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jugement - Page 3

  • 16 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Ce qui se passera dans les jours du Fils de l'homme ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé." (Lc 17, 26-37)

    « Autant que la petitesse de mon esprit me le permet, je pense que le déluge, qui mit alors, pour ainsi dire, un terme au monde, figure la véritable fin du monde. Le Seigneur lui-même l'a proclamé quand il a dit : "Aux jours de Noé les hommes achetaient, vendaient, bâtissaient, se mariaient, mariaient leurs filles, et le déluge vint qui les perdit tous : ainsi en sera-t-il à l'avènement du Fils de l'homme." (Lc XVII,26-27)
    Dans ce texte, il apparaît bien que le Seigneur décrit d'une seule et même façon le déluge qui est passé et la fin du monde qu'il annonce. Jadis, il fut dit à l'antique Noé de faire une arche et d'y introduire avec lui non seulement ses fils et ses proches mais des animaux de toute espèce ; à la consommation des siècles, il a été dit par le Père au Seigneur Jésus-Christ, notre Noé, qui est véritablement le seul Juste et le seul Parfait, de se faire une arche de bois équarris et de lui donner des mesures pleines de mystères célestes [le bois de la Sainte Croix]. C'est ce qui est indiqué dans le Psaume qui dit : "Demande et je te donnerai les nations pour héritage et pour domaine les extrémités de la terre." (Ps II,8) Il construit donc une arche et il fait des cellules, c'est-à-dire des logements pour recevoir les différentes espèces d'animaux. Ce sont ces logements que vise le prophète quand il dit : "Va, mon peuple, entre dans tes logements, cache-toi pour quelques instants jusqu'à ce que ma colère ait passé." (Is XXVI,20) La comparaison s'impose donc entre ce peuple qui est sauvé dans l'Eglise, et tous ces êtres, hommes et animaux, qui ont été sauvés dans l'arche. »

    Origène, Homélies sur la Genèse, II, 3 (Trad. SC 7, Le Cerf, 1943).

  • 1er novembre : Méditation

    « La solennité de ce jour nous apprend ce que c'est qu'être un saint

    Notre lâcheté, ingénieuse à se faire illusion, voudrait nous persuader qu'il est, pour aller au ciel, une voie commode, où l'on peut ne point se gêner et vivre à son aise, fuir la croix et se satisfaire en tout ce qui n'est pas évidemment péché mortel, suivre la volonté propre et ses caprices, l'amour-propre et sa vanité ; mais, en ce jour, interrogeons les saints et demandons-leur s'il en est un seul qui se soit sauvé par cette voie. Ils nous répondront avec l'évangile qui se lit solennellement aujourd'hui, dans l'assemblée des fidèles, comme une protestation contre ce système de morale relâchée. Que nous dit cet évangile, si ce n'est que les bienheureux, ou les saints, ce sont les humbles, pauvres et détachés de tout ; ce sont les coeurs doux, qui souffrent tout de tout le monde, sans rien faire souffrir à personne, rendent le bien pour le mal, la louange pour le blâme, l'amour pour la haine ; ce sont les éprouvés, qui coulent leurs jours dans l'affliction et les larmes, loin des joies du monde ; ce sont les zélés pour leur propre perfection, qui ont faim et soif d'une justice toujours plus grande ; ce sont les miséricordieux, qui compatissent à toutes les peines de leurs frères et prennent en pitié leurs défauts avec toutes les misères humaines ; ce sont les coeurs purs, qui ont horreur des moindres taches ; ce sont les pacifiques, qui ne laissent point les passions troubler la paix de leur âme et vivent en paix avec tout le monde ; ce sont les persécutés, qui supportent sans trouble l'insulte et la calomnie. Voilà les saints au jugement de Jésus-Christ et de l'Evangile. Trouvons-nous place en ce portrait pour la lâcheté, la tiédeur, la vie commode et sans gêne ?
    [...]
    Je dois donc me convertir, car je suis bien loin d'être un saint. Où est en moi l'humilité des saints, leur douceur, leur patience, leur vie de foi ? Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! La fête de ce jour me rappelle que je dois être un saint, et je veux le devenir. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année Tome III, Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e édition revue, corrigée, augmentée).

