le judaïsme, avec quelle fureur je persécutais l’Église de Dieu." (Ga I,13).

    Il appela encore les pêcheurs, lorsqu’ils étaient à leurs filets. Mais cette occupation, qui était celle de bons paysans, d’hommes rustiques et simples, n’avait cependant rien d’infamant : au lieu que le métier de publicain était rempli d’injustice, de cruauté et d’infamie, et passait pour un trafic honteux, pour un gain illicite, et pour un vol qui s’exerçait sous le couvert des lois. Cependant Jésus-Christ ne rougit point d’avoir pour disciples des hommes de cette sorte.

    Mais devons-nous nous étonner que le Sauveur n’ait point rougi d’appeler un publicain, lui qui n’a pas rougi d’appeler à lui une femme impudique, qui lui a permis de baiser ses pieds, et de les arroser de ses larmes ? C’est pour cela qu’il était venu. Ce n’est pas tant le corps qu’il a voulu affranchir de ses maladies que l’âme qu’il a désiré guérir de sa malice. Il le fit bien voir à propos du paralytique. Avant d’appeler à lui un publicain, et de l’admettre au nombre de ses disciples, ce qui aurait pu scandaliser, il prit la précaution de faire voir qu’il lui appartenait de remettre les péchés.

    Car qui peut trouver étrange que Celui qui est assez puissant pour guérir les péchés des hommes, appelle un pécheur et en fasse un apôtre ?

    Mais après avoir vu la puissance du Maître qui appelle, admirez la soumission du disciple qui obéit. Il ne résiste point ; il ne témoigne point de défiance en disant en lui-même : Que veut dire cet homme ? N’est-il pas visible qu’il me trompe en m’appelant à lui, moi qui suis un publicain et un pécheur ? Il ne s’arrête point à des pensées que lui auraient pu inspirer une humilité fausse et indiscrète ; mais il suit Jésus-Christ avec tant de promptitude, qu’il ne prend pas même le temps d’en aller demander avis à ses proches.

    Le publicain obéit avec la même docilité que les pêcheurs. Ils avaient à l’instant quitté leurs filets, leur barque et leur père, celui-ci renonce de même à cette banque et au gain qu’il en retirait. Il témoigne combien il était disposé et préparé à tout. Il rompt tout d’un coup tous les liens et tous les engagements du siècle ; et cette prompte obéissance rend témoignage à la sagesse et à la grâce pleine d’à-propos de Celui qui l’appelait. »

    St Jean Chrysostome, Homélie XXX (1) sur L’Évangile selon Saint Mathieu, in Œuvres complètes traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Tome VII, Bar-le-Duc, L. Guérin et Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • Samedi 7 septembre 2013

    Calendrier liturgique

    Rappel : journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie

    « Le 7 septembre, sur la Place Saint-Pierre – ici – de 19h00 à 24h00, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde. L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions liturgiques à cette intention. »

    Pape François, avant la prière de l'Angélus de ce dimanche 1er septembre.

  • Angélus de ce dimanche 1er septembre

    Texte intégral en français : site internet du Vatican.

    Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent.

    J’adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a provoqué et provoque l’usage des armes dans ce Pays affligé, particulièrement parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons : Que d’enfants ne pourront pas voir la lumière de l’avenir ! Avec une fermeté particulière je condamne l’usage des armes chimiques ! Je vous dis que j’ai encore fixées dans mon esprit et dans mon cœur les terribles images de ces derniers jours ! Sur nos actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas échapper ! Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence appelle la violence !

    [...]

    Le 7 septembre, sur la Place Saint-Pierre – ici – de 19h00 à 24h00, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde. L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions liturgiques à cette intention.

    À Marie, nous demandons de nous aider à répondre à la violence, au conflit et à la guerre, par la force du dialogue, de la réconciliation et de l’amour. Elle est mère : qu’elle nous aide à retrouver la paix ; nous sommes tous ses enfants ! Aide-nous, Marie, à dépasser ce moment difficile et à nous engager à construire chaque jour et dans tous les domaines une culture authentique de la rencontre et de la paix. Marie, Reine de la paix, prie pour nous !

