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bonté - Page 4

  • Méditation : la douceur, fruit de l'Esprit Saint

    « Réprimer l'impatience, enchaîner la colère, lui arracher ses victimes, arrêter les paroles amères, soumettre enfin à la loi souveraine de Dieu la créature révoltée, ce n'est qu'une des parties du rôle modérateur de la douceur. Réprimer est bien ; agir est mieux.

    C'est alors que la douceur, montant des sources du cœur sous la pression du plus généreux amour, broyant sans pitié tout orgueil et tout égoïsme, se doit répandre dans tout l'être, s'étendre, l'envelopper, l'oindre et le parfumer tout entier, semblable à l'huile qui sort du pressoir où étaient entassées les olives les plus belles, les plus grasses et les plus mûres (Cant. I, I) : c'est à ce prix que le chrétien est digne de Jésus, dont le nom est "une huile répandue", parce que son Cœur est la douceur en sa plénitude.

    Dans l'âme, la douceur est la bienveillance des pensées, l'indulgence des jugements, la créance facile au bien, l'espérance soutenue, l'encouragement donné à tout effort, l'applaudissement à tout succès, la consolation empressée auprès de toute peine ; c'est la condescendance, la patience et la longanimité ; c'est, d'un mot, le plus doux des mots : la bonté : le bon cœur, l'esprit bon, le bon caractère, la bonne humeur.

    Puis, épanchée au dehors, la douceur brille dans le regard simple, limpide et bienveillant ; dans la parole affable, modeste et discrète ; dans le sourire aimable ; dans l'accueil ouvert et prévenant ; dans la modération du ton, de l'attitude et de la démarche ; dans la condescendance à se faire tout à tous, à écouter, à s'intéresser et à se dévouer. Rien de rude, rien de brusque, rien de dur ; pas d'empressement fébrile ; pas de signes, pas de gestes qui trahissent l'impatience devant la lenteur, l'ennui de l'importunité, la fatigue sous la surcharge ; aucune raideur, aucune hauteur, aucun dédain ; même à l'égard de ceux qui ont eu des torts, commis des offenses et fait injure, de ceux qui poursuivent l'assouvissement d'une haine ou la satisfaction d'une rivalité, pas de ressentiment, de dépit, voire de froideur.

    Dieu ! que voilà bien les traits d'une vertu peu ordinaire, toute surnaturelle, le chef d’œuvre de l'Esprit de suavité ! Ne voyez-vous pas réunies dans cette fleur exquise les nuances les plus harmonieusement mêlées de l'amour, que saint Paul énumérait ainsi, les assemblant et fondant en la douceur : "Les fruits de l'Esprit sont l'amour, la joie, la paix, la bénignité, la bonté, la patience et la longanimité, la douceur." (Gal. V, 22). S'il fallait résumer les traits constitutifs et les effets de la douceur, je dirais en deux mots : qu'être doux c'est être parfaitement bon et parfaitement patient ; c'est tout entier se donner à tous, et tout supporter de tous. »

    R.P. Albert Tesnière, Somme de la Prédication Eucharistique - Le Cœur de Jésus-Christ, Livre premier (La douceur, I), Paris, Bureau des Œuvres Eucharistiques, 1896.

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  • Mois de Marie - Seizième jour

    Seizième jour

    Cause de notre joie, priez pour nous.
     
    Cause de notre joie, dans la vie, à la mort, dans l’éternité. Vous l’avez fait naître cette joie, en nous donnant un Sauveur ; vous la soutenez, en nous assistant dans tous les temps ; vous la comblerez par votre bonté, en nous procurant le bonheur éternel, comme nous l’espérons. Ah ! daignez, parmi les tentations et les épreuves, ne pas nous laisser succomber à la tristesse ni au désespoir ; mais ranimez-nous sans cesse par la joie de l’espérance et de la bonne conscience, en nous obtenant l’une et l’autre.

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  • Méditation : pas de hasard ni de chance pour qui croit en Dieu...

    « Je l’ai vu en vérité : Dieu fait toute chose, si petite soit-elle. Rien n’arrive par chance ou hasard, mais tout est ordonné par la sagesse prévoyante de Dieu. Si l’homme y voit la chance ou le hasard, c’est à cause de notre aveuglement ou vue courte. Ces choses que Dieu, en sa sagesse, a prévues de toute éternité et qu’il conduit sans cesse parfaitement et glorieusement jusqu’à leur fin la meilleure, surviennent pour nous à l’improviste, et nous disons dans notre aveuglement ou avec notre courte vue qu’il y a là hasard ou accident. Mais il n’en est pas ainsi aux yeux du Seigneur Dieu. Nous devons donc reconnaître que tout ce qui est fait est bien fait, puisque c’est Dieu qui fait tout… Plus tard, Dieu m’a montré le péché dans sa nudité, ainsi que la façon dont il met à l’œuvre sa miséricorde et sa grâce [...].

    J’ai vu parfaitement que Dieu ne change jamais ses desseins en quoi que ce soit et qu’il ne les changera jamais durant toute l’éternité. Il n’y a rien que, dans sa disposition parfaite des choses, il ne connaisse de toute éternité… Rien ne fera défaut à cet égard, car c’est dans la plénitude de sa bonté qu’il a créé toutes choses. C’est pourquoi la sainte Trinité est à jamais pleinement satisfaite de ses œuvres. Dieu me l’a montré pour mon plus grand bonheur :

    Vois ! Je suis Dieu. Vois ! Je suis en toute chose. Vois ! Je fais toute chose ! Vois ! Je ne retire jamais ma main de mes œuvres, et jamais je ne la retirerai dans les siècles des siècles. Vois ! Je conduis toute chose à la fin que je lui ai assignée de toute éternité, avec la même puissance, la même sagesse, le même amour que lorsque je t’ai créée. Qu’est-ce qui pourrait tourner mal ? »

    Ste Julienne de Norwich (1342-1416, fête ce jour), Les Révélations (ch. 11), Alfred Mame et Fils, 1925.
    Télécharger les 16 visions (Abrégé par les Recluses Missionnaires des Révélations de l'Amour Divin)
    Catéchèse de Benoît XVI sur Ste Julienne de Norwich (Audience générale du mercredi 1er décembre 2010).

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  • Mois de Marie - Douzième jour

    Douzième jour

    Vierge clémente, priez pour nous.
     
    Vierge pleine de clémence et de bonté, dont le Dieu infiniment bon vous a remplie en demeurant dans votre sein, votre cœur compatissant n’a jamais rebuté le pécheur le plus criminel, dès qu’il a recours à vous. Le ciel et la terre sont pleins de témoignages de votre clémence et de votre bonté. C’est cette bonté qui ranime notre confiance, c’est elle qui nous invite à nous jeter à vos pieds pour implorer votre protection ; ayez pitié de notre grande misère, priez pour nous.

