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  • Méditation : Ne perdons pas le temps qui nous est donné

    « La vie est-elle autre chose qu'une continuelle lutte avec la mort ? elle s'avance sans que sa marche ait une seconde d'arrêt ! Chaque battement de votre cœur fait une brèche à la vie, et vous tiendriez à quelque chose, ou vous vous croiriez quelque chose !
    La mort, qui est toujours inopinée, quoiqu'on y pense, vous fixera éternellement dans la situation où elle vous trouvera : dans l'amour de Dieu ou dans son inimitié, dans une parfaite union avec lui ou dans une totale séparation. Voudriez-vous dans votre état actuel de conscience être surprise par la mort ? Non ! Alors changez-le.
    Un regard sur la mort fait naturellement frémir, et l'on craint peu le péché ! « Oh ! aveuglement s'écrie Bossuet, si c'est un grand mal que le corps perde son âme, combien plus que l'âme perde son Dieu ! Ne pourriez-vous pas constater avec un peu de réflexion que vous avez parfois gâté par l'intention les choses qui auraient pu être les meilleures devant Dieu ? » Le seul respect humain, quelle part a-t-il dans votre vie pour vous faire quitter une chose, en reprendre une autre, omettre telle obligation ? Combien de fois n'avez-vous pas été plus occupée de vous-même, du monde, de la crainte de ses censures en faisant ceci ou cela ? Combien de fois n'avez-vous pas désiré être recherchée, applaudie, exercer de l'influence sur les esprits et régner dans les cœurs ?
    Regardez donc votre vie comme étant prolongée pour vous donner le moyen d'en consacrer à Dieu tous les moments ; et pensez que ceux dont il n'est pas le but, sont perdus pour le ciel. »

    Nouveaux Avis faisant suite aux Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (Chap. CCLXXXVII), Paris, Charles Douniol, 1865.

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  • Méditation : Il faut croître tous les jours dans l'amour

    « La religion nous enseigne que le moyen d'atteindre à la félicité des saints, c'est de beaucoup aimer (1). Aimer Dieu sur la terre est le moyen de l'aimer dans le ciel : aimer est l'unique voie du bonheur. Si donc nous voulons aller au ciel, il ne faut plus vivre que d'amour ; il faut croître tous les jours dans l'amour, et avec cela on est sûr du paradis (2). Et qui n'aimerait un Dieu si magnifique envers ceux qui le servent ? Qui n'aimerait le Dieu que les saints trouvent toujours si aimable qu'ils ne peuvent se lasser de l'aimer ; le Dieu que les séraphins célèbrent par l'éternel cantique : Saint, saint, saint, est le Seigneur Dieu des armées ! le Dieu auquel les vierges chantent le cantique qu'elles seules peuvent chanter, et aux pieds duquel les vingt-quatre vieillards déposent leurs couronnes, en protestant qu'à lui seul appartient l'honneur, la louange, la bénédiction ? Oh ! comme ces hautes pensées que nous rappelle la fête de la Toussaint sont propres à embraser le cœur d'amour ! »

    1. Plenitudo legis est dilectio. (Rm XIII, 10). 2. Qui diligit... legem implevit. (Rm XIII, 8).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 3 novembre, Seconde méditation sur la Toussaint, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : Veillez sur votre âme !

    « Mes Frères, vous êtes faits pour de grandes choses, ne l'oubliez pas ; veillez sans cesse sur votre âme ! c'est un dépôt sacré, qu'il ne faut point enfouir dans la terre, une flamme ardente qui doit toujours s'élever au ciel. Oui, gardez bien votre âme, veillez sur ce précieux trésor, ne le prodiguez pas à la bagatelle, à la vanité : Dieu lui a donné des facultés, des besoins que lui seul peut satisfaire ; conservez-lui donc votre âme, chrétiens, mais conservez-lui aussi votre cœur, car si votre âme est faite pour vous connaître et comprendre la vérité, votre cœur est fait pour l'aimer, cujus lex charitas.
    [...]
    Oh ! s'il vous était donné de concevoir la hauteur, la profondeur, la largeur et l'étendue de la félicité dont votre cœur est capable, mes Frères ! Si vous saviez à quel avenir de ravissements, de transports inénarrables le Tout-Puissant destine ce cœur qu'il a formé de ses divines mains ! Ah ! vous ne le colleriez pas à la terre, vous ne le prostitueriez pas à de viles idoles, ce trésor qu'un Dieu veut posséder tout entier, parce qu'il s'est sacrifié tout entier lui-même pour le conquérir !
    [...]
    O enfants des hommes, jusqu'à quand aimerez-vous la bagatelle et rechercherez-vous le mensonge ? Insensés ! n'ouvrirez-vous donc jamais les yeux pour voir et les oreilles pour entendre ? ne comprendrez-vous jamais que si vous ne pouvez trouver ici-bas le repos, le vrai bonheur, c'est que vous n'y êtes qu'en passant et que le ciel vous réclame ? comment parviendrez-vous à la patrie, si vous vous fixez sur la terre d'exil ? Mais que dis-je ! hélas ! à vous voir agir, à vous entendre parler, dirait-on que vous vous considérez ici-bas comme des exilés ? Oh ! je vous en prie, souvenez-vous de votre noble destinée ; laissez la terre aux animaux qui se terminent à la terre : pour vous, élevez vos vœux et vos espérances : sursum corda ! que votre pensée, votre cœur, votre conversation soient dans le ciel, et agissez en homme qui veut le conquérir : luttez vaillamment contre le démon, le monde et les vicieux penchants, la grâce soutiendra votre courage et le ciel sera la couronne de votre victoire. Ainsi soit-il ! »

    Abbé Victorien Bertrand, Petits sermons où l'on ne dort pas, T. IV (Quinzième Sermon), Paris, C. Dillet, 1867.

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  • Méditation : Fête des Saints Anges Gardiens

    « Saint Bernard (12e sermon sur le Psaume 90) dit que nous devons honorer nos saints anges gardiens de trois manières : par le respect, par la dévotion et par la confiance.
    Nous devons les honorer par notre respect car ces esprits purs, ces princes du ciel sont toujours près de nous et ils sont témoins de toutes nos actions. Ainsi, par respect pour notre ange gardien, nous devons éviter tout acte qui blesserait ses regards. Sainte Françoise, dame romaine, voyait son ange à ses côtés sous une forme humaine ; chaque fois que quelqu'un se permettait en sa présence une action ou une parole inconvenante, il se couvrait le visage de ses mains.
    Ah ! mon saint ange gardien ! combien de fois ne vous ai-je pas contraint, par mes péchés, à vous couvrir la face ! Je vous en demande pardon et je vous prie d'intercéder pour moi auprès du Seigneur ; je suis résolu de ne plus déplaire à Dieu ni à vous par mes fautes.