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    Frise de l'église St-Vincent-de-Paul à Paris (détail)
    réalisée par Hippolyte Flandrin (1809-1864) :
    Procession des Saints s'avançant vers le Sanctuaire

  • 23 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Restez en tenue de service..." (Lc 12, 35-38)

    « C'est pour que notre esprit se dégage de tout mirage que le Verbe nous invite à secouer des yeux de notre âme ce lourd sommeil, afin que nous ne glissions pas hors des réalités véritables en nous attachant à ce qui n'a pas de consistance. C'est pourquoi il nous suggère la pensée de la vigilance, en nous disant : "Tenez vos reins ceints et vos lampes allumées"... Le sens de ces symboles est bien clair. Celui qui est ceint par la tempérance vit dans la lumière d'une conscience pure, car la confiance filiale illumine sa vie comme une lampe. Eclairée par la vérité, son âme demeure exempte du sommeil de l'illusion puisqu'aucun songe vain ne l'abuse. Si nous accomplissons cela, selon les indications du Verbe, nous entrons dans une vie semblable à celle des anges... Ce sont eux, en effet, qui attendent le Seigneur au retour de ses noces et qui siègent avec des yeux vigilants aux portes du ciel, afin que le Roi de gloire (Ps 23,7) puisse y passer à nouveau, lorsqu'il reviendra des noces et rentrera dans la béatitude qui est au-dessus des cieux. "Sortant de là comme un Epoux sort de sa chambre nuptiale" (Ps 18,6), il a uni comme une vierge, par la régénération sacramentelle, notre nature qui s'était prostituée aux idoles, l'ayant restituée à son incorruptibilité virginale. »

    Saint Grégoire de Nysse, Homélie sur le Cantique des Cantiques ; PG 44, 996-997 (Trad. Mariette Canevet, La Colombe et la ténèbre - Textes extraits des Homelies sur le Cantique des C., Editions de l'Orante, 1967).

  • 15 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Lors du Jugement..." (Lc 11, 29-32)

    « Le Seigneur viendra des cieux sur les nuées, lui qui est monté sur les nuées (Ac 1,9). C'est en effet lui qui a dit : "Et ils verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire" (Mt 24,30). Mais quel sera le signe véritable de son avènement, de crainte que les puissances ennemies n'osent nous égarer en le simulant ? "Et alors paraîtra, dit-il, le signe du Fils de l'homme dans le ciel" (Mt 24,30). Or le signe véridique et propre du Christ est la croix. Le signe d'une croix lumineuse précède le roi, désignant celui qui a d'abord été crucifié, afin qu'à cette vue ceux qui l'avaient d'abord percé de clous et entouré d'embûches se frappent la poitrine (Za 12,10) en disant : "Voici celui qui a été souffleté, celui dont le visage a reçu les crachats, celui qu'on avait entouré de chaînes, celui que jadis on avait humilié sur la croix." "Où fuir la face de ta colère ?" diront-ils (Ap 6,16). Et entourés des armées angéliques, ils ne trouveront nulle part de refuge.
    Pour les ennemis de la croix, la crainte sera le signe ; mais la joie pour ses amis qui auront cru en elle ou l'auront prêchée ou auront souffert pour elle. Qui donc aura alors le bonheur d'être trouvé l'ami du Christ ? Il ne dédaignera pas ses serviteurs, ce roi glorieux qu'entoure la garde des anges et qui siège sur le même trône que le Père. Car pour que les élus ne soient pas confondus avec les ennemis, "il enverra ses anges avec la grande trompette, et des quatre vents ils rassembleront les élus" (Mt 24,31). Il n'a pas oublié Lot dans son isolement (Gn 19,15 ; Lc 17,28) ; comment oublierait-il la foule des justes ? "Venez les bénis de mon Père" (Mt 25,34), dira-t-il à ceux qui seront transportés sur les chars des nuées et que les anges auront rassemblés. »

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), Catéchèse baptismale 15 (Trad. Ed. du Soleil Levant, 1962 rev.).

