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  • Méditation - Confiance pendant les tempêtes

    Le texte qui suit est extrait du Journal des Retraites du P. Olivaint, prêtre mort martyr durant la Commune de Paris en 1871. Ce Journal était devenu le livre de chevet de Ste Bernadette au couvent de Saint-Gildard à Nevers.

    « Les Apôtres pendant la tempête. - Ils croient tout perdu, comme si le calme plat seul montrait le secours de Jésus... Mais non, il se manifeste surtout dans la tempête...
    Mais Jésus n'est pas là ?... Il est là par son regard, par son cœur, par la prière ; ... il est là par la tempête même. Il vient porté par elle. La maladie, l'épreuve, c'est Jésus qui vient marchant sur les eaux.
    Il est là, toujours là, dans mon cœur qui est sa barque, dans ma barque qui est son Cœur.
    Mais les apôtres le prennent pour un fantôme. Que de fois moi aussi, avec mon impressionnabilité, mes découragements, j'ai pris Jésus pour un fantôme ! Cette maladie, fantôme ! cette épreuve, fantôme ! cette difficulté, fantôme ! "Non, non, c'est moi, ayez confiance." C'est Jésus qui vient porté sur les flots.
    Et nous, comme lui, comme Pierre, nous marcherons sur les flots, si nous avons confiance... sur les flots de nos passions, sur les flots des passions des autres, des difficultés, des tentations... Nous enfoncerons si vient la défiance.
    Mais si nous enfonçons, que la confiance renaisse aussitôt. Appelons Jésus, et il nous tirera du danger.
    O Jésus ! soyez mon Jésus ! »

    R.P. Pierre Olivaint (1816-1871), Journal de ses retraites annuelles de 1860 à 1870 Tome 1, Paris, Joseph Albanel, 1872.

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  • Méditation - Pendant les tempêtes de notre vie...

    « Considérez que dans cette misérable vie, il s'élève pour nous bien des orages dangereux, dans lesquels la barque de notre cœur est comme ballotée ça et là par les vagues. C'est pourquoi l'Imitation de Jésus-Christ dit : Aussi longtemps que nous vivons, nous ne serons pas sans luttes, quand l'une est passée, une autre suivra (1) comme l'une vague bat l'autre. Dans toutes ces luttes, on ne peut rien conseiller de plus utile que de se soumettre à la volonté de Dieu et à toutes les dispositions de sa sagesse infinie.

    Jésus dort tranquillement au milieu des plus grands orages ; ainsi une âme peut aussi demeurer tranquille, quand elle se repose entre les bras de la Providence divine dans les orages des contrariétés. Elle est assurée que rien n'arrive sans la volonté du Seigneur, elle sait que Dieu ordonne tout pour le mieux, qu'il ne permet la souffrance que pour notre plus grande utilité. Elle sait aussi par expérience, que Dieu peut tirer le bien du mal. Ô quelle consolation, quelle joie, quelle paix goûte une âme qui est unie à la volonté divine ! Cependant quoique l'âme s'abandonne entièrement à la volonté divine et repose dans le sein de la Providence, pendant les tempêtes des tentations et des contrariétés, il est nécessaire à cause de notre faiblesse d'avoir recours à la prière ; à l'exemple des apôtres, nous devons éveiller le Sauveur endormi, le prier de fortifier notre faiblesse et de nous assister de sa grâce dans les tribulations. Jésus paraît dormir, quand les eaux des tribulations s'élèvent au-dessus de nos têtes, quand tout nous semble perdu ; quand il nous retire pendant quelque temps sa consolation et nous fait ainsi sentir que de nous-mêmes et par nos propres forces, nous ne pouvons rien.

    Alors il est temps d'appeler le Seigneur comme les apôtres effrayés : Seigneur ! aidez-nous, nous périssons. Cet appel éveillera l'aimable Sauveur ; ces soupirs pénètrent son Cœur compatissant ; ces prières le déterminent à commander aux vents, et à nous accorder soit la cessation des troubles ou des tentations, soit la force nécessaire pour tout supporter pour son honneur et le salut de notre âme. »

    1. Imitation L. I, ch. XIII.

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome premier (Quatrième dimanche après l’Épiphanie, Méditation), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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    Rembrandt (1606-1669), Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée
    Tableau conservé au musée Isabella Stewart Gardner à Boston jusqu'en 1990.
    Le 18 mars 1990, le tableau a été volé, avec 12 autres chefs-d’œuvre.
    (Crédit photo)

  • Prière de confiance

    « Vous soutiendrez, ô mon Dieu, l’œuvre de votre miséricorde. Vous n'avez cessé de m'avertir par de pieuses inspirations, et, lorsque je vous fuyais, vous m'avez poursuivi avec une ineffable bonté ; m'abandonneriez-vous, Seigneur, lorsque je suis revenu à vous ? Ma coupable persévérance dans le péché n'a pu suspendre le cours de vos miséricordes, mon repentir et mes larmes m'en rendraient-elles indigne ? Vous ne m'avez pas rejeté, lorsque, prosterné aux pieds de Bélial, je ne voulais pas de vous ; ne voudriez-vous plus de moi aujourd'hui où je veux être tout à vous, en vous choisissant pour mon unique partage ? Si je ne consultais que ma faiblesse et l'inconstance de mes résolutions, j'aurais sans doute tout à craindre de mon propre cœur ; mais qu'aurais-je donc à redouter en combattant avec vous et sous vos yeux ?

