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  • 5 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles..." (Lc 14, 12-14)

    « C'est à toi qu'en définitive profite ce que tu donnes au pauvre. Ce dont tu le prives s'accroît pour toi. Tu te nourris de la nourriture même que tu offres au pauvre, puisque celui qui a pitié du pauvre se restaure en cela même et goûte le fruit inhérent à ses oeuvres. La miséricorde est semée sur la terre, elle germe dans les cieux. Elle est plantée dans le pauvre, elle s'épanouit abondamment en Dieu. "Ne dis pas", te recommande Dieu, "je donnerai demain" (Pr 3, 28). Celui qui ne tolère pas que tu dises : "Je donnerai demain", comment souffrirait-il que tu affirmes "je ne donnerai pas du tout" ? Ce n'est pas d'ailleurs de ton bien que tu distribues au pauvre, c'est seulement sur le sien que tu lui rends. Car tu es seul à usurper ce qui est donné à tous pour l'usage de tous. La terre appartient à tous et non aux riches, mais ceux qui n'usent pas de leur propriété sont moins nombreux que n'en sont les usagers. Ainsi, tu paies ta dette, bien loin de faire des largesses gratuites. C'est pourquoi l'Ecriture t'enjoint "d'incliner ton âme vers le pauvre et de payer ta dette en répondant en esprit de douceur et de paix" (Ecc 4, 8). »

    Saint Ambroise de Milan, Naboth le pauvre (ch. XII, 55), P.L. 14, 731-756 (Trad. des Bénédictines de Caluire et Cuire, in coll. Ichtus n°6, Grasset, Paris, 1962).


    « Quelle raison nous fait fuir ces malheureux ? La raison, la voici : la menace de Jésus-Christ ne nous inquiète pas. "Allez loin de moi, dans le feu éternel. Ce que vous n'avez pas fait à l'un d'eux, à moi non plus vous ne l'avez pas fait." Si nous croyions à cette parole, nous changerions de sentiments à l'égard des malades, nous reviendrions à eux, sans plus éprouver de répugnance à soigner leurs maladies. Mais si nous comptons fermement sur la promesse de Dieu, il nous faut obéir à ses commandements ; seule notre docilité peut nous assurer les félicités qu'il nous annonce.
    Etranger, nu, affamé, malade, prisonnier, toutes les détresses dont parle l'Evangile, cet homme les porte. Il vit nu, sans foyer, et la maladie qui s'ajoute à sa pauvreté le réduit au dénuement le plus tragique. Il ne possède rien et il lui est impossible de s'embaucher. Il est enfin prisonnier, enchaîné par la maladie. Tu as donc là le moyen d'accomplir toute la loi : tu peux rendre le Seigneur de toutes choses ton débiteur si tu veux te montrer humain envers cet homme. Pourquoi donc mener la guerre contre ta propre existence ? Car refuser l'amitié de Dieu revient à faire de toi ton propre ennemi. Dieu habite les êtres fidèles à sa loi mais déserte les coeurs endurcis ; "Chargez-vous de mon joug" (Mt 11, 29). Il appelle joug, l'obéissance à la loi. Rendons-nous donc à son appel, devenons la bête de somme du Christ, sanglons-nous de charité, et ne secouons pas ce joug doux et léger qui n'écorche pas la nuque, mais la caresse. "Semons dans la bénédiction pour récolter aussi dans la bénédiction (2Co 9, 6), dit saint Paul, et cette semence portera des milliers d'épis. »

    Saint Grégoire de Nysse, De l'amour des pauvres (2), P.G. 46, 472-489 (Trad. coll. Ichtus n°6, Grasset, Paris, 1962).

