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compassion - Page 3

  • Méditation : le martyre de la Vierge Marie

    « Le martyre de la Vierge Marie nous est connu tant par la prophétie de Siméon que par le récit même de la passion du Seigneur. De l’enfant Jésus, ce vieillard disait : Il sera un signe division ; et toi, disait-il à Marie, une épée transpercera ton âme.

    Oui, Mère bénie, un glaive a transpercé ton âme : il n’aurait pu, sans transpercer celle-ci, pénétrer dans la chair du Fils. C’est vrai, ce Jésus qui est le tien, qui est à tous, certes, mais à toi tout particulièrement, après avoir remis son esprit, ne fut pas atteint dans son âme par la lance meurtrière ; sans épargner un mort, auquel elle ne pouvait pourtant plus faire de mal, elle lui ouvrit le côté ; mais c’est ton âme qu’elle transperça. La sienne, assurément n’était plus là, mais la tienne ne pouvait s’enfuir. Ton âme, c’est la force de la douleur qui l’a transpercée, aussi pouvons-nous très justement te proclamer plus que martyre, puisque ta souffrance de compassion aura certainement dépassé la souffrance qu’on peut ressentir physiquement.

    N'a-t-elle pas été plus qu'une épée pour toi, n'a-t-elle pas percé ton âme et atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, cette parole : "Femme, voici ton fils" ? Ô quel échange ! Jean t'est donné en lieu et place de Jésus, le serviteur à la place du Seigneur, le disciple au lieu du Maître, le fils de Zébédée à la place du Fils de Dieu, un simple homme à la place du vrai Dieu. Comment l'écoute de cette parole ne transpercerait-elle pas ton âme pleine d'affection, quand le seul souvenir de cette parole brise déjà nos cœurs, qui sont pourtant de roc et de fer ?

    Ne vous étonnez pas, frères, qu'on puisse dire de Marie qu'elle a été martyre dans son âme. S'en étonnerait celui qui aurait oublié comment Paul mentionne, parmi les fautes les plus graves des païens, le fait qu'ils ont été "sans affection". Un tel péché était bien loin du Cœur de Marie ; qu'il le soit aussi de ses modestes serviteurs. »

    St Bernard, Homélie pour le dimanche dans l'octave de l'Assomption (14-15).
    (Cf. Abbaye Saint Benoît)

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    Vierge des Sept Douleurs - Albrecht Dürer (Source)

  • Méditation : prier pour nos ennemis

    « Il y a des hommes qui souhaitent à leurs ennemis et aux ennemis de l'Eglise les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l'amour de Dieu en pensant ainsi. Qui a l'amour et l'humilité du Christ pleure et prie pour tout le monde.
    Seigneur, de même que tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par ton Saint Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes. Ceci est cependant bien difficile pour nous, pécheurs, si ta grâce n'est pas avec nous !...
    Si la grâce de l'Esprit Saint habite le coeur d'un homme, même en une mesure infime, cet homme pleure pour tous les hommes ; il a plus encore pitié de ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui lui résistent. Il prie pour eux jour et nuit afin qu'ils se convertissent et reconnaissent Dieu. Le Christ priait pour ceux qui le crucifiaient : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23,34). Etienne, lui aussi, priait pour ses persécuteurs afin que Dieu ne leur impute pas ce péché... (Ac 7,60). Il faut prier pour nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n'a pas compassion du pécheur n'a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous autres hommes, la grâce de l'Esprit Saint...
    L'Amour ne souffre pas la perte d'une seule âme... »

    Saint Silouane (1866-1938), Spiritualité Orientale n°5, Abbaye de Bellefontaine, 1976.