    Nous devons, en second lieu, honorer nos saints anges par notre dévotion, à cause de la vénération qu'ils méritent et de l'amour qu'ils nous portent. Il n'est point de père, ni de frère, ni d'ami, dont l'affection puisse surpasser l'amour que les anges gardiens ont pour chacun de nous. Les hommes nous aiment souvent par intérêt, et c'est ce qui fait qu'ils nous oublient facilement lorsque nous sommes dans le malheur, et bien plus encore lorsque nous les offensons ; mais notre ange gardien nous aime uniquement par charité ; c'est pourquoi il nous assiste surtout dans nos tribulations, et il ne nous abandonne pas lors même qu'il nous arrive de tomber dans le péché : Il ne te pardonnera point lorsque tu pécheras (Exode 23, 21) ; il s'efforce alors de nous ouvrir les yeux et de nous ramener à Dieu par un prompt repentir.
    O mon bon ange ! combien je vous suis redevable pour les lumières que vous m'avez communiquées ! que ne vous ai-je toujours obéi ! Ah ! continuez de m'éclairer, reprenez-moi lorsque je manque, et ne m'abandonnez pas jusqu'au dernier instant de ma vie.

    Nous devons enfin avoir une grande confiance dans le secours de nos anges gardiens. Dieu n'a pas contenté son amour pour nous en nous donnant son Fils Jésus pour notre Rédempteur, et Marie pour notre Avocate ; il a voulu nous donner encore ses anges pour nous garder, et il leur a commandé de nous assister durant toute notre vie : Il a commandé à ses anges à ton sujet, de te garder dans toutes tes voies. (Psaume 90, 11)
    O Dieu d'infinie miséricorde ! quels moyens vous reste-t-il donc encore à me donner pour me sauver ? Je vous remercie de tant de bontés, Seigneur !
    Et vous aussi, je vous remercie, ô mon ange, prince du paradis, qui m'avez assisté durant tant d'années ! Moi, je vous ai oublié ; mais vous, vous n'avez pas laissé de penser à moi. J'ignore combien de chemin il me reste à faire pour entrer dans l'éternité. Ah ! mon charitable gardien ! guidez-moi dans la voie du ciel, et ne cessez de m'assister que vous ne me voyiez devenu votre compagnon pour toujours dans le royaume des élus. »

    St Alphonse de Liguori, in « Méditations pour les Fêtes de Saint Michel et des Saints Anges Gardiens », Archivum Angelicum, 1994 (hors commerce).

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    Vitrail de l'église Saint-Martin de Florac (Lozère) : l'Ange Gardien

    « O Dieu créateur et conservateur de toutes choses, qui régnez en souverain au plus haut des cieux, et qui jetez vos regards bienfaisants sur toute la terre, vous avez confié le salut des hommes à la garde et à la vigilance de vos saints anges ; vous avez même porté la bonté jusqu'à nous donner à chacun de nous un de ces esprits bienheureux pour veiller plus spécialement sur nous et sur les intérêts de notre âme ; soyez à jamais béni de vos ineffables miséricordes envers nous.

    Cœur adorable de Jésus, quelle joie, quelle consolation pour moi de savoir que des millions d'anges veillent et prient continuellement autour de vos saints autels pour vous former une cour toute céleste et digne de vous ! Permettez-moi de m'unir à eux pour vous offrir mes adorations. Que pourrais-je, hélas ! par moi-même ? Mais que n'ai-je pas à espérer de cette union sainte, si vous daignez l'agréer !

    Faites, ô Cœur adorable ! que les saints anges, également empressés et pour votre gloire et pour notre salut, viennent sans cesse vous présenter nos hommages, vous offrir nos sentiments, vous consacrer nos cœurs, et suppléer à tous les devoirs que nous voudrions vous rendre, mais dont notre faiblesse et notre impuissance nous mettent hors d'état de nous acquitter.

    Adorable Jésus, qui êtes par excellence l'Agneau sans tache, accordez-moi cette pureté sainte, cette pureté inviolable, cette pureté si agréable à vos yeux, si chère à votre Cœur et qui attire tous les regards de votre complaisance sur ceux qui l'aiment, et que je la conserve plus précieusement que tous les trésors et toutes les vies. »

    Abbé Barthélémy Baudrand, Premier jour de la Neuvaine à l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus en union avec les neuf chœurs des anges, in "Pratiques de piété envers les saints anges et en union avec eux", Archivum Angelicum, 1994 (hors commerce).

  • Méditation : "Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure." (Mt 25, 13)

    "Il arriva que l'on portait en terre un mort, fils unique d'une femme, et cette femme était veuve..." (Lc 7, 11-17)

    « Nous ne savons pas à quelle heure nous serons appelés. Vous ne le savez pas, vous ne le pouvez savoir. Cependant vous ne veillez pas, c'est-à-dire que vous risquez votre salut, votre éternité. Songez-vous de quelle importance est le bien que vous risquez ? Songez-vous à ce que vous vous risquez de perdre ? Songez-vous à tous les malheurs dont vous êtes menacés ?... Le seul moyen de ne pas tomber dans tous ces malheurs, c'est de veiller continuellement. L'heure de la mort est incertaine ; nous ne savons quand nous mourrons. Donc il faut être prêt, et veiller sans intermission...
    Vous mourrez ; pourquoi donc tant d'attachement à la vie et aux biens de la terre ? Vous mourrez dans peu ; pourquoi donc ne vous hâtez-vous pas de vous convertir à Dieu ? Vous mourrez dans le temps que vous y penserez le moins ; pourquoi donc ne veillez-vous pas, afin de n'être point surpris ? Quand la mort menacera, il sera trop tard ; pourquoi donc ne vous préparez-vous pas pendant qu'il est encore temps ? O terrible instant que celui qui suit la mort ! Instant malheureux pour les pécheurs endurcis ! Instant qui ne peut être heureux que pour ceux qui veillent, et qui recevront la récompense promise aux serviteurs vigilants, dans la bienheureuse éternité. »

    Joseph Lambert, Instructions courtes et familières pour tous les dimanches de l'année, Première année sur les Évangiles (XVe Dimanche après la Pentecôte), Nouvelle édition, A Paris, Chez Brajeux, Libraire, 1789.

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  • Méditation : A la suite de la Vierge Marie

    « Sans doute, M.T.C.F., parmi les solennités glorieuses qui ont réjoui les cieux, la plus illustre de toutes, après l'Ascension du Sauveur, ce fut l'exaltation de la Mère du Sauveur dans le trône que son Fils lui destinait. Cependant, jusqu'à la fin des siècles, le ciel aura ses solennités et ses triomphes, ses jours d'entrées et ses cérémonies, ses magnificences et ses spectacles. David même me l'a appris : l'Assomption de Marie commence une suite d'autres triomphes du même genre ; d'autres viendront après elle : Adducentur regi virgines post eam (1).

