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bonheur - Page 3

  • Méditation : la béatitude éternelle

    « Quel spectacle que celui que donne aujourd'hui le ciel ! Voyez-vous le Père éternel, l'Ancien des jours, assis sur le trône de sa gloire ? Entre Lui et l'univers, l'Agneau se tient debout, comme égorgé, dans la fulgurance de sa Divinité, en possession des trophées de sa victoire.

    Et puis, les quatre animaux symboliques, Évangélistes de son Œuvre ; et puis les vingt-quatre vieillards, prophètes et apôtres du Fils de Dieu, couronnés d'or et éclatants de blancheur, symboles de ses triomphes ; et puis ces myriades d'Anges de Dieu ; et puis ces milliers et ces milliers d'êtres, marqués au front du sceau de l'Agneau Rédempteur, avec leurs harpes et leurs coupes d'or, pleines de parfums, qui sont les prières et les louanges des saints !

    Et toute cette foule, prosternée, adorant, chantant à Dieu et à l'Agneau, car on ne les sépare pas : Amen, oui, c'est ainsi, il est bon qu'il en soit ainsi, il le fallait, il le faut toujours : A vous, la gloire, l'action de grâces ; à vous, l'honneur, la puissance et la force de notre Dieu, dans les siècles des siècles ! ...

    L’Église du ciel et de la terre, avec celle du Purgatoire se retourne vers son Sauveur, pour le remercier ; car c'est Lui la couronne même de ses saints, ceux qui furent les bienheureux, c'est-à-dire les pauvres, les doux, les affligés, les affamés, les assoiffés de justice, les miséricordieux, les purs, les pacifiques et les opprimés de la terre ; tous, ayant à la main la palme de leur victoire, l'élevant et l'agitant vers leur Sauveur Dieu, reconnaissant que, s'ils sont quelque chose, c'est par Lui, le grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qu'ils le sont.

    Seigneur Jésus, du fond de ma vallée d'exil, aspirant moi aussi à la sainteté, malgré ma pauvreté et mon affreuse misère, je vous crie aussi : Gloire à l'Agneau ; et j'adore, adoro te, vous répétant l'hymne de gloire, le seul qui vous sied : Saint, saint, saint, vous êtes, ô mon Dieu, celui qui était, et qui vient, et qui reviendra. Venez donc, Seigneur Jésus !

    Vous reviendrez et vous nous prendrez avec Vous, afin que là où vous êtes, nous soyons aussi. La vie n'est qu'un rêve, un songe de nuit ; tout passe, tout lasse ; mais Vous, vous êtes Celui qui demeure, tu autem permanens, et idem ipse es.

    Le bonheur, c'est uniquement d'être à Vous, beati. Le bonheur, c'est de vous connaître, de vous aimer, de vous servir ; le bonheur, c'est d'être détaché de toutes choses ; c'est d'être doux avec tous les hommes ; le bonheur, c'est de savoir pleurer, c'est de répondre à votre appel : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi... Venite et ego reficiam vos. Venez et je vous referai, Moi !

    Le bonheur, c'est de pouvoir pardonner ; c'est de faire le vide en soi-même, pour devenir le vase spirituel où la Face de Dieu resplendit sa lumière ; le bonheur, c'est d'être fils et filles de la Paix. Le bonheur, enfin, c'est de savoir souffrir, et même le vouloir ; c'est de savoir adorer Dieu et lui baiser la main, dans l'abandon.

    Ô Saints et Saintes de Dieu, qui adorez ainsi, laissez-nous vivre ce Sanctus éternel qui chante les droits de Dieu sur nos âmes ! »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Fête de la Toussaint, extrait), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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    Le jugement dernier, Fra Angelico

    A (re)lire également :

    L'exercice spirituel de St Maximilien Marie Kolbe : "Devenir un saint et un grand saint", proposé le 1er novembre 2010 (sur notre site internet)
    et "Que veut dire être saint ?" par Benoît XVI (audience générale du 13 avril 2011), méditation proposée le 1er novembre 2013 (sur ce blog).

  • Méditation avec St Augustin : apprendre l'humilité pour connaître le vrai bonheur

    « "Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi" (Mt 11,29) non pas à construire l'univers, ni à créer les choses visibles et invisibles, ni à faire des miracles dans ce monde et à ressusciter des morts, mais "apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur" (Mt 11,29). Vous voulez devenir grand ? Commencez par vous faire petit. Vous songez à construire un édifice d'une grande hauteur ? Songez d'abord au fondement qu'est l'humilité. Celui qui se propose d'élever un édifice massif creuse d'autant plus les fondations que la bâtisse sera plus considérable. Quand on construit l'édifice, on s'élève en hauteur ; on s'abaisse au contraire en creusant les fondations. L'édifice s'abaisse donc avant de s'élever, et son abaissement doit précéder le faîte de son élévation. Quel est le faîte de l'édifice que nous entreprenons de construire ? Jusqu'où doit s'élever le sommet de cet édifice ? Je le dis tout de suite : jusqu'à la vue de Dieu. Vous voyez quel but élevé, quelle fin sublime : voir Dieu. Celui qui désire ce bonheur comprendra ce que je dis et ce qu'il entend. Ce qui nous est promis, c'est la vue de Dieu, du Dieu suprême. Le vrai bonheur, en effet, c'est de voir le Dieu qui nous voit. »

    St Augustin, Sermon 69, 1, 2, in "Textes ascétiques des Pères de l’Église", pp.266-267.

