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  • Méditation - Passer de ce monde à Dieu

    « Remettons-nous, les yeux fermés, entre les mains de la Sainte Vierge pour qu'elle prenne souci de nous et nous offre à Dieu. Sommes-nous dans la joie et les douceurs spirituelles, fermons les yeux, feignons en notre conduite de l'ignorer ; sommes-nous dans la tristesse et le délaissement, fermons-les encore et sachons nous abandonner. Ne nous demandons pas si l'on nous apprécie, cela ne regarde pas l'âme aux yeux lucidement fermés ; n'ayons point de jugement sur la perfection ou l'imperfection de nos frères : c'est chose encore que nous ferons mieux de laisser à Marie. - O mes chers Frères, celui qui s'abandonne de la sorte, je puis vous assurer que la sainte Vierge ne tarde pas à le prendre dans ses bras, à l'élever vers le Père. Tout l'art de passer de ce monde à Dieu, c'est de savoir fermer les yeux et remettre sa conduite à Marie. »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, 1897-1987), Amour et Silence, Seuil, Paris, 1951.

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  • Audience générale de ce mercredi 8 juin 2016

    Le premier miracle de Jésus accompli à Cana « illumine tout le mystère du Christ et ouvre le cœur des disciples à la foi ». Lors de l’audience générale, ce mercredi, le Pape François, en cette année de la miséricorde, a proposé une méditation sur le récit évangélique des noces de Cana. Le Saint-Père a notamment rappelé que c’est à Cana, que Jésus livre le sens de sa venue parmi nous.

    Commentaire de Xavier Sartre à lire / écouter sur Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et sœurs, le premier signe de miséricorde accompli à Cana illumine tout le mystère du Christ et ouvre le cœur des disciples à la foi. Jésus se manifeste comme l’époux du peuple de Dieu et révèle la profondeur de la relation qui nous unit à lui. Le vin exprime l’abondance du banquet et la joie de la fête à laquelle nous sommes appelés. L’ultime recommandation, simple mais essentielle, de la Vierge ­ faites tout ce qu’il vous dira – est le programme de toute vie chrétienne. Il s’agit de s’en remettre à la Parole de Dieu pour faire l’expérience de son efficacité dans la vie. À Cana, Jésus livre le secret de sa personne et le but de sa venue parmi nous : l’époux inaugure les noces qui s’accompliront dans le mystère pascal ; il se lie à ses disciples par une Alliance nouvelle et définitive. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le pèlerinage du diocèse de Besançon, avec Monseigneur Jean-Luc Bouilleret, la Confédération internationale de la Société Saint Vincent de Paul, le Séminaire du Prado de Lyon ainsi que les pèlerins de Suisse, de Belgique et du Canada.
    Chers frères et sœurs, Jésus nous invite, chacun, à la joie de le connaître et de l’aimer. Par l’intercession de la Vierge Marie puissions-nous toujours entendre sa voix et avoir le courage de le suivre.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! »

    « La Douceur, c'est l'amour aux mains tendues pour donner, tout donner et même se donner. L'être qui n'est que don, qui ne pense pas à lui mais à l'autre est un doux. Comme saint François d'Assise, sa douceur s’étend à tout le monde qui l'entoure. Là où il y a la discorde, il cherche la paix ; là où est le désespoir, il met l'espérance ; là où règne la tristesse, il met la joie. Il ne cherche pas à être servi, mais à servir, il veut consoler plutôt qu'être consolé. Ayant banni toute recherche de son propre intérêt, le doux se tourne vers les autres : les bons dont il encourage la bonté, les méchants envers qui il se montre ferme (car douceur ne signifie pas lâcheté), les forts qu'il désarme par sa tendresse, les faibles qu'il encourage par son affection, les saints qu'il confirme par son exemple, les pécheurs qu'il accueille sans juger... Le Doux, c'est Jésus, c'est Jésus crucifié, ayant tout donné pour les autres, jusqu'à son Cœur transpercé. »

    (à suivre demain)

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Méditation : Quel est notre amour pour Jésus ?

    « Je possède un si grand trésor. Je voudrais crier de joie et le proclamer à toute la création : louez le Seigneur, aimez le Seigneur qui est si grand, qui est Dieu… Le monde ne voit pas ; le monde est aveugle et Dieu a besoin d'amour. Dieu a besoin de beaucoup d'amour. Je ne peux pas lui donner tout ce qu'il demande, je suis petit, je deviens fou, je voudrais que le monde l'aime, mais le monde est son ennemi. Seigneur, quel supplice si grand ! Je le vois et je ne peux pas y apporter le remède. Je suis trop petit, insignifiant. L'amour que j'ai pour toi m'écrase, je voudrais que mes frères, tous mes amis, tout le monde, t'aime beaucoup…