    « Quelle est donc celle-ci qui s'élève comme la fumée odoriférante ? » Quae est ista quae ascendit sicut virgula fumi ? (2) Celle-ci est une jeune vierge qui a toujours gardé intacte la fleur de sa pureté. Elle était au milieu du monde, comme un lys entre les épines. Son cœur était un vase tout plein de myrrhe, d'encens et d'aromates. Sa vie était celle d'un ange, sa vie a été semblable à celle de Marie. Elle a été vierge comme elle, et, comme elle, elle est mûre pour le ciel. Attollite portas, principes, vestras, et elevamini, portae aeternales (3) : Et je vois le ciel entier réjoui par cette autre assomption qui lui rappelle celle de Marie. David reprend sa lyre et, continuant son cantique, il chante devant le trône de Marie : Adducentur regi virgines post eam (1). Elle va recevoir des mains de Marie la couronne des vierges, avec lesquelles elle suivra désormais tous les pas de l'Agneau.

    « Quelle est donc cette autre qui s'élève encore comme la fumée odoriférante ? » Quae est ista quae ascendit sicut virgula fumi ? (2) C'est une femme pieuse qui, engagée dans les liens du mariage, a constamment gardé le trésor de son innocence. Son âme délicate n'a jamais été souillée par aucun amour défendu. La sainteté nuptiale a succédé dans cette âme à la virginité, et, si j'ose le dire, elle a été comme Marie une épouse vierge, tant sa pudeur était délicate. Son cœur, à elle aussi, était un vase de myrrhe, d'encens et de toutes sortes de parfums. Elle a embaumé sa famille de ses vertus. A la fleur de ses ans, privée de l'époux que le ciel lui avait donné, elle a méprisé tous les plaisirs du monde, elle n'a vécu que pour former ses enfants à la vertu. Sa chaste viduité a dépassé la pureté même de la virginité. Attollite portas, principes, vestras, et elevamini, portae aeternales (3) : Et je vois le ciel encore réjoui par cette nouvelle assomption qui rappelle celle de Marie. Et je vois Esther, et je vois Judith, toutes deux figures de Marie, l'une par la sainteté nuptiale, l'autre par celle de la viduité, accueillir cette âme et l'introduire dans le chœur des vierges parmi lesquelles elle a mérité une place.

    Quae est ista quae ascendit sicut virgula fumi ? (2) « Quelle est cette autre encore qui s'élève comme la fumée odoriférante ? » Cette âme, c'est celle d'un jeune chrétien qui meurt à la fleur de ses ans. Pieux enfant, il a conservé toute l'intégrité de la grâce baptismale. Il a toujours aimé la pureté du cœur, il a fui les plaisirs et les fêtes du monde, il ne se plaisait qu'au pied des autels. Son cœur, à lui aussi, était un vase de myrrhe, d'encens et de toutes sortes de parfums. Aujourd'hui, bien jeune encore, il est déjà mûr pour le ciel. Attollite portas, principes, vestras, et elevamini, portae aeternales (3) : Et le ciel encore applaudit à cette entrée virginale. Et je vois le disciple chéri, le disciple vierge, et avec lui les Louis de Gonzague, les Stanislas, les Berchmans qui viennent accueillir ce nouvel ange, et qui le conduisent à la suite de Jésus parmi les vierges.

    M.T.C.F., je pourrais continuer, mais le temps m'arrête. Puissions-nous, M.F., en imitant les vertus de Marie, mériter de partager un jour sa gloire, et donner tous au ciel comme une autre représentation de son assomption glorieuse. »

    1. Ps 45 (44), 15 : ...la fille de roi est amenée vers le roi, des vierges à sa suite.
    2. Ct 3, 6 : Qu'est-ce là qui monte du désert, comme une colonne de fumée, vapeur de myrrhe et d'encens et tous parfums exotiques ?
    3. Ps 24 (23), 7 : Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles...

    Mgr Louis-Édouard Pie (1815-1880), Prône pour le jour de l'Assomption, 1840, in "Œuvres sacerdotales du Cardinal Pie - Choix de sermons et d'instructions de 1839 à 1849" Tome I (XVI), Paris, Librairie H. Oudin, 1891.

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    Louis Janmot (1814-1892), Le Poème de l'âme, L’Idéal

  • Méditation : La Sainte Vierge en son Assomption

    « Considérez Marie monter au Père éternel, ornée de toutes les vertus qui font l'âme belle. Elles sont là, autour de Marie, toutes les vertus qui peuvent se nommer, chacune plus ou moins haut suivant son rang, toutes désirant parvenir à la bonté suprême de Dieu, qui est la source d'où elles découlent en nous. Et Marie, ainsi entourée, montait, avec une telle fête, une telle volonté, tout enflammée du désir de s'unir à la divinité incréée du Père. Et pareillement le Père, avec les deux autres personnes divines, l'attendait avec une joie, une allégresse que la langue humaine ne peut exprimer. Le Cantique des cantiques donne un peu l'impression de la douceur des paroles du Père, quand il dit : "Veni in hortum meum, soror sponsa mea ; messui myrrham meam cum aromatibus meis ; comedi favum cum melle meo ; bibi vinum meum cum lacte meo" (1).
    [...]
    Quelle plus grande joie que celle de Marie ! Elle jouit de Dieu, Je voit, le considère, le possède ; elle se mire en lui uni au Père éternel. Elle voit dans son fils bien-aimé la propre chair qu'elle a nourrie de son lait, celle qu'elle a conçue et tenue dans son sein virginal. Elle voit cette même chair avec laquelle il a passé trente-trois années dans cette vie. Elle voit cette même chair qui a souffert de si âpres douleurs sur le bois de la Croix, pour le salut des âmes qui voudraient suivre sa doctrine évangélique. Et, de cette vue, Marie éprouve tant d'allégresse, tant de consolation, tant de joie triomphante que jamais elle ne se lasse de regarder son fils.
    [...]
    Toute cette fête qui se fait dans la gloire du ciel, quelle en est la cause ? Ce sont les noces qui s'y font, les noces de Marie, épouse de Dieu. Voilà pourquoi, depuis que celle-ci a été élevée au ciel, il n'y a plus que danses, réjouissances, chants suaves qui n'auront pas de fin. Et il est dit par Salomon à tous ceux qui se trouvent à ces noces : "Venite comedite panem meum, et bibite vinum quod miscui vobis, Venite et comedite omnes et inebriamini." (Pr 9,5 ; Ct 5,1) Tous, nous sommes invités à ces noces. Femmes, plût à Dieu que je vous visse toutes enivrées, et moi avec vous, de ce vin de gloire de la vie éternelle. »

    (1) : Ct 5,1 : "Je suis venu dans mon jardin, ô ma sœur, mon épouse, je l'ai cueilli ma myrrhe, avec mes aromates ; j'ai mangé le rayon avec mon miel, j'ai bu mon vin avec mon lait."