  • Méditation : le repentir

    « Le Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t'attends depuis longtemps. » Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. Venez et buvez l'eau vive (Mt 11,2 ; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime... Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le Pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m'a fait venir sur la terre, et j'ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : "Seigneur, il est bon pour nous d'être avec toi" (Mt 17,4) ». Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour... Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. »

    St Silouane (1866-1938), in Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, vie, doctrine, écrits, Tr. Hieromoine Symeon, Ed. Présence, 1975.

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  • Méditation : "Venez à moi..."

    « Déposons le pesant fardeau de nos occupations terrestres et, allégés, courons vers Celui qui nous invite. En Lui se trouve l'abondante réfection des âmes et "la paix souveraine qui dépasse tout sentiment".
    "Venez à moi, dit-il, vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai". Ô Seigneur, de qui avez-vous besoin pour que vous nous appeliez de la sorte ? Qu'avez-vous de commun avec nous ? Ô parole toute de miséricorde : "Venez à moi, dites-vous, et je vous soulagerai". Ô admirable condescendance, charité ineffable de notre Dieu ! Qui a jamais réalisé de telles merveilles ? Qui a jamais entendu ou vu de pareilles choses ? Voici qu'il invite ses ennemis, il encourage les coupables, il attire les ingrats : "Venez tous à moi, dit-il, et prenez modèle sur moi... Portez votre joug et vous trouverez le repos de vos âmes". Ô paroles très douces, suaves, divines, "plus pénétrantes qu'aucune épée à deux tranchants". Vous vous enfoncez dans le plus intime de l'âme et, la remplissant d'une abondante douceur, "vous allez jusqu'à séparer l'âme et l'esprit".
    Et maintenant, âme chrétienne, réveille-toi donc devant tant de bonté, au contact d'une si grande douceur, à l'odeur d'une telle suavité. Certes, celui qui y demeure insensible est malade, il a perdu le sens, il marche vers la mort !
    Enflamme-toi, je t'en prie, ô mon âme, dilate-toi, enivre-toi de douceur dans la miséricorde de ton Dieu, dans la mansuétude de ton Dieu, ton Epoux dans la charité ! Que l'ardeur de ton bien-aimé t'enflamme, que son amour te dilate, que sa suavité te délecte. Que personne ne t'empêche d'entrer, de le posséder, de le goûter. »

    Saint Bonaventure, Lettre dite des XV choses mémorables, in "La Perfection de la vie (ou la Vie parfaite) - La purification", Coll. "Les Maîtres de la spiritualité chrétienne", Aubier, Paris, 1943.

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  • Méditation : le péché

    « Le péché n'est qu'un renversement de l'amour. L'amour, en effet, est don de soi à l'autre, jusqu'à l'oubli de soi ; le péché au contraire, est repliement sur soi, pour se faire le centre de tout et de tous, au service de ses convoitises personnelles : c'est de là qu'il tire son nom d'"amour-propre".

    Tout homme se trouve affronté à son propre vide. Face à cette constatation, douloureuse à la nature, il peut s'y refuser, prétendre avoir sa plénitude en soi et donc se suffire par soi-même ; c'est la réaction de l'orgueil : "vous serez comme des dieux". "Toi qui disais en ton coeur... : Je monterai au sommet des nuages, je ressemblerai au Très-Haut" (Is 14,14). La conséquence est alors la chute : son vide lui devient plus évident, plus inexorable : "leurs yeux s'ouvrirent, et ils virent qu'ils étaient nus", dépouillés de tout.

    Mais la réaction peut être aussi celle de l'homme humble et pénitent qui, en face de son vide, de sa nullité, y découvre un appel à se tourner vers Celui qui peut le combler, vers Dieu. "De toi mon âme a soif... Comme une terre sèche, épuisée, sans eau" (Ps 62,2). La réponse de Dieu ne se fait pas attendre ; pour combler ce vide, il donne sa présence, selon sa mesure propre : "bonne, secouée, tassée, débordante" (Lc 6,38) : une plénitude qui peut alors rejaillir pour se communiquer aux autres.

