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cabeço - Page 2

  • Un mois avec Marie - Onzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    ONZIÈME JOUR
    Récitons le chapelet

    « N'oubliez pas de réciter le chapelet », disent chaque matin Marie-Rose et Olympia à leurs enfants au moment du départ. Les trois petits sont fidèles à cette recommandation. S'ils usent quelquefois d'un moyen expéditif, imaginé par Jacintha, pour concilier l'attrait du jeu et l'obéissance aux mamans, leur âge les excuse. Ils n'en chérissent pas moins la Très Sainte Vierge, et bientôt ils cesseront pour jamais d'abréger l'Ave Maria.
    Avant la troisième apparition de l'Ange dans la grotte de Cabeço, ils avaient récité pieusement le chapelet ; et plus fervemment encore ils l'avaient égrené le 13 mai 1917, peu avant la première visite de Celle qu'ils venaient d'invoquer.
    Très jeune, ravissante, les mains jointes à la hauteur de la poitrine, dans l'attitude de la prière, la Dame lumineuse se montre aux pastoureaux. Un chapelet de perles brillantes avec une croix d'argent pend à sa main droite.
    La conversation s'engage. Lucie, Jacintha et François reçoivent l'assurance d'aller au Ciel, à la condition, pour ce dernier, de réciter beaucoup de chapelets. La céleste Vision leur recommande à tous trois de « réciter le chapelet tous les jours avec dévotion pour obtenir la paix du monde ».
    Elle renouvelle cette demande le 13 juin, et, le 13 juillet, avec plus d'instances encore :
    « Il faut, dit-Elle, réciter le chapelet tous les jours en l'honneur de la Sainte Vierge, pour obtenir la fin de la guerre par son intercession, car il n'y a qu'Elle qui puisse vous venir en aide. »
    Elle donnera à un estropié le moyen de gagner sa vie ; mais il doit « réciter chaque jour le chapelet en famille ». Et pour être exaucées, d'autres personnes doivent s'acquitter du même devoir.
    Plusieurs fois dans son extase, Lucie, se faisant l'écho de Notre-Dame, répète :
    « Oui, Elle veut qu'on récite le chapelet... Qu'on récite le chapelet ! »
    Cette prière est celle qui honore le plus la Vierge bénie, et partout : au champ, à l'atelier, dans la rue, en voyage..., il est aisé de le dire, en élevant vers Elle son esprit et son cœur. Ne manquons pas de le faire.
    Des nécessités de tous genres, privées et publiques, nous pressent actuellement de recourir à la bonté, à la puissance d'intercession de la Reine du Ciel. Les chapelets s'égrènent dévotement nuit et jour, sans interruption, dans certains diocèses. On les compte par milliards.
    Mais, Marie est notre Mère, notre filial amour se montrera-t-il moins fervent après le retour de la paix et de la prospérité qu'au temps de nos angoisses ?
    Non, notre foi ne sera point assez abâtardie, notre cœur assez refroidi pour jamais lui refuser ce tribut de louanges et de tendresse.
    C'est pour toujours qu'il nous faut prendre la sainte habitude de ne pas laisser s'écouler un seul jour sans réciter dévotement le chapelet, avec les nôtres, si nous avons le bonheur de vivre en famille.
    Des flots de grâces y sont attachés.

    PRIÈRE

    Je Vous loue et je Vous salue, ô très douce Vierge, en cette intime union, qui Vous unit à Dieu plus que toutes les créatures, et pour suppléer, ô tendre Mère, à toutes les négligences que j'ai commises dans votre service, je Vous offre le très auguste Cœur de Jésus-Christ avec tous les sentiments d'amour et de fidélité filiale qu'Il Vous a témoignés d'une manière si excellente sur la terre, et qu'Il Vous témoigne éternellement dans le Ciel.
    Ainsi soit-il.


    Notre Dame du Très Saint Rosaire,
    priez pour nous.

    (300 j.)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Dixième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIXIÈME JOUR
    Notre Mère toute belle !

    Notre-Dame des sept douleursDe sa noblesse originelle, l'homme conserve au fond du cœur certaines aspirations très hautes. Il est, d'après le poète, « un dieu tombé qui se souvient des Cieux ».