    St Bernardin de Sienne (fêté ce jour), 1er Sermon à Sienne, in Paul Thureau-Dangin, "Un prédicateur populaire dans l'Italie de la Renaissance - Saint Bernardin de Sienne, 1380-1444" (Le Prediche volgari, T. I), Librairie Plon E., Nourrit & Cie, Paris, 1896.

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  • Méditation : l'esprit de douceur

    « Dès que l'on sort de l'esprit de douceur, on perd le calme et le sang-froid de la raison ; on ne parle plus le langage du devoir, mais le langage de l'humeur et de la passion ; l'âme est troublée, ne se possède plus, ne mesure ni ce qu'elle fait ni ce qu'elle dit ; et, dans cet état, on fait et on dit toujours des choses regrettables. L'âme sortie des voies de la douceur n'a ni sagesse pour se conduire, ni vigilance pour observer ses paroles, ni attention sur elle-même pour régler les mouvements de son coeur. L'homme doux, au contraire, se possède invariablement, et peut dire comme le saint roi : Je tiens toujours mon âme entre mes mains (Ps CXVIII, 109). Son intérieur est comme un beau ciel où luit toujours un soleil pur que n'obscurcit aucun nuage, que ne trouble aucun vent, et où tout se fait dans la lumière de la raison et de la foi. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, vingt et unième vendredi après la Pentecôte), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation - Poésie : n'oublions pas les âmes du Purgatoire (3)

    « ... Du Rédempteur voici les croix, signes sacrés,
    Vous les portez sur vous, ô morts qui m'entourez ;
    Ici, vous avez tous la croix divine, l'arbre
    Qui dans le bronze ou l'or, le granit ou le marbre,
    Donne la même fleur au calice sanglant.
    C'est la fleur de la Mort qu'avec l'eau de son flanc
    Le Christ arrose et fait renaître et qu'il déploie
    Pour que l'homme l'adore et pour que Dieu la voie,
    La fleur de l'Espérance aux immortels parfums.
    Heureux si vous avez dans l'ombre, ô chers défunts,
    Jadis dans le secret des terrestres misères,
    Versé toute votre âme et des larmes amères,
    Les pleurs de vos chagrins les plus mystérieux
    Sur l'arbre qui porta le Mystère des Cieux.
    Heureux ceux dont les cœurs brûlaient comme les cierges
    Sur des autels fleuris. Bienheureuses les vierges
    Qui tenaient, pour le temps et pour l'éternité,
    En de fragiles mains, les lys pleins de beauté,
    Pleins de grâce, avec leurs corolles renversées
    Et pâles sous le poids des célestes pensées.

    Du champ des morts j'ai vu la terre des vivants.
    La moisson qui frémit aux caresses des vents,
    Haute, droite, sans bruits, demeurait immobile
    Dans la lueur du soir magnifique et tranquille.
    Pas un vol, pas un cri ne partait des sillons.
    Dans le lointain les chars manquaient, mais aux rayons
    Que le soir envoyait, les croix souriaient toutes
    A l'étrange abandon de la plaine et des routes.
    Du champ des morts, là-bas, à l'occident vermeil,
    J'ai vu, dans l'agonie énorme du soleil,
    S'évanouir les bois le long des étendues
    Et disparaître, au fond des campagnes perdues,
    Un noir fourmillement de troupeaux qui fuyaient.
    Seules, devant la nuit proche, les croix brillaient,
    Car l'ombre qui semblait couvrir la terre entière,
    L'ombre laissait survivre, autour du cimetière,
    Pur et d'autant plus doux sous le ciel attristé,
    Comme un reflet de gloire et d'immortalité. »

    Paul Harel (1854-1927), Dans le cimetière, in "Les Heures lointaines"
    Paris, Alphonse Lemere, Éditeur, 1902.

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  • Angélus de ce 1er novembre 2014

    Le Pape parle de la communion des saints et de Jérusalem

    Le Pape François lors de l’Angélus de ce dimanche a rappelé que la liturgie du jour parle de la Jérusalem céleste, invitant alors à « prier afin que la Ville Sainte, chère aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans, et qui ces jours derniers a vécu différentes tensions, puisse devenir toujours plus un signe et une anticipation de la paix que Dieu désire pour toute la famille humaine ».

    Avant de réciter la prière de l’Angélus le Pape avait souligné qu’en ce jour « il nous faut remercier Dieu pour les innombrables saints et saintes de tous les temps : des hommes et des femmes ordinaires, simples, et parfois "les derniers" pour le monde, mais "les premiers" pour Dieu ».

    Le Pape a ensuite porté sa réflexion sur la « communion des saints », « l’union commune qui naît de la foi et unit tous ceux qui appartiennent au Christ par la force du baptême. Il s’agit d’une union spirituelle qui n’est pas détruite par la mort, mais se poursuit dans l’autre vie. En effet il subsiste un lien indestructible entre nous qui vivons dans ce monde et tous ceux qui ont franchi le seuil de la mort. »

    « Nous ici-bas sur la terre, a ajouté le Pape François, ensemble avec ceux qui sont entrés dans l’éternité, nous formons une seule et grande famille ». « Cette merveilleuse union commune entre la terre et le ciel, a encore déclaré le Pape, se réalise idéalement et le plus intensément dans la Liturgie, et surtout dans la célébration de l’Eucharistie, qui exprime et réalise la plus profonde union entre les membres de l’Eglise. Dans l’Eucharistie, en effet, nous rencontrons Jésus vivant et sa force, et à travers Lui nous entrons en communion avec nos frères dans la foi : ceux qui vivent avec nous ici sur la terre et ceux qui nous ont précédé dans l’autre vie, la vie sans fin. Cette réalité nous remplit de joie : Il est beau d’avoir tant de frères dans la foi qui marchent à nos côtés, nous soutiennent par leur aide et parcourent avec nous la même route vers le ciel. Et c’est pour nous un grand réconfort que de savoir que d’autres frères ont déjà rejoint le ciel, nous attendent et prient pour nous, afin qu’ensemble nous puissions contempler éternellement le visage glorieux et miséricordieux du Père. Dans la grande assemblée des Saints, Dieu a voulu réserver la première place à la Mère de Jésus. Marie est au centre de la communion des saints, comme gardienne du lien de l’Eglise universelle avec le Christ, du lien de la famille. Elle est la Mère, notre Mère. Pour celui qui désire suivre Jésus sur la voie de l’Evangile, Marie est un guide et la première des disciples, la Mère attentive, à qui confier nos attentes et nos difficultés ».

    Après l’Angélus, le Pape a rappelé qu’il célébrait l’après-midi la Messe dans le grand cimetière du Verano,  « le principal cimetière de Rome », et que de cette manière il s’unissait « spirituellement à tous ceux qui se rendent ces jours-ci sur les tombes de leurs chers défunts dans les cimetières du monde entier ».

