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  • Voyage du Pape François - Rencontre avec les familles au stade “Víctor Manuel Reyna”



    Pour la seconde partie de sa journée dédiée au Chiapas, le Pape François a rencontré des familles dans le stade de Tuxtla Guterrez, la capitale de cet État du sud du Mexique. Devant quarante mille personnes, le Saint-Père a défendu la famille, « remise en question » par « un modèle fondé sur l’isolement ». Après avoir écouté le témoignage de quatre familles, le Pape a pris la parole, appelant à prier la Vierge de Guadalupe pour que « ce rêve appelé famille ne se perde pas à cause de la précarité et de la solitude ».

    A Mexico Xavier Sartre :

    « Je préfère une famille blessée qui essaie tous les jours de vivre l’amour, à une société malade de l’enfermement et de la facilité de la peur d’aimer. Je préfère une famille qui essaie sans cesse de recommencer, à une société narcissique et obnubilée par le luxe et le confort. Je préfère une famille au visage épuisé par le don de soi, aux visages maquillés qui n’ont pas su ce qu’est la tendresse et la compassion. » Le ton est donné. Non, la famille n’est pas « un modèle déjà dépassé et n’ayant plus de place dans nos sociétés ».

    Mais outre la modernité qui la menace, la famille doit compter avec deux écueils : la précarité et l’isolement. « La précarité, la pénurie, le manque fréquent du minimum peuvent nous désespérer », « elle peut aussi menacer l’âme, elle peut démotiver » et mener à des chemins dangereux, allusion à la délinquance, à la criminalité ou à la drogue.

    Il faut donc, précise le Pape, des « législations, qui protègent et garantissent le minimum nécessaire pour que chaque famille et pour que chaque personne puisse se développer par la formation et un travail digne ». Il faut aussi servir et se donner aux autres.

    Pour tout cela, il faut de l’enthousiasme comme l’avait témoigné un des jeunes intervenants. Et c’est l’Esprit Saint qui nous donne cet enthousiasme, nous fait don de raisons de continuer à risquer, à rêver, et à construire une vie qui ait un goût de foyer, de famille. C’est le message que le Pape François a transmis, heureux de se retrouver pour ainsi dire en famille.

    Source : Radio Vatican (XS).

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Voyage du Pape François - Rencontre avec les évêques en la Cathédrale de Mexico

    « Je ne pouvais pas ne pas venir ! Le Successeur de Pierre, appelé du lointain sud latino-américain, pouvait-il se priver de l’opportunité de poser son regard sur la "Vierge Morenita" ? » Le Pape François a montré son attachement à la Vierge de Guadalupe qu’il verra dans l’après-midi, lors de sa rencontre avec les évêques du Mexique ce samedi 13 février 2016 en la Cathédrale de Mexico, à quelques mètres seulement du Palais national où il a rencontré les autorités et la société civile dans la matinée.

    Dans un long discours, le Pape François n’a pas hésité à mettre le doigt sur les problèmes dont souffre le Mexique. Il s’est employé également à rappeler aux évêques certains de leurs devoirs essentiels et leurs responsabilités envers leurs Églises et envers leur peuple. Il leur a prodigué des conseils, s’appliquant à lui-même ce qui leur demande.

    Tout au long de son discours, la Vierge Morenita a toujours été invoquée, et quand elle ne l’était pas, elle était toujours là, présente. « Comme je voudrais que ce soit elle-même qui vous exprime, jusqu’au plus profond de vos âmes de Pasteurs et, par vous, à chacune de vos Églises particulières présentes dans ce vaste Mexique, tout ce qui s’écoule intensément du cœur du Pape » a pris soin de préciser le Saint-Père.

    Regarder le peuple

    En allant voir la Vierge de Guadalupe, les Mexicains cherchent un sein maternel. De là, l’invitation du Pape « à repartir de ce besoin de sein qui émane de l’âme de votre peuple ». De la même manière que la Vierge, les évêques sont invités à s’incliner « délicatement et avec respect, sur l’âme profonde » du peuple, et à déchiffrer « son mystérieux visage ». « Percevoir que le monde doit être toujours et seulement sauvé n’est-ce pas un antidote contre l’autosuffisance arrogante de ceux qui croient pouvoir se passer de Dieu ? » s’interroge faussement le Pape.

    « Soyez, par conséquent, des évêques au regard limpide, à l’âme transparente, au visage lumineux. N’ayez pas peur de la transparence. L’Église n’a pas besoin de l’obscurité pour travailler. Veillez à ce que vos regards ne soient pas obscurcis par les pénombres du brouillard de la mondanité ; ne vous laissez pas corrompre par le matérialisme trivial ni par les illusions séductrices des accords [conclus] en dessous de la table ».

    Autre conseil, en forme de reproche à peine voilé : « Ne perdez pas de temps et des énergies dans les choses secondaires, dans les commérages et les intrigues, dans les vains projets de carrière, dans les plans vides d’hégémonies, dans les clubs stériles d’intérêts ou de coteries. Ne vous laissez pas entraîner par les rumeurs et les médisances. Introduisez vos prêtres dans cette compréhension du ministère sacré. »

    Le Pape François, tout au long de son discours, a distribué ses conseils et ses mises en garde. Évoquant « les desseins de Dieu » qui « sont déterminés par l’irréversibilité de son amour qui veut avec persistance s’imprimer en nous », il a exhorté les évêques à être « capables d’imiter cette liberté de Dieu en choisissant ce qui est humble pour rendre visible la majesté de son visage et de faire vôtre cette patience divine en tissant, avec le fil fin de l’humanité que vous trouvez, cet homme nouveau que votre pays espère. »

    « Redécouvrez, en effet, la constance sage et humble avec laquelle les Pères de la foi de ce pays ont su introduire les générations successives dans la sémantique du mystère divin. D’abord, en apprenant, et ensuite, en enseignant la grammaire nécessaire pour dialoguer avec ce Dieu, caché durant les siècles de leur recherche et fait proche dans la personne de son Fils Jésus ». « Imitez sa condescendance et sa capacité de s’abaisser » a-t-il insisté.

    Au chapitre des mises en garde, le Pape est revenu sur un des thèmes qu’il aborde le plus souvent. « Il nous faut surmonter la tentation de la distance et du cléricalisme, de la froideur et de l’indifférence, du triomphalisme et de l’autoréférentialité. Guadalupe nous enseigne que Dieu a un visage familier, que la proximité et la bienveillance peuvent plus que la force. »

    Jeunes et trafic de drogue

    Dans ce discours, le Pape François n’a pas hésité à pointer du doigt les problèmes du pays pour mieux souligner ce que doit être l’attitude de l’Église envers eux. Premier thème abordé : les jeunes, à qui il est nécessaire « d’offrir un sein maternel aux jeunes. Que vos regards soient capables de croiser leurs regards, de les aimer et de saisir ce qu’ils cherchent avec ce courage avec lequel beaucoup, comme eux, ont quitté barques et filets sur l’autre rive de la mer ». Le Pape a confié sa préoccupation pour beaucoup d’entre eux. D’où cette supplique aux évêques : « je vous demande de ne pas sous-évaluer le défi moral et anticivique que représente le narcotrafic pour la société mexicaine, y compris l’Église. La proportion du phénomène, la complexité de ses causes, l’immensité de son extension comme une métastase qui dévore, la gravité de la violence qui désagrège, tout comme ses connexions néfastes, ne nous permettent pas à nous, Pasteurs de l’Église, de nous réfugier derrière des condamnations génériques. Mais tout cela exige un courage prophétique ainsi qu’un projet pastoral sérieux et de qualité, pour contribuer, progressivement, à resserrer ce délicat réseau humain, sans lequel tous, nous serions dès le départ vaincus par cette insidieuse menace. En commençant d’abord par les familles ; en nous approchant et en embrassant la périphérie humaine et existentielle des territoires dévastés de nos villes ; en impliquant les communautés paroissiales, les écoles, les institutions communautaires, les communautés politiques, les structures de sécurité ; c’est seulement ainsi qu’on pourra se libérer totalement des eaux dans lesquelles malheureusement se noient tant de vies, que ce soit celle de celui qui meurt comme victime, que ce soit celle de celui qui devant Dieu aura toujours du sang sur les mains, même s’il a les poches pleines d’argent sale et la conscience anesthésiée. »

