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corps - Page 2

  • Angélus de ce dimanche 16 août 2015

    Le Pain de vie, Jésus lui-même, et le sacrement de l’Eucharistie : le Pape François est revenu ce dimanche midi, lors de l’Angélus place Saint-Pierre, sur l’Évangile de saint Jean qui reprend le discours de Jésus sur le Pain de vie. Il a rappelé aux pèlerins que « l’Eucharistie n’est pas une prière privée ou une belle expérience spirituelle », qu’elle « n’est pas simplement une commémoration de ce que Jésus a fait lors de la Dernière Cène : l’Eucharistie est “mémorielle”, c’est-à-dire qu’elle est un geste qui actualise et rend présent l’événement de la mort et de la résurrection de Jésus : le pain est réellement son Corps donné, le vin est réellement son Sang versé ». Le Pape a donc souligné à quel point il était nécessaire de se rendre à la Messe pour communier.

    Pour bien comprendre ce que signifiait cette démarche, le Saint-Père est revenu sur la signification de « manger la chair et boire le sang ». Il faut bien comprendre ce qui se passe dans le Cœur de Jésus quand il rompt le pain pour la foule affamée. Il « s’identifie avec ce pain rompu et partagé ». « Ce processus atteint son point culminant lors de la dernière Cène où le pain et le vin deviennent réellement son Corps et son Sang ». Pour cela, il faut aussi que nous disions « oui », et que nous adhérions à la foi.

    Si nous communions vraiment avec foi, a expliqué le Pape, notre vie se trouve transformée « en un don à Dieu et aux frères ». « Cela signifie entrer dans un dynamisme d’amour oblatif et devenir des personnes de paix, de pardon, de réconciliation, de partage social ».

    « Vivre en communion concrète, réelle avec Jésus sur cette terre nous fait déjà passer de la mort à la vie, et ainsi nous fermons nos yeux sur ce monde dans la certitude qu’au dernier jour nous sentirons la voix de Jésus ressuscité qui nous appellera, et qui nous nous réveillerons pour être toujours avec Lui et avec la grande famille des saints ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : L'Oraison Dominicale

    « Le Fils de Dieu nous a appris à prier, c'est ce que nous appelons l'Oraison Dominicale... Or dans cette oraison c'est toute l’Église qui prie ; et lorsque chaque fidèle en particulier la prononce, il le fait comme revêtu de la personne de toute l’Église, et comme parlant au nom de tous les autres fidèles, avec lesquels il ne fait qu'un seul homme, un seul corps de Jésus-Christ. Il n'appelle pas Dieu son Père, mais notre Père ; il ne demande pas son pain, mais notre pain et tous nos besoins communs ; il ne se considère pas seul, mais uni à toute l’Église et à tous les fidèles répandus par tout le monde, quand il demande ensuite la rémission des péchés, l'éloignement ou la victoire des tentations et de toutes sortes de maux. Comme cette oraison est le modèle et le précis de toutes les autres, elle nous apprend que nous ne devons pas paraître devant Dieu seuls et séparément, mais dans la sainte société de tous ses autres enfants, qui nous donneront du prix et de la dignité, du zèle et de l'ardeur par leur assistance spirituelle, et en communiquant à chacun de nous tout ce qu'ils ont tous ensemble de foi et de religion, d'amour et de désir pour l'éternité... La compagnie des Anges et de tous les Saints qui mêlent leurs prières aux nôtres, nous donne du courage et de la confiance, lors principalement que nous considérons que cette grande et sainte société est le corps de Jésus-Christ, est Jésus-Christ même, qui prie pour nous et en nous. »

    Ante omnia pacis doctor atque unitatis magister singulatim noluit, et privatim precem fieri, ut quis, cum precatur, non pro se tantum precetur. Non enim dicimus Pater meus qui in coelis es : nec, Panem meum da mihi hodie. Nec dimitti sibi tantum unusquisque delicta postulat, aut ut in tentationem non inducatur, atque a malo liberetur, pro se solo rogat. Publica est nobis et communis oratio ; et quando oramus, non pro uno, sed pro populo tuo oramus, quia totus populus unum sumus.
    St Cyprien, De Orat. Dom.

    P. Louis Thomassin, O.F. (1619-1695), Traité de l'office divin pour les ecclésiastiques et les laïques (1ere P., ch. XVI, IX), A Paris, Chez François Muguet, 1686.

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  • Méditation : "Adoro te devote"

    « L'Eucharistie, présence salvifique de Jésus dans la communauté des fidèles et nourriture spirituelle pour elle, est ce que l'Église peut avoir de plus précieux dans sa marche au long de l'histoire... Comment ne pas admirer les exposés doctrinaux des décrets sur la sainte Eucharistie et sur le saint Sacrifice de la Messe promulgués par le Concile de Trente ? Au cours des siècles qui ont suivi, ces pages ont guidé la théologie aussi bien que la catéchèse, et elles sont encore une référence dogmatique pour le renouveau continuel et pour la croissance du peuple de Dieu dans la foi et l'amour envers l'Eucharistie. À une époque plus proche de nous, il faut mentionner trois encycliques : Miræ caritatis de Léon XIII (28 mai 1902), Mediator Dei de Pie XII (20 novembre 1947) et Mysterium fidei de Paul VI (3 septembre 1965). [9]

    Le culte rendu à l'Eucharistie en dehors de la Messe est d'une valeur inestimable dans la vie de l'Église. Ce culte est étroitement uni à la célébration du Sacrifice eucharistique. La présence du Christ sous les saintes espèces conservées après la Messe – présence qui dure tant que subsistent les espèces du pain et du vin (1) – découle de la célébration du Sacrifice et tend à la communion sacramentelle et spirituelle. (2) Il revient aux pasteurs d'encourager, y compris par leur témoignage personnel, le culte eucharistique, particulièrement les expositions du Saint-Sacrement, de même que l'adoration devant le Christ présent sous les espèces eucharistiques. (3)

    Il est bon de s'entretenir avec Lui et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé (cf. Jn 13, 25), d'être touchés par l'amour infini de son cœur. Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par « l'art de la prière », (4) comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d'amour, devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement ? Bien des fois, chers Frères et Sœurs, j'ai fait cette expérience et j'en ai reçu force, consolation et soutien !

