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charité - Page 6

  • Méditation : Prière ou charité

    « Comment prétendre aimer mon frère « comme Dieu l'aime », « pour l'amour de Dieu », si je ne sais pas ce qu'implique cet amour, s'il ne s'agit que de mots, très beaux peut-être, mais sans plus, si je n'ai pas pris conscience de ce que cela voulait dire pour moi que l'amour d'un Dieu ? On n'aime pas et on n'est pas aimé par procuration. Tel est le secret de la présence nécessaire de la prière à toute charité. Pour aimer vraiment, il me faut découvrir comment je suis aimé. Aimer comme Dieu aime, cela suppose qu'on a été atteint par cet amour, qu'on en a ressenti l'attrait, l'attaque, la blessure.

    Alors savoir comment je suis aimé, et aimer, ne feront plus qu'un seul mouvement. Le deuxième commandement est « semblable » au premier. Il nous faut bien être persuadés que, sans prière, nous ne vivons que des caricatures d'amour et de charité ; sans cette perpétuelle présence en nous, au moins en nostalgie, de l'origine divine de la vraie charité fraternelle, nous ne savons pas vraiment aimer.

    Ainsi la prière d'une double façon me découvrira comment le Christ, comment Dieu nous a aimés. Tout d'abord par la méditation de l’Écriture : « si tu savais le don de Dieu » ; ce n'est jamais fini de le savoir ; et deuxièmement en m'entretenant dans le rappel vivant de ce que Dieu a fait pour moi. Me souvenir de Dieu, mais d'un souvenir présent ; c'est cela la prière. Ne soyons pas dans l'illusion : avoir la patience, la douceur, la volonté d'accueillir et d'écouter que suppose la vraie charité, c'est impossible si jour après jour nous ne découvrons pas la patience, la longanimité, la tendresse de Dieu à notre égard. « Comme je vous ai aimés ». Alors oui, sans que nous en découvrions bien les étapes, mais peu à peu, et au moins dans notre désir, l'autre nous tiendra au cœur comme il tient au cœur de Dieu. Sachant ce que cela veut dire « Dieu aime », nous pourrons découvrir ce qui dans le monde est de Dieu - et que le cœur de mon frère est né comme le mien du même amour du Père ; c'est pour cela que nous aimons les autres du même amour dont nous sommes aimés de Dieu et dont nous aimons Dieu. Sans vraie prière, sans prière constante, il n'y aura que parodie de charité, et alors souvent l'incroyant risquera de valoir plus que nous. »

    Bernard Bro, Prière ou charité, in "Cahiers de l'Oraison" n°20, Août-Septembre 1959.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : L'amour fraternel

    « Pourquoi sommes-nous si peu soucieux de chercher les uns pour les autres ce qui est favorable à notre salut, de façon à nous secourir davantage entre nous, là où nous voyons que ce serait plus nécessaire, et à porter mutuellement les fardeaux de nos frères ? L'Apôtre nous y exhorte lorsqu'il dit : Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. Et ailleurs : Supportez-vous les uns les autres avec amour. C'est bien la loi même du Christ.

    Lorsqu'en mon frère je perçois quelque chose d'incorrigible, par suite de difficultés ou d'infirmités physiques ou morales, pourquoi ne pas le supporter avec patience, pourquoi ne pas l'en consoler de tout cœur, selon la parole de l’Écriture : Vous serez comme des nourrissons que l'on porte sur les bras, que l'on caresse sur ses genoux ? Serait-ce qu'elle me manque cette charité qui supporte tout, qui est patiente pour soutenir, indulgente pour aimer ? Telle est en tous cas la loi du Christ. Dans sa Passion, il a vraiment pris sur lui nos souffrances, et, dans sa miséricorde, s'est chargé de nos douleurs, aimant ceux qu'il portait, portant ceux qu'il aimait. Celui qui, au contraire, se montre agressif envers son frère en difficulté, celui qui tend un piège à sa faiblesse, quelle qu'elle soit, se soumet manifestement à la loi du diable et l'accomplit. Soyons donc mutuellement compatissants et pleins d'amour fraternel, supportons les faiblesses et poursuivons les vices.

    Tout genre de vie, qui permet de s'adonner plus sincèrement à l'amour de Dieu et, pour lui, à l'amour du prochain - quels que soient l'habit ou les observances - est aussi plus agréable à Dieu. La charité : c'est pour elle que tout doit se faire ou ne pas se faire, changer ou ne pas changer. La charité : c'est le principe et la fin qui doivent diriger toutes choses. Il n'y a aucune faute dans ce qui, en toute vérité, se fait pour elle et selon son esprit. »

    Isaac de l'Etoile (XIIe s.), Sermon 31, Trad. Orval.
    Cf. Ed. du Cerf, collection Sources Chrétiennes : Sermons Tome I (1 à 17) SC n°130, 1967 ; Tome II (18 à 39) SC N°207, 1974 ; Tome III (40 à 55) SC N°339, 1987.

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  • Méditation : Ad Jesum per Mariam

    « Lorsqu'on a découvert le rôle que la Très Sainte Vierge joue dans la vie intérieure, rien ne paraît plus désirable que d'entrer toujours davantage dans Son intimité.
    « Que ce doux nom ne soit jamais loin de votre bouche, jamais loin de votre cœur. (1) » « C'est un bonheur de pouvoir contempler en silence ce qu'un long discours serait incapable de bien expliquer. (2) »
    Mais que va faire la Sainte Vierge dans les âmes qui Lui sont unies ? Elle va leur parler de Son Fils, leur faire connaître Jésus, les conduire à Lui, et tout cela à Sa manière maternelle et cachée :
    « Puissions-nous avoir par Vous accès auprès de Votre Fils, ô Vous qui avez eu le bonheur de trouver la grâce, d'enfanter la vie et le salut ! Que Celui qui nous a été donné par Vous, par Vous aussi nous reçoive ! Que Votre sainteté excuse auprès de Lui la faute de notre corruption, et que Votre humilité, qui charme les regards de Dieu, Lui fasse pardonner à notre vanité.
    Que Votre immense charité couvre la multitude de nos péchés, et que Votre glorieuse fécondité nous rende féconds aussi en bonnes œuvres. Ô Vous, Notre-Dame, notre Médiatrice et notre Avocate, réconciliez-nous avec Votre Fils, recommandez-nous, présentez-nous à Lui ; faites, ô bienheureuse Vierge, par la grâce que Vous avez trouvée, par la prérogative que Vous avez méritée, par la miséricorde dont Vous êtes la Mère, faites que Jésus-Christ, Votre Fils et notre Seigneur..., qui a daigné par Vous partager notre faiblesse et notre misère, nous fasse la grâce, par Votre intercession, de nous faire un jour partager avec Lui la gloire et le bonheur éternels. (3) »
    Ainsi Marie nous conduit à Jésus : Ad Jesum per Mariam. »

    1. Super Missus est, II, 17. - 2. idem - 3. In Adventu, Serm. II, 5.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Dieu nous aime (ch. VI : A l'école de Saint Bernard), Éditions du Cerf, Paris, 1949.

