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evêques - Page 5

  • Neuvième Congrégation générale du Synode

    Cette session a été réservée aux interventions de six couples et neuf autres auditeurs individuels, presque tous laïcs engagés dans la pastorale familiale, la bioéthique ou l'écologie humaine. Représentant les divers continents, ils ont fournit des témoignages d'un apostolat familial du quotidien.

    Il a été question des difficultés dans lesquelles vivent nombre de familles du Proche et Moyen Orient, en particulier en Irak, où les conflits ont de graves répercussions sur l'institution familiale, notamment par la perte de membres, tués ou émigrés à la recherche d'un pays d'accueil. Elles sont privées d'avenir avec des jeunes soustraits à la scolarisation et des anciens abandonnés. La famille chrétienne de la région est profondément ébranlée, et cette fragilisation a des effets négatifs sur la cohésion sociale et nationale. Face à cette situation, l’Église se présente comme un port sûr, la famille des familles, qui réconforte et offre de l'espérance. Il faut donc préparer les couples à être des propagateurs de paix et de réconciliation.

    Les auditeurs ont également insisté sur la nécessité de mieux écouter les laïcs dans la recherche de solutions aux problèmes de la famille, en particulier pour ce qui est de l'intimité des couples. Il doit donc y avoir synergie entre mondes académique et pastoral afin de disposer d'agents connaissant la famille et sachant traiter de sa problématique selon une solide vision anthropologique catholique.

    Ils ont ensuite insisté sur la nécessité d'accroître le dialogue Église État, y compris par le biais d'une implication des fidèles qui, loin de toute ambition personnelle, sachent défendre efficacement les droits de la famille et la vie, et par là favoriser un état à visage humain.

    Il a ensuite été question de mieux former le clergé aux thématiques familiales, de manière à ce qu'il puisse traiter correctement de l'amour conjugal. Si la planification naturelle de la famille est bien expliquée, la vie du couple en est renforcée. Les homélies doivent aussi être bien préparées afin de renforcer la participation des fidèles à la Messe.

    On a ensuite évoqué l'importance du témoignage, rappelant que les jeunes n'ont pas tant besoin de théories que de bien comprendre le caractère central de la famille démontré par des familles crédibles et évangélisatrices. Les couples doivent donc être accompagnés par une pastorale du suivi matrimonial.

    Les auditeurs ont également parlé des souffrances de qui perd un membre de sa famille, les veufs et veuves, les orphelins et les parents ayant perdu un enfant. L'accompagnement de l’Église est fondamental, au moyen de groupes d'écoute et de partage, afin qu'ils résistent face au désert des sentiments et demeurent solidement attachés à la foi.

    D'où l'importance d'une écologie humaine en mesure de combattre les effets négatifs d'une globalisation porteuse de modèles contraires à la doctrine catholique. Toutes les formes de violence domestique ont été dénoncées, principalement commises sur les femmes, souvent de la part de jeunes.

    Il faut donc communiquer au sein de la famille. Le dialogue entre époux, leur souci commun de l'éducation et la prière en famille rendent fortes les familles.

    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Huitième Congrégation générale du Synode

    Cette session a prolongé hier après-midi le débat général autour des sujets suivants : L’Église et la famille face au défi éducatif, le défi éducatif en général et l'éducation chrétienne dans les situations familiales difficiles.

    Après avoir souligné que la vocation à la vie est l'élément fondant de la famille, les pères sont tombés d'accord pour recommander aux fidèles d'approfondir l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI, notamment le recours au méthodes naturelles de régulation de la fertilité et le rejet de la contraception. La procréation ne saurait être distincte de l'acte conjugal, et toute manipulation génétique, y compris la cryo-conservation des embryons, est absolument condamnée.

    On a critiqué les pays occidentaux et les organisations internationales qui, en Afrique notamment, présentent l'avortement et l'union homosexuelle comme des droits, et conditionnent avec insistance leur aide à leur acceptation. D'autant que le droit à la santé sexuelle et reproductive n'a même pas de définition précise en droit international. On mêle ainsi des principes contradictoires comme la condamnation de l'avortement forcé et la recommandation de l'avortement sécurisé, ou comme la protection de la maternité et celle de la contraception (*). Même sans force de loi, ces soi-disant droits constituent un risque dans la mesure où ils déforment l'interprétation d'autres principes comme la lutte contre la discrimination féminine.

    Il a de nouveau été question d'un préparation au mariage renforcée qui combatte la seule vision sociale et juridique des noces au profit de leur dimension religieuse et spirituelle. La préparation est trop souvent perçu comme un bref parcours à effectuer sans véritable conviction. Étant une vocation à la vie, le mariage doit être plus soigneusement préparé, à l'instar de la vocation religieuse. Les futurs époux n'ont souvent pas conscience du caractère sacramentel du mariage, au point de le réduire à sa célébration.

    Confirmant la nécessité d'alléger les procédures en nullité, à laquelle va travailler la commission spécifique nommée en septembre dernier, on a exprimé le vœu que la simplification canonique soit la même pour toute l’Église. Et à propos de l'obligation de l'appel conforme à la première sentence, on a avancé l'hypothèse de laisser à l'évêque diocésain juge du recours. Les laïcs et notamment des femmes doivent être plus nombreux au sein des tribunaux ecclésiastiques.

    Comme eux, les prêtres doivent être mieux formés et bien préparés à la pastorale matrimoniale, en particulier par le biais de l'homélie. Le prêtre doit aussi être informé, car sa santé spirituelle et sa sincérité de rapport sont très appréciés par les fidèles.

    Il a ensuite été question de la famille migrante à laquelle il faut assurer son droit fondamental à l'unité, au moyen de politiques migratoires internationales qui ne prennent pas seulement la défense du simple individu. Pour les migrants, la famille constitue un élément essentiel d'intégration dans les pays d'accueil.

    Le débat libre est revenu la question des divorcés remariés et en particulier sur la nécessité d'élaborer un parcours pénitentiel comprenant une réflexion sur les anciens conjoints abandonnés, souvent socialement isolés et souffrant en silence. Mais aussi sur la nécessité de prendre en charge les enfants de ces couples, sujets à des retombées psychologiques découlant de la séparation de leurs parents.

    Une pastorale spécifique permettrait parfois de rapprocher les parents de l’Église. Ceci dit l'éducation des enfants comprend le droit de la famille à choisir le projet éducatif qu'ils souhaitent.

    Le Secrétaire général a précisé que 180 pères ont pris la parole au cours des huit congrégations générales, et 80 durant les heures de débat libre.

    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.10.14) - Site internet du Vatican.

    (*) NB : c'est le cas, parmi d'autres, de l'UNICEF.

  • Septième Congrégation générale du Synode

    Cette session s'est déroulée en deux parties, d'abord la poursuite du débat général d'hier après-midi (sur les situations pastorales difficiles, en l'occurrence familiales, et les unions entre personnes de même sexe), puis le débat consacré aux défis pastoraux concernant l'ouverture à la vie.

    Il a de nouveau été question de l'accès à la communion pour les divorcés remariés. L'indissolubilité du mariage a nettement été réaffirmée car le lien sacramental est une réalité objective, l’œuvre du Christ dans l’Église. Ce point doit être défendu et traité au moyen d'une catéchèse pré-matrimoniale adaptée, de manière à ce que les futurs époux soit pleinement conscients du caractère sacramental de leur union et de sa nature vocationnelle. Un accompagnement pastoral devra accompagner les couples après leur mariage.

    Mais il convient d'envisager les cas concrets un à un, en distinguant par exemple qui a été abandonné de qui a abandonné. Ne pouvant négliger cela, l’Église ne doit pas appliquer une pastorale du tout ou rien, mais être miséricordieuse. Le mystère de l’Église est un mystère de consolation.

    Ne pas être autorisés à communier ne signifie pas pour les remariés ne plus être membres de la communauté. On doit prendre en considération les responsabilités qu'ils pourraient y exercer. Il faut en tout cas simplifier et accélérer les procédures de nullité.

    Dans certaines régions du monde, le concubinat est souvent causé par des motifs socio-économiques, non par un rejet des enseignements de l’Église. D'autres types d'union de fait n'abandonnent pas l'objectif d'une vie chrétienne. Là encore, une pastorale spécifique est nécessaire. Étant dans l'impossibilité de reconnaître le mariage entre personnes du même sexe, l’Église peut toutefois développer une approche respectueuse et non discriminatoire.

    A propos encore des mariages mixtes, il faut regarder au-delà des difficultés pour percevoir leur pouvoir de témoignage harmonieux au niveau du dialogue inter-religieux. On a redit la nécessité d'un nouveau langage qui permette à l’Église d'impliquer ensemble croyants et non croyants en vue d'identifier des modèles familiaux permettant le développement des individus et le bien-être de la société. Il faut parler avec une simplicité qui porte au cœur des gens.