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    Gravure de Gustave Doré, La divine Comédie, Le paradis (Chant XXXI)

  • Méditation : "Refuser la croix, c'est refuser le ciel"

    « N'oublions pas que nous devons travailler ici-bas à acquérir deux choses : la vertu pour nous et le bonheur des autres ; être bon et saint, et rendre heureux autour de nous.

    Recevoir la croix, c'est recevoir Jésus Notre-Seigneur, qui ne donne jamais sa croix sans donner son amour. Refuser la croix, c'est refuser le ciel. La douleur fut le pain quotidien de la vie mortelle de Jésus et de Marie. C'est de vous, ô ma Mère, comme de votre divin Fils, que j'ai appris l'art divin de souffrir. Faites, Jésus, que tout en moi exhale le divin parfum de la piété, de la bonté, de la charité dans votre amour.

    Ah ! si les malheureux savaient mieux souffrir ! Si les heureux savaient mieux aimer, une aurore de bonté et d'union régnerait dans le monde, et la paix promise aux âmes de bonne volonté rayonnerait dans toutes les âmes.

    O Père ! notre Père ! vous qui êtes le Bon Dieu, que nous sommes loin de cette vérité !

    Dans toute condition, dans chaque état, pour tous, il y a chaque jour une croix à porter, au moins une ; mais un jour sans croix serait un jour sans mérite, un jour sans croix serait un jour qui ne serait pas pour le ciel.

    Chaque matin, baisons avec amour notre crucifix en promettant à Jésus de porter patiemment, généreusement ce jour, la croix de ce jour.

    Seigneur, ayez pitié de nous, de moi aussi, pauvre pécheresse, ayez pitié, mon Dieu ! »

    Marthe Robin, in "Journal - Décembre 1929 Novembre 1932", 2ème Cahier, 3 janvier 1931, Éditions Foyers de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2012.

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  • Méditation : livrés à l'Amour...

    « Vivons d'amour, soyons simples comme elle (*), livrées tout le temps, nous immolant de minute en minute en faisant la volonté du bon Dieu sans rechercher des choses extraordinaires. Et puis faisons-nous toutes petites, nous laissant porter, comme l'enfant dans les bras de sa mère, par Celui qui est notre Tout. Oui, ma petite sœur, nous sommes bien faibles, je dirais même nous ne sommes que misère, mais Il le sait bien, Il aime tant nous pardonner, nous relever, puis nous emporter en Lui, en sa pureté, en sa sainteté infinies ; c'est comme cela qu'Il nous purifiera par son contact continuel, par des attouchements divins. Il nous veut si pures, mais Lui-même sera notre pureté : il faut nous laisser transformer en une même image avec Lui, et cela tout simplement, en aimant tout le temps cet amour qui établit l'unité entre ceux qui s'aiment !

    Moi aussi, je veux être sainte, sainte pour faire son bonheur. Demandez-Lui que je ne vive plus que d'amour, « c'est ma vocation ». Et puis unissons-nous pour faire de nos journées une communion continuelle : le matin éveillons-nous dans l'Amour, tout le jour livrons-nous à l'Amour, c'est-à-dire en faisant la volonté du bon Dieu, sous son regard, avec Lui, en Lui, pour Lui seul. Donnons-nous tout le temps sous la forme qu'Il veut... Et puis, quand vient le soir, après un dialogue d'amour qui n'a pas cessé en notre cœur, endormons-nous encore dans l'Amour. Peut-être verrons-nous des fautes, des infidélités, abandonnons-les à l'Amour : c'est un feu qui consume, faisons ainsi notre purgatoire dans son Amour ! »

    (*) : "elle" désigne Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, à qui elle a recommandé sa correspondante à qui elle adresse cette lettre. Ce passage résume nombre d'aspects de la spiritualité de la sainte du Carmel de Lisieux.

    Bse Élisabeth de la Trinité, extrait de la Lettre à Germaine de Gemeaux [20 août 1903], in "Œuvres complètes", Éditions du Cerf, Paris, 1980.

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  • Mois de Marie - Trentième jour

    Trentième jour

    Reine des apôtres, Reine des martyrs, priez pour nous.
     
    Reine des apôtres, Reine des martyrs, qui ont sacrifié leurs travaux et leur vie pour Jésus-Christ, vous avez fait plus qu’eux tous pour sa gloire, vous avez, par votre exemple, édifié, encouragé, consolé les apôtres ; vous avez souffert d’une manière supérieure à tous les martyrs, soit qu’on considère la cause ou la grandeur, ou la durée de vos peines. Obtenez-nous la grâce de bien comprendre enfin quel bonheur c’est de souffrir pour Jésus, et la grâce de souffrir d’une manière digne de lui.

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  • Mois de Marie - Vingt-neuvième jour

    Vingt-neuvième jour

    Reine des patriarches, Reine des prophètes, priez pour nous.
     
    Reine des patriarches, Reine des prophètes, vous avez surpassé les uns par une espérance plus pure, plus ferme et plus tranquille ; vous avez surpassé les autres par une foi plus vive, plus soumise et plus étendue ; vous avez été l’objet des désirs et des vœux des uns et des autres, ils attendirent votre venue sur la terre ; ils vous glorifient dans le ciel. Obtenez-nous cette foi vive et cette espérance ferme qui nous conduisent au bonheur qu’ils ont de vous louer dans toute l’éternité.