    Les passions ont longtemps exercé sur moi leur détestable empire, je sentirai encore s'éveiller en moi le germe fatal de la concupiscence, j'aurai à soutenir de rudes assauts ; mais, Seigneur, vous connaissez mes besoins et toute l'étendue de ma misère, et si la voie nouvelle où vous me faites entrer offre d'immenses difficultés à ma faiblesse, vous me soulèverez sur les ailes de votre amour ; comme le bon Pasteur, vous me porterez sur vos épaules et vous ne vous éloignerez jamais de moi. J'ai placé toute ma confiance en vous, ô mon Dieu, et elle ne sera pas déçue. L'esprit tentateur pourra bien attaquer ma foi ; mais avec le secours de vos lumières, je ne m'en départirai jamais. Il cherchera à ébranler ma confiance, mais, soutenu par votre grâce, je me serrerai plus près contre vous ; et s'il voulait éteindre en moi le feu de la céleste charité, ah ! Seigneur Jésus, j'accourrais aussitôt la raviver au foyer divin de l'adorable Eucharistie. Vous confondrez mes ennemis, au jour de votre miséricorde, et après m'avoir laissé dans le feu de la tentation, assez longtemps pour me convaincre de mon néant, vous me ferez remporter sur eux une glorieuse et décisive victoire. »

    R.P. Ambroise de Bergerac (Pierre-Paul Guines, 1802-1871), Le Livre de la vie intérieure (Élévations & sentiments de l'âme intérieure, Psaume XII), Périgueux, Chez J. Bounet, 1808.

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  • Prière à Marie dans les difficultés actuelles

    « Ô Marie, Mère de la divine grâce, Secours des chrétiens, venez en aide au peuple qui crie vers vous. Aux âmes qui vous sont dévouées et qui craignent Dieu, daignez obtenir le don de la persévérance et de la fermeté dans la vraie foi et dans l'observance fidèle des commandements. Ramenez à Dieu - vous le pouvez - ceux qui se sont éloignés de lui, en sorte qu'ils se soumettent de bonne grâce aux préceptes divins.
    Obtenez à nos prêtres cette abondance de lumière et de force qui leur assure une vie sainte et les enflamme de zèle pour le salut des âmes.
    Montrez-vous envers les enfants et les jeunes gens une Mère empressée, afin que, purs d'esprit et de corps, ils puissent, durant les années de la croissance, s'élever à la perfection de l'homme chrétien.
    A ceux enfin sur qui pèse la responsabilité de la direction des affaires publiques, daignez accorder des temps plus tranquilles, une vision claire et la force dans l'action.
    Ô Marie, préservez vos fidèles du péché et des afflictions spirituelles. Donnez aux prisonniers la libération, réconfortez les sans-patrie et les sans-toit, comme aussi tous les pauvres et les nécessiteux. Laissez tomber de vos mains secourables et de votre Cœur maternel les grâces qui réjouiront l'âme de vos enfants et les stimuleront à vous invoquer avec une confiance sans cesse grandissante. »

    D'après le Message radiophonique de S.S. Pie XII pour le Congrès marial de Maastricht, A.A.S. 7 octobre 1947, p.458 - In P. J.-B. Gossellin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome II (Épreuves de Marie et de Joseph), 3e édition, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.

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  • Pour Noël, faites briller l'espérance chez les chrétiens d'Irak et de Syrie

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    Pour Noël, soutenez les chrétiens d'Orient

    À l’issue de la période d’instruction de sa candidature, l’Œuvre d’Orient a obtenu le label « Don en confiance » le 15 décembre 2016. Cette organisation, fondée en 1989, remet ce label à des associations ou fondations qui souscrivent à certains principes déontologiques, notamment concernant la transparence dans l’utilisation des dons et legs.

    « Cette labellisation signifie que l’Œuvre d’Orient satisfait aux grands principes du don en confiance : transparence, respect du donateur, recherche d’efficacité, probité et désintéressement », explicite le communiqué du Comité de la Charte.

    Jean-Pierre Duprieu, président du Don en confiance, déclare : « Je tiens à féliciter l’Œuvre d’Orient d’avoir obtenu le label et à saluer le chemin effectué pour y parvenir. Nous sommes ravis de l’accueillir parmi les organisations labellisées « Don en confiance », s’attachant toutes à respecter nos exigences et à faire évoluer les pratiques du secteur dans le respect du donateur. »

    Source : L'Œuvre d'Orient.

  • Angelus de ce dimanche 18 décembre 2016

    Dans son commentaire de l’Evangile de ce quatrième dimanche de l’Avent, le Pape François, avant de réciter la prière de l’Angélus, est revenu sur les deux figures les plus proches du « mystère d’amour, du mystère de proximité de Dieu avec l’humanité » qui s’est manifesté le soir de Noël : Marie et Joseph.

    « Dieu s’est approché de nous et a pris la chair d’une femme. Dieu se rapproche de nous aussi, de manière différente, par sa grâce, en entrant dans nos vies pour offrir en don son Fils ». Le Pape François souligne ainsi que nous sommes appelés à faire comme Marie qui s’offrit librement au Seigneur. « Nous aussi, en accueillant Jésus et en cherchant à le suivre chaque jour, nous pouvons coopérer à son dessein de salut pour nous et pour le monde ». C’est pourquoi, explique le Pape, « Marie nous apparait comme un modèle à regarder et comme un soutien sur lequel nous pouvons compter dans notre quête de Dieu, dans notre engagement pour construire la civilisation de l’amour ».

    Quant à Joseph, « homme humble et juste, il nous enseigne à toujours avoir confiance en Dieu quand il se fait proche », poursuit le Pape. « Joseph nous enseigne à nous laisser guider par Lui avec une volontaire obéissance ». Alors que Joseph est plongé dans le doute après la révélation de la grossesse de Marie, Dieu se fait proche de lui et lui explique ce qui se passe. Joseph, après coup, ne répudie pas sa promise et la prend avec lui et l’épouse.

    Le Pape François résume alors ce que ces deux figures nous apprennent : demeurer disponible pour accueillir le Fils de Dieu dans notre vie concrète, dans notre chair, et toujours chercher la volonté de Dieu et la suivre en pleine confiance. « L’annonce d’espoir qui s’accomplit à Noël comble l’attente de Dieu qui est en chacun de nous, dans toute l’Église et chez tant de petits qui sont méprisés par le monde mais que Dieu aime et dont Dieu se rapproche ».