  • 31 octobre : Méditation

    « "Rendez constamment grâce à Dieu pour toute chose" (Eph 5,20).
    [...]
    Le plus difficile dans cette parole de saint Paul, c'est ce "pour toute chose". Cela signifie rendre grâce dans le malheur comme dans la joie. Cela implique de rendre grâce non seulement pour les dons et les délivrances positives que nous recevons de Dieu chaque jour, mais aussi pour tout ce que nous sommes enclins à considérer comme un mal. Pour toutes les misères et souffrances qui nous accablent, toutes les choses en apparence mauvaises qui nous arrivent, et que nous aurions souhaité n'avoir jamais à connaître.
    L'impératif "Rendez grâce" indique bien que la parole de saint Paul n'est pas seulement un conseil de perfection ou une recommandation pieuse, mais un véritable précepte pressant.
    [...]
    Rendons grâce dans les endroits de notre vie qui paraissent le plus dépourvus de grâces, les plus éloignés de l'amour de Dieu. Rendons grâce dans les moments où tout nous paraît sans remède et sans solution. Parce que le malheur est une grâce qu'il s'agit de retourner au Père. L'expression est merveilleuse en elle-même : rendre le don reçu de Dieu. Comment est-ce possible ? Comment pouvons-nous remercier pour quelque chose qui est en soi un mal ? Dieu ne veut de mal à personne. Dieu n'est pas un spectateur impassible de notre souffrance, assis sur un trône. Il est le Dieu souffrant, qui ne désire pas le mal semé dans le champ de l'Adversaire. Il connaît chacun de nous dans l'éternel présent. Il ne nous laissera pas aller à la dérive. Notre tort, c'est que nous sommes incapables de saisir que nos souffrances, nos détresses, font l'objet de l'attention de Dieu. Si nous comprenions cela, nous pourrions rendre grâce, car cette douleur s'identifierait à la grâce. Et la grâce est plus forte que la douleur.
    [...]
    "Seigneur, je Te rends grâce, car je sais que Tu es plus grand que ce qui m'arrive. Je crois en ta supériorité, ta souveraineté. Je place cette certitude avant la conscience que je prends de mon propre malheur. A cause de cela, j'espère en Toi et je Te remercie." »

    Un moine de l'Eglise d'Orient (P. Lev-Gillet, 1893-1980), Au coeur de la fournaise, Le Cerf, 1998.

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  • Angélus de Benoît XVI en ce dimanche 14 octobre 2012

    "Donner tous ses biens nous met sur la voie du Christ"

    Avant la prière de l’Angélus, Benoît XVI est revenu sur l’Évangile de ce dimanche qui revient sur l’homme riche demandant à Jésus comment hériter de la vie éternelle. Le Pape a ainsi développé une réflexion sur la richesse. « Jésus enseigne qu’il est très difficile à un riche d’entrer dans le règne de Dieu, mais pas impossible » a-t-il souligné. C’est en se débarrassant de ses biens, les partageant avec ceux qui sont dans le besoin. « Dieu peut conquérir le cœur d’une personne qui possède de grands biens en la faisant entrer dans une logique du don. »

    « Jésus comprend aussi le point faible de l’homme : son attachement à ses nombreux biens » a poursuivi le Pape. « C’est pour cela qu’il pose un regard d’amour sur lui et l’invite à le suivre afin que son cœur ne soit plus sur terre mais dans le Ciel » a encore souligné Benoît XVI. Il faut donc apprendre à se déposséder soi-même pour pourvoir suivre le Christ.

    A l’issue de l’Angélus, Benoît XVI a rappelé la béatification de 14 moines franciscains ce samedi à Prague. Il s'agit de Federico Bachstein et treize autres frères mineurs qui furent tués au nom de leur foi en 1611. « Les premiers bienheureux de l’Année de la Foi sont des martyrs » a-t-il souligné, rappelant que « croire au Christ signifie être disposé à souffrir pour Lui ».

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, en ce début de l'Année de la foi, l’Évangile de ce jour nous invite à tout abandonner pour suivre Jésus. N'ayons pas peur de vivre et de proclamer notre foi en Dieu. Aujourd'hui encore, vivre pour Dieu nous oblige à faire des choix pour avancer. Ils sont parfois difficiles. Mais nous savons que Dieu nous accompagne et nous aide à faire le bien, car sa grâce nous devance toujours. En ce mois du Rosaire, tournons-nous vers la Vierge Marie. Elle a su accueillir et vivre de la Parole de Dieu. Confions-lui également nos familles, et tous les participants rassemblés ici en Synode pour réfléchir et échanger sur la Nouvelle Évangélisation. Bon dimanche et bonne semaine à tous ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 22 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Jamais le labeur personnel ou l'industrie de l'homme n'égalera le don divin que la seule miséricorde divine accorde à celui qui le désire. Disant cela, je ne cherche pas à supprimer les efforts humains, ni à détourner quiconque d'être attentif à son travail et de se donner du mal, mais je déclare ceci : bien que la perfection ne puisse pas être atteinte sans ces moyens humains, pourtant personne ne peut par ces seuls moyens et sans la grâce de Dieu la réaliser dans sa plénitude. »

    Saint Jean Cassien (360-435), Institutions cénobitiques, L. XII, chap. 13-14.

