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  • 18 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le jugement dernier (Mt 25, 31-46)
    "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."

    « Je vous prie de remarquer, mes frères, que lorsque Jésus-Christ veut donner des louanges aux bons, il commence par leur représenter l’amour éternel que Dieu a toujours eu pour eux : "Venez", dit-il, "vous que mon Père a bénis, possédez comme votre héritage le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde". Quel bonheur peut être comparable à celui d’être "bénis" et d’être bénis par le Père même ? D’où peut venir un si grand bonheur à un homme, et comment peut-il mériter une telle gloire ?

    "Car j’ai eu faim", dit-il, "et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire". O paroles pleines de joie, de consolation et d’honneur pour ceux qui mériteront de les entendre ! Il ne leur dit pas : Recevez le royaume, mais "possédez-le comme votre héritage" ; comme un bien qui est à vous, que vous avez reçu de votre Père, et qui vous est dû de tout temps. Car je vous l’ai préparé avant même que vous fussiez nés, parce que je savais que vous seriez ce que vous êtes. Quelles sont donc les actions que Jésus-Christ récompense dans ses saints d’une manière si divine ? C’est, mes frères, parce qu’ils ont retiré chez eux un étranger, c’est parce qu’ils ont revêtu un pauvre, c’est parce qu’ils ont donné du pain à celui qui avait faim, et de l’eau à celui qui avait soif, enfin c’est parce qu’ils ont visité un malade ou un prisonnier. Car Dieu a principalement égard au secours que nous donnons à ceux qui en ont besoin.

    [...]

    Mais Jésus-Christ parle à ceux qui seront à sa gauche d’une manière bien différente. Il dit aux uns : "Venez, bénis" ; il dit aux autres "Allez, maudits", et il n’ajoute pas "de mon Père" ; parce que ce n’est que leur malignité propre, et leurs actions criminelles qui leur ont attiré cette malédiction si effroyable. "Allez au feu éternel qui a été préparé", non pour vous, "mais pour le diable et pour ses anges". Quand il parle de ce royaume bienheureux, il dit expressément qu’il a été préparé pour ceux qu’il y fait entrer ; mais lorsqu’il parle des flammes qui ne s’éteindront jamais, il ne dit pas qu’elles ont été préparées pour les damnés, mais "pour le démon et pour ses anges". Ce n’est point moi, dit-il, qui vous ai préparé ces feux. Je vous ai bien préparé un royaume, mais ces flammes n’étaient destinées par moi que pour le démon et pour ses anges. C’est vous seuls que vous devez accuser de votre malheur, et vous vous êtes précipités volontairement dans ces abîmes.

    C’est donc pour se justifier en quelque sorte qu’il dit ces paroles. "Qui a été préparé au diable", aussi bien que celles qui suivent : "Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger". Quand j’aurais été votre ennemi, ne suffisait-il pas pour toucher les coeurs les plus durs de voir tant de maux joints ensemble, la faim, la soif, la nudité, la captivité, la maladie ? Tant de maux ensemble n’adoucissent-ils pas d’ordinaire les coeurs les plus impitoyables et les plus envenimés ? Cependant c’est dans cet état même que vous n’avez pas secouru votre Dieu et votre Seigneur, qui vous fait tant de grâces, et qui vous aimait si tendrement.

    Si vous voyiez un chien, ou une bête sauvage mourir de faim, vous seriez touché de compassion. Vous voyez Dieu même pressé de la faim, qui vous demande du pain par la voix du pauvre, et vous n’en avez point de pitié. Qui peut excuser cette barbarie ? Quand vous n’auriez point d’autre récompense à attendre de la charité que vous lui faites, que l’action même de cette charité et l’honneur de pouvoir rendre ce service à votre maître, cela seul, sans parler de la reconnaissance qu’il vous en témoignera à la face de toute la terre, cela seul, dis-je, ne devrait-il pas vous porter à aimer les pauvres ? Cependant vous voyez qu’outre cet honneur, il vous promet encore, lorsqu’il sera assis sur le trône de son Père, et que tous les hommes seront au pied de son tribunal, de vous louer devant toute la terre, et de publier que c’est vous qui l’avez nourri, qui l’avez logé, et qui l’avez revêtu lorsqu’il était pauvre. Il ne rougit point de se rabaisser dans sa gloire, afin de contribuer à la vôtre.