    Quelle pitié me font les hommes qui, voyant le cortège de Jésus et de ses disciples, demeurent insensibles. Quelle joie devaient ressentir les apôtres et les amis de Jésus chaque fois qu'une âme ouvrait les yeux, se détachait de tout et les rejoignait à la suite du Nazaréen, lui qui ne demandait rien d'autre qu'un peu d'amour. Allons-nous le suivre, ma chère sœur ? Il voit notre intention et nous regarde, sourit et nous aide. Il n'y a rien à craindre ; nous irons pour être les derniers dans le cortège qui parcourt les terres de Judée, en silence, mais nourris d'un amour énorme, immense. Il n'a pas besoin de paroles. Nous n'avons pas à nous mettre à sa portée pour qu'il nous voie. Nous n'avons pas besoin de grandes œuvres, ni de rien qui attire l'attention : nous serons les derniers amis de Jésus, mais ceux qui l'aiment le plus. »

    St Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), Écrits spirituels, Lettre à sa tante, 16 novembre 1935, Éditions du Cerf, Paris, 2008.

    Rafael Arnaiz Baron (9 avril 1911 – 26 avril 1938), fut un frère oblat cistercien-trappiste de l'abbaye San Isidro de Dueñas en Espagne. Il a été donné comme modèle à tous les jeunes du monde par St Jean-Paul II (aux Journées mondiales de la Jeunesse de Compostelle, lors de la veillée avec les jeunes au Monte del Gozo, le samedi 19 août 1989), et il a été béatifié par lui le 27 septembre 1992. Il a été canonisé par Benoît XVI le 11 octobre 2009. Il est fêté le 26 avril.
    Homélie de la canonisation de Rafael Arnaiz Baron, Dimanche 11 octobre 2009.

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  • Méditation - Prière d'offrande

    « Ô Dieu ! recevez mes louanges, mes adorations, tout mon amour. Hélas ! que puis-je rendre, moi qui suis si pauvre, si petite, mais je me sens si riche du désir de voir toutes les âmes vous consacrer leur cœur, leurs œuvres, leurs actions. Je fais le tour du monde et vais chercher et recueillir, pour vous les offrir, toutes les bonnes actions, grandes et petites, les œuvres, les travaux, les peines, les douleurs, les larmes, les épreuves de toutes sortes, les désolations, les souffrances, les soupirs des âmes qui ne pensent pas, qui oublient ou ne savent pas vous les offrir ; vous consacrer les joies, les espérances, les consolations, les succès, les bonheurs, les abondances de biens, toutes les grâces, les bienfaits qui, tous, sont l'effet de votre paternité et bonté envers nous, qu'elles ne savent reconnaître, vous attribuer, ne regardant jamais en haut ; toutes les prières faites trop en hâte, sans attention, celles récitées sur le bout des lèvres, et qui, pour cause, ne pénètrent pas jusqu'à vous, les communions faites sans véritable amour, avec trop peu de respect ou négligence : je vous apporte tout et vous offre tout, ô Dieu infiniment bon et miséricordieux, daignez les accepter et les agréer, vous à qui tout appartient, de qui tout découle, vers qui tout doit retourner. Soyez loué, béni de toutes les créatures qui furent, sont et seront jusqu'à la consommation des siècles. »

    Vénérable Marthe Robin (1902-1981), prière, 7 novembre 1930, in "Journal Décembre 1920 Novembre 1932", Les Cahiers de Marthe Robin, Editions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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  • Méditation : Abandon en la paix de Dieu

    « Ce que je vous désire plus que tout le reste est un profond oubli de vous-même. On veut voir Dieu en soi, et il faut ne se voir qu'en Dieu. Il faudrait ne s'aimer que pour Dieu, au lieu qu'on tend toujours, sans y prendre garde, à n'aimer Dieu que pour soi. Les inquiétudes n'ont jamais d'autre source que l'amour-propre : au contraire, l'amour de Dieu est la source de toute paix. Quand on ne se voit qu'en Dieu, on ne s'y voit plus que dans la foule, et que des yeux de la charité, qui ne trouble point le cœur.

    Il n'y a jamais que l'amour-propre qui s'inquiète et qui se trouble. L'amour de Dieu fait tout ce qu'il faut d'une manière simple et efficace, sans hésiter ; mais il n'est ni empressé, ni inquiet, ni troublé. L'esprit de Dieu est toujours dans une action paisible. Retranchez donc tout ce qui irait plus loin, et qui vous donnerait quelque agitation. « Le parfait amour chasse la crainte (1) ». Calmez votre esprit en Dieu ; et que l'esprit calmé prenne soin de rétablir le corps. Retirez-vous en Celui qui tranquillise tout, et qui est la paix même. Enfoncez-vous en lui jusqu'à vous y perdre et à ne plus vous trouver.

    C'est dans l'oubli du moi qu'habite la paix. Partout où le moi rentre, il met le cœur en convulsion, et il n'y a point de bon antidote contre ce venin subtil. Heureux qui se livre à Dieu sans réserve, sans retour, sans songer qu'il se livre.