  • 19 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Il est admirable que Dieu ait fait pleuvoir la manne pour nos pères et qu'ils aient été rassasiés chaque jour du pain du ciel. C'est pourquoi il est dit : "L'homme a mangé le pain des anges" (Ps 77,25). Pourtant ceux qui ont mangé ce pain au désert sont tous morts. Au contraire, cette nourriture que tu reçois, ce pain vivant qui est descendu du ciel, fournit le soutien de la vie éternelle, et quiconque le mange ne mourra jamais. C'est le corps du Christ...
    Cette manne-là était du ciel, celle-ci d’au-dessus du ciel ; celle-là était un don du ciel, celle-ci du Seigneur des cieux ; celle-là était sujette à la corruption si on la gardait jusqu'au lendemain, celle-ci est étrangère à toute corruption : quiconque en goûte avec respect ne peut pas être atteint par la corruption. Pour les Hébreux l'eau a coulé du rocher, pour toi le sang coule du Christ. L'eau les a désaltéré pour un moment, toi le sang te lave à jamais. Les Hébreux ont bu et ont eu soif. Toi, une fois que tu auras bu, tu ne pourras plus avoir soif (Jn 4,14). Cela  était la préfiguration, ceci est la vérité plénière...
    C'était "l'ombre des choses à venir" (Col 2,17). Écoute ce qui s'est manifestée à nos pères : "Ils buvaient, dit-on, du rocher qui les suivait au désert ; or le rocher c'était le Christ" (1Co 10,4)... Toi, tu as connu l’accomplissement, tu as vu la pleine lumière, la vérité préfigurée, le corps du Créateur plutôt que la manne du ciel… Ce que nous mangeons et ce que nous buvons, l’Esprit Saint l’exprime ailleurs : "Goûtez et voyez que le Seigneur est bon. Heureux ceux qui espèrent en lui" (Ps 33,9). »

    Saint Ambroise (v.340-397), Traité sur les Mystères, 48-49, 58 (trad. SC 25 rev.).

  • 13 août : Méditation

    « Il est un joyau dont la Sainte Vierge se plaît à parer ses fidèles enfants : c'est l'humilité.
    Là où vous avez eu la joie de contempler les charmes de l'humilité évangélique, là, je n'en puis douter, il vous a été donné de connaître un serviteur authentique de la Très Sainte Vierge.
    Là où la Mère de Dieu n'est pas honorée avec amour, ce n'est pas à tort que vous redouterez de découvrir, plus ou moins établi, le règne de l'orgueil.
    L'humilité m'apparaît comme la fleur spécifique de la dévotion à Marie. Elle se développe et fleurit dans la mesure où cette dévotion est cultivée.
    Elle est le don de Marie à ses fidèles enfants. Et c'est vraiment un don royal.
    Je dis un don royal d'une valeur à part, pour cette raison d'abord que l'humilité préserve celui qui le possède du premier et du plus grand de tous les maux.
    On n'en sera jamais assez persuadé : l'orgueil est en effet, dans l'ordre surnaturel, le mal le plus à redouter, parce qu'il est l'obstacle le plus réfractaire à l'action de Dieu en nous...
    J'ajoute de plus que l'humilité dont Marie enrichit ses serviteurs est vraiment un don royal, parce que cette vertu, qu'on a si bien dénommée la mère et la gardienne de toutes les autres vertus, est, dans l'ordre de la grâce, l'origine de toutes les fortunes surnaturelles et le secret de toutes les élévations dont les privilégiés de Dieu sont l'objet.
    L'humilité orne l'âme d'une parure tellement séduisante qu'elle attire irrésistiblement l'Eternel vers celui qui s'en trouve paré. Lui, le Très-Haut, qui n'a besoin de personne, il fait ses délices de vivre avec les humbles et de les exalter selon le degré même de leur humilité. Il est le Dieu des petits !
    Notre-Dame proclame elle-même au moment où elle devient Mère du Sauveur : "Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante"...
    L'humilité fut le premier trésor de la Vierge. Elle en fait part dans une large mesure à tous ceux qui se distinguent par une ardente dévotion à son égard. »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, chapelain de Paray-le-Monial, Bienheureux les serviteurs de la T.S. Vierge, Imprimerie Nouvelle, Paray-le-Monial, 1931.