    Indigènes et migrants

    La question des indigènes n’a pas été ignorée alors que le Pape se rendra lundi au Chiapas et célébrera une messe à San Cristobal de Las Casas en utilisant des langues indigènes. Longtemps, ces descendants des premiers habitants du pays, ne pouvaient pas utiliser leur langue et valoriser leur culture propre au sein de l’Église. Dans un contexte social, économique et culturel difficile pour ces populations, l’Église se doit de montrer l’exemple. C’est pourquoi le Pape a demandé aux évêque d’avoir « un regard d’une délicatesse singulière pour les peuples indigènes et pour leurs fascinantes cultures souvent occultées. Le Mexique a besoin de leurs racines amérindiennes pour ne pas être réduit à une énigme irrésolue. Les indigènes du Mexique attendent encore qu’on reconnaisse effectivement la richesse de leur contribution et la fécondité de leur présence pour assumer cette identité qui fait de vous une Nation unique et non seulement une parmi d’autres. »

    Cette question des indigènes a logiquement mené le Pape à évoquer le métissage de la population et de la culture du Mexique. « Ne vous lassez pas (…) de rappeler à votre peuple combien sont puissantes les racines anciennes qui ont permis la vivante synthèse chrétienne de communion humaine, culturelle et spirituelle qui a été forgée ici. »

    « Que vos regards, posés toujours et uniquement sur le Christ, soient capables de contribuer à l’unité de votre peuple ; de favoriser la réconciliation de ses différences et l’intégration de ses diversités ; de promouvoir la solution de ses problèmes endogènes ; de rappeler le haut niveau que le Mexique peut atteindre s’il apprend à s’appartenir avant d’appartenir à d’autres ; d’aider à trouver des solutions partagées et durables à ses misères ; de motiver la Nation tout entière à ne pas se contenter de moins que ce qu’elle espère de la façon mexicaine d’habiter le monde. »

    Enfin, le Pape a tenu à parler des migrants qui traversent le pays en direction des États-Unis. « Chers frères, que vos cœurs soient capables de les suivre et de les rejoindre au-delà des frontières. Renforcez la communion avec vos frères de l’épiscopat des Etats-Unis d’Amérique pour que la présence maternelle de l’Église maintienne vivantes les racines de leur foi, les raisons de leurs espérances et la force de leur charité.  Leurs harpes pendues, que leurs joies ne se taisent pas, qu’ils n’oublient pas Jérusalem et ne deviennent pas des "exilés hors d’eux-mêmes" (Ps 136). Qu’ils témoignent ensemble que l’Église est gardienne d’une vision unitaire de l’homme et ne peut accepter qu’il soit réduit à une pure "ressource" humaine. »

    Etre proches des prêtres

    Le Pape François a conseillé aux membres de l’épiscopat mexicain de savoir garder le visage des hommes qui viennent frapper à leur porte. Parmi ces derniers, les prêtres. « Que jamais, dans ces situations, ne manque votre paternité, en tant qu’évêques, à vos prêtres. Encouragez la communion entre eux ; promouvez leurs dons ; intégrez-les dans les grandes causes, car le cœur de l’apôtre n’a pas été fait pour des choses petites. »

    Le Pape n’a pas occulté les remarquables progrès que l’épiscopat a accompli. Il les a ainsi encouragés à faire face aux difficultés pour promouvoir « le zèle missionnaire ». Pour les aider, ils peuvent compter sur les laïcs à qui ils doivent une formation et une préparation adéquate. Pas question de se laisser submerger par « toute forme de cléricalisme ». Il faut les impliquer dans la mission de l’Église.

    Idem pour l’Université Pontificale du Mexique : qu’elle « soit toujours davantage au cœur des efforts de l’Église pour assurer ce regard d’universalité sans laquelle la raison, réduite à des unités partielles, renonce à sa plus haute aspiration de recherche de la vérité. »

    Le Pape François a enfin exhorté les évêques à « semer le Christ dans cette terre, à maintenir allumée son humble lumière qui éclaire sans aveugler, à assurer que la soif du peuple soit étanchée par ses eaux ; à étendre les voiles pour que le souffle de l’Esprit les déploie et que la barque de l’Eglise au Mexique ne fasse pas naufrage. » Le tout, dans la communion et l’unité.

    Source : Radio Vatican (XS).

    Texte intégral du discours du Pape François ci-dessous.

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  • Voyage du Pape François - Rencontre avec les autorités, la société civile et le Corps diplomatique

    Après son arrivée ce vendredi 12 février 2016 à l’aéroport de Mexico, le Pape François a commencé effectivement son voyage ce samedi par la visite au Palais national de la capitale, siège de la présidence. C’est là qu’il a rencontré pour la seconde fois le chef de l’État, Enrique Peña Nieto, avant de s’adresser aux autorités, à la société civile et au Corps diplomatique. Mais avant cela, le Pape François a pu goûter à la joie et à l’enthousiasme des Mexicains.

    En effet, entre le spectacle haut en couleur qui a accueilli le Pape vendredi soir à l’aéroport de Mexico, et la foule amassée dans les rues pour le saluer ce samedi matin, les Mexicains sont là et bien là : on parle de 300 000 personnes rien qu’hier soir sur le parcours entre l’aéroport et la nonciature et ce matin, ils étaient certainement tout aussi nombreux sur la route du Palais national. Certains ont passé la nuit sur le Zocalo, cette immense place sur laquelle se dresse le palais du Président et la cathédrale… c’est dire l’enthousiasme des Mexicains.

    Le Pape François a rencontré le Président, les autorités, la société civile et le Corps diplomatique. Dans son discours, le premier sur le sol mexicain, il a surtout voulu situer sa visite dans une perspective spirituelle, disant venir « comme un missionnaire de miséricorde et de paix mais également comme un fils qui veut rendre hommage à sa mère, la Vierge de Guadalupe, et se laisser regarder par elle ».

    Il a ensuite rendu hommage au Mexique et à ses richesses culturelles et humaines, et en particulier ses jeunes. La moitié de la population est jeune, et pour le Pape cela devrait permettre au pays de « se rénover » et de « se transformer ». Mais pour parvenir à « un avenir d’espérance » il faut travailler aujourd’hui, au « bien commun », ce bien qui, au XXIe siècle « n’est pas très prisé » a-t-il regretté. En cherchant les privilèges pour soi, « la vie en société devient un terrain fertile pour la corruption, le narcotrafic, l’exclusion des cultures différentes, la violence, y compris pour le trafic de personne, la séquestration et la mort, causant la souffrance et freinant le développement ». Autant dire, les principaux maux dont souffre le Mexique.

    Alors, pour que dans cette société personne ne se sente « victime de la culture du rejet », il faut que toutes les composantes de la société s’engagent, et tout particulièrement les chrétiens. La priorité, aux yeux du Pape, c’est « d’offrir à tous les citoyens l’opportunité d’être de dignes acteurs de leur propre destin, dans leur famille et dans tous les domaines où se développe la société humaine, en leur facilitant un accès réel aux biens matériels et spirituels indispensables : logement décent, travail digne, nourriture, justice réelle, sécurité effective, un environnement sain et de paix ».

    La clé pour y parvenir, selon le Pape, c’est « une formation urgente à la responsabilité personnelle de chacun dans le plein respect de l’autre ». Le Saint-Père invite donc, non seulement le gouvernement, mais toute la société à se faire protagoniste de son destin. Un message reçu parfaitement, surtout par la société civile qui est déjà fortement engagée en la matière.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours du Pape François ci-dessous.