    Je prie Dieu qu'il parle lui-même à votre cœur, et que vous suiviez fidèlement ce qu'il vous dira. Écouter et suivre sa parole intérieure de grâce, c'est tout : mais pour écouter, il faut se taire ; et pour suivre, il faut céder.

    Je vous souhaite la paix du cœur et la joie du Saint-Esprit. Toute pratique de vertu, et toute recherche de sûreté, qui ne s'accorde point avec cette paix humble et recueillie, ne vient point de Notre-Seigneur. »

    1. I Jn IV, 8.

    Fénelon (1651-1715), extrait de la Lettre à la Comtesse de Montreron, 24 mars 1712, in "Œuvres choisies de Fénelon" Tome Quatrième (Lettres spirituelles), Librairie de L. Hachette et Cie, Paris, 1867.

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  • Méditation : "Si tu veux que ta conduite soit haute et belle..."

    « C'est en vain, mon frère, que tu cherches ton bonheur dans les faux plaisirs : ils sont, dit saint Augustin, des semences de douleurs et d'amertumes qui fatiguent à n'en pouvoir plus. […]
    Sache le reconnaître : l'état d'effervescence dans lequel nous vivons est meurtrier de la joie. La multiplication insensée des lieux de plaisir, les ravages causés par les vices ne prouvent-ils pas qu'on ne trouve plus la joie dans la vie normale ? On se crée des joies artificielles, des dérivatifs au besoin inné de joie.
    Les plaisirs tranquilles sont méprisés ; on veut des jouissances plus raffinées pour oublier au moins pendant quelques heures, les tristesses de la vie réelle.
    Quitte, mon frère, quitte tous tes désirs pleins d'âpreté. Comprends toute la joie du dépouillement.
    Oh ! Sache te renoncer pour mettre de plus en plus Dieu au principe de toutes tes visées et tes aspirations et tu trouveras le repos pour ton âme.
    Si tu veux que ta conduite soit haute et belle il faut que ton monde intérieur soit baigné dans une atmosphère de sérénité et d'idéal. Conserve tes pensées toujours pures et élevées, écarte toute pensée vulgaire, garde tes désirs et tes sentiments au-dessus du terre à terre, que ta volonté toujours nette et orientée vers le bien, le beau et le vrai maintienne fermement ton intérieur à ce niveau d'idéale beauté. Et cette élévation resplendira dans ta conduite tout entière. »

    Dom Idesbald Van Houtryve, o.s.b. (1886-1964), Dans l'Esprit du Christ (Introduction à La Vie dans la Paix), Abbaye du Mont César – Louvain, L’Édition Universelle, S.A., Bruxelles, 1939.

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    Maurizio Fecchio, Pink carpet - © Maurizio51
    Reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur

  • Méditation : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. » (Col. III, 1)

    « Même dans les heures sombres, garde toujours ta volonté de joie, ta volonté d'optimisme, non l'optimisme satisfait qui croit que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais l'optimisme surnaturel et viril. Aie confiance dans la vie ; combats tout ce qui mène à être sceptique, désabusé, fatigué de l'existence. Les événements extérieurs sont heureux ou malheureux selon la qualité de l'âme sur laquelle ils font impression. Pour toi, il faut que tout contribue à ton bien. Il faut que tu saches sourire à la lutte, à l'adversité comme à la prospérité. Aime à te baigner dans ce qu'il y a de beau et de bon dans la vie ; fuis tout ce qui est malsain, démoralisant ; aime le travail, sois généreux et bon ; et tu ne manqueras pas d'envisager de plus en plus la vie avec confiance, sérénité et joie. Que la conscience de ta condition de ressuscité éveille et ranime en toi l'amour et la valeur de la vie, l'enthousiasme pour tout ce qu'il y a de grand et de noble ! »

    Dom Idesbald Van Houtryve, o.s.b. (1886-1964), La Vie dans la Paix Tome II (Livre dixième chap.4), Abbaye du Mont César, Louvain, 1944.

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    Maurizio Fecchio, Dusk afternoon - © Maurizio51
    Reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur

  • Méditation : Joie pascale

    « Aujourd'hui, les anges tressaillent, toutes les puissances célestes triomphent, et se réjouissent du salut de tous les hommes. Si l'on se réjouit en effet dans le ciel et sur la terre pour un seul pécheur qui se repent, à plus forte raison doit-on s'y réjouir pour le salut du monde entier ! Aujourd'hui, le Fils de Dieu a délivré la nature humaine de l'empire du démon, et l'a rétablie dans son ancienne dignité. Sans doute, quand je vois que mes prémices ont triomphé de la mort, je ne crains plus, je ne redoute plus la guerre, je ne considère point ma faiblesse, mais j'envisage la puissance de celui qui doit me secourir. Eh ! S'il a triomphé de l'empire de la mort, s'il lui a ôté toute sa force, que ne fera-t-il pas désormais pour des hommes dont il n'a pas dédaigné, par un effet de sa bonté infinie, de prendre la nature et de lutter dans cette nature contre le démon ? Aujourd'hui règnent par toute la terre une joie et une allégresse spirituelles. Aujourd'hui, la troupe des anges et le chœur de toutes les puissances célestes tressaillent et triomphent pour le salut des hommes. Considérez donc, mes frères, combien doit être grand le sujet de réjouissance, puisque les dominations célestes elles-mêmes partagent notre fête. Oui, elles se réjouissent de nos avantages ; et si la grâce dont nous a favorisés le Seigneur nous est propre, la joie leur est commune avec nous. Voilà pourquoi elles ne rougissent pas de partager notre fête. Que dis-je ? Des créatures ne rougissent pas de partager notre fête ! Leur Seigneur lui-même et le nôtre ne rougit pas ! Je dis plus, il désire célébrer avec nous la fête que nous célébrons. Qu'est-ce qui le prouve ? Écoutez-le lui-même : J'ai désiré ardemment de manger avec vous cette pâque. (1) Mais s'il a désiré manger avec nous la pâque, sans doute il a désiré la célébrer avec nous. Lors donc que vous voyez, non seulement les anges et toute la troupe des puissances célestes, mais le Seigneur lui-même des anges, partager notre fête, quelle raison auriez-vous de ne pas entrer dans la joie ? »

    1. Luc XXII, 15.

    St Jean Chrysostome, Homélie sur la fête de Pâques (3), P.G. 50, 417-432, Trad. M. Jeannin revue par F. Quéré-Jaulmes, in "Le Mystère de Pâques", Coll. Lettres chrétiennes n°10, Ixtus, Grasset, Paris, 1965.

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  • Méditations de la Semaine Sainte - Mercredi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Enfin nous pouvons encore nous associer à ce mystère en supportant, par amour pour le Christ, les souffrances et les adversités que, dans les desseins de sa providence, il nous donne à subir. [...] Notre-Seigneur nous dit : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix, et me suive. » (1).

    Dans cette acceptation généreuse de notre croix, nous trouverons l'union avec le Christ. Car remarquez bien qu'en portant notre croix, nous prenons vraiment notre part de celle de Jésus. Considérez ce qui est raconté dans l’Évangile. Les Juifs, voyant faiblir leur victime, et craignant qu'elle n'arrive pas jusqu'au Calvaire, arrêtent, chemin faisant, Simon le Cyrénéen et le forcent à aider le Sauveur (2). Le Christ aurait pu, s'il l'avait voulu, puiser en sa divinité la force nécessaire ; mais il a consenti à être secouru. Il veut nous montrer par là que chacun de nous doit l'aider à porter sa croix. Notre-Seigneur nous dit : « Agréez cette part que, dans ma prescience divine, au jour de ma passion, je vous ai réservée de mes souffrances ». Comment refuserions-nous d'accepter, des mains du Christ, cette douleur, cette épreuve, cette contradiction, cette adversité ? de boire quelques gouttes à ce calice qu'il nous présente lui-même et auquel il a bu le premier ? Disons-lui donc : « Oui, divin Maître, j'accepte cette part, de tout cœur, parce qu'elle vient de vous ». Prenons-la donc, comme le Christ prit sa croix, par amour pour lui et en union avec lui. Nous sentirons parfois, sous le fardeau, fléchir nos épaules ; S. Paul nous fait l'aveu que certaines heures de son existence étaient si pleines d'ennui et de contrariétés que « la vie même lui était à charge » : Ut taederet nos etiam vivere (3). Mais, comme le grand Apôtre, regardons celui qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous ; à ces heures où le corps est torturé, où l'âme est broyée, où l'esprit vit dans les ténèbres, où se fait sentir l'action profonde de l'Esprit en ses opérations purificatrices, unissons-nous au Christ avec plus d'amour encore. Alors la vertu et l'onction de sa croix se communiqueront à nous, et nous y trouverons, avec la force, la paix et cette joie intérieure qui sait sourire au milieu de la souffrance : Superabundo gaudio in omni tribulatione nostra (4). »

    1. Matth. XVI, 24 ; Marc. VIII, 34 ; Luc. IX, 23. - 2. Matth. XXVII, 32 ; Marc. XV, 21. - 3. II Cor. I, 8. - 4. Ibid. VII, 4.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    Icône de la Passion (détail), fresque de Théophane le Crétois (XVIe siècle)
    Monastère de Stavronikita, Mont Athos

    (Crédit photo)