    Le propre de l'attitude pénitente est de reconnaître notre pauvreté foncière et de regretter, au lieu de nous être tourné vers Dieu, d'avoir succombé au mal du repliement sur nous-mêmes, empêchant ainsi l'amour de Dieu de se communiquer à notre âme et, par nous, à nos frères. »

    Dom Gabriel Braso o.s.b., Sentier de Vie - Au seuil de notre conversion, Coll. spiritualité orientale et vie monastique n°2, Abbaye de Bellefontaine, 1974.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : "Shema Israël, Ecoute Israël !"

    « Dans les circonstances problématiques, ce qui fait avancer n'est pas tant la recherche des solutions que l'écoute des appels qui nous sont adressés à l'intérieur de la situation. "Shema Israël, Ecoute Israël !" Il faut passer, pourrait-on dire, de sa propre demande à celle de Dieu. Passer de la question : "Qu'est-ce que j'exige de la vie ?" à "Qu'est-ce que la vie exige de moi ?" Cette petite "révolution copernicienne" change tout... Elle peut se décliner de bien des manières, selon les circonstances. Parfois, elle consistera à passer de : "Qu'est-ce que j'attends de mon entourage ?" à "Qu'est-ce que mon entourage attend de moi ?", ou quelque chose d'analogue. Quoi qu'il en soit, cette conversion du regard est toujours nécessaire et toujours féconde. Notons au passage que l'Evangile nous invite très souvent à ce genre de renversement de perspective, par exemple quand Jésus dit :

    "Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes." (Mt 7, 12) »

    P. Jacques Philippe, Appelés à la vie, Editions des Béatitudes, 2007.

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    "Elle me tracasse dit Dieu, cette manie qu'ils ont de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres. Car j'ai fait les nombrils sans trop y prêter attention, un peu comme le tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un noeud, comme ça, pour que ça tienne, à un endroit qui ne paraît pas trop...En fait, j'étais content d'avoir fini.
    Oui, de toute ma création, dit Dieu, ce qui m'étonne le plus, c'est tout le temps qu'ils mettent, dès que ça va un peu mal, à se regarder le nombril au lieu de voir les difficultés des autres. Si c'était à recommencer, si je pouvais faire un rappel général, si ce n'était pas trop de remettre l'ouvrage sur le métier, je leur placerais le nombril en plein milieu du front.
    Comme ça, dit Dieu, ils seraient bien obligés de regarder le nombril des autres !"

  • Angélus de ce dimanche 10 février 2013

    "Ne vous découragez pas d'annoncer le Christ à tous"

    "Annoncer le Christ à tous les peuples, sans avoir peur de sa propre faiblesse, parce que c'est la miséricorde de Dieu qui transforme et renouvelle." C’est ce qu’a tenu à rappeler le Pape ce dimanche lors de la prière de l'Angélus, en présence de nombreux pèlerins rassemblés Place Saint-Pierre. Benoît XVI a ensuite fait référence à la Journée mondiale des malades qui aura lieu ce lundi et a adressé ses vœux aux peuples d'Asie qui célèbrent le Nouvel An.

    Ne pas avoir peur d’annoncer la Bonne Nouvelle

    « Les apôtres de l'Evangile ne se découragent jamais d’annoncer le Christ à tous les hommes jusqu'aux coins les plus reculés du monde. » Le pape, a commenté ainsi l'Evangile de ce dimanche, lorsque Jésus invite Pierre à surmonter son découragement de n’avoir rien pêché de toute la nuit. Pierre croit alors en une pêche miraculeuse, avant de devenir un "pêcheur d'hommes". Ce texte de l'Évangile, souligne Benoît XVI, fait comprendre « la pédagogie de l'appel de Dieu, qui ne s’attache pas tant à la qualité des élus, mais à leur foi. » Il suggère ainsi que la vocation au sacerdoce et à la vie consacrée « est l'œuvre de Dieu » :

    « L'homme n'est pas l'auteur de sa propre vocation, a-t-il expliqué, mais la réponse à la proposition divine. La faiblesse humaine ne doit pas faire peur si Dieu appelle. Il faut avoir confiance en sa force qui agit dans notre propre pauvreté, il faut se fier à la puissance de sa miséricorde, qui transforme et renouvelle. »

