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jésus-christ - Page 3

  • Méditation : Hymne à l'amour

    « C'est quelque chose de grand que l'amour et un bien au-dessus de tous les biens. Seul il rend léger ce qui est pesant, et fait qu'on supporte avec une âme égale toutes les vicissitudes de la vie. Il porte son fardeau sans en sentir le poids, et rend doux ce qu'il y a de plus amer. L'amour de Jésus est généreux ; il fait entreprendre de grandes choses, et il excite toujours à ce qu'il y a de plus parfait. L'amour aspire à s'élever, et ne se laisse arrêter par rien de terrestre. L'amour veut être libre et dégagé de toute affection du monde, afin que ses regards pénètrent jusqu'à Dieu sans obstacle, afin qu'il ne soit ni retardé par les biens, ni abattu par les maux du temps. Rien n'est plus doux que l'amour, rien n'est plus fort, plus élevé, plus étendu, plus délicieux ; il n'est rien de plus parfait ni de meilleur au ciel et sur la terre, parce que l'amour est né de Dieu, et qu'il ne peut se reposer qu'en Dieu, au-dessus de toutes les créatures. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre III chap. V (3), Trad. Abbé de Lammenais.

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  • Méditation : la Transfiguration du Seigneur

    Il se transfigura devant eux (1). Jésus, qui a caché sa gloire pour s’accommoder à notre faiblesse, pour nous donner l'exemple d'une vie humble et retirée, et surtout pour se rendre victime pour nous, nous découvre en ce jour quelques rayons de cette gloire. Son but est de nous encourager, de nous fortifier et de nous animer au combat par un avant-goût des récompenses qu'il nous propose. Jésus a été trois heures en croix sur le Calvaire, et a vécu trente-trois ans dans les humiliations et les souffrances sur la terre ; mais il n'a montré sa gloire sur le Thabor que quelques moments, il n'a fait paraître qu'un éclair de sa splendeur, et cette splendeur il l'a aussitôt dérobée aux regards des hommes, en la couvrant de nouveau sous les nuages de sa vie laborieuse et mortelle ; il a voulu par là nous apprendre que cette gloire, qu'il nous promet, n'est que pour ceux qui se seront humiliés et cachés avec lui ; que cette récompense ne sera donnée qu'à ceux qui auront travaillé fidèlement ; que ce n'est pas ici le lieu de notre repos et de notre béatitude ; c'est pour cela que le texte sacré, qui rapporte ces paroles de saint Pierre : Seigneur, nous sommes bien ici ; faisons-y trois tentes, ajoute qu'il ne savait ce qu'il disait (2). O Jésus ! rendez-moi donc à présent conforme à vous en vos humiliations et en vos abaissements, afin que je puisse un jour participer à votre éternelle splendeur. »

    1. Mt 17, 2. - 2. Mc 9, 4.

    Méditations sur les Mystères de la Foi et sur les Épitres et Évangiles par un Solitaire de Sept-Fonds, Nouvelle édition revue et corrigée par M.L. Berthon, Tome deuxième (XXVe Méditation, Pour la fête de la Transfiguration de Notre-Seigneur), H. Houdin, Paris - Poitiers, 1902.

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    La Transfiguration, James Tissot (1836-1902)

  • Jeudi 6 août 2015

    Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ

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    Calendrier liturgique et sanctoral

  • Méditation : Jésus-Christ au tabernacle

    « La charité veille et agit sur les grandes routes de la vie, parce qu'au bord de ces routes il y a des églises avec des tabernacles. La petite lampe qui brille dans le sanctuaire éclaire à peine l'ombre du temple ; mais, à des distances incalculables, elle échauffe les membres glacés des pauvres, des malades, des mourants. Quand, le matin, vous voyez s'ouvrir la porte d'une église et s'y glisser une frêle créature, vous dites : voici une âme qui va s'enfermer dans le mystique isolement où elle trouvera son Dieu. Regardez-la sortir. Elle porte dans ses yeux la volonté de découvrir et d'aimer son Dieu dans les plus déshérités des humains. Vous savez le colloque entre le ministre incrédule et la sœur de charité, après une visite à un hôpital où semblaient s'être donné rendez-vous tous les rebuts de la société humaine. « Ma sœur, qui vous a permis, pendant cinquante ans, de soutenir la vue de ces misères et vous a gardé la force de les soigner ? - Ceci, Monsieur le ministre », et elle montrait la chapelle, c'est-à-dire l'hostie. Qu'on supprime l'Eucharistie, on aura bientôt tari la source de l'amour fraternel. Le monde en rit peut-être, mais il en vit. Pour ceux-là mêmes qui ne croient pas, le monde n'est habitable que par la vertu rayonnante de l'hostie. »

    R.P. Ponsard, Carême 1928, Retraite Pascale (Jeudi Saint, II), Conférences de Notre-Dame de Paris, Spes, 1928.