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  • Rencontre avec les Missionnaires de la Miséricorde

    Le Pape François a reçu ce mardi soir plusieurs centaines de “missionnaires de la Miséricorde”, qu’il enverra en mission mercredi lors de la Messe du Mercredi des Cendres. Il les a invités à exercer avec enthousiasme le ministère de confesseur, non pas en agissant en leur propre nom mais bien au nom de Jésus.

    « En entrant dans le confessionnal, souvenons-nous toujours que c’est le Christ qui accueille, c’est le Christ qui écoute, c’est le Christ qui pardonne, c’est le Christ qui donne la paix », a-t-il insisté. « Être missionnaire de la miséricorde est une responsabilité qui vous est confiée pour être (…) témoins de la proximité de Dieu et de sa façon d’aimer ».

    « Je vous confesse fraternellement que le souvenir de cette confession du 21 septembre 1953 qui a réorienté ma vie, est pour moi une source de joie » a-t-il lancé, sortant de son texte pour évoquer ce souvenir de jeunesse qui l'a éveillé à la vocation sacerdotale quand il avait 17 ans. Il a toutefois avoué ne plus se souvenir de ce que lui avait dit le prêtre, mais avoir été marqué par son sourire… Le langage des paroles n’est donc pas suffisant, il faut aussi utiliser « le langage des gestes », « les bras ouverts », a-t-il insisté.

    Face à eux, les confesseurs ont des personnes qui parfois ne savent pas s’exprimer, mais qui n’y arrivent pas, qui ont à la fois honte de leurs péchés et de ne pas savoir le dire. Ces personnes sentent pourtant le désir d’être accueillies et pardonnées. Le Pape a donc appelé à une attitude de respect et d’encouragement de la part des confesseurs. « Nous ne sommes pas appelés à juger, avec un sentiment de supériorité… » « Il s’agit au contraire de couvrir le pécheur avec la couverture de la miséricorde. »

    Il a lancé, sortant à nouveau de son texte, un ferme avertissement contre les prêtres qui font preuve d’une curiosité malsaine, en posant trop de questions à ceux qui veulent se confesser. « On peut faire tellement de mal, tellement de mal à une âme, si elle n’est pas accueillie avec un cœur de père, avec le cœur de la Mère Église ».

    Le Pape a conclu en invitant les prêtres à vivre cette « aventure missionnaire » en suivant les exemples de saint Padre Pio et saint Leopold Mandic, les deux grands confesseurs capucins dont les corps sont actuellement exposés à la basilique Saint-Pierre. « Quand vous sentirez le poids des péchés qui vous sont confessés, et les limites de votre personne et de vos paroles, faites confiance à la force de la miséricorde qui va à la rencontre de tous avec amour et qui ne connait pas de frontières », a insisté le Pape.

    Source : Radio Vatican (CV).

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Place Saint-Pierre : Jubilé des Groupes de Prière de Padre Pio

    C’est l’icône du catholicisme italien : Padre Pio, le capucin stigmatisé mort en 1968 et canonisé par Jean-Paul II en 2002. Depuis vendredi soir, et pour la première fois, sa dépouille est exposée dans la basilique Saint-Pierre. Escorté par des milliers de fidèles et de policiers, le caisson transparent contenant son corps a été porté en procession hier soir le long de l’avenue de la Conciliazione, en même temps que les reliques d’un capucin croate Saint Léopold Mandic. En cette Année de la Miséricorde, le Pape François a tenu à mettre en avant ces deux confesseurs inlassables. Et ce samedi matin, 6 février 2016, c’est un hommage appuyé qu’il a rendu au Saint Pio de Pietrelcina.

    Comme de son vivant, le Padre Pio continue à attirer les foules et à susciter la ferveur. Ce samedi matin, ils étaient des milliers sur la place Saint Pierre, membres des groupes de prière dédiés au moine italien, employés de l’hôpital qu’il a fondé il y a 60 ans, fidèles de la région. Et le Saint-Père, qui tient en grand respect la dévotion populaire, a rendu un hommage appuyé à ce saint stigmatisé, « un serviteur de la miséricorde qui, a-t-il dit, a exercé l’apostolat de l’écoute parfois jusqu’à l’épuisement ». « À travers le ministère de la confession, Padre Pio est devenu la caresse vivante du Père qui guérit les blessures du péché et rassure les cœurs. Il a vécu le grand mystère de la douleur et sa petit goutte est devenue un grand fleuve de miséricorde qui a irrigué les cœurs déserts et créé des oasis de vie dans de nombreux endroits du monde. »

    Citant le capucin italien, le Pape François a souligné que « la prière est notre meilleure arme, la clef qui ouvre le Cœur de Dieu. C’est sur la prière que repose la force de l’Église, pas sur l’argent ni sur le pouvoir ». Mais, a-t-il averti, « la prière n’est ni une aspirine ni un commerce, pour obtenir une grâce ; c’est une œuvre de miséricorde spirituelle, une mission qui vise à tout remettre entre les mains de Dieu : l’Église, les personnes, les situations pour qu’Il en prenne soin. Et dans ce sens, elle peut faire des miracles. »

    Et, puisque le Saint Pio a voulu aussi poser un œuvre de miséricorde corporelle en fondant un hôpital, le Souverain Pontife en a profité pour plaider en faveur d’un surplus d’humanité dont le monde a tant besoin, invitant les fidèles à prendre soin des malades et pas seulement des maladies. « Les malades ont besoin de gestes, de paroles, de caresses pour supporter leur maladie ou pour aller vers le Seigneur. Les mourants, eux aussi, même quand ils paraissent inconscients, participent à la prière qui les entoure et s’en remettent à la miséricorde de Dieu. » Lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires, le futur Pontife avait favorisé le développement des groupes de prière dédiés à Padre Pio. C’est en présence des reliques des Saints capucins Pio et Léopold Mandic que le Pape François enverra en mission un millier de Missionnaires de la miséricorde chargés de prêcher et de confesser dans le monde entier. La célébration se déroulera le 10 février, mercredi des Cendres.

    À l’occasion du Jubilé des groupes liés au Padre Pio, les Frères mineurs capucins ont offert un centre d’accueil qui pourra loger cinq familles de migrants sans abri. Cette structure sera ouverte à San Giovanni Rotondo. Les capucins ont voulu ainsi remercier le Saint-Père d’avoir choisi le Padre Pio comme modèle de miséricorde. Vendredi matin, le ministre provincial des capucins a symboliquement remis au Pape François les clefs de l’immeuble, une propriété des frères qui sera restructurée pour accueillir des familles. Les confrères du Saint stigmatisé s’occupent de plusieurs initiatives caritatives : entre autres une mission au Tchad ; une soupe populaire dans les Pouilles qui sert tous les jours 200 repas chauds ; un réseau de réhabilitation pour les enfants et un centre de soins qui a accueilli entre autres des blessés de guerre de Libye et d’Ukraine.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours en italien sur le site internet du Vatican.

  • Conclusion du Jubilé de la vie consacrée

    L'Année de la vie consacrée, convoquée par le Pape François fin 2014 se terminera demain par une messe solennelle célébrée en la Basilique vaticane. Au fil de cette année jubilaire se sont déroulés des événements, séminaires, chaînes de prière dans les monastères du monde, ainsi qu'une rencontre entre consacrés de différentes confessions chrétiennes, une initiative qui mérite d'être poursuivie selon le Saint-Père. Ce matin, celui-ci a reçu, Salle Paul VI, les participants au Jubilé. Saluant les consacrés et consacrées, le Saint-Père a improvisé. Voici toutefois un résumé du discours préparé pour l'occasion.