    De nombreux saints nous ont donné l'exemple de cette pratique maintes fois louée et recommandée par le Magistère. (5) Saint Alphonse Marie de Liguori se distingua en particulier dans ce domaine, lui qui écrivait : « Parmi toutes les dévotions, l'adoration de Jésus dans le Saint-Sacrement est la première après les sacrements, la plus chère à Dieu et la plus utile pour nous ». (6) L'Eucharistie est un trésor inestimable : la célébrer, mais aussi rester en adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser à la source même de la grâce. Une communauté chrétienne qui veut être davantage capable de contempler le visage du Christ, selon ce que j'ai suggéré dans les lettres apostoliques Novo millennio ineunte et Rosarium Virginis Mariæ, ne peut pas ne pas développer également cet aspect du culte eucharistique, dans lequel se prolongent et se multiplient les fruits de la communion au corps et au sang du Seigneur. [25]

    À l'aube de ce troisième millénaire, nous tous, fils et filles de l'Église, nous sommes invités à progresser avec un dynamisme renouvelé dans la vie chrétienne. […] Tout engagement vers la sainteté, toute action visant à l'accomplissement de la mission de l'Église, toute mise en œuvre de plans pastoraux, doit puiser dans le mystère eucharistique la force nécessaire et s'orienter vers lui comme vers le sommet. Dans l'Eucharistie, nous avons Jésus, nous avons son sacrifice rédempteur, nous avons sa résurrection, nous avons le don de l'Esprit Saint, nous avons l'adoration, l'obéissance et l'amour envers le Père. Si nous négligions l'Eucharistie, comment pourrions-nous porter remède à notre indigence ? [60] »

    St Jean-Paul II, extraits de l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia ("L'Église vit de l'Eucharistie"), le 17 avril 2003.

    Notes : voir ci-dessous.

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    A voir : notre dossier complet sur la dévotion au Sacré-Coeur

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  • Jeudi 4 juin 2015

    Fête du Très Saint Sacrement (Fête-Dieu)

     Calendrier liturgique et sanctoral

  • Méditation : de la tenue dans la prière

    « Veux-tu être magnifiquement exaucé, lorsque tu pries, mon frère ? Prie avec une tenue digne et le cœur rempli d'un immense respect pour le Dieu qui t'écoute.
    Toute prière fervente est une œuvre de recueillement, elle est le fruit d'un double effort : d'un effort corporel extérieur, d'un effort spirituel intime. Pourquoi ? Parce que, avant tout, ta prière doit être l'expression d'un hommage de respect à l'égard du Bon Dieu. Prier, c'est parler au Seigneur et s'entretenir avec Lui. Mais Dieu n'est pas n'importe qui ; nous ne sommes pas ses égaux ; Il ne peut pas permettre que tu oublies son adorable dignité et le traites comme le premier venu ; je n'ai pas besoin d'insister pour que tu comprennes ce que je veux dire. Or, c'est par son attitude extérieure que l'homme témoigne d'abord son respect à celui avec qui il converse; puis par son attention à suivre la conversation engagée. Ne va pas t'imaginer que le Très-Haut, parce qu'Il est esprit, ne prend pas garde à la tenue de ton corps quand tu lui parles ; Dieu voit le corps comme Il voit l'âme ; l'âme doit l'adorer, le corps aussi ; n'est-Il pas l'auteur de l'un comme de l'autre ?
    Le corps doit prier avec l'âme. Notre corps rend-il au Bon Dieu des hommages, supplie-t-il, quand, durant la prière, nous le laissons aller dans une tenue qu'on ne voudrait pas se permettre devant un supérieur ? Oui ou non, sont-ce des témoignages de filial respect à l'égard du Seigneur adorablement distingué, ces recherches de l'aise, ces positions flasques et sans gêne, cette mollesse extérieure, dont si souvent la récitation des formules de prière est accompagnée ? Est-ce là l'attitude que nous enseigne le grand priant, Jésus-Christ ?
    Considère-le, ce Maître béni, au Jardin des Oliviers ou au Très Saint-Sacrement de l'autel, et vois dans quelle prostration Il offre à son Père ses adorations et ses supplications qui donnent à nos pauvres prières leur efficacité. C'est abîmé dans l'anéantissement de la victime immolée, que le Fils de Dieu prie au milieu de nous sur la terre. Elle n'est pas authentique, la prière qui ne porte pas les signes de celles de Jésus-Christ ; elle n'a pas le droit de pénétrer au ciel.
    Et, sincèrement, ne semble-t-il pas que le Seigneur doit être peu disposé à exaucer ces demandes enveloppées de sensualité qui lui arrivent unies à la prière de son Fils anéanti ? Le Fils de Dieu prie sur un gibet, fixé au bois par des clous qui lui déchirent les mains et les pieds ; et toi, tu ne saurais pas faire l'effort de te tenir dignement, respectueusement, en présence du Crucifix, durant les quelques minutes que dure la prière ?
    Ah ! si nous réfléchissions avant d'entrer en oraison, si nous réfléchissions que notre pauvre prière n'arrivera jusqu'au trône de la grâce que mélangée à la prière du Crucifié, n'aurions-nous pas le souci d'imposer à notre corps une tenue mortifiée, à l'église et ailleurs, durant les instants spécialement consacrés à la prière ? »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Lueurs divines Tome II, Éditions Alsatia, Paray-le-Monial, 1940.