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  • Méditation : "la paix soit avec vous"

    « La Judée en rébellion avait chassé la paix de la terre... et jeté l’univers dans son chaos primordial... Chez les disciples aussi, la guerre sévissait ; la foi et le doute se donnaient des assauts furieux... Leurs coeurs, où la tempête faisait rage, ne pouvaient trouver nul havre de paix, nul port calme.
    A ce spectacle, le Christ qui sonde les coeurs, qui commande aux vents, qui maîtrise les tempêtes et d'un simple signe change l'orage en un ciel serein, les a raffermis de sa paix en disant : "La paix soit avec vous ! C'est moi ; ne craignez rien. C'est moi, le crucifié, le mort, l’enseveli. C'est moi, votre Dieu devenu pour vous homme. C'est moi. Non pas un esprit revêtu d'un corps, mais la vérité même faite homme. C'est moi, vivant entre les morts, venu du ciel au coeur des enfers. C'est moi que la mort a fui, que les enfers ont redouté. Dans son effroi, l'enfer m'a proclamé Dieu. N'aie pas peur, Pierre, toi qui m'as renié, ni toi Jean, toi qui as pris la fuite, ni vous tous qui m'avez abandonné, qui n'avez songé qu’à me trahir, qui ne croyez pas encore en moi, alors même que vous me voyez. N'ayez pas peur, c'est bien moi. Je vous ai appelés par la grâce, je vous ai choisis par le pardon, je vous ai soutenus de ma compassion, je vous ai portés en mon amour, et je vous prends aujourd'hui, par ma seule bonté". »

    Saint Pierre Chrysologue (v.406-450), Sermon 81 (PL 52, 427), Trad. Quéré, coll. Icthus vol. 10, Grasset, Paris, rev.

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  • Méditation : "Shema Israël, Ecoute Israël !"

    « Dans les circonstances problématiques, ce qui fait avancer n'est pas tant la recherche des solutions que l'écoute des appels qui nous sont adressés à l'intérieur de la situation. "Shema Israël, Ecoute Israël !" Il faut passer, pourrait-on dire, de sa propre demande à celle de Dieu. Passer de la question : "Qu'est-ce que j'exige de la vie ?" à "Qu'est-ce que la vie exige de moi ?" Cette petite "révolution copernicienne" change tout... Elle peut se décliner de bien des manières, selon les circonstances. Parfois, elle consistera à passer de : "Qu'est-ce que j'attends de mon entourage ?" à "Qu'est-ce que mon entourage attend de moi ?", ou quelque chose d'analogue. Quoi qu'il en soit, cette conversion du regard est toujours nécessaire et toujours féconde. Notons au passage que l'Evangile nous invite très souvent à ce genre de renversement de perspective, par exemple quand Jésus dit :

    "Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes." (Mt 7, 12) »

    P. Jacques Philippe, Appelés à la vie, Editions des Béatitudes, 2007.

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    "Elle me tracasse dit Dieu, cette manie qu'ils ont de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres. Car j'ai fait les nombrils sans trop y prêter attention, un peu comme le tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un noeud, comme ça, pour que ça tienne, à un endroit qui ne paraît pas trop...En fait, j'étais content d'avoir fini.
    Oui, de toute ma création, dit Dieu, ce qui m'étonne le plus, c'est tout le temps qu'ils mettent, dès que ça va un peu mal, à se regarder le nombril au lieu de voir les difficultés des autres. Si c'était à recommencer, si je pouvais faire un rappel général, si ce n'était pas trop de remettre l'ouvrage sur le métier, je leur placerais le nombril en plein milieu du front.
    Comme ça, dit Dieu, ils seraient bien obligés de regarder le nombril des autres !"

  • 18 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le jugement dernier (Mt 25, 31-46)
    "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."

    « Je vous prie de remarquer, mes frères, que lorsque Jésus-Christ veut donner des louanges aux bons, il commence par leur représenter l’amour éternel que Dieu a toujours eu pour eux : "Venez", dit-il, "vous que mon Père a bénis, possédez comme votre héritage le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde". Quel bonheur peut être comparable à celui d’être "bénis" et d’être bénis par le Père même ? D’où peut venir un si grand bonheur à un homme, et comment peut-il mériter une telle gloire ?