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  • 11 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le mot "foi" est unique en tant que vocable, mais il a une double signification. Il y a en effet un aspect de la foi qui se rapporte aux dogmes ; il s’agit de l'assentiment sur telle vérité donnée. Cet aspect de la foi est profitable à l'âme, selon la parole du Seigneur : "Celui qui écoute mes paroles et croit à celui qui m'a envoyé a la vie éternelle" (Jn 5,24)...
    Mais il y a un second aspect de la foi : c'est la foi qui nous est donnée par le Christ comme un charisme, gracieusement, comme un don spirituel. "A l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse, à un autre une parole de science selon le même Esprit, à un autre la foi dans le même Esprit, à un autre le charisme de guérir" (1Co 12,8-9). Cette foi qui nous est donnée comme une grâce par l'Esprit Saint n'est donc pas seulement la foi dogmatique, mais elle a la puissance de réaliser ce qui dépasse les forces humaines. Celui qui possède cette foi dira à cette montagne : "Déplace-toi d'ici à là, et elle se déplacera". Car lorsque quelqu'un prononce cette parole avec foi, "en croyant qu'elle va s'accomplir, et sans hésitation intérieure" (Mc 11,23), alors il reçoit la grâce de sa réalisation. C'est de cette foi qu'il est dit : "Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde". En effet, la graine de moutarde est toute petite mais elle recèle une énergie de feu ; semence minuscule, elle se développe au point d'étendre de longues branches et de pouvoir même abriter les oiseaux (Mt 13,32). De même la foi accomplit dans une âme les plus grands exploits en un clin d’oeil.
    Quand elle est éclairée par la foi, l’âme représente Dieu et le contemple autant qu’il est possible. Elle embrasse les limites de l’univers et, avant la fin du temps, elle voit déjà le jugement et l’accomplissement des promesses. »

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), Catéchèse baptismale 5, 10-11 ; PG 33, 518-519 (trad. Orval rev ; cf Bréviaire).

  • 30 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le premier genre de foi est celui qui se rapporte aux dogmes ; il implique l’adhésion de l’âme à un objet. Il est utile à l’âme selon la parole du Seigneur : "Celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé possède la vie éternelle et il en vient pas en jugement"...
    Il y a un deuxième genre de foi : celui qui nous est donné par le Christ à titre purement gracieux. "A celui-ci est donné, grâce à l’Esprit, le langage de la sagesse de Dieu ; à un autre, toujours grâce à l’Esprit, le langage de la connaissance de Dieu ; un autre reçoit, dans l’Esprit, le don de la foi ; un autre encore, des pouvoirs de guérison."
    Cette foi qui est conférée par l’Esprit à titre gracieux n’est pas seulement dogmatique ; elle réalise ce qui est au-delà des forces humaines. Celui qui possède une telle foi dira à cette montagne : "Passe d’ici là-bas, et elle y passera." Quand quelqu’un dira même cela avec foi, "croyant que cela se fera, sans hésiter dans son coeur", alors il recevra la grâce du miracle.
    C’est au sujet de cette foi qu’il est dit : "Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde"...
    Toi, donc, possède cette foi qui dépend de Dieu et qui te porte vers lui ; alors tu recevras de lui cette foi qui agit au-delà des forces humaines. »

    Saint Cyrille de Jérusalem (v.315-386), Catéchèse 5, La foi et le symbole, 12-13.

    Source : A la découverte des Pères de l'Eglise.

  • 17 juillet : Méditation

    « L'Espérance est surnaturelle, force et don de Dieu. Elle nous fait comprendre et éclaire pour nous la vie, la souffrance, la mort qui n'est que la vie continuée et toutes les vérités d'au delà. Elle nous établit en union plus intime avec Dieu, élargit pour nous ce merveilleux domaine des âmes que la Foi nous entr'ouvre et dans lequel la Charité nous fait pleinement pénétrer, ce domaine dans lequel tant de gens n'entrent jamais qui vivent à la surface des êtres, et qui est pourtant le domaine de tout chrétien. - "Tôt ou tard, disait Lacordaire, on ne vit plus que pour les âmes." - Sachons les chercher, les deviner, aimons-les, toutes, depuis celle de l'humble servante qui vit à côté de nous, depuis celle que nous voile parfois une enveloppe ridicule ou une morose humanité, jusqu'aux âmes lointaines ou inconnues qu'atteindront toujours notre prière et notre souffrance et qui sauront seulement dans l'éternité que notre tristesse d'un jour ou notre sacrifice humblement consenti leur a obtenu la Vie.
    Mettons tous nos désirs, toutes nos tendresses, tous nos espoirs humains sous la garde de la surnaturelle Espérance et demandons-la chaque jour à Dieu pour nous, pour ceux que nous aimons et pour les âmes, afin qu'elle nous fasse à tous la vie plus féconde, l'âme plus sereine et douce, la mort même utile et belle, et ne nous abandonne qu'à ce seuil de l'Eternité où, dans l'Unité Vivante, ne subsistera plus que la rayonnante et divine Charité. "Les autres vertus passeront, mais la Charité demeurera éternellement."