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  • Méditation : notre misère et la miséricorde divine (3)

    « Non seulement l'âme qui a la connaissance de sa misère peut avoir une grande confiance en Dieu, mais elle ne peut avoir une vraie confiance qu'elle n'ait la connaissance de sa misère ; car cette connaissance et confession de notre misère nous introduit devant Dieu. Aussi tous les grands Saints, comme Job, David et autres, commençaient toutes leurs prières par la confession de leur misère et indignité ; de sorte que c'est une très bonne chose de se reconnaître pauvre, vil et abject, et indigne de comparaître en la présence de Dieu. Ce mot tant célèbre entre les Anciens, « Connais-toi toi-même », encore qu'il s'entende : connais la grandeur et excellence de ton âme, pour ne la point avilir et profaner en des choses indignes de sa noblesse, il s'entend aussi : « Connais-toi toi-même », c'est-à-dire ton indignité, ton imperfection et misère. Plus nous sommes misérables, plus nous nous devons confier en la bonté et miséricorde de Dieu ; car, entre la miséricorde et la misère, il y a une certaine liaison si grande, que l'une ne se peut exercer sans l'autre. Si Dieu n'eût point créé d'homme, il eût été vraiment toujours tout bon, mais il n'eût pas été actuellement miséricordieux, d'autant qu'il n'eût fait miséricorde à personne ; car, à qui faire miséricorde sinon aux misérables ?
    Vous voyez donc que tant plus nous nous connaissons misérables, et plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n'avons rien de quoi nous confier en nous-mêmes. La défiance de nous-mêmes se fait par la connaissance de nos imperfections. Il est bien bon de se défier de soi-même, mais de quoi nous servirait-il de le faire, sinon pour jeter toute notre confiance en Dieu et nous attendre à sa miséricorde ? »

    St François de Sales (1567-1622), Entretiens spirituels (3° Entretien - De la Confiance et Abandonnement, extrait), Œuvres, Éditions Gallimard, Paris, 1969.

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  • Méditation : Bonté de Dieu pour nos âmes, Cœur à cœur de l'Amour !

    « Rien n'est doux à votre Cœur comme de faire des heureux, ô mon Dieu ! Vous en avez les moyens, et Vous seul. Vous le savez bien.
    D'autre part, Vous nous avez faits pour le bonheur, pour le bonheur vrai, le vôtre, ô bienheureuse Trinité !
    Achever votre œuvre en nous, c'est tout votre désir. Il ne Vous manque semble-t-il qu'une chose : des âmes qui veulent se laisser béatifier. Quand Vous en rencontrez une, on dirait que votre Cœur ne se possède plus de joie. Enfin, Vous allez pouvoir faire votre métier de Dieu !
    Le soleil ne veut, dit-on, que répandre lumière et chaleur. Le Bien parfait ne veut que transformer en Lui, autant qu'il est possible, tout cœur aimant et droit. Il sait comment il faut s'y prendre. Il y travaille sans relâche. Plus Il donne, plus Il est satisfait. L'âme qui s'ouvre ainsi à son action est donc pour Lui pleine de charme.
    Ce qui ajoute beaucoup, et à l'infini, aux délices de ce saint commerce qui s'établit entre Dieu et l'âme aimante, c'est qu'il est ininterrompu. C'est un va-et-vient perpétuel de votre Cœur à son cœur et de son cœur à votre Cœur.
    Vous lui donnez sans cesse, elle Vous rend sans cesse. Plus Vous l'aimez et plus elle Vous aime. Plus Vous la rendez aimable à vos yeux, plus elle devient affectueuse et aimante. Toutes les délicatesses, toutes les tendresses, toutes les énergies de votre Cœur passent peu à peu, goutte à goutte, pour l'ordinaire, à flots par moments, dans le sien. Elle s'en rend compte, elle en est heureuse, elle en pleure de joie. Mais, aussitôt, tout remonte vers Vous en admiration, en action de grâces, en amour.

    Vous sentir au fond de soi-même, Vous goûter à loisir, Vous posséder dans une paix tranquille et sûre. Être riche de Vous tout entier et le savoir. Vivre avec vous, en Vous, de Vous.
    Sentir que son âme s'appuie sur Vous, s'enfonce et s'enracine en Vous, qu'elle puise en Vous une sève mystérieuse qui la vivifie, la fortifie et la réjouit. Et cela non pas de temps à autre, mais toujours et de plus en plus.
    Jouir de Vous, ô mon Dieu, Bonté sans limite, Puissance infinie, Sagesse parfaite, Beauté sans tache et sans déclin. Est-ce possible ici-bas ?
    Ah ! si on comprenait, on serait fou de joie ! »

    Robert de Langeac (Père Augustin Delage, 1877-1947), Vous… mes amis, Paris, Lethielleux 1952.

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  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    Prière des prêtres à St Joseph, au moment de monter à l’Autel

    « Joseph, toi qui as protégé la fragile Présence du Christ sur Terre,
    Je te consacre mes mains au moment de monter à l’autel.
    Garde-les pures et fortes, pour bénir, consacrer et protéger.

    Joseph, toi qui as contemplé la Beauté de l’Enfant Dieu,
    Je te consacre mes yeux au moment de monter à l’autel,
    Garde-les clairs et lumineux, de la lumière du Mystère que je vais célébrer.

    Joseph, toi qui as reçu de Marie ta sagesse et ta tendresse,
    Je te consacre mon cœur au moment de monter à l’autel
    Garde-le chaste, bon et courageux, pour offrir à ce monde l’amour du Père. »

    P. Nathanaël Pujos

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  • Méditation : qu'est-ce que le péché ?

    « Mais, dira-t-on, qu'est-ce donc enfin que le péché ? est-ce un animal ? est-ce un ange ? est-ce un démon ? quel en est le moteur ? Ce n'est pas, ô homme, un ennemi qui s'attaque de l'extérieur, mais une production mauvaise qui grandit à partir de toi. Regarde avec des yeux francs (cf. Pr 4, 25) et il n'y a pas de concupiscence. Garde ce qui t'appartient et ne prends pas ce qui est aux autres, et voici l'avarice par terre. Pense au jugement, alors ni la fornication ni l'adultère ni le meurtre ni aucune sorte de désobéissance ne prévaudra chez toi. Mais quand tu oublies Dieu, alors tu te mets à penser au mal et à commettre l'iniquité.