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  • Méditation : adorer à genoux

    « Toutes les postures physiques de notre corps font partie de notre manière de prier. De même que l'écoute recueillie de la Parole de Dieu requiert la position assise, et que la disponibilité (cf. comme Israël qui mange debout l’agneau pascal) ou le mouvement de la Résurrection (cf. Ac 7, 56) réclament la station debout, la grandeur de Dieu et de son Nom s’expriment par l’agenouillement. Jésus a été adoré dès sa naissance (cf. Mt 2, 2). D’après le récit de St Luc, Jésus-Christ lui-même a prié à genoux durant les dernières heures avant sa passion, sur le mont des Oliviers (cf. Lc 22,41). Etienne tomba à genoux lorsque, avant son martyre, il vit le Ciel ouvert et le Christ debout (cf Ac. 7, 60). Devant celui qui est debout, il se met à genoux. Pierre a prié à genoux pour demander à Dieu la résurrection de Tabitha (cf. Ac 9, 40). Après son grand discours d’adieu devant les anciens d’Ephèse (avant son départ pour Jérusalem où l’attend la captivité), Paul a prié avec eux à genoux (cf. Ac 20, 36). L’hymne au Christ de la lettre aux Philippiens (cf. Ph 2, 6-11) applique à Jésus-Christ la promesse d’Isaïe annonçant la prosternation à genoux de toute la terre devant le Dieu d’Israël : « au nom de Jésus », tout « s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers » (Ph 2, 10). Dans son adresse aux Philippiens, l'apôtre des Gentils présente ainsi la liturgie de l’Église comme un agenouillement : l’Église plie les genoux devant le Seigneur.

    Cette position à genoux est l’expression corporelle de notre adhésion à la présence réelle de Jésus-Christ, qui, comme Dieu et homme, avec son corps et son âme, avec sa chair et son sang, se rend présent parmi nous. Notre foi au Verbe incarné qui est allé jusqu’à donner sa vie, son corps, sa mort pour le salut du monde, nous conduit, comme les bergers et les mages, à exprimer nous aussi par notre corps notre émerveillement et notre adoration. »

    Mgr Rey, De l'adoration à l'évangélisation (ch. IV), Édition des Béatitudes, 2013.
    Cf. également : "Adoration et Evangélisation", et en téléchargement sur ICI.

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  • Méditation : « Je suis Jésus que tu persécutes »

    « Les impies se croient héroïques de résister à un Tout-Puissant. Ces superbes, dont quelques-uns ne sont pas inaccessibles à la pitié, pleureraient de honte, s'ils pouvaient voir la faiblesse, la misère, la désolation infinies de Celui qu'ils bravent et qu'ils outragent. Car Dieu, qui s'est fait pauvre en se faisant homme, est, en un sens, toujours crucifié, toujours abandonné, toujours expirant dans les tortures. Mais que penser de ceux-ci qui ne connurent jamais la pitié, qui sont incapables de verser des larmes, et qui ne se croient pas impies ? Et que penser enfin de ceux-là qui rêvent la vie éternelle, en bras de chemise et en pantoufles, au coin du feu de l'enfer ?

    ... Je vous ai parlé des locataires pauvres dont cette paroisse est suffisamment approvisionnée, et qui tremblent déjà, en songeant à ce que vous pouvez leur faire souffrir demain. Ai-je parlé à une seule âme vraiment chrétienne ? Je n’ose le croire.

    Ah ! que ne puis-je crier en vous ! sonner l’alarme au fond de vos cœurs charnels ! vous donner l’inquiétude salutaire, la sainte peur de trouver votre Rédempteur parmi vos victimes ? Ego sum Jesus quem tu persequeris ! est-il dit à saint Paul fumant de rage contre les chrétiens, qui étaient alors comme les locataires de la Cité du Démon et qu’on pourchassait de gîte en gîte, l’épée ou la torche dans les reins, jusqu’à ce qu’ils payassent de tout leur sang le logis permanent des cieux. Je suis Jésus que tu persécutes !

    On sait que ce Maître s’est souvent caché au milieu des indigents, et quand nous faisons souffrir un homme plein de misère, nous ne savons pas quel est celui des membres du Sauveur que nous déchirons. Nous avons appris du même saint Paul qu’il y a toujours quelque chose qui manque aux souffrances de Jésus-Christ, et que ce quelque chose doit être accompli dans les membres vivants de son Corps.

    — Quelle heure est-il ? Père, disent à Dieu ses pauvres enfants, tout le long des siècles, car nous veillons « sans savoir le jour ni l’heure ». Quand finira-t-on de souffrir ? Quelle heure est-il à l’horloge de votre interminable Passion ? Quelle heure est-il ?... »

    Léon Bloy (1846-1917), La femme pauvre (ch. XXIII), Paris, Bernouard, 1897 - Paris, Georges Crès et Cie, " Les maîtres du livre", 1924.

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  • Méditation : une promesse pour l'éternité

    « Regardant la promesse de Dieu et laissant de côté toute vue humaine, sachant que Dieu est capable d’œuvres dépassant la nature, Abraham a fait confiance aux paroles qui lui avaient été adressées, n'a laissé aucun doute en son esprit et n'a pas hésité sur le sens à donner aux paroles de Dieu. Car c'est le propre de la foi de faire confiance à la puissance de celui qui nous a fait une promesse... Dieu avait promis à Abraham qu'une postérité innombrable naîtrait de lui. Cette promesse dépassait les possibilités de la nature et les vues purement humaines ; c'est pour cela que la foi qu'il avait envers Dieu « lui a été comptée comme justice » (Gn 15,6 ; Ga 3,6).

    Eh bien, si nous sommes vigilants, des promesses encore plus merveilleuses nous ont été faites et nous serons comblés beaucoup plus que ne le peut rêver une pensée humaine. Et pour cela, nous avons uniquement à faire confiance à la puissance de celui qui nous a fait ces promesses, afin de mériter la justification qui vient de la foi et d'obtenir les biens promis. Car tous ces biens que nous espérons dépassent toute conception humaine et toute pensée, tant est magnifique ce qui nous a été promis !

    En effet, ces promesses ne concernent pas seulement le présent, l'épanouissement de notre vie et la jouissance des biens visibles, mais elles concernent encore le temps où nous aurons quitté cette terre, lorsque nos corps auront été sujets à la corruption, quand nos restes auront été réduits en poussière. Alors Dieu nous promet qu'il les ressuscitera et les établira dans une gloire magnifique ; « car il faut, nous assure le bienheureux Paul, que notre être corruptible revête l'incorruptibilité, que notre être mortel revête l'immortalité » (1Co 15,53). De plus, après la résurrection de nos corps, nous avons reçu la promesse de jouir du Royaume et de bénéficier durant des siècles sans fin, en compagnie des saints, de ces biens ineffables que « l’œil de l'homme n'a pas vu, que son oreille n'a pas entendu et que son cœur est incapable de sonder » (1Co 2,9). Vois-tu la surabondance des promesses ? Vois-tu la grandeur de ces dons ? »

    St Jean Chrysostome (v.345-407), 36ème Homélie sur la Genèse (PG 53, 339), Trad. F. Luc Brésard OCSO, 2000 ans d'homélie Année A, Socéval, Perpignan, 2000 (p. 172).