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  • Mois de Marie - Vingt-huitième jour

    Vingt-huitième jour

    Reine des Anges, priez pour nous.
     
    Reine des Anges, vous les surpassez tous en grâces, en mérites, en sainteté. Tous les esprits célestes vous rendent hommage et s’abaissent devant vous, comme devant la Mère de Dieu, dont ils ne sont que les serviteurs. Nous unissons nos respects et nos hommages à ceux que vous rend toute la cour céleste. Priez votre divin Fils de nous faire imiter la pureté des Anges et la vôtre pour être un jour associés à votre bonheur.

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  • Méditation : des négligences dans la prière...

    « Rien ne m'effraie chez les âmes pieuses comme des négligences volontaires, de plus en plus accentuées dans la prière. Ces négligences peuvent les conduire aux plus honteux désordres. N'a-t-on pas vu des ascètes, héros de la mortification, longtemps considérés comme des colonnes de l’Église, perdre peu à peu l'habitude de la vertu et s'écrouler lamentablement dans la fange de honteuses turpitudes ? Ne cherchons pas ailleurs le secret de leur chute : ils avaient progressivement cessé de prier en esprit et en vérité.
    Tout fléchissement dans la piété chez un chrétien est la manifestation d'un fléchissement dans la volonté orientée vers Dieu. Tout relâchement à la prière révèle chez une âme un affaiblissement de ses forces ; prier moins, c'est, surnaturellement parlant, s'anémier ; prier moins, c'est opposer de moins en moins de résistance à ce courant de paganisme sur lequel, bon gré, mal gré, nous sommes obligés de vivre, qui tend à nous entraîner vers l'abîme du mal, et contre lequel tous, moi comme toi, nous devons lutter continuellement, si nous ne voulons pas être emportés, avec la masse, loin du devoir, à l'océan de tous les désordres.
    D'autre part, à la diminution de la piété, à la négligence dans la prière, correspond normalement une diminution de grâces actuelles, car Dieu donne son secours à l'homme dans la mesure où l'homme l'implore...
    Tu ne devrais jamais t'endormir sans te demander loyalement où en est ta constance et ta ferveur dans l'habitude de la prière. Tu vaux devant Dieu ce que vaut ta prière ; c'est à ta prière que se mesure la fécondité de ta vie et la fertilité surnaturelle de ton âme. Songe que, sans la grâce de Dieu, l'homme est incapable de prononcer, d'une manière surnaturellement agréable au Seigneur et méritoire, le nom de Jésus-Christ (I Cor XII, 3). "Sans moi, affirme le Sauveur, vous ne pouvez rien" (Jn XV, 5) dans l'ordre de votre destinée surnaturelle. Qui néglige de prier assidûment renonce donc à tout progrès sérieux dans la vie spirituelle ; peut-être même à son insu, a-t-il renoncé à son ciel !
    ...
    Je te conjure donc, ô mon frère, de pratiquer la première de toutes les sagesses, de croire à ta faiblesse radicale, à ton indigence absolue, aux dangers graves et nombreux qui de toutes parts menacent ta divine destinée, l'intégrité de ta conscience et ton bonheur chrétien et de ne point compter sur toi pour ne pas périr ; mais sur Dieu seul...
    Prie sans cesse. »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Lueurs Divines Tome II (ch. XV), Éditions Alsatia - Paray-le-Monial, 1940.

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  • Mois de Marie - Seizième jour

    Seizième jour

    Cause de notre joie, priez pour nous.
     
    Cause de notre joie, dans la vie, à la mort, dans l’éternité. Vous l’avez fait naître cette joie, en nous donnant un Sauveur ; vous la soutenez, en nous assistant dans tous les temps ; vous la comblerez par votre bonté, en nous procurant le bonheur éternel, comme nous l’espérons. Ah ! daignez, parmi les tentations et les épreuves, ne pas nous laisser succomber à la tristesse ni au désespoir ; mais ranimez-nous sans cesse par la joie de l’espérance et de la bonne conscience, en nous obtenant l’une et l’autre.

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  • Méditation : "mon coeur a soif de Vous, Seigneur..."

    « C'est une grâce du ciel, une des plus grandes grâces, que de ressentir le désir de Dieu. Il y a tant d'âmes qui ne l'éprouvent jamais ou qui l'éprouvent peu. C'est une "grâce" au sens propre du mot, c'est-à-dire une gracieuseté que nous ne méritions pas, une faveur que nous n'avions même pas songé à demander.
    En matière de salut et de perfection comme en toutes choses, c'est toujours Dieu qui a l'initiative : "Personne ne vient à moi, a dit Jésus, si mon Père n'a commencé par l'attirer." Et comment l'attire-t-il au Christ ? Par le désir. En lui communiquant un besoin intense de vérité, de beauté, d'amour, de pureté, et en lui montrant que le Christ est tout cela.

    Ô Jésus, je crois que c'est une grande faveur et un grand bonheur que d'avoir soif de vous, soif de votre vie, soif de votre amour. Cette soif, c'est votre grâce, c'est votre appel au fond de mon cœur... Quand il n'y a pas de désir, on ne cherche pas ; quand il n'y a pas d'appel, on ne s'approche pas... Complétez donc, Seigneur, l’œuvre que vous avez commencée en mon âme, afin que je me désaltère pleinement auprès de vous et que "de mon sein coulent les fleuves d'eau vive" promis par vous... »

    Bx Charles de Foucauld, in "Écrits spirituels", de Gigord, 1933.