    Tu n'es pourtant pas le seul instigateur de la mauvaise action ; il en est un autre dont la perversité te la souffle : c'est le diable. Cet être souffle (le mal), mais il ne triomphe pas de ceux qui refusent de l'écouter. D'où la parole de l'Ecclésiaste : "Si l'esprit de celui qui possède la puissance s'élève contre toi, ne quitte pas ta place" (Qo 10, 4), verrouille ta porte, tiens-le loin de toi, et il ne te nuira pas. Que si tu accueilles à la légère la suggestion d'un désir, grâce à tes considérations, elle enfoncera en toi des racines, elle enchaînera ton intelligence et t'attirera dans la fosse de misère. Mais peut-être dis-tu : "Je suis un 'fidèle', et le désir ne me domine pas, même si je m'arrête à y réfléchir." Ignores-tu qu'une racine, à force de s'y accrocher, brise même une pierre ? N'accueille pas la graine, car elle brisera ta foi. Avant qu'elle ne fleurisse, arrache le mal jusqu'aux racines, de peur que ta nonchalance première ne te vaille plus tard d'avoir à beaucoup penser haches et feu. Commence par guérir tes mauvais yeux en temps opportun, pour n'avoir pas à chercher le médecin une fois devenu aveugle.

    Dieu aime l'homme, et son amour de l'homme n'est pas petit. De fait, ne dis pas : du fornicateur, de l'adultère, du grand pécheur que j'ai été non pas une fois mais bien des fois, Dieu se rapprochera-t-il ? consentira-t-il à oublier ? Écoute ce que dit le Psalmiste : "Qu'elle est grande, Seigneur, l'abondance de ta bonté !" (Ps 30, 20) L'accumulation de tes fautes ne l'emporte pas sur l'abondance des compassions divines. Tes blessures ne l'emportent pas sur le savoir-faire du prince des médecins. Donne-toi seulement toi-même avec foi, dis ton mal au médecin. Toi aussi, dis avec David : "J'ai dit : contre moi-même je confesserai au Seigneur ma transgression" (Ps 37, 19), la suite de sa parole te sera aussi applicable : "et toi, tu as enlevé l'impiété de mon cœur." (Ps 31,5) »

    St Cyrille de Jérusalem (v.315-387), Deuxième catéchèse baptismale improvisée à Jérusalem (2,3,6), au sujet de la pénitence et de la rémission des péchés, à partir d'une lecture d'Ezéchiel : "La justice du juste sera sur lui et l'impiété de l'impie sera sur lui. Et si l'impie se convertit de toutes ses impiétés..." (Ez 18, 20). Traduction française du Chanoine Bouvet. (Source)

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    St Cyrille de Jérusalem, par Francesco Bartolozzi (XVIIIe siècle)

  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    « Mon saint Patriarche, je vous prie, au nom des peines que vous avez éprouvées lorsque vous avez vu le Verbe divin né dans une étable, en un tel état de pauvreté, sans feu, sans linge, et lorsque vous l’avez entendu pleurer par la souffrance que lui causait la rigueur du froid ; je vous prie, dis-je, de m’obtenir une vraie douleur de mes péchés, par lesquels j’ai été cause des larmes qu’a versées Jésus.

    Mais, au nom de la consolation que vous avez éprouvée lorsque, pour la première fois vous avez vu Jésus enfant, né dans une crèche, si beau, si gracieux, en sorte que dès cet instant votre cœur commença de brûler d’un plus ardent amour envers cet aimable et bien-aimé enfant, obtenez-moi la grâce de l’aimer moi aussi d’un grand amour sur la terre, pour être admis un jour à le posséder dans le ciel.

    Et vous, ô Marie, mère de Dieu et ma mère, recommandez-moi à votre fils, et obtenez-moi le pardon de toutes les offenses que j’ai commises envers lui, et la grâce de ne plus l’offenser.

    Et vous, mon bien-aimé Jésus, pardonnez-moi pour l’amour de Marie et de Joseph, et accordez-moi la grâce de pouvoir un jour vous voir en paradis pour vous y louer, et aimer votre beauté divine, et votre bonté qui vous a fait enfant pour l’amour de moi. Je vous aime, beauté infinie.

    Je vous aime, mon Jésus. Je vous aime, mon Dieu, mon amour, mon tout. »

    St Alphonse-Marie de Liguori

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  • Méditation : des bienfaits de la tentation (1)

    « Aucun mal moral n'est possible qu'autant que la volonté le veut : tant que la porte de la volonté est fermée, le démon ou l'imagination peuvent faire du bruit tout autour du cœur, ils ne peuvent en altérer la pureté. Voilà pourquoi Jésus-Christ et tous les saints ont subi l'épreuve de la tentation, sans que cette épreuve ait porté la moindre atteinte à leur sainteté. Voilà pourquoi toute désolation dans les tentations est déraisonnable : c'est ou un dépit de l'amour-propre mécontent de se voir misérable, ou une défiance de la bonté de Dieu, qui ne fait jamais défaut à qui l'invoque, ou la pusillanimité d'une âme qui se considère seule avec sa faiblesse, en dehors du secours de Dieu. Loin que la tentation soit un mal, elle peut au contraire tourner à notre grand avantage. Car :
    1° elle nous donne l'occasion de glorifier Dieu, puisqu'en résistant généreusement, nous lui prouvons notre fidélité, nous battons ses ennemis et en triomphons ;
    2° elle nous forme à l'humilité, en nous révélant le fonds mauvais qui est en nous ; à l'esprit de prière, en nous faisant sentir le besoin du recours à Dieu ; à la vigilance, en nous avertissant de nous défier de nos forces, et de fuir l'occasion du mal ; à l'amour divin, en faisant ressortir la bonté de Dieu qui veut bien abaisser sa grâce, s'abaisser lui-même par la communion, jusqu'à un fond aussi dépravé que le nôtre ; elle prévient le relâchement, elle réveille la ferveur, donne à la vertu un caractère plus ferme et plus solide (cf. II Cor XII, 9) ; elle nous apprend à nous connaître (cf. Eccl XXXIV, 9) ; elle vaut à l'âme plus de grâces en cette vie, plus de gloire dans l'autre, en proportion des mérites dont elle l'enrichit, et la rend plus digne de Dieu, comme les saints dont il est écrit : Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de lui (Sap III, 5).
    Voilà pourquoi Dieu disait au peuple d'Israël : "Je n'ai point voulu détruire les Chananéens, afin que vous ayez des ennemis à combattre" (Jud II, 3) ; et le pape saint Léon dit dans le même sens : "Il est bon à l'âme de craindre de tomber, et d'avoir constamment une lutte à soutenir" (Serm. III). L'âme fidèle tire de la tentation du mal le même fruit que de l'inspiration du bien. C'est pour elle l'occasion de se porter vers la perfection de la vertu contraire avec toute la bonne volonté dont elle est capable. Dans les tentations des sens, elle s'élève à l'infinie grandeur de Dieu, si haut placé au-dessus des vues basses et sensuelles ; dans les tentations de l'esprit, elle s'abîme dans son néant ; dans les tentations de plaisir, elle aime et embrasse la croix : est-ce ainsi que nous avons fait notre profit de la tentation ? »

    (à suivre demain)

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Premier dimanche de Carême), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Diable gargouille à la Cathédrale Notre Dame de Paris (Crédit photo)

  • Méditation - Prière : Jésus, notre unique espoir...