    Après la prière de l’Angélus, le Pape a demandé à tous les fidèles de prier pour que le dialogue politique en République démocratique du Congo (RDC) se déroule « avec sérénité pour éviter tout type de violence », « pour le bien de tout le pays ». Cette déclaration intervient alors que l’Église catholique de RDC est très impliquée pour tenter de trouver une issue politique à la succession du président Joseph Kabila dont le mandat s’achève mardi 20 décembre. Aucune élection présidentielle n’a été organisée dans les temps et une grande partie de l’opposition craint que l’actuel chef de l’État ne fasse tout pour conserver le pouvoir.

    La CENCO, la Conférence épiscopale nationale du Congo a ainsi présidé des négociations qu’elle a suspendu samedi soir, aucun progrès n’ayant été enregistré entre les différentes parties. Le Pape François recevra ce lundi 19 décembre au Vatican Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani, président de la CENCO, et Mgr Fridolin Ambongo Besungu, évêque de Bokungu Ikela, le vice-président.

    A l’issue des divers saluts, le Pape a tenu à remercier toutes les personnes et les institutions qui lui ont souhaité un bon anniversaire ce samedi à l’occasion de ses 80 ans.

    Source : Radio Vatican (SB-XS).

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

  • Méditation - La parabole du débiteur impitoyable : nos devoirs envers la miséricorde de Dieu

    « Nous devons 1° l'aimer, car n'est-elle pas infiniment aimable, la miséricorde de ce Dieu qui, offensé partout, à tous moments, par toutes sortes de personnes, et en toutes manières, supporte tout en silence et comble de biens ceux-là même qui l'offensent ; cette miséricorde, qui pouvait nous faire mourir quand nous étions en péché, qui nous a supporté jusqu'à ce jour (1), où il nous offre le pardon avec son paradis et nous conjure d'accepter l'un et l'autre ? Bonté touchante, que nous figure le roi de notre évangile, lequel a pitié de son serviteur et lui laisse le temps de s'acquitter (2).

    Nous devons 2° avoir confiance aux divines miséricordes. Oh ! que ceux-là entendent mal la bonté de Dieu, qui s'en défient, se découragent, se désolent et disent : Le ciel m'abandonne ; je ne me sauverai pas ! Comprenons mieux Dieu et ses miséricordes. Au service d'un Dieu si bon, se sauve qui veut : il suffit de le vouloir. Quelles que soient nos misères, nous devons toujours avoir courage et confiance, lutter contre les obstacles, et tenir pour assuré que nous serons sauvés si nous le voulons. Quelques revers que Dieu nous envoie, souvenons-nous qu'il ne frappe que pour guérir.

    3° Nous devons imiter les miséricordes de Dieu dans nos rapports avec le prochain. Le serviteur de l’Évangile, après avoir obtenu sa grâce, ne voulut point l'accorder à son compagnon ; le roi l'apprend, le mande, et rétracte la grâce accordée : J'avais eu pitié de vous, lui dit-il, ne deviez-vous pas aussi avoir pitié de votre compagnon ? Ainsi, remarque Jésus-Christ, fera le Père céleste à quiconque ne pardonnera pas à son frère du fond du cœur. Point donc de pardon pour qui ne pardonne pas, pour qui conserve du ressentiment des torts reçus. Dieu souffre toutes nos fautes sans se venger, sans s'emporter, sans même laisser voir qu'il est mécontent. C'est pour nous apprendre qu'il ne faut pas être si sensibles au mal qu'on nous fait, ou que nous nous imaginons qu'on a voulu nous faire ; ni être impatients, colères, vindicatifs, implacables, souvent pour des riens ; qu'il faut, au contraire, être toujours bons, doux, indulgents, miséricordieux, comme notre Père céleste (3), et avoir comme lui grande pitié des misères de l'humanité dans la personne de nos frères. »

    1. "qui solem suum oriri facit super bonos et malos, et pluit super justos et injustos" : il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes (Mt V, 45) - 2. "Misertus autem dominus servi illius dimisit eum" : Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir (Mt XVIII, 27). - 3. "Estote ergo misericordes sicut et pater vester misericors est" : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (Lc VI, 36 ; cf. Mt V, 48).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome III (Vingt et unième dimanche après la Pentecôte, Second Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Eugène Burnand (1850-1921), le débiteur impitoyable
    (Crédit photo)

  • Méditation - Cultivons la piété

    « Entre la foi religieuse et la charité des bonnes œuvres, qui, sous l'impulsion de la foi, révèle toute la bonté du cœur, entre ces deux puissances d'une trinité sainte aussi, il y a un élément auquel il faut faire place, un élément qui n'est ni la foi raisonnée, ni la charité extérieure, mais le foyer des deux autres, leur source, leur mobile et leur récompense : c'est la piété, qui rend Dieu sensible au coeur et concentre en elle-même son immense amour. Il y a aussi du temps, des soins, de l'ardeur à donner au développement de cette faculté aimante, qui a, comme toutes les autres, ses différents degrés de croissance, ses phases et son expression exclusive, la prière. [...] En tout, comme c'est dans la piété qu'il faut reconnaître le moteur le plus agissant, la puissance qui crée, qui inspire et qui régularise, c'est son accroissement qu'il importe de poursuivre. A mesure que la vie avance, tout y devient difficile : les besoins sont plus grands, plus compliqués, les ressources moindres ; la patience, la persévérance, le courage, la confiance y sont mis à l'épreuve sous des conditions tellement redoutables quelquefois, que, plus jeune, on n'aurait pu même en soutenir la pensée. Comment affronterait-on de si grands dangers qui menacent tout ce qui vit, et bien plus encore ceux qui marchent dans la voie étroite, si l'on ne sentait vivre au fond de soi-même celui qui nous encourage et nous défend ! »

    Madame Sophie Swetchine (1782-1857), extraits de la Lettre du 15 juillet 1838 au Vicomte Armand de Melun (1807-1877), in "Lettres de Madame Swetchine" publiées par le Comte Alfred de Falloux, Troisième édition, Tome II, Paris, A. Vaton, 1864.