    Il a aussi salué tous les pèlerins présents Place Saint-Pierre et notamment les participants de la Course des Saints et de la Marche des Saints, organisées respectivement par la Fondation Don Bosco et par l’Association Famiglia Piccola Chiesa, Famille Petite Eglise, soulignant que « ces initiatives sont les bienvenues pour unir le sport, le témoignage chrétien et l’engagement humanitaire ».

    Source : Radio Vatican.

     

    Béatification à Vitoria (Espagne), du P. Pietro Asúa Mendía (1890-1936), martyr
    (décret du 27 janvier 2014)

    « Aujourd'hui à Vitoria (Espagne), a été proclamé bienheureux le martyr Peter Asúa Mendía. Prêtre humble et austère, il a prêché l’Évangile par la sainteté de sa vie, la catéchèse et la dévotion envers les pauvres et les nécessiteux. Arrêté, torturé et tué pour avoir exprimé son désir de rester fidèle au Seigneur et à l'Église, il est pour nous tous un merveilleux exemple de la force de la foi et du témoignage de la charité. »

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    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : la béatitude éternelle

    « Quel spectacle que celui que donne aujourd'hui le ciel ! Voyez-vous le Père éternel, l'Ancien des jours, assis sur le trône de sa gloire ? Entre Lui et l'univers, l'Agneau se tient debout, comme égorgé, dans la fulgurance de sa Divinité, en possession des trophées de sa victoire.

    Et puis, les quatre animaux symboliques, Évangélistes de son Œuvre ; et puis les vingt-quatre vieillards, prophètes et apôtres du Fils de Dieu, couronnés d'or et éclatants de blancheur, symboles de ses triomphes ; et puis ces myriades d'Anges de Dieu ; et puis ces milliers et ces milliers d'êtres, marqués au front du sceau de l'Agneau Rédempteur, avec leurs harpes et leurs coupes d'or, pleines de parfums, qui sont les prières et les louanges des saints !

    Et toute cette foule, prosternée, adorant, chantant à Dieu et à l'Agneau, car on ne les sépare pas : Amen, oui, c'est ainsi, il est bon qu'il en soit ainsi, il le fallait, il le faut toujours : A vous, la gloire, l'action de grâces ; à vous, l'honneur, la puissance et la force de notre Dieu, dans les siècles des siècles ! ...

    L’Église du ciel et de la terre, avec celle du Purgatoire se retourne vers son Sauveur, pour le remercier ; car c'est Lui la couronne même de ses saints, ceux qui furent les bienheureux, c'est-à-dire les pauvres, les doux, les affligés, les affamés, les assoiffés de justice, les miséricordieux, les purs, les pacifiques et les opprimés de la terre ; tous, ayant à la main la palme de leur victoire, l'élevant et l'agitant vers leur Sauveur Dieu, reconnaissant que, s'ils sont quelque chose, c'est par Lui, le grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qu'ils le sont.

    Seigneur Jésus, du fond de ma vallée d'exil, aspirant moi aussi à la sainteté, malgré ma pauvreté et mon affreuse misère, je vous crie aussi : Gloire à l'Agneau ; et j'adore, adoro te, vous répétant l'hymne de gloire, le seul qui vous sied : Saint, saint, saint, vous êtes, ô mon Dieu, celui qui était, et qui vient, et qui reviendra. Venez donc, Seigneur Jésus !

    Vous reviendrez et vous nous prendrez avec Vous, afin que là où vous êtes, nous soyons aussi. La vie n'est qu'un rêve, un songe de nuit ; tout passe, tout lasse ; mais Vous, vous êtes Celui qui demeure, tu autem permanens, et idem ipse es.

    Le bonheur, c'est uniquement d'être à Vous, beati. Le bonheur, c'est de vous connaître, de vous aimer, de vous servir ; le bonheur, c'est d'être détaché de toutes choses ; c'est d'être doux avec tous les hommes ; le bonheur, c'est de savoir pleurer, c'est de répondre à votre appel : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi... Venite et ego reficiam vos. Venez et je vous referai, Moi !

    Le bonheur, c'est de pouvoir pardonner ; c'est de faire le vide en soi-même, pour devenir le vase spirituel où la Face de Dieu resplendit sa lumière ; le bonheur, c'est d'être fils et filles de la Paix. Le bonheur, enfin, c'est de savoir souffrir, et même le vouloir ; c'est de savoir adorer Dieu et lui baiser la main, dans l'abandon.

    Ô Saints et Saintes de Dieu, qui adorez ainsi, laissez-nous vivre ce Sanctus éternel qui chante les droits de Dieu sur nos âmes ! »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Fête de la Toussaint, extrait), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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    Le jugement dernier, Fra Angelico

    A (re)lire également :

    L'exercice spirituel de St Maximilien Marie Kolbe : "Devenir un saint et un grand saint", proposé le 1er novembre 2010 (sur notre site internet)
    et "Que veut dire être saint ?" par Benoît XVI (audience générale du 13 avril 2011), méditation proposée le 1er novembre 2013 (sur ce blog).

  • Méditation : "Qu'elle est donc grande la puissance de la Prière !"

    « Qu'elle est donc grande la puissance de la Prière ! on dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu'elle demande. Il n'est point nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; s'il en était ainsi... hélas ! que je serais à plaindre !... En dehors de l'Office Divin que [je] suis bien indigne de réciter, je n'ai pas le courage de m'astreindre à chercher dans les livres de belles (italiques) prières, cela me fait mal à la tête, il y en a tant !... et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres... Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend... Pour moi la prière, c'est un élan du cœur, c'est un simple regard jeté vers le Ciel, c'est un cri de reconnaissance et d'amour au sein de l'épreuve comme au sein de la joie ; enfin c'est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l'âme et m'unit à Jésus.

    Je ne voudrais pas cependant, ma Mère bien-aimée, que vous croyiez que les prières faites en commun au chœur, ou dans les ermitages, je les récite sans dévotion. Au contraire j'aime beaucoup les prières communes car Jésus a promis de se trouver au milieu de ceux qui s'assemblent en son nom, je sens alors que la ferveur de mes sœurs supplée à la mienne, mais toute seule (j'ai honte de l'avouer) la récitation du chapelet me coûte plus que de mettre un instrument de pénitence... Je sens que je le dis mal, j'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit... Longtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m'étonnait, car j'aime tant la Sainte Vierge qu'il devrait m'être facile de faire en son honneur des prières qui lui soient agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des Cieux étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu'elle s'en contente. »

    Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Manuscrit C (25 r°/v°), in "Œuvres complètes", cerf/DDB, Paris, 1996.