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  • Méditation : Bonté de Dieu pour nos âmes, Cœur à cœur de l'Amour !

    « Rien n'est doux à votre Cœur comme de faire des heureux, ô mon Dieu ! Vous en avez les moyens, et Vous seul. Vous le savez bien.
    D'autre part, Vous nous avez faits pour le bonheur, pour le bonheur vrai, le vôtre, ô bienheureuse Trinité !
    Achever votre œuvre en nous, c'est tout votre désir. Il ne Vous manque semble-t-il qu'une chose : des âmes qui veulent se laisser béatifier. Quand Vous en rencontrez une, on dirait que votre Cœur ne se possède plus de joie. Enfin, Vous allez pouvoir faire votre métier de Dieu !
    Le soleil ne veut, dit-on, que répandre lumière et chaleur. Le Bien parfait ne veut que transformer en Lui, autant qu'il est possible, tout cœur aimant et droit. Il sait comment il faut s'y prendre. Il y travaille sans relâche. Plus Il donne, plus Il est satisfait. L'âme qui s'ouvre ainsi à son action est donc pour Lui pleine de charme.
    Ce qui ajoute beaucoup, et à l'infini, aux délices de ce saint commerce qui s'établit entre Dieu et l'âme aimante, c'est qu'il est ininterrompu. C'est un va-et-vient perpétuel de votre Cœur à son cœur et de son cœur à votre Cœur.
    Vous lui donnez sans cesse, elle Vous rend sans cesse. Plus Vous l'aimez et plus elle Vous aime. Plus Vous la rendez aimable à vos yeux, plus elle devient affectueuse et aimante. Toutes les délicatesses, toutes les tendresses, toutes les énergies de votre Cœur passent peu à peu, goutte à goutte, pour l'ordinaire, à flots par moments, dans le sien. Elle s'en rend compte, elle en est heureuse, elle en pleure de joie. Mais, aussitôt, tout remonte vers Vous en admiration, en action de grâces, en amour.

    Vous sentir au fond de soi-même, Vous goûter à loisir, Vous posséder dans une paix tranquille et sûre. Être riche de Vous tout entier et le savoir. Vivre avec vous, en Vous, de Vous.
    Sentir que son âme s'appuie sur Vous, s'enfonce et s'enracine en Vous, qu'elle puise en Vous une sève mystérieuse qui la vivifie, la fortifie et la réjouit. Et cela non pas de temps à autre, mais toujours et de plus en plus.
    Jouir de Vous, ô mon Dieu, Bonté sans limite, Puissance infinie, Sagesse parfaite, Beauté sans tache et sans déclin. Est-ce possible ici-bas ?
    Ah ! si on comprenait, on serait fou de joie ! »

    Robert de Langeac (Père Augustin Delage, 1877-1947), Vous… mes amis, Paris, Lethielleux 1952.

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  • Méditation : le Sacrement du mariage

    « Le mariage, mes chers enfants, on l’oublie trop à l’heure actuelle (et jamais le moment n’est mieux choisi de le rappeler que celui où il va se contracter irrévocablement), le mariage est un engagement définitif, que rien ni personne ne peut rompre, un contrat bilatéral, obligeant également et de la même manière, les deux parties contractantes, qui promettent solennellement devant Dieu, devant les parents, leurs amis, témoins de leurs serments, d’y rester fidèles jusqu’à la mort.

    Contrat bien facile à observer, pensent les jeunes époux, au jour radieux des noces. Le mariage n’est-il pas l’évènement ardemment désiré, capable à lui seul de combler tout désir, d’apporter la joie parfaite, sans mélange, le bonheur inaltérable que rien ne viendra plus troubler ?…

    Oui! Il pourrait, il devrait en être ainsi. Et cependant, comment se fait-il que l’expérience nous révèle quotidiennement le contraire? Pourquoi tant de foyers brisés, de ménages désunis, de cœurs désenchantés ? Je vais vous le dire : c’est parce que l’on perd de plus en plus de vue la nature de l’amour au foyer conjugal. Celui qui se marie uniquement pour le plaisir, les commodités de la vie, un bien-être que l’on recherchera à tout prix, au prix même de la suppression de la race qu’on devait propager, celui-là n’a rien compris aux lois du mariage chrétien, tel que l’a enseigné le Christ, il n’a rien compris à la loi même de l’amour.

    L’amour, a dit Leibnitz, cité par Lacordaire, c’est le bonheur de l’objet aimé. On n’aime donc pas pour soi: on aime pour rendre heureux. Et voilà comment l’amour conjugal, c’est le dévouement à la personne élue, dévouement de tous les jours, de tous les instants, c’est l’assistance inlassable dans les difficultés, le soutien jamais rebuté dans l’épreuve. Aimer, c’est se dévouer, et donc, nous voilà loin de la conception jouisseuse de notre époque légère, où l’on s’engage sans réflexion, sans souci des obligations contractées. L’amour dans le dévouement, voilà la conception chrétienne: elle exige des qualités naturelles, elle appelle aussi la grâce de Dieu, et c’est pourquoi le Christ en a fait un sacrement. Il y a mis quelques gouttes de son sang. C’est cela que vous venez chercher ce matin, en vous agenouillant au pied des autels, devant le Maître de toute existence et de toute félicité, qui dispose pour nous toutes choses avec son infinie sagesse et sa providence paternelle, et qui reste l’unique et véritable fondement de la famille.