    "Car j’ai eu faim", dit-il, "et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire". O paroles pleines de joie, de consolation et d’honneur pour ceux qui mériteront de les entendre ! Il ne leur dit pas : Recevez le royaume, mais "possédez-le comme votre héritage" ; comme un bien qui est à vous, que vous avez reçu de votre Père, et qui vous est dû de tout temps. Car je vous l’ai préparé avant même que vous fussiez nés, parce que je savais que vous seriez ce que vous êtes. Quelles sont donc les actions que Jésus-Christ récompense dans ses saints d’une manière si divine ? C’est, mes frères, parce qu’ils ont retiré chez eux un étranger, c’est parce qu’ils ont revêtu un pauvre, c’est parce qu’ils ont donné du pain à celui qui avait faim, et de l’eau à celui qui avait soif, enfin c’est parce qu’ils ont visité un malade ou un prisonnier. Car Dieu a principalement égard au secours que nous donnons à ceux qui en ont besoin.

    [...]

    Mais Jésus-Christ parle à ceux qui seront à sa gauche d’une manière bien différente. Il dit aux uns : "Venez, bénis" ; il dit aux autres "Allez, maudits", et il n’ajoute pas "de mon Père" ; parce que ce n’est que leur malignité propre, et leurs actions criminelles qui leur ont attiré cette malédiction si effroyable. "Allez au feu éternel qui a été préparé", non pour vous, "mais pour le diable et pour ses anges". Quand il parle de ce royaume bienheureux, il dit expressément qu’il a été préparé pour ceux qu’il y fait entrer ; mais lorsqu’il parle des flammes qui ne s’éteindront jamais, il ne dit pas qu’elles ont été préparées pour les damnés, mais "pour le démon et pour ses anges". Ce n’est point moi, dit-il, qui vous ai préparé ces feux. Je vous ai bien préparé un royaume, mais ces flammes n’étaient destinées par moi que pour le démon et pour ses anges. C’est vous seuls que vous devez accuser de votre malheur, et vous vous êtes précipités volontairement dans ces abîmes.

    C’est donc pour se justifier en quelque sorte qu’il dit ces paroles. "Qui a été préparé au diable", aussi bien que celles qui suivent : "Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger". Quand j’aurais été votre ennemi, ne suffisait-il pas pour toucher les coeurs les plus durs de voir tant de maux joints ensemble, la faim, la soif, la nudité, la captivité, la maladie ? Tant de maux ensemble n’adoucissent-ils pas d’ordinaire les coeurs les plus impitoyables et les plus envenimés ? Cependant c’est dans cet état même que vous n’avez pas secouru votre Dieu et votre Seigneur, qui vous fait tant de grâces, et qui vous aimait si tendrement.

    Si vous voyiez un chien, ou une bête sauvage mourir de faim, vous seriez touché de compassion. Vous voyez Dieu même pressé de la faim, qui vous demande du pain par la voix du pauvre, et vous n’en avez point de pitié. Qui peut excuser cette barbarie ? Quand vous n’auriez point d’autre récompense à attendre de la charité que vous lui faites, que l’action même de cette charité et l’honneur de pouvoir rendre ce service à votre maître, cela seul, sans parler de la reconnaissance qu’il vous en témoignera à la face de toute la terre, cela seul, dis-je, ne devrait-il pas vous porter à aimer les pauvres ? Cependant vous voyez qu’outre cet honneur, il vous promet encore, lorsqu’il sera assis sur le trône de son Père, et que tous les hommes seront au pied de son tribunal, de vous louer devant toute la terre, et de publier que c’est vous qui l’avez nourri, qui l’avez logé, et qui l’avez revêtu lorsqu’il était pauvre. Il ne rougit point de se rabaisser dans sa gloire, afin de contribuer à la vôtre.