  • Méditation : Le trésor incomparable des miséricordes de Dieu

    « Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes (1) ! O mon Seigneur, quelle parole que celle-là ! Chaque fois que je l'aie entendue, elle a toujours été pour moi, même au milieu de mes grandes infidélités, la source des consolations les plus vives. Mais, ô mon Dieu, serait-il possible de trouver une âme qui, après avoir reçu de Vous des faveurs si élevées, des joies si intimes, et compris que vous mettiez en elle vos délices, vous ait offensé de nouveau, et ait oublié tant de faveurs et tant de marques de votre amour dont elle ne pouvait douter puisqu'elle en voyait les effets merveilleux ? Oui, cela est possible, je l'affirme. Il y a une âme qui vous a offensé, non pas une fois seulement, mais souvent, et cette coupable, c'est moi, ô mon Dieu ! Plaise à votre Bonté, Seigneur, que je sois la seule âme de cette sorte, la seule qui soit tombée dans une malice si profonde et qui ait manifesté un tel excès d'ingratitude ! Sans doute, vous avez daigné, dans votre infinie Bonté en tirer quelque bien ; et plus ma misère a été profonde, plus aussi elle fait resplendir le trésor incomparable de vos miséricordes. Et avec combien de raison ne puis-je pas les chanter éternellement ! Je vous en supplie, ô mon Dieu, qu'il en soit ainsi, que je puisse les chanter, et les chanter sans fin ! Vous avez daigné me les prodiguer avec tant de magnificence ! »

    1. Prov. 8, 31.

    Ste Thérèse de Jésus (d'Avila, 1515-1582), Vie écrite par elle-même (ch. XIV), in "Œuvres complètes", Trad. R.P. Grégoire de Saint Joseph, Éditions du Seuil, Paris, 1948.

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  • Méditation : « Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? » (1Co 3,16)

    « Fais-toi violence (cf Mt 11,12), efforce-toi d'imiter l'humilité du Christ, afin que s'allume toujours davantage le feu qu'il a jeté en toi, ce feu par lequel sont consumées toutes les impulsions de ce monde-ci qui détruisent l'homme nouveau et qui souillent les demeures du Seigneur saint et puissant. Car j'affirme avec saint Paul que « nous sommes le temple de Dieu » (2Co 6,16). Purifions donc son temple, « comme lui-même est pur » (1Jn 3,3), afin qu'il ait le désir d'y demeurer ; sanctifions-le, comme lui-même est saint (1P 1,16) ; ornons-le de toutes les œuvres bonnes et dignes.

    Emplissons le temple du repos de sa volonté, comme d'un parfum, par la prière pure, la prière du coeur qu'il est impossible d'acquérir en se livrant aux impulsions continuelles de ce monde-ci. Ainsi la nuée de sa gloire couvrira ton âme, et la lumière de sa grandeur brillera dans ton cœur (cf. 1R 8,10). Tous ceux qui demeurent dans la maison de Dieu seront emplis de joie et se réjouiront. Mais les insolents et les ignobles disparaîtront sous la flamme du Saint Esprit. »

    St Isaac le Syrien (Isaac de Ninive, VIIe s.), Discours ascétiques, 1ère série, n°2 (Trad. Touraille), in "Œuvres spirituelles", DDB, Paris, 1981.

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  • Méditation : « Ô miséricorde infinie ! »

    « Quelle miséricorde ! Je l'offense, et, sans autre réparation que la douleur de l'avoir fait, il me pardonne. Je retombe, et il me pardonne encore. Je l'offense tous les jours, et il ne me rebute point. Sa patience n'est point épuisée par de si fréquentes rechutes. Si tous les jours je m'égare, et que je revienne tous les jours de bonne foi, il me reçoit avec joie, il me pardonne avec plaisir, il oublie ma perfidie, il me rend tous mes biens spirituels, avec un surcroît de grâces et de mérites ! Il n'a pas moins d'empressement à me rétablir dans le premier état, après cent infidélités, qu'il en eut après le premier égarement. Tant de preuves de ma légèreté ne l'empêchent pas de me pardonner sur ma parole, quoique mille fois je l'aie trahie par mon inconstance, quoiqu'il prévoie que dès demain, peut-être qu'aujourd'hui même, j'oublierai ses bontés et mes résolutions. O miséricorde vraiment infinie ! O bonté digne d'un Dieu ! »

    St Claude la Colombière (1641-1682), Réflexions chrétiennes N°26 (De la miséricorde de Dieu envers les pécheurs), in "Écrits spirituels", Coll. Christus N°9, Desclée de Brouwer - Bellarmin, 2e édition, Paris, 1962.
    (Cf. Œuvres Tome IV, Sermon 66).

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    (Crédit photo : Schmalen Design)

  • Méditation : 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Le passé n’est plus à nous, l’avenir ne nous appartient pas, seul, ce rapide et fugitif éclair, que nous saisissions au passage et qui se nomme le moment présent est en notre possession. C’est un véritable trésor ! Hâtons-nous de l’exploiter car il en va d’une éternité de bonheur, d’un poids infini de gloire, d’un accroissement plus ou moins considérable de notre patrimoine du ciel selon que nous aurons été plus ou moins habiles à sanctifier ces parcelles successives de temps mises à notre disposition par la Providence.