    La seconde partie de la session a traité de la paternité responsable et réaffirmé que le don de la vie comme la chasteté sont des valeurs fondant le mariage chrétien, qui se dressent face au crime de l'avortement. Envisageant la situation, principalement asiatique, dans laquelle nombre de familles sont confrontées à l'infanticide, au viol des femmes et au trafic des êtres humains, on a rappelé la nécessité de mettre en exergue la justice comme vertu fondamentale du foyer.

    Puis le débat a touché à la responsabilité d'éducateurs que détiennent les parents. Il faut être particulièrement attentifs au volet éducation des enfants à la foi, d'autant que la pastorale de l'enfance peut créer un lien avec des familles en crise.

    La contraception a bel et bien un impact négatif sur la société, à commencer par son effet sur l'effondrement de la natalité. Face au phénomène, les catholiques ne sauraient être passifs. Ils doivent diffuser un message d'espérance en expliquant que les enfants sont une bénédiction pour leurs parents, dont ils renforcent la foi et la pratique religieuse.

    En dernier lieu, on a redit combien le rôle des laïcs, et notamment des mouvements, est indispensable dans l'apostolat de la famille, l'accompagnement des couples et l'évangélisation de la société.

    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 9.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Sixième Congrégation générale du Synode

    Cette session a prolongé le débat général autour des situations pastorales difficiles, notamment familiales, et les unions entre personnes de même sexe.

    On a rappelé d'abord que, n'étant pas une sorte de douane mais une maison de famille, l’Église devait offrir un accompagnement à tous, y compris aux personnes en situation pastorale délicate. Rassemblant familles en bonne santé et familles en crise, l’Église ne peut être indifférente dans son chemin de sanctification aux faiblesses de certains. Elle doit aider le plus faible.

    La procédure relative aux nullités matrimoniales a besoin d'être allégée, et il faut plus de laïcs dans les tribunaux ecclésiastiques. Ceci dit, il faut éviter la superficialité et garantir le respect de la vérité et des droits des parties. Si le procès canonique n'est pas contraire à la charité pastorale, la pastorale judiciaire doit éviter toute culpabilisation et traiter chaque cas avec équilibre. Toujours à propos des procédures en nullité, on a réfléchi à l'hypothèse d'un recours administratif qui ne se substituerait pas au recours judiciaire mais en serait un complément en fonction d'une décision épiscopale.

    Les divorcés remariés doivent être traités avec respect parce qu'ils se trouvent souvent dans des situations précaires et douloureuses, et cherchent à retisser une vie ecclésiale. Ils ont besoin d'une pastorale de miséricorde et non de répression. Si la polygamie est en recul, à cause de la décroissance du monde rural et à l'accroissement de l'urbanisation, on doit tenir compte des polygames convertis au catholicisme, et qui désirent recevoir les sacrements. Pour cette catégorie des mesures pastorales s'imposent.

    Par ailleurs, il convient de mieux préparer les candidats au mariage, en insistant en particulier sur l'aspect sacramentel du lien conjugal et une mission éducative qui ne se limite pas à un discours moraliste portant à un analphabétisme religieux. Le parcours matrimonial doit tendre au développement de la personne.

    L'heure de débat libre a servi à la présentation d'expériences personnelles mais aussi de modèles appliqués à la pastorale des divorcés remariés, passant par des groupes d'écoute. Il convient ici d'éviter les formules du type "état permanent de péché", et s'expliquer que la non admission à la communion n'élimine pas automatiquement la grâce du Christ. Cette non admission découle de la permanence du lien sacramentel antérieur et indissoluble. On a avancé à ce propos l'hypothèse de la communion spirituelle, qui montre en tout cas les limites comme la difficulté de nouvelles solutions.

    Dans la pastorale des homosexuels aussi, l'écoute doit être fondamentale, notamment au moyen de groupes.

    Il a enfin été question de fidèles qui passent à une autre confession chrétienne, et vice-versa, avec toutes les difficultés découlant des mariages inter-confessionnels, la question de leur validité, notamment parce que le divorce est prévu dans les Églises orthodoxes.

    Certains intervenants ont fait noter la grande évolution de la problématique de la famille chrétienne depuis le Synode ordinaire qui lui fut consacré en 1980, y compris en matière de culture juridique. L’Église doit tenir compte de cette évolution internationale, qui doit être sujet de débats dans universités et autres institutions culturelles.

    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 9.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Cinquième Congrégation générale du Synode

    Cette session a prolongé le débat général autours des défis pastoraux de la famille, de la crise de la foi dans le contexte familial, et des situations critiques internes à la famille.
    Il a d'abord été question de l’Église au Proche et Moyen Orient ainsi qu'en Afrique du Nord, qui vit dans un contexte politique, économique et religieux critique, avec de graves effets sur la famille. Les lois y interdisent les réunifications familiales, la pauvreté pousse les gens à l'émigration, le fondamentalisme religieux nie aux chrétiens la parité avec les musulmans, ce qui pose des problèmes très graves dans les unions mixtes. Les mariage inter-religieux sont en augmentation et l’Église doit comprendre quelle catéchèse offrir aux enfants nés de ces mariages, et s'ils veulent continuer à pratiquer leur religion. L’Église, qui ne doit pas abandonner ces fidèles, ni les chrétiens qui se convertissent à l'islam pour se marier, doit réfléchir à des solutions. Le problème n'est pas strictement inter-religieux, mais parfois œcuménique comme dans les cas où un catholique n'ayant pas obtenu la nullité de son mariage passe à une autre confession pour se remarier religieusement. Même si l’Église choisie permet cette solution, et malgré le patrimoine commun de foi, il faut suivre un chemin de miséricorde dans les cas les plus délicats.
    On a par ailleurs mis en évidence que le Synode devra prendre en compte, avec toute la prudence requise, les divorcés remariés, en conjuguant vérité et miséricorde envers qui souffre. Ces époux qui se trouvent dans cette situation n'en sont souvent pas la cause.

    Pour sa part, le Saint-Siège ne cesse de défendre la famille à tout niveau, d'en souligner la dignité, d'en rappeler les droits et devoir y compris devant les instances internationales. Comme le disait Benoît XVI, les 'non' de l’Église sont des 'oui' à la vie. Sans hésitation, elle doit donc continuer à combattre le silence éducatif et religieux touchant la famille, au moyen d'un témoignage plus incisif de l’Évangile, c'est à dire qui tienne compte de la créativité pastorale. La place fondamentale des laïcs dans l'évangélisation a été réaffirmée, celle des jeunes avant tout, des mouvements et nouvelles communautés, qui accomplissent un service vital, missionnaire et prophétique, à contre-courant de la pensée courante. Mieux écouter les fidèles et plus investir sur eux constituent des priorités car c'est avec eux que l’Église peut trouver des solutions aux problèmes de leurs familles.

    Il a alors été question de la crise de l'emploi, du précariat et du chômage, des conséquences pour la familles d'une absence de sécurité qui peut glisser vers la pauvreté économique et la perte du foyer. Le manque d'argent en fait paradoxalement une divinité. Ainsi sacrifie-t-on des familles sur l'autel du profit alors que l'argent devrait servir à vivre. On a enfin rappelé la nécessité de mieux préparer les époux au mariage, notamment au niveau sexuel et affectif, en prônant une mystique familiale de la sexualité. Le rôle des grand parents dans la transmission de la foi au sein de la famille a également été souligné, ainsi que la nécessité d'inclure les anciens dans le noyau familial. La même attention et solidarité doit être réservée aux malades, eux aussi menacés par la culture du rebut dénoncée par le Pape.

    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 8.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Quatrième Congrégation générale du Synode

    Cette session a prolongé le débat général autours des diverses propositions relatives à la pastorale de la famille. Ayant établi le lien entre crise de la foi et crise de la famille, la première générant l'autre, les pères ont noté que la foi est perçue comme un ensemble de données doctrinales, alors qu'elle est avant tout un acte libre envers Dieu. On a donc suggéré un vade-mecum de la catéchèse familiale qui puisse en renforcer la mission évangélisatrice. Le fait que nombre de baptisés aient une foi vague les conduit souvent au mariage sans une conscience précise de leur acte. La famille doit aussi faire face à la dictature de la pensée unique qui insère dans la société des contre-valeurs et déforme le concept d'union entre un homme et une femme. La crise des valeurs, le sécularisme athée et l'hédonisme, l'ambition du pouvoir détruisent et dénaturent la famille, fragilisent les personnes et donc la société tout entière. Les fidèles doivent donc redécouvrir le sens de leur appartenance à l’Église, car ce sont les familles de l’Église qui attirent les autres. Experte en humanité, l’Église doit réaffirmer la nécessité de la famille et son caractère irremplaçable, réveiller en l'homme le sens d'appartenance à un noyau familial. Reflet de l'amour de Dieu, c'est la famille qui éduque aux rapports sociaux.