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     Le paradis, gravure de Gustave Doré

  • Audience générale de ce mercredi 22 octobre 2014

    « L’Église est le Corps du Christ »

    Lors de l’audience générale ce mercredi place Saint-Pierre, le Pape s’est appuyé sur Saint Paul, qui utilise souvent l’image du corps pour désigner l’Église. François a également fait référence au livre d’Ézéchiel, lorsque Dieu montre au prophète une étendue d’os, tous détachés les uns des autres et desséchés. « Dieu demande à Ézéchiel d’invoquer l’Esprit Saint sur ces os. Et les os commencent à se rapprocher et à s’unir, puis commencent à apparaître des nerfs, la chair. Ainsi un corps se forme, complet et plein de vie. C’est cela l’Église ! » s’est exclamé le Pape.

    L’Église est « un chef d’œuvre du Saint Esprit qui met en chacun de nous la vie nouvelle du ressuscité, et nous rend proches, au service les uns des autres, tel un corps édifié dans la communion et dans l’amour » a-t-il poursuivi. L’Église est donc véritablement le Corps du Christ. C’est le don reçu lors de notre baptême. « Mais l’Église n’est pas n’importe quel corps, précise François, elle est le Corps du Christ dont il est la tête. Par le baptême, Jésus fait de nous l’un des siens, il nous unit intimement à lui, il nous accueille dans le mystère suprême de son amour pour nous, le mystère de la croix, pour nous faire renaître à une vie nouvelle ».

    Devenir un membre vivant de l’Église

    Ce constat doit faire naître en nous le désir de correspondre au Seigneur et de partager son amour entre nous, comme « un membre vivant de son Corps ». Comme Saint Paul à Corinthe, où la communauté pouvait être confrontée aux problèmes de la division, de la jalousie, de l’incompréhension, le Pape François conseille « de ne pas être jaloux, de se rapprocher et de participer à la souffrance des derniers et des plus nécessiteux, et ne pas se sentir supérieur aux autres ». Des conseils qui valaient autant à Corinthe il y a 2.000 ans que pour nos sociétés contemporaines. « Rien ne peut nous arracher à ce Corps que le Christ aime comme une épouse. Mais nous devons correspondre à sa volonté, et partager son amour entre nous » a conclu le Pape.

    Après sa catéchèse, quand il s'adressait aux pèlerins polonais, le Pape a eu une pensée particulière pour Saint Jean-Paul II, dont la mémoire liturgique est célébrée pour la première fois aujourd'hui. « Il a invité chacun à ouvrir les portes au Christ (...) et au monde entier, et il a rappelé le mystère de la Divine miséricorde. Que son héritage spirituel ne soit pas oublié, mais qu'il nous pousse dans la réflexion et l'action concrète pour le bien de l’Église, de la famille et de la société » a-t-il précisé.

    Saluant les divers groupes, le Pape François a tenu à encourager les employés de la compagnie aérienne sarde Meridiana, soutenus par leur diocèse de Tempio - Ampurias, qui se retrouvent sans emploi : « J'espère de tout cœur qu'on trouve une solution juste à la question, c'est à dire qui prenne avant tout en compte la dignité des personnes et les besoins incontournables de toutes ces familles. Je lance un appel aux responsables. S'il vous plaît, pas de famille sans travail ! »

    Source : Radio Vatican et Vatican Information Service.


    Résumé en français :

    « Frères et sœurs, à la suite de saint Paul on utilise souvent l’image du corps pour désigner l’Église. En effet, celle-ci est un chef d’œuvre du Saint Esprit qui met en chacun de nous la vie nouvelle du ressuscité, et nous rend proches, au service les uns des autres, tel un corps édifié dans la communion et dans l’amour. Mais l’Église n’est pas n’importe quel corps : elle est le Corps du Christ dont il est la tête. Par le baptême, Jésus fait de nous l’un des siens, il nous unit intimement à lui, il nous accueille dans le mystère suprême de son amour pour nous, le mystère de la croix, pour nous faire renaître à une vie nouvelle. Rien ne peut nous arracher à ce Corps que le Christ aime comme une épouse. Mais nous devons correspondre à sa volonté, et partager son amour entre nous. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment les jeunes confirmés du diocèse de Bayeux-Lisieux, ainsi que les personnes en situation de précarité du diocèse de Lyon. Elles sont particulièrement les bienvenues et je les assure de ma prière.

    Invoquons le Saint Esprit pour que sa grâce et l’abondance de ses dons nous aident à vivre vraiment comme Corps du Christ, signe visible de son amour. »

    Source : Site internet du Vatican.

    Traduction intégrale en français sur Zenit.org
    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : "C'est l'habitude qui damne le monde"

    Avertissement : il n'est pas dans mes habitudes de proposer ici (ni autre part d'ailleurs) des textes "polémiques"... Mais suite à la retransmission sur une chaîne télévisée, dans le cadre d'une émission religieuse bien connue, d'une "Messe" dominicale dont le rite avait été entièrement composé par le célébrant, au mépris de tout respect de la liturgie, je fais miennes les lignes qui suivent, comme une trace de la profonde blessure que ces prêtres infligent à Notre Seigneur, et à chaque membre de son Corps. Il n'est question dans la réflexion qui suit que de l'attitude des fidèles, mais il est évident aujourd'hui que celle-ci est pour sa plus grande part liée à celle des prêtres qui célèbrent la Sainte Messe selon leur propres critères, selon leur envie du moment, sans aucun respect ni pour les normes liturgiques en vigueur, ni pour les multiples rappels qui leur ont été adressés de la part des Souverains Pontifes depuis des décennies (Jean-Paul II, Benoît XVI...).
    Seront présentés demain un extrait du même ouvrage ainsi qu'un paragraphe de l'encyclique "
    Mediator Dei" qui abordent directement ce sujet, en manière de réponse et de "solution" pour ce qui concerne la participation des fidèles au Saint Sacrifice eucharistique. Pour ce qui concerne ces prêtres, prions pour eux !