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  • Méditation - malgré les chutes, demeurer fidèle

    « C'est l'Esprit Saint qui nous donne le courage de persévérer dans notre combat lorsqu'à la suite de plusieurs chutes nous sommes terriblement tentés d'abandonner la lutte. C'est lui qui nous donne de récidiver dans nos résolutions quand nous avons récidivé dans le péché.
    « Dieu seul a des fidélités sans faille, écrit Pierre Guilbert ; toi, comme tout homme, tu n'as que les fidélités de tes recommencements, sois fidèle ainsi (1). »
    Rappelons-nous la parole intérieure qu'avait reçue du Seigneur le starets Silouane : « Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas ! »
    C'est en effet lorsque nous avons la terrible impression d'être bien pauvres aux yeux du Seigneur, qu'il nous faut redoubler de confiance. Nous devons alors persévérer dans notre prière de pauvre, alors que nous avons la sensation qu'elle ne sert strictement à rien. C'est le moment de redire comme une véritable litanie : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur ! » Sans nous en rendre compte, le Seigneur ranime alors dans notre cœur la vertu d'espérance.
    Cette espérance, nous devons également la développer quand le Seigneur semble faire la sourde oreille à l'une de nos supplications en faveur d'un pécheur dont nous souhaitons la conversion. Il est en effet capable de transfigurer les cœurs les plus endurcis, de transmuter de l'ordure en or pur ! »

    1. Pierre Guilbert, La prière retrouvée, Nouvelle Cité, 1981, p.63.

    Pierre Descouvemont, Gagner le combat spirituel (II, 8, 5), Éditions de l'Emmanuel, Paris, 2006.

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  • Méditation - Total abandon en la volonté divine

    « Saint François de Sales expose trois lois de la vie spirituelle : la première est de faire tout pour Dieu et rien pour soi ; la seconde de ne jamais rien rabattre de son exactitude à tous ses devoirs au milieu des maux de cette vie ; la troisième de bénir Dieu dans l'adversité comme dans la prospérité. Le saint évêque recommande ensuite de s'abandonner entièrement à Dieu : « Les saints qui sont au ciel ont une telle union avec la volonté de Dieu, que, s'il y avait un peu plus du bon plaisir de Dieu à ce qu'ils allassent en enfer, ils quitteraient à l'instant le paradis pour y aller. Nous devons de même en toute occasion nous laisser conduire à la volonté de Dieu, sans nous préoccuper des conséquences nuisibles ou favorables qui en découleront, assurés que nous sommes, que rien ne saurait nous être envoyés de ce cœur paternel, dont il ne nous fasse tirer profit, si nous avons confiance en lui ». »

    Mgr Paul Guérin (1830-1908), Vie de Saint François de Sales, in "Les Petits Bollandistes. Vie des Saints", Tome XIV, Paris, Bloud et Barral, 1886 (pp.532-533). Citation relevée par le Bx Charles de Foucauld en 1897 (Notes détachées 76, in "Voyageur dans la nuit", nouvelle cité, Paris, 1979).

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  • Méditation - Dans les aridités

    « Dans les aridités, ne vous découragez jamais. Recevez de la main de Dieu Notre Seigneur cet état d'impuissance (car cette épreuve, surtout avec la bonne volonté que vous avez, est un bienfait de la bonté paternelle de Dieu) ; avec humilité, songeant que de vous-même vous n'êtes rien, vous ne pouvez rien ; avec patience, supportant cet état pénible, aidée de la grâce et voulant le supporter tant qu'il plaira à la divine Volonté ; enfin, avec une entière confiance que Notre Seigneur vous envoie tout cela pour votre bien, que ce bon Maître n'est pas mécontent de vous, qu'il demeure toujours avec vous, pour vous défendre et vous soutenir, selon le besoin, et qu'il vous fera sentir de nouveau sa sainte présence, lorsque sa divine et bien aimante Sagesse le jugera meilleur pour sa gloire et pour votre bien spirituel.

    Contentez-vous donc alors de faire de grands actes de foi, d'espérance, de charité, d'humilité, de patience, d'abandon total de tout vous-même et de toutes choses à la douce Providence de Notre-Seigneur. - Vous pourriez encore renouveler vos saints vœux, ou bien simplement vous tenir en la présence de Dieu, attendant avec une résignation amoureuse l'heure de sa visite.

    Terminer par la résolution, ferme quoique sèche : 1° de ne commettre aucune faute délibérée avec le secours de la grâce ; 2° de bien observer toutes vos règles ; 3° de bien remplir vos emplois et faire toutes choses, en vue seulement de plaire à Notre-Seigneur et de le glorifier ; 4° enfin de ne rien laisser paraître de votre désolation mais d'aller quand même et toujours. »

    P. Paul Ginhac s.j. (1824-1895), Extrait d'une Lettre à la Mère Marie de Saint Ignace (c. 1871), in "Choix de Lettres de Direction" (CXIV), Apostolat de la Prière, Toulouse, 1927.

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  • Méditation - Prière : « Pardonnez-nous nos offenses... »

    « J'ai bien pu de moi-même vous offenser, ô mon Père, mais je ne pouvais pas de moi-même obtenir le pardon de mes fautes. Votre Fils bien-aimé est venu à mon secours. Il s'est revêtu de ma nature humaine pour me guérir de mes infirmités. En expiation de mes offenses, il vous a offert un sacrifice de louanges, et afin d'appeler sur moi votre pitié et votre miséricorde, celui qui est assis à votre droite, ne dédaigne pas de porter la ressemblance de ma nature humaine. Voilà, mon Dieu, ce qui me remplit d'espoir et de confiance. Si, par mes iniquités, je mérite votre mépris, prenez du moins en considération, pour me pardonner, l'ineffable charité de votre Fils bien-aimé. Que les mérites de ce Fils vous rendent favorable à votre serviteur. Par le mystère de son incarnation, pardonnez à notre chair mortelle et coupable. Que la vue de ses plaies divines fasse disparaître à vos yeux nos péchés et nos crimes. Que le sang précieux qui coule de son côté efface les souillures de mon âme. [...]