    Il a ensuite été question de l'importance du rapport entre les familles et les prêtres, qui les accompagnent dans les grandes étapes de leur vie. En retour, les familles aident les prêtres à vivre leur célibat comme affectivité équilibrée et non comme renonciation. Berceau des vocations, la famille suscite souvent dans la prière commune la naissance de l'appel au sacerdoce. A propos du lien entre baptême et mariage, la signification du sacrement conjugal est diminuée lorsque l'initiation chrétienne n'a pas été solide. Le mariage chrétien ne peut donc se réduire à une coutume ou à une exigence sociale. Il est une vocation qui a besoin d'une préparation soigneuse. Les répercussions du travail sur la vie familiale, avec notamment la flexibilité des horaires ou des contingences géographiques, le travail à la maison aussi, engendrent des difficultés dans le dialogue familial.
    Il a été question de la famille en Afrique, qui fait face à la polygamie et au lévirat, à l'influence des sectes, à la guerre et à la pauvreté, aux flux migratoires et au contrôle des naissances imposé par les instances internationales. Tout cela mine la stabilité de la famille et il faut y répondre par une évangélisation plus profonde, qui diffusent la paix, la justice et l'amour, le respect et la place de la femme dans la société, l'éducation et la défense de l'enfance et de toutes les victimes de violences.

    Puis les pères ont à nouveau évoqué la nécessité d'un nouveau langage pour l'annonce évangélique, notamment face aux nouvelles technologies. Quant à l'indissolubilité du mariage, on a souligné combien la législation semble s'opposer au bien de la personne. La vérité du lien et de la stabilité conjugale étant inscrites dans la personne, il faut éviter de lui opposer la loi et percevoir comment aider la personne à ne pas trahir sa propre vérité.
    On a suggéré de réfléchir aux couples qui n'ont pas pu avoir d'enfant, et aux familles des pays frappés par l'Ebola.

    Enfin l'image de l’Église comme lumière a été rappelée pour dire qu'elle ne doit pas se limiter à fonctionner comme un phare mais se présenter sous la forme d'innombrables flammèches amies des gens. Le Conseil pontifical pour la famille a distribué à l'assemblée son 'Enchiridion' sur la famille.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 8.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Troisième Congrégation générale du Synode

    Cette session a prolongé le débat général autour de : l’Évangile de la famille et la loi naturelle, et de la famille et la vocation de la personne dans le Christ. En ouverture a été annoncé que le consistoire ordinaire du 20 octobre serait consacré à la situation du Proche et Moyen Orient, dans le sillage de la réunion tenue en début de semaine avec les nonces en poste dans la région. Les patriarches orientaux ainsi que le patriarche latin de Jérusalem y prendront part, et le Cardinal Secrétaire d’État en fera la présentation.

    Les débats de ce matin ont mis en exergue la nécessité d'une meilleure préparation pré-matrimoniale, solide et efficace. Il ne suffit pas d'envisager des remèdes aux échecs conjugaux mais élaborer les conditions de succès des mariages. Pour cela il est nécessaire d'offrir une vision du mariage qui ne se limite pas à sa réussite mais qui le présente comme un passage vers un but supérieur, au moyen d'une ascèse personnelle des couples qui soit force et énergie. Le mariage, qui est une vocation à part entière, implique la fidélité et la cohérence afin d'être un espace de progrès de l'humain. Les époux doivent donc être accompagnés par le biais d'une pastorale spécifique vigoureuse. Personnalisée, la préparation sacramentelle doit être longue et rigoureuse, même si cela risque de diminuer le nombre des noces à l’Église.
    On ne doit pas encombrer de causes matrimoniales les tribunaux ecclésiastiques.

    Il a ensuite été question des media, dont la présence est parfois envahissante dans leur présentation d'idées opposées à la doctrine de l’Église en matière de mariage. Les fidèles doivent êtres mis en garde mais aussi mieux armés. L'enseignement de l’Église doit être plus incisif et ne pas se limiter à des interdits. Comme Jésus, elle doit se faire proche des personnes. En agissant ainsi il sera possible de réduire la fracture entre doctrine et pratique, entre enseignement ecclésial et vie familiale. Il n'est pas question de choisir entre doctrine et miséricorde mais de développer une pastorale éclairée, encourageant des familles en crise qui souvent ne se sentent plus appartenir à l’Église. Face aux couples en difficulté et aux divorcés remariés, l’Église soit présenter la vérité et non point un jugement. Avec compréhension, elle doit convaincre les intéressés à suivre la vérité, à suivre l’Église qui dit la vérité. C'est la miséricorde qui soigne et accompagne, d'autant que les familles en crise n'attendent pas des solutions pastorales rapides. Elles ne veulent pas être de simples statistiques mais se sentir comprises et aimées. Il faut accorder plus d'espace à la logique sacramentelle qu'à la logique juridique.

    Pour ce qui est de l'Eucharistie aux divorcés remariés, il a été réaffirmé qu'il ne s'agit pas du sacrement des parfaits mais de qui chemine. Le débat est revenu sur la nécessité de changer de langage, sur le principe d'un dialogue plus large et assidu. Il convient d'écouter plus souvent l'expérience des époux car leurs problèmes, loin d'être ignorés, doivent devenir le fondement d'une théologie réelle. Il a été décidé de préciser le sens de concepts comme l'inspiration biblique, l'ordre de la création, la loi naturelle. Il ne suffit pas de changer le vocabulaire pour établir un pont et engager un dialogue efficace avec les fidèles. C'est bien d'une conversion pastorale dont il est besoin pour rendre l'annonce évangélique plus efficace.

    On a alors présenté les dimensions spécifiques de la famille que sont la vocation à la vie, à la mission et à l'accueil. Témoigner du Christ au travers de l'unité familiale fait d'elle la première école d'altérité, un espace qui contraste avec l'agitation du monde ambiant. L'éducation à la sainteté de la famille, comme icône de la Trinité, a été soulignée, avec la prière qui transmet la foi des parents aux enfants. Là encore, les prêtres et les catéchistes doivent également recevoir une formation plus adaptée".
     
    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 7.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Deuxième jour de Synode (Commentaire Radio Vatican)

    Trente deux pères du Synode ont pris la parole mardi matin, dans un foisonnement d’interventions, certaines critiques, d’autres consensuelles, certaines académiques, d’autres pastorales, dans un climat de grande liberté, entretenu par la présence constante et le style du Pape François. Un climat qui a permis à des participants venus de pays en conflit ou marqués par la pauvreté et la violence, de décrire leur situation ; qui a également permis à certains d’exprimer sans détours leurs convictions profondes ou leurs inquiétudes quant à l’issue possible de cet important synode.

    Dans la longue succession des interventions, convergentes ou divergentes, diverses et variées, selon les contextes et les sensibilités, des voix secouent l’assemblée, comme lorsqu’un évêque venu de loin prononce un acte d’accusation contre le clergé en affirmant que ce n’est pas dans la société mais à l’intérieur même de l’Église qu’il faut chercher les causes de la désaffection des fidèles ; ou quand un autre père synodal venu d’encore plus loin soutient que la doctrine de l’Église sur le mariage et la famille est un fardeau trop lourd à porter ; ou encore lorsqu’un évêque africain rappelle que le problème, dans son pays, ce ne sont pas les divorcés remariés, mais les polygames qui veulent se convertir. Plus près du centre de l’Église universelle, des approches différentes se dégagent entre ceux pour qui la vérité doit être proclamée sans compromis, dans un monde en perte de repères, et tant pis si les mariages religieux baissent, et ceux pour qui la tension entre l’idéal et le réel oblige l’Église à revoir son langage trop désincarné ainsi que ses méthodes pastorales. Entre ceux qui privilégient la prévention par une meilleure formation en amont et ceux qui pensent que l’Église doit surtout guérir avec miséricorde. Les attitudes se diversifient également en ce qui concerne les déclarations de nullité : si la majorité souhaite un assouplissement des procédures, certains relèvent que la plupart des annulations ne sont que des divorces camouflés. Un cardinal proche du Pape François a invité les évêques à ne pas se prendre pour des psychiatres chargés d’aider les couples à surmonter leurs échecs conjugaux. Les gens nous suivront si nous leur disons la vérité, a-t-il lancé, ils nous abandonneront si nous nous efforçons de nous montrer complaisants. Un autre a averti que l’Église qui est déjà un hôpital de campagne, risque de ressembler « à une morgue où se multiplieront les autopsies des mariages défunts ». La vraie question n’est pas de savoir si nous devons ou pas nous montrer miséricordieux, si nous devons ou pas donner la communion. Le cœur du problème, c’est l’authenticité de la foi chrétienne.

    L'un des porte-parole de la Salle de presse du Saint-Siège a affirmé : « Dans les interventions des pères synodaux, personne n'a demandé un changement de doctrine ».

    A noter que le Pape François a décidé que les délibérations de l'assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques sur la famille se feraient en italien et non plus en latin.