     

    « Les personnes qui reviennent de la Messe parlent et rient ; elles croient qu'elles n'ont rien vu d'extraordinaire. Elles ne se sont doutées de rien parce qu'elles n'ont pas pris la peine de voir. On dirait qu'elles viennent d'assister à quelque chose de simple et de naturel, et cette chose, si elle ne s'était produite qu'une fois, suffirait à ravir en extase un monde passionné.
    Elles reviennent du Golgotha et elles parlent de la température.
    Cette indifférence empêche qu'elles ne deviennent folles.
    Si on leur disait que Jean et Marie descendirent du Calvaire en parlant de choses frivoles, elles diraient que c'est impossible. Cependant elles-mêmes n'agissent pas autrement.
    Elles viennent d'assister à une exécution capitale ; au bout d'un instant elles n'y songent plus. Ce manque d'imagination empêche qu'elles ne soient prises de vertige et qu'elles ne meurent.
    On dirait que ce que les yeux ne voient point n'a pas d'importance ; en réalité il n'y a que cela qui en ait, et il n'y a que cela qui existe.
    Elles ont été vingt-cinq minutes dans une église sans comprendre ce qui s'y passait... Quelques-unes sont restées assises.
    Il y en a qui se tiennent debout pendant l'élévation et je ne sais quelle est la plus merveilleuse, de l'élévation même ou de l'attitude de ceux qui la voient.
    Si cette élévation n'était qu'un symbole de la vérité ! mais c'est la vérité même présentée sous un aspect qui est à proportion de la faiblesse humaine. Les Juifs ne pouvaient souffrir l'éclat du visage de Moïse, et Moïse n'était qu'un homme. Manué craignait de mourir pour avoir vu la face de son Créateur, Juges, XII, 22, mais il n'avait vu qu'un Ange. Qu'y a-t-il de caché sous les espèces du pain et du vin ? Plus qu'un Ange et plus que Moïse certainement. Un des caractères les plus étonnants de la Messe, c'est qu'elle ne tue pas les personnes qui y assistent.
    Elles entendent la Messe tranquillement, sans larmes, sans commotion intérieure ; c'est admirable. Que faudrait-il donc pour les émouvoir ? Quelque chose de commun.
    Pour voir à quel point elles sont pauvres de cœur, il faut examiner ce qui s'est fait à cause d'elles, ce qui se fait tous les jours, dans toutes les parties du monde, pour sauver leurs âmes inattentives. Leur pauvreté de cœur n'est ni grande ni petite ; elle est infinie. Puissances, Trônes et Dominations sont moins fortes que cette imbécillité d'âme.
    Si elles pouvaient s'étonner, elles seraient sauvées, mais elles font de leur religion une de leurs habitudes, c'est-à-dire quelque chose de vil et de naturel. C'est l'habitude qui damne le monde. »

    "Théophile Delaporte", Pamphlet contre les catholiques de France, 15 octobre 1924, n°39 à 50 ; reproduit dans Cahiers du Rhône, 15 (54), Neuchâtel, La Baconnière, 1944. L'auteur qui emprunte ce nom transparent est Julien Green.
    Citation et notes extraites de La Messe, présence du Sacrifice de la Croix par Charles Journet, Desclée de Brouwer, Paris, 1958.

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  • Méditation : l'Eucharistie, Mystère ineffable

    « Le caractère eschatologique de nos sacrements culmine dans l'Eucharistie : elle contient le corps du Ressuscité, qui a promis de nous ressusciter au dernier jour (Jean VI, 39, 40, 54). Dans la présence eucharistique du Christ glorieux, les premiers chrétiens voyaient spontanément une anticipation de son apparition à la fin des temps.

    Manger ce pain et boire la coupe, c'est manger et boire soi-même, avec le corps et le sang du Sauveur, son grand désir de sauver le monde : « J'ai désiré d'un grand désir manger avec vous cette Pâque avant de souffrir » (Luc XXII, 14).

    On peut deviner que c'est dans les grandes âmes, ouvertes aux choses du ciel et où plus rien, dans le conscient ni dans l'inconscient, ne crée d'entrave à l'influx divin, que se découvriront pleinement les effets des sacrements et que se manifestera la nature des grâces sacramentelles, christotransformantes, versées au monde pour y constituer le corps mystique du Christ. Et cela se produira plus qu'en tout autre rencontre sacramentelle, en la rencontre de la communion eucharistique s'il est vrai qu'elle est par excellence le sacrement de la consommation de la vie spirituelle, de l'unité et du rassemblement de l’Église autour du sacrifice rédempteur.

    [...]

    Les chrétiens qui s'approchent de l'Eucharistie savent qu'elle est un mystère ineffable, que l'image qu'ils se forment de leurs communions, même dans les meilleurs des cas, est misérable, comparée à ce qu'elle laisse inexprimé ; qu'ils doivent se rappeler qu'on ne connaît ici-bas les choses divines qu'en voyant qu'elles sont toujours à découvrir et qu'il faut tenter sans cesse de passer outre : « Cherche à te contenter non de ce que tu comprends de Dieu, disait Jean de la Croix, mais de ce qu'en lui tu ne comprends pas ; ne t'arrête pas à mettre ton amour et tes délices dans ce que tu entends ou sens de lui, mets-les plutôt en ce que de lui tu ne peux ni entendre ni sentir : voilà ce qu'on appelle chercher Dieu dans la foi. » On connaît le poème sur la Source cachée qu'il composa dans son cachot de Tolède :

    Cette source éternelle bien est blottie
    Au pain vivant afin de nous donner vie
           Mais c'est de nuit

    Elle est là criant vers toute créature
    Qui de cette eau s'abreuve mais à l'obscur
           Car c'est de nuit

    Cette source vive à qui tant me convie
    Mon désir, je la vois en ce pain de vie
           Mais c'est de nuit (*) »

    (*) : Trad. Lucien Marie de Saint-Joseph.

    Charles Journet, La Messe, présence du Sacrifice de la Croix (ch. VIII : La Communion, 5), Desclée de Brouwer, Paris, 1958 (2e édition, revue et augmentée).