    « Jésus, vous êtes toujours un don universel. Si vous prenez une âme, c'est un gain pour le monde entier. Où vous commencez de régner, la paix commence de s'établir et la charité d'abonder. Vous êtes la délivrance, le bien-être, la fête du genre humain, et pour devenir bons et heureux, heureux de toute manière, nous n'aurions qu'à vous recevoir, vous qui ne demandez qu'à venir, vous qui entrez par toute porte ouverte et frappez à toutes celles qu'on ne vous ouvre pas. Hélas ! et l'on a peur de vous, et l'on a peur que de vous, et l'on vous éconduit, et l'on vous chasse ! Ils cherchent la justice et la réclament souvent à grands cris ; ils veulent que les hommes soient assistés sinon aimés par les hommes ; et vous qui êtes l'unique remède au mal d'où sort toute injustice, vous qui êtes l'unique foyer des amours saints et généreux, source des vrais services, ils vous excommunient de partout et ne souffrent même plus qu'on vous nomme ! C'est un principe, disent-ils, c'est un droit et une liberté, c'est le droit et la liberté même que de tout bâtir ici-bas sans vous et hors de vous, et de gouverner les hommes, abstraction faite de vos doctrines.

    O visiteur ami, ô bienfaiteur suprême, ô notre unique espoir, continuez malgré tout de voyager sur cette terre. Parmi ces foules insouciantes, hostiles, ignorantes surtout, trouvez-vous à vous-même et donnez-nous encore des Zachées : les publicains sont si peu rares ! Ne vous laissez point vaincre par l'opiniâtreté de nos aveuglements, et que nos malices accumulées ne découragent point votre patience. Triomphez du mal par le bien, et dites encore que : "vous êtes venu pour chercher ce qui était perdu et sauver ce qui était mort" (Lc XIX, 10). »

    Mgr Charles Gay, Élévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tome I (Quarante-troisième élévation), Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Méditation : au coeur de la solitude, la Sainte Présence...

    « La solitude peut devenir l'écrin de la présence, de l'amour qui est Quelqu'un. "La cellule c'est le Ciel" écrivait Guillaume de Saint-Thierry dans sa Lettre aux Frères du Mont-Dieu. Ce n'est pas quelqu'un qu'on attend pour dans vingt ans ou après la mort... Il est là. Et s'Il est là, vraiment là, alors s'ouvre sur l'infini la porte de la chambre cachée. Elle s'ouvre afin que s'établisse une connivence avec ce qu'il y a, dans l'humanité, de plus universel, de plus ignoré aussi. C'est comme une complicité qui peut-être ne se concrétisera jamais sur cette terre mais qui est totalement réelle avec les millions de personnes humaines blessées par une solitude insupportable parce que non choisie, imposée par la vie : celle de l'isolement, de l'exclusion, de l'humiliation et de toutes ces formes de pauvreté qui privent l'homme de sa dignité. Le désert invisible de la souffrance qui attend dans le silence de leur cri le visage du véritable Amour.

    Cette solitude, c'est Quelqu'un. C'est l'Unique reconnu comme unique. C'est Dieu seul choisi pour Lui seul. Dans l'absolu d'une démarche qui n'a rien à voir avec un idéal de perfection inatteignable pour nos pauvres humanités. Mais c'est Lui parce qu'Il est Lui, parce qu'Il est l'Amour et que cela suffit. Cette solitude nous pousse irrésistiblement à rencontrer le Christ de la manière la plus directe qui soit, sans faire de détour : être face à sa Personne qui est là, présente dans le secret, et qui dans la foi nous montre le Père trop bon, mais vraiment trop bon, qui n'est que Père et qui n'a que faire de sa paternité sinon la donner. »

    Sœur Isabelle, sœur de Bethléem, in Inès de Warren, Cet Amour que le monde oublie (ch.4), Salvator, Paris, 2013.

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    Moines, par François Marius Granet (1775-1849)
    Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg

  • Méditation : de grands désirs, et une grande confiance en Dieu

    « Il faut s'animer d'une grande confiance, car il nous est très dangereux de ne point ralentir nos désirs. Nous devons attendre de la bonté de Dieu que nos efforts nous amèneront, je ne dis pas de suite, mais au moins peu à peu, là où beaucoup de saints sont arrivés avec sa grâce. S'ils n'avaient jamais conçu de tels désirs et ne les avaient mis peu à peu à exécution, ils ne seraient point parvenus à un si haut état. Sa Majesté recherche et aime les âmes généreuses, pourvu qu'elles soient humbles et ne mettent aucune confiance en elles-mêmes. Je n'en ai jamais vu une seule s'arrêter dans les bas sentiers de la vie spirituelle. Je n'ai jamais vu, non plus, une âme pusillanime qui se cache sous le manteau de l'humilité, faire au bout de longues années autant de chemin que les autres en très peu de temps.
    Pour moi, je suis étonnée quand je vois combien il importe, dans ce chemin de l'oraison, de s'animer à accomplir de grandes choses. A coup sûr, l'âme n'a pas beaucoup de forces au début ; semblable au petit oiseau qui n'a pas toutes ses plumes, elle se fatigue et s'arrête ; mais si elle donne un coup d'aile, elle monte très haut.»

    Ste Thérèse d'Avila, Vie (ch.XIII), in Œuvres complètes, Éditions du Seuil, Paris, 1948.