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  • Mercredi 1er juillet 2015

    Fête du Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ

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    La Crucifixion Mond, Raphaël (1483-1520)
    National Gallery, Londres

  • Méditation : "Si quelqu'un veut me suivre, qu'il porte sa croix..."

    « Si vous portez de bon coeur la Croix, elle-même vous portera et vous conduira au terme désiré, où vous cesserez de souffrir ; mais ce ne sera pas en ce monde. Si vous la portez à regret, vous en augmentez le poids, vous rendez votre fardeau plus dur, et cependant il vous faut la porter. Si vous rejetez une Croix, vous en trouverez certainement une autre, et peut-être plus pesante.

    Croyez-vous échapper à ce que nul homme n'a pu éviter ? Quel saint a été dans ce monde sans croix et sans tribulation ? Jésus-Christ lui-même, Notre-Seigneur, n'a pas été une seule heure dans toute sa vie sans éprouver quelque souffrance : Il fallait, dit-il, que le Christ souffrît, et qu'il ressuscitât d'entre les morts, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire (Lc 24,46s). Comment donc cherchez-vous une autre voie que la voie royale de la sainte Croix ?

    [...]

    Cependant celui que Dieu éprouve par tant de peines n'est pas sans consolations qui les adoucissent, parce qu'il sent s'accroître les fruits de sa patience à porter sa Croix. Car, lorsqu'il s'incline volontairement sous elle, l'affliction qui l'accablait se change toute entière en une douce confiance qui le console. [...] Ce n'est point là la vertu de l'homme, mais la grâce de Jésus-Christ, qui opère puissamment dans une chair infirme, que tout ce qu'elle abhorre et fuit naturellement, elle l'embrasse et l'aime par la ferveur de l'esprit.

    Il n'est pas selon l'homme de porter la Croix, d'aimer la Croix [...] Si vous ne regardez que vous, vous ne pouvez rien de tout cela. Mais si vous vous confiez dans le Seigneur, la force vous sera donnée d'en haut et vous aurez pouvoir sur la chair et le monde. Vous ne craindrez pas même le démon, votre ennemi, si vous êtes armé de la foi et marqué de la Croix de Jésus-Christ. »

    L'Imitation de Jésus Christ, Livre II, ch. 12, 5-9, Trad. Abbé F. de Lamennais
    (Texte intégral)

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  • Méditation : La grande force des humbles

    « Autant qu'un chrétien humble se défie de lui-même, autant il se confie en Dieu ; moins il s'appuie sur lui-même, plus il s'appuie sur Dieu. Or il sait que rien n'est impossible à Dieu. Il sait que Dieu prend plaisir à faire éclater sa gloire dans notre infirmité, et que c'est aux plus petits, dès qu'ils ont recours à lui, qu'il communique sa grâce avec plus d'abondance. Muni de ces pensées, et comme revêtu du pouvoir tout-puissant de Dieu même, est-il rien désormais de si laborieux et de si pénible, rien de si sublime et de si grand, dont il craigne de se charger, et dont il désespère de venir à bout ? Que Dieu l'appelle, il n'hésitera pas plus que le prophète Isaïe à lui répondre, me voici, Seigneur, envoyez-moi (1). Que Dieu en effet l'envoie, il ira partout. Il se présentera devant les puissances du siècle, il entrera dans les cours des princes et des rois, il leur annoncera les ordres du Dieu vivant, et ne sera touché ni de l'éclat de leur pourpre, ni de leurs menaces, ni de leurs promesses. Il plantera, selon les expressions figurées de l’Écriture, et il arrachera ; il bâtira, et il détruira ; il amassera, et il dissipera.

    Quelle espèce de prodige, et quel admirable accord de deux choses aussi incompatibles, ce semble, que le sont tant de défiance d'une part, et de l’autre tant de confiance et de force ! Car, au milieu de tout cela, le même homme qui agit si délibérément et si courageusement ne perd rien de son humilité ; c'est-à-dire qu'il conserve toujours le souvenir de sa faiblesse ; qu'il se regarde toujours comme un serviteur inutile, comme un enfant ; qu'il dit toujours à Dieu, dans le même sentiment que Jérémie, Ah ! Seigneur, mon incapacité est telle que je ne puis pas même prononcer une parole (2). Non, il ne le peut de lui-même et par lui-même ; mais tandis qu'il en a fait la confession la plus affectueuse et la plus sincère, il n'oublie point d'ailleurs ce que lui apprend le Docteur des nations, qu'il peut tout en Celui qui le fortifie (3). De sorte qu'il ne balance pas un moment à se mettre en œuvre et à commencer, quel que soit l'ouvrage où la vocation de Dieu le destine. Qu'il y voie mille traverses à essuyer, et mille oppositions à vaincre ; que le succès lui paraisse, non seulement douteux, mais hors de vraisemblance, il espère contre l'espérance même. Ce n'est point par une témérité présomptueuse, puisque son espérance est fondée sur ce grand principe de saint Paul, que Dieu fait choix de ce qui paraît plein de folie selon le monde, pour confondre les sages ; qu'il choisit ce qui est faible devant le monde, pour confondre les forts ; et qu'il se sert enfin de ce qu'il y a de plus bas et de plus méprisable, même des choses qui ne sont point, pour détruire celles qui sont (4). »