    Rappelant que chaque fidèle consacré a répondu un jour à l'appel de Jésus, il reconnaît que ce fut souvent "une adhésion pleine d'enthousiasme et de joie, ce fut parfois plus difficile, voire incertain. Nous l'avons quand même tous suivi, avec générosité, nous laissant guider sur des voies que nous n'aurions même pas imaginées", apprenant du Christ "la relation avec le Père, recevant son Esprit, apprenant à aimer les pauvres et les pécheurs, de même que le service, l'accueil, le pardon et la charité fraternelle. Notre vie consacrée a du sens parce que rester avec lui et aller sur les routes du monde en l'apportant, en nous conformant à lui, nous fait être Église, don pour l'humanité... L'Année se conclut, mais votre engagement à rester fidèles à l'appel reçu et à croître dans l'amour, dans le don, dans la créativité, demeure. C'est pourquoi, je voudrais vous laisser trois mots. Le premier est prophétie. C'est votre spécificité". Le monde et l’Église attendent de vous que vous "proclamiez, par votre vie, avant même les paroles, la réalité de Dieu : dire Dieu. Si parfois, il est rejeté ou mis à l'écart et ignoré, nous devons nous demander si nous avons été assez transparents à son visage, et si nous n'avons pas plutôt montré le nôtre. Le visage de Dieu est celui d'un Père de tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour".

    Le deuxième mot mis en avant par le Pape est proximité. "Dieu, en Jésus, s'est fait proche de chaque homme et femme : Il a partagé la joie des époux à Cana de Galilée et l'angoisse de la veuve de Naïm. Il est entré dans la maison de Jaïre touchée par la mort et dans la maison de Béthanie parfumé de nard. Il s'est chargé des maladies et des souffrances, jusqu'à donner sa vie en rachat de tous. Suivre le Christ signifie aller là où il est allé, prendre sur soi, comme le bon Samaritain, le blessé que nous trouvons le long de la route, aller à la recherche de la brebis perdue. Être, comme Jésus, proche des gens, partager leurs joies et leurs douleurs, montrer par notre amour, le visage paternel de Dieu et la caresse maternelle de l’Église. Que jamais personne ne vous sente éloignés, détachés, fermés et donc stériles. Chacun de vous est appelé à servir ses frères, suivant son charisme propre : qui par la prière, qui par la catéchèse, qui par l'enseignement, qui en prenant soin des malades ou des pauvres, qui en annonçant l’Évangile, qui en accomplissant les différentes œuvres de miséricorde. L'important est de ne pas vivre pour soi-même, comme Jésus n'a pas vécu pour lui-même, mais pour le Père et pour nous".

    Enfin, il y a l'espérance. "En témoignant de Dieu et de son amour miséricordieux, les consacrés et consacrées peuvent fonder leur espérance en notre humanité "marquée par différents motifs d'anxiété et de peur et tentée parfois par le découragement. Vous pouvez faire sentir la force rénovatrice des béatitudes, de l'honnêteté, de la compassion, la valeur de la bonté, de la vie simple, essentielle, pleine de sens. Et vous pouvez aussi nourrir votre espérance dans l’Église", a ajouté le Saint-Père qui a ensuite évoqué la rencontre œcuménique entre consacrés de différentes confessions chrétiennes pour que "le témoignage charismatique et prophétique de la vie des consacrés, dans la variété de ses formes, puisse aider à se reconnaître tous plus unis et favoriser la pleine communion... ne vous laissez pas conditionner, dans votre apostolat quotidien, par l'âge ou le nombre. Ce qui compte le plus est la capacité de répéter le oui initial à l'appel de Jésus qui continue de se faire entendre, de façon toujours nouvelle, à chaque saison de la vie. Son appel et notre réponse maintiennent vivante notre espérance. Prophétie, proximité, espérance. En vivant ainsi, vous aurez la joie dans le cœur, signe distinctif de ceux qui se mettent à la suite de Jésus et, à plus forte raison, des consacrés".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 1.2.16).

    Texte intégral original en italien du discours improvisé (et du discours préparé) en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Méditation - Prière pour la France

    « O Mère céleste, Notre-Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes de votre prédilection, implorez pour elle votre divin Fils, ramenez-la au berceau spirituel de son antique grandeur, aidez-la à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée, à s'abreuver aux sources où elle puisait jadis cette vigueur surnaturelle, faute de laquelle les plus généreux efforts demeurent fatalement stériles, ou tout au moins bien peu féconds ; aidez-la aussi, unie à tous les gens de bien des autres peuples, à s'établir ici-bas dans la justice et dans la paix, en sorte que, de l'harmonie entre la patrie de la terre et la patrie du ciel, naisse la véritable prospérité des individus et de la société tout entière.

    Mère du bon conseil, venez au secours des esprits en désarroi devant la gravité des problèmes qui se posent, des volontés déconcertées dans leur impuissance devant la grandeur des périls qui menacent.

    Miroir de justice, regardez le monde où des frères, trop souvent oublieux des grands principes et des intérêts communs qui devraient les unir, s'attachent jusqu'à l'intransigeance aux opinions secondaires qui les divisent, regardez les pauvres déshérités de la vie dont les légitimes désirs s'exaspèrent au feu de l'envie et qui parfois poursuivent des revendications justes, mais par des voies que la justice réprouve, ramenez-les dans l'ordre et le calme, dans cette « tranquillitas ordinis » qui, seule, est la vraie paix !

    Regina pacis ! Oh ! oui ! En ces jours où l'horizon est tout chargé de nuages qui assombrissent les cœurs les plus trempés et les plus confiants, soyez vraiment, au milieu de ce peuple qui est vôtre, la Reine de la paix ; écrasez de votre pied virginal le démon de la haine et de la discorde ; faites comprendre au monde, où tant d'âmes droites s'évertuent à édifier le temple de la paix, le secret qui, seul, assurera le succès de leurs efforts : établir au centre le trône royal de votre divin Fils et rendre hommage à sa loi sainte, en laquelle la justice et l'amour s'unissent en un chaste baiser, justicia et pax osculatae sunt (Ps 84). Et que, par vous, la France, fidèle à sa vocation, soutenue dans son action par la puissance de la prière, par la concorde dans la charité, par une ferme et indéfectible vigilance, exalte dans le monde le triomphe et le Règne du Christ, prince de la paix, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Amen. »

    Cardinal Pacelli (futur Pie XII), Cardinal légat en France, prière conclusive du discours sur la vocation de la France, 13 juillet 1937.
    (In R.P. Gabriel-Marie Jacquier (1906-1942), "L'ordre social chrétien par le règne social de Marie", Le règne social de Marie, Paris, 1939.)

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    Université de Bonn, Allemagne (entrée sud du bâtiment principal)
    (Crédit photo)

  • Voeux du Pape François au Corps diplomatique

    En cette matinée du lundi 11 janvier 2016, le Pape François a prononcé, devant les ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, son discours de vœux au Corps diplomatique. L’ambassadeur d’Angola, en tant que doyen, l’a salué en français, le remerciant de ses engagements pour la préservation de l’environnement et pour la justice sociale. « Puisse le monde comprendre qu’il y a toujours quelque chose à partager », a lancé l’ambassadeur.

    Le Pape François s’est ensuite longuement exprimé, en italien, détaillant les orientations de la diplomatie pontificale concernant les grands dossiers internationaux du moment, notamment les guerres en Afrique et au Moyen-Orient et la crise migratoire en Europe. Il a rappelé que la miséricorde était le « fil conducteur» de ses voyages et donc aussi celui de la diplomatie pontificale.

    Commentaire de Cyprien Viet à lire / écouter sur Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français ci-dessous.

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  • Rencontre avec le personnel du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican pour l'échange des vœux de Noël

    Le Pape François a reçu ce matin le personnel du Vatican (Curie et État) pour les vœux de Noël. Tout d'abord, a-t-il dit, "je voudrais vous remercier pour votre travail, pour l'effort que vous mettez à bien l'accomplir, même quand il n'y a aucune reconnaissance. Je tiens à remercier en particulier ceux d'entre vous qui pendant tant d'années font le même type de travail, un travail souvent caché... Certes c'est tout simplement faire son devoir... Mais parfois nous avons besoin d'un encouragement... Merci ! Allons de l'avant, dans les différents domaines d'activité, travaillons ensemble, avec patience, en essayant de s'entraider... Je tiens également à vous demander pardon pour les scandales qui se sont produits au Vatican. Mais je souhaite que, surtout en ces jours, nous prions tous pour les personnes impliquées, parce que ceux qui ont fait le mal doivent se repentir et retrouver le droit chemin".