    Si les uns sont punis si rigoureusement, c’est par une grande justice, et ce sont leurs péchés qui les condamnent. Et si les autres sont si glorieusement récompensés, c’est par une grande miséricorde, et c’est la grâce qui les couronne qui les a prévenus de sa bonté. Quand ils auraient fait mille actions de vertu, ce ne peut être que l’ouvrage de la grâce de rendre de si grands biens pour des choses si petites, et de récompenser des actions si légères et d’un moment, d’un poids éternel de gloire et de tout le bonheur du paradis. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie LXXIX sur Saint Matthieu (2), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Audience générale de ce mercredi 30 janvier 2013

    La toute-puissance de Dieu s'exprime dans le pardon

    Le Saint-Père a consacré la catéchèse de la l'audience générale à la définition fondamentale que le Credo donne de Dieu : Père Tout Puissant. Il n'est pas toujours facile, a-t-il dit, "de parler aujourd'hui de paternité". Le rapport avec la figure paternelle peut devenir problématique, ainsi que "la perception de Dieu comme père, par défaut d'un modèle correct. Qui a connu un père trop autoritaire, indifférent, peu affectueux, voire absent, a du mal à envisager sereinement Dieu comme un père, à s'abandonner à lui et à lui faire confiance. Or la Bible nous permet déjà de dépasser la difficulté lorsqu'elle décrit un Dieu qui démontre ce qu'être père signifie. Mais c'est surtout l'Evangile qui révèle la paternité de Dieu, de ce Dieu qui aime au point d'offrir son propre Fils pour le salut de l'humanité... Dieu est notre père parce qu'il nous a bénis et choisis dès avant la création du monde. Il nous a fait ses fils véritables en Jésus, et nous accompagne comme un père au long de notre existence, nous offrant sa Parole, sa grâce et son Esprit... Il est bon au point de faire briller le soleil sur les mauvais comme sur les bons, sur les injustes comme sur les justes, de manière que nous pourrons toujours nous en remettre à son pardon paternel chaque fois que nous prenons le mauvais chemin". L'amour de Dieu est pour toujours, "et il ne fait jamais défaut, ne se fatigue jamais de nous... La foi nous donne la certitude qu'il est un rocher sûr dans la construction de notre existence. A tout moment nous pouvons faire face au danger et aux difficultés, faire l'expérience du doute et de la souffrance, mais nous serons soutenus par le fait certain que Dieu est proche et qu'il ne nous abandonne pas. Il est là pour nous conduire à la vie éternelle."

    "En Jésus Dieu montre pleinement son visage de père... En connaissant Jésus c'est le Père céleste que nous connaissons. En le voyant, nous voyons Dieu... La foi en Dieu le Père réclame de croire dans le Fils et dans l'action de l'Esprit, de reconnaître dans la Croix qui sauve la manifestation définitive de l'amour divin. En nous donnant son Fils, Dieu se fait père. Il est père lorsqu'il pardonne nos péchés et nous conduit à la joie de la vie nouvelle... Mais on pourrait se demander s'il est possible de concevoir un Dieu Tout Puissant en regardant la Croix ? Nous pourrions désirer une toute puissance divine selon nos schémas mentaux et nos attentes, un Dieu Tout Puissant...qui anéantit les puissances adverses, change le cours des choses, annule la souffrance. En réalité, face au mal et à la souffrance, croire en un Dieu Père Tout Puissant peut devenir problématique pour nous". Or la foi nous pousse vers une toute autre attitude. Notre foi dans le Père Tout Puissant nous permet "d'apprendre à connaître que les voies et pensées du Seigneur sont bien différentes des nôtres. Ainsi en est-il aussi de sa toute puissance car il ne se manifeste pas automatiquement et de manière arbitraire... En leur offrant la liberté, Dieu a forgé des créatures libres. Ainsi a-t-il renoncé à une partie de son pouvoir en faveur de la liberté humaine. Ainsi aime-t-il et respecte-t-il la libre réponse d'amour à son appel. Mais la toute puissance de Dieu ne s'exprime pas dans la violence ou la destruction mais dans l'amour, la miséricorde et le pardon, l'appel continuel à la conversion du coeur. C'est une attitude d'apparente faiblesse, faite de patience, de douceur et d'attention... Seul qui est véritablement puissant peut supporter le mal et faire preuve de compassion, en exerçant pleinement la force de l'amour. C'est à Dieu qu'appartient toute chose, car tout a été créé par lui, et c'est ainsi qu'il révèle sa force en nous aimant tous, dans l'attente patiente de la conversion des hommes qu'il veut ses fils... La toute puissance de l'amour divin est le vrai pouvoir du monde, comme don total. C'est Jésus, le Fils de Dieu, qui révèle au monde la toute puissance du Père en s'offrant pour nous les pécheurs, pour le rachat de nos péchés". Voici la parfaite "puissance divine : répondre au mal par le bien...à la haine homicide par l'amour qui donne la vie. Ainsi le mal est-il vaincu, lavé par l'amour de Dieu, la mort définitivement vaincue car transformée en don de la vie. Le Père ressuscite le Fils, et la mort, la grande ennemie, se voit balayée et privée de son venin. Tandis que, libéré du péché, l'homme peut accéder à sa réalité de fils de Dieu. Lorsque nous disons "Je crois en Dieu le Père Tout Puissant" nous exprimons notre foi en la puissance de l'amour de Dieu qui a vaincu la haine, le mal et le péché par son Fils mort et ressuscité, qui a ouvert la vie éternelle à des fils désireux de demeurer à jamais dans la Maison du Père".