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    Raphaël, La Dispute du Saint-Sacrement, musée du Vatican
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : l'adoration eucharistique

    « Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui s'est fait pain rompu par amour, est le remède le plus valable et radical contre les idolâtries d'hier et d'aujourd'hui. S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Nous nous prosternons devant un Dieu qui s'est d'abord penché vers l'homme, comme un Bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner vie, et il s'est agenouillé devant nous pour laver nos pieds sales. Adorer le Corps du Christ veut dire croire que là, dans ce morceau de pain, se trouve réellement le Christ, qui donne son vrai sens à la vie, à l'univers immense comme à la plus petite créature, à toute l'histoire humaine comme à l'existence la plus courte. L'adoration est une prière qui prolonge la célébration et la communion eucharistique et dans laquelle l'âme continue à se nourrir : elle se nourrit d'amour, de vérité, de paix ; elle se nourrit d'espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme. »

    Benoît XVI, extrait de l'homélie de la Fête Dieu, 22 mai 2008.

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  • Méditation : prier (aussi) avec son corps

    « Revenons au bon usage du corps. Rendons au corps l'honneur de nous fournir un premier et solide degré de notre ascension. La Sainte Église de Dieu est pleine de braves gens qui passent une partie de leur vie à essayer l'oraison sans la réussir. Ne serait-ce pas que, par mégarde, ils ont omis de mettre le pied sur la première marche de l'escalier ? Vous-même ne vous plaignez-vous pas de ces distractions incessantes ? Le mal ne cède à aucun traitement, dites-vous. Mais ne serait-ce pas que vous faites un peu trop l'ange, je veux dire, que vous comptez un peu trop sur les seules ressources de votre esprit ? Et votre corps, qu'en faites-vous ? Abandonné à lui-même, que saurait-il faire que dormir ou vous tourmenter ? Ce grossier, ce mal appris, vous eût, dans sa naïveté, enseigné bien des choses. Pour éviter les coups de pied de frère âne, vous n'avez donc jamais pensé que vous pourriez aussi bien monter sur lui ? Il aime tant à sympathiser, sitôt qu'il nous sent bien en selle ! Oui, le corps prie. Ces bras qu'à Lourdes vous teniez en croix, priaient, tout comme sur la croix priaient les bras de Jésus. Et lorsque vous joignez les mains l'une contre l'autre, ce renoncement à agir, ce recueillement de vos doigts en un seul consentement, cette présentation de votre être double en une seule créature de chair, dépouillée et attentive, ne sont pas seulement, comme on a pu vous le dire, des "conditions matérielles", ce sont les éléments mêmes de votre prière. Vos mains prient. Votre âme, comme dit l’Écriture, est recueillie dans vos doigts. Et cette légère pression des mains sous laquelle, de temps en temps, votre recueillement se concentre encore, est un acte de ferveur. Vous n'êtes pas seul à la sentir ; le Seigneur en vous en prend conscience comme d'un nouvel effort de votre amour. Et qu'avez-vous de si subtil à élaborer dans votre intellect pour charmer Dieu ? Ne comprend-il pas, et mieux que nous, tout ce qu'enferment d'esprit ces gestes éloquents qui ne veulent pas mentir ? »

    Victor Poucel s.j. (1872-1953) (Mystique de la Terre. I : Plaidoyer pour le corps, Paris, Plon, 1937), in "cahiers sur l'oraison" n°1, décembre 1957, Paris, éditions du Feu Nouveau, 1957.

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  • Méditation : la "nourriture des anges", empreinte de la grâce dans l'âme...

    « Regarde, ma fille bien-aimée, quelle excellence acquiert l'âme qui reçoit comme elle doit le recevoir ce pain de vie, cette nourriture des anges. En recevant ce sacrement, elle est en moi et moi en elle. Comme le poisson est dans la mer, et la mer dans le poisson, moi je suis dans l'âme et l'âme est en moi, l'océan de la paix. Et, dans cette âme, réside la grâce : elle a reçu le pain de vie en état de grâce, et la grâce demeure, quand l'accident du pain est consommé.
    Je lui laisse l'empreinte de la grâce, comme fait le sceau qu'on pose sur la cire chaude : lorsqu'on retire le sceau, l'empreinte du sceau reste, de même la vertu de ce sacrement reste dans l'âme ; elle conserve la chaleur de ma divine charité, la clémence du Saint-Esprit ; elle garde la lumière de la sagesse de mon Fils. L’œil de l'intelligence est éclairé de la sagesse du Verbe, pour qu'elle connaisse et contemple la doctrine de ma Vérité, et cette sagesse, qui reste avec force, la fait participer à ma force toute-puissante, qui fortifie l'âme contre sa propre passion sensitive, contre les démons et contre le monde. »

    Notre Seigneur à Ste Catherine de Sienne, in Auguste Saudreau, "Les divines Paroles ou ce que le Seigneur a dit à ses disciples dans le cours des siècles chrétiens", Tome II, Angers, Ed. de l'Ouest, 1936.

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  • Méditation : pour bien communier...

    « Commencez le soir précédent à vous préparer à la sainte Communion par plusieurs aspirations et élancements d'amour, vous retirant un peu de meilleure heure afin de pouvoir aussi lever plus matin. Que si la nuit vous vous réveillez, remplissez soudain votre cœur et votre bouche de quelques paroles odorantes, par le moyen desquelles votre âme soit parfumée pour recevoir l’Époux, lequel, veillant pendant que vous dormez, se prépare à vous apporter mille grâces et faveurs, si de votre part vous êtes disposée à les recevoir. Le matin levez-vous avec grande joie, pour le bonheur que vous espérez, et vous étant confessée, allez avec grande confiance, mais aussi avec grande humilité, prendre cette viande céleste qui vous nourrit à l'immortalité. Et après que vous aurez dit les paroles sacrées : Seigneur, je ne suis pas digne (*), ne remuez plus votre tête ni vos lèvres, soit pour prier soit pour soupirer, mais ouvrant doucement et médiocrement votre bouche, et élevant votre tête autant qu'il faut pour donner commodité au prêtre de voir ce qu'il fait, recevez pleine de foi, d'espérance et de charité Celui lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyez, espérez et aimez. Ô Philothée, imaginez-vous que comme l'abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosée du ciel et le suc plus exquis de la terre, et l'ayant réduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsi le prêtre ayant pris sur l'autel le Sauveur du monde, vrai Fils de Dieu, qui comme une rosée est descendu du Ciel, et vrai Fils de la Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de notre humanité, il le met en viande de suavité dedans votre bouche et dedans votre corps. L'ayant reçu, excitez votre cœur à venir faire hommage à ce Roi de salut ; traitez avec lui de vos affaires intérieures, considérez-le dedans vous, où il s'est mis pour votre bonheur ; enfin, faites-lui tout l'accueil qu'il vous sera possible, et comportez-vous en sorte que l'on connaisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous. »

    (*) Mt VIII, 8.