    "Il y a une autre chose que je veux vous dire, peut-être plus importante : Prenez soin de votre famille, de vos enfants... Le mariage est comme une plante, non comme une armoire placard dans la chambre, dans laquelle on fait la poussière de temps en temps. C'est une réalité vivante qui doit être soignée chaque jour : Comment va-t-il, a-t-il besoin d'eau, et ainsi de suite. La vie de couple ne doit jamais être tenu pour acquise, à aucun stade de la vie de famille. Le cadeau le plus précieux sont les enfants, qui ne sont pas des choses, mais l'objet de l'amour de leurs parents. Et en plus de l'amour des parents envers leurs enfants, il doit y avoir l'amour réciproque des parents de l'autre, qui...fait tant de bien à la vie conjugale comme aux enfants. Donc, tout d'abord cultiver la « plante » du mariage, que vous êtes marié, et en même temps prendre soin de la relation avec vos enfants, même ici, se concentrant davantage sur la relation humaine que sur les choses. Nous comptons sur la miséricorde, dans les relations quotidiennes avec autrui, entre mari et femme, entre parents et enfants, frères et sœurs, sans oublier les grands-parents. Le Jubilé doit aussi être vécu dans l'église domestique, pas seulement dans les grands événements ! En effet, Dieu aime ceux qui pratiquent la miséricorde dans les circonstances ordinaires.... Faîtes l'expérience de la joie de la miséricorde à partir de votre famille. Transmettez mes salutations et mes meilleurs vœux à vos proches, aux personnes âgées et aux malades".

    Après avoir renouvelé ses excuses pour les récents scandales dévoilés, il a demandé de continuer à prier pour lui.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 21.12.15).

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

  • Rencontre avec la Curie romaine à l'occasion de la présentation des vœux de Noël

    Traditionnelle rencontre du Pape avec le Sacré Collège, la Curie Romaine et le Gouvernorat de l'Etat de la cité du Vatican.

    « ... dans le contexte de cette Année de la Miséricorde et de la préparation à Noël, désormais à nos portes, je voudrais vous présenter une aide pratique pour pouvoir vivre fructueusement ce temps de grâce. Il s’agit d’un “catalogue des vertus nécessaires” non-exhaustif, pour qui prête service à la Curie et pour tous ceux qui veulent rendre féconde leur consécration ou leur service à l’Église... C’est une liste qui part d’une analyse acrostiche de la parole « misericordia » - le père Ricci, en Chine, faisait cela - , afin qu’elle soit notre guide et notre phare :
    1. Le caractère Missionnaire et pastoral...
    2. Aptitude [Idoneità] et sagacité...
    3. Spiritualité et humanité...
    4. Exemplarité et fidélité...
    5. Rationalité et amabilité...
    6. Innocuité et détermination...
    7. Charité et vérité...
    8. Honnêteté [Onestà] et maturité...
    9. Déférence [Rispettuosità] et humilité...
    10. Générosité [Doviziosità]...
    11. Impavidité et promptitude...
    12. Fiabilité [affidabilità] et sobriété... »

    Texte intégral du discours du Pape François, traduit en français, ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Rencontre avec la communauté musulmane à Bangui

    Le Pape François s'est rendu ce lundi matin, 30 novembre 2015, dans le quartier de PK5, pour une rencontre très attendue avec la communauté musulmane. Cette visite, qui suscitait beaucoup d'inquiétudes sur le plan de la sécurité, s'est finalement déroulée sans incident et le Pape a été accueilli avec chaleur.

    Le Pape François aura passé moins d’une heure au PK5, mais sans cette rencontre avec la communauté musulmane, a-t-il lui-même affirmé, sa visite pastorale en République centrafricaine n’aurait pas été complète. Symbole des tensions inter-communautaires qui ont déchiré ce pays, le PK5 est un quartier de Bangui, ou plus exactement une enclave dans laquelle vivent retranchés les quelques musulmans qui n’ont pas quitté la capitale. La plupart des chrétiens ont peur d’y entrer, les musulmans ont peur d’en sortir. L’insécurité y est omniprésente, les conditions de vie souvent insalubres. Comme ailleurs dans la ville, les stigmates des violences meurtrières sont visibles.

    Il y a un mois, dans ce quartier, des émissaires de Rome avaient été agressés verbalement. Mais, ce lundi matin, c’est dans un climat serein que le Saint-Père s’est rendu à la mosquée centrale puis à l’école Koudoukou qui se trouve juste en face, de l’autre côté de la rue, et qui accueille des enfants chrétiens et musulmans. Il faut dire que les soldats de l’ONU et les forces locales avaient déployé un dispositif de sécurité particulièrement strict.

    On savait que le discours du Pape François à la mosquée centrale de Bangui allait être symboliquement fort. « Chrétiens et musulmans nous sommes frères », a lancé le Souverain Pontife en demandant que cesse de part et d’autre toute action qui défigure le Visage de Dieu et qui ne sert que des intérêts particuliers. « Ensemble disons non à la haine, à la vengeance, à la violence. » Mais le Saint-Père s’est également aventuré sur le terrain politique en souhaitant sans détour que les prochaines consultations donnent au pays des responsables qui sachent unir les Centrafricains, plutôt que les représentants d’une faction. La Centrafrique pourra ainsi influencer positivement tout le continent africain en aidant à éteindre les foyers de tensions qui empêchent les Africains de bénéficier du développement qu’ils méritent et auquel ils ont droit.

    De son côté, l’Imam de la mosquée a souligné que le peuple centrafricain n’est pas condamné au conflit et à la violence. Cette situation douloureuse ne durera pas pour toujours. Mais la République centrafricaine a besoin de la solidarité du monde entier. La visite du Pape est un signe fort de solidarité. Et l’Imam a également salué la présence des soldats de l’ONU, en espérant qu’elle permette d’organiser des élections libres et démocratiques.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en français du salut de l'Imam sur Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Rencontre avec les communautés évangéliques au siège de la FATEB

    (Faculté de théologie évangélique de Bangui)

    « Depuis trop longtemps, votre peuple est marqué par les épreuves et la violence qui causent tant de souffrances. » Le Pape François n’a pas manqué de revenir sur la situation politique de la Centrafrique lors de sa rencontre, ce dimanche 29 novembre 2015 avec les communautés évangéliques du pays. Au sein de la faculté de théologie évangélique de Bangui, le Pape, accueilli par le doyen, Nupanga Weanzana, et par le président de l’Alliance des Églises évangéliques centrafricaines (AEC), le pasteur Guerekoyame-Gbangou, a rappelé que « par le commun baptême que nous avons reçu, nous sommes envoyés pour annoncer la joie de l’Évangile aux hommes et aux femmes de ce cher pays de Centrafrique. »

    La violence qui a frappé la Centrafrique « rend l’annonce évangélique d’autant plus nécessaire et urgente. Car c’est la chair du Christ lui-même qui souffre, qui souffre, en ses membres préférés : les pauvres de son peuple, les malades, les personnes âgées et les abandonnés, les enfants qui n’ont plus de parents ou qui sont livrés à eux-mêmes, sans guide et sans éducation. Ce sont aussi tous ceux que la violence et la haine ont blessés dans leur âme ou dans leur corps ; ceux que la guerre a démunis de tout, de leur travail, de leur maison, de leurs êtres chers. »

    œcuménisme du sang

    Le Pape François a rappelé une des expressions qu’il utilise quand il parle de situation de guerre ou de violence : l’œcuménisme du sang. Car catholiques et protestants sont également touchés comme l’a souligné le Saint-Père, évoquant le saccage et l’incendie du pasteur Nicolas, présent à cette rencontre. Or « cette souffrance commune et cette mission commune sont une occasion providentielle de nous faire avancer ensemble sur le chemin de l’unité ; elles en sont même un moyen spirituel indispensable ».