    La Miséricorde au cœur de la mission de l’Eglise

    Cette miséricorde divine concerne toute la mission de l'Eglise, qui au cours de l’existence terrestre est appelée à accepter tous, les bons comme les mauvais. Après la résurrection, cependant, elle ne concernera que les bons. D'où la prière du Pape :

    « Cette Parole de Dieu ravive en nous et dans nos communautés chrétiennes, le courage, la confiance et l'enthousiasme de proclamer et de témoigner l'Évangile. Les échecs et les difficultés ne conduisent pas au découragement : il est de notre devoir de jeter les filets dans la foi, le Seigneur fera le reste. »

    Source : Radio Vatican.

  • 10 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La pêche miraculeuse, appel des premiers disciples (Lc 5, 1-11)
    "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur."
    "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras."

    « Quelle est grande la bonté du Christ ! Pierre a été pêcheur, et maintenant un orateur mérite un grand éloge s'il est capable de comprendre ce pêcheur. Voilà pourquoi l'apôtre Paul dit en s'adressant aux premiers chrétiens : "Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages... Ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose" (1Co 1, 26-28). Car si le Christ avait choisi en premier lieu un orateur, l'orateur aurait pu dire : "J'ai été choisi pour mon éloquence". S'il avait choisi un sénateur, le sénateur aurait pu dire : "J'ai été choisi à cause de mon rang". Enfin, s'il avait choisi un empereur, l'empereur aurait pu dire : "J'ai été choisi en raison de mon pouvoir." Que ces gens-là se taisent, qu'ils attendent un peu, qu'ils se tiennent tranquilles. Ils ne seront pas oubliés ni rejetés ; qu'ils attendent un peu, parce qu'ils pourraient se glorifier de ce qu'ils sont en eux-mêmes. »

    Saint Augustin, Sermon XLIII (5-6), CCL 41, 510-511 (Trad. Delhougne, Les Pères commentent, Brepols, 1991).

  • 14 janvier : Toute l'année avec les Pères...

    "Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent" (Mc 1, 14-20)

    « De même que l'oeil sain et pur reçoit le rayon lumineux qui lui est envoyé, ainsi l'oeil de la foi, avec la pupille de la simplicité, reconnaît la voix de Dieu aussitôt que l'homme l'entend. La lumière émanant de sa parole se lève en lui, il se lance joyeusement au-devant d'elle et il la reçoit, comme l'a dit notre Seigneur dans son Évangile : "Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent" (Jn 10,27)...

    C'est avec cette pureté et cette simplicité que les apôtres ont suivi la parole du Christ. Le monde n'a pas pu les empêcher, ni les habitudes humaines les retenir, ni aucun des biens qui passent pour être quelque chose dans le monde les entraver. Ces âmes avaient senti Dieu et vivaient de la foi, et chez de telles âmes, rien dans le monde ne peut l'emporter sur la parole de Dieu. Celle-ci est faible dans les âmes mortes ; c'est parce que l'âme est morte que, de puissante, la Parole devient faible et que l'enseignement de Dieu, de valide, devient sans force chez elles. Car toute l'activité de l'homme se porte là où il vit ; celui qui vit pour le monde met au service du monde ses pensées et ses sens, tandis que celui qui vit pour Dieu se tourne vers ses commandements puissants dans toutes ses actions.

    Tous ceux qui ont été appelés ont obéi sur-le-champ à la voix qui les appelait lorsque le poids de l'amour des choses terrestres n'était pas suspendu à leur âme. Car les liens du monde sont un poids pour l'intelligence et les pensées, et ceux qui en sont liés et entravés entendent difficilement la voix de Dieu qui les appelle. Mais les apôtres et, avant eux, les justes et les pères n'étaient pas ainsi ; ils ont obéi comme des vivants, et ils sont sortis légers, parce que rien du monde ne les liait de son poids. Rien ne peut lier et entraver l'âme qui sent Dieu ; elle est ouverte et prête, en sorte que la lumière de la voix divine la trouve en état de la recevoir chaque fois qu'elle vient. »

    Philoxène de Mabboug (+ v.523), Homélie 4, 77s (Trad. SC 44, rev. Brésard, 2000 ans d'homélie, année C, Soceval, 2001)