    Message adressé aux pèlerins de langue française :

    « Chers frères et sœurs, les Evangiles nous montrent de manière particulière le visage de Dieu comme un Père qui aime jusqu’à donner son propre Fils pour le salut de l’humanité. C’est en connaissant Jésus que nous pouvons connaître aussi le Père ; c’est en le voyant que nous pouvons voir le Père, car Jésus est dans le Père et le Père est en lui (cf. Jn 14, 9-11). La foi en Dieu le Père requiert de croire, sous l’action de l’Esprit, en son Fils Jésus. Le visage définitif du Père se révèle avec clarté dans le Mystère pascal. Sur la Croix glorieuse, Dieu se manifeste pleinement comme un "Père tout-puissant". Sa toute-puissance s’exprime dans l’amour patient, la miséricorde, le pardon, la compassion et dans l’appel continu à la conversion du cœur. Voici la véritable et parfaite puissance de Dieu : répondre au mal par le bien, aux insultes par le pardon, à la haine meurtrière par l’amour. Quand nous disons : "Je crois en Dieu, le Père tout-puissant", nous exprimons notre foi en la puissance de l’amour de Dieu qui, dans son Fils mort et ressuscité, vainc la haine, le mal, le péché et nous ouvre à la vie éternelle, celle des enfants qui désirent être pour toujours dans la "Maison du Père".

    Je salue les pèlerins francophones, en particulier les élèves venus de France et de Belgique, et les Travailleuses Missionnaires. Notre Dieu est un Père plein d’amour. Je vous invite à vivre vos moments de difficultés et de crise, assurés qu’il ne vous laissera jamais seuls. Puissiez-vous aussi le rencontrer souvent dans le sacrement de la réconciliation où il vous accueille toujours et vous fait expérimenter sa toute-puissance ! Bon pèlerinage ! »

    Sources : Vatican Information Service et Radio Vatican.
  • Le Bon Samaritain au coeur du message du Pape pour les malades

    A l’occasion de la 21ème Journée mondiale du malade, le 11 février prochain, Benoît XVI accorde l’indulgence plénière aux conditions habituelles : confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Souverain Pontife. C’est ce qu’annonce un décret en date du 25 janvier dernier, signé par le cardinal Manuel Monteiro de Castro, pénitencier majeur, et par Mgr Krzysztof Nykiel, régent de la Pénitence apostolique.