    Vous avez accordé vos pensées, vos sentiments dans la plus parfaite harmonie. C’est bien ! Mais, si vous voulez que cela dure, que vos deux âmes continuent à ne faire qu’une âme, vos deux cœurs un seul cœur, il faut les placer sous le regard de Dieu, les y tenir toujours et continuer à vous aimer ainsi, dans le cadre de son amour et de ses commandements. Si Dieu ne reste la base de votre amour, considérez-le comme atteint dans son principe vital.

    Saint-Paul disait aux premiers chrétiens : « Aimez vos épouses comme le Christ a aimé l’Église », c’est-à-dire aimez-vous indissolublement, à la vie, à la mort ! ». Si vous voulez réaliser cet idéal, faites toujours à votre foyer la part de Celui qui tient en ses mains divines nos destinées passagères et notre avenir immortel. Aimez-Le, servez-Le !

    Joies et tristesses, peines et consolations, désirs et espérances, vous recevrez tout de la main de Dieu, dispensateur de tout bien, Maître de la douleur. Ensemble vous supporterez les épreuves de la vie, car, j’exagérerais si, malgré l’allégresse d’un tel jour, je ne vous prédisais qu’un soleil sans nuage…
    Et c’est à la clarté de ces enseignements que vous vous dirigerez pour la tâche délicate entre toutes, et à laquelle vous ne vous déroberez pas, de l’éducation des enfants, tâche qui exigera du sacrifice et du dévouement.

    Évidemment, le mariage ainsi entendu n’est plus la partie de plaisir, comme on le voudrait dans un certain monde; ce n’est plus l’engagement à la légère que le caprice ou la fantaisie peuvent faire cesser à la guise de l’un ou l’autre des époux, au premier nuage qui surgit à l’horizon. C’est le pèlerinage à deux sur la route du devoir, illuminée par la grâce de Dieu.
    Cette route, mes chers enfants, je vous la souhaite la plus longue possible, ensoleillée et couverte de fleurs. Si, néanmoins, la tempête survient et que le soleil se voile, vous continuerez à marcher la main dans la main, cœur contre cœur, jusqu’à ce que le chemin redevienne agréable et fleuri.
    Vous, mon cher Jean, vous chérirez la compagne que Dieu vous a donnée. Votre bon cœur saura lui rendre heureuse une existence qu’elle va vous consacrer. Ainsi, vous comblerez les vœux des chers parents qui la remettent aujourd’hui entre vos mains, de cette mère qui ne s’est pas séparée 24 heures durant, de celle qui vous appartient désormais.

    Et vous, ma chère Madeleine, vous vous acquitterez envers votre époux, en réalisant pour son bonheur et sa satisfaction, tout ce que les qualités de grâces et de délicatesse que le Ciel vous a départies.
    Maintenant, il ne me reste plus qu’un doux devoir à remplir : celui de recevoir vos serments de fidélité, de demander au Ciel ses bénédictions, et de vous dire avec l’accent d’un cœur que vous connaissez bien : « Jeunes époux, soyez heureux, vivez heureux ! »

    Ce sera ma prière au cours du Saint Sacrifice qui va être célébré pour vous, c’est mon souhait le plus sincère et le plus affectueux. »

    Bx Daniel Brottier († 28 février 1936), extrait de l'Homélie du P. Brottier pour le mariage de sa nièce Madeleine Brottier avec Mr Jean Chuteau, le 19 Octobre 1925.
    Source : Documents historiques des OAA, Cahier 5, réf. 513.

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  • Méditation - Prière : Jésus, notre unique espoir...

    « Jésus, vous êtes toujours un don universel. Si vous prenez une âme, c'est un gain pour le monde entier. Où vous commencez de régner, la paix commence de s'établir et la charité d'abonder. Vous êtes la délivrance, le bien-être, la fête du genre humain, et pour devenir bons et heureux, heureux de toute manière, nous n'aurions qu'à vous recevoir, vous qui ne demandez qu'à venir, vous qui entrez par toute porte ouverte et frappez à toutes celles qu'on ne vous ouvre pas. Hélas ! et l'on a peur de vous, et l'on a peur que de vous, et l'on vous éconduit, et l'on vous chasse ! Ils cherchent la justice et la réclament souvent à grands cris ; ils veulent que les hommes soient assistés sinon aimés par les hommes ; et vous qui êtes l'unique remède au mal d'où sort toute injustice, vous qui êtes l'unique foyer des amours saints et généreux, source des vrais services, ils vous excommunient de partout et ne souffrent même plus qu'on vous nomme ! C'est un principe, disent-ils, c'est un droit et une liberté, c'est le droit et la liberté même que de tout bâtir ici-bas sans vous et hors de vous, et de gouverner les hommes, abstraction faite de vos doctrines.

    O visiteur ami, ô bienfaiteur suprême, ô notre unique espoir, continuez malgré tout de voyager sur cette terre. Parmi ces foules insouciantes, hostiles, ignorantes surtout, trouvez-vous à vous-même et donnez-nous encore des Zachées : les publicains sont si peu rares ! Ne vous laissez point vaincre par l'opiniâtreté de nos aveuglements, et que nos malices accumulées ne découragent point votre patience. Triomphez du mal par le bien, et dites encore que : "vous êtes venu pour chercher ce qui était perdu et sauver ce qui était mort" (Lc XIX, 10). »

    Mgr Charles Gay, Élévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tome I (Quarante-troisième élévation), Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Méditation - Poésie : "Dieu si loin, et pourtant si près"

    « Ne pas connaître Dieu me causait tant d’alarmes,
    Qu’à sa recherche un jour je partis tout en larmes.
    D’abord je rencontrai la terre, auguste lieu,
    Et lui dis : Est-ce ici le royaume de Dieu ?