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  • Méditation : de la médisance

    « Qu'importe à votre frère, que vous déchirez par votre médisance, que ce soit en vous indiscrétion ou malice ? Un dard décoché imprudemment fait-il une plaie moins dangereuse et moins profonde que celui qu'on a tiré à dessein ? Le coup mortel que vous portez à votre frère est-il plus léger parce que c'est la légèreté et l'imprudence qui l'ont lancé ? D'ailleurs n'est-ce pas un crime que d'être capable d'indiscrétion sur la réputation de vos frères ? Y a-t-il rien qui demande plus de circonspection et de prudence ? Tous les devoirs du Christianisme ne sont-ils pas renfermés dans celui de la charité ? N'est-ce pas là, pour ainsi dire, toute la Religion ? Et n'être pas capable d'attention sur un point aussi essentiel, n'est-ce pas regarder comme un jeu tout le reste ? Ah ! c'est ici qu'il faut mettre une garde de circonspection sur sa langue, peser toutes ses paroles, les lier dans son cœur, comme dit le sage, et les laisser mûrir dans sa bouche. Vous échappe-t-il jamais de ces discours indiscrets contre vous-même ? Manquez-vous quelquefois d'attention sur ce qui intéresse votre honneur et votre gloire ?

    Je veux que les défauts que vous publiez de votre frère soient légers. Plus ils sont légers, plus vous êtes injustes de les relever, plus il mérite que vous usiez d'indulgence à son égard, plus il faut supposer en vous une malignité d'attention à laquelle rien n'échappe, une dureté de naturel qui ne saurait rien excuser. Si les défauts de votre frère étaient essentiels, la politesse et la Religion vous feraient un devoir de vous taire. Hé quoi ! vous le trouvez moins digne de vos égards, parce qu'il n'a pas de légères faiblesses ! Ce qui devrait vous le rendre respectable, vous autorise à le décrier !

    Quand même la faute de votre frère serait certaine et publique, d'où pouvez-vous savoir si la honte même de voir sa faute connue ne l'a pas fait revenir à lui, et si un repentir sincère et des larmes abondantes ne l'ont pas déjà effacée et expiée devant Dieu ? Il ne faut pas toujours des années à la grâce pour triompher d'un cœur rebelle ; et souvent une chute publique est le moment de miséricorde qui décide de la conversion du pécheur. Or, si votre frère s'est repenti, n'êtes-vous pas injuste et cruel de faire revivre des fautes que sa pénitence vient d'effacer et que le Seigneur a oubliées ? Souvenez-vous de la pécheresse de l’Évangile. Ses désordres étaient publics ; cependant lorsque le Pharisien les lui reprocha, son amour les avait effacés aux pieds du Sauveur.

    Ce n'est point à moi de guérir la faiblesse des hommes, ni e corriger la délicatesse de leurs esprits et de leurs humeurs : c'est à moi de m'y accommoder, et de les supporter en Chrétien ; et puisque les hommes sont sensibles à une parole et à une raillerie jusqu'à rompre la charité, cette raillerie, cette parole doit être pour moi quelque chose de grand. De tout temps les hommes ont été faibles et délicats. Voilà ce que je dois supposer comme le fondement de tous mes devoirs en matière de charité : car si, pour avoir de la charité, j'attendais que les hommes n'eussent plus d'imperfections ni de faiblesses, comme il est certains qu'ils en auront toujours, je renoncerais pour toujours à cette vertu.

    Dieu me commande de les aimer faibles et imparfaits comme ils sont : or je n'obéis pas si je ne respecte en eux jusqu'à leurs moindres intérêts, et si je ne suis circonspect jusque dans les sujets les plus légers dont ils ont coutume, quoique dans raison, de s'offenser. J'aurai bien plutôt fait de condescendre à leurs faiblesses, que de prétendre qu'ils réforment leurs idées ; et il me sera bien plus avantageux d'être à leur égard humble et patient, que de m'opiniâtrer à vouloir les rendre raisonnables. S'il y a même un moyen de les faire revenir de leurs erreurs, ou de corriger leurs défauts, c'est l'exemple d'une vertu aimable et compatissante. On ne résiste guère à la douceur et à la beauté de ses manières ; au lieu qu'on brave la censure, on s'aigrit de l'impatience, et on hait la médisance la plus fine. »

    Abbé François Champion de Pontalier s.j. (1731-1812), Le trésor du chrétien, ou principes et sentiments propres à renouveler et consommer le christianisme dans les âmes... Tome I (ch. XIII, III-V & VII), Nlle éd., Paris, Chez Méquignon fils aîné, 1815 (1ère éd. 1778).

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  • Méditation : La perfection de la charité

    « La perfection chrétienne ne peut avoir d'autre mesure que l'immensité même de Dieu. « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (1) » Il serait faux de voir là une perfection de surérogation ; elle est, au contraire, de la nature même de la vie de la grâce, comme la nature adulte est normale pour un homme. Cette croissance est une exigence de la croissance chrétienne. C'est à ce propos même que le Seigneur a posé la question qui ne laisse pas de repos : « Que faites-vous d'extraordinaire ? (2) » Parce que ce caractère d'absolu ne saurait jamais être atteint, il s'ensuivra qu'un trait indispensable de la vie chrétienne sera cette tendance au mieux, cet esprit de maximum, cette volonté de progrès qui ne s'arrête jamais. La perfection du voyageur est d'avancer.

    A ce propos, saint François de Sales formule avec vigueur le même principe : « Celui des mortels qui ne désire pas d'aimer davantage la divine bonté, il ne l'aime pas assez : la suffisance en ce divin exercice ne suffit pas à celui qui s'y veut arrêter comme si elle lui suffisait. (3) »

    Dieu, en promulguant le précepte de la charité sous sa forme la plus parfaite, n'a pas voulu nous imposer une perfection qui ne peut être atteinte ici-bas ; il nous montre le but vers lequel nous devons courir afin que nos pas ne s'égarent point ; mais nous manquerions au précepte si nous cessions d'aspirer au mieux. N'importe quel degré de charité est insuffisant par rapport à Dieu qui mérite l'amour infini ; vouloir consciemment et avec obstination ne pas aller plus loin, serait détruire le mouvement le plus essentiel de la charité. »

    1. Mt 5,48 ; 2. Mt 5,47 ; 3. Traité de l'Amour de Dieu VI, 13.

    Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Le Mystère de la Charité (Liv. II, 3e Part., Chap. I), Desclée de Brouwer, 1960.