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  • Méditation : "A Jésus par Marie"

    « Dieu nous a donné Jésus par Marie, donc il faut aller à Marie pour atteindre Jésus. "Nul ne va à mon Père sans ma permission, nul ne peut venir jusqu'à moi sans venir par ma Mère..." Marie n'est pas l'auteur de la grâce, mais elle est Reine du monde de la grâce. Bien au-dessus des anges, rien ne lui reste voilé. Elle pénètre les confins de la Trinité, les confins de la divinité. L'amour du Seigneur pour sa sainte Mère est incomparable. La Vierge est tout sur le Cœur de Dieu, elle en est la trésorière bien-aimée, la médiatrice toujours agrée, la distributrice toujours approuvée. La distributrice vigilante et souveraine. L'âme qui choisit Marie pour avocate est sûre que ses prières, ses demandes seront exaucées. Jésus ne refuse rien à Marie. Elle n'a pas besoin de demander : elle puise. Tout droit lui est concédé. Le Seigneur a mis en elle toutes ses complaisances. Marie est la Vierge puissante, la Vierge pleine de bonté, la Porte du ciel... Notre Dame d'Amour. Elle écoute la prière qui jaillit du cœur pur, humble, simple et confiant. On ne peut faire régner Jésus dans les cœurs, dans les familles, dans les paroisses et dans la patrie, qu'en établissant, en propageant le règne divinement bienfaisant de Marie. Aimer Marie, c'est rendre à Dieu un honneur incalculable, c'est combler d'hommage et de gloire le divin Cœur de Jésus. Qui aime vraiment Marie peut s'estimer bien heureux, car il est sûr d'être aimé du Sauveur. Ah ! si l'on pouvait concevoir toutes les merveilles opérées par Marie dans les âmes !... Dire que Marie est Reine du ciel et de la terre est très beau, très vrai ; dire qu'elle est Mère de tous les cœurs, médiatrice de toutes les causes qui pénètrent au ciel, est plus sublime encore. »

    Marthe Robin (1902-1981, anniversaire de sa naissance au ciel ce jour), 26 octobre 1930, in "Journal Décembre 1929 - Novembre 1932", Éditions Foyer de Charité, Les Cahiers de Marthe Robin, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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  • Méditation : recueillement sur la Nativité, avec la Vénérable Mère Thérèse de St-Augustin (Madame Louise de France), dont nous fêtons aujourd'hui la "naissance au Ciel"

    « Qu’un Prince puissant descendît de son trône, pour venir se confondre dans les derniers rangs de ses sujets, s’asseoir à leur table, partager leur indigence, et essayer de leur rendre le fardeau de la pauvreté plus supportable, en le portant avec eux ; quelles impressions profondes d’amour et de vénération laisserait dans tous les cœurs le spectacle ou le récit d’un tel héroïsme de générosité ! Pour être plus accoutumés aux prodiges de la miséricorde divine, devons-nous en être moins touchés ? Ah ! plutôt que de permettre, Seigneur, que je me rende jamais coupable d’une ingratitude aussi monstrueuse, donnez-moi de recueillir dans mon âme toute la reconnaissance que l’univers vous doit.

    Parmi les réflexions qui viennent tumultueusement se présenter à mon esprit, à la vue de Jésus naissant, cinq objets doivent principalement fixer le désir qu’il veut bien m’inspirer, de lui préparer dans mon cœur une demeure digne de lui.

    I Son amour infini pour moi. J’étais présente à ses yeux, dès les premiers moments d’un sacrifice qui a commencé avec l’éternité. Il a daigné pourvoir à tous mes besoins. Pas une de mes misères qui ait échappé au dessein qu’il a formé, de venir lui-même apporter aux plaies du genre humain, les seuls remèdes que pût admettre la justice irritée de son Père ! Les intérêts de sa propre gloire, les ignominies et les besoins de cette chair mortelle qu’il n’a pas dédaigné de revêtir, pour m’élever jusqu’à lui, en s’abaissant jusqu’à moi, rien n’a pu l’arrêter.

    Ô amour ! qui faites disparaître dans un Dieu tout ce qu’il doit à sa grandeur, échapperez-vous au juste retour dont je me sens redevable ? Ne dois-je pas me donner sans partage à celui qui vient se donner tout entier à moi ?

    II Sa miséricordieuse charité. C’est pour tous les hommes, c’est pour les délivrer tous de l’esclavage du péché, c’est pour leur ouvrir à tous l’entrée du Ciel qu’il paraît sur la terre ; j’étais comprise dans cette multitude innombrable de pécheurs qu’il avait la vue et le désir de sauver. Mes infidélités à sa grâce qu’il prévoyait, n’ont pas mis obstacle à la générosité de ses démarches pour moi. Sa charité, comme me l’apprend son Apôtre, s’est manifestée en ma faveur, malgré toute mon indignité. Combien ce regard de bonté d’un Dieu naissant doit-il m’apprendre à renfermer dans ma charité ceux mêmes qui me paraissent si souvent la moins mériter !

    III Ses profondes abjections. En quel état paraît à mes yeux le Roi des Rois, le Dieu de l’univers, le dominateur suprême du Ciel et de la Terre ! Quelle escorte va l’environner dans la crèche ! Une étable sera son palais ; une cabane exposée à toutes les injures de l’air sera son asile ; de pauvres bergers composeront sa cour, le souffle de deux animaux sera l’unique adoucissement à ses premières souffrances ; telle est l’image abrégée de l’anéantissement auquel il s’est condamné pour moi.

    Puis-je croire cette vérité et souffrir encore que mon cœur soit susceptible de cet orgueil qui est le poison de toute la grandeur humaine. En peut-il être d’autre pour une âme chrétienne, que celle qui lui donne une conformité parfaite avec Jésus anéanti dans la crèche ? Qu’il est grand ce Dieu caché, malgré ce voile d’abjection qui le couvre à mes yeux ! Que je serai grande moi-même, quand je m’efforcerai de me rabaisser en sa présence !

    IV Son état d’infirmité et de souffrances. Jésus les embrasse dès sa naissance, pour m’apprendre à sanctifier les miennes, pour m’y fortifier, et pour m’y consoler. Mais, si le Saint des Saints accepte déjà dans un corps innocent ce douloureux partage, puis-je ne pas m’estimer heureuse des traits de ressemblance qu’il me fournira avec lui-même dans mille circonstances, où je pourrai unir mes souffrances aux siennes. En qualité de chrétienne et de pécheresse, je suis condamnée à la mortification et à la pénitence. La leçon qu’il me présente dans son berceau est un nouveau motif pour moi de me crucifier dans mes sensualités, et encore plus dans ma volonté propre. Plus je trouve de facilités à la satisfaire, plus j’apprendrai, dans ce premier sacrifice de Jésus naissant, à m’immoler dans tout ce que j’ai de plus intime pour les sens, pour l’esprit et pour le cœur.