    Hélas, bien souvent, nous éparpillons notre énergie à pure perte. Notre imagination vit de chimère, notre volonté passe d’un objet à un autre, nous courons à l’aventure, nous divaguons, survolons l’instant… et le temps passe… Comme un voleur, il nous ravit à nous-mêmes, dérobe notre trésor !

    Il nous appartient donc de revenir dans « l’hôtellerie du Sacré Cœur de Jésus » et de sanctifier le moment présent. « Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. » (Jn 15,4). En effet, Dieu est là, réellement présent dans chacune de ces fractions de temps qui composent notre existence. Il est là sous la forme de joies, d’épreuves, de devoirs, de responsabilités… qu’apporte chaque moment présent. L’âme de foi, attentive et recueillie, le reconnait sous ces humbles apparences : « C’est le Seigneur ! » dit-elle. Elle l’adore, l’accueille avec amour. Elle met tous ses soins, toute son énergie, tout son cœur dans ce précieux petit moment en le transformant en mérites et en gloire pour l’éternité.

    Au contraire, l’âme futile, légère, n’est pas chez elle, elle s’occupe de tout excepté de l’essentiel : de sa responsabilité qu’apporte le moment présent. Le soir venu, elle n’a semé que poussière et ennui.

    Pour nous gardes d’honneur, admis à vivre intimement avec le Seigneur Jésus, soyons attentifs à être présents au contact aimé de son très doux Cœur, ne nous laissons pas distraire par milles turbulences, prenons la ferme résolution de concentrer notre attention, nos efforts, toutes nos énergies sur le moment présent pour le surnaturaliser, le sanctifier et le faire ainsi fructifier pour la vie éternelle. »

    Sœur Marie du Sacré Cœur Bernaud (1825-1903), fondatrice de la Garde d'Honneur du Sacré-Cœur.
    Site de la Garde d'Honneur du Sacré-Cœur, Paray-le-Monial

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  • Méditation : "tournez-vous vers Dieu..."

    « Vivez joyeuse : Notre Seigneur vous regarde, et vous regarde avec amour, et avec d'autant plus de tendresse que vous avez de faiblesse. Ne permettez jamais à votre esprit de nourrir volontairement des pensées contraires ; et quand elles vous arriveront, ne les regardez point elles-mêmes, détournez vos yeux de leur fausseté, et tournez-vous vers Dieu avec une courageuse humilité, pour lui parler de sa bonté ineffable, par laquelle il aime notre chétive, pauvre et misérable nature humaine, malgré ses infirmités. »

    St François de Sales, extrait de la Lettre CCCLX à une Supérieure de la Visitation (sœur de Blonay), 18 février 1618, in "Œuvres complètes de saint François de Sales", Tome troisième, Paris, Périsse Frères, 1855.

    NB : certains mots anciens employés par le saint évêque de Genève ont été ici modernisés, soit parce qu'ils sont aujourd'hui inusités, soit parce qu'ils ont acquis un autre sens. C'est le cas de : tendreté : tendresse ; imbécillité : faiblesse ; iniquité : fausseté ; abjecte : misérable ; nonobstant : malgré.

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  • Méditation - Prière devant la crèche

    « O Sauveur adorable, qui êtes la bonté et l'humanité de Dieu incarnées et rendues visibles sous une forme mortelle : Benignitas et humanitas apparuit Salvatoris nostri Dei (1) ! Que tous les hommes viennent donc aujourd'hui se prosterner au pied de votre humble berceau ; que tous contemplent avec respect et attendrissement un mystère aussi touchant que profond et sublime. Que les grands et les superbes viennent abaisser leur orgueil devant la grandeur toute divine qui perce à travers tant d'humiliations. Que les savants et les prudents du siècle viennent abjurer leur vaine science, et qu'ils adorent la sage et admirable folie de l'enfance d'un Dieu. Que les cœurs affligés et les âmes pénitentes viennent, en mêlant leurs larmes aux vôtres, puiser de solides consolations dans vos douleurs. Enfin, que courant tous à Bethléem, sur les traces des heureux bergers qui les premiers vous rendirent leurs hommages, nous revenions comme eux pleins d'une sainte joie, pénétrés d'amour et de reconnaissance, et que nous consacrions désormais notre vie entière à vous glorifier et à vous servir, afin de pouvoir, après la mort, vous louer éternellement dans votre royaume. Ainsi soit-il. »

    (1) : Tite III, 4.

    P. Nicolas de Mac Carthy s.j. (1769-1833), in Pierre Dassance "Nouvelle bibliothèque des prédicateurs" Tome 11 (Nativité de Jésus-Christ, Péroraison, p. 181), Paris, 1837.