    Dans ce contexte, « la division des chrétiens est un scandale, car elle est d’abord contraire à la volonté du Seigneur. Elle est aussi un scandale devant tant de haine et de violence qui déchirent l’humanité, devant tant de contradictions qui se dressent face à l’Évangile du Christ ».

    Faisant référence aux initiatives des Églises catholique et évangélique de Centrafrique en faveur de la paix et de la concorde, le Pape a salué « l’esprit de respect mutuel et de collaboration qui existe entre les chrétiens » du pays et les a encouragés « à poursuivre sur cette voie dans un service commun de la charité. C’est un témoigne rendu au Christ, qui construit l’unité ». « Puissiez-vous, de plus en plus et avec audace, ajouter à la persévérance et à la charité, le service de la prière et de la réflexion commune, dans la recherche d’une meilleure connaissance réciproque, d’une plus grande confiance et d’une plus grande amitié, en vue de la pleine communion dont nous gardons la ferme espérance. »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Rencontre avec la classe dirigeante et avec le Corps diplomatique à Bangui

    « C’est en pèlerin de la paix que je viens, et c’est en apôtre de l’espérance que je me présente. » Le Pape François, pour sa première intervention publique en République centrafricaine, s’est adressé ce dimanche 29 septembre 2015 aux autorités de transition et au corps diplomatique réunis dans un des salons du Palais de la Renaissance, la résidence du chef de l’État. Le Pape a tout de suite mis l’accent sur la situation politique délicate que connait la Centrafrique, pays qui a connu une guerre civile suivie de violences inter-communautaires.

    Dans ce discours, le Saint-Père a exprimé son « souhait le plus ardent » que « les différentes consultations nationales qui vont se tenir dans quelques semaines permettent au pays d’entamer sereinement une nouvelle étape de son histoire ».

    S’adressant tout particulièrement à ceux qui sont au pouvoir, le Pape a voulu les aider à éclairer l’horizon en s’appuyant sur la devise du pays : « Unité – Dignité – Travail ». L’unité « est à vivre et à construire à partir de la merveilleuse diversité du monde ambiant, en évitant la tentation de la peur de l’autre, de ce qui ne nous est pas familier, de ce qui n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession religieuse. » Et de poursuivre : « l’unité exige, tout au contraire, de créer et de promouvoir une synthèse des richesses que chacun porte en lui. L’unité dans la diversité, c’est un défi constant, qui appelle à la créativité, à la générosité, à l’abnégation et au respect d’autrui. »

    Dignité et travail

    Quant à la dignité, le Pape a repris à son compte une expression centrafricaine, rappelant à son auditoire que le pays est celui du « Zo kwe zo », autrement dit, « le pays où chaque personne est une personne ». Il a ainsi interpellé la classe dirigeante et les plus riches du pays. « Celui qui a les moyens d’une vie décente, au lieu d’être préoccupé par les privilèges, doit chercher à aider les plus pauvres à accéder eux aussi à des conditions respectueuses de la dignité humaine ». Cela passe par « le développement de leur potentiel humain, culturel, économique et social ». Autrement dit, a résumé le Pape François, « la dignité de l’être humain, c’est de travailler à la dignité de ses semblables ».

    Dernière valeur prônée par la devise centrafricaine, le travail. « C’est par le travail que vous pouvez améliorer la vie de vos familles », a expliqué le Pape. « L’effort des parents exprime leur amour pour les petits ».

    Le Saint-Père est ensuite revenu sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le respect de l’environnement dans les politiques de développement. Il a voulu attirer l’attention « de chacun, citoyens, responsables du pays, partenaires internationaux et sociétés multinationales, sur la grave responsabilité qui est la leur dans l’exploitation des ressources environnementales, dans les choix et les projets de développement, qui d’une manière ou d’une autre affectent la planète entière ». Le Pape a exprimé aussi sa confiance en les Centrafricains, affirmant que « cette vérité, la sagesse de votre peuple l’a comprise depuis longtemps et l’a traduite par ce proverbe : “Les fourmis sont petites, mais en étant nombreuses, elles ramènent leur butin dans leur nid”. »

    L'engagement de l'Église

    Le Pape François a tenu à saluer le travail par l’Église catholique depuis les premiers missionnaires qui vinrent évangéliser le pays, « dans le sens de ces valeurs de l’unité, de la dignité et du travail ». Cette action, le Saint-Père espère qu’il se poursuivra sans entraves, ne doutant pas que « les Autorités centrafricaines actuelles et futures se préoccuperont sans relâche de garantir à l’Église des conditions favorables à l’accomplissement de sa mission spirituelle ».

    Enfin, vu la situation particulière du pays, le Pape a eu un mot pour la communauté internationale. « Je l’encourage vivement à aller toujours plus loin sur le chemin de la solidarité, souhaitant que son engagement, uni à l’action des Autorités centrafricaines, aide le pays à progresser notamment dans la réconciliation, le désarmement, le maintien de la paix, l’assistance sanitaire et la culture d’une saine gestion à tous les niveaux. »

    Autocritique de la présidente de transition

    Auparavant, la présidente de transition de Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a eu des mots très forts, livrant une analyse très critique envers son pays et son peuple, soulignant combien la visite du Pape à Bangui « est vécue comme une bénédiction du ciel » et « comme une victoire de la foi sur la peur, sur l’incrédulité et une victoire de la compassion et de la solidarité de l’Église universelle ». Cette victoire est d’autant plus belle que « le contexte politique du moment, les menaces sécuritaires réelles ou amplifiées qui ont émaillé les préparatifs de Votre visite, la résurgence ces derniers jours des mouvements extrémistes et du terrorisme avec une violence omniprésente, auraient pu vous décourager à prendre le risque de faire le déplacement de Bangui ».

    Or, le Pape a donné une « leçon de courage et de détermination ». Le Pape « des pauvres, des meurtris et de tous ceux qui sont dans la détresse », a tenu à venir pour « témoigner » sa « compassion » et sa « solidarité à un peuple tenaillé par la haine et l’esprit de vengeance, déchiré par des conflits interminables mais qui, malgré tout, n’a pas totalement perdu sa foi et est toujours debout par la force de l’espoir ».

    Reconnaitre ses fautes

    Rappelant la figure et l’héritage humaniste de celui qui est considéré comme le père fondateur de la République centrafricaine, Barthélémy Boganda, la présidente de transition s’est alors livrée à une critique sévère de son peuple. « Il revient aux filles et aux fils de ce pays de reconnaître leurs fautes et demander pardon, un pardon sincère que Votre bénédiction transformera en un nouveau levain pour la reconstruction du pays ». Usant d’un vocabulaire religieux, elle n’a pas hésité à confesser « tout le mal qui a été fait ici au cours de l’histoire et demande pardon » du fond de son cœur.

    « Nous avons absolument besoin de ce pardon à l’occasion de Votre visite simplement parce que les dernières évolutions de la crise dans notre pays sont apparues comme des abominations commises au nom de la religion par des gens qui se disent des croyants » a-t-elle déclaré, regrettant que « l’amour sincère du prochain » ait quitté les Centrafricains, « désormais ancrés dans l’intolérance, la perte des valeurs et le désordre qui en résulte ».

    La présidente a exprimé le grand espoir que les Centrafricains ont mis en cette visite du Pape François, dont les messages « sont attendus » pour « libérer » les habitants de ce pays « de la peur de l’autre », pour les « aider à cesser » leurs « conflits, à changer » leurs « cœurs » et à les « établir sur la voie de la sérénité, de la sagesse, de la fraternité et de la paix ». (XS)

    Résumé de Xavier Sastre et Discours intégral de la Présidente de transition Catherine Samba-Panza sur Radio Vatican.