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  • Méditation 5ème semaine de Carême : le luxe (1)

    « Heureusement que la charité et le dévouement nous demeurent encore dans une élite de la société chrétienne, pour amoindrir les effets que produit sous nos yeux le luxe contemporain. Ah ! le ciel en soit béni ! la charité est vivante encore parmi nous, et elle défend la misère des injures d'un luxe égoïste et brutal. Mais, nous essayerions en vain de nous le dissimuler, ce luxe des vêtements, des habitations, des ameublements et des festins, qu'on croirait mieux d'un peuple païen vivant sous l'emprise de l'égoïsme, que d'un peuple chrétien élevé dans la loi d'amour, ce luxe a je ne sais quoi qui insulte l'humanité autant que l’Évangile, quelque chose d'inhumain. Ce luxe si brillant, si soyeux, si élégant, si poli, est comme le tigre : sous sa robe lustrée et chatoyante il porte des instincts féroces ; c'est un monstre qui mange le pain de ceux qui ont faim et boit les larmes de ceux qui pleurent. Aussi, partout, sur ce luxe qui se déploie aux regards des affamés, insolent et provocateur, mon oeil consterné croit voir des pleurs, pour ne pas dire du sang ; tant il y a de douleurs qui gémissent, de misères qui souffrent, et quelquefois de vies qui meurent de ces raffinements cruels !... »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Sixième conférence : le luxe obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Le pauvre Lazare et le banquet du mauvais riche, tableau de Leandro Bassano (1557-1622)

  • Méditation 5ème semaine de Carême : la cupidité (2)

    « Ô vous tous qui possédez, mettez un frein à l'égoïsme et une barrière à la cupidité ; faites de vos âmes honnêtes un rempart à la justice qui tombe de toutes parts ; possédez dans l'amour, possédez dans la justice ; car si la cupidité immole la justice au triomphe de l'égoïsme, la haine des hommes viendra, comme un fléau de Dieu, vous demander avec des repentirs tardifs des représailles terribles.
    [...]
    La parole évangélique fait aujourd'hui ce qu'elle a toujours fait : elle défend les hommes contre la tyrannie des cupidités humaines, elle pousse, devant les égoïsmes impatients de tout engloutir, le cri de l'amour impatient de tout sauver ; quoi qu'en puissent penser les hommes, elle accomplit la volonté de Dieu. Dieu l'envoie pour foudroyer, partout où elles se rencontrent, les cupidités égoïstes, et glorifier dans le monde le règne progressif de la justice et de la charité. Elle voudrait briser de sa foudre cette seconde tête de l'hydre dévorante et révolutionnaire, la cupidité ; à cette condition seulement elle comprend et réalise le progrès dans l'homme, le progrès dans la famille, le progrès dans la société, le progrès dans l'humanité entière. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Quatrième conférence : la cupidité obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (5)

    La vertu, c'est l'ordre dans l'amour.
    (Saint Augustin)

    « La vertu, c'est la force, force courageuse et libre qui ramène l'amour et avec lui tout l'homme vers son centre divin, et par là le fait remonter, en cherchant l'infini, vers les sommets glorieux du vrai progrès humain.
    Aussi, voyez l'homme ou le peuple qui a rétabli par réaction contre la concupiscence l'ordre dans son amour. Ô spectacle digne de l'ambition des hommes et des regards de Dieu ! le cœur tout entier est tourné vers l'infini qu'il cherche et qu'il aspire ; les affections s'en élèvent comme une vapeur d'encens qui glorifie Dieu et embaume les hommes en s'évanouissant elle-même. Le poète a dit : Dieu a donné à l'homme un visage sublime et regardant le ciel ; mais voici bien autre chose : l'homme, par son courage, s'est refait à lui-même un cœur haut qui appelle Dieu et cherche l'infini. Le dévouement, l'abnégation, la pureté, la fraternité, la charité, s'en enlèvent comme ses naturelles aspirations. En un mot, tout cet amour, qui est le fond et le mouvement de la vie, monte ; et tout ce qui est dans l'homme s'élève, rapporté dans son mouvement, et ne redescend vers la terre que comme descendent les eaux attirées par le soleil, pour se répandre en douce pluie ou une féconde rosée. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (6)

    « Que pouvait-il sortir du triomphe de l'amour et de la défaite de l'Egoïsme, si ce n'est le dévouement ? Quand l'homme a cessé de se donner à lui-même, quel autre besoin peut-il éprouver, si ce n'est le besoin de se donner aux autres, c'est-à-dire de se dévouer ? Dieu a creusé au fond du cœur humain comme un immense réservoir d'amour d'où les dévouements peuvent jaillir toujours. Mais l'Egoïsme, posé au cœur humain par le péché, était comme la pierre qui y scellait la source des dévouements, et retenait dans son fonds cette eau vive et féconde qui a besoin de se répandre. Jésus-Christ a ôté cette pierre ; et de tous les cœurs d'où l'Egoïsme s'est retiré, les dévouements vont déborder pour se répandre sur toutes les misères ; ils vont former dans l'humanité chrétienne ce fleuve vaste et profond de la charité qui, coulant à travers les siècles, ira grandissant tous les jours par les milliers d'affluents grossir son cours...