    Si les uns sont punis si rigoureusement, c’est par une grande justice, et ce sont leurs péchés qui les condamnent. Et si les autres sont si glorieusement récompensés, c’est par une grande miséricorde, et c’est la grâce qui les couronne qui les a prévenus de sa bonté. Quand ils auraient fait mille actions de vertu, ce ne peut être que l’ouvrage de la grâce de rendre de si grands biens pour des choses si petites, et de récompenser des actions si légères et d’un moment, d’un poids éternel de gloire et de tout le bonheur du paradis. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie LXXIX sur Saint Matthieu (2), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Méditation : Saint Etienne

    « Hier, nous avons célébré la naissance temporelle de notre Roi éternel ; aujourd'hui, nous célébrons la passion triomphante de son soldat. Hier, en effet, notre Roi, revêtu de notre chair, sortant du palais d'un sein virginal, a daigné visiter notre monde ; aujourd'hui, le soldat sortant de la tente de son corps, est parti pour le ciel en triomphateur.

    Notre Roi, alors qu'il est le Très-Haut, est venu vers nous dans l'humilité, mais il ne pouvait pas venir les mains vides. Il apportait à ses soldats un don magnifique, non seulement pour leur confier une richesse considérable, mais pour les rendre absolument invincibles dans ce combat. Car il leur apportait le don de la charité, qui conduirait les hommes à partager la vie divine.
    Ce qu'il apportait, il l'a distribué ; mais lui-même n'y a rien perdu car, s'il a transformé en richesse la pauvreté de ses fidèles, lui-même est resté comblé de trésors inépuisables.
    La charité qui fait descendre le Christ du ciel sur la terre, c'est elle qui a élevé saint Etienne de la terre jusqu'au ciel. La charité qui existait d'abord chez le Roi, c'est elle qui, à sa suite, a resplendi chez le soldat.

    Etienne, pour obtenir de recevoir la couronne que signifie son nom, avait pour armes la charité, et grâce à elle il était entièrement vainqueur. Par l'amour de Dieu, il n'a pas reculé devant l'hostilité des Juifs ; par l'amour du prochain, il a intercédé pour ceux qui le lapidaient. Par cette charité, il leur reprochait leur erreur, afin qu'ils se corrigeassent ; par cette charité, il priait pour ceux qui le lapidaient, afin que le châtiment leur fût épargné.
    Fortifié par la charité, il a vaincu Saul qui s'opposait cruellement à lui et, après l'avoir eu comme persécuteur sur la terre, il a obtenu de l'avoir pour compagnon dans le ciel. Sa sainte et persévérante charité désirait gagner à lui par la prière ceux qu'il n'avait pu convertir par ses avertissements. [...]

    Et voici que maintenant Paul partage la joie d'Etienne, il jouit avec Etienne de la gloire du Christ, il exulte avec Etienne, il règne avec lui. Là où Etienne est allé le premier, mis à mort par la lapidation de Paul, c'est là que Paul l'a suivi, secouru par les prières d'Etienne.
    C’est ici la vraie vie, mes frères, celle où Paul n’est pas accablé pour le meurtre d’Etienne, mais où Etienne se réjouit de la compagnie de Paul, parce que la charité apporte sa joie à l’un comme à l’autre. Chez Etienne, la charité a surmonté l’hostilité des Juifs ; chez Paul, la charité a recouvert une multitude de péchés. Chez l’un comme chez l’autre, la charité a pareillement obtenu de posséder le royaume des cieux.

    La charité est donc la source et l’origine de tous les biens, une protection invincible, la route qui mène au ciel. Celui qui marche selon la charité ne pourra ni s’égarer, ni avoir de crainte. Elle dirige, elle protège, elle conduit au but.
    C’est pourquoi, mes frères, puisque le Christ a dressé l’échelle de la charité, par laquelle tout chrétien peut monter au ciel, soyez courageusement fidèles à la pure charité, pratiquez-la entre vous et, en progressant dans la charité, faites votre ascension. »

    Saint Fulgence de Ruspe (467-533).

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    Le martyr de St Etienne par Pierre Paul Rubens
    Huile sur toile, Musée des Beaux-Arts, Valenciennes