  • 5 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Philippe et Nathanaël (Jn 1, 43-51)

    « "Philippe ayant trouvé Nathanaël, lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi, et que les prophètes ont prédit ; savoir Jésus de Nazareth, fils de Joseph." Philippe dit cela pour donner, par l'autorité de Moïse et des prophètes, plus de créance à sa prédication, et aussi pour rendre son auditeur docile et respectueux. Et comme Nathanaël était savant et très zélé pour la vérité, ainsi que Jésus-Christ même en rend témoignage, et que sa propre conduite le prouve, il le renvoie avec raison à Moïse et aux prophètes, afin que, Jésus-Christ le recevant ensuite, le trouvât instruit. Si l'évangéliste appelle Jésus fils de Joseph, ne vous en troublez point, alors on le croyait encore fils de Joseph. Mais, Philippe, par où est-il certain que ce Jésus est celui que vous dites ? Quelle preuve nous en donnez-vous ? Ce n'est pas assez que vous le disiez. Quel prodige, quel miracle avez-vous vu ? Il y a du risque et du péril à croire témérairement de si grandes choses. Quelle raison avez-vous donc ? La même qu'André, dit-il ; car André n'ayant ni assez de force, ni assez de capacité pour annoncer le trésor qu'il avait découvert, ni assez d'éloquence pour le faire connaître, amène son frère à celui qu'il a trouvé. De même Philippe n'explique pas comment ce Jésus est le Christ, ni en quoi, ni quand les prophètes l'ont prédit ; mais il amène Nathanaël à Jésus, bien sûr que désormais il ne le quittera point, s'il a une fois entendu sa parole et sa doctrine.
     
    "Nathanaël lui dit : Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? Philippe lui dit : Venez et voyez."

    [...]

    Est-ce que Jésus vit seulement Nathanaël, lorsque Philippe l'appela ? ou ne l'avait-il pas vu auparavant avec cet oeil qui ne dort jamais ? certainement il l'avait vu : que, personne n'en doute. Mais Jésus n'a dû dire alors que ce qui était nécessaire. Nathanaël confessa donc que Jésus était le Christ, en voyant un signe évident de sa prescience ; ses hésitations avaient prouvé sa sagesse ; son acquiescement démontra sa bonne foi. Car "il repartit à Jésus", dit le texte sacré : "Maître, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le roi d'Israël". Ne voyez-vous pas là une âme qui subitement tressaille de joie ? Ne voyez-vous pas un homme qui, par ses paroles, embrasse Jésus ? Vous êtes, dit-il, celui qui est attendu et désiré. Ne le voyez-vous pas s'étonner, admirer, tressaillir et bondir de joie ?

    Nous devons être aussi dans la joie, nous qui avons reçu la connaissance du Fils de Dieu ; nous devons, dis-je , non-seulement nous réjouir au fond du coeur, mais encore marquer et exprimer au dehors notre joie par nos oeuvres mêmes. Mais cette joie, en quoi consiste-t-elle ? A être obéissants à celui que vous avez connu. Or, cette obéissance consiste à faire ce que veut Jésus-Christ : si nous faisons ce qui irrite sa colère, comment manifesterons-nous notre allégresse ? Ne voyez-vous pas que celui qui a reçu son ami dans sa maison, fait tout avec joie, qu'il court de tous côtés, qu'il n'épargne rien ; fût-il besoin de répandre même tout son bien, il est prêt à le faire, et cela uniquement pour plaire, à son ami. S'il n'accourait pas quand il l'appelle, s'il ne faisait pas toutes choses selon son désir et sa volonté, assurât-il même mille fois qu'il se réjouit de son arrivée, son hôte ne le croirait point, et ce serait avec raison : il faut en effet marquer sa joie par ses oeuvres et par ses actions.