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    Adoration des bergers, Gerrit van Honthorst (1590-1656)
    (Du même peintre, voir "L'adoration de l'Enfant", au 24 décembre 2015)
    Wallraf-Richartz Museum, Cologne, Allemagne

  • Angelus de ce dimanche 13 décembre 2015

    Ce dimanche 13 décembre à midi, le Pape François a profité de sa traditionnelle prise de parole dominicale à la fenêtre du Palais apostolique pour saluer l’accord signé à Paris sur le réchauffement climatique.

    « La conférence sur le climat vient de se finir à Paris avec l’adoption d’un accord défini par beaucoup comme historique », s’est réjoui le Saint-Père. Sa mise en pratique demandera un engagement collectif et un généreux dévouement de la part de chacun. En souhaitant que soit garantie une particulière attention aux populations les plus vulnérables, j’exhorte l’entière communauté internationale à poursuivre avec sollicitude le chemin entrepris, en signe d’une solidarité qui devienne toujours plus active », a-t-il insisté. Le Saint-Siège, représenté à la COP 21 par le Cardinal Parolin à l'ouverture des travaux, puis par le Cardinal Turkson, avait apporté un soutien important à cette conférence, notamment à travers l'encyclique du Pape François Laudato Si'.

    À la fin de son intervention, le Saint-Père a aussi rappelé que « mardi prochain, le 15 décembre à Nairobi, commencera la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce », dont il avait parlé lors de son discours du 26 novembre au siège des Nations-Unies dans la capitale kenyane. Il s’est donc à nouveau adressé ce dimanche matin « aux pays qui y participeront, pour que les décisions qui seront prises tiennent compte des besoins des pauvres et des personnes les plus vulnérables, comme aussi des légitimes aspirations des pays moins développés et du bien commun de l’entière famille humaine ».

    Le Jubilé, expression de la tendresse de Dieu

    « Aujourd’hui, dans toutes les cathédrales du monde, s’ouvrent les Portes Saintes, pour que le Jubilé de la Miséricorde puisse être vécu pleinement dans les Églises particulières », a aussi lancé le Pape François. Je souhaite que ce moment fort en stimule beaucoup à se faire instruments de la tendresse de Dieu. Comme expression des œuvres de miséricorde, sont ouvertes aussi les Portes de la Miséricorde dans des lieux de privation et de marginalisation. A ce sujet, je salue les détenus des prisons du monde entier », a tenu à déclarer le Pape François, adressant un salut particulier aux détenus de la prison de Padoue, « unis à nous pour ce moment de prière ».

    Le Salut est pour tous

    Revenant auparavant sur l’Évangile de ce jour, qu'il avait déjà commenté quelques instants auparavant à la cathédrale Saint-Jean de Latran, et sur l’appel de Jean-Baptiste à trois catégories de personnes (la foule, les collecteurs d’impôt et les soldats), le Pape François a rappelé l’invitation faite à tous de « partager les biens de première nécessité », une interpellation toujours valable aujourd’hui. Il a rappelé qu’il était demandé aux collecteurs d’impôt de « ne rien exiger de plus que la somme due », et aux soldats « de ne rien extorquer à personne, mais de se contenter de leur solde. »

    « Trois réponses pour un identique chemin de conversion, qui se manifeste en engagements concrets de justice et de solidarité. C’est la voie que Jésus indique dans toute sa prédication : la voie de l’amour en actes pour le prochain », a insisté le Saint-Père. Faisant allusion aux abus de pouvoir commis par les autorités à l’époque du Christ, il a lancé, en improvisant, que « les choses n’ont pas tellement changé ». Mais il a précisé que « Dieu ne retire à personne la possibilité de se sauver ».

    « La liturgie d’aujourd’hui nous répète (…) qu’il faut se convertir, il faut changer de direction de marche, et entreprendre la voie de la justice, de la solidarité, de la sobriété : ce sont les valeurs imprescriptibles d’une existence pleinement humaine et authentiquement chrétienne. » Le Pape François a aussi insisté sur « la joie », affirmant que « le chrétien est une personne joyeuse, et sa joie n’est pas quelque chose de superficielle et éphémère, mais de profond et de stable, parce que c’est un don du Seigneur qui remplit la vie. »

    Confiant la foule à Marie, le Pape a demandé que « notre Mère nous enseigne à partager les larmes avec ceux qui pleurent, pour pouvoir partager aussi le sourire. »

    Source : Radio Vatican (CV).

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org + COP21.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : "Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur"

    Gaudete in Domino semper
    Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur
    (Introït)
     
    « Vous êtes proche, Seigneur Jésus. Cette pensée fait tressaillir mon âme. Vous êtes proche, vous n'êtes plus loin, vous touchez aux portes de mon âme, si lourdes. Vous les renversez comme, plus tard, la pierre de votre sépulcre ; et vous entrerez et ferez festin avec mon âme.