    Prière pour demander à Dieu la vertu d'Espérance

    Mon Dieu, qui nous avez permis les espoirs humains, mais qui Seul donnez l'Espérance chrétienne et surnaturelle, accordez, je Vous en supplie, par votre grâce, cette vertu à mon âme, à toutes les âmes qui me sont chères et à celles de tous les chrétiens. Faites qu'elle illumine et transforme pour nous la vie, la souffrance et la mort même et qu'elle nous conserve, à travers les déceptions et les tristesses de chaque jour, une force intime et une inaltérable sérénité. »

    Elisabeth Leseur (1866-1914), extrait des Petits traités de l'Espérance et de la Paix chrétiennes in "La vie spirituelle", Paris, J. de Gigord, 1920.

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  • 30 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "C'est une grande affaire, dit l'Ecriture, de trouver un homme qui a la foi" (Pr 20,6). Je ne te dis pas cela pour t'inciter à m'ouvrir ton coeur, mais pour que tu montres à Dieu la candeur de ta foi, à ce Dieu qui sonde les reins et les coeurs et qui connaît les pensées des hommes (Ps 7,10 ; 93,11). Oui, c'est une grande chose qu'un homme qui a la foi ; il est plus riche que tous les riches. En effet, le croyant possède toutes les richesses de l'univers, puisqu'il les méprise et les foule aux pieds. Car, même si ceux qui sont riches possèdent des tas de choses au plan matériel, comme ils sont pauvres spirituellement ! Plus ils amassent, plus on les sent consumés du désir de ce qui leur manque. Au contraire, et c'est bien là le comble du paradoxe, l'homme qui a la foi est riche au sein de la pauvreté, car il sait qu'il n'a besoin que de vêtements et de nourriture ; il s'en contente et met sous ses pieds les richesses.
    Et ce n’est pas seulement nous, qui portons le nom du Christ, qui vivons d’une démarche de foi. Tous les hommes, même ceux qui sont étrangers à l’Eglise, vivent d’une démarche semblable. C’est par une foi dans l’avenir que des gens qui ne se connaissent pas parfaitement contractent un mariage ; l’agriculture est basée sur la confiance que les travaux engagés porteront des fruits ; les marins mettent leur confiance dans un frêle esquif de bois… C’est selon une démarche de foi que tiennent la plupart des entreprises humaines ; tout le monde croit en des principes.
    Mais aujourd’hui les Ecritures vous appellent à la vraie foi et vous tracent la vraie route qui plaît à Dieu. C’est cette foi qui, chez Daniel, a fermé la gueule des lions (Dn 6,23). Par "le bouclier de la foi vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais" (Ep 6,16)… La foi soutient les hommes jusqu’à marcher sur la mer (Mt 14,29). Certains, comme le paralytique, ont été sauvés par la foi des autres (Mt 9,2) ; la foi des soeurs de Lazare a été si forte qu’il a été rappelé des morts (Jn 11)… La foi donnée gratuitement par l’Esprit Saint dépasse toutes les forces humaines. Grâce à elle on peut dire à cette montagne : "Transporte-toi jusque là-bas" et elle se transportera (Mt 17,20). »

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), Catéchèses baptismales, n° 5 (trad. Brésard, 2000 ans C).

  • 18 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "A qui prend ta tunique, dit le Christ, donne aussi ton manteau ; à qui prend ton bien, ne réclame pas ; et ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux" (Mt 5,40 ; Lc 6,30-31). De la sorte, nous ne nous attristerons pas comme des gens qu'on aurait dépossédés contre leur gré, mais au contraire nous nous réjouirons comme des gens qui auraient donné de bon coeur, puisque nous ferons un don gratuit au prochain plus que nous ne céderons à la contrainte. "Et, dit-il, si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en avec lui deux mille". De la sorte nous ne le suivons pas comme un esclave, mais nous le précédons comme un homme libre. En toutes choses donc le Christ t'invite à te rendre utile à ton prochain, ne considérant pas sa méchanceté, mais mettant le comble à ta bonté. Il nous invite ainsi à nous rendre semblable à notre Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45). »

    Saint Irénée de Lyon (v.130-v.208), Contre les hérésies, IV, 13, 3 (trad. cf SC n°100).