  • Méditation : demeures de Dieu, temples de l'Esprit-Saint

    « Âme fidèle, hâtez-vous donc de préparer votre coeur pour l'Epoux, afin qu'il daigne venir et habiter en vous.
    Car il a dit : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure." (Jn XIV,23) Laissez donc entrer Jésus en vous, et n'y laissez entrer que lui.
    Lorsque vous posséderez Jésus, vous serez riche, et lui seul vous suffit. Il veillera sur vous, il prendra de vous un soin fidèle en toutes choses, de sorte que vous n'aurez plus besoin de rien attendre des hommes.
    Car les hommes changent vite, et vous manquent tout d'un coup ; mais "Jésus-Christ demeure éternellement" (Jn XII,34) ; inébranlable dans sa constance, il est près de vous jusqu'à la fin.
    On ne doit guère compter sur un homme fragile et mortel, encore bien qu'il nous soit utile, et que vous soyez chers l'un à l'autre, et il n'y a pas lieu de s'attrister beaucoup, si quelquefois il vous traverse et s'élève contre vous.
    Ceux qui sont aujourd'hui pour vous pourront demain être contre vous, et réciproquement : les hommes changent comme le vent.
    Mettez en Dieu toute votre confiance ; qu'il soit votre crainte et votre amour : il répondra pour vous, et il fera ce qui est le meilleur.
    "Vous n'aurez point ici de demeure stable" (He XIII,14) : en quelque lieu que vous soyez, vous êtes étranger et voyageur ; et vous n'aurez jamais de repos que vous ne soyez uni intimement à Jésus-Christ.
    Que cherchez-vous autour de vous ? Ce n'est pas ici le lieu de votre repos.
    Votre demeure doit être dans le ciel, et vous ne devez rechercher toutes les choses de la terre que comme en passant.
    Tout passe : et vous passez avec tout le reste.
    Prenez garde de vous attacher à quoi que ce soit, de peur d'en devenir l'esclave, et de vous perdre.
    Que sans cesse votre première pensée monte vers le Très-Haut, et votre prière vers Jésus-Christ.
    Si vous ne savez pas encore vous élever aux contemplations célestes, reposez-vous dans la Passion du Sauveur, et aimez à demeurer dans ses plaies sacrées.
    Car si vous vous réfugiez avec amour dans ces plaies et ces précieux stigmates, vous sentirez une grande force au temps de la tribulation ; vous vous inquiéterez peu du mépris des hommes, et vous supporterez aisément les paroles médisantes. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. I (2-4), Trad. Abbé de Lamennais, Tours, Mame, 1877.

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  • 28 novembre : Méditation

    « Le Ciel, vérité et certitude à laquelle il importe que nous rendions témoignage, car elles sont celles que les hommes et les jeunes gens de notre temps ignorent le plus. Savent-ils que l'on est mis au monde pour aller au Ciel ? Que l'on pratique la religion chrétienne pour aller au Ciel ? ... Ces pensées sont horripilantes pour le matérialisme moderne, parce qu'elles le pulvérisent. Mais aussi, pour le chrétien, quelle prise de position !
    Il y en a qui veulent faire valoir la religion, et intéresser à la religion, en montrant seulement l'utilité de celle-ci pour la vie présente. Efforts bien mal placés ! Comme si l'on voulait recruter des coureurs cyclistes en leur disant qu'on soignera bien leurs vélos, ou que le parcours sera ombragé ! ou qu'ils feront plaisir à la population ! Pas du tout. On leur annonce, au contraire, on leur promet tout ce qu'ils récolteront à l'arrivée : la prime, l'ovation, le bouquet de fleurs, la publicité, la gloire. Parce que c'est l'arrivée qui attire, et qui émeut ; qui mobilise, et qui recrute. Il faut d'ailleurs de la grandeur d'âme pour penser toujours, durant les difficultés du parcours, à l'arrivée et à la récompense. Puisque le prix promis à la vie religieuse est le plus enviable de tous les prix que l'on puisse gagner, il faut tenir sur lui les yeux.
    Nous devons donc penser à notre Ciel aussi souvent que nous pensons à Dieu, aimer notre Ciel autant que nous aimons Dieu ; et aimer Dieu autant que nous aimons d'avance notre Ciel. Mais c'est difficile, car c'est accorder à l'autre vie une fameuse réalité, et à notre grand Dieu une fameuse proximité ! Pourtant, nous disons chaque jour au même Dieu :
    "Assure Toi-même la paix de notre vie,
    arrache-nous à la damnation,
    et reçois-nous parmi tes élus,
    par le Christ Notre-Seigneur"
    (Prière Eucharistique 1).
    Cette prière a bien rapport à l'arrivée, n'est-ce pas ? Elle dit donc le fin du fin de cette aventure qu'est la vie ; de ce parcours à travers joies et souffrances qu'est toute vie. Donc aussi le fin du fin de tout savoir et de toute poésie. "Reçois-nous parmi tes élus !" »

    Père Jérôme (Kiefer, 1907-1985), Ecrits monastiques, Le Sarment, 2002.