    « Va et toi aussi fais de même. » Cette parole du Christ qui conclut la parabole du Bon Samaritain est le thème cette 21e Journée mondiale du malade. Elle sera célébrée solennellement en Allemagne au Sanctuaire marial d’Altötting, en Bavière, en la fête de Notre Dame de Lourdes.

    Le message du Pape à cette occasion avait été publié le 8 janvier dernier. Benoît XVI propose donc cette année une méditation sur la figure emblématique du Bon Samaritain. Figure qui à la fois exprime « l’amour profond de Dieu envers chaque être humain, spécialement lorsqu’il se trouve dans la maladie et la souffrance », mais indique aussi « quelle est l’attitude que doit avoir chacun de ses disciples envers les autres, particulièrement s’ils ont besoin de soins ».

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : l'adoration

    « Adorer Jésus dans l'hostie, participer à la messe, si possible chaque jour, ce n'est pas seulement accomplir des actes de piété, c'est se mettre de plus en plus dans une attitude constante, dans un état, de contemplation et d'adoration. L'adoration mène à un lent dessaisissement de soi-même, à un oubli de plus en plus grand de ses projets personnels et, par contre, à une entrée de plus en plus forte de Jésus dans l'âme. Il n'y a rien de plus humainement "inutile" que l'adoration. Demeurer là, sans rien faire, pendant de longs moments, c'est donner parfois l'impression de perdre un temps qui pourrait être mieux employé. Et pourtant c'est la source même de la vie. Sans adoration, l'action est courte et superficielle.

    Un effet important de l'adoration est la "transfusion" des sentiments même du Coeur de Jésus. Mystérieusement, peu à peu, on pense comme lui, on sent comme lui. Et l'on ressent alors une immense compasion pour le monde, pour les hommes, particulièrement pour leur souffrance. On se laisse atteindre, on abaisse ses barrières de défense. Ce qui domine, très rapidement, c'est la douleur de voir les hommes mourir de faim, matériellement, mais plus encore spirituellement. C'est le cri de saint Dominique quand il priait dans la nuit... "Seigneur mon Dieu, miséricorde ! Que vont devenir les pécheurs ?" »

    P. Bernard Peyrous, L'itinéraire de la vie spirituelle (III-7), Editions de l'Emmanuel, Paris, 2003.

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    St Dominique de Guzmán, par Le Greco

  • 1er novembre : Méditation

    « La solennité de ce jour nous apprend ce que c'est qu'être un saint

    Notre lâcheté, ingénieuse à se faire illusion, voudrait nous persuader qu'il est, pour aller au ciel, une voie commode, où l'on peut ne point se gêner et vivre à son aise, fuir la croix et se satisfaire en tout ce qui n'est pas évidemment péché mortel, suivre la volonté propre et ses caprices, l'amour-propre et sa vanité ; mais, en ce jour, interrogeons les saints et demandons-leur s'il en est un seul qui se soit sauvé par cette voie. Ils nous répondront avec l'évangile qui se lit solennellement aujourd'hui, dans l'assemblée des fidèles, comme une protestation contre ce système de morale relâchée. Que nous dit cet évangile, si ce n'est que les bienheureux, ou les saints, ce sont les humbles, pauvres et détachés de tout ; ce sont les coeurs doux, qui souffrent tout de tout le monde, sans rien faire souffrir à personne, rendent le bien pour le mal, la louange pour le blâme, l'amour pour la haine ; ce sont les éprouvés, qui coulent leurs jours dans l'affliction et les larmes, loin des joies du monde ; ce sont les zélés pour leur propre perfection, qui ont faim et soif d'une justice toujours plus grande ; ce sont les miséricordieux, qui compatissent à toutes les peines de leurs frères et prennent en pitié leurs défauts avec toutes les misères humaines ; ce sont les coeurs purs, qui ont horreur des moindres taches ; ce sont les pacifiques, qui ne laissent point les passions troubler la paix de leur âme et vivent en paix avec tout le monde ; ce sont les persécutés, qui supportent sans trouble l'insulte et la calomnie. Voilà les saints au jugement de Jésus-Christ et de l'Evangile. Trouvons-nous place en ce portrait pour la lâcheté, la tiédeur, la vie commode et sans gêne ?
    [...]
    Je dois donc me convertir, car je suis bien loin d'être un saint. Où est en moi l'humilité des saints, leur douceur, leur patience, leur vie de foi ? Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! La fête de ce jour me rappelle que je dois être un saint, et je veux le devenir. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année Tome III, Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e édition revue, corrigée, augmentée).