    Ah ! dans ces dévouements que l'amour de Jésus-Christ fera sortir du cœur humain, quelle multiplicité ! et dans cette prodigieuse multiplicité, quelle unité plus prodigieuse encore ! multiplicité des dévouements sortant d'un même amour pour y retourner sans cesse, comme on voit tous les fleuves aller se verser dans l'abîme d'un même océan, d'où ils sont sortis par mille canaux mystérieux pour arroser la terre. Ces dévouements créés pour toutes les misères, qui les comptera ! qui pourra dire, avec leur nombre, leurs divines industries ? Il y en aura pour les vieillards, il y en aura pour les enfants, il y en aura pour les veuves, il y en aura pour les orphelins, il y en aura pour les sourds, il y en aura pour les muets, il y en aura pour les aveugles, il y en aura pour les paralytiques, les estropiés, les lépreux, les captifs ; il y en aura pour ceux qui manquent de pain, de travail, de santé. Aussi intelligent que libéral, le dévouement chrétien visitera, pour se donner à elles, toutes les misères humaines, il découvrira toutes les douleurs, sondera toutes les blessures, devinera tous les malheurs : et il trouvera pour chaque douleur un soulagement, pour chaque blessure un remède, et pour tout malheur une consolation ; il attestera enfin par les miracles du sacrifice la défaite de l'Egoïsme au fond du cœur humain : et il prouvera par la plus invincible démonstration que comme Jésus-Christ pose dans sa doctrine le fondement de tous les progrès, il leur donne par son amour leur couronnement sublime. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Rembrandt (1606–1669) : Le Christ prêchant
    (Bibliothèque Nationale de France, Paris, Inv. W.B. 74.2, Bartsch 74)

  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (5)

    1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Quand je vois sous mes yeux tant d'amours qui s'égarent dans l'erreur, qui se précipitent dans la chair ou qui se perdent dans le vide ; et quand je vois tant d'autres qui ne savent où ils vont, je me dis, dans un élan d'amour fraternel et d'ambition apostolique : Oh ! si tous ces amours venaient au foyer de tout amour ! Si ces cœurs qui fuient, s'égarent et se corrompent, venaient tous se reposer au Cœur de Jésus-Christ ! Si ces vents qui remuent la terre conspiraient tous ensemble pour ramener de nouveau tous ces cœurs à leur centre, c'est-à-dire au Cœur de Jésus-Christ ; grand Dieu ! quel changement dans les hommes, et quelle restauration dans les choses ! quelle ascension dans les âmes, quelle harmonie dans les cœurs, quelle force dans la société, quel progrès dans l'humanité ! Je me dis, en regardant le Cœur ouvert de Jésus-Christ, habitacle vivant de l'amour : Si tous nos cœurs étaient là, autour du Sacré-Cœur centre de la vie du Christ, et du progrès chrétien ! s'ils étaient là prêts à suivre le mouvement qui l'emporte lui-même !... quel avenir, grand Dieu !... Ah ! c'est un rêve peut-être ; mais ce rêve vous me le pardonnez ; je rêve votre grandeur, je rêve votre progrès, je rêve votre bonheur ; je rêve dans le Coeur de celui que j'aime votre ciel sur la terre. Pardonnez-le, c'est un rêve d'ami, c'est un rêve de frère ; c'est un rêve d'apôtre aussi ; et mon Dieu qui me l'envoie me dit au cœur que ce rêve peut devenir et bientôt deviendra, sinon pour tous du moins pour un grand nombre, la réalité que j'appelle.

    Ô Dieu, vous voulez que nous emportions les cœurs par la puissance de votre Cœur ; et vous avez dit comme autrefois : Qui enverrai-je ? Quem mittam ? mon cœur vous a répondu : Me voici ! ô Maître, envoyez-moi : Ecce ego, mitte me (1) ! Je crois à la puissance de votre amour pour triompher du cœur des hommes ; mettez son feu dans mon cœur, sa flamme dans ma parole, et envoyez-moi : Ecce ego, mitte me. Si je n'emporte le tout, j'emporterai une partie, la partie généreuse, capable de donner l'impulsion à l'autre ; et puisse cette minorité montrer, par le miracle de son amour et le prodige de son agrandissement moral, que le progrès par le christianisme est ce que nous l'avons nommé : l'amour de Jésus-Christ régnant dans les chrétiens. »

    1. : Isaïe VI, 8.

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Sixième conférence : le progrès moral par l'amour de Jésus-Christ), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (4)

    « L'amour de Jésus-Christ régnant dans l'homme réalise en lui cette parole de Fénelon, qu'on peut donner comme la plus belle formule du progrès : Sortir de soi pour entrer dans l'infini de Dieu. L'homme abdiquant sa pensée sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la vérité divine. L'homme abdiquant son cœur sort de lui-même pour entrer dans l'infini de l'amour divin. L'homme abdiquant sa volonté sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la souveraineté divine. L'homme enfin abdiquant toute sa vie, et se perdant tout entier dans la vie de Jésus-Christ, sort de lui-même pour entrer, avec son vainqueur, dans l'infini de la vie de Dieu. L'homme, si je puis le dire, est hors de lui : rien ne le rattache plus à lui-même pour lui-même. L'amour a coupé une à une si ce n'est toutes ensemble, ces racines profondes qui retenaient toutes les puissances de l'homme captives autour du centre personnel ; il a coupé la racine de l'orgueil, et la racine de la cupidité, et la racine du sensualisme, toutes ces racines de la concupiscence qui soutiennent et font croître dans l'humanité l'arbre de l'Egoïsme : l'arbre est tombé et avec lui ses rameaux brisés et ses fruits pulvérisés. Et à sa place un autre arbre fut planté au cœur humain, dans le sang de Jésus-Christ, l'arbre divin de l'amour, qui porte les fruits d'or cherchés par nos désirs, et dont les rameaux toujours jeunes, pleins d'une sève qui ne sait pas tarir, étendent dans les espaces et les siècles avec les progrès du christianisme tous les vrais progrès de l'humanité. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Arbre de Judée
    (Crédit photo)
  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (3)

    « Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue sa pensée divine à la pensée humaine : il produit la foi au Verbe divin qui est lui-même ; l'Egoïsme de l'intelligence n'existe plus. L'homme, hier encore, disait en se posant en superbe dans l'empire de la science : « Mon idée, mon opinion, mon système. » Il dit aujourd'hui : « Je crois à Jésus-Christ : ma pensée, c'est sa pensée ; ma parole, c'est l'écho de sa voix ; il est la vérité, toute la vérité ; et c'est la joie de mon intelligence de se perdre et de s'évanouir elle-même dans les splendeurs du Verbe. »

    Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue son amour divin à tout l'amour du cœur humain. Le cœur est le foyer de ses passions, et les passions sont égoïstes : elles ne sortent d'elles-mêmes que pour attirer à elles. Leur expansion la plus désintéressée n'est qu'un moyen de bonheur égoïste : elles ne donnent que pour avoir, et plus souvent encore elles prennent sans rien donner. Toutes ces aspirations viles d'un cœur que l'amour n'a pas ouvert se résument dans un mot : jouir ; et pour jouir, que fait le cœur ? Il se répand sur les sens et la chair avec ses trésors d'affections, comme un vase renversé épanche sur la terre et souille dans la boue sa liqueur précieuse. Jésus-Christ change tout ce mouvement égoïste. Il fait remonter le cœur en l'unissant au sien, et il lui donne, en le touchant, une expansion libérale ; et c'est la joie de ce cœur de sortir de lui-même, et de se faire une félicité de tous les dons de son amour, et de toutes les effusions de sa vie.