    Votre Eucharistie, aujourd'hui déjà, me donne le gage de vos desseins d'amour. Que sa vertu me dilate, m'ouvre à toutes les joies de votre Cœur et y immerge la pauvre âme, avide de Vous, et languissante sans Vous.

    Seigneur, Dieu de la joie, faites luire dans mon âme un rayon de votre joie divine, de celle que vous prenez, Verbe incarné, dans le Sein de la Trinité.

    Joie de Jésus, soyez ma joie ! Joie de mon Sauveur, arrachez-moi à toute autre joie ! La vôtre ne suffit-elle pas à ruiner mes tristesses, toutes mes désolations ?... »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour, Avent (Dimanche de la troisième semaine), Éditions de Maredsous, Namur, 1956.

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  • Méditation : De la grâce

    « La grâce, c'est Dieu devant l'âme et demandant à entrer ; c'est Dieu dans l'âme pour y promouvoir et y diviniser toutes les formes de la vie ; c'est Dieu liant l'âme au prochain de l'amour même qui unit cette âme à lui, Dieu, et c'est ainsi Dieu nous menant tous, consentants et coopérants, à la vie éternelle.

    Il y a dans ce fait, est-il besoin de le dire, un immense objet d'espoir ; il y a aussi un objet de crainte ; car ainsi que dit Corneille : « les grâces du ciel que l'on repousse ouvrent un chemin à la foudre. » Au mieux, elles rendent inutile tout ce qui sans elles prétend s'accomplir. « Ce que Dieu n'a pas fait en toi, il le compte pour rien », écrit Tauler. Mais ce n'est pas une raison de perdre espoir. Désespérons de nous-mêmes, et dans une mesure encore beaucoup plus grande espérons en Dieu. Celui qui ne désespère pas de lui-même a les meilleures raisons de désespoir ; le chrétien en est sauf ; il a au dedans, et il le sait, un Esprit plus fort que sa faiblesse et qui peut tout surmonter, parce que c'est lui qui crée tout.

    Gardons-nous donc d'opposer jamais à la grâce nos étonnements et de lui offrir un visage morose. Attendons de la comprendre ; accueillons-la de confiance avec amitié, avec reconnaissance, avec une pleine foi. Accueillons de même ses délaissements apparents, ces abandons qui sont parfois notre pire épreuve. Quand Jésus pose la main sur notre épaule, on ne sent plus les autres fardeaux ; quand il s'éloigne et se tait, tout pèse et le chemin montant ne paraît plus praticable. Espérons ! La grâce est mystérieuse comme Dieu, comme notre âme et comme notre vie. Dans le mystère même le travail humain et surhumain peut se produire, le résultat peut venir et la joie indéfectible germer. »

    R.P. A. D. Sertillanges O.P. (1863-1948), Devoirs (LXIV), Fernand Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1936.

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    Chemin de pierres, près du canyon Oak-Creek, Arizona, Etats-Unis

  • Méditation - Prière : « Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier ! »

    « Ne doute pas, ô mon âme, que tu n'arrives à ce ciel des cieux, à Dieu, ton Seigneur et ton Sauveur, ton Amour et ton Tout... Mais, pour cela, consens à n'être plus rien, à ne tenir plus à rien, sinon à Dieu. Ou plutôt, vois toutes choses en Dieu ; c'est là, être pauvre en esprit, se contenter du bon Dieu, entrer vraiment dans le royaume de Dieu, qui est paix et joie dans le Saint-Esprit.

    O mon Dieu, Jésus-Christ, Père des pauvres, je veux être pauvre pour Vous ; je ne veux plus tenir qu'à Vous ; je veux aimer ceux que j'aime, en Vous, pour Vous, avec Vous.

    Vous êtes toute richesse ; vous suffisez amplement, divinement à quiconque sait ce que c'est qu'aimer. Je veux votre royaume, celui qui est au dedans de nous.

    Je veux la paix qui rassasie, la joie qui arrache à toute joie ; le repos, qui fait reposer dans vos bras, serait-ce vos bras étendus sur la sainte croix. Car, ceux-là, surtout, accueillent avec un amour si miséricordieux toute âme qui a faim et soif de Vous seul.

    O Jésus, détachez-moi de toutes choses ! Ravissez-moi tellement par vos charmes divins, que je ne sache plus m'arrêter à la créature, que je ne veuille plus me contenter que de Vous seul, et puiser en votre possession le Don inénarrable que vous êtes.
    [...]
    Seigneur Jésus, Roi de mon cœur et sa plénitude, je me livre à Vous, en ce jour. Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier, avec tout ce que je suis et tout ce que j'ai. Je suis à Vous seul, à jamais. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Ve jour dans l'Octave de la Toussaint), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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