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    Frise de l'église St-Vincent-de-Paul à Paris (détail)
    réalisée par Hippolyte Flandrin (1809-1864) :
    Procession des Saints s'avançant vers le Sanctuaire

  • 21 septembre : Méditation

    « Pour aimer ceux qui souffrent, il faut les aimer en Jésus-Christ et comme Jésus-Christ. Naturellement ils sont peu attrayants, les malades, les vieillards, les affligés de toute espèce ; ils ne savent guère parler que de leurs maux, et ils ne se lassent jamais de ce refrain lamentable et monotone... Si, de notre côté, nous ne pensons qu'à nos propres chagrins, il n'y aura guère moyen de s'entendre ; nos paroles de sympathie et de consolation seront froides, banales, sans résultat ; le malheureux que nous visitons sentira que nous remplissons une corvée et non un apostolat, que notre intérêt pour lui est tout de surface, que nous ne le comprenons pas, que nous ne l'aimons pas.
    Si, au contraire, en entrant chez un affligé - et je ne parle pas seulement de ceux qui habitent les mansardes, il y en a aussi beaucoup dans les salons luxueux - nous mettons généreusement de côté toutes nos occupations et nos préoccupations, nos chagrins, nos soucis, nos craintes et nos espoirs, pour ne penser qu'à celui que nous allons consoler et à ce qui le touche, oh ! comme tout en nous sera différent.
    Nous nous intéresserons vraiment à l'exposé de ses peines, que nous connaissons peut-être par coeur, c'est vrai, mais qui n'en sont sans doute pas moins crucifiantes pour cela ; et quand même ces peines seraient en soi assez légères, si elles paraissent lourdes à celui sur qui elles pèsent, elles constituent un fardeau réel, relativement accablant pour ces épaules si faibles de notre frère que nous aimons. Nous aurons vraiment pitié de cette souffrance, quand même elle serait un brin ridicule dans ses manifestations nous plaindrons sérieusement celui qui l'éprouve, parce que nous l'aimons ; et si nous l'aimons, oh ! quelle onction suave et aimable dans notre langage, quelle douceur reposante dans notre sourire, quelle grâce bienfaisante et discrète dans les soins que nous donnerons !
    Mais pour tout cela il faut de l'amour, et cet amour ne se puise que dans l'amour de Jésus. Humainement peut-être nous sommes ennuyés, rebutés par cette sorte de corvée, mais surnaturellement nous voyons Jésus en celui qui est attristé ; nous pensons que plus l'homme souffre, plus il ressemble à l'Homme-Dieu ; nous nous rappelons qu'il a surtout aimé ceux qui étaient dans l'affliction, qu'il a appelé à lui tous ceux qui étaient courbés sous la douleur et les fardeaux afin de les soulager ; nous entendons cette parole si consolante : "Tout ce que vous faites pour ces malheureux, c'est pour moi-même que vous le faites." Alors les yeux de notre âme s'ouvrent et nous entrevoyons ce merveilleux spectacle qu'il fut parfois donné à certains saints de contempler, le pauvre, le malade subitement transfiguré, et à sa place le Sauveur nous remerciant avec un doux sourire et nous redisant tout bas : "C'est pour moi que vous le faites ! merci !"
    Habituons-nous donc à aimer ceux qui souffrent, ceux qui pleurent, ceux qui sont abandonnés, à les aimer chrétiennement, parce qu'ils sont comme nous fils de Dieu et frères de Jésus-Christ, parce qu'ils ressemblent plus que personne au divin crucifié du Calvaire ; redisons-nous souvent que Dieu ne nous demande pas seulement de les secourir, qu'il nous demande de les aimer. »

    J.T. de Miramont, Messager du Coeur de Jésus, Novembre 1901.