    Enfin Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue sa souveraineté divine à la souveraineté humaine. L'homme, sous l'inspiration de l'Egoïsme, tend de toute manière à se poser en souverain. Jésus-Christ retourne l'ambition humaine de haut en bas, et, entraînant sur ses pas l'homme séduit par son amour, il le fait serviteur ; il lui dit : Regarde : moi Dieu, je suis esclave : toi homme, craindras-tu de servir ? Et l'homme, de souverain qu'il s'estimait, se fait serviteur ; c'est la joie et tout ensemble le triomphe de sa volonté transfigurée par l'amour, d'abdiquer pour servir sa souveraineté personnelle. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (2)

    « Voilà en effet le plus grand miracle accompli par l'amour de Jésus-Christ, la défaite de l’Égoïsme dans les coeurs dont il s'est emparé. Jésus-Christ avait osé fonder la restauration du monde sur cette parole inouïe : Abnega metipsum ["Si vis esse discipulus meus: abnega temet ipsum : qu'il renonce à lui-même" NR]. C'était demander à l'homme ce que l'homme seul ne pouvait accomplir, c'était lui demander en lui-même avec la mort du moi l'extermination de l’Égoïsme. Mais il comptait, pour l'obtenir, sur la puissance de son amour ; il savait que son coeur pouvait tout vaincre, et que même l’Égoïsme ne lui résisterait pas. C'est ce qui est arrivé ; l'amour de Jésus-Christ, en prenant possession des cœurs, y a exterminé le moi, ou du moins il a fait que les saints ont parlé et qu'ils ont agi comme si ce moi n'existait plus. Écoutez cet amour de Jésus-Christ attestant lui-même son règne au fond du cœur humain, et avec ce règne la défaite de l’Égoïsme vaincu : « Je vis ; mais non, ce n'est pas moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi. » Vivo autem, jam non ego, vivit vero in me Christus (1). Jamais rien de pareil n'avait été dit ; et il est impossible que le cœur humain laisse échapper un cri qui atteste mieux, dans le triomphe de l'amour de Jésus-Christ, la défaite du moi et la mort de l’Égoïsme : Vivo, jam non ego... Le moi n'existe plus, il n'y a plus de moi, ou s'il existe encore, il est absorbé dans l'amour qui a pris possession de tout. Le moi ne règne plus, le moi ne gouverne plus, le moi ne commande plus : Jam non ego : il n'y a plus dans mon être, pour tout gouverner, tout diriger, tout entraîner, que Jésus-Christ, Jésus-Christ encore, Jésus-Christ toujours : Jésus-Christ qui est mon impulsion, Jésus-Christ qui est mon terme, Jésus-Christ qui est ma route, Jésus-Christ qui est ma vie : Mihi vivere Christus est ; Jésus-Christ toute ma pensée, Jésus-Christ tout mon amour, Jésus-Christ toute ma volonté, toute ma puissance et toute ma souveraineté ; Jésus-Christ qui est tout dans tous les chrétiens comme il est tout en moi : Omnia et in omnibus Christus (3). Périsse tout mon être, s'il y a en moi une fibre que fasse vibrer un autre nom que son nom ; meure toute ma vie, s'il y a dans cette vie un mouvement dont Jésus-Christ ne soit pas le principe, le but et la règle ! Périsse mon intelligence, si j'ai une pensée contre sa pensée ! Périsse mon cœur, s'il garde une affection qui ne cherche son amour avant tout autre amour ! Périsse mes puissances, et que je sois condamné à une stérilité éternelle, si je fais une action qui ne soit pas pour sa gloire ! »

    1. Gal. II, 20. - 2. Philipp. I, 21. - 3. Col. III, 11.

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (1)

    « Pour peu qu'on soit doué de la puissance d'aimer, et qu'on éprouve le besoin de se donner à d'autres êtres qu'à soi-même, on sent dans la vie avec une indignation mêlée d'attendrissement le passage de ce mal qui blesse le plus profondément le cœur humain : l'égoïsme. J'entends par ce mot la tendance la plus directement opposée au véritable amour. Par l'amour, on sort de soi pour se donner à d'autres êtres ; par l'égoïsme, on rentre en soi pour se donner à soi-même. Pour aimer, il faut être au moins deux ; l'égoïsme vit tout seul, et il se complaît dans la vie solitaire ; il dit : « Moi, encore moi, moi tout seul ; moi pour personne, tous les autres pour moi ; moi le maître, tous les autres serviteurs ; moi la gloire, l'unique gloire, tous les autres des reflets de ma gloire ; moi la voix, l'unique voix, tous les autres des échos de ma voix ; moi le centre, l'unique centre, les autres des points dans ma sphère. En un mot, moi tout, les autres rien, si ce n'est pour moi-même. » Ces paroles vous en disent plus que les définitions ; elles vous peignent avec son propre langage cet être indéfinissable qu'on ne sait comment représenter, à qui on n'ose donner ni les traits ni le visage de l'homme, parce qu'il n'y a rien qui fasse plus d'honneur à notre humanité, l'égoïsme ; l'égoïsme, ce je ne sais quoi de dur, d'âpre, de froid, de malsain, de mortel, dont le souffle nous glace, et dont le contact donne la mort ; l'égoïsme cause profonde de tout le mal, obstacle universel à tout progrès humain. Déjà dans ma vie j'ai beaucoup regardé au fond des choses pour y découvrir la racine dernière de tous nos malheurs ; j'ai beaucoup écouté le gémissement des âmes et le frémissement des cœurs pour trouver dans les accents les plus profonds de notre vie l'intelligence de toutes nos misères : et tout m'a révélé le même secret, tout m'a rendu la même réponse : Egoïsme. Et quand j'ai cherché une puissance capable de détruire avec l'égoïsme humain la cause de toutes nos décadences, tout m'a répondu : Amour de Jésus-Christ. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    "Narcisse" par Le Caravage (1571-1610)
    Tableau exposé à la "Galleria Nazionale d'Arte Antica" à Rome

  • Nouvelles de nos frères et soeurs au Niger (rappel) : Mgr Aillet invite à la solidarité, la prière et l’aide concrète

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    Dans un communiqué publié le vendredi 30 janvier 2015, Mgr Aillet invite à la solidarité, la prière et l'aide concrète en faveur des chrétiens du Niger qui subissent actuellement des actes de violence et de haine au nom de leur Foi. Cette proximité qu'il manifeste est d'autant plus forte que l'archevêque de Niamey au Niger, Mgr Michel Caratateguy est originaire du Pays basque.