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Seconde partie, ch. XXI), in "Œuvres", nrf-Gallimard, 1969.

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    Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588) : Jésus et le centurion
    (Musée National du Prado, Madrid)

  • Méditation : le Corps Eucharistique de Notre Seigneur

    « Pour avancer réellement dans la voie de la prière véritable et bien faite, il n'est pas de secours plus grand et plus utile que l'adorable et précieux corps eucharistique de Notre Seigneur Jésus Christ que l'homme doit recevoir en temps convenable, afin de s'y renouveler et de s'y régénérer pleinement. Mes chers enfants, vous devez être extraordinairement reconnaissants de ce que cette grande grâce vous soit plus souvent accordée qu'auparavant et vous devez en user plus que de tout autre secours ; car la nature est aujourd'hui si faible et si prompte à tomber en une foule de fautes et de péchés, que l'homme a grand besoin de puissants secours pour se relever et d'un appui pour se soutenir ; et cela, cette divine nourriture l'est plus que toute autre chose.
    [...]
    Il n'est pas du tout nécessaire d'avoir une grande dévotion bien sentie et d'avoir fait de grandes œuvres extérieures, il suffit qu'on soit sans péché mortel, qu'on ait le désir d'être bon, qu'on se tienne dans une humble révérence, qu'on se confesse indigne et qu'on reconnaisse sa misère. Cela suffit, mais cela est nécessaire et fort utile. Si l'homme veut continuer à se garder des chutes et des fautes graves, il est grandement nécessaire qu'il soit nourri de cette noble et forte nourriture ; elle l'entraîne en avant et l'élève jusqu'au sommet d'une vie divine... Vous devez vous hâter d'aller [à la table sainte], car c'est de là que viennent, c'est là que sont déposées et cachées toute force, toute sainteté, toute aide et toute consolation. »

    Jean Tauler, Sermon 48 (1 & 3, extraits), Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : le saint sacrifice de la messe

    « Toutes les bonnes œuvres réunies n'équivalent pas au saint sacrifice de la messe, parce qu'elles sont les œuvres des hommes, et la messe est l'œuvre de Dieu. Le martyre n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme fait à Dieu de sa vie ; la messe est le sacrifice que Dieu fait à l'homme de son corps et de son sang.
    Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! s'il se comprenait, il mourrait... Dieu lui obéit : il dit deux mots, et Notre-Seigneur descend du ciel à sa voix, se renferme dans une petite hostie. Dieu arrête ses regards sur l'autel. « C'est là mon Fils bien-aimé, dit-il, en qui j'ai mis toutes mes complaisances. » Aux mérites de l'offrande de cette victime il ne peut rien refuser. [...]

    Que c'est beau ! Après la consécration, le bon Dieu est là comme dans le ciel !... Si l'homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d'amour. Dieu nous ménage à cause de notre faiblesse.

    Un prêtre, après la consécration, doutait un peu que ses quelques paroles eussent pu faire descendre Notre-Seigneur sur l'autel ; au même instant il vit l'hostie toute rouge et le corporal teint de sang.

    Si l'on nous disait : A telle heure, on doit ressusciter un mort, nous courrions bien vite pour le voir. Mais la consécration qui change le pain et le vin au corps et au sang d'un Dieu, n'est-ce pas un bien plus grand miracle que de ressusciter un mort ? Il faudrait toujours consacrer au moins un quart d'heure pour se préparer à bien entendre la messe ; il faudrait s'anéantir devant le bon Dieu, à l'exemple de son profond anéantissement dans le sacrement de l'Eucharistie, faire son examen de conscience ; car pour bien assister à la messe, il faut être en état de grâce.

    Si l'on connaissait le prix du saint sacrifice de la messe, ou plutôt si l'on avait la foi, on aurait bien plus de zèle pour y assister. »

    St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, Catéchisme sur le saint sacrifice de la messe, in "Esprit du Curé d'Ars - M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation", Paris, Ch. Douniol, 1864.

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  • Méditation : un seul Corps

    « "La multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain" (1Co X,17). Qu'est-ce que ce pain ? Le Corps du Christ. Et que deviennent ceux qui le reçoivent ? Le Corps du Christ. Ils ne sont plus plusieurs corps, mais un seul. Que de grains de froment entrent dans la composition du pain ! Mais ces grains, qui les voit ? Ils sont bien dans le pain qu'ils ont formé, mais rien ne les distingue les uns des autres, tant ils sont unis. Ainsi sommes-nous unis les uns avec les autres et avec le Christ. Il n'y a plus plusieurs corps nourris par divers aliments ; nous formons un seul corps, nourri et vivifié par un même pain. C'est pourquoi Paul dit : "Nous avons tous part à un seul pain." Si nous participons tous au même pain, si nous sommes unis en lui au point de devenir un même corps, pourquoi ne sommes-nous pas unis par un même amour, étroitement liés entre nous par la même charité ? Relisez l'histoire de nos ancêtres dans la foi et vous trouverez ce tableau remarquable : "La multitude des croyants avait un seul cœur et une seule âme" (Ac IV,32). Mais, hélas, il n'en est pas ainsi aujourd'hui. De nos jours l’Église offre le spectacle contraire ; on ne voit que conflits douloureux, divisions acharnées entre frères. Vous étiez loin de lui, mais le Christ n'a pas hésité à vous unir à lui. »

    St Jean Chrysostome (v.345-407), Homélies sur la 1ère Epître aux Corinthiens, XXIV, 2.
    Autre traduction sur le site de l'abbaye Saint Benoît (Œuvres complètes", Tome IX, traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864.)