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    Vierge au sourire

    « Entre les diverses formules et manières d’honorer la divine Marie, il en est qu’il faut préférer, puisque nous savons qu’elles sont plus puissantes et plus agréables à notre Mère ; et c’est pourquoi Nous Nous plaisons à désigner en particulier et à recommander tout spécialement le Rosaire. Le langage vulgaire a donné le nom de couronne à cette manière de prier, parce qu’elle rappelle, en les réunissant par les plus heureux liens, les grands mystères de Jésus et de Marie, leurs joies, leurs douleurs et leurs triomphes. Le souvenir de la pieuse contemplation de ces augustes mystères, médités dans leur ordre, peut procurer aux fidèles un admirable secours, aussi bien pour alimenter leur foi et la protéger contre la contagion des erreurs que pour relever et entretenir la vigueur de leur âme. En effet, la pensée et la mémoire de celui qui prie de la sorte, éclairées par la foi, sont entraînées vers ces mystères avec l’ardeur la plus suave ; elles s’y absorbent et les pénètrent, et ne peuvent assez admirer l’oeuvre inénarrable de la Rédemption des hommes, accomplie à un prix si élevé et par une succession de si grands événements. »

    Léon XIII, Encyclique Octobrimense (22 septembre 1891).

  • Méditation : Nativité de la Bse Vierge Marie

    « Oui, Marie est la plus belle créature qui soit jamais sortie des mains du Créateur. Dieu lui-même la choisit, pour être le canal par lequel il devait faire couler ses grâces les plus précieuses et les plus abondantes sur tous ceux qui auraient confiance en elle. Dieu nous la représente comme un beau miroir où il se reflète comme un modèle accompli de toutes les vertus. Aussi voyons-nous que l'Église la considère comme sa Mère, sa patronne et sa puissante protectrice contre ses ennemis ; qu'elle s'empresse de célébrer avec la plus grande pompe le jour heureux où ce bel astre commença à briller sur la terre. [...]

    C'est donc avec raison que l'Église dit à la sainte Vierge, dans un tressaillement d'allégresse : « Votre naissance, ô Vierge sainte Marie, remplit le monde entier d'une douce consolation et d'une sainte allégresse, parce que c'est de vous qu'il nous est né ce Soleil de justice, notre Jésus, notre Dieu, qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés par le péché de nos premiers parents, et nous a comblés de toutes sortes de bénédictions. » Oui, c'est vous, Vierge sans pareille, Vierge incomparable, qui avez détruit l'empire du péché et rétabli le règne de la grâce. « Levez-vous, dit l'Esprit-Saint, sortez du sein de votre mère, vous qui êtes ma plus chère, aussi bien que ma plus belle amante, venez, tendre colombe, dont la pureté et la modestie sont sans égales, montrez-vous sur la terre, paraissez au monde comme celle qui doit embellir le ciel et rendre la terre heureuse. Venez et paraissez avec tout l'éclat dont Dieu vous a ornée, car vous êtes le plus bel ouvrage de votre Créateur. » En effet, quoique la sainte Vierge fût dans les voies ordinaires, l'Esprit-Saint voulut que son âme fût la plus belle et la plus riche en grâces ; il voulut aussi que son corps fût le plus beau corps qui ait jamais paru sur la terre. L'Écriture la compare à l'aurore dans sa naissance, à la lune dans son plein, au soleil dans son midi (1). Elle nous dit encore qu'elle a une couronne de douze étoiles (2), et est établie dispensatrice de tous les trésors du ciel. Depuis la chute d'Adam, le monde était couvert de ténèbres affreuses ; alors Marie paraît, et, comme un beau soleil dans un jour serein, dissipe les ténèbres, ranime l'espérance et donne la fécondité à la terre. Dieu, M.F., ne devait-il pas dire à Marie, comme à Moïse (3) : « Va délivrer mon peuple, qui gémit sous la tyrannie de Pharaon ; va lui annoncer que sa délivrance est proche, et que j'ai entendu sa prière, ses gémissements et ses larmes. Oui, Marie, semble-t-il dire, j'ai entendu les gémissements, j'ai vu les larmes des patriarches, des prophètes et de tant d'âmes qui soupirent après l'heureux moment de leur délivrance. » En effet, M.F., Marie, encore bien mieux que Moïse, annonce que bientôt nos malheurs vont cesser et que le ciel va se réconcilier avec la terre. Ô quels trésors apporte au ciel et à la terre la naissance de Marie ! Le démon frémit de rage et de désespoir, parce que, dans Marie, il voit celle qui doit l'écraser et le confondre. Au contraire, les anges et les bienheureux font retentir la voûte des cieux de chants d'allégresse en voyant naître une Reine qui doit donner à leur beauté un nouvel éclat. »

    (1) Ct VI, 9 ; (2) Ap XII, 1 ; (3) Ex III.

    St Curé d'Ars, Fête de la Nativité de la Ste Vierge (extraits), in "Sermons du saint curé d'Ars", Tome IV, Nouvelle édition, Gabriel Beauchesne, Paris, 1925.

    A lire également, de St Bernard, le Sermon pour la Nativité de la Vierge Marie, « De Aquaeductu » (De l'Aqueduc), en extrait (traduction d’Albert Béguin, Éditions du Seuil, Paris, 1953) ou en texte intégral (traduction de l'Abbé Charpentier, Louis Vivès, Paris, 1866).

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    Naissance de la Vierge Marie, Giotto di Bondone (1267-1337), Chapelle Scrovegni à Padoue
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "Donnez-nous notre pain quotidien"

    « "Donne-nous notre pain quotidien". Ces paroles peuvent s'entendre au sens spirituel ou au sens littéral : dans le dessein de Dieu, les deux interprétations doivent contribuer à notre salut. Notre pain de vie c'est le Christ, et ce pain n'est pas à tout le monde, mais il est à nous. Comme nous disons "notre Père", parce qu'il est le Père de ceux qui ont la foi, ainsi nous appelons le Christ "notre pain", parce qu'il est le pain de ceux qui forment son corps. Pour obtenir ce pain, nous prions tous les jours ; nous ne voudrions pas à cause d'une faute grave nous priver du pain du ciel, nous séparer du corps du Christ, lui qui a proclamé : "Je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Et le pain que je donnerai c'est ma chair pour la vie du monde "(Jn 6,51). Le Seigneur nous a mis en garde : "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous" (Jn 6,53). Nous demandons donc tous les jours de recevoir notre pain, c'est-à-dire le Christ, et ne point nous écarter de sa grâce et de son corps. Nous pouvons aussi comprendre cette demande de la façon suivante : nous avons renoncé au monde ; par la grâce de la foi nous avons rejeté ses richesses et ses séductions ; nous demandons simplement la nourriture... »

    Saint Cyprien (v.200-258), La prière du Seigneur (18), Trad. Hamman, DDB, 1982 rev.

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  • Méditation : "Refuser la croix, c'est refuser le ciel"

    « N'oublions pas que nous devons travailler ici-bas à acquérir deux choses : la vertu pour nous et le bonheur des autres ; être bon et saint, et rendre heureux autour de nous.