    Chers amis,
     
    En ces jours d’épreuves et de souffrances pour les chrétiens du Niger, victimes de barbarie, je voudrais exprimer ici ma compassion et ma prière à toutes les personnes qui vivent cette situation, à cause de leur Foi et de la folie des hommes.
     
    Notre proximité dans leur souffrance est d’autant plus grande que notre responsabilité est engagée, parce que comme chrétiens nous souffrons avec toute l’Eglise dans ses membres blessés. Parce qu’occidentaux, nous déplorons qu'une nation, au nom d'une fausse conception de la liberté, oublie de respecter la chose sacrée, tandis que les auteurs des actes de violence à l'encontre de nos frères ne manquent pas quant à eux, d'associer les chrétiens à cette culture qui a pourtant rejeté ses racines chrétiennes.
     
    Cet élan qui nous pousse à témoigner de notre solidarité envers les chrétiens du Niger est d’autant plus spontané pour les membres de notre communauté que l’archevêque de Niamey, Mgr Michel Cartateguy, est originaire d’Hasparren, une ville de notre diocèse qui, au cours de l'Histoire, a donné cinq évêques à l’Eglise.
     
    A l’exemple de cet élan missionnaire qui a guidé notre frère dans son apostolat, et malgré les difficultés, prenons la mesure de notre propre engagement. A cette « apostasie tranquille » et cette prétendue liberté d’expression qui se rit de tout, dont nous souffrons en Occident et qui met en péril nos frères chrétiens en Orient et en Afrique, que pouvons-nous opposer ? La Foi, parce que la seule arme du chrétien c’est la prière, la Charité, parce son seul combat c’est l’Amour, et l’Espérance, parce qu’aux jours de déluge, elle est la colombe qui revient vers l’arche annonçant que la terre est proche.
     
    Aussi j’invite tous les membres de notre communauté ecclésiale à s’associer à ma prière pour nos frères et soeurs du Niger, et leur témoigner notre proximité par des œuvres concrètes de solidarité. A cet effet, vous trouverez ci-dessous un appel au don émanant de l’Eglise catholique au Niger.
     
    Chers amis, œuvrons ici et maintenant pour que la Charité unisse nos cœurs au diapason de ceux de Jésus et Marie, seuls capables d’alléger nos souffrances et de donner au monde la Paix.
     
    + Marc Aillet

    l'Eglise Catholique au Niger lance un appel au don

    Les 16 et 17 janvier 2015, les chrétiens du Niger ont subi des attaques d'une rare violence, suite aux manifestations de protestation contre les caricatures du Prophète Mohamed, réalisées par le journal français « Charlie Hebdo ». Des jeunes en furie s'en sont pris aux églises et écoles chrétiennes, à des orphelinats chrétiens, aux maisons des religieux... Les dégâts sont considérables. Tout est à reconstruire. Si vous souhaitez manifester votre solidarité pour nous aider à reconstruire, ci-dessous, voici nos références.

    1. En France

    Par Chèque à envoyer à : Missions Africaines, 150 cours Gambetta
    69361 LYON, Cedex 07
    Chèque libellé à l'ordre de : Missions Africaines
    Pour l'Eglise du Niger

    Par virement au compte : BANQUE POSTALE
    Centre financier de Lyon, 69900 LYON CEDEX 20
    Numéro 038 0063656 P / Missions Africaines
    Motif : Don Eglise Catholique Niger

    2. Au Niger

    BANQUE INTERNATIONALE POUR L'AFRIQUE – NIGER
    BIA AGENCE DE NIAMEY
    BP 10 350 Niamey (NIGER)
    E-mail : bia@intnet.ne
    Au compte numéro : NE 0040 01001 25110400584-52
    Intitulé : MISSION CATHOLIQUE
    Fonds Appui Pastorale
    BP 10 270 NIAMEY - NIGER

    Merci pour vos dons !

    source: Eglise catholique au Niger

    « Ce qui se passe en ce moment au Niger et dans d’autres pays devrait constituer une interpellation forte. Nous disons tous oui à la liberté sous toutes ses formes, mais en gardant toujours en esprit que « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Avec le Pape François, nous affirmons que la liberté d’expression doit s’accompagner de réalisme et de prudence. Autant nous déplorons l’intégrisme et le terrorisme destructeur, autant faut-il également que nous dénoncions « la dictature de la pensée unique » qui constitue une autre forme d’intolérance.

    La promotion de la « sacro-sainte liberté d’expression » ne devrait pas être aveugle au point d’ignorer et de nier la diversité multi culturelle et multi religieuse qui méritent considération et respect.

    Nous déplorons l’amalgame fait avec raccourci par certains, qui ont vite confondu le christianisme avec l’Europe, l’Eglise avec Charlie Hebdo, qui a caricaturé de façon grossière Jésus, la Vierge Marie et le Pape. » (Cardinal Philippe Ouédraogo, 21 janvier 2015)

     

    Télécharger les pièces jointes :
    Qui se soucie des « pogroms » contre les chrétiens au Niger ? - La Semaine du Pays basque

    Source : Diocèse Bayonne Lescar Oloron

    NB : Que soit remerciée ici la fidèle lectrice qui m'a transmis cette information de son diocèse. Il n'est jamais trop tard pour agir. N'hésitez pas à faire de même, afin que soient relayés sur ce blog les appels à la prière et à l'action concrète émanant des différents diocèses en faveur de nos frères et soeurs chrétiens persécutés à travers le monde.