          Le royaume de Dieu ? murmura-t-elle.
                Oh non ! Trop pauvre est ce séjour,
                Je ne suis que la vaste cour
          Du palais d’or où gît son escabelle.

    Au bord de l’Océan je m’enfuis au plus vite.
    En vain mon œil s’égare au loin : pas de limite.
    L’infini m’apparaît, joyeux pressentiment.
    Plus de doute, c’est Dieu : voilà son vêtement.

          Le vêtement de Dieu ? mugit la grève.
                Y penses-tu ? petit distrait,
                Vois donc ! je n’en suis que l’ourlet.
          Parler ainsi, c’est mêler veille et rêve.

    Alors, je pris mon vol vers la céleste voûte.
    Des mondes y couraient leur gigantesque route,
    Des soleils y traînaient leur parure de feu.
    Cette fois j’étais bien en présence de Dieu.

          Et le ciel me cria : Quelle impudence !
                C’est vrai, je connais le Seigneur ;
                Mais tout ce que je puis, quêteur,
          C’est te montrer un coin de sa puissance.

    Grande fut ma surprise, et plus grande ma peine.
    Pourquoi tenter encore une recherche vaine,
    Pour trouver Dieu ? Pourquoi porter plus loin mes pas ?
    Puisque ciel, terre et mer ne le contenaient pas.

          Déjà fuyait pour moi toute espérance,
                L’ennui plissait mon front rêveur,
                Quand regardant soudain mon cœur,
          J’y vis ce Dieu, cause de ma souffrance.

    Ô Dieu ! vous habitez sous mon toit solitaire,
    Et moi j’interrogeais le ciel, les flots, la terre.
    Vous étiez là, Seigneur, vous me prêchiez tout bas
    Votre présence. Et moi je ne comprenais pas.

          Aussi, grand Dieu, quel douloureux reproche,
                D’avoir erré si loin de vous !
                Mais quel bonheur intense et doux,
          De vous savoir mon voisin le plus proche ! »

    R.P. Albert Maria Weiss o.p. (1844-1925), Sagesse pratique : pensées, récits, conseils (ch.I, 5), ouvrage traduit de l’allemand sur la 6e édition par l’abbé L. Collin, 1898.
    (Gallica - BNF)

    NB : Ce poème renvoie bien sûr à la célèbre page des Confessions de St Augustin, en laquelle il relate son expérience de Dieu au jardin de Milan, un Dieu présent au cœur de l’homme : « Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi... » (Conf. X, XXVII, 38)

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  • Méditation : Paix de l'âme toute en Dieu

    « Il faut savoir que le bien et la perfection de l'homme consistent en ce que Dieu le remplisse et soit le principe de toutes ses actions. Cela se fait par la grâce ; et d'autant plus que l'homme est soumis à la grâce, il participe plus avantageusement au bonheur d'être en toutes choses rempli de Dieu. Or il ne peut y parvenir qu'avec peine, à cause de la corruption de la nature, qui répugne à cette parfaite soumission à la grâce. Ainsi, quand l'âme s'est une fois déterminée d'être toute à Dieu, il faut que, par son effort aidé de la grâce, elle mortifie en elle-même tout ce qu'elle aperçoit de contraire à Dieu, comme les vices, les passions, les impétuosités, et généralement tout ce qui passe pour déréglé au jugement des sages. Après tout cela il lui reste encore à mortifier une chose dont communément on ne se défie guère, et qui est cependant un grand obstacle à la perfection : c'est son action propre ou sa manière d'agir par elle-même. Défaut qui est commun à tous les gens de bien desquels Dieu n'a pas encore pris une entière possession. Le bien qu'ils font, c'est d'ordinaire par eux-mêmes qu'ils le font, aidés toutefois de la grâce, sans laquelle on ne peut rien faire de bon.
    [...]
    Quand l'homme est entièrement possédé de Dieu, il en tire une nouvelle vie et une nouvelle force qui le fait agir dans toutes ses actions doucement, efficacement, sans que rien lui résiste au dedans de lui. Les choses mêmes qui arrivent au dehors s'accordent avec l'intérieur par le moyen de la résignation qu'il a aux ordres de la Providence, si bien qu'en toutes choses il se trouve heureux et profite de tout.
    [...]
    Pour arriver à ce bonheur, il faut abattre son activité naturelle, se dépouiller de sa manière d'agir basse et humaine, se rendre attentif à Dieu en tout, s'accommoder et se soumettre au principe intérieur de la grâce, quand on l'a découvert. L'âme le découvre quand elle est tranquille et en paix, et elle acquiert cette paix et cette tranquillité, en s'étudiant à mourir à elle-même et à ses propres desseins. Lorsqu'elle est parfaitement morte à ses manières propres, Dieu fait en elle toute sorte de bien.
    [...]
    C'est principalement par la sainte Eucharistie que cela se fait d'une manière plus expresse et plus pénétrante. Le saint Sacrement est le principe intérieur de cette vie divine, et l'on voit que c'est par la sainte communion que l'on parvient au bonheur d'être pleinement et parfaitement possédé de Dieu. »

    R.P. Jean-Joseph Surin s.j. (1600-1665), Lettre LX à la mère Jeanne des Anges, ursuline à Loudun, in "Lettres spirituelles" Tome I, Périsse Frères, Lyon - Paris, 1843 (Nlle édition).