    Recevoir la croix, c'est recevoir Jésus Notre-Seigneur, qui ne donne jamais sa croix sans donner son amour. Refuser la croix, c'est refuser le ciel. La douleur fut le pain quotidien de la vie mortelle de Jésus et de Marie. C'est de vous, ô ma Mère, comme de votre divin Fils, que j'ai appris l'art divin de souffrir. Faites, Jésus, que tout en moi exhale le divin parfum de la piété, de la bonté, de la charité dans votre amour.

    Ah ! si les malheureux savaient mieux souffrir ! Si les heureux savaient mieux aimer, une aurore de bonté et d'union régnerait dans le monde, et la paix promise aux âmes de bonne volonté rayonnerait dans toutes les âmes.

    O Père ! notre Père ! vous qui êtes le Bon Dieu, que nous sommes loin de cette vérité !

    Dans toute condition, dans chaque état, pour tous, il y a chaque jour une croix à porter, au moins une ; mais un jour sans croix serait un jour sans mérite, un jour sans croix serait un jour qui ne serait pas pour le ciel.

    Chaque matin, baisons avec amour notre crucifix en promettant à Jésus de porter patiemment, généreusement ce jour, la croix de ce jour.

    Seigneur, ayez pitié de nous, de moi aussi, pauvre pécheresse, ayez pitié, mon Dieu ! »

    Marthe Robin, in "Journal - Décembre 1929 Novembre 1932", 2ème Cahier, 3 janvier 1931, Éditions Foyers de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2012.

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  • Méditation : pour bien communier...

    « Commencez le soir précédent à vous préparer à la sainte Communion par plusieurs aspirations et élancements d'amour, vous retirant un peu de meilleure heure afin de pouvoir aussi lever plus matin. Que si la nuit vous vous réveillez, remplissez soudain votre cœur et votre bouche de quelques paroles odorantes, par le moyen desquelles votre âme soit parfumée pour recevoir l’Époux, lequel, veillant pendant que vous dormez, se prépare à vous apporter mille grâces et faveurs, si de votre part vous êtes disposée à les recevoir. Le matin levez-vous avec grande joie, pour le bonheur que vous espérez, et vous étant confessée, allez avec grande confiance, mais aussi avec grande humilité, prendre cette viande céleste qui vous nourrit à l'immortalité. Et après que vous aurez dit les paroles sacrées : Seigneur, je ne suis pas digne (*), ne remuez plus votre tête ni vos lèvres, soit pour prier soit pour soupirer, mais ouvrant doucement et médiocrement votre bouche, et élevant votre tête autant qu'il faut pour donner commodité au prêtre de voir ce qu'il fait, recevez pleine de foi, d'espérance et de charité Celui lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyez, espérez et aimez. Ô Philothée, imaginez-vous que comme l'abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosée du ciel et le suc plus exquis de la terre, et l'ayant réduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsi le prêtre ayant pris sur l'autel le Sauveur du monde, vrai Fils de Dieu, qui comme une rosée est descendu du Ciel, et vrai Fils de la Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de notre humanité, il le met en viande de suavité dedans votre bouche et dedans votre corps. L'ayant reçu, excitez votre cœur à venir faire hommage à ce Roi de salut ; traitez avec lui de vos affaires intérieures, considérez-le dedans vous, où il s'est mis pour votre bonheur ; enfin, faites-lui tout l'accueil qu'il vous sera possible, et comportez-vous en sorte que l'on connaisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous. »

    (*) Mt VIII, 8.

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Seconde partie, ch. XXI), in "Œuvres", nrf-Gallimard, 1969.

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    Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588) : Jésus et le centurion
    (Musée National du Prado, Madrid)

  • Prière du Bx Guerric d'Igny, également fêté ce jour

    « Ô Seigneur Jésus, véritable jardinier, opérez en nous ce que vous exigez de nous. Car sans vous nous ne pouvons rien faire. Vous êtes, en effet, le véritable jardinier, vous êtes et le créateur, le cultivateur ou le gardien de ce jardin, vous qui plantez par vos paroles, arrosez par votre esprit, et donnez l'accroissement par votre vertu. [...] Il est le jardinier de tout le monde, le jardinier du ciel, le jardinier de l’Église qu'il plante et arrose ici-bas, jusqu'à ce que, son accroissement achevé, il la transplante dans la terre des vivants, le long du cours des eaux vives, où elle ne craindra pas, quand la chaleur viendra, où ses feuilles seront toujours vertes et où elle ne cessera de produire du fruit. Heureux, Seigneur, ceux qui habitent dans ces jardins, ils vous loueront aux siècles des siècles. »

    Bx Guerric d'Igny (également fêté ce jour), Extrait du Sermon sur ces paroles du Cantique : "Vous qui habitez dans les jardins, les amis écoutent, faites-moi entendre votre voix" (Cant. VIII, 13), Appendice au Tome VII des Œuvres complètes de St Bernard, traduction nouvelle par M. l’Abbé Charpentier, docteur en théologie, Paris, Librairie de Louis Vivès, Éditeur, 1865.
    ---> Sermons de Guerric d'Igny en ligne à l'Abbaye Saint-Benoît.

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  • Méditation : l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie

    « Aujourd’hui la Vierge immaculée, qui n’a connu aucune des affections terrestres, mais s’est nourrie des pensées du ciel, n’est pas retournée à la terre ; comme elle était un ciel vivant, elle est placée dans les tabernacles célestes. Qui donc en effet manquerait à la vérité en l’appelant un ciel ; à moins peut-être de la dire, en comprenant bien ce qu’on entend par là, qu’elle est supérieure aux cieux par ses incomparables privilèges... Aujourd’hui le trésor de la vie, l’abîme de la grâce, nous est caché par une mort vivifiante ; sans crainte, elle la voit s’approcher, elle qui a engendré celui qui l’a détruite si toutefois il est permis d’appeler mort ce départ lumineux de vie et de sainteté. Car celle qui a donné la vraie vie au monde, comment eût-elle pu être soumise à la mort ? Mais elle a obéi à la loi imposée par celui qu’elle a engendré, et comme fille du vieil Adam, elle subit la sentence prononcée contre le père. Son Fils, qui est la vie même, ne l’a pas refusée, il est juste qu’il en soit de même pour la mère du Dieu vivant.