    De quelle faute l'homme pourrait-il se rendre coupable, qui ne pût être rachetée par le Fils de Dieu qui s'est fait homme ? Quel orgueil, quelque grand qu'il fût, ne tomberait pas devant l'humilité d'un Dieu ? Quel empire la mort peut-elle avoir, qui ne soit détruit par le supplice du Fils de Dieu sur la croix ? Ô mon Dieu, si l'on mettait dans la même balance tous les péchés de l'homme et la miséricorde de celui qui les a rachetés, la clémence du Sauveur l'emporterait sur l'iniquité humaine autant que l'orient est éloigné de l'occident, et que le plus profond des enfers est au-dessous du plus haut des cieux. Daignez donc, ô Dieu mon créateur, me pardonner mes fautes. Je vous en conjure par les souffrances infinies de votre Fils bien-aimé. Que sa piété rachète mon impiété ; sa modération et son innocence, ma perversité ; sa douceur, ma violence ; son humilité, mon orgueil ; sa patience à souffrir, mon aversion pour la douleur ; sa bonté, ma dureté ; son obéissance, ma rébellion contre vos commandements ; son calme, mes inquiétudes ; sa douceur, l'aigreur de mon esprit ; sa clémence, mes emportements ; sa charité, ma malice. (St Augustin, Méditations) »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome cinquième (Vendredi de la quatorzième semaine, Oraison de la nuit), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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    Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682), Crucifixion
    Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg (Russie)

  • Méditation - De la communion spirituelle

    « Il ne faut pas s'imaginer que la Communion spirituelle soit une de ces inventions de quelques âmes dévotes, qui n'ont nul fondement solide. C'est une acte de religion qui honore Dieu, et une dévotion très utile à tous ceux qui la pratiquent. [...]
    On appelle spirituelle cette Communion, parce qu'elle ne consiste que dans les actes spirituels, et que nous ne recevons point réellement le Corps et le Sang de Jésus-Christ. Mais on ne laisse pas d'en tirer de très grands avantages. Car comme le Sauveur durant sa vie mortelle guérissait les malades, tantôt en les touchant, tantôt par une seule parole, et quelquefois même sans se transporter dans les lieux où ils étaient, de même à présent qu'il demeure encore parmi nous dans l’Eucharistie, il guérit les faiblesses et les infirmités de nos âmes, non seulement en les touchant par la Communion réelle, mais d'une seule parole et par un acte de volonté, quand nous l'en prions, et surtout quand nous le recevons spirituellement. [...]

    En quoi consiste la Communion spirituelle ? Elle consiste essentiellement dans un désir sincère de communier effectivement. J'appelle un désir sincère celui d'une âme qui est tellement disposée, que s'il ne dépendait que d'elle, elle communierait réellement au moment qu'elle ne fait que désirer de communier.

    Quelle méthode faut-il garder pour bien faire la communion spirituelle ? La même à peu près que quand on communie réellement. [...] I. Purifiez votre cœur par la détestation de vos péchés, et surtout de ceux que vous avez commis depuis votre dernière confession. II. Après avoir fait un acte de foi de la présence de Jésus-Christ dans l'Eucharistie, adorez-le, et songez que son dessein, en s’y cachant, a été de répandre dans nos âmes les richesses de son amour. III. Ces considérations feront naître infailliblement ce désir efficace de le recevoir, en quoi consiste principalement la Communion spirituelle. IV. Dans l'impuissance où vous êtes de le recevoir, priez-le de dire seulement un mot pour guérir votre âme, et de vous faire ressentir, quoiqu'absent, les effets de sa puissance et de sa bonté, qui n'ont point de bornes. V. Plein de confiance qu’il vous a accordé ce que vous lui avez demandé, faites-lui vos remerciements, et le conjurez de demeurer éternellement avec vous, au moins par sa vertu et par son esprit. [...]

    Communiez donc réellement aussi souvent que vous le pourrez ; mais puisque vous pouvez communier tous les jours spirituellement, et tant de fois tous les jours, ne manquez pas de vous exercer dans une pratique aussi facile qu’elle est avantageuse. Par ce moyen vous vivrez continuellement dans une union actuelle avec Jésus-Christ, vous ferez toutes vos actions avec lui, et il fera toutes vos actions avec vous ; il agira, il vivra dans vous et par vous ; vous agirez et vous vivrez dans lui et par lui. Ô l'admirable vie que celle dont Jésus-Christ est l'auteur ! ô les excellentes et divines actions que celles dont Jésus-Christ est le principe ! »

    P. Luc Vaubert s.j. (1645-1716), La dévotion à Notre Seigneur Jésus-Christ dans l'Eucharistie, Tome I (Quatrième Partie, Chap.V : De la communion spirituelle), Nouvelle édition, A Avignon, Aux dépens de la Compagnie, 1759.

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  • Audience générale de ce mercredi 22 juin 2016

    Le Pape François est revenu lors de l'audience générale place Saint-Pierre sur l'épisode relaté par Saint Luc où Jésus rencontre un lépreux. Celui-ci tombe face contre terre et demande à être purifié. Il ne faut pas avoir peur de nous agenouiller devant le Seigneur et de demander sa grâce a expliqué le Souverain Pontife. En rencontrant Jésus, le lépreux ne demande pas seulement à être guéri, mais souhaite bien cette purification du cœur. A l'époque du Christ, la lèpre était considérée comme une sorte de malédiction divine a précisé le Pape.

    Or, le lépreux n'hésite pas à braver l'interdit, à rentrer en ville pour aller à la rencontre de Jésus. « Tout ce que cet homme, considéré comme impur, a dit et fait, est l'expression de sa foi » a expliqué le Saint-Père, il reconnait le pouvoir de Jésus et que tout dépend de sa volonté. La supplique du lépreux nous montre que lorsque nous nous présentons devant Jésus, il n'est pas besoin de faire de longs discours, a précisé le Pape. Ce qui importe ce ne sont pas les paroles mais la confiance que l'on met en Lui. Faire confiance en la volonté de Dieu signifie nous remettre à son infinie miséricorde, a-t-il précisé.