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  • 26 juillet : Méditation - Prière (2)

    « Ô glorieuse Sainte Anne, pleine de bonté pour tous ceux qui vous invoquent, pleine de compassion pour tous ceux qui souffrent, me trouvant accablé d’inquiétudes et de peines, je me jette à vos pieds, vous suppliant humblement de prendre sous votre conduite l’affaire qui m’occupe. Je vous la recommande instamment et vous prie de la présenter à votre Fille et notre Mère la très Sainte Vierge, à la Majesté Divine de Jésus Christ, pour m’en obtenir une issue favorable. Ne cessez pas d’intercéder, je vous en conjure, tant que ma demande ne me soit accordée par la Divine Miséricorde. Obtenez-moi par dessus tout, glorieuse Sainte, de voir un jour mon Dieu face à Face pour Le louer, Le bénir et L’aimer avec vous, avec Marie et avec tous les élus. Ainsi soit il. »

    Imprimatur : Vannes, le 7 mars 1966
    Pierre-Auguste Broussard, Évêque de Vannes

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    Le grand pardon à Sainte-Anne d'Auray (Source photo)

  • 11 juillet : Méditation

    « Quand l'homme reconnaît-il que son cœur atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et souillé. Alors en vérité il est pur de cœur (Mt 5,8)...
    Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ? C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l'image de Dieu. »

    Saint Isaac le Syrien (7° siècle), Discours ascétique, § 81 (trad. AELF, 1974 ; cf trad. Touraille)

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  • 25 mai : Méditation

    « L'esprit de réparation grandit en nous dans la mesure où grandit la charité. L'amour, ici comme partout, comme toujours, ouvre les yeux, éveille la sensibilité, décide le mouvement vital.
    Qui n'aime pas, ne regarde pas le monde sous le jour où il faut le voir pour comprendre le besoin de la réparation. Qui n'aime pas, ne s'inquiète pas de savoir si Jésus est connu, aimé, servi ici-bas ; il ne tourne point ses recherches de ce côté, et, ne regardant pas, il ne voit pas comment on traite le divin amour. Il n'est pas plus en souci de la gloire de Dieu et du sort éternel de ses frères. Que se fait-il autour de lui pour ou contre l'honneur divin ? Que deviennent les âmes ? Voilà des questions qui ne l'occupent guère. Mais comme elles intéressent ceux qui aiment, ces questions souveraines ! Parce qu'ils aiment, et dans la mesure où ils aiment, leurs yeux s'ouvrent ; ils regardent, ils démêlent avec une croissante perspicacité tout ce qui touche ces suprêmes intérêts. Rien ne leur échappe de ce qui peut les réjouir, ou les attrister, dans cet ordre de choses. Leur attention sans cesse en éveil, reste fixée là où est leur coeur...
    [...] Parce qu'elles aiment, elles souffrent de tout ce qui blesse l'amour. Da mihi amantem, et sciet quod dico, disait saint Augustin. Elles savent compatir aux douleurs du Coeur Sacré ; elles voudraient les lui épargner, les consoler du moins ; elles sont touchées au vif par ce qui l'atteint ; elles partagent ses sollicitudes, elles ont, comme lui, les angoisses de la charité ; elles s'inclinent vers les pécheurs pour leur prêter secours. Elles aiment ! »

    Abbé L. de Bretagne, La vie réparatrice, Desclée, De Brouwer et Cie, Paris-Lille-Bruges-Rome, 1909.

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    La Dérision du Christ, de Gerrit van Honthorst (1590-1656)
    (Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles)