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  • Chemin de Croix au Colisée présidé par le Pape François

    « VISAGE DU CHRIST - VISAGE DE L’HOMME »

     Méditations de S.E. Mgr Giancarlo M. Bregantini, Archevêque de Campobasso-Boiano

     

  • Avortement et égalité femme/homme : un débat crucial aujourd'hui au Sénat

    Les sénateurs débattent ce jeudi 17 avril, du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes dont certains articles relatifs à l’IVG suppriment la notion de détresse et étendent le délit d’entrave à l’information.

    La Fondation Jérôme Lejeune s’émeut de l’absence d’un réel débat démocratique pour traiter sereinement un sujet de fond. Elle dénonce la mise au silence forcé des organisations civiles et citoyennes qui informent sur l’avortement, ses conséquences et ses alternatives.

    La Fondation Jérôme Lejeune n’est ni passéiste ni isolée en la matière. Elle s’inscrit au contraire dans les mouvements de réveil des consciences, de prise en compte de la valeur et de la réalité de la vie humaine qui émergent partout dans le monde et qui doivent se faire entendre.

    Ainsi, alors que la France s’enfonce dans la chosification de l’enfant à naître, la Commission européenne recevait la semaine dernière une délégation de l’initiative citoyenne ONE OF US appelant l’Europe à ne pas soutenir les activités qui détruisent des embryons humains. Cette initiative de 1,7 million de signatures (homologuées par la commission européenne), pétition officielle la plus importante dans l’histoire des instances européennes, a reçu vendredi dernier le soutien renouvelé du Pape François.

    Celui-ci vient de rappeler que l’avortement, comme l’infanticide, sont des « crimes abominables ». Il appelle à s’opposer « le plus fermement possible à tout attentat direct à la vie, surtout celle qui est innocente et sans défense, et l’enfant à naître dans le sein maternel est l’innocent par définition ».

    La réalité de l’avortement pour l’enfant en gestation, l’autorité morale du pape au plan international, et l’ampleur du mouvement ONE OF US (« Un de nous ») pour le respect de la vie humaine, devraient être de nature à encourager les responsables politiques français à se poser les bonnes questions, à se dégager de l’idéologie, et à replacer l’enjeu du début de la vie sur le terrain du bien commun dont ils ont la charge.
     
    Pour Jean-Marie le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune : « Une société ne progresse pas lorsqu’elle fait glisser l’élimination de ses enfants à naître d’une exception tolérée à un droit revendiqué ; elle dérive socialement, juridiquement, anthropologiquement. La Fondation Jérôme Lejeune – un des porte-paroles et acteurs du succès de ONE OF US en France - en appelle à la responsabilité du législateur : nier la dignité de l’enfant à naître depuis sa conception, c’est rompre avec l’éthique, les droits fondamentaux et la réalité. Le fait que ce débat se tienne alors qu’une commission de l’Assemblée nationale vient de voter un changement de statut des animaux en dit long sur l’invraisemblable inversion des valeurs. »

    Le lien avec la prétendue affaire du lycée Gerson n'est pas difficile à faire...

    On peut imaginer la probable tournure téléguidée que prendront les choses : les associations pro-vie, telles Alliance Vita et La Fondation Lejeune, ne pourront plus être invitées afin d'expliquer leur vision de sujets de société cruciaux dans des établissements privés catholiques sous contrat. Faut-il imaginer que toute l'affaire n'a été montée et médiatisée que dans ce but ? L'avenir le dira.

    Source : Aleteia.

    A lire : Les droits de l'homme en détresse.

  • Académie de Nantes. La théorie du genre se met en place le 11 avril à Machecoul

    09/04/2014 – Nantes – Ceux qui pensaient que le remplacement de Vincent Peillon par Benoît Hamon à l’Éducation nationale marquerait un changement de politique seront déçus. Les deux hommes partagent les mêmes conceptions philosophiques « humanistes » et les mêmes idées concernant la « refondation » de l’éducation. Bon exemple de cette continuité, le recteur de l’académie de Nantes et le préfet des Pays-de-la-Loire signeront le 11 avril à 15 h au lycée professionnel de Machecoul (44) la convention pour l’égalité homme-femme à l’école. La signature, prévue avant le remaniement, est maintenue. Et l’académie se charge déjà de réunir une assistance nombreuse, soumise, attentive et bien sur conquise.

    Sous couvert d’assurer l’enseignement du respect de l’égalité des sexes et d’améliorer la mixité des filières, cette convention met en place l’enseignement de la théorie du genre (gender). Jusque là, cet enseignement était limité à quelques départements pilotes. Malgré l’opposition d’un nombre grandissant de parents, le gouvernement s’engage avec acharnement dans la généralisation du gender.

    En effet, cette convention s’appuie sur deux piliers : « l’éducation à l’égalité (…) dans la perspective d’une forte mobilisation contre les représentations sexistes » et « l’éducation à la sexualité pour les filles et les garçons », la convention précisant au passage que « les savoirs scientifiques issus des recherches sur le genre, les inégalités et les stéréotypes doivent nourrir les politiques publiques mises en place pour assurer l’égalité effective entre filles et garçons ». Dans les pages suivantes, sont détaillées les mesures pour détruire les stéréotypes de sexe. Au milieu de mesures plutôt pédagogiquement intéressantes, comme « encourager la pratique du sport scolaire chez les jeunes filles en particulier comme vecteur de maîtrise du corps et de confiance en soi » ou encore « encourager la parité (…) des listes étudiantes et (…) des candidatures aux instances représentatives » se trouvent des mesures qui visent à une véritable généralisation de l’éducation sexuelle et de la théorie du genre.

    Parmi elles, « inciter à la rédaction d’un volet promotion de l’égalité, dans chaque projet d’établissement ». Ce qui signifie, concrètement, que les ABCD de l’égalité  vont devenir le nouveau petit livre rouge de l’école socialiste. Et pourtant l’académie de Nantes ne fait pas partie des dix académies volontaires pour l’expérimentation de cette « méthode » d’enseignement proposée par Najat Vallaud-Belkacem et qui est basée sur la théorie du gender.

    On y trouve l’engagement plus explicite « d’engager une réflexion avec les éditeurs pour éviter les stéréotypes sexistes dans les manuels et ouvrages scolaires » ou encore « donner aux élèves les outils nécessaires pour mieux appréhender le traitement du genre dans les médias », dans le sens bien sûr de la théorie du gender. Ce n’est pas fini : la convention prévoit aussi « de rendre visible les recherches sur le genre (…) réaliser un travail de vulgarisation et de diffusion de ces recherches ». Bien sûr, « plusieurs séances annuelles d’éducation sexuelle » sont aussi prévues. Effet garanti dans les cités.

    Cette formation à la « déconstruction des stéréotypes du genre », autrement dit au gender, devra aussi être dispensée à tous ceux qui interviennent dans le secteur de l’enseignement et de la formation, à savoir, « dans le cahier des charges de la formation des enseignants du premier et du second degré, d’éducation, d’orientation (…) des formateurs, des formatrices et des personnels se destinant à travailler auprès d’adolescents, d’enfants, de jeunes adultes ». Les directeurs d’établissement, les inspecteurs n’y échapperont pas aussi et seront « incités à impulser des activités autour de la promotion de l’égalité ». Résultat : l’enseignement privé – dont les maîtres sont formés dans la même matrice que pour ceux du public – n’échappera pas au gender. Seules les écoles hors contrat, confessionnelles ou associatives, pourront éviter la « promotion de l’égalité » et cette idéologie qui mêle sexe et militantisme dans un élan inquiétant.

    La théorie du genre n’a rien de scientifique : c’est un nouveau totalitarisme

    La théorie du genre s’appuie sur les expériences tragiques de John Money  sur deux jumeaux auquel il a assigné un sexe différent de celui qu’ils avaient à leur naissance. L’idée de base ? L’individu ne naît pas homme ou femme, le sexe serait une construction sociale, donc l’individu est libre de se « choisir » homme ou femme, de se construire, voire de préférer une autre identité – le genre neutre ou asexué – voire de changer de sexe social au cours de sa vie. Pour cela, il faut dès le plus jeune âge détruire les stéréotypes du genre et éduquer les enfants de façon à ce qu’ils soient éveillés à la sexualité et libres dès le plus jeune âge de se construire selon leur désir.

    Pourtant, la réalité a démenti tragiquement les expériences de John Money, et ses jumeaux sont revenus dès la puberté à leur sexe d’origine, sans pouvoir surmonter la profonde incertitude psychologique sur leur être. Les deux se suicident. Le « savoir » sur la théorie du genre n’a d’ailleurs rien de scientifique. C’est une construction sociologique militante. En Norvège, un documentaire paru en 2010 a mis en lumière  la portée non scientifique de ces théories sur le genre et l’égalité des sexes, en montrant leur profonde inefficacité. Ce film a suscité un débat national et l’arrêt total du financement par l’état norvégien de l’institut public de la théorie du genre.

    Mais dans le reste de l’Europe le lobby du gender, partisan d’une politique étatique de la sexualité et de l’égalité, d’une sorte de totalitarisme (anti)sexuel donc, avance toujours. « Au risque de détruire les jeunes enfants, les perdre dès leurs premiers repères sociaux et d’en faire des êtres fragiles, seuls face à la toute-puissance de l’État et de ses dirigeants. Qui mettent – pas fous ! – leurs enfants dans des écoles réservées ou à l’étranger. Loin du gender et de l’idiocratie. » fait observer un pédopsychiatre, pour qui « « le fait que des élèves arrivent en troisième sans savoir lire ne semble pas troubler le ministre de l’Éducation nationale… mieux vaut des gens qui ne savent pas lire, mais qui haïssent les stéréotypes sexuels. Comme ils ne savent pas penser, ils ne s’opposeront pas au gouvernement. Et de toute façon ils n’auront pas les mots pour le dire. »

    Pour protester contre la signature de la convention,  La Manif Pour Tous annonce qu’elle organise une « action sentinelle », face au monument aux morts, cours des 50 otages, à Nantes vendredi 11 avril, de 12h30 à 13h30.

    Texte de la convention

    Source : Breizh-info.com

  • Audience générale de ce mercredi 2 avril 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a conclu son cycle de catéchèse consacré au mariage, un sacrement, a-t-il dit, "qui nous porte au cœur du projet de Dieu, fait d'alliance et de communion avec son peuple et avec chacun de nous. Dieu a créé l'homme à son image, homme et femme il les a créés... L'homme quittera ses parents pour s'unir à une femme et avec elle ne faire plus qu'un. Le couple, homme et femme ensemble, non séparément, reflètent l'image de Dieu... Nous avons été créés pour aimer, comme reflets de l'amour de Dieu. Dans l'union conjugale, l'homme et la femme réalisent cette vocation dans la réciprocité et d'un partage de vie total et définitif... Le mariage correspond à une vocation spécifique qui doit être considérée comme une consécration. L'homme et la femme se consacrent par amour. Par la force du sacrement les époux sont investis d'une mission particulière qui consiste à manifester ordinairement jour après jour l'amour du Christ envers son Église... C'est là un dessein magnifique. Le mariage est l'icône de l'amour que Dieu porte à l'humanité. Dieu est communion dans les trois Personnes, vivant à jamais dans l'unité parfaite, et de là découle le mystère du mariage. Dans le mariage Dieu fait des époux une seule chair, ainsi que le dit la Bible au moyen d'une expression forte".
    Dans l'épître aux Éphésiens, a poursuivi le Saint-Père, Paul confirme que les époux chrétiens reflètent le mystère du rapport entre le Christ et l’Église. "C'est une chose merveilleuse que le sacrement du mariage ! Qui s'accomplit simplement et malgré la fragilité de la condition humaine. Tout le monde connaît les difficultés et les épreuves de la vie conjugale, litiges, problèmes avec les enfants, problèmes au travail, problèmes d'emploi ou financiers... L'important est de maintenir vif le lien avec Dieu, qui est à la base de l'union matrimoniale. Pour cela il faut que la famille prie", afin que le lien survive. Mari et femme doivent prier l'un pour l'autre, afin de ne pas sombrer et de trouver des solutions. "Si telle est la condition humaine, l'amour est toujours le plus fort". Puis il a révélé son conseil aux époux, de toujours commencer la journée par de petits gestes de paix. "Comme je l'ai déjà dit sur cette place, le secret d'une vie matrimoniale réussie se résume à trois formules magiques : S'il te plaît, merci et pardon... Pardon est la plus difficile à dire, mais avec la prière des époux l'un pour l'autre le couple rétablit sa paix".

    Après la catéchèse, le Pape a salué un groupe de personnes venues de L'Aquila, ville italienne (Abruzzes) dévastée par un séisme il y a cinq ans : "Je m'unis à la prière en suffrage des nombreuses victimes et confie à la protection de Notre Dame de Rio les personnes qui continuent de vivre dans l'embarras. Il faut garder espoir. Que la reconstruction des maisons s'accompagne de celle des églises, à la fois lieux de prière communautaires et monuments historiques auxquels est lié la renaissance de la région".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.4.14).

    Le 2 avril 2005, il y a exactement neuf ans, le Vatican annonçait la mort de Jean-Paul II, la veille du dimanche de la Miséricorde. Après un pontificat long de 26 ans, le deuxième plus long de l'histoire, le Polonais Karol Wojtyla s'éteignait à l'âge de 84 ans.

    A quelques semaines de sa canonisation, qui aura lieu le 27 avril prochain, dimanche de la Miséricorde, le Pape François a eu une pensée spéciale pour le Pape polonais lors de l'audience générale place Saint-Pierre.

    L'approche de cette cérémonie de canonisation est pour le Pape François une « occasion spéciale pour se préparer spirituellement et pour raviver le patrimoine de la foi que Jean-Paul II a laissé derrière lui. En imitant le Christ, il a été pour le monde un prédicateur infatigable de la Parole de Dieu, de la Vérité et du Bien. Et ça a fait du bien au monde, même dans sa souffrance. C'était le magistère de sa vie, à qui le Peuple de Dieu a répondu avec grand amour et estime. Son intercession nous renforce dans notre foi, notre espérance et notre amour ».

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : grâce de Dieu et perfection humaine

    « La perfection consommée "n'est au pouvoir ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde" (Rm 9,13). C'est lui qui nous rend victorieux des vices, sans que le mérite de nos travaux ou de notre course soit de pair avec un tel résultat ; lui qui nous donne de subjuguer notre chair et de gravir la cime escarpée de l'intégrité, alors que l'effort de notre volonté n'y peut justement prétendre. Nulle affliction corporelle, nulle contrition de cœur n'est digne de conquérir la chasteté de l'homme intérieur, ni ne saurait, par le seul labeur humain et sans le secours divin, obtenir cette si grande vertu de la pureté, naturelle aux anges seuls et habitants des cieux. L'accomplissement de tout bien dérive de la grâce de Dieu, qui, dans son infinie libéralité, accorde la pérennité de la béatitude et une immensité de gloire à l'effort chétif de notre volonté, à une course aussi brève et insignifiante que la nôtre.
    [...]
    Disant cela, je ne cherche pas à supprimer les efforts humains, ni à détourner quiconque d'être attentif à son travail et de se donner du mal, mais je déclare ceci : bien que la perfection ne puisse pas être atteinte sans ces moyens humains, pourtant personne ne peut par ces seuls moyens et sans la grâce de Dieu la réaliser dans sa plénitude. »

    St Jean Cassien (360-435), Institutions cénobitiques, L. XII, chap. 11-14 (extraits).

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    Photo Guillaume Pépy© (Source)

  • Méditation - Prière : "Vous connaître et Vous aimer..."

    « Jésus, mon Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, et le vrai Christ, promis aux patriarches et aux prophètes dès l’origine du monde, et fidèlement donné dans le temps au saint peuple que vous avez choisi, vous avez dit de votre sainte et divine bouche : « C’est ici la vie éternelle de vous connaître, vous qui êtes le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que vous avez envoyé (1). » En la foi de cette parole, je veux avec votre grâce me rendre attentif à connaître Dieu et à vous connaître.

    Vous êtes Dieu vous-même, et un seul Dieu avec votre Père, selon ce qu’a dit votre disciple bien-aimé en parlant de vous : « Celui-ci est le vrai Dieu et la vie éternelle (2) » ; et saint Paul : que « vous êtes né des patriarches, Dieu béni au-dessus de tout (3) ». Et quand vous dites que « la vie éternelle est de connaître Dieu et Jésus-Christ (4) », ce n’est pas pour vous distinguer d’avec Dieu : loin de nous un tel blasphème ! mais pour nous rendre attentifs à votre divinité unie à nous par le mystère de l’incarnation, qui vous rend le vrai Emmanuel, « Dieu avec nous (5) » : et par vous nous fait entrer en société avec Dieu, selon ce que dit saint Pierre, que « nous sommes participants de la nature divine (6) ».

    Je m’approche donc de vous autant que je puis, avec une vive foi, pour connaître Dieu en vous et par vous, et le connaître d’une manière digne de Dieu, c’est-à-dire d’une manière qui me porte à l’aimer et à lui obéir : selon ce que dit encore votre disciple bien-aimé : « Celui qui dit qu’il connaît Dieu et ne garde pas ses commandements, c’est un menteur (7) » ; et vous-même : « Celui qui fait mes commandements, c’est celui qui m’aime (8). »

    C’est donc uniquement pour vous aimer, que je veux vous connaître ; et c’est pour m’attacher à faire votre volonté, que je veux vous connaître et vous aimer, persuadé qu’on ne peut vous bien connaître sans s’unir à vous par un chaste et pur amour.

    Pour vous bien connaître, ô mon Dieu et cher Sauveur ! je veux toujours, avec votre grâce, vous considérer dans tous vos états et tous vos mystères, et connaître avec vous en même temps votre Père qui vous a donné à nous, et le Saint-Esprit que vous nous avez donné tous deux. Et toute ma connaissance ne consistera qu’à me réveiller et à me rendre attentif aux simples et pures idées que je trouverai en moi-même dans les lumières de la foi, ou peut-être dans celles de la raison, aidée et dirigée par la foi même ; car c’est ainsi que j’espère parvenir à vous aimer, puisque le propre de la foi, selon ce que dit saint Paul, c’est d’être « opérante et agissante par amour (9). » Amen. »

    1 Joan., XVII, 3.
    2 I Joan., V, 20.
    3 Rom., IX, 5.
    4 Joan. XVII, 3.
    5 Matth., I, 23.
    6 II Petr., I, 4.
    7 I Joan., II, 4.
    8 Joan., XIV, 21.
    9 Galat., V, 6.

    J.-B. Bossuet, Élévations à Dieu sur les mystères (Prière à Jésus-Christ), in "Œuvres complètes de Bossuet, publiées d'après les imprimés et les manuscrits originaux par F. Lachat", Vol. VII, Paris, Librairie Louis Vivès, 1862.
    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • Méditation : Paix de l'âme toute en Dieu

    « Il faut savoir que le bien et la perfection de l'homme consistent en ce que Dieu le remplisse et soit le principe de toutes ses actions. Cela se fait par la grâce ; et d'autant plus que l'homme est soumis à la grâce, il participe plus avantageusement au bonheur d'être en toutes choses rempli de Dieu. Or il ne peut y parvenir qu'avec peine, à cause de la corruption de la nature, qui répugne à cette parfaite soumission à la grâce. Ainsi, quand l'âme s'est une fois déterminée d'être toute à Dieu, il faut que, par son effort aidé de la grâce, elle mortifie en elle-même tout ce qu'elle aperçoit de contraire à Dieu, comme les vices, les passions, les impétuosités, et généralement tout ce qui passe pour déréglé au jugement des sages. Après tout cela il lui reste encore à mortifier une chose dont communément on ne se défie guère, et qui est cependant un grand obstacle à la perfection : c'est son action propre ou sa manière d'agir par elle-même. Défaut qui est commun à tous les gens de bien desquels Dieu n'a pas encore pris une entière possession. Le bien qu'ils font, c'est d'ordinaire par eux-mêmes qu'ils le font, aidés toutefois de la grâce, sans laquelle on ne peut rien faire de bon.
    [...]
    Quand l'homme est entièrement possédé de Dieu, il en tire une nouvelle vie et une nouvelle force qui le fait agir dans toutes ses actions doucement, efficacement, sans que rien lui résiste au dedans de lui. Les choses mêmes qui arrivent au dehors s'accordent avec l'intérieur par le moyen de la résignation qu'il a aux ordres de la Providence, si bien qu'en toutes choses il se trouve heureux et profite de tout.
    [...]
    Pour arriver à ce bonheur, il faut abattre son activité naturelle, se dépouiller de sa manière d'agir basse et humaine, se rendre attentif à Dieu en tout, s'accommoder et se soumettre au principe intérieur de la grâce, quand on l'a découvert. L'âme le découvre quand elle est tranquille et en paix, et elle acquiert cette paix et cette tranquillité, en s'étudiant à mourir à elle-même et à ses propres desseins. Lorsqu'elle est parfaitement morte à ses manières propres, Dieu fait en elle toute sorte de bien.
    [...]
    C'est principalement par la sainte Eucharistie que cela se fait d'une manière plus expresse et plus pénétrante. Le saint Sacrement est le principe intérieur de cette vie divine, et l'on voit que c'est par la sainte communion que l'on parvient au bonheur d'être pleinement et parfaitement possédé de Dieu. »

    R.P. Jean-Joseph Surin s.j. (1600-1665), Lettre LX à la mère Jeanne des Anges, ursuline à Loudun, in "Lettres spirituelles" Tome I, Périsse Frères, Lyon - Paris, 1843 (Nlle édition).

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  • Un mois avec Marie - Trentième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TRENTIÈME JOUR
    Tendresses divines

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    L'homme n'est qu'un atome devant Dieu. Qu'un cyclone se déchaîne, une tempête en mer, comme un simple fétu il est emporté corps et biens. Une goutte de sang dans son organisme dévié de son cours normal, et le voilà mort !
    Cet être de néant est cependant l'objet des Tendresses divines les plus touchantes. Il eut pu naître esclave, soumis d'autorité à son Créateur et Seigneur... Mais non, il sera fils de famille, noble, beau, libre dans ses déterminations, à l'image de son Père des Cieux.
    L'Univers sera son palais, où non seulement le nécessaire, l'utile, mais l'agréable et le superflu lui seront donnés avec une prodigalité inouïe. Toutes les voix de la nature chanteront à l'envi l'Amour d'un Dieu épris de sa petite créature. Celles du ruisseau et de la brise, de la fauvette et du rossignol, le bruissement des feuilles agitées par le vent et le bourdonnement de l'insecte. Et le langage silencieux des mousses et du brin d'herbe qui poussent, du lierre qui grimpe, des blés qui ondulent, des fleurs aux brillants coloris, aux parfums enivrants...
    Seul, dans ce concert unanime, l'homme lance la note discordante : il se rebelle contre son Bienfaiteur.
    Le Très-Haut va-t-il le pulvériser ?... Il le chasse du Paradis terrestre, le déclare déchu de ses droits primitifs ; mais... de son Cœur ému d'une pitié sublime, jaillit aussitôt la promesse d'un Sauveur qui sera son propre Fils Unique et d'une Mère incomparable. Nous demeurerons, malgré tout, les enfants adoptifs, ayant droit à l'héritage. Le Christ et la Vierge bénie ne cesseront de répandre sur nous les trésors de leur miséricordieuse Bonté. Signalons-en quelques exemples.
    Que ne devons-nous pas à Marie notre Mère !
    Apparaissant le 19 septembre 1846 à La Salette, elle confie à deux petits bergers : « Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous ». Elle verse des larmes à la pensée des châtiments mérités par nos ingratitudes et nos innombrables péchés : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. » Elle le retient encore cependant pendant quatre années. Puis, la guerre de 1870 éclate mais dure peu. Celle de 1914 est abrégée par sa puissante intercession : « La guerre va finir vite », annonce-t-elle le 13 juillet 1917 à Fatima. Afin de conjurer la conflagration mondiale qui débute en 1936 par la persécution religieuse en Espagne, elle multiplie ses avertissements, ses conseils, ses promesses. Et toujours transparaît son ineffable Tendresse.
    La foule (de 70.000 personnes) qui assiste le 13 octobre 1917 au Grand Miracle, est trempée jusqu'aux os par une pluie incessante, dans le bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en bourbier. Soudain, dans un ciel dépouillé de nuages, le soleil regagne sa place et reprend son éclat normal. Alors, par une touchante délicatesse de Notre-Dame, chacun a la douce surprise de voir ses vêtements complètement secs.
    Dans la vision multiforme du même jour, le tableau de la Sainte Famille a disparu, et Notre-Seigneur adulte apparaît.
    En son divin Fils, Marie trouve un adorable Complice de ses maternelles Bontés. Ou plutôt, de ces Bontés, le Cœur de Jésus est la Source, et le Cœur de Marie, l'inépuisable Canal.
    Stratagème ineffable ! Obligé de punir la terre où déborde l'iniquité, le Juge suprême nous présente le Cœur Immaculé de sa Mère comme Remède et Port de Salut...
    Ô Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie, nous voulons amarrer en Vous la barque de notre vie et, de toutes nos forces, travailler à l'extension par le monde, de votre Règne d'Amour.

    PRIÈRE
    DE SAINT FRANÇOIS DE SALES

    Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma mère et que je suis votre enfant, que vous êtes très puissante et que je suis un pauvre petit être vil et faible. Je vous supplie, ma très douce Mère, que vous me gouverniez et défendiez dans toutes mes voies et actions.
    Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez, car votre bien-aimé Fils vous a donné toute puissance !... Ne me dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et singulièrement la mienne.
    Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant : il est vrai qu'elle est ma Mère et me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pouvoir ! ...
    Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant : Elle est bien riche pour m'assister ; mais, hélas ! n'étant pas ma Mère, elle ne m'aime pas...
    Puis donc, ô très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserai-je si vous ne me soulagez ?
    Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
    - Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés...
    - Délivrez mon âme et mon corps de tout mal, et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité !
    Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Ainsi soit-il.


    Ô Marie, Reine de la Paix,
    intercédez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation : ouvrir son âme à la Lumière et à l'Amour

    « L'Amour veut l'union ; il ne peut pas vouloir ni faire autre chose ; l'union exige que deux êtres se rapprochent, viennent l'un à l'autre. Lui-même a fait un mouvement ; il est venu ; il était en haut ; il était le Très-Haut, et il est descendu. Il était Dieu ; il s'est fait homme ; il était le Verbe tout spirituel proféré avant toute aurore au sein du Dieu qui est essentiellement pur esprit, et il parle là notre langage de la terre ; bref il nous a rejoints, "et il a habité parmi nous". Il demeure pour se montrer, s'exprimer, réaliser toutes les conditions d'union de la part de Dieu. Mais il faut aussi que l'homme se rapproche, vienne à lui ; il faut qu'il ouvre son âme à la Lumière. La Lumière ne peut se donner que s'il ouvre. La Lumière est amour ; elle ne s'impose pas de force. L'Amour ne se donne que si on se donne ; si on se refuse, si on se ferme, l'union d'amour est impossible ; on se condamne, on se jette soi-même dans l'abîme.
    L'Amour s'exprime ; son expression ce sont les actes qu'il inspire. Les actes qui lui sont contraires lui barrent l'entrée d'une âme ; ils dressent à cette entrée un obstacle qui même pour lui - et surtout pour lui - est absolument insurmontable. L'opposition est radicale. L'Amour est le bien ; une activité mauvaise lui tourne le dos, rend l'union impossible. On est tenté de dire : c'est trop clair.
    Ce clair langage fut-il compris ? L'est-il encore ? Peut-il l'être de ceux qui s'obstinent dans leurs ténèbres ? "La Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'accueillent pas." Il faudrait que la nuit cesse d'être la nuit. L'aurore ne peut se lever que si la nuit se couche, et la nuit ne réapparaît que si la lumière s'en va. »

    Dom Augustin Guillerand, Op Cart (1877-1945), Au seuil de l'abîme de Dieu - Elévations sur l'Evangile de saint Jean (III - "L'âme qui fait la vérité vient à la Lumière"), Roma, Benedettine di Priscilla, 1961.

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  • Méditation : la grandeur de Dieu

    « L'homme n'a pas la valeur la plus haute ici-bas. C'est Dieu qui est la valeur la plus haute, lui qui est entré dans notre histoire en Jésus-Christ, "l'unique médiateur entre Dieu et les hommes" (1 Tm 2,5). C'est dans la mesure où Jésus assume notre condition humaine et nous prend avec lui pour tourner nos âmes vers l'éternité, que les réalités temporelles... deviennent vraiment humaines et acquièrent leur vraie dignité et leur vraie grandeur. Aussi l'Eglise est-elle appelée à témoigner, non tant de la grandeur de l'homme que de la grandeur de Dieu ; quand saint Irénée affirme que "la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant", il ajoute : "et la vie de l'homme c'est Dieu" : l'homme est grand dans la mesure où "il vit à Dieu" (Rm 6,10-11) ! [...]
    Dans l'Evangile, Jésus ne cesse de proclamer la grandeur de Dieu, on pourrait même dire qu'il n'y a que Dieu qui le préoccupe, et s'il prend soin de l'homme, avec une compassion qui est décrite à chaque page, c'est parce qu'il veut ramener l'homme à Dieu dont il s'est éloigné et séparé par le péché... Et s'il fait l'éloge d'un homme ou d'une femme, c'est pour souligner sa foi en Dieu ou en lui : l'homme est grand dans la mesure où il met sa confiance en Dieu. [...]
    Dans un contexte socioculturel marqué par le sécularisme et le relativisme, sommes-nous assez pénétrés de la primauté absolue de Dieu dans la vie de l'homme ? Il faut qu'en nous voyant vivre et en nous entendant parler, les autres soient frappés par la grandeur de Dieu : en voyant Jésus agir, nous dit saint Luc, "tous étaient frappés d'émerveillement devant la grandeur de Dieu" (Lc 10,43). Cela est d'autant plus urgent, dans un monde où Dieu disparaît de l'horizon des hommes et où l'on vit comme si Dieu n'existait pas. »

    Mgr Marc Aillet (évêque de Bayonne, Lascar et Oloron), extraits de sa 2ème Lettre pastorale Convertissez-vous et croyez à l'Evangile (chap. IV, Témoigner de la grandeur de Dieu), Artège, Perpignan, 2013.

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  • Méditation : le Christ toujours présent

    « Vous souvenez-vous de cette belle page où Jésus dit à son Père "qu'Il lui a donné puissance sur toute chair afin qu'Il lui communique la vie éternelle" ? Voilà ce qu'Il veut faire en vous : à toute minute Il veut que vous sortiez de vous, que vous quittiez toute préoccupation, pour vous retirer en cette solitude qu'Il se choisit au fond de votre coeur. Lui, Il est toujours là, encore que vous ne le sentiez pas ; Il vous attend et veut établir avec vous "un admirable commerce", comme nous le chantons dans la belle liturgie, une intimité d'Epoux et d'épouse ; vos infirmités, vos fautes, tout ce qui vous trouble, c'est Lui, par ce contact continuel, qui veut vous en délivrer. N'a-t-Il pas dit : "Je ne suis pas venu pour juger, mais pour sauver." Rien ne doit vous paraître un obstacle pour aller à Lui. Ne tenez pas trop compte si vous êtes enflammée ou découragée ; c'est la loi de l'exil de passer ainsi d'un état à l'autre. Croyez alors que, Lui, Il ne change jamais, qu'en sa bonté Il est toujours penché sur vous pour vous emporter et vous établir en Lui. Si, malgré tout, le vide, la tristesse vous accablent, unissez cette agonie à celle du Maître au jardin des Olives, alors qu'Il disait au Père : "S'il est possible, faites que ce calice s'éloigne de moi."... Je vais vous donner mon "secret" : pensez à ce Dieu qui habite en vous, dont vous êtes le temple ; c'est saint Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa douce compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit Ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire, je dirais même qu'il n'y a plus que son corps sur la terre, mais que son âme habite au-delà des nuages et des voiles, en Celui qui est l'Immuable. Ne vous dites pas que ce n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. Saint Paul dit qu'"Il nous a prédestinés pour être conformes à son image". Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille. Ce grand apôtre dont je vous parle, après avoir été ravi au troisième Ciel, sentait son infirmité et il s'en plaignait à Dieu qui lui répondit : "Ma grâce te suffit, car la force se perfectionne dans la faiblesse." Voilà, n'est-ce pas, qui est bien consolant ?... »

    Bse Elisabeth de la Trinité, Lettre à madame Angles [L249 - novembre 1905], in "Oeuvres complètes", Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : le Fiat de la Sainte Vierge Marie

    « Dieu immortel, quel merveilleux égard vous avez eu pour Marie, d'avoir voulu qu'un si grand ouvrage, conçu par vous avec une sagesse si admirable, l'objet de toutes les complaisances de votre Trinité sainte et de l'avide attente de tous les mortels, fût soumis à sa délibération ! O incroyable majesté de la Vierge dans cette délibération auguste ! L'Epoux sacré, de toute éternité Fils de Dieu, a déjà aspiré, avec quelle ardeur ! à s'unir la nature humaine ; déjà le temps de l'alliance est arrivé. Le consentement de la Vierge doit être requis ; il l'est par une légation dont le céleste cérémonial atteste l'importance. L'ambassadeur expose la volonté de son Maître ; la Vierge délibère si elle acceptera. Notre race misérable, opprimée sous mille maux, n'a cessé par tant de voeux, par tant de larmes, d'appeler sa rédemption ; l'affaire est commise à la Vierge pour qu'elle prononce sur cette grande alternative, ou notre délivrance ou notre éternelle captivité. Au mariage d'Isaac il fut dit : "Appelons la vierge et demandons-lui son consentement." Ainsi a fait Dieu pour marier le Verbe avec la nature humaine.
    Combien Dieu a honoré et enrichi Marie, d'avoir voulu qu'elle fût Mère de son Fils unique, et non seulement d'avoir voulu qu'elle fût Mère de son Fils unique, mais, gloire prodigieuse pour elle, d'avoir voulu qu'elle le voulût, qu'elle y consentît pleinement, librement ; de le lui avoir proposé ; d'avoir permis qu'elle le discutât ; d'avoir fait dépendre, en un mot, ce capital dessein de son Fiat ! »

    Bartholomeo de los Rios († 1652), Hierarchia mariana, Lib. V, in "Bouquet à l'Immaculée", Oeuvre de St-Charles, Grammont (Belgique), 1912.

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    Tableau de l'Annonciation, Basilique Notre-Dame des Victoires (Paris)

  • 27 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Cette parole de l'Ecriture... c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit." (Lc 4, 14-21)

    « Le Christ devait venir dans notre chair : ce n'était pas un autre, soit un ange, soit un ambassadeur, c'était le Christ lui-même qui devait venir pour nous sauver (Is 35,4)... Il devait naître dans une chair mortelle : un petit enfant, déposé dans une crèche, enveloppé de langes, allaité, qui grandirait avec les années et enfin mourrait cruellement. Autant de témoignages d'humilité profonde. Qui nous donne ces exemples d'humilité ? Le Très-Haut.

    Quelle est donc sa grandeur ? Ne cherche pas sur la terre, monte au-dessus des astres. Lorsque tu seras parvenu jusqu'aux légions des anges, tu les entendras dire : « Monte encore au-dessus de nous ». Quand tu seras monté jusqu'aux Trônes, aux Dominations, aux Principautés, aux Puissances (Col 1,16), tu les entendras encore dire : "Monte plus haut, nous sommes nous-mêmes des créatures", "car toutes choses ont été faites par lui" (Jn 1,3). Élève-toi donc au-dessus de toute créature, de tout ce qui a été formé, de tout ce qui a reçu l'existence, de tous les êtres qui changent, corporels ou incorporels, en un mot, au-dessus de tout. Ta vue ne peut pas encore parvenir jusque-là ; c'est par la foi qu'il faut t'y élever, c'est à elle de te conduire jusqu'au Créateur... C'est là que tu contempleras "le Verbe, qui était au commencement"...

    Or ce Verbe qui était en Dieu, ce Verbe qui était Dieu, par qui toutes choses ont été faites, sans qui rien n'a été fait, et en qui était la vie, est descendu jusqu'à nous. Qu'étions-nous ? Méritions-nous qu'il descende jusqu'à nous ? Non, nous étions indignes qu'il ait eu compassion de nous, mais lui était digne d'avoir pitié de nous. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 293 (5), pour la Nativité de Saint Jean Baptiste.

  • 24 janvier : Toute l'année avec les Pères...

    "Tu es le Fils de Dieu !" (Mc 3, 7-12)

    « Envoyé et sorti du Père, le Verbe est descendu
    et il a habité tout entier dans les entrailles de la Vierge.
    Tout entier il était dans le Père,
    et tout entier il était dans ce sein virginal,
    et tout entier dans le tout, lui que rien ne peut contenir…
    Demeurant inchangé, il a pris la forme d’esclave (Ph 2,7)
    et après avoir été mis au monde, il est devenu un homme en tout…
    Comment affirmer ce qui est impossible à expliquer
    à tous les anges, aux archanges et à tout être créé ?
    On le pense d’une manière véritable,
    mais on ne peut pas du tout l’exprimer,
    et notre esprit ne peut pas le comprendre vraiment parfaitement.

    Comment donc Dieu et homme, et homme-Dieu
    est-il aussi le Fils du Père, tout entier,
    d’une manière qui ne l’en sépare pas ;
    comment est-il devenu fils de la Vierge et est-il sorti dans le monde ;
    et comment est-il resté impossible à contenir pour tous ?…
    Tu resteras silencieux maintenant
    car même si tu voulais parler, ton esprit ne trouvera pas de parole,
    et ta langue bavarde demeure réduite au silence…

    Gloire à toi, Père et Fils et Esprit Saint,
    divinité que l’on ne peut pas saisir, indivisible dans sa nature.
    Nous t’adorons dans l’Esprit Saint,
    nous qui possédons ton Esprit, car nous l’avons reçu de toi.
    Et, voyant ta gloire, nous ne recherchons pas indiscrètement,
    mais c’est en lui, ton Esprit, que nous te voyons,
    Père inengendré, et ton Verbe engendré qui sort de toi.
    Et nous adorons la Trinité indivisible et sans mélange
    dans son unique divinité et souveraineté et puissance. »

    Syméon le Nouveau Théologien, Hymne 21, 468s ; SC 174.

    Source : Christus.

  • 23 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'homme à la main sèche - Guérison le jour du sabbat (Mc 3, 1-6 ; cf Mt 12, 9-14 & Lc 6, 6-11)

    « Jésus-Christ guérit encore ici cet homme le jour du sabbat pour justifier davantage ses apôtres. Les antres évangélistes remarquent que Jésus-Christ ayant mis cet homme au milieu des Juifs, leur demanda s’il était permis de faire du bien au jour du sabbat. [...]

    Jésus-Christ demeure dans sa douceur ordinaire. Il guérit ce malade et il leur répond pour faire retomber leurs piéges sur eux, pour nous apprendre la modération, et pour faire voir leur dureté inhumaine. Saint Luc remarque qu’il fit mettre cet homme "au milieu" des Juifs (Lc VI,8) : non qu’il eût quelque crainte d’eux, mais pour les aider à rentrer en eux-mêmes et pour les toucher de compassion. [...]

    [...] il leur demande : "S’il était permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal", et il leur fait cette question : "Qui d’entre vous ayant une brebis", et le reste...

    Saint Marc rapporte "que Jésus-Christ les regardait" (Mc III,5), en leur faisant cette question, afin que son regard pût encore aider à les toucher de compassion. Mais tout cela ne put faire aucun effet sur leur endurcissement. Il guérit cet homme par sa seule parole, quoique souvent ailleurs il impose les mains sur les malades pour les guérir. Et cette circonstance rendait ce miracle encore plus grand. Mais rien ne pouvait adoucir les Juifs, le paralytique était guéri, et eux devenaient plus malades encore par là. Jésus-Christ avait tâché, et par ses paroles, et par ses raisons, et par ses actions de les faire revenir et de les gagner. Mais voyant que leur opiniâtreté était inflexible, il les quitte et il fait son oeuvre.

    "Alors il dit à cet homme : Etendez votre main, et l’ayant étendue elle fut rendue saine comme l’autre." Que font à cela les Juifs ? Ils sortent d’avec Jésus-Christ, ils s’assemblent et ils consultent entre eux pour lui dresser quelque piége.

    "Mais les pharisiens étant sortis tinrent du conseil ensemble contre lui sur les moyens qu’ils pourraient prendre pour le perdre." Il ne les avait blessés en rien, et ils voulaient le faire périr. Tant il est vrai que l’envie est cruelle et furieuse, et qu’elle n’épargne ni amis, ni ennemis. Saint Marc dit qu’ils se lièrent avec les hérodiens, pour voir ensemble comment ils perdraient Jésus-Christ. Mais que fait ici le Sauveur, cet agneau si doux et si paisible? Il se retire pour ne pas les aigrir davantage. "Mais Jésus, sachant leurs pensées, se retira de ce lieu." Où sont maintenant ceux qui croient qu’il serait à souhaiter que Dieu fît aujourd’hui des miracles comme autrefois? Jésus-Christ fait bien voir par ce qui lui arriva alors, que les esprits rebelles ne se rendent point aux miracles même. Tout ce qui se passe dans cette guérison miraculeuse montre clairement que les Juifs avaient accusé injustement les apôtres.

    Il est à remarquer que plus Jésus-Christ faisait du bien aux hommes, plus ses ennemis s’en aigrissaient. S’ils le voient ou guérir les corps, ou convertir les âmes, ils entrent en furie, et ils cherchent les moyens de l’accuser. Lorsque chez le pharisien il change miraculeusement la pécheresse, ils le condamnent. Lorsqu’il mange avec les publicains et les pécheurs, ils le calomnient. Et ils conspirent ici pour le perdre, après qu’il a guéri cette main desséchée. Mais considérez, je vous prie, comme Jésus-Christ continue de faire son oeuvre. Il guérit les malades comme auparavant, et il tâche en même temps d’adoucir et de guérir les esprits. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XL sur Saint Matthieu (1-2), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : le désir de la perfection

    « Un sentiment atroce du dégoût de la perfection, cette horrible tentation. Je sentais le désir du dégoût de la perfection, qui m'était présenté comme plus facile. Et je sentais la lutte en moi, car la volonté était attirée vers ce désir. Et je souffrais atrocement. Et je disais tout le temps : "Ne me laisse pas succomber à la tentation ! Seigneur, aide-moi !" Et je comprenais en même temps que le moindre acquiescement constituait une faute. Et je comprenais l'horreur que constitue le péché : le péché, c'est la séparation de Dieu. Nous ne sommes plus alors en communion avec Lui. Donc, la moindre faiblesse est une diminution de communion avec Dieu. Donc, celle-ci n'est plus totale. J'ai souffert atrocement, mais avec la grâce de Dieu, je n'ai pas succombé. Et je sentais toujours : "Si le goût de la perfection, ce désir, au fond, de plaire à Dieu en toutes choses, diminue en nous, nous ne réalisons plus ce pourquoi nous sommes créés." »

    Jeanne Schmitz-Rouly (1891-1979), Journal spirituel "Le bonheur d'aimer Dieu" (110), Editions du Carmel, Centre Saint Jean de la Croix, 1998.

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  • Audience générale de ce mercredi 16 janvier 2012

    "A la recherche du Visage de Dieu"

    Le Saint-Père a consacré la catéchèse de l'audience générale à l'histoire du salut, à l'histoire de Dieu, racontée par l'Ancien Testament où il est dit comment après la création et malgré le péché originel "le Créateur offre de nouveau son amitié dans l'alliance avec Abraham, dans le cheminement du peuple d'Israël qu'il choisit par amour et non pas sur des critères de puissance... Dans cette œuvre, il s'est servi de médiateurs tels Moïse, les prophètes et les juges, qui transmirent sa volonté au peuple, lui rappelant l'exigence de la fidélité à l'alliance et à l'accomplissement final des promesses divines". La révélation divine a trouvé sa plénitude en Jésus, par lequel "il a visité son peuple, l'humanité, au-delà de toute attente, envoyant son Fils unique fait homme, Dieu en personne. Mais Jésus "ne parle pas seulement du Père mais nous révèle le visage de Dieu". Dans la phrase : 'Qui m'a vu a vu le Père' se résume la nouveauté du Nouveau Testament : "On peut voir Dieu. Il a montré son visage visible en Jésus-Christ".

    "La recherche du visage de Dieu est présente tout au long de l'Ancien Testament". Il n'est pas une chose, un objet, une simple image. Il a un visage, il peut entrer en relation car il "n'est pas enfermé au ciel pour voir l'humanité de loin. Si Dieu est certes au-dessus de toute chose, il s'adresse à nous et nous écoute. Il voit, parle et conclue des alliances et est capable d'aimer. L'histoire du salut est le long dialogue dans lequel Dieu se révèle progressivement à l'homme". Avec l'incarnation cette recherche du visage de Dieu "trouve un parachèvement inimaginable car ce visage devient visible. C'est le visage de Jésus, le Fils de Dieu fait homme en qui s'accomplit le cheminement de la Révélation entamé par l'appel d'Abraham. Il est la plénitude même de cette révélation car Fils de Dieu il en est le médiateur accompli. En lui Révélation et Révélateur coïncident... Vrai Dieu et vrai homme. Jésus n'est pas seulement le médiateur entre Dieu et l'humanité mais le médiateur de l'alliance nouvelle et éternelle...en qui nous voyons et rencontrons le Père, en qui nous pouvons appeler Dieu Abba, de qui vient le salut... Le désir de vraiment connaître Dieu, c'est à dire de voir son visage, existe chez tous les êtres humains, même chez les athées. Inconsciemment, nous avons tous l'envie de savoir qui il est... une attente qui s'accomplit dans le Christ...en qui nous trouvons un Dieu ami". Mais "nous ne devons pas suivre le Christ seulement lorsque nous en avons besoin ou lorsque nous en avons le temps. Toute notre vie doit être tournée vers sa rencontre et son amour en Jésus-Christ. Et cet amour, qui doit être central, doit s'adresser à lui comme au prochain. A la lumière du Crucifié cet amour nous permet de reconnaître le visage de Jésus dans le pauvre et le faible, dans celui qui souffre".

    Au terme de l'audience générale, le Pape a rappelé que vendredi 18 janvier débute la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, qui a pour thème cette année : "Ce que le Seigneur exige de nous", inspiré d'un passage du prophète Michée (Mi 6, 6-8). Benoît XVI a invité tous les chrétiens à prier, en demandant avec insistance à Dieu le grand don de l'unité entre tous les disciples du Seigneur. "Que la force inépuisable de l'Esprit Saint, a ajouté le Pape, nous stimule à nous engager de manière sincère dans la recherche de l'unité, afin de pouvoir professer tous ensemble que Jésus est le Sauveur du monde.

    Texte de la catéchèse du Pape aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, Dieu se révèle dans l’Ancien Testament à travers l’histoire du peuple d’Israël. Ses promesses se réalisent pleinement dans l’Incarnation de son Fils. En effet, dans la grotte de Bethléem, il a manifesté son visage en Jésus. S’il est vrai que Dieu ne peut pas être réduit à un objet, à une simple image, il est aussi vrai qu’il a un visage : celui du Christ. Il nous parle, nous écoute et nous voit. En Jésus, le contenu de la Révélation et son Révélateur coïncident. Jésus nous fait connaître le nom de Dieu : il est celui qui est présent parmi les hommes. Jésus est la Parole abrégée et substantielle du Père, le Médiateur de la nouvelle et éternelle alliance. En lui, nous voyons et rencontrons le Père ; en lui, nous pouvons invoquer Dieu avec le nom de « Abba, Père ». Si nous désirons voir le visage de Dieu, toute notre existence doit s’orienter vers la rencontre avec Jésus, vers l’amour pour lui et pour nos frères et sœurs. L’Eucharistie est la grande école où nous apprenons à voir le visage de Dieu, et où nous entrons en relation avec lui, en ayant le regard tourné vers le moment où Dieu nous comblera de la lumière de son visage pour toujours.

    Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement les élèves venus de Strasbourg. Je vous invite à l’écoute assidue de la Parole de Dieu et à vivre pleinement du Mystère de l’Eucharistie, pour être familiers du visage de Jésus. Vous pourrez alors le reconnaître dans les personnes qui sont pauvres, faibles et souffrantes. Bon pèlerinage à tous ! »

    Sources : Vatican Information Service et Radio Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 9 janvier 2013

    "Dieu s'est incarné pour sauver l'homme"

    Le Saint-Père a consacré la catéchèse de la l'audience générale au sens du mot incarnation, qui caractérise la célébration de Noël. "Comme nous le disons dans le Credo, le Fils de Dieu s'est fait homme". Saint Ignace d'Antioche et saint Irénée de Lyon, a d'emblée rappelé Benoît XVI, ont "utilisé ce terme pour commenter le prologue de l'Evangile de Jean, où figure l'expression : 'Le Verbe s'est fait chair'. Ici, le mot chair indique l'homme dans son intégralité, sous l'aspect de la caducité temporelle, de sa pauvreté et de sa contingence. Cela indique que le salut apporté par Dieu incarné en Jésus touche l'homme dans toute sa réalité et dans la variété des conditions où il se trouve. Dieu a assumé la condition humaine pour la guérir de tout ce qui la sépare de lui, pour permettre à l'homme de l'appeler Père à travers son Fils Unique". Puis il a rappelé que la coutume de l'échange des cadeaux à l'occasion de Noël exprime affection, amour et estime. Dans la liturgie, il "nous rappelle à la conscience du don original qu'est la Nativité. En s'incarnant, Dieu s'est fait don pour tous les hommes... Il a assumé notre humanité pour nous offrir sa divinité, et ce grand don" est le modèle des dons que nous faisons, "de manière à ce que nos rapports, notamment les plus importants, soient guidés par la gratuité et l'amour". L'incarnation "montre le réalisme de l'amour divin. De fait, l'action divine ne se limite pas aux paroles. Dieu, qui ne se contente pas de parler, s'immerge dans l'histoire et se charge du poids de la vie humaine".

    "Ce mode d'action de Dieu constitue un fort encouragement à nous interroger sur notre foi, qui ne saurait se limiter à un sentiment ou à des émotions et doit se concrétiser dans notre existence quotidienne pour l'orienter de manière pratique... La foi revêt un aspect fondamental qui intéresse l'esprit, le coeur et notre vie entière". Citant encore les Pères de l'Eglise qui ont rapproché Jésus et Adam, l'appelant le Second Adam, "l'Adam définitif, image parfaite de Dieu. Avec l'incarnation du Fils de Dieu une nouvelle création s'est manifestée, qui complète la question de savoir qui est l'homme. C'est effectivement en Jésus que s'accomplit parfaitement le projet divin sur l'être humain, car il est selon Dieu l'homme définitif... Il est donc capital de s'émerveiller à nouveau face au Mystère, de se laisser prendre par la grandeur de l'évènement qui voit Dieu parcourir notre humanité pour communiquer sa vie même aux hommes. Et il ne le fait pas avec la majesté d'un souverain soumettant le monde à sa puissance mais avec la petitesse d'un nouveau-né... Dans cet enfant, ce Fils de Dieu que nous adorons à Noël, nous voyons le visage véritable de l'être humain. C'est en nous ouvrant à l'action de sa grâce et en cherchant jour après jour à le suivre que nous réaliserons le projet de Dieu sur chacun de nous".
    Publié VIS Archive 01 - 9.1.13

    Allocution aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, le mot ‘incarnation’ retentit souvent dans nos églises, en ce temps de Noël. Mais quel est son sens ? Pour l’expliquer, saint Ignace d’Antioche et surtout saint Irénée partent du Prologue de Saint Jean qui dit : "Le Verbe s’est fait chair" (1, 14). Le mot ‘chair’ indique l’homme dans son intégralité. Dieu a pris notre humanité pour nous donner sa divinité et nous permettre d’être ses fils. Voici le grand don de Noël : en son Fils, Dieu s’est donné lui-même pour nous. Il nous montre ainsi le modèle du don. Celui-ci ne doit pas se réduire au matériel. La personne qui est incapable de donner un peu d’elle-même, donne toujours trop peu. Notre foi ne concerne pas seulement notre esprit et notre cœur, mais toute notre vie. Le Verbe incarné était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout a été créé. Son Incarnation réalise une nouvelle création. Le Christ est le Nouvel Adam qui révèle pleinement l’homme à l’homme et lui montre son vrai visage et sa vocation. Chers amis, en ce temps de Noël, méditons la grande richesse du Mystère de l’Incarnation. Laissons Dieu nous transformer toujours plus en image de son Fils fait homme pour nous.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement les élèves qui ont fait le voyage à Rome pour me rencontrer ! L’Incarnation de Jésus est centrale dans notre foi. Laissez-vous toucher par la grandeur de cet événement, plutôt que par les aspects extérieurs de la fête. Bon pèlerinage ! »

    A la fin de l’audience générale, Benoît XVI a publié un nouveau tweet : "Suivant l’exemple du Christ, apprenons à nous donner totalement. Qui n’est pas capable de se donner lui-même, donne toujours trop peu."

    Sources : Vatican Information Service et Radio Vatican.

  • 17 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Table des origines de Jésus Christ (Mt 1, 1-17)

    « Il ne sert à rien de dire que notre Seigneur, fils de la Vierge Marie, est vraiment homme, si on ne croit pas qu'il l'est de la manière que proclame l'Evangile. Lorsque Matthieu nous parle de la "généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham", il dessine, à partir de l'origine de l'humanité, la lignée des générations jusqu'à Joseph à qui Marie était fiancée. Luc, au contraire, remonte les degrés successifs pour aboutir au commencement du genre humain, et il montre ainsi que le premier et le dernier Adam sont de la même nature (3,23sq). Il était possible, certes, à la Toute-Puissance du Fils de Dieu de se manifester pour l'instruction et la justification des hommes de la même manière qu'il était apparu aux patriarches et aux prophètes sous une forme charnelle ; par exemple, lorsqu'il luttait avec Jacob (Gn 32,25) ou qu'il engageait une conversation avec Abraham, acceptant le service de son hospitalité au point de prendre la nourriture qu'il lui présentait (Gn 18). Mais ces apparitions n'étaient que des signes, des images de l'homme dont elles annonçaient la réalité puisée aux racines de ces ancêtres. Le mystère de notre rédemption, disposé dès avant le temps, depuis l'éternité, aucune image ne pouvait l'accomplir. »

    Saint Léon le Grand, Lettre 31 ; PL 54, 791 (Trad. Abbaye d'Orval).

  • 10 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Guérison du paralytique : "Tes péchés te sont pardonnés... Lève-toi..." (Lc 5, 17-26)

    « Le Verbe de Dieu est venu habiter dans l'homme ; il s'est fait "Fils de l'Homme" pour habituer l'homme à recevoir Dieu et pour habituer Dieu à habiter dans l'homme, comme il a plu au Père. Voilà pourquoi le signe de notre salut, l'Emmanuel né de la Vierge, a été donné par le Seigneur lui-même (Is 7,14). C'est en effet le Seigneur lui-même qui sauve les hommes, puisque ceux-ci ne peuvent se sauver par eux-mêmes... Le prophète Isaïe a dit : "Affermissez-vous, mains affaiblies, genoux chancelants ! Ranimez votre courage, cœurs défaillants ; affermissez-vous, ne craignez plus ! Voici notre Dieu qui exerce lui-même le jugement ; il vient lui-même, il va nous sauver" (35,3-4). Car c'est seulement du secours de Dieu, et non de nous-mêmes, que nous pouvions tenir notre salut.
    Voici un autre texte où Isaïe a prédit que celui qui nous sauve n'est ni simplement un homme, ni un être incorporel : "Ce n'est pas un messager, ce n'est pas un ange, mais c'est le Seigneur lui-même qui sauvera son peuple. Parce qu'il l'aime, il lui pardonnera ; lui-même, il le délivrera" (63,9). Mais ce Sauveur est aussi vraiment un homme, visible : "Cité de Sion, voici : tes yeux verront notre Sauveur" (33,20)... Un autre prophète a dit : "Lui-même il se retournera, nous fera miséricorde, et jettera nos péchés au fond de la mer" (Mi 7,19)... Du pays de Juda, de Bethléem (Mi 5,1) devait venir le Fils de Dieu, qui est aussi Dieu, pour répandre sa louange sur toute la terre... Dieu donc s'est bien fait homme et le Seigneur lui-même nous a sauvés en nous donnant le signe de la Vierge. »

    Saint Irénée de Lyon (v.140-v.208), Contre les hérésies III, 2, 2 (Trad. SC 34).