    Source : Radio Vatican.

  • Seconde Congrégation générale du Synode

    Cette session a ouvert le débat général autour des questions suivantes : Dessein de Dieu sur le mariage et la famille, Connaissance et réception de l’Écriture et des documents de l’Église sur mariage et famille. La famille étant la cellule de la société, espace de l'amour gratuit, parler de famille et de mariage inclut de parler d'éducation et de fidélité. L'institution familiale doit donc être protégée car il en va de l'avenir de l'humanité. Nombreux sont les pères qui ont soutenu la nécessité d'adapter le langage de l’Église afin que sa doctrine sur la famille, la vie et la sexualité soit mieux compris.

    A l'exemple du Concile, il faut dialoguer avec le monde, avec une ouverture critique mais sincère. Si l’Église n'écoute pas le monde, celui-ci ne l'écoutera pas. Mais ce dialogue doit envisager des sujets d'importance comme l'égalité de dignité homme femme ou le rejet de la violence. C'est pourquoi l’Évangile doit être montré plus qu'expliqué, c'est pourquoi il faut impliquer les fidèles dans l'annonce en reconnaissant leur charisme missionnaire. Évangéliser ne devant pas être une théorie dépersonnalisée, les familles doivent témoigner concrètement des valeurs évangéliques. L'enjeu consiste à passer de la défensive à la proposition, c'est à dire de reproposer la foi au moyen d'un langage nouveau et de témoignages convaincants rétablissant un pont avec la société. On a ainsi suggéré l'usage d'une catéchèse plus biblique que théologique car, malgré les apparences, les fidèles sont avides d'idéaux. Le chrétien sachant que le bonheur auquel l'homme tend est le Christ, il faut employer un langage adapté pour le dire au monde. L’Église doit œuvrer par attraction, avec amitié envers le monde. Face aux couples en crise, à l'instar de Dieu, elle doit être compréhensive et miséricordieuse, et envisager la question sous le profil d'une justice respectueuse du dessein divin.
    Certes, le mariage demeure un sacrement indissoluble. La vérité étant le Christ et non un ensemble le règles, il convient de maintenir les principes tout en adaptant les formes. La nouveauté dans la continuité, ainsi que le disait Benoît XVI. Si le Synode ne met pas en discussion la doctrine, il réfléchit sur la pastorale, sur le discernement spirituel nécessaire à l'application de la doctrine face aux problèmes de la famille. La miséricorde n'élimine pas les commandements, elle en est la clef herméneutique.

    On a convenu de la nécessité d'aborder avec respect certains cas, telles les unions libres marquées du sceau de l'amour et de la fidélité, qui présentent des éléments de sanctification et de vérité. Pour que le Synode diffuse encouragement et espoir, y compris aux personnes qui se trouvent dans des situations incorrectes, il faut avant tout envisager les aspects positifs. Et plus encore, il faut aimer sincèrement les familles en crise. Dans une société individualiste qui tend à la dissolution du modèle familial, on enregistre une perte de sens de l'union de l'être humain avec Dieu. Annoncer la beauté et la bonté de la famille ne peut se limiter à l'esthétisme, à la proposition d'un idéal à imiter, mais être une mise en valeur de l'alliance définitive des époux envers Dieu.

    Un autre point essentiel s'est dégagé des débats : le rejet du cléricalisme. Souvent l’Église semble plus préoccupée de son pouvoir que de son service, au point de désintéresser les gens. Retournons à l'imitation du Christ et retournons à l'humilité. La réforme de l’Église doit commencer par celle du clergé. Les fidèles doivent trouver les pasteurs dans le sillage du Seigneur, alors capables de les ramener vers une Église enfin pleinement évangélisatrice.
    Il a alors été question de la sexualité au sein du mariage, et de sa valeur essentielle. Le sujet est tellement débattu et critiqué lorsqu'il est vécu hors mariage, que l'amour conjugal semble presque être une concession à la faiblesse humaine. En cela il est apparu nécessaire de disposer de prêtres mieux formés, mais aussi de politiques familiales capables de raviver la foi au sein des familles chrétiennes.

    Au cours de la table ronde conduite entre 18 et 19 h, deux suggestions se sont manifestées : Que le Synode lance un message de soutien aux familles irakiennes, menacées d'extermination, contraintes à fuir leurs foyers pour ne pas avoir à renier leur foi. La proposition sera soumise à un vote. Et puis que le Synode se penche sur le clergé marié des Églises orientales, qui connaît parfois une crise du couple pouvant conduire à la dissolution.

    Source : site internet du Vatican.

  • La "Relatio ante Disceptationem" lue en ce premier jour du Synode sur la famille

    Le rapport préliminaire aux débats synodaux a été lu ce matin par le Cardinal Peter Erdö. Rapporteur général de l'assemblée, il a évoqué les points principaux sur lesquels la discussion devra se développer. Il a d'abord souligné l'élément nouveau, le fait que le rapport inclut déjà les interventions écrites des pères synodaux, préalablement envoyées au Secrétariat général du Synode. Dans le but de mieux répondre au sens collégial de ces assises, le Rapport du Cardinal Erdö invite à envisager la famille avec espérance et miséricorde, en annonçant sa valeur et sa beauté car malgré les nombreuses difficultés, celle-ci n'est pas un modèle dépassée. Nous vivons dans un monde fait de seules émotions - a dit le Cardinal - dans lequel la vie n'est pas un projet mais une série de moments, et l'engagement stable semble redouté pour l'homme fragilisé par l'individualisme. Mais c'est justement ici, face à ces signes des temps, que l’Évangile de la famille se présente comme un remède, un véritable médicament, proposé en se plaçant du point de vue de ceux qui ont plus de difficultés à la reconnaître et à la vivre. Donc, non au catastrophisme ou à l'abdication à l'intérieur de l’Église car il existe un patrimoine de foi large et partagé. Par exemple, des formes idéologiques comme la théorie du gender ou la mise à égalité des unions homosexuelles et du mariage entre homme et femme, n'ont pas l'approbation de la grande majorité des catholiques, alors que le mariage et la famille sont encore largement entendus comme un patrimoine de l'humanité, à conserver, promouvoir et défendre. Certes, entre les fidèles, la doctrine est souvent peu connue ou peu pratiquée, mais cela ne signifie pas qu'elle soit mise en discussion. Cela vaut en particulier pour l'indissolubilité du mariage et sa sacramentalité entre baptisés. La doctrine de l'indissolubilité du mariage en tant que telle n'est pas remise en question, celle-ci reste au contraire incontestée et dans la majeure partie observée aussi dans la praxis pastorale de l’Église, avec les personnes qui ont échoué dans leur mariage et qui cherche un nouveau départ. Ainsi, ce ne sont pas les questions doctrinales, mais les questions pratiques, inséparables d'autre part de la vérité de la foi, qui sont en discussion dans ce Synode, de nature exclusivement pastorales. D'où la nécessité d'une plus grande formation, surtout pour les fiancés, afin qu'ils soient clairement conscients tant de la dignité sacramentelle du mariage basé sur l'unicité, la fidélité et la fécondité, qu'il s'agit d'une institution de la société. Également menacée par des facteurs désagrégeants comme le divorce, l'avortement, les violences, la pauvreté, les abus, le cauchemar de la précarité, le déséquilibre causé par les migrations, la famille reste toujours une école d'humanité. La famille est presque la dernière réalité humaine accueillante dans un monde déterminé presque exclusivement par la finance et la technologie. Une nouvelle culture de la famille peut être le point de départ d'une civilisation humaine renouvelée. C'est pourquoi soutient concrètement la famille, même si une telle aide ne peut faire abstraction d'un engagement effectif des états dans la protection et la promotion du bien commun, à travers des politiques adéquates".