    Le Pape a quitté son texte pour faire une confidence sur sa manière de prier : « Le soir, avant de me coucher, je fais cette brève prière : "Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier !" Je prie ensuite cinq "Notre-Père", un pour chaque plaie de Jésus, parce qu'Il nous a purifié avec ses plaies. Si je le fais moi, vous aussi pouvez le faire, à la maison et dire "Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier !" en pensant aux plaies de Jésus. Il nous écoute toujours ».

    Dans ce passage de l’Évangile, Jésus est profondément frappé par l'homme qui vient à Lui. Allant à l'encontre de la loi, Il n'hésite pas à toucher le lépreux pour le guérir. Jésus nous enseigne à ne pas avoir peur de toucher la main du pauvre, de celui qui est rejeté, car celui-ci est le Corps du Christ. Ayant fait venir à ses côtés une douzaine de migrants qui assistaient à l'audience, le Pape a tenu à rappeler vigoureusement combien ceux-là souffraient de l'exclusion. « Nombreux sont ceux qui pensent qu'ils auraient dû rester sur leur terre, mais ils souffraient tellement. Ce sont nos réfugiés, mais tant les considèrent comme des exclus. S'il vous plait, ce sont nos frères ! Le chrétien n'exclue personne, il donne une place à tous, laisse venir tout le monde » a-t-il dit.

    La grâce nous guérit en profondeur et nous guide sur le chemin de la sainteté, a poursuivit le Saint-Père. Elle ne recherche pas le sensationnel, mais elle modèle lentement et discrètement notre cœur sur celui de Jésus. Nous aussi, nous sommes invités à reconnaître nos misères avec sincérité et sans hypocrisie. Seul avec Jésus, sachons nous agenouiller devant Lui et implorer sa miséricorde.

    Dans la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre se trouvaient aussi des motards qui ont participé à un pèlerinage de Cracovie à Rome. Cette initiative insolite a été organisée par le porte-parole des JMJ qui auront lieu fin juillet à Cracovie. Le Père Adam Parszywka dirige un groupe de volontariat missionnaire salésien nommé les jeunes pour le monde. Et parmi les pèlerins français à l’audience générale, se trouvait un groupe de personnes engagées dans la société civile, accompagnées de l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey. Cette audience du mercredi était la dernière avant la pause estivale. Les messes matinales à Sainte Marthe sont également suspendues. Elles reprendront le 8 septembre.

    Source : Radio Vatican (OB).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, la supplication du lépreux de l’Évangile, qui demande à être purifié, nous montre que, lorsque nous nous présentons devant Jésus, peu de paroles suffisent ; mais elles doivent être accompagnées d’une totale confiance envers lui, en sa toute-puissance, en sa bonté. Tout dépend de sa volonté et, nous devons, avec foi, oser nous mettre à genoux devant lui et l’appeler « Seigneur ». De même qu’il s’est laissé toucher par cet homme, Jésus a pitié de nous : « Je le veux sois purifié ». La grâce nous guérit en profondeur et nous guide sur le chemin de la sainteté. Elle ne recherche pas le sensationnel, mais elle modèle lentement et discrètement notre cœur sur celui de Jésus. Nous aussi, reconnaissons nos misères avec sincérité et sans hypocrisie. Seul avec Jésus, sachons nous agenouiller devant lui et implorer sa miséricorde. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes engagées dans la société civile, accompagnées de Monseigneur Dominique Rey.
    De même que Jésus a touché le lépreux pour le guérir, osons toucher les personnes pauvres que nous voulons aider. Ce geste de charité nous guérit de l’hypocrisie et nous remet une multitude de péchés.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français à venir sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation - Passer de ce monde à Dieu

    « Remettons-nous, les yeux fermés, entre les mains de la Sainte Vierge pour qu'elle prenne souci de nous et nous offre à Dieu. Sommes-nous dans la joie et les douceurs spirituelles, fermons les yeux, feignons en notre conduite de l'ignorer ; sommes-nous dans la tristesse et le délaissement, fermons-les encore et sachons nous abandonner. Ne nous demandons pas si l'on nous apprécie, cela ne regarde pas l'âme aux yeux lucidement fermés ; n'ayons point de jugement sur la perfection ou l'imperfection de nos frères : c'est chose encore que nous ferons mieux de laisser à Marie. - O mes chers Frères, celui qui s'abandonne de la sorte, je puis vous assurer que la sainte Vierge ne tarde pas à le prendre dans ses bras, à l'élever vers le Père. Tout l'art de passer de ce monde à Dieu, c'est de savoir fermer les yeux et remettre sa conduite à Marie. »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, 1897-1987), Amour et Silence, Seuil, Paris, 1951.

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  • Méditation - L'inquiétude de l'avenir

    « Rien ne m'inquiète comme l'avenir.

    Le passé, si pénible soit-il, je l'ai vécu ; j'ai souffert, j'ai supporté, c'est fini ; j'ai peut-être triomphé de ce passé.
    J'ai même l'âme en paix pour tout ce qui a pu le souiller ; car, j'ai demandé pardon. Et Dieu, parce que je pardonne, a pardonné.

    Le présent, je le vis, si dur soit-il ; je sais où je suis ; je me rends compte de mes difficultés ; je travaille à les vaincre.
    Je l'ai devant moi, je n'ai pas à craindre qu'il me surprenne, à mon insu, à l'improviste. Au besoin, je me défends ; et je sais à quelle place je puis frapper.

    Mais l'avenir, l'avenir ? De quoi l'avenir sera-t-il fait ? Que m'arrivera-t-il demain, après-demain, dans un an, dans dix ans ?
    Où serai-je, que ferai-je ? Et moi, et les miens, et tous ceux et celles que j'aime, que deviendront-ils ? Oh ! le souci des miens !...
    Et ma fortune qui s'émiette ?
    Et mes enfants qui grandissent, turbulents, audacieux, passionnés déjà ?
    Et ma santé ébranlée ? Et l'âge qui vient ?
    Et cette éternelle importune, la mort qui m'apparaît proche, traîtresse, inopinée, souvent, peut-être sans prêtre ! Tout cela m'agite...
    Et tout ce qu'on appelle ce mystère : l'avenir, cauchemar parfois si troublant, et que, de lassitude souvent, on voudrait ne plus regarder, ne plus pressentir ; car le bon Dieu se l'est réservé à Lui seul.