    Texte intégral original du discours en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en Ouganda : Rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes dans la cathédrale

    Le Pape François est intervenu ce samedi 28 novembre 2015 devant le clergé et les religieux catholiques de l’Ouganda, dans la cathédrale de la capitale ougandaise. Sa dernière intervention dans le pays, qu’il doit quitter dimanche matin pour rejoindre la Centrafrique, était articulée autour de trois thèmes : la mémoire, la fidélité et la prière.

    Délaissant le texte prévu, le Pape a évoqué le souvenir des martyrs ougandais du XIXe siècle, en demandant aux prêtres et consacrés de l’Ouganda de trouver la « grâce de la mémoire ». « Martyr signifie témoin », a insisté le Pape, l’Église doit donc continuer à témoigner et ne surtout pas s’habituer à l’histoire des martyrs comme d’un « souvenir lointain », comme d’une gloire passée. La nouvelle génération de prêtres et religieux de l’Ouganda doit représenter la « gloire future » de l’Église.

    Le Pape a ensuite insisté sur la « fidélité, à la mémoire, à sa propre vocation, au Siège apostolique », ainsi qu’aux pauvres et aux malades, « car le Christ est avec eux ». C’est la condition pour que l’Église d’Ouganda reste missionnaire. Sinon « la perle de l’Afrique restera dans un musée ».

    Il a une nouvelle fois souligné l’importance de la prière. « La fidélité n’est possible qu’avec la prière, et avec l’humiliation, l’humiliation d’aller régulièrement se confesser ». Prier, c’est toujours « d’abord commencer par se reconnaitre pécheur ». Le Pape a interpellé l’assistance avec beaucoup de fermeté : « Nous, les prêtres et les consacrés, nous ne pouvons pas avoir une double vie. Si tu pèches, demande pardon, ne garde pas caché ce que Dieu ne veut pas, ne garde pas caché le manque de fidélité. »

    Le Pape a enfin demandé que l’intercession des martyrs aide l’Église ougandaise à « avancer dans la mémoire, la fidélité et la prière. »

    Source : Radio Vatican (CV).

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

    Texte intégral de l'allocution improvisée par le Pape François sur Zenit.org.

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  • Le Pape François en Ouganda : Visite à la Maison de charité de Nalukolongo

    Le Pape François a visité ce samedi 28 novembre dans l’après-midi la Maison de Charité tenue par les soeurs du Bon Samaritain à Nalukolongo, dans l’agglomération de Kampala. Cette institution avait été fondée en 1978 par le Cardinal Emmanuel Kikwanuka Nsubuga (1914-1991), alors Archevêque de la capitale ougandaise, et grand défenseur des droits humains sous le régime dictatorial d’Idi Amin Dada. Elle accueille actuellement une centaine de personnes, de diverses confessions.

    Le Saint-Père a visité ce centre et il a prononcé un discours devant les sœurs, certains patients, et le personnel. Dans son intervention, il a rappelé que Jésus était présent en ce lieu, « parce qu’Il a dit qu’Il serait toujours présent parmi les pauvres, les malades, les prisonniers, les indésirables, ceux qui souffrent : ici il y a Jésus. » Le Pape a rendu hommage au dévouement des sœurs, et notamment au « grand et fructueux travail réalisé avec les malades du SIDA ».

    Il a présenté cette expérience comme un modèle pour toute l’Église du continent, en appelant « toutes les paroisses et communautés présentes en Ouganda – et dans le reste de l’Afrique – à ne pas oublier les pauvres. L’Évangile nous impose de sortir vers les périphéries de la société et de trouver le Christ dans celui qui souffre et dans celui qui se trouve dans le besoin ».

    « En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas simplement rester à regarder, à regarder ce qui se passe, et ne rien faire. Quelque chose doit changer ! Nos familles doivent devenir des signes encore plus évidents de l’amour patient et miséricordieux de Dieu, non seulement pour nos enfants et nos personnes âgées, mais aussi pour tous ceux qui se trouvent dans le besoin. Nos paroisses ne doivent pas fermer les portes et les oreilles au cri des pauvres. »

    Ce changement ne demande pas l’héroïsme mais passe par la simplicité et l’humilité du quotidien : « à travers des gestes simples, à travers des actes simples et dévoués qui honorent le Christ dans ses frères et sœurs les plus petits, nous faisons entrer la force de son amour dans le monde et nous le changeons réellement. »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en Ouganda : Visite à Munyonyo et salut aux catéchistes et aux enseignants


    Le Pape François s'est rendu en fin de journée, ce vendredi 27 novembre, à Munyonyo, lieu du martyre de Saint André Kaggwa en 1886, sous le règne du roi Lwanga, pour rencontrer les catéchistes et enseignants catholiques du pays. Cette intervention visait à rendre hommage à l'engagement des laïcs dans l'œuvre d'évangélisation en Afrique. Dans ce continent, le rôle des catéchistes est souvent beaucoup plus central et formalisé qu'il ne l'est dans la plupart des paroisses européennes.

    Le Pape a rendu hommage à leur titre de maître, rappelant que Jésus, lui-même, est le premier Maître. « Merci pour votre dévouement, pour l’exemple que vous donnez, pour la proximité au peuple de Dieu dans sa vie quotidienne et pour toutes les manières dont vous semez et cultivez la foi sur cette immense terre. Merci spécialement d’enseigner aux enfants et aux jeunes comment prier. C’est un travail important d’apprendre à vos enfants à prier ! »

    « Que votre exemple fasse voir à tous la beauté de la prière, le pouvoir de la miséricorde et du pardon, la joie de partager l’Eucharistie avec tous les frères et sœurs ! », a-t-il lancé dans ce lieu fondateur du christianisme pour l'Afrique des Grands Lacs.

    « Nous sommes aujourd’hui ici à Munyonyo, à l’endroit où le Roi Mwanga a décidé d’éliminer les disciples du Christ. Il n’a pas réussi dans cette tentative, comme le Roi Hérode n’a pas réussi à tuer Jésus, a souligné le Saint-Père. La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pas prévalu (cf. Jn 1, 5). Après avoir vu le témoignage courageux de saint André Kaggwa et de ses compagnons, les chrétiens en Ouganda sont devenus encore plus convaincus des promesses du Christ. »

    Le Pape s'est donc montré encourageant pour l'œuvre d'évangélisation, les chrétiens représentent environ 85% de la population ougandaise, avec un équilibre relatif entre catholiques et anglicans. « Allez sans peur dans chaque ville et village de ce pays répandre la bonne semence de la Parole de Dieu, et ayez confiance dans sa promesse que vous retournerez joyeux, avec des gerbes plantureuses d’une récolte abondante ! », a-t-il conclu.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en Ouganda : Rencontre avec les autorités et le Corps diplomatique à Entebbe

    Rencontre avec les autorités et le Corps diplomatique dans la salle de conférence de la State House

    Le Pape est donc maintenant en Ouganda. Il s'agit du deuxième pays de sa tournée africain, après le Kenya et avant la République centrafricaine. Première étape, comme toujours, la visite de courtoisie au président ougandais, Yoweri Museveni, et la rencontre avec les autorités et le corps diplomatique.

    Le Pape François a rappelé que sa visite a pour but de commémorer le cinquantième anniversaire de la canonisation des martyrs de l’Ouganda par le Pape Paul VI, qui fut le premier souverain pontife à visiter le pays, c’était en 1969.

    Le Pape a ensuite souligné que sa visite avait pour but également « d’attirer l’attention sur l’Afrique dans son ensemble, sur sa promesse, ses espérances, ses luttes et ses succès ».

    Retour sur ce premier discours du Pape François en Ouganda avec Sarah Bakaloglou, sur Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François au Kenya : Rencontre avec les jeunes au stade Kasarani

    Dernier temps fort de son séjour au Kenya, le Pape François a participé ce vendredi matin, 27 novembre, à un temps festif et spirituel avec des milliers de jeunes Kenyans au stade Kasarani, en présence des évêques du Kenya est du président de la République, Uhuru Kenyatta.