    En tenant compte, ensuite, de ceux qui vivent dans des situations matrimoniales difficiles, le Cardinal Erdö souligne que "l’Église est une maison paternelle où une action de pastorale familiale renouvelée et adéquate est nécessaire à leur égard, surtout pour qu'ils sentent qu'ils sont aimés de Dieu et de la communauté ecclésiale, dans une optique de miséricorde qui n'efface pas, cependant, la vérité et la justice. La miséricorde n'enlève donc pas non plus les engagements qui naissent des exigences du lien matrimonial. Ceux-ci continuent de subsister même lorsque l'amour humain s'est affaibli ou a cessé. Cela signifie que dans le cas d'un mariage sacramentel (consommé), après un divorce, alors que le premier conjoint est encore en vie, un deuxième mariage reconnu par l’Église n'est pas possible". En outre, vu la diversité des situations, divorces, mariages civils, cohabitation, le Cardinal Erdö souligne "la nécessité de lignes directrices claires, afin que les pasteurs des communautés locales puissent concrètement aider les couples en difficultés, en évitant les improvisations d'une pastorale-bricolage. Quant aux divorcés remariés civilement, il serait trompeur de se concentrer seulement sur la question de la réception des sacrement. Il convient, en revanche, de prêter attention à un contexte plus large de préparation au mariage et de soutien aux époux, non bureaucratique, mais pastoral, pour les aider à comprendre les raisons de l'échec de leur première union et de déterminer d'éventuels éléments de nullité. Il faut tenir compte de la différence entre ceux qui ont par leur faute rompu un mariage et ceux qui ont été abandonnés. La pastorale de l’Église devrait prendre soin d'eux de façon particulière. Les divorcés remariés civilement appartiennent à l’Église. Ils ont besoin et ont le droit d'être accompagnés par leurs pasteurs, mais pas seulement. Vu le peu de conscience que l'on a aujourd'hui du sacrement de mariage et la mentalité de divorce diffuse, déclarer non valides des mariages célébrés dans l’Église ne relève pas du hasard. D'où la suggestion, contenue dans le Rapport, de revoir l'obligation de la double sentence conforme pour la nullité du lien, afin d'éviter de tomber dans l'automatisme, l'impression de concéder le divorce ou dans des solutions injustes et scandaleuses. Dans ce contexte. il semble nécessaire d'étudier la praxis des quelques Églises orthodoxes qui prévoient la possibilité de deuxièmes et troisièmes noces, à caractère pénitentiel".

    Dans la dernière partie, le document du Cardinal Erdö revient sur l’Évangile de la vie : "L'existence va de la conception à la mort naturelle, et l'ouverture à la vie constitue une partie essentielle, une exigence intrinsèque de l'amour conjugal, alors qu'aujourd'hui, surtout en occident, qui choisit de ne pas avoir d'enfants ou qui en veut à tout prix, se voit écrasé par sa propre détermination. L'accueil de la vie, la prise de responsabilité en ce qui concerne la procréation et le soin de la vie, ne sont possibles que si la famille ne se conçoit pas comme un fragment isolé, mais se sent insérée dans un réseau de relations... Il devient de plus en plus important de ne pas laisser la famille, les familles seules, mais de les accompagner et de les soutenir dans leur chemin... Derrière les tragédies familiales, se cache souvent une solitude désespérée, un cri de souffrance que personne n'a su percevoir. Il est donc important de retrouver le sens d'une solidarité diffuse et concrète, de dépasser cette privatisation des affects qui vide de sens la famille et la confie au choix d'un seul. Il faut créer, au niveau institutionnel, des conditions qui facilitent l'accueil d'un enfant et l'assistance des personnes âgées, comme un bien social à protéger et favoriser. De son côté, l’Église doit consacrer un soin particulier à l'éducation de l'affectivité et de la sexualité, en expliquant leur valeur et en évitant les banalisations et superficialités". En conclusion, affirme le Cardinal, "le défi du Synode est de réussir à proposer de nouveau au monde, au-delà du cercle des catholiques pratiquants et au vu de la situation complexe de la société, la beauté du message chrétien sur le mariage et la famille, en donnant des réponses vraies et pleines de charité, parce que le monde a besoin du Christ".

    Texte complet sur le site internet du Vatican.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).

  • Le cardinal Vingt-Trois s'exprime au nom des pères du Synode

    Le cardinal André Vingt-Trois, est l'un des trois présidents délégués de ce Synode, avec le cardinal brésilien Raymundo Damasceno Assis et le cardinal philippin Luis Antonio Tagle.

    Ce lundi matin, au nom des pères synodaux, il s'est exprimé en français en ouverture du Synode extraordinaire sur la famille, en s'adressant directement au Pape François. Il a d'abord salué la nouveauté méthodologique de ce Synode en deux temps :  « Je vous exprime notre reconnaissance pour avoir convoqué cette session extraordinaire un an avant la session ordinaire, et pour votre intention de développer la pratique de la collégialité entre les évêques, les conférences épiscopales et le Siège apostolique, ou pour parler comme vous le faites avec persévérance, avec l’évêque de Rome. Cette intention trouve un bon exemple d’application dans ces deux sessions du Synode. Non seulement vous augmentez le temps et les moyens du partage, mais le choix d’un même sujet ouvre devant nous la possibilité d’un travail progressif entre les deux sessions. Nous ne sommes pas bousculés par l’urgence de résoudre des problèmes graves en deux semaines. Nous sommes plutôt invités à approfondir les résultats de cette première session en les partageant avec nos conférences épiscopales. »

    Le cardinal Vingt-Trois a aussi évoqué le thème central de ce Synode, la famille, mettant en évidence une continuité par rapport aux travaux du précédent Synode sur la Nouvelle évangélisation, qui s'était déroulé en octobre 2012 sous la conduite de Benoît XVI. « La famille est un des éléments constitutifs de la nouvelle évangélisation, dans laquelle notre Église voit se renouveler sa mission. L’accueil très favorable qui a été réservé aux questionnaires préparatoires et l’amplitude des réponses ont montré à quel point l’avenir des familles est au cœur des préoccupations de nos contemporains. Comment assurer la solidarité entre les générations ? Comment mettre en œuvre les meilleures conditions pour l’accueil et l’éducation des enfants qui sont notre avenir ? Comment permettre à un homme et à une femme qui s’engagent l’un envers l’autre de devenir l’un pour l’autre artisan de bonheur et de paix ? Ces questions ne trouvent jamais des réponses simples et beaucoup de facteurs de la vie de notre humanité du 21e siècle constituent des obstacles plus que des aides. »

    Trouver le chemin d'une Église à l'écoute des hommes

    Faisant remarquer la solidité des documents magistériels et l'expérience positive vécue par des millions de catholiques à travers le monde, l'archevêque de Paris a rappelé que « l’Église s’est beaucoup exprimée sur ces sujets par la voix du Magistère, notamment Saint Jean-Paul II. Elle s’exprime aussi par le signe que donnent des millions de familles stables et heureuses, qui vivent leur sacrement de mariage à travers le monde. Elle s’exprime aussi par sa présence chaleureuse auprès des familles frappées par l’échec. »

    Et il placé ce Synode sous le signe des orientations du pontificat du Saint-Père, vers une Église humble et miséricordieuse. « La mission pastorale de l’Église, comme vous le rappelez sans cesse, n’est pas de rendre plus difficile la situation des enfants de Dieu, mais de leur apporter une aide dans la recherche de la vérité de leur vie. Vous nous appelez à entrer dans le regard d’amour que le Christ porte sur la foule sans pasteur, vous nous appelez à témoigner de la miséricorde de Dieu. Vous nous invitez à ne pas désespérer de la puissance de l’amour, et à travailler avec persévérance pour que chaque homme et chaque femme de notre monde puisse entendre l’appel à la conversion et ose engager sa vie à la suite du Christ. Nous souhaitons que le travail de cette session qui commence aujourd’hui soit conduit par l’Esprit Saint et qu’il fasse progresser toute l’Église dans sa mission. Que notre participation corresponde à vos attentes et aux attentes des hommes. »

    Source : Radio Vatican.

  • Salut aux Pères synodaux au cours de la Ire Congrégation générale de la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques

    Du 5 au 19 octobre 2014 se tient à Rome le Synode pour la famille, consacré aux "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation". Il s'agit du premier Synode du Pontificat du Pape François. La troisième Assemblée générale extraordinaire du Synode a été diffusée en direct sur KTO, et marque le début de la première Congrégation Générale, avec le Salut du Président délégué et le Rapport du Secrétaire général, dans la Salle du Synode.

    "Parler avec franchise, écouter avec humilité"

    Ce matin, en présence du Saint-Père, s'est tenue la première Congrégation générale du Synode des évêques, consacré aux 'défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation'. Le Pape a salué les pères synodaux et tous les collaborateurs du Synode, les rapporteurs, les consultants, les traducteurs et toutes les personnes qui "ont travaillé avec dévouement, patience et compétence, pendant de longs mois, lisant, évaluant et élaborant les sujets, les textes et les travaux de cette Assemblée générale extraordinaire." "Je vous remercie également - a dit le Saint-Père - chers cardinaux, patriarches, évêques, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques, pour votre présence et votre participation qui enrichit les travaux et l'esprit de collégialité et de synodalité pour le bien de l’Église et des familles !... Vous apportez la voix des Églises particulières, réunies au niveau d’Églises locales à travers les Conférences épiscopales. L’Église universelle et les Églises particulières sont d'institution divine ; les Eglises locales ainsi entendues sont d'institution humaine. Cette voix, vous la porterez en synodalité. C'est une grande responsabilité : porter les réalités et les problématiques des Églises, pour les aider à cheminer sur cette voie qu'est l’Évangile de la famille... Une condition générale de base est de parler clairement. Que personne ne dise : Cela je ne peux pas le dire, on penserait ceci ou cela de moi. Il faut tout dire de ce que l'on sent avec Parresia [le fait de parler librement et franchement]. Après le dernier consistoire (février 2014) où l'on a parlé de la famille, un cardinal m'a écrit en disant : dommage que certains cardinaux n'aient pas eu le courage de dire certaines choses par respect pour le Pape, pensant peut-être que le Pape pensait diversement. Cela ne va pas, ce n'est pas la synodalité, parce qu'il faut dire tout ce que dans le Seigneur on se sent le devoir de dire, sans respect humain, sans crainte. En même temps, on doit écouter avec humilité et accueillir avec un cœur ouvert ceux que disent nos frères. C'est par ces deux attitudes que l'on exerce la synodalité. C'est pourquoi, je vous demande, s'il vous plaît, d'avoir ces attitudes de frères dans le Seigneur, de parler avec parresia et d'écouter avec humilité. Faites-le en toute tranquillité et paix, parce que le Synode se déroule toujours cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est garantie pour tous et gardienne de la foi. Chers frères, collaborons tous pour que s'affirme avec clarté la dynamique de la synodalité".