    Indulgent pour ses propres faiblesses, il se choque d'en trouver chez les autres, où il aimerait à rencontrer la beauté sans ombre.
    Nul n'égale à ses yeux la femme qui lui a donné le jour l'enveloppant de sa tendresse, cependant il se surprend parfois à rêver d'un amour transcendant, d'une Mère idéale.
    Cette Mère, le Sauveur nous l'a donnée, c'est la Sienne ! Il s'en est défait, pour ainsi dire au Calvaire, afin qu'Elle soit davantage à nous.
    Plus belle que le lys royal, plus lumineuse que l'étoile du matin, radieuse comme le soleil levant, Elle éclaire nos obscurités, réjouit nos tristesses. Ses vertus parfaites, sa pureté plus qu'angélique nous jettent dans le ravissement. Tota pulchra es, Maria !
    « Vous êtes toute belle, ô Marie !... Vous êtes la gloire de Jérusalem, Vous êtes- la joie d'Israël, Vous êtes l'honneur de votre peuple !... »
    L'amour que la Vierge bénie nous a voué parmi les souffrances et les larmes nous attire, nous captive avec une douceur sans pareille.
    Nous lui avons coûté cher à notre « Maman du Ciel », plus cher qu'à notre mère de la terre. Le mystère de ses douleurs commence avec sa mission de co-rédemptrice dès la première heure de l'Incarnation, ne cessant de creuser en son Cœur des abîmes à peine figurés par les glaives dont on nous le représente transpercé.
    Et c'est pour nous, pécheurs, ses enfants adoptifs, qu'Elle s'est plongée dans la douleur vaste comme la mer :
    Velut mare contritio tua : C'est pour nous, qu'unie au Père céleste, elle a sacrifié son Unique, son Premier-Né.
    « Femme, voilà ton fils », lui a dit Jésus mourant. Tel est le testament du Bien-Aimé. Alors le Cœur de Marie se dilate, elle y reçoit avec saint Jean, le monde entier. Martyre de l'amour, Elle devient dans l'angoisse et par sa fécondité spirituelle, la Mère de tous les Élus.
    Quel retour cela réclame de notre part !
    Si l'enfant ne peut manquer de respect, de gratitude et d'affection envers sa mère de la terre sans provoquer un sentiment d'horreur, combien plus odieuse pareille conduite à l'égard de notre toute bonne, toute aimante Mère du Ciel.
    Son dévouement est admirable, unique. Et pourtant, parmi ses fils, nombreux sont ceux, dénaturés, qui l'outragent...
    Dans sa maternelle affliction, Notre-Dame nous invite à réparer pour ces ingrats et à « faire amende honorable pour tous les blasphèmes et offenses contre son Cœur Immaculé. »
    Répondant à son appel avec l'élan le plus filial, aimons-la pour tous ceux qui l'oublient, la méconnaissent et la blessent, soyons fidèles aux pratiques de piété qui l'honorent, et surtout donnons-lui la consolation de retrouver en nous, en chacun de nous, les vertus dont Elle fut toujours le parfait Modèle.
    Redisons-lui souvent avec saint Bernard :
    « Ô Marie, qui ravissez les cœurs, est-ce que Vous n'avez pas ravi le mien depuis longtemps ? Il Vous aime, il est à Vous sans réserve et pour toujours. »

    PRIÈRE

    Ô Marie, très délaissée, par tous les gémissements, par tous les soupirs de votre Cœur, par toutes les douleurs et par toutes les plaies de votre âme, je Vous en prie, daignez consoler mon âme à son dernier passage, lavez ses taches dans vos larmes, recevez-la entre vos bras maternels, comme Vous avez reçu le Corps inanimé de votre divin Fils, et conduisez-la aux joies éternelles. Ainsi soit-il.
    (Sainte Gertrude)

    Ma Mère... ma confiance !
    (300 j.)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Neuvième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    NEUVIÈME JOUR
    Sauvons les pauvres pécheurs

    Crucifixion - Stabat MaterComment aimer Dieu en vérité sans aimer ses frères, surtout les pécheurs, et sans travailler selon ses possibilités, à les rapprocher du Seigneur ?...

    Songer à eux c'est également penser à nous, car si, par la Communion des Saints, la vertu de chacun profite à tous les fidèles ; par la solidarité humaine, le flot débordant des iniquités attire au monde entier des guerres, des révolutions, des calamités qui atteignent à la fois les innocents et les coupables.
    Et puis, ne dit-on pas : « Qui sauve l'âme de son frère sauve la sienne » ?
    Notre seul intérêt personnel nous pousserait donc à lutter contre le péché et à nous efforcer de convertir les pécheurs...
    D'autres motifs plus élevés, plus purs se joignent à celui-ci :
    « Voulez-vous souffrir pour la conversion des pécheurs ? » nous demande la Vierge bénie. Pourrions-nous le lui refuser ?...
    Son Cœur maternel chérit les pauvres égarés. Ils ont coûté si cher à son Jésus ! ...et à Elle-même !...
    « Debout au pied de la Croix » (1), Reine des martyrs, c'est en unissant son sacrifice à l'immolation sanglante de son « Fils du Ciel », qu'elle est devenue leur Mère.
    Elle ne peut se résoudre à les voir errer dans les pâturages empoisonnés comme brebis perdues, chancelant sur le bord de l'abîme éternel. Et son amour nous demande de partager ses sentiments :
    « Voulez-vous souffrir pour obtenir la conversion des pécheurs ? »
    Invitation qui fait écho à la maxime évangélique :
    « Aimez-vous les uns les autres comme je Vous ai aimés » (2).
    Et à cette autre parole, adressée par Notre-Seigneur à une âme privilégiée : « La soif que j'éprouve de sauver le plus grand nombre d'âmes possible m'en fait chercher de généreuses que je puisse associer à mon œuvre d'Amour » (3).
    Les âmes égarées ne se sauvent pas si l'on ne fait rien pour elles. Le Christ, notre divin Modèle, a prié, souffert pour leur salut ; Marie a partagé ses sacrifices : sachons les imiter.
    Personne ne peut imaginer la puissance d'une âme juste sur le Cœur de Dieu en faveur d'autres âmes.
    « Une âme juste peut obtenir le pardon pour mille criminels », déclarait le Sauveur à sainte Marguerite-Marie. Qu'une surnaturelle tendresse nous incline vers tous nos frères. Les plus coupables sont ceux qui ont le plus grand besoin de notre compassion et de notre secours.
    Répandons d'abord le bienfait du bon exemple. Sachons nous faire tout à tous par une aimable et serviable charité. Glissons un bon conseil lorsqu'il est à propos.
    Mais surtout, armons-nous de prière, de pénitence. Offrons nos travaux, nos bonnes œuvres, nos communions, nos fatigues et nos épreuves pour les malheureux pécheurs.
    Ne cessons point de les confier à notre Mère du Ciel, en la priant de nous aider à leur faire du bien et à les convertir.