  • Méditation : Marie, Vierge de corps et d'esprit

    « Quoi de plus noble que Marie, miroir des vierges, la Mère de Dieu ? Quoi de plus splendide que celle-là même qu'a choisi la splendeur ? Quoi de plus chaste que celle qui a engendré le corps sans souillure corporelle ? Que dire de ses autres vertus ? Elle était vierge non seulement de corps, mais d'esprit, elle dont jamais les ruses du péché n'ont altéré la pureté : Humble de cœur, réfléchie dans ses propos, prudente, avare de paroles, avide de lecture, elle mettait son espoir, non dans l'incertitude de ses richesses, mais dans la prière des pauvres ; appliquée à l'ouvrage, réservée, elle prenait pour juge de son âme, non l'homme, mais Dieu ; ne blessant jamais, bienveillante à tous, pleine de respect pour les vieillards, sans jalousie pour ceux de son âge, elle fuyait la jactance, suivait la raison, aimait la vertu. Quand donc offensa-t-elle ses parents, ne fût-ce que dans son attitude ? Quand la vit-on en désaccord avec ses proches ? Quand repoussa-t-elle l'humble avec dédain, se moqua-t-elle du faible, évita-t-elle le miséreux ? Elle ne fréquentait que les seules réunions d'hommes où, venue par charité, elle n'eut pas à rougir ni à souffrir dans sa modestie. Aucune dureté dans son regard, aucune licence dans ses paroles, aucune imprudence dans ses actes : rien de heurté dans le geste, de relâché dans la démarche, d'insolent dans la voix : son attitude extérieure était l'image même de son âme, le reflet de sa droiture. »

    St Ambroise, cité par B. Clénet in "Notre-Dame Reine de France", P. & O. Lussaud Frères, Fontenay-le-Comte, 1945.

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  • Méditation : épreuves, souffrances, et... joie

    « Celui qui va son chemin avec des larmes intérieures selon Dieu, il ne cesse pas d'être en fête. »
    Saint Jean Climaque, l'Echelle sainte, 7e degré, 38 (41)
     
    « Certes, la terre restera toujours la vallée des larmes, le lieu du combat. La joie, même celle qui vient de l'amour de Dieu, n'y est jamais parfaite et sans mélange. D'ailleurs Jésus n'a pas condamné les larmes (1).
    Mais ne l'oublie pas, mon frère, la souffrance elle même n'est pas exempte de joie ; la joie de l'espérance peut demeurer au milieu des larmes et de la douleur.
    Sache supporter avec endurance les difficultés, et tu obtiendras la victoire dans la paix.
    Le détachement de ceux en qui règne sans conteste la charité qui fait posséder Dieu leur permet de vivre dans la joie au milieu de toutes les dérélictions, de toutes les épreuves. La souffrance devient une occasion d'aimer davantage.
    Le monde extérieur n'accable que celui qui n'a pas la vraie vie intérieure.
    Cependant il est nécessaire de lutter contre la tristesse ; celle ci s'insinue parfois traîtreusement dans le cœur et revêt tant de formes variées.
    Si tu t'y abandonnes, tu deviens incapable de supporter avec vaillance les difficultés de la vie. Sois convaincu que la tristesse est une mauvaise passion qu'il faut bannir coûte que coûte. La joie est nécessaire à la santé morale, elle est un facteur de vie, une exigence de la vie.
    Tâche de prévenir les pensées et les impressions tristes.
    Si parfois la colère, la crainte, la tristesse te surprennent à l'improviste, que le trouble ne dure guère ! Que la lumière du cœur t'oriente vers Dieu, détaché de toi même !
    Dans la souffrance, prie l'Homme des douleurs qui a vaincu la mort et introduit la joie dans le monde par la croix. Ne seras tu pas heureux de Lui ressembler un peu et d'achever en ton âme ce qui manque à ses souffrances pour que sa rédemption te soit pleinement appliquée ? Aie recours à la mère de Jésus, la Vierge bénie, ta mère qui dans le froid et les ténèbres veille sur toi. Dans la nuit noire on croit difficilement que, hors des espaces obscurs, il puisse régner en ce moment une clarté radieuse. Et, cependant, il en est ainsi ; en pleine nuit, le soleil darde dans le ciel, là où tu ne vois rien, des rayons qui vivifient d'autres parties de la terre. Ainsi, pendant que ton âme se trouve dans la nuit obscure, d'autres âmes sont plongées dans un océan de lumière. Patience ; tu auras ton tour, tu ne seras pas toujours dans l'ombre ni le demi jour. Sache attendre et profiter de l'obscurité qui t'entoure pour purifier tes intentions, vivre dans l'espérance de la clarté et de la chaleur du jour, et te concentrer davantage en Dieu, source de la vraie lumière et de la vraie joie.
    […]
    Je le dis et le redis encore : Sers Dieu non dans la dépression, l'abattement, l'âpreté ou le scrupule ; mais dans la joie et l'épanouissement de l'âme (2).
    Si tu t'habitues à écouter toutes les voix joyeuses, à voir tout ce qui t'invite à la joie, tu ne tarderas pas à être joyeux du matin à ton réveil au soir à ton coucher. Alors tu auras trouvé l'atmosphère qui convient à ton âme, l'atmosphère sereine dans laquelle doit s'étendre toute ton existence.
    Heureux l'homme qui se complaît dans la vie intérieure, dans ce monde de pensées élevées, de sentiments généreux et nobles, de vouloirs énergiques !
    Ces réalités transfigurent sa conduite, resplendissent dans sa vie courante.
    Heureux surtout l'homme qui se délecte dans les pensées de foi, trouve sa joie dans l'amour de son Dieu, du Christ, dans la charité, et conforme sa conduite à la loi de Dieu, aux préceptes de l’Église !
    Oh ! Bienheureux est il s'il est prêt à sacrifier toute chose pour cet idéal qui dépasse infiniment tout autre idéal ! »

    (1) : « Mieux vaut au cœur humain pleurer et se consoler que de cesser en ne pleurant pas, d'être un vrai cœur humain », dit saint Augustin. (Sermon 179).
    (2) : « Ce n'est pas bien faire que de faire le bien à contrecœur. » (Saint Augustin, Confessions, L, I, c. 12.)

    Dom Idesbald Van Houtryve, o.s.b., Dans l'Esprit du Christ (Introduction à "La Vie dans la Paix"), Abbaye du Mont César – Louvain, L’Édition Universelle, S.A., Bruxelles, 1939.