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  • Méditation de St Bonaventure : le Christ et l'Eglise

    « Dans cette Église répandue dans le monde entier, par l'opération de l'Esprit-Saint, distincte de multiples façons et groupée en un seul corps, préside un Pontife, le Christ, comme hiérarque suprême, qui selon un ordre admirable à l'instar de la cité céleste, répartit la dignité des charges en distribuant "les charismes des dons. C'est lui qui a donné aux uns d'être apôtres, à d'autres d'être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l’œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ" (*). Il a aussi, selon la grâce septiforme de l'Esprit-Saint, donné les sacrements comme sept médicaments contre les maladies ; leur administration confère la grâce sanctifiante et remet les péchés qui ne sont jamais pardonnés que dans la foi et dans l'unité de la sainte mère Église. Parce que les péchés sont purifiés dans le feu de la tribulation, de même que Dieu a soumis le Chef de l’Église, le Christ aux flots des passions, de même il permet que son corps, son Église, soit éprouvée et purifiée par la tribulation jusqu'à la fin des siècles. Ainsi les Patriarches, les Prophètes, les Apôtres, les Martyrs, les Confesseurs et les Vierges ainsi que tous ceux qui ont plu à Dieu, supportèrent de nombreuses tribulations dans la fidélité. Ainsi, tous les membres élus du Christ, jusqu'au jour du jugement, auront à les supporter. »

    (*) : citation de Ep 4, 11-13.

    St Bonaventure, fêté ce jour, L'Arbre de Vie (40), Trad. J.G. Bougerol, in "L'Arbre de Vie", EF, Paris, 1996.
    Voir le texte latin et surtout l'excellent commentaire de Richard S. Martignetti dans "L'Arbre de Vie de saint Bonaventure - Théologie du voyage mystique", Éditions franciscaines, 2014, pp. 271 sq., ouvrage présenté en nos pages Librairie.

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    Mosaïque de l'abside de la basilique Saint-Clément à Rome, XIIe siècle (détail)
    (Source et crédit photo)

    D’après l’inscription que comprend cette mosaïque, il s'agit d'une représentation de l’Église. Celle-ci est figurée par la croix du Christ, avec douze colombes qui représentent les apôtres, tandis que l'arbre de la croix se développe en de nombreuses volutes comme autant d'Églises qui en forment une seule.
  • Audience générale de ce mercredi 25 juin 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a poursuivi sa réflexion sur l'Église, soulignant l'importance pour le chrétien d'appartenir à ce peuple de Dieu :

    "On est pas chrétien à titre individuel, pour son compte propre. Nous sommes chrétiens par notre appartenance à l'Église. Notre identité est appartenance, à l'instar du nom et prénom. Notre nom est 'J'appartiens à l'Église', notre prénom 'Je suis chrétien'... Personne ne devient chrétien par soi-même. Croyant et priant, connaissant le Seigneur et écoutant sa Parole, nous le sentons proche et présent dans nos frères, et ce parce que d'autres ont vécu la foi, l'ont transmise et nous l'ont enseignée".

    Vivre en croyants et disciples du Seigneur au sein de la grande famille de l'Église "n'est possible qu'avec les autres, ensemble, et pas seulement grâce à d'autres. Dans l'Église il n'y pas d'existence à part. Tant de fois Benoît XVI a décrit l'Église comme un 'nous' ecclésial. Certains disent croire en Dieu et en Jésus mais ne pas être intéressés par l'Église. Certains estiment pouvoir avoir un lien direct avec le Christ en dehors de la communion et de la médiation de l'Église. Il s'agit de tentations dangereuses, d'une dichotomie absurde... Le Seigneur a confié son message de salut à des témoins, à nous tous, et c'est à travers nos frères et sœurs, leurs qualités et leurs défauts, qu'il se manifeste à nous. C'est cela appartenir à l'Église. Ne l'oublions jamais : Être chrétien signifie appartenir à l'Église !

    Demandons au Seigneur par l'intercession de Marie, Mère de l'Église, la grâce de ne pas tomber dans la tentation de nous passer des autres, de nous passer de l'Église, de nous sauver par nous-mêmes, comme si nous étions de simples chrétiens de laboratoire. On ne peut aimer Dieu sans aimer les autres. On ne peut l'aimer hors de l'Église. On ne peut être en communion avec Lui sans l'être avec l’Église. On ne peut être bons chrétiens sans tous ceux qui s'efforcent de suivre le Seigneur, en étant un seul corps, un seul peuple".

    Après la catéchèse, le Saint-Père a salué une délégation de la Bethlehem University, la première université des Frères des Écoles chrétiennes dans la Bande de Gaza, fondée il y a quarante ans, les remerciant du service qu'elle offre au peuple palestinien.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 25.6.14)

    Résumé :

    « Frères et sœurs, nous ne sommes pas chrétiens à titre individuel, nous appartenons à l’Église, par laquelle nous entrons dans une alliance qui nous précède, une alliance entre Dieu et les hommes. Nous devons être reconnaissants envers tous ceux qui nous ont précédés et accueillis dans l’Église, car on ne devient pas chrétien par soi-même. Ils ont vécu la foi et nous l’ont transmise, et sans eux nous ne connaîtrions pas le Seigneur. Par ailleurs, rencontrer le Christ directement est impossible en dehors de la communion et de la médiation de l’Église. Nous ne pouvons grandir comme chrétien qu’avec et grâce à d’autres personnes, en compagnie desquelles nous cheminons, même si cela est parfois difficile en raison de leurs faiblesses et de leurs limites. C’est par eux que Jésus vient à notre rencontre et se fait reconnaître. »

    « Je vous salue bien cordialement chers amis de langue française, en particulier les personnes engagées dans la société civile, accompagnées de Monseigneur Dominique Rey. Je vous souhaite un bon pèlerinage à Rome, et je vous invite à découvrir combien l’Église est une grande famille, dans laquelle, avec nos frères, nous rencontrons le Christ.

    Que Dieu vous bénisse ! »

    Texte intégral italien : Site internet du Vatican.

    Traduction intégrale en français : Zenit.org.