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  • 23 novembre : Méditation

    « Occupons-nous des choses de Dieu, pour ne pas nous laisser prendre à celles des hommes, et tels des pèlerins, soupirons vers la patrie et désirons-la sans cesse ; c'est le terme du voyage que souhaitent et désirent les voyageurs, et puisque nous sommes en ce monde des voyageurs et des pèlerins, songeons sans relâche au terme de la route, qui est celui de notre vie ; la fin de notre pèlerinage, c'est l'entrée dans la patrie.[...] Quand on a une belle patrie, on doit l'aimer. Gardons solidement ancrée en nous la certitude que notre vie n'est qu'un voyage : nous ne sommes que des voyageurs, des pèlerins, les hôtes passagers de ce monde ; ne nous attachons pas aux convoitises terrestres, mais emplissons-nous l'esprit des beautés spirituelles et célestes, en chantant avec le Psalmiste : "Mon âme a soif du Dieu vivant ; quand pourrai-je aller contempler la face de Dieu ?" (Ps XLI, 3), et "Mon âme, comme une terre desséchée a soif de toi" (Ps CXLII, 6). Disons encore avec l'Apôtre : "Mon souhait est de m'en aller pour être avec le Christ" (Phil, 23). Nous savons bien que tout le temps que nous passons dans ce corps est un exil loin du Seigneur (II Co V, 6-8), mais tout ce temps, nous devons le passer sous le regard de Dieu. Aussi, fuyant toute paresse et toute tiédeur, appliquons-nous à plaire à l'Omniprésent, afin de passer heureusement, la conscience en paix, dans la béatitude éternelle de notre Père, du présent à l'absent, de la tristesse à la joie, du caduc à l'éternel, du terrestre au céleste, du pays de la mort à celui des vivants, là où nous voyons face à face le Ciel et le Roi des rois à la tête de son Royaume, Notre Seigneur Jésus-Christ à jamais dans la gloire ! Amen. »

    Saint Colomban (563-615), Instruction 8, in "Instructions, Lettres et poèmes", L'Harmattan, 2000.

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  • 8 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La brebis perdue et retrouvée
    "C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentir." (Lc 15, 1-10)

    « Il nous faudrait ici examiner, mes frères, pourquoi le Seigneur déclare qu’il y a plus de joie dans le Ciel pour la conversion des pécheurs que pour la persévérance des justes ; mais l’exemple quotidien de ce que nous avons sous les yeux nous l’enseigne : souvent, ceux qui ne se sentent pas coupables de grands péchés demeurent bien dans la voie de la justice, et ils ne commettent aucune action défendue, mais ils ne ressentent pas non plus beaucoup d’ardeur pour la patrie céleste, et ils se privent d’autant moins des choses permises qu’ils ne se souviennent pas d’en avoir commis de défendues. Ainsi demeurent-ils souvent paresseux dans la pratique des bonnes œuvres élémentaires, se sentant en pleine sécurité du fait qu’ils n’ont jamais péché de façon vraiment grave.
    Au contraire, certains de ceux qui se souviennent d’avoir accompli des actions défendues, se trouvant transpercés de componction par leur douleur même, s’enflamment d’amour pour Dieu et s’exercent à de grandes vertus ; ils entreprennent tous les difficiles combats de la sainteté, ils abandonnent tous les biens du monde, fuient les honneurs, se réjouissent des outrages reçus, brûlent de désir [pour la vie éternelle] et aspirent à la patrie céleste. Et considérant qu’ils s’étaient écartés de Dieu, ils rachètent leurs pertes du passé par les profits qu’ils font dans la suite de leur vie.
    Il y a donc plus de joie dans le Ciel pour la conversion d’un pécheur que pour la persévérance d’un juste, de même qu’un chef préfère dans la bataille le soldat qui, revenu après s’être enfui, charge l’ennemi avec vigueur, à celui qui n’a jamais tourné les talons devant l’ennemi, mais ne l’a jamais non plus vraiment combattu avec courage. Ainsi, le paysan préfère la terre qui, après les épines, porte des fruits abondants, à celle qui n’a jamais eu d’épines, mais ne produit jamais non plus de riche moisson.

    Cependant, il faut savoir qu’il y a bien des justes dont la vie est une telle joie [pour le Ciel] qu’elle ne le cède en rien à la vie pénitente des pécheurs. Car il en est beaucoup qui, tout en n’ayant conscience d’aucune mauvaise action, font pourtant paraître une douleur aussi grande que s’ils étaient chargés de tous les péchés. Ils refusent toutes choses, même celles que Dieu autorise ; ils s’enveloppent d’un souverain mépris pour le monde, s’interdisent absolument tout, se privent même des biens licites, se détournent du visible et s’enflamment pour l’invisible ; ils mettent leur joie dansles lamentations et s’humilient eux-mêmes en tout ; d’autres pleurent les péchés de leurs actions, mais eux, ils pleurent les péchés de leur pensée. Aussi, que dire de ces hommes, sinon qu’ils sont à la fois justes et pénitents, puisqu’ils s’humilient dans la pénitence pour les péchés de leur pensée, sans jamais cesser de persévérer dans la droiture par leurs œuvres ? Il nous faut donc reconnaître quelle immense joie un juste doit donner à Dieu par les larmes de son humilité, quand un pécheur en cause déjà une si grande dans le Ciel en se punissant, par la pénitence, de ce qu’il a fait de mal. »

    Saint Grégoire le Grand, Homélies sur les Evangiles, Homélie 34 (4-5), prononcée devant le peuple dans la basilique des bienheureux Jean et Paul, 29 septembre 591.