    Ah ! vous avez raison... L'avenir !... C'est Dieu, c'est le bon Dieu qui le connaît et le garde.
    Et cette pensée-là, précisément, c'est elle qui, tout-à-coup, jette lumière en moi et l'espérance, et calme, et quiétude parfaite.
    Mon Dieu, Vous, le bon Dieu, Vous savez mon avenir ? Bien sûr. Qui peut douter de cela ?
    Vous l'avez devant Vous, aussi présent à Vous-même que Vous-même, ô Vous, qui vivez et régnez dans un éternel présent.
    Vous tenez mon avenir dans vos mains.
    Vous l'y gardez puissamment, et avec tant de sainte prévoyance, avec tant d'amour aussi...
    Autant dire que Vous me serrez, moi-même, dans le creux de cette Main adorable en laquelle sont toutes choses, oui, l'univers entier (1).

    Ah ! si je me décidais à croire, enfin, à cette Providence que Vous être et que j'adore ;
    A la Providence d'un Père, de toute bonté, au bon Dieu !... J'éprouve une telle consolation et une telle force à vous le redire : « Vous êtes le bon Dieu » Et je suis, moi, votre pauvre petite créature qui s'abandonne, aveuglément, pour son avenir, à Vous seul.
    Vous êtes mon Père, un vrai Père à qui l'enfant que je suis, se laisse aller, sans réserve, si sûr de Vous...

    Pourquoi, si je crois en Vous, si j'espère en Vous, pourquoi me laisseriez-Vous choir de cette Main-là, qui gouverne tout ce qui est, tout ce qui se meut, tout ce qui vit ?
    Pourquoi hésiterais-je, un seul instant, à refuser à mon âme tout souci d'avenir, toute inquiétude, toute crainte, toute défiance aussi ?
    Ah ! n'est-ce pas me défier de Vous que de vivre ainsi, continuellement, dans cette attitude d'âme si peu chrétienne, si indigne de Vous ?
    Non, je ne veux plus regarder ainsi dans l'inconnu de la vie, en me troublant.
    « A chaque jour suffit sa peine, et demain aura souci de lui-même » (2) dit Jésus.
    C'est du pur Évangile, si toutefois je veux croire à la Parole infaillible de la Vérité.

    Père, c'est fait... Je vous abandonne mon avenir, quel qu'il puisse être.
    S'il doit être rempli et débordant de joies pures, de consolations, de succès, de rêves enfin réalisés, je vous bénis, dès aujourd'hui.
    Si, au contraire, Vous me l'avez préparé plein de dégoûts, d'ennuis, de tristesses et de déceptions, je veux vous en bénir, dès maintenant.
    Mes joies, Vous les sanctifierez, dans l'humilité de mon cœur.
    Mes peines, Vous en ferez un élément de grande pénitence, qui sauve.
    Je m'abandonne, je ne regarde plus, je ne veux plus être inquiet.
    Je suis dans vos mains de Père, souveraine Providence ; et j'y veux rester, toujours, avec l'aide de votre grâce.

    Seigneur, ne me laissez plus succomber à la tentation, à l'épreuve de l'inquiétude. »

    1. Ps. XCIV, 4. - 2. Matth. VI, 34.

    Dom Eugène Vandeur o.s.b. (1875-1967), L'abandon à Dieu Voir de la Paix. Commentaire du Pater (Vingt-et-unième élévation), Deuxième édition, Abbaye de Maredsous, 1938.

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  • Méditation - Lundi des Rogations - Une confiance filiale dans la prière

    « Ô mon Dieu, ne connaissez-vous pas tous mes besoins, puisque rien n'échappe à votre science infinie ? ne pouvez-vous pas les soulager, puisque vous êtes le Tout-Puissant ? ne voulez-vous pas les soulager, puisque vous êtes le Dieu infiniment bon, qui aime tant à se communiquer, qu'on dirait que vous avez comme un besoin de donner, égal au besoin que nous avons de recevoir ? « Vous avez, dit saint Augustin, placé à la porte de votre palais la miséricorde, avec mission d'accueillir tous ceux qui se présentent, de blâmer et de convier ceux qui tardent à venir. Vous n'avez encore rien demandé, leur criez-vous : demandez, et vous recevrez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Mes anges sont là, non pour vous fermer la porte, mais pour vous l'ouvrir ; non pour vous repousser, mais pour vous introduire ; non pour éloigner vos requêtes, mais pour les présenter et les appuyer. Venez donc ; frappez avec confiance : je ne laisserai point périr de faim le juste à ma porte. » - « Je le crois, ô mon Dieu ! dit ailleurs le même saint Docteur ; car votre porte aime à voir une affluence de suppliants qui frappent, qui crient, qui importunent ; vos trésors souffrent et s'affligent de n'être point demandés et de ne point se répandre. »

    Aussi voulez-vous être appelé du nom de Père, plutôt que du nom de Juge et de Seigneur, pour nous montrer qu'ayant envers nous un amour de père, vous voulez que nous ayons envers vous une confiance d'enfant. Et comment ne l'aurais-je pas, Seigneur ? Si les hommes, tout méchants qu'ils sont, ne donnent pas à leurs enfants un caillou pour du pain, un serpent pour un poisson, un scorpion pour un œuf, vous le plus tendre des pères, pourriez-vous nous refuser votre esprit et vos grâces, vous dont la science sait tout, dont la puissance peut tout, et dont la bonté nous veut tant de bien ?

    O Dieu ! mon Père, je vous dirai donc avec David : J'ai mis en vous ma confiance. Je suis un pupille qui n'a d'autre soutien que vous (1) ; je fais appel à votre coeur, et il me semble l'entendre qui me répond : Confiez-vous en moi, je suis le père des orphelins (2).