    PRIÈRE

    Multipliez, ô Marie ! multipliez sans cesse les traits de votre bonté admirable pour tant d'aveugles et d'insensés qui courent à leur malheur éternel. Vous êtes la Reine des miracles, faites-en-des enfants soumis et dociles. Ils vous loueront et béniront à jamais, avec Jésus, votre Fils, durant les siècles des siècles.

    Refugium peccatorum, ora pro nobis. Ainsi soit-il.

    Marie, Mère de grâce, Mère de Miséricorde, protégez-nous contre l'ennemi et recevez-nous à l'heure de la mort.
    (300 j. - plénière une fois le mois.)

    (1) Stabat.
    (2) Joan. XIII, 34.
    (3) Notre-Seigneur à B.-C. Ferrero.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Huitième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    HUITIÈME JOUR
    J’aime le Christ !

    L'Homme des douleurs, Hans MemlingPlus que l'Ange et plus que l'homme, Notre-Dame sait ce que nous devons à Dieu. Elle connaît sa Grandeur suprême, sa Souveraineté. Par un merveilleux privilège, Elle a senti battre près de son propre Cœur, dans son sein virginal, le Cœur de l'Éternel, épris d'un Amour Infini pour les créatures qu’Il a tirées du néant.

    Cela lui permet de sonder mieux que nous la malice du péché.
    Tout ce qui atteint son Fils adoré : crimes, blasphèmes, fautes de tous genres, blesse son Cœur maternel jusqu'en ses profondeurs,
    C'est pourquoi la Vierge-Mère nous demande en premier lieu, de « réparer les péchés si nombreux qui offensent la divine Majesté ».
    Entendons la plainte douloureuse du Sauveur : « J'ai cherché des consolateurs et je n'en ai pas trouvé » (1).
    Avant sa Passion, Notre-Seigneur invite ses apôtres, ses disciples à le suivre : « Levez-vous... Allons » (2). Au moment de l'agonie, Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Ceux-ci s'endorment... Tous l'abandonnent...
    Au Calvaire, Marie, saint Jean et les saintes femmes représentent seuls le groupe des fidèles. Ce groupe subsiste encore.
    Il y a actuellement dans le monde des femmes, des jeunes filles, des mères de famille qui réparent, qui expient pour tous avec une générosité admirable.
    Aimer l' « Amour » pour ceux qui l'ignorent, pour ceux qui le délaissent, pour ceux qui le méprisent, pour ceux qui l'outragent, voilà l'intime aspiration qui les anime parmi l'accomplissement de tous leurs devoirs.
    Unissons-nous à cette élite cachée. Faisons de notre vie l'acte perpétuel, ininterrompu d'un indéfectible dévouement au Sauveur ; une protestation d'amour capable de couvrir les clameurs de la haine et les cris du blasphème.
    Durant sa vie mortelle, le regard de Jésus pouvait toujours se reposer avec complaisance sur sa divine Mère et trouver en Elle un dédommagement aux iniquités et froideurs de la terre.
    Qu'il en soit ainsi avec nous.
    Que notre « Maman du Ciel » nous serve d'entraîneuse. Efforçons-nous de placer nos pas dans la trace des siens. Il en coûtera d'abord à notre lâcheté ; mais les premières victoires remportées sur nous-mêmes, élargiront nos ambitions. Bientôt, nous comprendrons mieux la valeur surnaturelle de la souffrance : cette inséparable du Christ et de sa sainte Mère ici-bas. Lorsqu'elle se présentera, dépassant les causes humaines qui la provoquent bien souvent, nous l'accueillerons comme un don royal, un vrai don du Ciel puisqu'elle doit nous y conduire.
    Elle nous placera auprès de l'Homme des Douleurs, nous permettant de Le consoler. Ce qui atteint le plus cruellement son Cœur en nos offenses, c'est la méconnaissance, le mépris qu'elles comportent, de ses adorables Tendresses de Père, d’Époux et d'Ami.
    « L'Amour n'est pas aimé ! » gémissent tous les Saints.
    Par notre amour pratique et fervent, réparons donc les ingratitudes et les outrages du grand nombre.
    Dans notre entourage au moins, que les glaces de l'indifférence disparaissent au contact de notre ardente charité : une charité aimable, expansive, se servant de tout pour répandre sa flamme et la communiquer.
    Préparons, hâtons le règne des Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie sur la terre.

    PRIÈRE

    Ô bonne Mère, apprenez-moi, je vous en conjure, apprenez-moi à aimer votre divin Fils ! Obtenez-moi une étincelle de ce pur amour dont votre Cœur brûle pour Lui, ou prêtez-moi votre Cœur, afin que je puisse dignement recevoir Jésus en moi.
    (Saint Pierre Claver)

    Bénis soient à jamais le Cœur très aimant et le très doux nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et de la glorieuse Vierge Marie, sa Mère.
    (300 j.)