    Source : Scribd.

  • 6 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    " Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu !" (Lc 14, 15-24)

    « Au Royaume des cieux, tous ensemble, et comme un seul homme, seront un seul roi avec Dieu, car tous voudront une seule chose et leur volonté s'accomplira. Voilà le bien que, du haut du ciel, Dieu déclare mettre en vente. Si quelqu'un se demande à quel prix, voici la réponse : il n'a pas besoin d'une monnaie terrestre, celui qui offre un Royaume dans le ciel. Personne ne peut donner à Dieu que ce qui lui appartient déjà, puisque tout ce qui existe est à lui. Et cependant, Dieu ne donne pas une si grande chose sans qu'on y mette aucun prix : il ne la donne pas à celui qui ne l'apprécie pas. En effet, personne ne donne ce qui lui est cher à celui qui n'y attache pas de prix. Dès lors, si Dieu n'a pas besoin de tes biens, il ne doit pas non plus te donner une si grande chose si tu dédaignes de l'aimer : il ne réclame que l'amour, sans quoi rien ne l'oblige à donner. Aime donc, et tu recevras le Royaume. Aime, et tu le posséderas... Aime donc Dieu plus que toi-même, et déjà tu commences à tenir ce que tu veux posséder parfaitement dans le ciel. »

    Saint Anselme (1033-1109), Lettre 112, à Hugues le reclus (Trad. Orval).

  • 1er novembre : Méditation

    « La solennité de ce jour nous apprend ce que c'est qu'être un saint

    Notre lâcheté, ingénieuse à se faire illusion, voudrait nous persuader qu'il est, pour aller au ciel, une voie commode, où l'on peut ne point se gêner et vivre à son aise, fuir la croix et se satisfaire en tout ce qui n'est pas évidemment péché mortel, suivre la volonté propre et ses caprices, l'amour-propre et sa vanité ; mais, en ce jour, interrogeons les saints et demandons-leur s'il en est un seul qui se soit sauvé par cette voie. Ils nous répondront avec l'évangile qui se lit solennellement aujourd'hui, dans l'assemblée des fidèles, comme une protestation contre ce système de morale relâchée. Que nous dit cet évangile, si ce n'est que les bienheureux, ou les saints, ce sont les humbles, pauvres et détachés de tout ; ce sont les coeurs doux, qui souffrent tout de tout le monde, sans rien faire souffrir à personne, rendent le bien pour le mal, la louange pour le blâme, l'amour pour la haine ; ce sont les éprouvés, qui coulent leurs jours dans l'affliction et les larmes, loin des joies du monde ; ce sont les zélés pour leur propre perfection, qui ont faim et soif d'une justice toujours plus grande ; ce sont les miséricordieux, qui compatissent à toutes les peines de leurs frères et prennent en pitié leurs défauts avec toutes les misères humaines ; ce sont les coeurs purs, qui ont horreur des moindres taches ; ce sont les pacifiques, qui ne laissent point les passions troubler la paix de leur âme et vivent en paix avec tout le monde ; ce sont les persécutés, qui supportent sans trouble l'insulte et la calomnie. Voilà les saints au jugement de Jésus-Christ et de l'Evangile. Trouvons-nous place en ce portrait pour la lâcheté, la tiédeur, la vie commode et sans gêne ?
    [...]
    Je dois donc me convertir, car je suis bien loin d'être un saint. Où est en moi l'humilité des saints, leur douceur, leur patience, leur vie de foi ? Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! La fête de ce jour me rappelle que je dois être un saint, et je veux le devenir. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année Tome III, Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e édition revue, corrigée, augmentée).

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    Frise de l'église St-Vincent-de-Paul à Paris (détail)
    réalisée par Hippolyte Flandrin (1809-1864) :
    Procession des Saints s'avançant vers le Sanctuaire

  • 21 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Que dit Jésus-Christ, mes frères ? ... "Je vous le dis en vérité : il est bien difficile qu’un riche entre dans le royaume des cieux" ; marquant par ce mot de "riche", non pas en général celui qui a du bien, mais celui qui en est l’esclave. [...]
    Ceci nous fait voir qu’un riche qui use chrétiennement de ses richesses, doit espérer de Dieu une grande récompense. Mais Jésus-Christ montre dans la suite que cela ne peut être que l’ouvrage de Dieu seul, et qu’un riche a besoin d’une grâce très-puissante pour se détacher ainsi de ses richesses. [...]