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  • Méditation : n'oublions pas les âmes du Purgatoire (2)

    « La prière a une très puissante efficacité pour soulager et délivrer les âmes du purgatoire. Nous en avons un témoignage très explicite en 2 M 12, 38-45 : le Saint-Esprit nous déclare en termes formels que la prière pour les morts est une œuvre « sainte et salutaire », c'est-à-dire une œuvre de religion, de miséricorde, de sanctification et de salut.
    Au fait, comment nos suffrages pour les défunts seraient-ils sans effet ? Ne faisons-nous pas profession de croire au dogme, si sublime et si consolant à la fois, de la Communion des saints ? Les élus du ciel, les fidèles qui combattent sur terre, les chrétiens qui souffrent en purgatoire, ne forment-ils pas un même corps mystique dont Jésus-Christ est la tête ? Or, n'est-il pas naturel que les membres d'un même corps s'aident mutuellement ? Aussi bien, l’Église a-t-elle plusieurs fois déclaré solennellement dans ses Conciles que les morts sont secourus par les suffrages des vivants (*).
    D'ailleurs, qui ne connaît les incomparables promesses faites par Notre-Seigneur à la prière ? « Demandez et vous recevrez, dit-il ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, vous l'obtiendrez. Si vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à plus forte raison votre Père céleste entendra la voix de ceux qui le craignent, pour les exaucer. Jusqu'ici vous n'avez rien demandé, demandez afin que votre joie soit complète. » (Mt VII, 7-11 ; Jn XVI, 24). On le voit, les paroles du Sauveur sont absolues ; elles ne comportent aucune restriction, ni pour le temps, ni pour les lieux, ni pour les personnes. Donc, prions avec assurance pour les trépassés, soyons certains d'être exaucés ! »

    (*) : Profession de foi de Michel Paléologue au 2e Concile de Lyon (1274) ; - Décret pour les Grecs au Concile de Florence (1439) ; - Décret sur le Purgatoire au Concile de Trente, Sess. XXV (1563).

    Chanoine Ch. Roland, Le Vestibule du Paradis ou Le Purgatoire (L. IV ch. I), Aux bureaux de l'Ami du Clergé, Langres, 1922.

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     Neuvaine pour le soulagement des Âmes du Purgatoire

  • Méditation : n'oublions pas les âmes du Purgatoire (1)

    « Soyons charitables pour tous les défunts qui sont en purgatoire. N'en exceptons aucun, car ils sont tous nos frères en Jésus-Christ : comme nous, ils ont tous Dieu pour Père, l’Église pour Mère, et le Ciel pour héritage. Mais pour exciter notre dévotion, de temps en temps appliquons nos suffrages à telle ou telle catégorie de défunts, selon l'inspiration du Saint-Esprit.

    Soyons charitables pour les âmes les plus abandonnées, afin d'abréger le temps de leur expiation ; ou pour les âmes qui doivent les premières sortir du purgatoire, afin qu'au plus tôt elles aillent glorifier Dieu dans le ciel.

    Soyons charitables spécialement pour les pauvres, parce qu'ils sont ordinairement délaissés ; ou pour les riches, parce qu'ils ont beaucoup à expier, à cause des occasions qui ont été pour eux des pierres d'achoppement.

    Soyons charitables particulièrement pour les défunts qui ont eu les mêmes dévotions que nous, ou pour les religieux ou les ecclésiastiques, parce qu'après leur mort ils sont ordinairement privés de suffrages, sous prétexte qu'ils ont beaucoup prié pendant leur vie.

    Soyons charitables même pour ceux qui sont morts sans recevoir les sacrements, après une vie passée en dehors des pratiques religieuses. Souvenons-nous que la Rédemption du Sauveur est infinie ; qu'il suffit d'un instant pour opérer la justification ; que plus fréquemment que nous le pensons, Dieu, sollicité par des intercessions inconnues, envoie de ces éclairs de charité et de contrition qui sanctifient au dernier moment, même sans la réception des Sacrements. Souvenons-nous, pour notre consolation, de cette touchante exhortation d'un grand Docteur, de S. Jean Chrysostome au peuple de Constantinople. « Je pleure, dites-vous, je pleure ce cher défunt, parce qu'il est mort en pécheur. Sachez-le, vous devez précisément aller à son secours, dans toute la mesure du possible, non par des larmes, mais par des prières, des supplications, des aumônes, des sacrifices. ce n'est pas en vain que dans les divins mystères nous faisons mémoire des défunts ; ce n'est pas en vain que pour eux nous nous approchons de l'autel, que nous prions l'Agneau qui est sous nos yeux, qui efface les péchés du monde et qui nous console dans l'affliction ; ce n'est pas en vain que l'Officiant nous provoque tous à la supplication pour tous les chrétiens défunts. Montrons-nous donc empressés à secourir nos chers morts ; intercédons pour eux. Il peut se faire que nous leur obtenions un pardon complet. Pourquoi donc gémir, pourquoi vous désoler, pourquoi vous lamenter quand vous avez tant de pouvoir en faveur de vos trépassés ? (*) » »

    (*) : Homil. XLI, in Epist. I ad Corinth.

    Chanoine Ch. Roland, Le Vestibule du Paradis ou Le Purgatoire (L. III ch. III, III), Aux bureaux de l'Ami du Clergé, Langres, 1922.

     ... A suivre demain ...

  • Méditation : St Luc, peintre de la miséricorde divine

    « Ô saint Évangéliste, chantre incomparable de la divine miséricorde, vous fûtes éclairé du Saint-Esprit. C'est lui qui vous a inspiré de prendre, peintre illustre, le pinceau ; de nous faire, dans votre Évangile, l'incomparable portrait du Sauveur du monde et de sa pitié souveraine.

    Les traits les plus touchants du pardon de Dieu, c'est vous qui les racontez. Qui oubliera l'histoire de Madeleine, de Zachée, du bon Larron ?

    Vous avez vu en Lui le Prêtre, le Grand Pontife des brebis du Père ; en termes uniques, vous avez redit comment il a offert son sacrifice sur l'autel de la Croix.

    Et c'est pourquoi, vous avez repeint ce Sauveur en vous-même. Vous avez vécu, rapporte encore la tradition, jusqu'à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, dans la virginité, n'ayant qu'un souci : l'imitation de Celui dont votre pinceau retraçait si fidèlement l'image.

    Obtenez-nous de ce même Esprit qui vous inspira, obtenez-nous de pénétrer aussi loin que possible dans le mystère de Celui dont vous parlez si admirablement. Obtenez-nous ce sens des Écritures qui nous aide à scruter la Parole de Dieu, qui nous fortifie surtout à la vivre, comme vous, portant constamment en nous la mortification de la sainte Croix.

    Vous, qui connûtes l'Apôtre du Seigneur, vous, le compagnon inséparable de Paul, vous qui vous échauffiez le cœur au contact du sien, brûlant comme Celui de Jésus, révélez-nous encore les Actes des Apôtres, ses actes à lui, en particulier ; afin qu'à l'école, avec vous, du plus aimant des hommes, nous puissions avancer dans la science suréminente de la charité du Christ. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Saint Luc, Évangéliste), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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    Titien, Le Christ en croix et le bon larron (v.1565), Bologne, Pinacoteca nazionale.