    (1) Ps 68, V, 21.
    (2) Joan. XIV, 31.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Septième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    SEPTIÈME JOUR
    Faisons des sacrifices

    Détail du retable du XVe siècle de l’église de Pignans (Var)Écoutons la requête qui nous est adressée par notre céleste Reine, aussi bien qu'aux petits Voyants de Fatima :

    « Voulez-vous offrir à Dieu des sacrifices et accepter toutes les souffrances qu'Il vous enverra en réparation des péchés si nombreux qui offensent sa divine Majesté ?
    « Voulez-vous souffrir pour obtenir la conversion des pécheurs, pour réparer les blasphèmes ainsi que toutes les offenses faites au Cœur Immaculé de Marie ? »
    Sans hésiter, avec élan et enthousiasme, Lucie, au nom des trois enfants, a répondu : « Oui, nous le voulons ! » Nous savons dans quelle mesure ils ont tenu leur engagement.
    Et nous, qu'allons-nous faire ?
    Mériterons-nous le geste de tendre complaisance qui accueillit la générosité de ces petits ?
    Ils se sont élevés jusqu'à l'héroïsme. Cela nous effraye, nous n'osons pas nous engager...
    Mais serons-nous donc incapables de ce que ces jeunes innocents ont pu ?...
    Trêve à la pusillanimité !
    Les voies, d'ailleurs, ne sont pas également hérissées d'épines pour tous. Certains en rencontrent davantage et d'autres moins. Se trouva-t-il, d'ailleurs, un « ferblantier » sur notre route, Dieu nous accorderait à nous aussi, la grâce nécessaire pour supporter ses persécutions et déjouer ses embûches.
    Que nous le voulions ou non, les souffrances de la vie s'imposent, puisque la vie est le temps de l'épreuve. Certains les subissent en maugréant, ce qui les alourdit. D'autres, plus avisés, les acceptent de bon gré et s'en constituent un trésor de mérites.
    Rangeons-nous résolument dans cette dernière catégorie et, faisant un pas de plus, allons jusqu’aux sacrifices volontaires demandés par notre « Maman du Ciel ».
    Sans avoir recours aux « orties » du chemin, tout nous en fournira la matière et nous pourrons, chaque jour, en recueillir une ample moisson. Signalons simplement quelques-unes de ces paillettes d'or, propres à nous enrichir. Notre générosité saura en allonger la liste : regards curieux réprimés ; légères incommodités, intempéries des saisons : froid, chaleur supportés sans mot dire ; petits actes d'oubli de soi, d'abnégation, de dévouement ; observance stricte de la modestie chrétienne aux dépens de la mode : ce tyran qui tue tant d'âmes !... Mortification de l'amour-propre aux mille formes renaissantes. Sans oublier la précieuse « minute de silence » qui, souvent renouvelée, nous arrache aux futilités vaines et nous conduit à la vie intérieure, prélude de la vie du Ciel.
    Non, ce ne sont pas les occasions de sacrifice qui nous manquent, pas plus qu'elles ne firent défaut aux enfants de Fatima et, mieux encore, à la Vierge bénie.
    Depuis sa Présentation au Temple jusqu'au sacrifice suprême du Calvaire, son passage sur la terre fut-il autre qu'une longue immolation ?...
    Contemplons son Cœur « transpercé » (1) et demandons-lui l'énergique vaillance qui ne reculera devant aucune souffrance, aucun sacrifice s'offrant à notre bonne volonté.
    « Si quelqu'un veut venir après Moi, nous dit le divin Maître, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix chaque jour et qu'il Me suive » (2).

    PRIÈRE

    0 ma Souveraine, ô ma Mère ! souvenez-vous que je Vous appartiens. Gardez-moi, défendez-moi comme votre bien et votre propriété.

    Mère aimante, douloureuse, miséricordieuse,
    priez pour nous.

    (300 j.)

    (1) Prédiction de Siméon, St Luc II, 35.
    (2) St Matthieu XVI, 24.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Sixième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    SIXIÈME JOUR
    L’humilité

    « Voici la servante du Seigneur ! » (1).