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  • Méditation : en chemin vers la béatitude

    « Toute la vie chrétienne est en tension vers la béatitude, vers l'eschatologie, dans un surpassement incessant. Elle consiste à accueillir Dieu en soi, dans une démarche qui doit s'intensifier jour après jour, et qui donne au temps sa véritable dimension. Dans une aspiration infinie, qui a Dieu pour terme, et qu'aucune de nos actions ne pourra jamais combler.
    Plus que tout autre, le chrétien sait que la voie qui le mène à la béatitude est une voie qui l'engage tout entier. Une voie où, pour se vouloir lui-même, il lui faut vouloir Dieu et ses frères et le monde, sans espoir d'atteindre Dieu en plénitude avant la Parousie. Une voie qui le jettera inlassablement d'un élan à un autre, d'un don à un autre, d'un sacrifice à un autre. Voie dure, d'humilité, de sacrifices, de renoncements et de pauvreté, mais aussi voie joyeuse de perfection, de bonheur, de paix, de liberté spirituelle.
    Il faut le dire sans ambages : préférer à tout le reste ce consentement actif à Dieu, y subordonner toute notre vie, dans un dépassement qui se renouvelle sans cesse, c'est la loi de toute vie spirituelle authentique. En un sens, tout est déjà gagné, quand par-delà tous les soucis périssables, on a réveillé en soi le désir du paradis, quand on a dit oui à l'ouverture aux biens éternels, car ce oui profond libère une énergie spirituelle latente, capable de tarir en nous toutes les sources d'égoïsme.
    De la vie d'enfant de Dieu, de fils de lumière, d'héritier du Christ, la béatitude apparaît comme la véritable clef de voûte. »

    P. Marie-Joseph Le Guillou, Qui ose encore parler du bonheur ?, Mame, Paris, 1991

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  • Un mois avec Marie - Dix-septième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIX-SEPTIÈME JOUR
    La Modestie

    fleur de lysNotre-Dame n'est pas venue à Fatima pour nous enseigner du nouveau ; mais seulement pour nous rappeler les réalités éternelles trop généralement oubliées.
    Plus que jamais nous côtoyons la mort.
    Tel qui sort de chez lui en pleine santé peut, victime des événements actuels, n'y pas revenir. Abstraction faite des accidents toujours possibles.
    Rien n'est donc plus opportun que de nous mettre en face de notre destinée :
    « Après chaque action viendra le jugement qui en discernera le bien et le mal » (1). - « Nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ » (2).
    Par ses aimables Confidents, Marie nous remémore ces vérités et les maximes de l'Évangile les plus urgentes à observer. Plusieurs fois et avec insistance, Elle réclame le changement de vie.
    « Les péchés qui jettent le plus d'âmes en enfer sont les péchés d'impureté », déclare-t-elle.
    Hélas ! ni ses avertissements maternels, ni les fléaux qui nous frappent n'ont provoqué l'amendement ! L'immoralité du monde s'accroît et s'étale de plus en plus. L'un de ses agents actifs est ce que nous appelons : la mode !
    « Il viendra certaines modes qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur », prédit Jacintha, instruite par la Vierge bénie.
    La mode !... Voilà donc le Barrabas moderne que la plupart osent mettre en parallèle avec le Christ Jésus !... Et ce n'est pas le divin Sauveur qui l'emporte !
    La mode ! la mode exerce une sorte de fascination sur la foule sans caractère. Peu possèdent assez d'énergie pour se soustraire à sa tyrannie, et les soi-disant civilisés se contentent du pagne de la brousse africaine, avec la dépravation européenne en plus.
    Nul ne peut démentir ce que tous ont pu voir, parmi les chrétiens tout comme chez les autres. Quelle aberration de la part de ceux-ci ! Ils prétendent allier le Ciel et l'enfer... Chose impossible !
    « Les personnes qui servent Dieu ne doivent pas suivre les modes, poursuit Jacintha. L'Eglise n'a pas de modes. Notre-Seigneur est toujours le même. »
    Supprimez les vêtements commençant trop tard et finissant trop tôt, les tissus et les formes qui soulignent ce qu'ils devraient voiler. Revêtez-vous décemment, il y va de votre salut et du salut d'un grand nombre, entraînés au mal par votre seul aspect.
    Dans une riche famille américaine (connue et que nous pourrions nommer), une jeune fille élégante : un as de la mode venait de mourir. On l'avait mise en bière et, dans le salon, sa mère pleurait près du cercueil fermé. Soudain l'on perçoit des coups partant de l'intérieur. On ouvre. Quel saisissement ! La malheureuse défunte déclare :
    « Je suis damnée pour avoir suivi les modes immodestes, et, si elle ne fait pénitence, ma mère a sa place marquée auprès de moi, pour m'y avoir encouragée. » Puis elle retombe dans le silence éternel.
    « Si les hommes savaient ce qu'est l'Éternité, ils feraient tout pour changer de vie. »
    Entre toutes les vertus, il en est une sans laquelle toutes les autres ne sont rien : c'est l'état de grâce, l'habitude de l'état de grâce : la pureté. Sans elle, tous nos biens spirituels sont des diamants perdus dans la boue.
    Croyons notre Mère du Ciel qui ne veut que notre bonheur : marchons dans le sillage de sa modestie et de sa pureté. Efforçons-nous d'y attirer tous ceux qui nous entourent.
    « Celui qui aime la pureté du cœur, dit le Sage, aura le Roi du Ciel pour Ami. »
    « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront Dieu. »

    PRIÈRE

    Vierge incomparable, douce par dessus toute créature, rendez-nous purs, doux et chastes. Faites qu'une vie parfaitement pure nous conduise au Ciel, où nous jouirons du bonheur de voir et d'aimer votre divin Fils. Amen.