  • Benoît XVI : Angélus de ce dimanche 17 juin

    Angélus de ce dimanche 17 juin

    Extrait de son allocution :

    « L'image de la graine est particulièrement chère à Jésus, parce qu'elle exprime clairement le mystère du Royaume de Dieu. Les deux paraboles d'aujourd'hui nous présentent une "croissance" et un "contraste" : la croissance qui se produit en raison d'un dynamisme dans la graine elle-même, et le contraste qui existe entre la petitesse de la graine et la grandeur de ce qu'elle produit. Le message est clair : le Royaume de Dieu, même si il exige notre coopération, est avant tout don du Seigneur, une grâce qui précède l'homme et ses œuvres. Notre petite force, apparemment impuissante face aux problèmes du monde, ne craint pas d’obstacles, si elle est mise en celle de Dieu, parce que la victoire du Seigneur est certaine. C'est le miracle de l'amour de Dieu, qui fait germer et se développer toutes les graines en bonne part sur la terre. Et l'expérience de ce miracle de l'amour nous rend optimistes, malgré les difficultés, la souffrance et le mal que nous rencontrons. Les graines germent et se développent, parce que c'est l'amour de Dieu qui les fait croître. Que la Vierge Marie, qu'il a saluée comme "bonne terre" pour y semer la divine Parole, renforce en nous cette foi et cette espérance. »

    Et son message aux pèlerins francophones :

    « En ce dimanche, Jésus nous invite à vivre dans la confiance. Comme la semence qui germe et qui grandit toute seule, le don gratuit de l’Esprit-Saint - Esprit d’amour et de force - et la Bonne Nouvelle - annoncée avec courage - agissent dans notre monde pour nous faire grandir dans la vie même du Père. Ensemble, n’ayons pas peur de cheminer dans la foi car le Seigneur nous accompagne. Que la Vierge Marie nous montre le chemin qui nous conduit vers le Père de toute tendresse ! Bon dimanche et bonne semaine à tous ! »

    Source, texte intégral (en italien) et vidéo sur le site internet du Vatican.

  • 9 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur enseigne comme il convient d'être miséricordieux et généreux envers les pauvres, sans s'arrêter à la pensée de sa pauvreté ; car la générosité ne se calcule pas d'après l'abondance du patrimoine, mais d'après la disposition à donner. C'est pourquoi la parole du Seigneur fait préférer à tous cette veuve dont il est dit : "Cette veuve a donné plus que tous". Au sens moral, le Seigneur apprend à tout le monde qu'il ne faut pas se laisser détourner de faire le bien par la honte de la pauvreté, et que les riches n'ont pas à se glorifier parce qu'ils semblent donner plus que les pauvres. Une petite pièce prise sur peu de bien l'emporte sur un trésor tiré de l'abondance ; on ne calcule pas ce qui est donné mais ce qui reste. Personne n'a donné davantage que celle qui n'a rien gardé pour elle... »

    Saint Ambroise (v.340-397), Exhortation aux veuves, § 27s (trad. Solesmes, 1980, rev.).

  • Benoît XVI - Audience générale de ce Mercredi 30 juin 2012

    « Chers frères et sœurs, pour l’apôtre Paul la prière est une rencontre personnelle avec Dieu, un dialogue entre le oui fidèle de Dieu et l’amen confiant du croyant. Il témoigne aux Corinthiens assaillis par le doute et le découragement, que la grâce du Seigneur l’a toujours accompagné au milieu des épreuves. Même prisonnier, il reste intérieurement libre, porté par l’unique souci d’annoncer l’Évangile à tous. "La Parole de Dieu n’est pas enchaînée", écrira-t-il à Tite. Paul exhorte à surmonter les difficultés, en étant uni au Christ, qui prend sur lui la souffrance et le péché du monde et apporte l’espérance et la rédemption. La consolation de Dieu nous est donnée dans la prière quotidienne. Et ainsi réconfortés, nous pouvons consoler nos frères. La foi est le don gratuit de Dieu, le oui de Dieu à l’homme dans le Christ qui nous apprend à vivre en l’aimant et en aimant nos frères. Malgré nos infidélités continuelles, "les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables" ! Ce mode d’agir de Dieu est bien différent du nôtre, chers amis. Dans nos relations avec les autres, nous avons du mal à persévérer dans l’amour gratuit, qui entraîne effort et sacrifices. Appuyons-nous sur la fidélité de Dieu qui cherche toujours à nous rejoindre. Répondons à son désir de communion avec nous par l’amen joyeux et vrai de toute notre vie. »