    V L’étendue de ses satisfactions. C’est un Dieu qui me prévient, qui me recherche, qui paye pour moi à la justice de son Père. Que pourrais-je craindre avec une caution d’une valeur et d’une vertu aussi efficaces ? Je porterai à ses pieds bien des misères qu’il connaît, et dont il a compassion, mais qu’il est disposé à me pardonner, dès que je les détesterai toutes, dès que je n’en aimerai aucune. Indépendamment de tant de promesses miséricordieuses, qu’il m’a adressées tant de fois, ne s’offrira-t-il pas aux yeux de ma foi, avec tous les charmes qui peuvent lui attirer ma confiance ? Non, il ne viendra point à moi en juge, ni en vengeur, mais en Sauveur et en Père. Je me hâterai donc de me jeter entre les bras qu’il daigne me tendre ; je recueillerai avec ardeur ses soupirs ; je le conjurerai d’être mon Jésus et mon libérateur, à l’appui de ces tendres sentiments que je solliciterai au premier trône de son indulgence ; que ne trouverai-je pas de ressources auprès d’un cœur qui ne désire que la pleine confiance du mien !

    Ce mystère d’un Dieu naissant, doit donc ranimer tout mon amour pour lui, servir de règle à ma charité pour le prochain, rectifier tous mes jugements et toute ma conduite sur ce qui fait la véritable grandeur, soutenir mon courage dans l’usage de la pénitence chrétienne, réveiller et confirmer toute ma confiance aux miséricordes si étendues, dont la crèche est la dépositaire.

    Je demanderai donc avec un redoublement de ferveur, proportionné à tous mes besoins, ces heureux fruits de la fête qui approche ; je purifierai mon âme avec la plus exacte sincérité ; j’y ajouterai avec toutes les protestations de ma douleur, les promesses les plus sincères de ma fidélité future ; je réunirai tous mes désirs les plus ardents et les plus empressés pour attirer les grâces de ce divin enfant. Mille fois, je lui réitérerai ma consécration entière à son service, ma dépendance, ma gratitude et mon amour. Venez, lui dirai-je, venez auteur de tous les biens, répandez-les dans mon âme ; en la visitant, faites-lui goûter combien il est doux de vous aimer et d’être aimée de vous. Communiquez-moi ces saintes ardeurs dont le cœur de votre sainte mère était pénétré ; faites passer dans le mien ce feu céleste qui en consume toutes les froideurs ; remplissez-moi de cet esprit de foi, de cette fervente piété, qui accompagnaient ce saint Roi, mon Patron, à votre divin banquet ; qu’il n’y ait rien en moi qui ne se ressente de ces profonds hommages que vous rendirent à la crèche les esprits bienheureux dont elle était investie ; couronnez enfin, ô Dieu naissant ! tous vos bienfaits par cette paix que vous apportez à la terre ; qu’elle règne en moi, comme un gage de votre grâce et de votre clémence ; et qu’elle y persévère par la confiance de ma fidélité et de mon amour ! Le péché seul peut m’en priver. Ah ! Que jamais il ne trouble, il ne ravisse un trésor dont la possession m’est plus chère que tous les biens de ce monde, que ma vie même. C’est ô mon Jésus ! ce que je vous demande, et c’est ce que je ne cesserai de penser, et désirer jusqu’au dernier soupir ; il sera un soupir d’amour pour vous. »

    Vénérable Mère Thérèse de St-Augustin (Madame Louise de France (1787), fille de Louis XV, dies natalis ce 23 décembre), prieure du carmel de Saint Denis, "Au fil de l’année liturgique".
    Source : Le carmel en France.

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    Toile de Joseph Aubert (1849-1924), église Notre-Dame-des-Champs (Paris)

  • Méditation : répondre à l'amour de Dieu

    « Comment refuser à notre Dieu ce qu'Il désire tant, ce qu'Il demande avec tant d'ardeur ? Hélas ! au lieu d'amour, Il ne voit chez le très grand nombre que tiédeur et lâcheté, souvent indifférence, offense et outrage. Que le spectacle de tant de bonté d'une part, de tant d'ingratitude de l'autre est amer au Cœur aimant ! "Mes yeux ont répandu des ruisseaux de larmes, parce qu'on n'observe pas votre loi." (Ps. 118, 136). Si nous comprenons et sa tendresse et sa soif d'être aimé, nous devons nous efforcer de Le dédommager par notre fidélité et notre générosité. Il sera d'autant plus doux à son Cœur de recevoir des preuves de notre amour qu'Il en rencontre moins chez nos frères.
    Comme l'amour a été la vie de Jésus, que l'amour soit toute notre vie, et puisque nous avons été créés pour aimer notre Dieu, puisque pendant les siècles des siècles nos occupations au ciel, nos grandes joies, notre vie sera d'aimer, commençons ici-bas et que tous nos actes soient inspirés par l'amour.
    Ô Jésus, vous qui m'aimez tant, faites que je comprenne votre amour et que je réponde à votre amour ! »

    Auguste Saudreau (1859-1946), L'idéal de l'âme fervente (ch. XV), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1923.

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  • Méditation : notre misère et la miséricorde divine (2)

    « Dieu est notre Père
    Nous sommes ses enfants. Un père ne s'étonne pas des sottises de ses enfants. Dieu, le meilleur des pères, ne s'étonne pas de notre misère. Il nous sait petits et fragiles. "Il sait de quoi nous sommes formés : il se souvient que nous sommes poussière." (1)
    Un père veut que ses enfants lui ressemblent. Dieu nous veut à sa ressemblance divine, "parfaits" (2) comme Lui. Sublime exigence ! Sublime destinée !
    Hélas !... quelle distance il y a entre ce que nous sommes et ce que nous devons devenir ! D'autre part, est-ce notre faute si nous sommes enclins au mal, éloignés de Dieu, et entourés de tant de dangers ? Que deviendrait l'humanité, qui est pécheresse, si on ne faisait du ciel qu'avec de la sainteté !
    Heureusement, il se fait de la sainteté avec du péché, du péché qui se répare, comme le potier fait une œuvre d'art avec de l'argile, comme il se fait de l'eau pure avec de l'eau vaseuse qui est filtrée.
    Dieu comprend notre extrême misère, et c'est pourquoi Il nous offre sa miséricorde infinie. La multitude de nos fautes ne parviendra pas à égaler l'immensité de son amour pour nous, pauvres pécheurs. Dieu n'a pas eu de miséricorde pour les anges rebelles, parce qu'ils n'avaient pas de misères. Mais pour nous qui sommes pleins de misères, Dieu est miséricordieux. Sa miséricorde est la bonté en face de notre misère.
    Ce n'est pas notre perfection qui attire Dieu. C'est notre misère avouée qui attire sa miséricorde. »

    (1) : Ps. CII, 14.
    (2) : Matt. V, 48.

    Charles-Marie Massot, La Réconciliation Divine (ch. III), Maison Aubanel Père - Chez l'auteur, Paris, 1960.