    Vierge très pure, priez pour nous.

    (1) Hébr. IX, 27.
    (2) II Cor. V, 10.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation avec Ste Marie-Thérèse Couderc (fêtée ce jour)

    « Mon attrait me porte toujours à cet entier oubli de moi-même, à cette soumission parfaite à la divine Volonté, à ce détachement absolu de tout ce qui n'est pas Dieu, et il me semble en effet que je ne tiens à rien.
    Je n'ai qu'un désir : que Dieu soit glorifié. Je n'ai qu'une peine : c'est de voir qu'il est méconnu et outragé ; qu'une crainte : celle de l'offenser et de lui déplaire par quelque infidélité. Mais quand je lui ai dit tout cela je suis encore en paix, parce que je ne veux que ce qu'il voudra bien me donner de tout ce que je lui demande.
    Et n'a-t-on pas raison de s'abandonner ainsi puisqu'il donne toujours plus qu'on ne lui demande... J'en fais tous les jours l'heureuse expérience par l'attrait qu'il me donne de lui être de plus en plus unie. C'est encore une des grâces que je ne cesse de demander, car plus on s'approche de Dieu et plus on désire s'en approcher, - plus on lui est uni et plus on désire cette union, parce qu'on comprend toujours davantage que Dieu est le centre de notre cœur et que Lui seul peut le remplir et le rendre heureux. »

    Sainte Marie-Thérèse Couderc, Lettre à sa Supérieure du 7 août 1867, in J. Dehin, "L'Esprit de la Vénérable Mère Thérèse Couderc, Fondatrice de l'Institut de Notre-Dame de la Retraite au Cénacle", O.F.L., 1946.
    Marie-Thérèse Couderc a été canonisée par Paul VI le 10 mai 1970.

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  • Méditation : Bienheureuse Dina Bélanger

    « Ô Jésus, je veux vivre et mourir apôtre d'amour, victime d'amour, martyre d'amour. Pour me satisfaire, il me faut T'aimer avec ton Coeur divin ; je veux aimer Marie, ma bonne Mère, comme Tu l'aimes ; je veux aimer les âmes, surtout celles des pécheurs, du même amour que le tien, à la folie. »

    Bienheureuse Dina Bélanger (Mère Marie Sainte-Cécile de Rome, 1897-1929, fêtée ce jour), "Autobiographie", Religieuses de Jésus-Marie, 1984 (réédition du "Cantique d'Actions de Grâces ou Chant d'Amour").

    « La souffrance est la rançon nécessaire du péché. Mais Dieu aime les âmes d’un amour si grand qu’il met son bonheur à changer pour elles en jouissances toutes leurs souffrances. Il veut que déjà sur la terre, les âmes soient heureuses dans la souffrance par l’amour divin. C’est pourquoi les âmes qui aiment Dieu véritablement trouvent tant de bonheur dans la croix, malgré les répugnances de leur nature. C’est qu’elles trouvent et aiment Dieu en tout ce qui les contrarie...

    Les âmes ne sont malheureuses qu’autant qu’elles s’éloignent de Dieu. Le grand désir de mon Père et le mien, serait de voir toutes les âmes heureuses, même sur la terre. Quand notre Justice divine afflige ou punit, c’est toujours par amour, et toujours pour rapprocher les âmes de Dieu, de leur souverain bonheur... »

    Révélation de Jésus à la Bse Dina Bélanger, septembre 1928.

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    Saint Paul de la Croix (1694-1775)

  • Méditation : joie de l'union au Christ

    « L'union avec le Christ est notre béatitude et l'approfondissement de notre union avec lui fait notre bonheur ici-bas. L'amour de la croix ne se trouve donc nullement en contradiction avec notre joie d'être enfants de Dieu. Aider à porter la croix du Christ donne une allégresse forte et pure à ceux qui y sont appelés et qui le peuvent. Une prédilection pour le chemin de la croix ne signifie pas non plus que l'on répugne à voir le Vendredi Saint passé et l'oeuvre de la Rédemption accomplie. Seuls des rachetés, seuls des enfants de la grâce peuvent vraiment porter la croix du Christ. Ce n'est que de l'union avec la Tête divine que la souffrance humaine reçoit sa puissance rédemptrice. Souffrir et être bienheureux dans la souffrance, se tenir debout sur la terre, aller de par les chemins poussiéreux et caillouteux de cette terre tout en siégeant avec le Christ à la droite du Père (cf Col 3,1), rire et pleurer avec les enfants de ce monde sans cesser de chanter avec les choeurs angéliques la louange de Dieu, voilà la vie du chrétien, jusqu'à ce que se lève l'aurore de l'éternité. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, 1891-1942), L'Expiation mystique, amour de la Croix (24.11.1934), in "Source cachée", Paris, Le Cerf, 1999.

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    Tableau du Titien