    Après le bref discours du Saint-Père et le discours du président de séance, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, puis le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, ont pris la parole pour décrire les différentes étapes de préparation de cette assemblée extraordinaire, le nombre de participants, les nouveautés et le travail du Secrétariat du Synode, depuis la dernière Assemblée générale ordinaire d'octobre 2012, sous le pontificat de Benoît XVI, et a conclu avec le souhait que l'assemblée actuelle soit "un lieu privilégié de collégialité synodale qui annonce l’Évangile en cheminant et qui soit imprégnée d'une nouvelle ouverture à l'Esprit, d'une méthode et d'un style de vie et de témoignage, qui garantisse l'unité dans la diversité, l'apostolicité dans la catholicité". Le Cardinal Peter Erdö, Archevêque de Esztergom-Budapest (Hongrie) et Rapporteur général du Synode, a ensuite pris la parole pour lire la Relatio ante Disceptationem dont suit un résumé dans l'article suivant.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.14).


    Texte intégral du discours du Pape en italien sur le site internet du Vatican.

  • Assemblée générale extraordinaire du Synode sur la famille

    09h00 : Direct de Rome sur KTO

    Du 4 au 19 octobre 2014 se tient à Rome le Synode pour la famille, consacré aux "défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation". Il s'agit du premier synode du Pontificat du Pape François. La troisième Assemblée générale extraordinaire du Synode est diffusée en direct, et marque le début de la première Congrégation Générale, avec le Salut du Président délégué et le Rapport du Secrétaire général, dans la Salle du Synode.

    Et tous les soirs, durant la durée du Synode, à 20h35, sur KTO : "Flash - Une journée au Synode".

  • Veillée de prière place St Pierre pour le Synode sur la famille

    À la veille de l'ouverture officielle du Synode sur la famille, les pères synodaux et le Pape François ont participé ce samedi 4 octobre à une veillée place Saint-Pierre, organisée à l'initiative de la conférence épiscopale italienne. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté à ce "prologue" du Synode, l'ancrant dans une ambiance à la fois très priante et festive, mêlant toutes les générations.

    Trois couples ont donné leur témoignage sur leur expérience de l'amour et de la famille. Deux jeunes fiancés, Antonio et Roberta, ont évoqué leur cheminement vers le mariage. Margherita et Marco, mariés depuis 17 ans, ont eux dit leur joie d'avoir transmis la vie à 4 fils, auxquels s'est ajoutée une petite fille qu'ils ont adopté tout récemment, et qui est maintenant âgée d'un an. Enfin Antonella et Nicola, père de deux enfants de 14 et 11 ans, ont vécu l'expérience de la séparation entre 2007 et 2013. Ils ont évoqué leur parcours de réconciliation et le recommencement de leur vie de couple et de famille, avec l'aide du programme "Retrouvaille", une association qui aide les couples en difficulté. Leur témoignage a beaucoup marqué l'assistance, émue par ce parcours atypique.

    Ces témoignages alternaient avec des chants et des lectures bibliques, issues du Livre de la Genèse, montrant la beauté de la complémentarité entre homme et femme dans l'acte créateur de Dieu. S'appuyant sur le récit de la Genèse, en prenant la parole spontanément, le Pape François a insisté sur le fait que « nous sommes créés pour aimer, et que Dieu a créé l'homme et la femme, pas seulement l'homme, pas seulement la femme, mais les deux ensemble, à son image. »

    La famille, valeur désirée même dans une culture individualiste

    Dans son discours ensuite, le Pape François a insisté sur le fait que « même dans une culture individualiste, en toute personne subsiste un besoin essentiel de stabilité, d'une porte ouverte, de quelqu'un avec qui partager le récit de la vie, d'une histoire à laquelle appartenir. La communion de vie assumée par les époux, leur ouverture au don de la vie, le soin réciproque, la rencontre et la mémoire des générations, l'accompagnement éducatif, la transmission de la foi chrétienne aux enfants... Avec tout cela, la famille continue à être une école d'humanité, une contribution indispensable à une société juste et solidaire. »

    « Et plus les racines sont profondes, plus dans la vie il est possible de sortir et d'aller loin, sans se perdre ni se sentir étranger à aucune terre », a insisté le Pape, mettant en évidence le fait que liberté personnelle et ancrage familial allaient de pair.

    S'appuyant sur le Concile Vatican II et la déclaration "Gaudium et Spes", le Pape a insisté sur le fait que la démarche synodale devait se mettre à l'écoute des signes des temps. « Pour rechercher ce que le Seigneur demande aujourd'hui à son Église, nous devons percevoir "l'odeur" des hommes d'aujourd'hui, jusqu'à être imprégnés de leur joies et de leurs espérances, de leurs tristesses et de leurs angoisses : ainsi nous saurons proposer avec crédibilité la bonne nouvelle sur la famille. »

    Les chants à l'Esprit Saint qui ont émaillé la veillée s'inscrivaient en cohérence avec les appels du Pape. « Nous demandons à l'Esprit Saint de donner aux pères synodaux le don de l'écoute : l'écoute de Dieu, jusqu'à entendre avec Lui le cri du peuple ; l'écoute du peuple, jusqu'à vous communiquer la volonté à laquelle Dieu nous appelle. »

    Alors que les débats ont pris une tournure parfois passionnée à l'approche du Synode, le Pape a appelé au calme et à la sérénité. « Nous invoquons la disponibilité à un débat sincère, ouvert et fraternel, à prendre en charge avec responsabilité pastorale des interrogations que ce changement d'époque porte avec lui. L'histoire de l’Église ne nous raconte-t-elle pas tant de situations analogues, que nos pères ont été capables de surmonter avec une patience obstinée et avec créativité ? »

    L'appel à une réflexion humble et audacieuse

    Il a aussi appelé les pères synodaux et les fidèles à se placer sous le regard du Christ, en rappelant les paroles de Marie au sujet de Jésus dans la scène des noces de Cana, dans l'Évangile selon Saint-Jean.  « Tout ce qu'Il vous dira, faites-le. »

    En ce 4 octobre, fête de Saint-François d'Assise, le Pape qui a pris son nom à appelé à s'inspirer de son exemple de saint réformateur. « Ainsi, notre écoute et notre débat sur la famille, aimée avec le regard du Christ, deviendront une occasion providentielle avec lequel rénover, à l'exemple de Saint-François, l’Église et la société. Ainsi, avec la joie de l'Évangile, nous retrouverons une Église réconciliée et miséricordieuse, pauvre et amie des pauvres. Puisse souffler le Vent de la Pentecôte sur les travaux synodaux, sur l’Église, sur l'humanité entière. Qu'il défasse les nœuds qui empêchent les personnes de se rencontrer, qu'ils guérissent les blessures qui saignent, qu'il rallume l'espérance. Qu'il nous donne cette charité créative qui permet d'aimer comme Jésus a aimé. Et notre message retrouvera la vivacité et le dynamisme des premiers missionnaires de l'Évangile. »

    Source : Radio Vatican.