    Le Pape a été accueilli par une foule très chaleureuse, au chant notamment de "Hakuna Matata" (fameuse expression swahilie signifiant "il n’y a pas de problèmes") mais aussi au son de l’Ave Maria de Schubert, entonné par un orchestre de jeunes du bidonville de Korogocho.

    L’évêque responsable de la pastorale des jeunes a remercié le Pape d’être « un héros pour de nombreux jeunes ». Le Pape s’est ensuite exprimé, en espagnol, répondant aux questions d’une jeune fille et d’un jeune homme sur des sujets d’actualité comme la radicalisation et la corruption.

    Le Pape a d’abord remercié les jeunes d’avoir prié le Rosaire pour lui, et pour leur « présence enthousiaste », posant ensuite ces questions « pourquoi les divisions, la guerre, la mort, le fanatisme, la destruction ? »

    Faisant allusion au récit d’Abel et Caïn dans la Genèse, le Saint-Père a affirmé que « l’esprit du mal nous mène à la division, au tribalisme, à la corruption, à l’addiction aux drogues, au fanatisme ». Il a rappelé que « nous ne vivons pas dans le ciel, nous vivons sur la terre, qui est pleine de difficultés, et d’invitations à dévier vers le mal. Mais il y a quelque chose que tous les jeunes ont : la capacité de choisir ! »

    Le Pape François a donc appelé à surmonter la tentation du tribalisme, « qui consiste à tenir une pierre dans chaque main pour la jeter sur l’autre ». Dans un geste fort, le Pape a demandé à tous les participants de se tenir par la main, en criant « nous sommes tous une nation ! ». Dans un pays marqué dans son actualité récente par le terrorisme et les violences, il a rappelé que « vaincre le tribalisme est un travail de chaque jour, un travail du cœur ».

    Autre fléau mondial : la corruption, « qui existe aussi au Vatican »  a-t-il précisé. C’est « quelque chose qui nous mange de l’intérieur », c’est un peu comme le sucre, cela semble attirant mais à en abuser « nous finissons par devenir diabétiques ». « La corruption n’est pas un chemin de vie, c’est un chemin de mort. »

    Autre question très actuelle : la radicalisation des jeunes : « comment faire pour que le fanatisme ne nous vole pas un frère, un ami ? », a-t-il interrogé. « L’éducation et le travail sont les premières réponses. Et puis il faut prier ! Prier fort ! Dieu est plus fort que toute campagne de recrutement ! »

    Et dans les moments de découragement, il faut regarder la Croix : elle est « un défi à notre foi » car elle représente « la destruction de Dieu ». Mais ensuite il y a « la Résurrection qui nous renouvelle tous ». En montrant le rosaire et le petit chemin de Croix qu’il porte toujours dans sa poche, le Pape a affirmé qu’il ne perdait jamais l’espérance.

    Après ce temps consacré aux jeunes, le Pape François s’est ensuite entretenu, de façon informelle, avec les évêques du Kenya, avant de regagner la nonciature apostolique pour le déjeuner.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français à venir.

  • Le Pape François au Kenya : Visite au quartier pauvre de Kangemi à Nairobi

    Troisième et dernier jour du voyage du Pape François au Kenya ce vendredi 27 novembre 2015. Dans la matinée, le Saint-Père s’est rendu dans le bidonville de Kangemi, en périphérie de la capitale Nairobi. Un temps fort du premier voyage en Afrique du “Pape des pauvres”. Dans un discours tenu devant de très nombreux habitants, le Saint-Père a dénoncé l’injustice qu’ils subissent dans ces quartiers, tout en rappelant leur richesse.

    “Dieu n’oublie jamais les pauvres”, a-t-il rappelé dès le début de son intervention, après un accueil en chants et en danse dans l'église Saint-Joseph Travailleur de Kangemi. “Le chemin de Jésus commence dans les périphéries, il part des pauvres et avec les pauvres, et va vers tous” explique-t-il devant les habitants de Kangemi, un bidonville de 100 000 habitants en banlieue de Nairobi. Car, poursuit le Pape dans un message d’espoir, c’est dans les “quartiers populaires” que l’on trouve des “valeurs qui se fondent sur la vérité de chaque être humain”.

    Citant les Réflexions sur l’urbanisation et la culture de bidonville écrites en 2010 par les prêtres argentins, le Souverain Pontife souligne la sagesse particulière de ces quartiers, une sagesse “très positive” qui “s’exprime par des valeurs telles que la solidarité ; donner sa vie pour l’autre ; préférer la naissance à la mort ; donner une sépulture chrétienne aux morts. Offrir une place au malade dans sa propre maison, partager le pain avec l’affamé”. “Ces valeurs, ajoute-t-il, ne sont pas cotées en Bourse, ne sont pas objet de spéculation, et n’ont pas de prix sur le marché.”

    L’occasion pour lui de dénoncer à nouveau le dieu argent, mais aussi “l’atroce injustice de la marginalisation urbaine”. “Des blessures, explique-t-il provoquées par les minorités qui concentrent le pouvoir, la richesse et gaspillent de façon égoïste” alors que “des majorités toujours croissantes sont obligées de se réfugier dans des périphéries abandonnées, contaminées, marginalisées.”

    Les injustices sont des réalités concrètes

    C’est en énumérant des réalités très concrètes que le Pape a poursuivi : “des loyers exorbitants pour des logements qui se trouvent dans des conditions inadéquates”, “le manque d’accès aux toilettes, aux égouts, aux drainages, à la collecte des déchets, à l’éclairage, aux routes, mais aussi aux écoles, aux hôpitaux, aux centres de loisirs et de sport, aux ateliers d’art.” Citant un passage de son Encyclique Laudato Si’, il a rappelé en particulier que “L’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent, il est une condition pour l’exercice des autres droits humains. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable” (Laudato Si’, n. 30).

    Terre, toit, travail

    Seule solution à ces injustices, “revenir sur l’idée d’une intégration urbaine respectueuse. Ni éradication, ni paternalisme, ni indifférence, ni pur confinement. Nous avons besoin de villes intégrées et pour tous” a martelé le Saint-Père. “Le droit aux trois ‘‘T’’ : terre, toit, et travail” est sacré et doit être rendu effectif, poursuit-il avec fermeté, “ce n’est pas de la philanthropie, c’est une obligation pour tous.”
    Dénonçant avec force “de nouvelles formes de colonialisme” en Afrique, le Pape François lance ici un appel. Appel aux politiques qui plient aux pressions et mènent à la “marginalisation”. Appel aussi à tous les Chrétiens, et aux prêtres. En tant que missionnaires, ils se doivent de lutter contre ces injustices, parce que “les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile” a-t-il enfin affirmé.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François au Kenya : Visite à l'U.N.O.N.

    Visite à l'Office des Nations Unies à Nairobi

    Le Pape François a visité ce jeudi après-midi le siège des institutions de l’Onu à Nairobi, l’un des quatre sièges de l’Onu (avec New York, Vienne et Genève), qui abrite notamment le siège mondial du PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Symboliquement, le Pape a planté un arbre dans les jardins de ce bâtiment.

    Dans sa longue intervention, prononcée en espagnol, le Pape François est revenu sur les questions écologiques, un enjeu qui n’est pas dissociable de celui de la lutte pour la justice sociale. Son discours faisait donc écho aux thèmes abordés dans son encyclique Laudato Si’. Le Pape François s’est arrêté durant plusieurs minutes sur la conférence de Paris sur le changement climatique, qui s’ouvre dans trois jours, en alertant sur les risques d’une approche bureaucratique et partisane de ce sujet qui touche l’humanité entière.

    A lire / écouter : le compte rendu d'Anne-Sophie Saint-Martin sur Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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