    C'est la première parole de Marie qui nous ait été conservée.
    A l'heure où l'Ange la salue pleine de grâce, à l'instant où Elle devient la Mère du Sauveur, consciente du néant de la créature devant Dieu : de son propre néant, la Vierge s'abaisse au-dessous de tous : « Voici la... servante ! »
    Elle avait, semble-t-il, le droit de reconnaître sa supériorité parmi les humains ; mais non, Elle s'ignore.
    Tellement vraie, foncière est l'humilité de son Cœur, que même en son élévation unique auprès de l’Éternel, parlant aux plus pauvres enfants de la terre, Elle ne sait s'en départir.
    Lorsqu'Elle lui apparaît à Massabielle, Bernadette confuse, entend la Reine du Ciel lui adresser une prière :
    « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici quinze jours de suite ? »
    A Fatima, Celle qui aurait le droit d'intimer ses ordres, s'adresse sur le même ton aux petits Voyants :
    « Je viens vous demander de venir ici six mois de suite, le treize de chaque mois, à cette même heure. »
    Et dans la même apparition, Lucie, François et Jacintha entendent Notre-Dame leur exprimer ses désirs dans les termes d'une touchante déférence :
    « Voulez-vous offrir à Dieu des sacrifices, etc... »
    « Voulez-vous souffrir ?... »
    « VOULEZ-VOUS ?... »
    Mère de Dieu, la Vierge Marie se souvient toujours qu'Elle est « servante » : la servante de Celui auquel Elle a donné le jour.
    Et plus son divin Fils l'exalte, plus Elle est humble et se croit obligée de l'être.
    Cela nous confond. Nous avons peine à comprendre. Si diamétralement opposées sont nos façons de parler et d'agir !
    Tout pécheurs que nous sommes, nous ne songeons qu'à nous élever, à dépasser le prochain, à l'éclipser, le supplanter, le sacrifier au besoin à nos intérêts et à nos ambitions.
    Nous excellons dans l'art de mettre en relief ce que nous possédons, ce que nous sommes.
    Vainement l'Apôtre s'efforce de nous rappeler notre indigence native :
    « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu ? »
    « Que si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifier comme si tu ne l'avais pas reçu ?... » (2).
    Notre « moi » hypertrophique réclame fortune, autorité, première place, honneurs...
    Combien peu nous ressemblons à notre « Maman du Ciel » !...
    Apprenons de son Cœur parfaitement humble, que l'humilité, c'est la Vérité.
    Nous devons tout à Dieu, Auteur et Dispensateur de la vie.
    De plus, la comparaison loyale de ce que nous sommes avec ce que nous devrions être, du bien que nous pourrions faire et que nous n'accomplissons pas, achève de renverser nos prétentions sans fondement.
    N'ayons garde, pourtant, de nous décourager, car le sincère aveu de nos faiblesses et misères nous obtiendra tous les secours divins dont notre fol orgueil nous privait.
    Car « le Seigneur jette ses regards sur les humbles tandis qu'Il ne considère que de loin les orgueilleux » (3).

    PRIÈRE

    O Jésus vivant en Marie, venez et vivez en moi, dans l'esprit de votre sainteté, dans la plénitude de votre force, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos mystères. Dominez sur toute puissance ennemie par votre Esprit, à la gloire de votre Père. Amen.
    (300 j.)

    Mère de Miséricorde, priez pour moi.

    (1) St Luc I, 38.
    (2) Ire Ep. St Paul aux Cor. IV, 7.
    (3) Ps CXXXVII, 7.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Cinquième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    CINQUIÈME JOUR
    Les Gloires de Marie

    Qu'elle est belle, Marie !

    Si belle, disait Bernadette, que lorsqu'on l'a vue, on voudrait mourir pour la revoir.
    Elle se montre à Fatima toute candeur, toute lumière, toute splendeur, et les petits voyants : Lucie, François, Jacintha, demeurent extasiés dans leur contemplation.
    Il faut un certain temps à Lucie pour se ressaisir et engager la conversation. La vision disparue, Jacintha à chaque instant s'exclame : « Oh ! la belle Dame ! mais qu'elle est belle ! »
    Qu'ont-ils vu ces privilégiés ? La forme humaine de la Vierge, son visage idéal, son sourire. Et c'est déjà beaucoup. Mais ont-ils pénétré le mystère de Celle qui, de tout temps, a existé dans les desseins éternels, y occupant une place unique, au-dessus des Anges et des hommes ?
    La sainte Église lui applique justement ces paroles du Livre de la Sagesse : « Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant qu'il créât aucune chose. J'ai été établie dès l'éternité et de toute antiquité, avant que la terre fût créée... Lorsqu'il préparait les cieux, j'étais présente...
    « J'ai trouvé partout le repas et une demeure dans l'héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m'a parlé et m'a fait connaître sa volonté ; Celui qui m'a créée a reposé dans mon tabernacle... Je me suis élevée comme le cèdre du Liban et comme le cyprès de la montagne de Sion, comme les palmiers de Cadès et comme les plants de rosiers de Jéricho... J'ai répandu une odeur de parfum comme la cannelle et le baume le plus précieux... » (1)
    Comment redire les gloires de Marie ?
    Associée à la Paternité du Tout-Puissant..., Épouse de l'Esprit-Saint..., elle est la Mère du Verbe Incarné.
    L’Infini se cache en son sein virginal pour devenant notre frère. Son Cœur Immaculé façonne le Cœur humain du Christ.
    Qui pourra dévoiler le merveilleux échange de ces deux Cœurs pendant neuf mois ?
    La Vierge livre tout son être, sa vie ; mais elle reçoit plus encore... Le Soleil de Justice l'inonde de ses clartés..., la Sainteté essentielle l'enveloppe, le Foyer même de l'Amour la transforme et l'embrase.
    Oh ! ravissant Miroir de la Divinité !
    Profondeurs ineffables du Cœur de Marie ! Et c'est avec ce Cœur fait pour un Dieu, avec ses tendresses réservées au Sauveur, que Marie aime l'humanité, que Marie aime chacun de nous.
    O Toute-Belle et Toute-Bonne ! Mère de Jésus et ma Mère, laissez-moi près de Vous oublier les laideurs de la terre et, rougissant de mes lâchetés, de mes fautes, m'appliquer de toutes mes forces à fuir le péché, ainsi que les occasions capables de m'y entraîner.
    Aidez-moi à conserver ou, si j'ai eu le malheur de la perdre, à recouvrer bien vite la « vie de la grâce », afin que Jésus demeure en mon âme comme en son temple vivant, et que votre Regard maternel se repose avec complaisance sur votre humble enfant.