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  • Un mois avec Marie - Trentième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TRENTIÈME JOUR
    Tendresses divines

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    L'homme n'est qu'un atome devant Dieu. Qu'un cyclone se déchaîne, une tempête en mer, comme un simple fétu il est emporté corps et biens. Une goutte de sang dans son organisme dévié de son cours normal, et le voilà mort !
    Cet être de néant est cependant l'objet des Tendresses divines les plus touchantes. Il eut pu naître esclave, soumis d'autorité à son Créateur et Seigneur... Mais non, il sera fils de famille, noble, beau, libre dans ses déterminations, à l'image de son Père des Cieux.
    L'Univers sera son palais, où non seulement le nécessaire, l'utile, mais l'agréable et le superflu lui seront donnés avec une prodigalité inouïe. Toutes les voix de la nature chanteront à l'envi l'Amour d'un Dieu épris de sa petite créature. Celles du ruisseau et de la brise, de la fauvette et du rossignol, le bruissement des feuilles agitées par le vent et le bourdonnement de l'insecte. Et le langage silencieux des mousses et du brin d'herbe qui poussent, du lierre qui grimpe, des blés qui ondulent, des fleurs aux brillants coloris, aux parfums enivrants...
    Seul, dans ce concert unanime, l'homme lance la note discordante : il se rebelle contre son Bienfaiteur.
    Le Très-Haut va-t-il le pulvériser ?... Il le chasse du Paradis terrestre, le déclare déchu de ses droits primitifs ; mais... de son Cœur ému d'une pitié sublime, jaillit aussitôt la promesse d'un Sauveur qui sera son propre Fils Unique et d'une Mère incomparable. Nous demeurerons, malgré tout, les enfants adoptifs, ayant droit à l'héritage. Le Christ et la Vierge bénie ne cesseront de répandre sur nous les trésors de leur miséricordieuse Bonté. Signalons-en quelques exemples.
    Que ne devons-nous pas à Marie notre Mère !
    Apparaissant le 19 septembre 1846 à La Salette, elle confie à deux petits bergers : « Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous ». Elle verse des larmes à la pensée des châtiments mérités par nos ingratitudes et nos innombrables péchés : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. » Elle le retient encore cependant pendant quatre années. Puis, la guerre de 1870 éclate mais dure peu. Celle de 1914 est abrégée par sa puissante intercession : « La guerre va finir vite », annonce-t-elle le 13 juillet 1917 à Fatima. Afin de conjurer la conflagration mondiale qui débute en 1936 par la persécution religieuse en Espagne, elle multiplie ses avertissements, ses conseils, ses promesses. Et toujours transparaît son ineffable Tendresse.
    La foule (de 70.000 personnes) qui assiste le 13 octobre 1917 au Grand Miracle, est trempée jusqu'aux os par une pluie incessante, dans le bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en bourbier. Soudain, dans un ciel dépouillé de nuages, le soleil regagne sa place et reprend son éclat normal. Alors, par une touchante délicatesse de Notre-Dame, chacun a la douce surprise de voir ses vêtements complètement secs.
    Dans la vision multiforme du même jour, le tableau de la Sainte Famille a disparu, et Notre-Seigneur adulte apparaît.
    En son divin Fils, Marie trouve un adorable Complice de ses maternelles Bontés. Ou plutôt, de ces Bontés, le Cœur de Jésus est la Source, et le Cœur de Marie, l'inépuisable Canal.
    Stratagème ineffable ! Obligé de punir la terre où déborde l'iniquité, le Juge suprême nous présente le Cœur Immaculé de sa Mère comme Remède et Port de Salut...
    Ô Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie, nous voulons amarrer en Vous la barque de notre vie et, de toutes nos forces, travailler à l'extension par le monde, de votre Règne d'Amour.

    PRIÈRE
    DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

    Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma mère et que je suis votre enfant, que vous êtes très puissante et que je suis un pauvre petit être vil et faible. Je vous supplie, ma très douce Mère, que vous me gouverniez et défendiez dans toutes mes voies et actions.
    Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez, car votre bien-aimé Fils vous a donné toute puissance !... Ne me dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et singulièrement la mienne.
    Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant : il est vrai qu'elle est ma Mère et me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pouvoir ! ...
    Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant : Elle est bien riche pour m'assister ; mais, hélas ! n'étant pas ma Mère, elle ne m'aime pas...
    Puis donc, ô très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserai-je si vous ne me soulagez ?
    Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
    - Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés...
    - Délivrez mon âme et mon corps de tout mal, et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité !
    Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Ainsi soit-il.


    Ô Marie, Reine de la Paix,
    intercédez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Vingt-cinquième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-CINQUIÈME JOUR
    L'Oraison

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    L'Ange a préparé les petits Voyants de Fatima aux Apparitions de Notre-Dame ; mais ensuite, cette bonne Mère ne laisse à personne le soin de leur formation.
    Elle leur montre que le péché est le seul véritable mal de l'homme Elle leur apprend à prier pour les pécheurs, à corriger leurs défauts, à faire des sacrifices, à accepter et même rechercher la souffrance.
    Pour exciter leur zèle, ouvrant les mains, elle darde sur eux une merveilleuse clarté qui les plonge en notre grand Dieu Trine et Un, leur révélant quelque chose de sa souveraine Beauté, de sa Toute-Puissance, de sa Bonté, de sa Tendresse infinie pour tout le genre humain. Dans l'intensité de leur saisissement, les enfants tombent à genoux ne sachant que répéter :
    « Ô très Sainte Trinité, je vous adore !... Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime ! »
    François, très particulièrement, reste frappé, pénétré de cette immense grâce : « Nous étions tout embrasés dans cette lumière qui est Dieu, avouait-il, et nous ne brûlions pas. »
    Maintes fois désormais, il s'éloignera de ses deux compagnes pour trouver la solitude qui l'attire et se perdre dans l'Infini divin.
    Un jour où, par dévouement, il surveille seul les brebis à l'extrémité d'une sapinière, Jacintha va le chercher. Ne le trouvant pas, après avoir couru de tous côtés, elle l'appelle... mais en vain ; effrayée, elle rejoint Lucie qui part à son tour. Tout d'abord, elle ne voit rien non plus et n'obtient aucune réponse à ses appels. Enfin elle découvre son cousin derrière un petit mur qui le cache. A genoux, la tête penchée jusqu'à toucher le sol, il est en prière. Lorsque sa cousine le touche à l'épaule, il parait s'éveiller d'un long sommeil. Sourd aux bruits de la terre, ce cher petit contemplatif s'était absorbé en Dieu au point de ne pas entendre son nom crié à quelques mètres de lui.
    « Comment est Dieu !... Il est tel que nous ne pouvons l'exprimer ! disait-il à Lucie et à Jacintha. J'ai eu beaucoup de plaisir à voir l'Ange ; plus encore à voir la Sainte Vierge. Mais ce qui m'a plu davantage, c'est de voir Dieu dans cette grande lumière que la Dame nous a mise dans la poitrine. »
    « J'aime tant Notre-Seigneur !... »
    Et nous, l'aimons-nous ?... Nous n'avons pas reçu le même genre de grâces que François ; mais oui bien toutes celles qui peuvent faire de nous des Saints si... nous le voulons !
    Très peu parmi les Elus ont été gratifiés ici-bas par des apparitions, à tous est resté possible le cœur à cœur avec Dieu dans la prière, l'oraison.
    Nos devoirs d'état ne nous permettent point de passer des heures aux pieds du Seigneur !... mais oserons-nous lui refuser chaque matin un quart d'heure, quelques minutes ?...
    Cet instant, court et fervent, arrachera notre journée au banal terre à terre en l'orientant vers le Ciel. Il répandra en nous la force et la patience pour affronter sans faillir les travaux, les difficultés, les heurts quotidiens. L'atmosphère recueillie qu'il laissera dans nos âmes, conservée et cultivée, nous empêchera de nous extérioriser à l'excès, de nous évaporer..., de perdre le contact divin qui purifie, éclaire et sanctifie.
    Jésus, l'Hôte adoré, demeure en nos âmes toujours, partout. Ne l'oublions pas ! (Seul, le péché mortel peut le chasser) et Il est jaloux de se faire, comme Il le fut pour Marie : sa Mère et la nôtre, « l’Âme de notre âme, la Vie de notre vie ».
    Sachons comprendre, sachons répondre aux désirs de son Amour. Vivre uni au Sauveur, c'est préluder dès cet exil au bonheur parfait qui nous attend dans l'éternelle Patrie.