    C'est pourquoi Jésus-Christ étant venu chez nous, montrons que nous nous en réjouissons et ne faisons rien qui puisse lui déplaire et le fâcher ; parons, ornons cette maison où il est venu : voilà ce qu'on doit faire quand on est dans la joie. Présentons-lui à manger ce qui est le plus de son goût : c'est là ce que doit faire celui qui est dans l'allégresse. Mais quelle est la nourriture que nous lui devons présenter ? Il nous l'apprend lui-même : "Ma nourriture", dit-il, "est de faire la volonté de celui qui "m'a envoyé"(Jn IV, 34). Donnons-lui à manger lorsqu'il a faim ; donnons-lui à boire lorsqu'il a soif : quand vous ne lui donneriez qu'un verre d'eau froide, il le recevra, car il vous aime : les présents de l'ami, quelque petits qu'ils soient, paraissent grands à un ami. Seulement ne soyez point paresseux, ni lents à donner ; quand vous ne donneriez que deux oboles, il ne les rejettera point, mais il les recevra comme quelque chose de grand prix. En effet, n'ayant besoin de personne, et ces choses ne lui étant nullement nécessaires, c'est avec raison qu'il ne regarde point à la grandeur des dons, mais à l'intention et à la volonté de celui qui donne. Seulement faites voir que vous êtes content de l'avoir chez vous, qu'il n'est rien que vous ne soyez prêts à faire pour lui, et que sa présence vous réjouit.

    Considérez quel amour il a pour vous ; c'est pour vous qu'il est venu, pour vous il a donné sa vie. Et après de si grands bienfaits, il ne refuse même pas de vous prier. Car, dit saint Paul : "Nous faisons la charge d'ambassadeur pour Jésus-Christ, et c'est Dieu même qui vous exhorte par notre bouche". (II Co V, 20.) Et qui est assez insensé pour ne pas aimer son Seigneur ? Et ce que je dis là, je sais qu'aucun de vous ne le démentira de la bouche ni du coeur. Mais celui que l'on aime veut qu'on lui marque son amour, non seulement par des paroles, mais encore par des oeuvres. Dire que l'on aime, et ne point faire ce qu'ont coutume de faire ceux qui aiment, c'est sûrement une chose bien ridicule et devant Dieu et devant les hommes. Puis donc qu'il est non seulement inutile, mais encore très nuisible, de confesser Jésus-Christ seulement de bouche, et de le renoncer par ses oeuvres, je vous conjure, mes frères, de le confesser également par vos actes, afin que Jésus-Christ lui-même nous reconnaisse en ce jour, où il déclarera devant son Père ceux qui sont dignes "d'être reçus de lui". C'est la grâce que je vous souhaite en Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui et avec qui la gloire soit au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Evangile selon saint Jean, Homélie XX (1,3), in Oeuvres complètes (Tome VIII), Traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Cie Éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Prière

    « O mon très doux Sauveur, vous venez à ma rencontre avec un amour infini, avec l'abondance de votre grâce ; vous voulez envahir mon âme avec des torrents de miséricorde et de charité afin de l'attirer à vous. Venez, ô Seigneur, venez ! Moi aussi je veux courir avec amour à votre rencontre mais, malheureusement, mon amour est si limité, si faible, si imparfait ; rendez-le fort et généreux, rendez-moi capable de me surmonter moi-même pour me donner totalement à vous. Oui, mon amour peut devenir fort parce qu'il "a pour fondement la certitude si intime d'être payé de retour par un autre amour dont on ne peut plus douter. Ce dernier, en effet, ne s'est-il pas manifesté dans un incomparable éclat... comme preuve qui ne laise subsister aucun doute...? Voici donc qu'appuyé sur le vôtre, mon faible amour devient fort de votre force. Ce sera pour nous un bienfait ineffable à l'heure de la mort, de considérer que nous allons être jugées par Celui que nous aurons aimé au-dessus de tout. Assurées que nos dettes sont payées, nous nous présenterons pleines de confiance à son tribunal (TJ. Ch. XLII).
    Accordez-moi, ô Seigneur, un tel amour ! Je le désire ardemment, non seulement pour échapper, un jour, à votre regard sévère de juge, mais aussi et surtout pour payer de retour, en quelque manière, votre charité infinie...
    Déployez, Seigneur, votre puissance et venez ! Venez, sans plus tarder ! »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année : 1er Dimanche de l'Avent, 5ème éd. T.I, 1963 (1ère éd. 1955).

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