    PRIÈRE

    Cœur de Marie, Cœur de ma Mère, pour la plus grande gloire du Sacré-Cœur de Jésus, votre divin Fils et mon Sauveur, j'unis à votre pureté, à votre charité, à votre humilité, à vos douleurs, tout ce que je dirai, ferai, penserai et souffrirai pendant ce jour, afin qu'il n'y ait rien en moi, ô ma Mère, qui ne soit un plaisir pour Jésus et un gain pour les âmes.
    (R. P. Barelle, S. J.)

    Ô Cœur très pur de ma Mère, je m'unis à Vous !

    (1) Livre de la Sagesse. Prov. 8.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Quatrième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    QUATRIÈME JOUR
    « Si vous ne devenez semblables à ces enfants… »

    Lucia, Francisco, JacinthaComment ne pas reconnaître dans les préférences du Cœur Immaculé de Marie, les préférences de son divin Fils ?

    Lorsque Jésus parcourait la Judée et la Galilée, Il aimait les enfants et les bénissait. « Laissez-les venir à moi », disait-Il, ne permettant point que l'on écartât leur troupe bruyante et parfois indiscrète.
    La Vierge témoigne, à son tour, une prédilection marquée pour « ces petits ».
    Lorsqu'Elle daigne se montrer à la terre, elle choisit même parmi les plus rustiques - parce que mieux préservés des souffles ternissants - ses confidents et messagers.
    Nommons Mélanie et Maximin de La Salette, Bernadette à Lourdes, les enfants de Pontmain, Estelle Faguette à Pellevoisin, et les chers Voyants de Fatima : Lucie, François, Jacintha.
    C'est de leur parfaite simplicité et de leur innocence qu'émane la douce attirance exercée par ces jeunes êtres sur le Cœur de l'Immaculée.
    Sans calculs, sans détours, l'enfant digne encore de ce nom, se montre tel qu'il est ; il va droit à ce qui l'attire. Biaiser n'est pas son fait. Du qu'en dira-t-on, il n'a cure.
    Il ne soupçonne nullement, d'ailleurs, les malveillances, jalousies, méchancetés humaines. Il ne les connaîtra que trop en grandissant !
    Récemment sanctifié par le Baptême, dans sa première beauté, son âme est une fleur, un blanc lys tourné vers le Ciel. Et Marie trouve en elle comme un reflet de sa virginale splendeur.
    Les charmes de sa petitesse toute simple, toute pure sont conquérants en leur inconscience même. Mais les qualités de l'enfance sont-elles infailliblement destinées à disparaître avec les années, étouffées par l'expérience quotidienne de la vie ? « Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des Cieux » (1), disait le divin Maître à ses disciples, à la foule, à tous.
    Il est donc nécessaire que ces qualités soient voulues et cultivées, conservées ou recouvrées par « les grands ».
    Elles prennent alors le nom de vertus, et Notre-Dame en apprécie la valeur, car elles ne poussent des racines profondes que par l'effort, la lutte contre l'orgueil et les passions aux productions multiples.
    La Vierge aima saint Jean, l’Apôtre-Vierge ; elle chérissait également Madeleine, purifiée par les larmes du repentir et de l’amour.
    L’âme demeurée pure ou redevenue telle est d'une beauté surnaturelle. Dieu en personne rayonne en elle, « Il y éclate comme du centre d'un cristal ». Et le regard lumineux de cette âme, simplifiée par la grâce, peut se fixer sur sa « Maman du Ciel », dans une pieuse application à lui plaire, à l'imiter.
    Quels suaves rapports s'établissent dès lors, entre Marie et son humble fils de la terre ! Oh ! devenons petits enfants par la simplicité, la pureté ! Que notre devise soit :
    « Droit au but ! - Plutôt la mort que la souillure ! »
    « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur parce qu'ils verront Dieu » (2).

    PRIÈRE

    Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d'enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion ; un cœur fidèle et généreux qui n'oublie aucun bien et ne tienne rancune d'aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s'effacer dans un autre cœur devant votre divin Fils, un cœur grand et indomptable qu'aucune ingratitude ne ferme, qu'aucune indifférence ne lasse ; un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu'au Ciel.
    (Père de Grandmaison, S. J.)

    Ô Marie conçue sans péché,
    priez pour nous qui avons recours à Vous. (300 j.)

    (1) St Matthieu XVIII, 3.
    (2) St Matthieu V, 8.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TROISIÈME JOUR
    La Réparation

    L'Ange de l'EucharistieLes vertus théologales, l'humble adoration, la prière nous ont préparés à recevoir les enseignements de Notre-Dame. Ouvrons encore nos intelligences à l'esprit de réparation. Notre nature, ennemie de tout ce qui coûte un effort, une peine, y répugne. Il est très nécessaire, indispensable cependant.