    PRIÈRE

    Ô Marie, ma bonne Mère, bénissez votre enfant d'une bénédiction de fidélité qui l'aide à remplir tous ses devoirs, d'une bénédiction de pureté qui l'éloigne de tout péché, d'une bénédiction d'amour qui lui donne la grâce de vous aimer beaucoup, vous et votre divin Fils. Ainsi soit-il.

    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Vingt-deuxième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-DEUXIÈME JOUR
    La Charité

    Notre-Dame ne se lasse pas de nous exhorter à la pratique de la Charité : vertu royale qui s'épanouira merveilleusement au Ciel, dans l'éternelle possession de Dieu.
    « Soyez pleins de charité, insiste-t-elle par sa benjamine, même à l'égard des méchants. Ne dites de mal de personne et fuyez ceux qui médisent du prochain. »
    Ne jamais dire du mal de personne, c'est déjà bien. Fuir ceux qui médisent est une mesure de prudence à laquelle nous ne saurions trop nous tenir. Si grande est notre faiblesse ! Mais cela ne saurait suffire. Notre céleste Mère désire que nos cœurs soient « pleins de charité », pleins à déborder comme le Sien, « même à l'égard des méchants ».
    Pour racheter l'homme déchu, devenu son ennemi, le Verbe s'est incarné, Il a souffert la Passion et la Mort. En union avec son Sacrifice suprême et à la même fin, Marie s'est plongée dans un abîme de douleur. Son Cœur Immaculé a été transpercé de sept glaives.
    Voulons-nous être leurs enfants, leurs disciples : marchons sur leurs traces, soyons charitables et bons.
    La bonté, c'est la qualité qui, la première, se grava dans le cœur de l'homme au moment où le Tout-Puissant le créa. C'est elle qui nous permet de ressembler à Dieu dans ce qu'Il a de plus attrayant, de plus saisissable, de plus nécessaire en quelque sorte à notre pauvre nature. Elle est le débordement de ce qu'il y a de bien dans notre esprit et dans notre cœur, allant se verser dans l'esprit et dans le cœur des autres.
    Force divine qui nous pousse à rendre service, à être agréable, à nous donner, à chercher à faire plaisir, à être utile à tous ; la bonté est un baume qui cautérise toutes les plaies, un parfum qui éloigne toute vapeur malsaine, une harmonie qui rétablit l'ordre partout.
    Qui dira sa puissance et sa fécondité ?...
    Dans un compartiment de chemin de fer, au complet, une jeune femme se trouve mal. Aussitôt une autre voyageuse tire de son sac : sucre, etc..., et prodigue ses soins jusqu'à que la jeune femme ait recouvré son état normal. Seul, dans son coin, un slave à l'air sombre et farouche n'a pas dit un mot de tout le voyage. Un instant après, il se trouve visiblement fatigué à son tour. Alors, avec un sourire et un bon regard, la voyageuse remplit son verre de liqueur après l'avoir soigneusement essuyé, et le lui tend en disant : « Vous n'êtes pas bien, Monsieur, permettez-moi de vous offrir ceci. » Le soviet accepte, une détente se produit dans ses traits, sa physionomie s'adoucit, et c'est presque avec un sourire qu'il répond : « Merci Madame, si tous étaient comme vous, le monde n'irait pas si mal ! »
    Eh oui, ce qui manque à notre pauvre monde en désarroi, c’est la douce influence de la vraie charité, de la bonté. Rendons-lui son action bienfaisante et il sera sauvé.
    Que de chutes elle peut prévenir et d'idées fausses redresser, que de tristesses et de chagrins elle console, que de maux elle guérit, que d'âmes elle est capable de sauver !
    Elle soulage la misère sans blesser la fierté, sa chaleur passe dans un serrement de main, dans un regard, dans une parole qui met à l'aise ou qui relève.
    La bonté est pénétrante. Elle va à travers les défaillances, les fautes, les duretés, comme la goutte d'huile qui s'infiltre dans les fentes les plus imperceptibles. Elle va trouver ce qu'il y a encore de bon dans les âmes découragées, écrasées, aigries... elle ne voit que cela, rien que cela, et elle l'admire... Et ces malheureux cœurs qui se croyaient flétris, perdus, se relèvent, s'épanouissent. Ils se disent : « Mais nous pouvons donc encore !... Oui, oui, vous pouvez être encore charitables et bons, vous aussi ! »

    SALVE REGINA

    Salut Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut !
    Vers vous nous crions, enfants d'Eve, du fond de notre exil ; vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
    Eh bien donc, ô notre Avocate, tournez vers nous ce regard de bonté qui n'appartient qu'à vous.
    Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
    Ô clémente, ô aimante, 6 douce Vierge Marie !


    Ô Marie, secours des chrétiens, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.