  • 16 août : Méditation

    « C'est une chose remarquable de voir comment l'amour-propre nous trompe. Tant d'endroits par où nous sommes méprisables ne suffisent pas pour nous rendre humbles, tandis que le moindre avantage que nous croyons avoir nous enfle de vanité. Comment cela se fait-il ? C'est : 1. que, comme on veut à tout prix s'estimer, on ferme les yeux sur ses misères pour ne se voir que du bon côté. On se regarde sous ce point de vue avec complaisance, on s'en entretient avec soi-même, on s'en entretient avec les autres, ne parlant que de soi, n'approuvant que ce qu'on fait, n'oubliant rien pour se faire louer, et prenant toutes les louanges qu'on obtient pour des vérités incontestables, tous les égards dont on est l'objet pour des dettes qu'on nous paye. 2. On s'approprie le peu de bien que Dieu a mis en nous, en se disant : Voilà ton bien, ta vertu, ton mérite ; puis on le grossit, on l'exagère... 3. Non content de s'approprier et de s'exagérer le bien, on se dissimule le mal qui est en nous... On l'amoindrit, on le revêt de couleurs séduisantes qui le font presque aimer ; on l'excuse par la fragilité humaine ; enfin on le couvre du bien qu'on a fait, de manière à le faire oublier. [...]

    Par une tactique opposée à ce qui nous regarde, l'amour-propre grossit le mal qui est dans autrui et nous cache le bien qui s'y trouve. Celui qui ne voit pas une poutre dans son oeil discerne dans l'oeil du prochain la paille la plus légère, et observe dans les autres les moindres défauts... De là le penchant à la critique, à la raillerie ; de là la promptitude à croire le mal, la lenteur à croire le bien, les soupçons d'un défaut sur les moindres indices et la difficulté à croire une vertu sur les plus fortes preuves. On a peine à entendre louer les autres, et l'on prend une joie maligne à rabaisser ceux qu'on élève. On ne voit leur mérite qu'avec peine, on cherche à ne pas le voir, et on l'amoindrit tant qu'on peut. A toute louange on oppose une critique ; à côté de tout mérite signalé qu'on ne peut méconnaître, on place un défaut. C'est ainsi que l'amour-propre nous cache ce qu'est le prochain. Remarquons cette injustice, afin de nous en préserver. »

    M. Hamon, curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III), Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e éd. revue, corrigée, augmentée).

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    La paille et la poutre, Domenico Fetti (1589-1624), Metropolitan Museum of Art

  • 17 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa vérité." (Ps 95,13) Quelle justice et quelle vérité ? Il rassemblera auprès de lui ses élus (Mc 13,27) ; les autres, il les séparera, car il mettra ceux-ci à sa droite, et ceux-là à sa gauche (Mt 25,33). Qu'y aura-t-il de plus juste, de plus vrai que cela ? Ils n'attendront pas du juge la miséricorde, ceux qui n'ont pas voulu exercer la miséricorde avant la venue du juge. Ceux qui ont voulu exercer la miséricorde seront jugés avec miséricorde (Lc 6,37). Car il dira à ceux qu'il aura mis à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde". Et il leur attribue des actes de miséricorde : "J'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire", et toute la suite (Mt 25,31s)…
    Parce que tu es injuste, le juge ne sera pas juste ? Parce qu’il t’arrive de mentir, la vérité ne sera pas véridique ? Si tu veux rencontrer un juge miséricordieux, sois miséricordieux avant qu'il vienne. Pardonne, si l'on t'a offensé ; donne les biens que tu possèdes en abondance… Donnes ce que tu tiens de lui : "Que possèdes-tu que tu n'aies reçu ?" (1Co 4,7). Voilà les sacrifices qui sont très agréables à Dieu : miséricorde, humilité, reconnaissance, paix, charité. Si c'est cela que nous apportons, nous attendrons avec assurance l'avènement du juge, lui qui "jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa vérité". »

    Saint Augustin (354-430), Discours sur le Psaume 95, 14-15 (trad. Bréviaire).