    Les crimes couvrent la terre ; des âmes tombent chaque jour, nombreuses, dans l'abîme éternel. Cela ne réclame-t-il pas en tous temps et plus que jamais à cette heure, le réveil, l'activité d'une généreuse énergie ?
    Source surabondante, féconde et toujours jaillissante, la Rédemption pourrait suffire à laver dans ses flots divinement purs les souillures de milliards de mondes. Elle serait capable de déverser dans le cœur de tous les malheureux en perdition, le repentir final, le salut... Mais l'homme n'est pas une simple réceptivité, un esclave. Le Seigneur a fait sa dignité en le créant libre : libre d'accepter les grâces dont Il ne cesse de l'inonder, libre aussi de les refuser. Et Il lui demande, en reconnaissant la monstrueuse ingratitude qu'est le péché, d'ajouter sa faible part au grand Œuvre de la réparation.
    Il sait, d'ailleurs, l'indigence de ses fils adoptifs. Afin d'y suppléer Il met à leur disposition les Trésors infinis de leur Frère aîné : Son Unique. A nous de les faire valoir en véritables enfants du Père des Cieux.
    L'Ange avait déjà dit aux petits Voyants : « Offrez continuellement au Seigneur des prières et des sacrifices en acte de réparation pour les nombreux péchés qui l'offensent, et de supplications pour la conversion des pécheurs ! »
    Deux ou trois mois plus tard, il leur apparaît de nouveau dans la grotte du Cabeço, où les petits prient depuis un certain temps. Il tient en main un calice surmonté d'une hostie, de laquelle tombent des gouttes de sang qui découlent dans le calice. Laissant le calice et l'hostie comme suspendus en l'air, l'Ange s'agenouille à côté d'eux et leur fait répéter trois fois cette formule :
    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présents dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages dont Il est lui-même offensé.
    « Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »
    Puis, se relevant, il prend l'hostie et la présente à Lucie. Il partage ensuite le calice entre François et Jacinta en disant :
    « Prenez le Corps et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs péchés et consolez votre Dieu. »
    Se prosternant de nouveau, il répète trois fois la prière « Très Sainte Trinité... » et il disparaît. Expier nos péchés et ceux de tous, en obtenir le pardon, consoler le Seigneur : voilà le triple but de la réparation.
    Sa vertu est grande pour écarter ou faire cesser les fléaux que nous avons mérités.
    Offrons pour cela la Victime sacro-sainte : Notre-Seigneur Jésus-Christ ; mais n'oublions pas de mêler à ses Mérites infinis la goutte d'eau de nos propres souffrances et sacrifices. Elle est représentée dans le calice au saint Sacrifice de la Messe, et Dieu l'exige !

    PRIÈRE

    Par les dons sublimes de votre Cœur, obtenez-moi, ô Marie, ma Mère, une vraie et solide dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, afin que me renfermant en Lui avec mes pensées et mes affections, j'accomplisse tous mes devoirs, et que tout mon être Lui soit livré pour sa plus grande gloire.

    Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Deuxième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DEUXIÈME JOUR
    Je crois, j’espère, j’aime !

    L'Ange de la Paix à FatimaAgenouillé, son front touchant la poussière, l'Ange a prononcé trois fois :
    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas et ne Vous aiment pas ! »
    Cette prière est une doctrine, base fondamentale de notre sainte Religion.
    C'est de la défaillance générale de la Foi que sont nées les désunions, les discordes, les luttes qui ensanglantent le monde, menaçant de le ruiner sans retour.
    L'un croit à la puissance de l'or, l'autre à l'infaillibilité de son propre esprit bourré d'erreurs et de sophismes. Celui-ci n'apprécie que les joies animales des sens qui engendrent la mort ; celui-là pressure, écrase les humbles pour s'en faire un piédestal.
    La folie humaine est au paroxysme.
    Nous replaçant dans la voie saine et droite, l'angélique Précurseur de Notre-Dame nous invite à proclamer : « Pour moi, mon Dieu, je crois en Vous ! » En Vous qui êtes l'éternelle Vérité, la Vie, l'infinie Sagesse !
    Je crois en Vous, mon Dieu, comme au Souverain Créateur de tout ce qui existe.
    Vous êtes Tout !... Humble créature tirée du néant par votre Toute-Puissance magnifique, je me prosterne, je m'abîme en votre présence dans une profonde adoration.
    Je crois, Seigneur, mais « aidez à l'insuffisance de ma foi » (1), afin qu'aux heures sombres de la souffrance et de la tentation elle éclaire mon esprit, raffermisse mon cœur, soutienne et surnaturalise ma volonté chancelante.
    Le plus pauvre est souvent par Vous le mieux accueilli, car votre bonté égale votre puissance. C'est pourquoi j'espère en Vous, ô mon Dieu !
    Vous nous dites dans le saint Evangile : « Si un enfant demande du pain à son père, lui donnera-t-il une .pierre ?... ou s'il lui demande un œuf lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, bien qu'étant mauvais, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien plus votre Père qui est dans les Cieux vous donnera-t-il ce qui est bon et surtout le bon Esprit quand vous le lui demanderez » (2).
    Je sais que 1' « on obtient de Vous [Dieu] tout autant que l'on espère » (3). J'attends tout de votre libéralité divine. Je suis sûre de votre Cœur et je vous prie de me compter désormais parmi « les âmes confiantes qui sont les voleuses de vos grâces » (4).
    « Quand Vous me tueriez, Seigneur, j'espérerais encore en Vous » (5).
    Comment pourrais-je ne pas Vous aimer, mon Dieu si grand, si beau, adorablement bon ?
    Oui, mon cœur est épris de Vous qui, seul, pouvez le remplir. Uniquement digne d'être aimé pour Vous-même, Vous voulez, néanmoins que, débordante, la tendresse que je Vous ai vouée s'écoule sur les frères humains que Vous m'avez donnés.
    A votre grand commandement : « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces » (6), Vous ajoutez celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (6).
    Pour lui je désire donc tous les biens et surtout l'état de grâce qui lui assure votre sainte amitié.
    « Je Vous demande instamment pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas ! »
    Que par votre miséricordieux Amour et l'intercession du Cœur très pur de votre divine Mère — la Nôtre ! — nous goûtions bientôt la paix des enfants de Dieu sur la terre, doux prélude à celle des élus, au Ciel.