    Si le corps saint et incorruptible que Dieu, en elle, avait uni à sa personne, est ressuscité du tombeau le troisième jour, il était juste que sa mère, elle aussi, fût arrachée à la tombe et rejoignît son Fils ; et que, de même qu’il était descendu vers elle, elle fût emportée dans un tabernacle plus haut et plus précieux, le ciel lui-même ; il importait, dis-je, que celle qui avait donné asile en son sein à Dieu le Verbe, fût placée dans les divins tabernacles de son Fils ; et, de même que le Seigneur avait dit qu’il voulait être en compagnie de ceux qui appartenaient à son père, de même convenait-il que la Mère demeurât au palais de son Fils, dans la demeure du Seigneur, et les parvis de la maison de notre Dieu. Car si là est la demeure de tous ceux qui sont dans la joie, où donc eût été la cause de leur joie ? Il fallait que le corps de celle qui, dans l’enfantement, avait gardé une virginité sans tache, fût aussi conservé peu après la mort. Il fallait que l’épouse choisie par Dieu habitât la demeure du ciel. Il fallait que celle qui avait contemplé son Fils en croix et qui avait eu le cœur traversé par le glaive qui l’avait épargnée dans son enfantement, le contemplât lui-même siégeant à côté du Père. Il fallait enfin que la Mère de Dieu possédât tout ce que possédait son Fils et fût honorée de toutes les créatures. »

    St Jean Damascène (v.675-749), Homélie II sur la Dormition de la B.V.M., P.G. 99 (Trad. Mlle Mestivier).

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    Tiziano Vecellio dit le Titien (v.1488-1576) : L'Assomption de la Vierge (détail)
    Église Santa Maria Gloriosa dei Frari (Venise)

    (Source, crédit photo, détails et commentaires)

    « Aujourd'hui la Vierge Marie monte, glorieuse, dans le ciel. Elle met le comble à la joie des anges et des saints. C'est elle, en effet, dont la simple parole de salutation a fait exulter l'enfant encore enfermé dans le sein maternel (Lc 1,44). Quelle a dû être l'exultation des anges et des saints, lorsqu'ils ont pu entendre sa voix, voir son visage, et jouir de sa présence bénie ! Et pour nous, frères bien-aimés, quelle fête dans son Assomption glorieuse, quelle cause d'allégresse et quelle source de joie aujourd'hui ! La présence de Marie illumine le monde entier, tellement le ciel resplendit, irradié par l'éclat de la Vierge toute sainte. C'est donc à bon droit que résonne dans les cieux l'action de grâce et la louange.

    Mais nous, dans la mesure où le ciel exulte de la présence de Marie, n'est-il pas raisonnable que notre monde d'ici-bas pleure son absence ? Mais non, ne nous plaignons pas, car nous n'avons pas ici-bas de cité permanente (He 13,14) ; nous cherchons celle où la Vierge Marie est parvenue aujourd'hui. Si nous sommes déjà inscrits au nombre des habitants de cette cité, il convient aujourd'hui de nous souvenir d'elle, de partager sa joie, de participer à cette allégresse qui réjouit aujourd'hui la cité de Dieu ; elle retombe aujourd'hui en rosée sur notre terre. Oui, elle nous a précédés, notre reine, elle nous a précédés et elle a été reçue avec tant de gloire que nous pouvons, nous ses humbles serviteurs, suivre notre souveraine en toute confiance en criant [avec l'Épouse du Cantique des Cantiques] : « Entraîne-nous à ta suite. Nous courrons à l'odeur de tes parfums ! » (Ct 1,3-4 LXX) Voyageurs sur la terre, nous avons envoyé en avant notre avocate, mère de miséricorde, pour plaider efficacement notre salut. »

    St Bernard (1091-1153), 1er sermon pour l'Assomption (trad. Pain de Cîteaux 32, p. 63 rev.)

  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie dans notre vie

    « Plus on réfléchit dans le sens de l’Église, plus l'action de Marie apparaît comme décisive. Il nous faut donc y correspondre. Il faut que, pour de bon, selon la doctrine du Bx Grignion de Montfort, nous agissions avec Marie, en Marie, par Marie, pour Marie. Il ne suffit pas de lui garder, pauvres pécheurs, un petit coin de nos âmes où gémisse la nostalgie de sa miséricorde, de sa tendresse, de sa pureté ; il faut que, virilement, nous lui consacrions notre vouloir. Si nous la consultons et si nous suivons ses inspirations en nos actes conscients, elle exercera plus profond que notre conscience ses charmes. Si nous imitons ses vertus, elle nous identifiera mystiquement à son Fils. Celle qui pleure sur nos péchés et sur nos maux nous apprendra le repentir et nous guidera vers le salut. La Reine de la France relèvera son peuple. La Mère de la foi suscitera des apôtres... Oh ! si nos âmes consentaient à son humilité, à sa douceur, ne seraient-elles pas plus fortes que les puissances maléfiques ? Nous avons toujours besoin de notre Mère du ciel pour nous engendrer à la vie du paradis. Mais nous le comprenons d'une manière plus angoissée que jamais en un temps où nous n'avons plus de recours humains pour l'existence la plus ordinaire. Quand on retire le lait aux enfants pour en faire des explosifs, mettez-vous encore quelque espoir en l'homme ? L'espoir renaîtra si les chrétiens redeviennent enfants, réveillent la soif du lait de la Sagesse et se blottissent tendrement sous ce manteau bleu. »

    P. Paul Doncoeur s.j., La Sainte Vierge dans notre vie d'hommes, Ed. de l'Orante, 1940 (Cf. revue Études du 5 décembre 1935).

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    Maesta : fresque de Simone Martini réalisée en 1315 (Palazzo Pubblico, Sienne, Italie)

  • Méditation : Dieu, mystère de l'infini

    « Le ciel tout entier tient dans la paume de Dieu, la terre tout entière dans le creux de sa main. Même si la parole de Dieu permet de se faire une idée de son mystère, elle gagne plus en signification quand l'esprit en saisit la profondeur que lorsque seule l'oreille la perçoit. Le ciel renfermé dans la main de Dieu est aussi son trône, et la terre, qui tient dans le creux de sa paume, l'escabeau de ses pieds (Is 66, 1-2). Il faudrait se garder de se représenter Dieu sur un trône ou sur un escabeau comme une personne assise, selon une image tout humaine. Car ce qui lui sert de trône et d'escabeau est son infinitude toute-puissante, qui renferme tout dans la paume et le creux de sa main. Les images empruntées aux choses créées veulent exprimer que Dieu existe en elles et hors d'elles, qu'il les transcende et les pénètre, c'est-à-dire qu'il déborde et habite toute chose : la paume et le creux de sa main expriment la puissance de sa nature qui se dévoile. Le trône et l'escabeau montrent qu'il a prise sur les choses extérieures parce qu'il est à l'intérieur d'elles : il se trouve donc au-dedans d'elles et en même temps il les enveloppe et les enferme au-dedans de lui-même. Il se tient à l'intérieur et à l'extérieur de tout. Son infinitude ne peut être absente de nulle part, et rien ne peut se dérober à celui qui est l'infini. »

    St Hilaire de Poitiers (v.315-367), Itinéraire à Dieu, P.L. 10, 25-35, Traité de la Trinité, 1, 6, Trad. A. Hamman, in "Les chemins vers Dieu", Lettres chrétiennes n°11, Le Centurion / Grasset, Paris, 1967.

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    Photographie du télescope spatial Hubble - Source et crédit photo : HubbleSite