    Si vous désirez, mes frères, savoir comment "ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu", je veux bien vous l’expliquer. Car Jésus-Christ n’a point dit cette parole afin qu’elle vous abatte et que vous désespériez de pratiquer cette vertu, comme vous étant impossible, mais afin que, considérant sa grandeur, vous vous y appliquiez avec courage ; que vous invoquiez la grâce de Dieu, afin qu’elle vous soutienne dans un combat si pénible et qu’elle vous fasse acquérir enfin la vie éternelle. Comment donc cela peut-il devenir possible ? Si vous renoncez tous à l’attachement aux biens, si vous méprisez les richesses et si vous foulez aux pieds une passion si basse. Nous voyons assez par la suite que Jésus-Christ ne parle pas de la sorte afin qu’en croyant que Dieu fait tout, vous demeuriez sans rien faire, mais plutôt pour vous exciter à travailler, d’autant plus que ce qu’il vous propose est plus grand et plus difficile. [...]

    Ainsi, mes frères, ne nous embarrassons point en tant de soins inutiles. Renonçons entièrement à cette passion inquiète de l’argent qui ne nous laisserait jamais en repos. Pensons à un autre monde, où nous trouverons des biens sans inquiétude, qui rendent vraiment heureux, et ne désirons que les trésors qui sont dans le ciel. L’acquisition n’en est point pénible, et la possession est le comble de tous les biens. Ce commerce n’est exposé ni aux pertes ni aux périls. Nous n’avons seulement qu’à veiller sur nous-mêmes et à mépriser tout ce que nous voyons ici-bas. Car celui qui s’attache aux richesses de la terre et s’en rend esclave, perdra nécessairement celles du ciel. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (LXIII, 2,3), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 11 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Selon la tradition des Pères et l'autorité des saintes Écritures, les renoncements sont au nombre de trois… Le premier concerne ce qui est matériel ; il nous fait mépriser toutes les richesses et les biens du monde. Par le deuxième, nous répudions notre ancienne manière de vivre, avec les vices et les passions de l'âme et de la chair. Par la troisième, nous détachons notre esprit de toutes les réalités présentes et visibles pour ne contempler que les réalités futures et ne désirer que les réalités invisibles. Ces renoncements doivent être observés tous les trois, comme le Seigneur l'a ordonné à Abraham, lorsqu'il lui a dit : "Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père" (Gn 12,1).
    Il a dit en premier lieu : "Quitte ton pays", c'est-à-dire les richesses de la terre. En second lieu : « Quitte ta famille », c'est-à-dire les habitudes et les vices passés qui, en s'attachant à nous depuis notre naissance, nous sont étroitement unis par une sorte de parenté. En troisième lieu : "Quitte la maison de ton père", c'est-à-dire tout attachement au monde actuel qui se présente à nos yeux…
    Contemplons, comme le dit l'apôtre Paul, "non pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel" (2Co 4,18)… ; "nous, nous sommes citoyens des cieux" (Ph 3,20)… Nous sortirons ainsi de la maison de notre ancien père, celui qui était notre père selon le vieil homme, dès notre naissance, quand "nous étions par nature voués à la colère comme tous les autres" (Ep 2,3), et nous porterons toute l'attention de notre esprit aux choses célestes… Notre âme s'élèvera alors jusqu'au monde invisible par la méditation constante des choses de Dieu et la contemplation spirituelle. »

    Saint Jean Cassien (v.360-435), Conférences 3, 6-7 ; CSEL 13/2, 73-75 (trad. Delhougne, Les Pères de l'Eglise commentent l'Evangile, Brepols).

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 30ème jour

    Trentième jour : Le Ciel

    Nous ne sommes ici-bas que de pauvres exilés ; nous gémissons, nous souffrons dans la vallée des larmes ; notre patrie véritable, c’est le Ciel où nous jouirons de la présence de Dieu et d’un bonheur tel que nos faibles intelligences ne peuvent même pas en saisir la nature. L’apôtre Saint Paul, qui avait été ravi au troisième ciel, confesse son impuissance à nous raconter les merveilles dont il a été, pour un instant, l’heureux témoin : « L’œil n’a point vu, l’oreille n’a point entendu et le cœur de l’homme ne saurait comprendre ce que Dieu réserve à ceux qu’Il aime. »
    A mesure que nous avançons en âge, les vides se fond autour de nous ; nous perdons ceux que nous aimons le mieux, et si Dieu nous laisse longtemps sur la terre, la tristesse, suite inévitable de ces cruelles séparations, envahit notre âme. Nous avons soif de repos, de calme, de consolation et de lumière. Patience, le moment viendra où un jour nouveau se lèvera sur nous ; les portes de la Jérusalem céleste s’ouvriront alors, et nous contempleront notre Dieu face à face ; nous verrons aussi Marie, notre Mère bien-aimée. Pour nous, ses enfants, quel bonheur, quelle gloire d’entourer son trône, de chanter ses louanges, de contempler ses traits, d’écouter sa voix. Puis, au Ciel, nous reverrons nos parents, nos amis qui nous ont précédés dans la patrie, et cette béatitude ne laissera place à aucun désir, tant elle sera complète. Nul ne pourra nous la ravir, les jours succèderont aux jours, les années aux années, les siècles aux siècles et l’éternité ne fera que commencer.