    Texte et vidéo sur le site internet du Vatican

     

    Benoît XVI évoque publiquement les fuites au Vatican

    Pour la première fois, à l'issue de l'audience générale ce mercredi, Benoît XVI s'est exprimé publiquement sur les affaires de fuites de documents au Vatican :

    « Les événements intervenus ces derniers jours concernant la Curie et mes collaborateurs ont causé de la tristesse dans mon coeur, a-t-il souligné, mais n'ont jamais obscurci la ferme certitude que, malgré la faiblesse de l'homme, les difficultés et les épreuves, l'Église est guidée par l'Esprit Saint et le Seigneur ne manquera jamais de l'aider pour la soutenir sur son chemin. Cependant, a poursuivi le Pape, des suppositions ont été diffusées par certains moyens de communication, sans fondement, et qui sont allées bien au-delà des faits, offrant une image du Saint-Siège qui ne correspond pas à la réalité. Je souhaite, a-t-il conclu, renouveler ma confiance, mes encouragements à mes plus proches collaborateurs et à tous ceux qui, quotidiennement, avec fidélité, esprit de sacrifice et dans le silence m'aident dans l'accomplissement de mon ministère. »

    Source : Radio Vatican

  • 30 avril : Méditation

    « Aimez prier. Souvent dans la journée, essayez de ressentir le besoin de prier, et alors donnez-vous la peine de prier. La prière agrandit le coeur au point où il pourra contenir le don que Dieu nous fait de lui-même. "Demandez, cherchez" (Lc 11,9) et votre coeur s'élargira assez pour le recevoir.

    La prière suivante, extraite du livre de prières de notre communauté, est choisie parmi celles que nous récitons chaque jour. Puisse-t-elle vous aider...

    "Devenons tous des branches authentiques et riches en grappes de la vigne de Jésus, en l'accueillant dans nos vies comme il lui plaira d'y venir :
    en tant que Vérité – pour la dire ;
    en tant que Vie – pour la vivre ;
    en tant que Lumière – pour éclairer ;
    en tant qu'Amour – pour être aimé ;
    en tant que Chemin – pour le parcourir ;
    en tant que Joie – pour la donner ;
    en tant que Paix – pour la répandre ;
    en tant que Sacrifice – pour l'offrir,
    dans nos familles et tout autour de nous." »

    Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), Un Chemin tout simple, Paris, Plon/Mame, 1995.

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  • 24 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Malades, nous avons besoin du Sauveur ; égarés, de celui qui nous conduira ; assoiffés, de la source d'eau vive ; morts, nous avons besoin de la vie ; brebis, du berger ; enfants, du pédagogue ; et toute l'humanité a besoin de Jésus. [...]
    Si vous le voulez, nous pouvons comprendre la suprême sagesse du très saint Pasteur et Pédagogue, qui est le Tout-Puissant et le Verbe du Père, lorsqu'il emploie une allégorie et se dit Pasteur des brebis ; mais il est aussi le Pégagogue des tout-petits. [...]
    Tel est notre Pédagogue : bon avec justice. "Je ne suis pas venu pour être servi", dit-il, "mais pour servir" (Mt 20,28) C'est pourquoi, dans l'Evangile, on nous le montre fatigué, lui qui se fatigue pour nous, et qui promet de "donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mt 20,28). Il affirme que, seul, le bon Pasteur agit ainsi.
    Quel magnifique donateur, qui donne pour nous ce qu'il a de plus grand : sa vie ! Ô le bienfaiteur, l'ami des hommes, qui a voulu être leur frère, plutôt que leur Seigneur ! Et il a poussé la bonté jusqu'à mourir pour nous ! »

    Saint Clément d'Alexandrie (+ 215), Le Pédagogue, 9,83-85 ; SC 70, 258-261.