  • 25 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Comment vas-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter la paille de ton oeil, alors qu'il y a une poutre dans le tien ? Hypocrite, enlève d'abord la poutre de ton oeil et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’oeil de ton frère", c'est-à-dire : Chasse d'abord loin de toi la haine : ensuite tu pourras corriger celui que tu aimes. Et il dit justement "hypocrite". Tancer les vices doit être le propre d'hommes justes et bienveillants. A le faire, les méchants usurpent un rôle ; ils font penser aux comédiens qui cachent derrière un masque leur identité...
    Quand il nous faut blâmer ou corriger, veillons avec un souci scrupuleux à poser la question : N'avons-nous jamais commis cette faute ; en sommes-nous guéris ? Même si nous ne l'avons jamais commise, rappelons-nous que nous sommes humains et que nous aurions pu la commettre. Si par contre nous l'avons commise dans le passé, souvenons-nous de notre fragilité pour que la bienveillance et non la haine nous dicte reproche ou blâme. Que le coupable en devienne meilleur ou pire - car le résultat est incertain - nous sommes du moins assurés que notre regard est demeuré pur. Mais si dans notre introspection, nous découvrons en nous le même défaut que nous prétendons reprendre, au lieu de le réprimander, pleurons avec le coupable ; ne lui demandons pas de nous obéir mais de partager notre effort. »

    Saint Augustin (354-430), Explication du Sermon sur la montagne (19), Trad. DDB, 1978.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 20ème jour

    Vingtième jour : De la confession

    Lorsqu’on a eu le malheur d’offenser Dieu, on n’est point condamné sans retour. Tant que nous avons un souffle de vie, il nous est possible d’obtenir notre pardon par l’humble aveu de nos fautes, un regret sincère de les avoir commises et la ferme résolution de n’y plus retomber ; car, s’il y a au seuil de l’autre vie le redoutable tribunal où siège la justice même, nous en avons un autre ici-bas présidé par la miséricorde ; et Marie, Refuge des pécheurs, semble conduire elle-même ses enfants coupables jusqu’aux pieds du prêtre qui a reçu du Divin Maître le pouvoir de nous absoudre de nos fautes.
    La confession est, en effet, un véritable jugement. Nous venons nous accuser nous-mêmes au Ministre du Seigneur ; si nos dispositions sont suffisantes, de la part de Dieu il nous a absous, et, par les mérites du Sang précieux de son Sauveur, notre âme retrouve la pureté qu’elle avait perdue. Pourquoi donc tous les hommes ne comprennent-ils point la grâce immense qui nous est accordée par le Sacrement de pénitence ? D’où peuvent venir la répulsion et la crainte que tant de pécheurs éprouvent lorsqu’il leur serait très avantageux de s’en approcher, sinon des efforts du démon, cet ennemi de tout bien qui veut empêcher l’âme coupable de lui échapper ? Et cependant quelle paix, quel calme se répandent en elle après une bonne confession !

    Exemple. – Ecoutons un officier de l’armée de Louis XV qui, touché par la grâce en entendant le célèbre Père Bridaine prêcher pendant une mission, résolut de se convertir ; il se confessa dans les sentiments de la plus sincère pénitence. Il lui semblait, en sortant du confessionnal, qu’on avait ôté de dessus son cœur un poids insupportable et il pleurait de joie. « Je n’ai goûté de ma vie, disait-il, de plaisir aussi pur, aussi doux que celui que j’éprouve depuis que je suis rentré en grâce de mon Dieu. Je ne crois pas, en vérité, que notre roi puisse être plus heureux que moi ; non, dans tout l’éclat qui environne son trône, au sein de tous les plaisirs qui l’assiègent, il n’est ni si content, ni si joyeux que je le suis depuis que j’ai déposé l’horrible fardeau de mes péchés. Je ne changerai pas mon sort pour tous les plaisirs, tout le faste, toutes les richesses des monarques du monde. »

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Ô ma Mère, Vous, l’Avocate des pécheurs, venez à mon secours, défendez-moi contre les malins esprits, et comme la glorieuse passion de votre Fils béni et votre propre intercession m’en donnent l’espoir, obtenez-moi de Lui le pardon de mes péchés et la grâce de mourir dans votre amour et celui de Jésus ; conduisez-moi aussi dans la voie du salut et du bonheur éternel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je me confesserai la veille des principales fêtes de l’Eglise et je m’y préparerai avec grand soin.
    Vierge clémente, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • 3 avril : Musique (chant orthodoxe)

    « La loi fondamentale du chrétien, ce devrait être d'être toujours avec Dieu ; ne rien faire sans Lui ; ne juger de rien que sous Son regard. »


    Dom Georges Lefebvre, moine de Ligugé.