  • Audience au Conseil des Conférences épiscopales d'Europe

    Ce matin, le Pape François a reçu les membres du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe, réuni en séance plénière pour débattre du thème Famille et avenir. Préférant improviser, il a remis le discours préparé à ses hôtes : Reconnaissant d'emblée que ces soixante-dix pasteurs connaissent bien la complexité des enjeux auxquels l’Église doit faire face en Europe, il a redit qu'elle doit être une Église "en sortie", c'est à dire en mouvement vers toutes les périphéries, sans craintes ni réticences, avec courage apostolique. Revenant sur le thème de l'assemblée, qui permet de réfléchir sur les moyens de valoriser l'institution familiale, le Saint-Père insiste sur la nécessité de faire des paroisses des familles de familles. Certes, ajoute-t-il, "les expériences pastorales ne manquent pas, ni l'engagement socio-politique à soutenir les familles, celles qui fonctionnent bien comme celles qui souffrent ou risquent de se rompre. Il convient donc d'en tenir compte" pour aller au devant des hommes et des femmes pour "les mettre en réseau dans le cadre des communautés diocésaines. La collaboration des pasteurs et des familles s'étendant à l'éducation, les premiers doivent veiller à une correcte application de la mission" des parents auprès de leurs enfants. La famille doit être "une école d'humanité, de fraternité, d'amour et de communion qui prépare les nouvelles générations à être des citoyens responsables. Une étroite collaboration entre l’Église et la famille favorise aussi le développement de l'esprit de justice et de solidarité, de paix et d'expression des convictions". Si les parents ont la responsabilité première de l'éducation, ils ont également le droit de choisir le type d'éducation de leurs enfants, "en conformité avec leurs convictions morales et religieuses. C'est pourquoi il convient de tracer des directives communes qui soutiennent efficacement l'école catholique". En conclusion, le Pape encourage ses hôtes "à être une voix prophétique au sein de la société, avant tout là où la sécularisation du continent rend de plus en plus marginal le fait de parler de Dieu".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.10.14).

    Texte intégral du discours en italien sur le site internet du Vatican.

  • Le Pape aux évêques du Tchad : Poursuivez « l’évangélisation »

    Le Pape a reçu ce matin les membres de la Conférence épiscopale tchadienne en conclusion de leur visite Ad Limina, auxquels il a remis un discours, dans lequel il a félicité ses hôtes pour leur action évangélisatrice : "Vos communautés sont en croissance, non seulement au plan numérique, mais aussi par la qualité et la vigueur de leur engagement. Je me réjouis, en effet, du travail réalisé dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement. D’ailleurs, les autorités civiles sont très reconnaissantes à l’Église Catholique pour ce qu’elle apporte à l’ensemble de la société tchadienne. Je vous encourage donc à persévérer dans cette voie car il y a un lien étroit entre évangélisation et promotion humaine, lien qui doit s’exprimer et se développer dans toute l’action évangélisatrice. Le service des pauvres et des plus faibles est un véritable témoignage rendu au Christ qui s’est fait pauvre pour s’approcher de nous et nous sauver. Les congrégations religieuses, ainsi que les laïcs qui travaillent avec elles, ont un rôle considérable dans ce domaine, qu’elles en soient vivement remerciées. Cependant, cet engagement social ne saurait être à lui seul toute l’action évangélisatrice. Un approfondissement et un enracinement de la foi doivent se traduire par une solide vie spirituelle et sacramentelle" en accord "avec les exigences de l’Évangile et portant à une véritable sainteté. Cela est particulièrement vrai dans un pays où le poids de certaines traditions culturelles est très fort, où les propositions religieuses plus faciles au plan moral apparaissent de toutes parts, et où la sécularisation commence à se faire sentir. Il convient donc que les fidèles soient solidement formés doctrinalement et spirituellement. Et le premier lieu de cette formation est certainement la catéchèse. Je vous invite...donc à mettre à jour les méthodes catéchistiques utilisées dans vos diocèses. D’une part, ce qui est bon dans vos traditions culturelles doit y être pris en compte et valorisé car le Christ n’est pas venu détruire les cultures mais les porter à leur accomplissement alors que ce qui n’est pas chrétien doit être le plus clairement dénoncé. En même temps, il est indispensable de veiller à l’exactitude et à l’exhaustivité du contenu doctrinal de ces parcours".

    Après avoir souligné le besoin d’une catéchèse de qualité qui nécessite une formation des catéchistes, le Pape écrit : "Ceci vaut aussi pour les familles, cellules vitales de la société et de l’Église, qui se trouve aujourd’hui très fragilisée. Les comportements à l’intérieur de l’Église doivent donc être un modèle pour l’ensemble de la société. Malgré sa vitalité et son développement, a ajouté le Pape, l’Église du Tchad "est très minoritaire au milieu d’un peuple dont la majorité est musulmane et qui est encore en partie attaché à ses cultes traditionnels. Je vous encourage à faire en sorte que l’Église, qui est respectée et écoutée, garde toute la place qui lui revient dans la société tchadienne dont elle est devenu un élément structurant, même là où elle est minoritaire. Dans un tel contexte je ne peux que vous encourager à développer le dialogue inter-religieux... De telles initiatives sont à poursuivre afin de décourager le développement de la violence dont les chrétiens sont les victimes dans des pays voisins du vôtre. Par ailleurs il est très important de maintenir les bonnes relations qui se sont nouées avec les autorités civiles, et qui ont permis la récente signature d’un Accord-cadre entre le Saint-Siège et le Tchad qui, une fois ratifié, aidera beaucoup la mission de l’Église".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.10.14)

    Texte intégral du discours remis aux évêques du Tchad sur le site internet du Vatican.

  • Le Cardinal Baldisseri appelle à la sérénité avant le Synode

    Dimanche prochain à 10 heures, le Pape François donnera le coup d’envoi de l’Assemblée extraordinaire du Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation. Le Saint-Père concélébrera la Messe inaugurale dans la basilique Saint-Pierre, avec les participants au Synode. Cette troisième assemblée générale extraordinaire se propose de « chercher la vérité », souligne le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des évêques.

    « Nous parlerons de la famille sans craintes ni soupçons », assure le Cardinal Baldisseri, y compris sur les questions sensibles telles que la communion aux divorcés remariés, mais pas seulement. Depuis l’envoi d’un questionnaire fin 2013 aux Églises du monde entier, les débats et les réflexions se sont multipliés sur le thème du Synode, révélant des attentes, des différences ainsi que des divergences. Les polémiques n’ont pas manqué ; elles ont été amplifiées par les médias créant un climat électrique qui a du mal à s’apaiser.

    Chacun est libre de s'exprimer pour rechercher la vérité

    Interrogé par l’agence de presse des évêques italiens, SIR, le Cardinal Baldisseri invite à la « sérénité, au calme, à la pondération ». Et s’il regrette que certains prélats aient prêté le flanc aux controverses, il juge positif que chacun puisse exprimer son point de vue, à condition de se comporter avec civilité et de manière constructive. Le Cardinal Baldisseri espère que les nombreux commentaires et prises de position qui s’expriment à l’approche de l’ouverture du Synode ne sèmeront pas la confusion. L’enseignement de l’Église sur le mariage et la famille est affirmé et décrit dans les documents officiels du magistère, tient-il à clarifier. D’un autre côté, la miséricorde et le pardon occupent une place centrale dans la doctrine de l’Église.

    Le Pape François souhaite que la discussion soit « ouverte » pendant les travaux, que chacun se sente libre de s’exprimer, non pas pour « faire valoir son point de vue » mais pour contribuer à la « recherche de la vérité ». La vérité n’est pas un concept abstrait, fruit de la spéculation philosophique ou théologique ; c’est la personne du Christ, et c’est de là qu’il faut partir. Certaines situations attendent des réponses comme la polygamie, les mariages arrangés, les mariages mixtes, les multiples pauvretés qui favorisent les séparations, les échecs et les divorces. Le vrai défi, selon le secrétaire général du Synode, est de trouver les mots pour transmettre aux jeunes la beauté de l’Évangile de la famille. La foi s’incarne dans des personnes concrètes ; l’Église et les agents pastoraux doivent la mettre dans son intégralité à la portée des gens, avec simplicité et honnêteté. L’assemblée ne s’achèvera pas le 19 octobre mais suite à une décision sans précédent, il y aura d’autres étapes. Car la synodalité, explique le Cardinal Baldisseri, ne sert pas à accélérer les décisions mais à les faire mûrir. Le Synode est une assemblée d’évêques, mais il se meut avec la participation de toute l’Église.

    Des sessions thématiques

    En ce qui concerne la méthodologie, le Secrétaire général du Synode a indiqué que les sessions seraient thématiques. Les participants ont donc été invités à envoyer à l’avance le texte de leurs interventions pour pouvoir les répartir en fonction des thèmes choisis. A chaque session, un des treize couples venus des cinq continents dont des zones de guerre, offrira son témoignage. La journée s’achèvera par une heure de discussion libre. Les journalistes seront informés par des points de presse et par twitter ainsi que par leurs rencontres avec les pères synodaux. En revanche, contrairement aux synode précédent, les résumés des interventions ne seront pas distribués à la presse. Le Synode s’achèvera par la publication d’un message au peuple de Dieu et d’un document synodal approuvé par l’assemblée. Ce document, qui remplace les propositions, sera remis au Pape. Il servira de base à l’Instrumentum laboris, le document de travail du Synode de 2015.

    Source : Radio Vatican (A partir d’un entretien réalisé par l’agence italienne SIR).