  • 24 avril : Méditation

    « C'est parce que nous méprisons la grâce divine et le don gratuit de la vie, que nous perdons la foi. A l'écoute de la grâce, la bonté de Dieu pour l'homme qu'il comble de ses dons, nous apparaît.
    Comment exprimer notre reconnaissance ? Par un simple merci ? Cela est bien faible au regard de la générosité du Seigneur et dire "merci" ne suffit pas à nous entraîner dans une dynamique. Dès lors que l'on goûte à la plénitude de la grâce, la réponse s'impose : le don de Dieu appelle l'action de grâce.
    Oser dire : "Je te bénis Seigneur pour tout ce que tu m'as donné", "Je te bénis pour ce que tu m'as enseigné à travers tous les événements de ma vie", "Je te bénis pour tout ce que tu me permets de vivre en cet instant"... nous entraîne dans un élan de générosité et dans une puissance d'amour qui seront les fondements de notre relation et de nos échanges avec Dieu, avec l'autre et avec nous-mêmes et feront de nous les témoins des merveilles qu'il a opérées en nous.

    Dans "action de grâce" il y a le mot "action". L'action ne doit pas se limiter à la bénédiction verbale mais aller au-delà. Cela implique de redistribuer autour de nous ce que nous avons reçu du Seigneur. L'action de grâce ne peut donc être vécue comme un rite à accomplir mais comme un témoignage vivant et actif des énergies divines qui nous animent. Elle accomplit dans un acte d'amour, un geste venant de la profondeur de notre coeur qui seul peut exprimer la miséricorde et l'amour.

    "Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit" (1Co 13, 1). »

    Suzanne Giuseppi Testut, La déposition - Parcours spirituel à l'école de saint François d'Assise, Nouvelle Cité, 2009.

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    Précisions sur le tableau de Jean-Louis Bézard (1799-1881) ci-dessus : "Les Sept oeuvres de miséricorde", en l'église paroissiale de l'Invention-de-la-Sainte-Croix d'Aubusson, dans la Creuse, ici.

  • 13 avril : Méditation

    « Prier, c'est percevoir notre réalité la plus profonde, ce point précis de notre être où, inconsciemment, insensiblement, sans jamais l'avoir vu, nous aboutissons à Dieu, nous nous écoulons en Dieu, nous touchons Dieu ; où, à chaque instant, tandis qu'il ne cesse de nous créer, nous sommes touchés par lui...

    "Je suis loin de toi, alors que toi, douce source
    de tout ce qui est vie,
    ou de tout ce qui fait vivre,
    tu m'as, toi, le prochain le plus proche de moi,
    et que tu m'envoies, ô soleil bien-aimé,
    en mon tréfonds le plus profond
    ton feu dévorant qui transperce tout." (Abbé Guido Gezelle - 1830-1899) ...

    Il s'agit d'apprendre progressivement à s'abandonner en profondeur. Notre projet personnel de prière doit, insensiblement mais sûrement, être relayé par l'action de Dieu en personne et en quelque sorte se perdre en elle. A Dieu maintenant de prendre l'initiative. A nous de le laisser agir. A nous aussi de nous livrer à son action en nous...
    La prière à laquelle il nous invite maintenant est sa prière à lui. Elle est pure grâce. Nous n'avons aucune prise sur elle. Le seul geste qui nous reste est d'ouvrir nos mains et notre coeur, afin que la prière en jaillisse comme un don du Seigneur, là où il veut bien nous la donner. »

    Dom André Louf (1929-2010), Au gré de sa grâce - Propos sur la prière, Desclée de Brouwer, Paris, 1989.

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  • 7 avril : Veillée Pascale - Homélie de Benoît XVI

    Cierge Pascal allumé en la Vigile Pascale à Saint-Pierre de Rome

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    Homélie de Benoît XVI en cette Veillée Pascale

    Extrait :

    « Durant la Vigile pascale, la nuit de la nouvelle création, l’Église présente le mystère de la lumière avec un symbole tout à fait particulier et très humble : le cierge pascal. C’est une lumière qui vit en vertu du sacrifice. Le cierge illumine en se consumant lui-même. Il donne la lumière en se donnant lui-même. Ainsi il représente d’une façon merveilleuse le mystère pascal du Christ qui se donne lui-même et ainsi donne la grande lumière. En second lieu, nous pouvons réfléchir sur le fait que la lumière du cierge est du feu. Le feu est une force qui modèle le monde, un pouvoir qui transforme. Et le feu donne la chaleur. Là encore le mystère du Christ se rend à nouveau visible. Le Christ, la lumière est feu, il est la flamme qui brûle le mal transformant ainsi le monde et nous-mêmes. "Qui est près de moi est près du feu", exprime une parole de Jésus transmise par Origène. Et ce feu est en même temps chaleur, non une lumière froide, mais une lumière dans laquelle se rencontrent la chaleur et la bonté de Dieu. »