    - Est-ce avec cette confiance filiale que nous parlons à Dieu dans la prière ? »

    1. Ps. X, sec Hebr., 14. - 2. Ps. LXVII, 6.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Lundi des Rogations, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : de la simplicité en toutes choses

    « Si votre œil est simple, tout votre corps le sera, dit le Sauveur. Simplifiez votre jugement, ne faites point tant de réflexions et de répliques, mais allez simplement et avec confiance. Il n'y a pour vous que Dieu et vous en ce monde ; tout le reste ne vous doit point toucher, sinon à mesure que Dieu vous le commande, et comme il vous le commande. Je vous prie, ne regardez pas tant ça et là ; tenez votre vue ramassée en Dieu et en vous : vous ne verrez jamais Dieu sans bonté, ni vous sans misère ; et vous verrez sa bonté propice à votre misère, et votre misère l'objet de sa bonté et miséricorde. Ne regardez donc rien que cela, j'entends d'une vue fixe, arrêtée et expresse, et tout le reste en passant.

    Partant, n'épluchez guère ce que font les autres, ni ce qu'ils deviendront ; mais regardez-les d'un oeil simple, bon, doux et affectionné. Ne requérez pas en eux plus de perfection qu'en vous, et ne vous étonnez point de la diversité des imperfections ; car l'imperfection n'est pas plus imperfection pour être extravagante et étrange. Faites comme les abeilles, sucez le miel de toutes les fleurs et herbes.

    Mon troisième commandement est que vous fassiez comme les petits enfants : pendant qu'ils sentent leurs mères qui les tiennent par les manchettes, ils vont hardiment et courent tout autour, et ne s'étonnent point des petites bricoles que la faiblesse de leurs jambes leur fait faire : ainsi, tandis que vous apercevrez que Dieu vous tient par la bonne volonté et résolution qu'il vous a donnée de le servir, allez hardiment et ne vous étonnez point de ces petites secousses et choppements que vous ferez, et ne s'en faut fâcher, pourvu qu'à certains intervalles vous vous jetiez entre ses bras, et le baisiez du baiser de charité. Allez joyeusement et à cœur ouvert, le plus que vous pourrez ; et si vous n'allez pas toujours joyeusement, allez toujours courageusement et fidèlement. »

    St François de Sales, 202e Lettre à une Dame religieuse, novice (Annecy, le 16 janvier 1603), in "Œuvres complètes de Saint François de Sales, Lettres" Tome II, Paris, Béthune, Imprimeur Éditeur - Montpellier, Chez Virenque, Libraire, 1833.

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  • Méditation : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. » (Col. III, 1)

    « Même dans les heures sombres, garde toujours ta volonté de joie, ta volonté d'optimisme, non l'optimisme satisfait qui croit que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais l'optimisme surnaturel et viril. Aie confiance dans la vie ; combats tout ce qui mène à être sceptique, désabusé, fatigué de l'existence. Les événements extérieurs sont heureux ou malheureux selon la qualité de l'âme sur laquelle ils font impression. Pour toi, il faut que tout contribue à ton bien. Il faut que tu saches sourire à la lutte, à l'adversité comme à la prospérité. Aime à te baigner dans ce qu'il y a de beau et de bon dans la vie ; fuis tout ce qui est malsain, démoralisant ; aime le travail, sois généreux et bon ; et tu ne manqueras pas d'envisager de plus en plus la vie avec confiance, sérénité et joie. Que la conscience de ta condition de ressuscité éveille et ranime en toi l'amour et la valeur de la vie, l'enthousiasme pour tout ce qu'il y a de grand et de noble ! »

    Dom Idesbald Van Houtryve, o.s.b. (1886-1964), La Vie dans la Paix Tome II (Livre dixième chap.4), Abbaye du Mont César, Louvain, 1944.

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    Maurizio Fecchio, Dusk afternoon - © Maurizio51
    Reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur

  • Méditation : de notre misère à la Miséricorde divine

    « Plus nous nous connaissons misérables, et plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n’avons rien de quoi nous confier en nous-mêmes. La défiance de nous-mêmes se fait par la connaissance de nos imperfections. Il est bien bon de se défier de soi-même, mais de quoi nous servirait-il de le faire, sinon pour jeter toute notre confiance en Dieu et nous attendre à sa miséricorde ?

    Or, j’entends bien que ces choses qui arrivent ainsi entre nous autres ne sont pas des doutes et défiances de la miséricorde en ce qui regarde notre salut ; mais c’est une honte et certaine confusion que nous avons d’approcher de Notre-Seigneur. [...] Il ne faut pas se confondre tristement ni avec inquiétude : c’est l’amour-propre qui donne ces confusions-là, parce que nous sommes marries de n’être pas parfaites, non tant pour l’amour de Dieu que pour l’amour de nous-mêmes.

    Mais vous dites que vous ne sentez point cette confiance. Quand vous ne sentez pas, il en faut faire un acte et dire à Notre-Seigneur : Encore que je n’aie aucun sentiment de confiance en vous, je sais pourtant que vous êtes mon Dieu, que je suis toute vôtre, et n’ai espérance qu’en votre bonté ; ainsi je m’abandonne toute en vos saintes mains. Il est toujours en notre pouvoir de faire de ces actes, et quoique nous y ayons de la difficulté, il n’y a pourtant pas de l’impossibilité ; et c’est en ces occasions-là, parmi les difficultés, où nous devons témoigner de la fidélité à Notre-Seigneur ; car bien que nous les fassions sans goût ni aucune satisfaction, il ne s’en faut pas mettre en peine, puisque Notre-Seigneur les aime mieux ainsi. Et ne dites pas : Je les dis vraiment, mais ce n’est que de bouche ; car si le cœur ne le voulait, la bouche n’en dirait pas un mot. Ayant fait cela demeurez en paix, et sans faire attention sur votre trouble, parlez à Notre-Seigneur d’autre chose. »

    St François de Sales, Entretiens spirituels, III (De la confiance et abandonnement), in "Œuvres", nrf / Gallimard, 1969.
    Texte intégral en ligne à l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais (Suisse)

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