  • Discours du Pape François aux nouveaux évêques nommés au cours de l'année

    Ce midi, le Saint-Père s'est adressé aux évêques récemment nommés et participant à un cours organisé par la Congrégation pour les évêques et celle pour les Églises orientales. Vous êtes, a-t-il dit à ses hôtes, "le fruit d'un travail assidu et des prières de l’Église qui, dans le choix de ses pasteurs, reproduit la nuit que le Seigneur passa en prière...avant d'appeler à lui" ses apôtres, ceux qu'il allait "envoyer de par le monde". Après les émotions de la consécration, passées les premières craintes, vous ne "devrez jamais considérer comme évident le mystère qui vous a enveloppé, jamais abandonner votre étonnement face aux desseins de Dieu, ne jamais craindre d'avancer avec conscience, en sa présence et en celle de son Église". Puis il a rappelé à ces nouveaux évêques "le lien étroit entre la présence stable du pasteur d’Église et le progrès de son troupeau... Lorsqu'il fait défaut ou lorsqu'il s'isole, il met en péril l'action pastorale et le salut des âmes. Dans le don de pasteurs qu'il fait à l’Église, le Christ aime son Épouse et donne sa vie pour elle... On n'a pas besoin d'évêques superficiels car il faut pouvoir creuser profondément pour comprendre ce que l'Esprit inspire à l’Église. Ne soyez donc pas des évêques avec un programme déjà fixé, ni de ceux qui changent sans cesse d'adresse... Ne bloquez pas les forces régénératrices qui découlent du don reçu, afin de ne pas risquer d'aller et venir sans but... Nous savons tous où nous devons aller, toujours à la suite de Jésus". L'évêque doit habiter dans le Christ afin de pleinement habiter dans l’Église qui lui a été confiée. "Dans le regard de vos brebis, voyez toujours la flamme du Ressuscité" et ne "vous laissez pas tenter par l'illusion que serait un changement de peuple. Aimez celui que Dieu vous a donné...sans vous renoncer à en appeler au Seigneur" s'il faut un nouveau départ et regagner sa communion. Quelques soient les péchés, accueillez tout le monde "sans discrimination. Offrez la fermeté de l'autorité qui permet de grandir ainsi que la douceur paternelle qui en découle. Ne tombez pas dans la tentation de sacrifier votre liberté en vous entourant de courtisans et de clans consensuels. Le monde a le droit de retrouver l’Évangile qui libère sur les lèvres des pasteurs de l’Église". Enfin, le Saint-Père a recommandé à ses hôtes "d'imiter la patience de Moïse pour guider les fidèles... Rien n'est plus important que de les conduire à Dieu, en priorité les jeunes et les personnes âgées. Les premiers sont nos ailes, les seconds nos racines, sans lesquelles nous ne saurions où aller". En résumé, "soyez des sentinelles veillant vos communautés..., des hommes capables de cultiver et moissonner les champs de Dieu..., des pasteurs en mesure de recomposer l'unité...sans dissiper votre énergie en débats mais au profit de l'amour". Pour tout cela, il faut être fécond, patient, humble et beaucoup prier.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.9.14).

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Discours du Pape François aux évêques de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire en visite Ad Limina Apostolorum

    Le Pape a reçu ce matin les membres de la Conférence épiscopale ivoirienne en conclusion de leur visite Ad Limina, auxquels il a remis un discours, centré sur la nécessité d'une "communion fraternelle réunissant autour du Christ les évêques d’une même nation. Elle est indispensable pour la croissance de l’Église comme pour le progrès de la société tout entière. Cela est d’autant plus vrai dans un pays qui a souffert de graves divisions, et qui a besoin de votre témoignage et de votre engagement déterminé pour reconstruire la fraternité. Ne vous laissez pas voler l’idéal de l’amour fraternel. C’est en étant vraiment des frères ouverts au dialogue dans la confiance partagée et l’écoute de tous, y compris dans la différence et la contradiction, que vous transformerez réellement la société, la rendant plus conforme à l’idéal évangélique. C'est en laissant sa place à chacun, en particulier aux plus jeunes d’entre vous, que vous porterez un nouvel élan évangélisateur... Je vous invite donc à prendre toute la part qui est la vôtre dans l’œuvre de réconciliation nationale, en refusant toute implication personnelle dans les querelles politiques au détriment du bien commun. Mais il est important que vous mainteniez des relations constructives avec les autorités du pays, comme avec les diverses composantes de la société, de manière à diffuser un véritable esprit évangélique de dialogue et de collaboration. Le rôle de l’Église, appréciée et écoutée, peut être déterminant... Je vous encourage également à poursuivre le dialogue avec les musulmans, de manière a décourager toute dérive violente et toute interprétation religieuse erronée au conflit que vous avez connu".

    "Naturellement, vous n’êtes pas seuls dans l’immense tâche d’évangélisation et de conversion des cœurs qui s’ouvre devant vous, vous êtes secondés par un clergé généreux et motivé, dont le nombre croît sans cesse... Afin de prévenir les difficultés et les manquements que certains prêtres connaissent, les meilleurs moyens sont certainement la qualité de leur formation, initiale et permanente, l’encouragement d’une fraternité sacerdotale dépassant les clivages ethniques, et surtout la proximité et l’attention que les pères vous êtes devez porter à chacun d’eux. Puissiez-vous user davantage de douceur, de persuasion et d’encouragements pour réveiller le zèle pastoral, que de sanctions hâtives et de sévérité. Je vous invite à visiter souvent vos prêtres afin de les écouter, pour toujours mieux les connaître. C’est en constituant un Presbyterium fraternel et uni autour de leur évêque, que les prêtres seront attachés à leur propre diocèse et portés à le servir en priorité, alors que beaucoup trop sont tentés de partir au loin, au détriment du peuple de Dieu qui a besoin de leur ministère". Mais les prêtres ne sont pas seuls à tirer profit de la présence assidue de l’évêque dans son diocèse, mais les communautés chrétiennes dans toutes leurs composantes. Celles-ci ont besoin d’être soutenues et d’avoir un lien personnel et régulier avec le pasteur. Je pense aussi aux Instituts religieux auxquels vous devez être attentifs. Ils sont une aide nécessaire et précieuse à l’activité pastorale, mais aussi une manifestation de la nature intime de la vocation chrétienne. Que les religieux et les religieuses soient chaleureusement remerciés...pour le travail considérable qu’ils accomplissent, avec les laïcs associés, dans les domaines de l’enseignement, de la santé et du développement. Apprécié de tous, ce travail est absolument irremplaçable car il y a une connexion intime entre évangélisation et promotion humaine".

    Mais "votre proximité pastorale est appelée à se faire sentir auprès de tous les fidèles laïcs, en particulier auprès de familles...très fragilisées, tant en raison du processus de sécularisation qui atteint désormais la société ivoirienne, ou encore des mouvements de populations et des divisions provoqués par les conflits, que des propositions, moins exigeantes au plan moral, qui surgissent de toutes parts... Malgré la mentalité traditionnelle africaine qui les entoure d’une vénération particulière, beaucoup" de personnes âgées se retrouvent "seules ou abandonnées, car la culture du déchet se manifeste désormais dans vos sociétés. Or leur participation est indispensable à l’équilibre d’un peuple et à l’éducation de la jeunesse". Saluant enfin le beau travail d’évangélisation qui s’accomplit en Côte d’Ivoire, le Saint-Père a cependant noté que "la foi y demeure fragile et qu'y souffle le vent contraire. Bien souvent, comme l'ont montré les conflits récents, les particularismes ethniques prennent le dessus sur la fraternité évangélique, nombre de baptisés, fatigués ou déçus, s’éloignent de la lumière de la vérité et adhèrent à des propositions plus faciles, d’autres ne mettent pas en œuvre dans leur vie les exigences de la foi. La clef de l’avenir se trouve certainement, pour une part, dans un enracinement plus profond de la parole de Dieu dans les cœurs. Il est aussi certainement nécessaire d’approfondir le dialogue avec la réalité culturelle et religieuse traditionnelle afin de parvenir à une authentique inculturation de notre foi. Pour ce, il faut rejeter sans ambiguïté ce qui lui est contraire en accueillant et en portant à terme ce qui est bon. Je vous encourage par conséquent à persévérer dans l’œuvre d’évangélisation... C’est ainsi que l’Église en Côte d’Ivoire pourra sereinement faire face aux défis de l’avenir".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.9.14).

    Texte intégral (en français) sur le site internet du Vatican.

  • Congrès sur le projet pastoral de "Evangelii Gaudium"

    Au Vatican du 18 au 20 septembre, se déroulera sous les auspices du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation un Congrès international consacré au Projet pastoral de Evangelii Gaudium.

    Y prendront part 2.000 agents pastoraux (60 pays), dont une trentaine d'évêques, dans le but d'approfondir le contenu pastoral et évangélisateur de cette exhortation apostolique que le Saint-Père a indiqué comme document programmatique de son pontificat.

    Les participants seront reçus par le Pape vendredi après-midi.

    Pour les détails, voir le site www.novaevangelizatio.va (en anglais ici)

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 17.9.14).