    Exemples. – Saint Augustin avait parlé si souvent à son peuple d’Hippone du royaume des cieux, que lui ayant dit un jour : « Je suppose que Dieu vous promette de vivre cent ans, mille ans même, dans l’abondance de tous les biens de la terre, mais à condition de ne jamais régner avec Lui… » alors un cri s’éleva dans toute l’assemblée : Que tout périsse et que Dieu nous reste !...
    Tels sont les sentiments qui devraient animer tous les chrétiens et nous les retrouvons dans l’âme simple et droite d’un pauvre ouvrier que nous avons connu. Etienne Carrette perdit sa femme lorsque ses enfants étaient encore en bas âge. Après de longues années d’un pénible labeur pour élever sa nombreuse famille, il arriva à une extrême vieillesse sans aucune ressource. Il ne pouvait plus travailler et ses enfants ne venaient à son secours que d’une manière tout à fait insuffisante.
    Presque continuellement malade, seul, abandonné, il paraissait cependant véritablement heureux ; ses traits exprimaient le calme, la joie, et lorsqu’on lui demandait ce dont il avait besoin, il répondait invariablement : « De rien ici-bas, car je ne désire plus que le Ciel. »
    Et cet homme sans instruction parlait alors du bonheur qui l’attendait après sa mort avec une ardeur, une foi, et pourquoi ne pas le dire, avec une éloquence qui laissaient dans l’étonnement les personnes qui le visitaient : « Le Ciel, disait-il, c’est la Patrie, c’est la jouissance de Dieu, c’est là que nous régnerons pendant l’éternité. Moi, si petit, si pauvre, si inconnu, j’entrerai bientôt en possession de ce bonheur et de cette gloire dont nous ne pouvons même pas nous faire une idée.
    « Oh ! que Dieu est bon, répétait-il souvent, d’avoir préparé une si magnifique récompense à ceux qu’Il aime ! »

    Prière du Bienheureux Louis de Grenade. – Nous vous en supplions, ô notre Mère, prenez-nous sous votre protection, et plaidez notre cause devant le tribunal de votre Fils bien-aimé, afin que, lorsqu’Il viendra juger les vivants et les morts, nous soyons délivrés, par votre intercession, de la mort éternelle, et placés à sa droite, en compagnie de tous ceux qui doivent régner avec Lui dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je me consolerai des peines et des chagrins de cette vie par la pensée du Ciel.
    Marie, Porte du Ciel, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • 15 mai : Méditation

    « Pour qui prie vraiment, Dieu est toujours Celui qui est, l'Etre infini, dont la majesté est inconcevable, la sagesse sans nombre, la puissance sans mesure, et la tendresse sans nom. Il faut le lui dire et redire sans fin ; la prière qui le répète à satiété le ravit, elle est excellente, totale. Elle le met à sa place et elle nous tient à la nôtre. En lui disant ce qu'il est, nous lui rappelons ce que nous sommes : des néants révoltés. Le reconnaître est énorme : c'est l'effet de sa lumière en nous. Quand nous nous voyons ainsi, c'est qu'il est là et que notre esprit accueille sa lumière. Alors nous ne sommes plus ni néants ni révoltés. Nous sommes des enfants de lumière. Il s'engendre en nous ; il y goûte la joie paternelle ; notre âme est sa demeure et elle demeure en lui. Les intimes rapports que décrivent les âmes saintes se nouent en ce secret d'un coeur même longtemps oublieux et souillé ; elles peuvent se développer sans fin, atteindre à des échanges d'amour que nul mot de la terre ne peut exprimer et qui sont déjà le ciel commencé. »

    Dom Augustin Guillerand, Ecrits Spirituels Tome I (Présentation devant Dieu), Benedettine di Priscilla, 1966.