    PRIÈRE

    Ô Marie, ma divine Mère, agissez en moi, priez en moi, souffrez en moi, parlez en moi, travaillez en moi. Soyez ma voie pour aller à Jésus. Faites-le grandir, dominer et opérer en moi.
    A.M.D.G.
    Père Saint, par le Cœur Immaculé de Marie, je vous offre Jésus votre Fils bien-aimé, et je m'offre moi-même en Lui et avec Lui, et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de toutes les créatures.
    (300 j. d'ind.)

    (1) St Marc X, 23-25
    (2) St Luc XI, 11, 12, 13
    (3) St Jean de la Croix
    (4) Notre-Seigneur à M. Benigna Ferrero
    (5) Livre de Job
    (6) Premier et second commandement de Dieu

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Premier jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    Extrait de l’Avant-propos

    Fatima…
    C’est la sollicitude de Marie s’émouvant une fois de plus des malheurs de ses pauvres enfants de la terre, et revenant sans se lasser, leur indiquer les voies du salut…
    Réservons-nous chaque jour, au moins pendant ce mois qui lui est consacré, un instant à passer auprès de Notre-Dame. Laissons s’écouler doucement dans nos esprits et nos cœurs grands ouverts, ses enseignements maternels.
    Par leur docilité simple et généreuse, Lucie, François et Jacinta sont dignes de nous servir de modèles…
    Demandons à l’Ange de nous préparer – comme les petits Voyants de Fatima – aux sérieuses leçons de la Vierge-Mère. C’est son privilège. Accueillons-en la grâce avec amour et respect.

    H.B.

    PREMIER JOUR
    Il faut prier

    L'Ange de la Paix à FatimaAcceptons les préparations de l'Ange aux entrevues de Notre-Dame, elles en assureront les fruits.
    Un matin vers la fin du printemps 1916, Lucie, François et Jacinta paissaient leur troupeau au bas de la colline du Cabeço. Une pluie très fine commença à tomber. Suivis de leurs brebis, les enfants gravissent le flanc du coteau en quête d'un abri.
    Sur le terrain même des Santos, ils découvrent, cachée par un rideau d'arbres et d'arbustes, une sorte de grotte creusée dans le rocher. Ils s'y réfugient et, s'y trouvant bien, y demeurent après le retour du soleil.
    Leur modeste repas est pris, le chapelet récité, ils jouent aux osselets avec de petits cailloux. Soudain, une rafale de vent leur fait tourner la tête.
    Plus blanche que neige, lumineuse comme un cristal traversé des rayons du soleil, une silhouette humaine s'avance dans les airs. Bientôt les trois petits distinguent un adolescent de quatorze à quinze ans d'une beauté surhumaine qui leur dit avec douceur :
    « N'ayez aucune crainte, je suis l'Ange de la Paix. Priez avec moi... »
    Et s'étant prosterné, il courbe le front jusqu'à toucher le sol, en répétant trois fois les mêmes paroles.
    Poussés par un mouvement surnaturel, les enfants l'ont imité.
    Puis, se relevant, l'Ange ajoute :
    « Priez comme cela. Les Cœurs très saints de Jésus et de Marie s'émouvront à votre prière. »
    Le premier message qui nous est adressé nous invite donc à prier.
    Prière humble, de qui a conscience de son indignité, de son néant, et .qui le montre jusqu'en son attitude. Le Publicain de l'Évangile s'en retourna chez lui justifié, et non pas le Pharisien orgueilleux (1).
    Prière persévérante, sans cesse renouvelée.
    « Priez, mais priez donc, mes enfants ! » insistait la Vierge à Pontmain, en se faisant l'écho de son divin Fils : « Il faut toujours prier et ne jamais se lasser » (2).
    Prière confiante aussi, demandée par l'Ange de la Paix, dont le nom seul est une promesse, et qui se hâte d'ajouter : « Les saints Cœurs de Jésus et de Marie se laisseront toucher par la voix de vos supplications. »
    Prions, oh prions de façon à émouvoir les Cœurs divins ! Que du fond de nos âmes s'élève un appel suppliant, un cri capable de pénétrer les Cieux et d'arracher au Seigneur tous les secours, toutes les grâces publiques et privées dont nous avons besoin.
    C'est par le Cœur de notre céleste Mère qu'il nous les accordera.
    Il est si pur, si aimant, si parfait ce Cœur de la Vierge bénie, que Dieu l'a choisi pour être le Canal et le Dispensateur de ses bienfaits.

    Adressons-nous à lui :

    Douce Mère de Dieu !
    Montrez que vous êtes notre Mère.
    Qu'il reçoive par vous nos prières
    Celui qui, né pour nous,
    Voulut être votre Fils.

    0 Marie, Médiatrice de toutes grâces, priez pour nous.

    (1) St Luc XVIII, 9-14
    (2) St Luc XVIII, 1-8

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.