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  • 26 avril : Méditation

    « Sauvez votre âme ! La navigation du chrétien sur la mer orageuse de ce monde est pleine de périls, mais nul ne contestera qu’en nos jours, gros de tempête, elle n’offre des dangers plus imminents encore et que la vigilance, l’énergie, le courage à toute épreuve sont nécessaires pour ne pas périr... La Sainte Eglise nous couvre de protection et multiplie ses efforts pour assurer notre salut mais Elle ne peut pas nous sauver sans nous. Il faut notre coopération active, vigoureuse, persévérante... le salut de notre âme est l’affaire capitale de notre vie, elle prime sur toutes les autres affaires. De nos jours, la notion de salut va s’affaiblissant de plus en plus même parmi les chrétiens. Sauver son âme est le dernier souci de la plupart. On se préoccupe plus de sauver sa réputation, sa santé, ses biens matériels... quant à ceux de l’éternité, il en est peu question ! Quelles énergies déployées pour sa famille, atteindre un poste honorable, se faire un nom, posséder le confort ! Ces buts électrisent, rien ne coûte, rien ne pèse pour aboutir ! "Insensé, dit l’Ecriture, tu te couronnes de fleurs, tu t’enivres de plaisir et cette nuit même, on va te demander ton âme..." Ne nous faisons pas d’illusions, on ne se sauve qu’à grand peine. Encore faut-il le vouloir puis se mettre à l’oeuvre. C’est un travail de longue haleine, c’est du matin au soir qu’il faut lutter contre les courants mauvais pour ne pas se laisser entrainer à la dérive, c’est par de menues obligations parfaitement remplies que nous tissons notre vêtement de gloire ; par nos victoires quotidiennes sur la chair et le monde, que nous tressons notre couronne immortelle ; c’est par nos aumônes, nos actes de bonté, nos sacrifices que nous achetons notre carte d’entrée pour le Ciel... Mettons à profit ce temps providentiel pour qu’il devienne le point de départ d’une vie plus solidement chrétienne, plus dévouée à Notre-Seigneur... »

    Soeur Marie du Sacré Coeur Bernaud (1825-1903, fondatrice de la Garde d'Honneur du Sacré-Coeur), en 1886.

    Site internet de la Garde d'Honneur

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  • 17 avril : Méditation

    « C'est l'Eglise qui a raison lorsqu'elle enseigne le dogme si grand, si important de la Communion des Saints. Nos bonnes pensées et nos bons sentiments, nos actes de Foi et d'Amour sont comme des astres spirituels ; ils rayonnent à l'infini la foi et l'amour. Ce sont des foyers de consolation, de force ; les âmes unies à Dieu forment une immense constellation qui éblouit les yeux des anges et qui ne doit jamais s'éteindre dans le ciel de l'Eglise.
    L'apostolat des contemplatifs, apostolat silencieux et invisible, repose tout entier sur cette affirmation : l'amour est quelque chose de réel, et même ce qu'il y a de plus réel dans le monde, et le monde ne peut être sauvé que par la Foi et la Charité.
    Ce que Dieu demande de l'homme, ce qui répare le mal causé par le péché, ce qui console et fortifie ceux qui souffrent, ce ne sont pas les bonnes paroles, ni même l'argent, ni même les exemples (extérieurs) de vertu, c'est la Foi et la Charité, qui donnent la vie à ces paroles, à ces aumônes, à ces exemples.
    Mais la Foi et la Charité ont encore une action beaucoup plus étendue que les oeuvres extérieures qu'elles doivent animer.
    En effet, un coeur uni au Bon Dieu, une âme immolée participe à l'action rédemptrice de Notre Seigneur et rayonne l'amour dans les coeurs, en union avec le foyer de la Charité divine.
    Les oeuvres extérieures n'atteignent que l'extérieur des hommes ; les actes intérieurs de Charité communiquent la vie et la consolation à des âmes innombrables à l'intérieur même des coeurs. »

    Un Chartreux (auteur de "Amour et Silence", + 1987), Ecoles de silence, Parole et Silence, 2001.

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  • 15 avril : Regina Coeli



    Regina Cœli - Michel Richard de Lalande

    Regina cœli, lætare. Alleluia.
    Quia quem meruisti. Alleluia.
    Resurrexit, sicut dixit. Alleluia.
    Ora pro nobis Deum. Alleluia.

    Reine du ciel, réjouis-toi. Alleluia.
    Car celui que tu as mérité de porter. Alleluia.
    Est ressuscité, comme il l'avait dit. Alleluia.
    Prie Dieu pour nous. Alleluia.


    Benoît XVI : Regina Coeli de ce dimanche 15 avril

    Le Saint Père a demandé spécialement aux pèlerins de langue française leur soutien dans la prière :

    « Jeudi prochain, à l’occasion du septième anniversaire de mon élection au Siège de Pierre, je vous demande de prier pour moi, pour que le Seigneur me donne la force d’accomplir la mission qu’il m’a confiée ! »

    Source : Radio Vatican
    Texte intégral et vidéo sur le site internet du Vatican

  • 7 avril : Veillée Pascale

    Vigile Pascale

     

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    Exsúltet iam Angélica turba cælórum!
    Que déjà les chœurs des Anges tressaillent d’allégresse dans les cieux !