    1. Is VI, 8. ; 2. Jr I, 6. ; 3. Ph IV, 13. ; 4. 1 Co I, 27-28.

    P. Louis Bourdaloue s.j. (1632-1704), in "Pensées du Père Bourdaloue de la Compagnie de Jésus, sur divers sujets de religion et de morale", Tome premier (Solide et véritable grandeur de l'humilité chrétienne), A Louvain, Chez Vanlinthout et Vandenzande, 1823.
    Texte intégral en ligne ici - Œuvres complètes à l'Abbaye Saint-Benoît.

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    Vocation de Saint Pierre et Saint André, James Tissot (1836-1902)

  • Dimanche 5 avril 2015

    Dimanche de Pâques

    Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ

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    Commentaire de l'Evangile du Dimanche (Abbaye du Barroux)

  • Méditation : se jeter en Marie

    « Un sculpteur peut faire une figure ou un portrait au naturel de deux manières : 1° se servant de son industrie, de sa force, de sa science et de la bonté de ses instruments pour faire cette figure en une matière dure et informe ; 2° il peut la jeter en moule. La première est longue et difficile et sujette à beaucoup d'accidents. [...] La seconde est prompte, facile et douce, presque sans peine et sans coûtage, pourvu que le moule soit parfait et qu'il représente au naturel ; pourvu que la matière dont il se sert soit bien maniable, ne résistant aucunement à sa main.

    Marie est le grand moule de Dieu, fait par le Saint-Esprit, pour former au naturel un Homme Dieu par l'union hypostatique, et pour former un homme Dieu par la grâce. Il ne manque à ce moule aucun trait de la divinité ; quiconque y est jeté et se laisse manier aussi, y reçoit tous les traits de Jésus-Christ, vrai Dieu, d'une manière douce et proportionnée à la faiblesse humaine, sans beaucoup d'agonie et de travaux ; d'une manière sûre, sans crainte d'illusion, car le démon n'a point eu et n'aura jamais d'accès en Marie, sainte et immaculée, sans ombre de la moindre tache de péché.

    Oh ! chère âme, qu'il y a de différence entre une âme formée en Jésus-Christ par les voies ordinaires de ceux qui, comme les sculpteurs, se fient en leur savoir-faire et s'appuient sur leur industrie, et entre une âme bien maniable, bien déliée, bien fondue, et qui, sans aucun appui sur elle-même, se jette en Marie et s'y laisse manier à l'opération du Saint-Esprit ! Qu'il y a de taches, qu'il y a de défauts, qu'il y a de ténèbres, qu'il y a d'illusions, qu'il y a de naturel, qu'il y a d'humain dans la première âme ; et que la seconde est pure, divine et semblable à Jésus-Christ ! »

    St Louis Marie Grignion de Montfort, Le secret de Marie (16, 17), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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  • Méditation : la messe et l'unité éternelle de Dieu

    « Les prêtres qui disent la messe se succèdent dans l'espace et le temps ; il en est de même des chrétiens qui ont la faveur d'y assister. Tous ces hommes passent ; mais ils passent dans l’Église qui reste. Par la messe, la vie de Jésus-Christ coule sans cesse dans l’Église, son jardin mystérieux, pour la féconder. Dieu, auquel Jésus-Christ, pontife et victime, s'immole, ne connaît ni le passé, ni le présent, ni l'avenir ; il est en dehors du temps, il est éternel. Du haut de son éternité, il embrasse d'un seul regard ceux qui passent, personnes et besoins ; tout lui est présent. Cette unité éternelle, à qui le sacrifice va, l'unité continuelle du sacrifice qui lui est offert donnent son sens à la communion des Saints, à la portée de nos oraisons. Qui veut en comprendre les formules ne doit jamais les perdre de vue. »

    R.P. Dom Besse (1861-1920), La Messe (L'éternité de Dieu), A l'Art Catholique, Paris, 1918.

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  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie

    « Après Jésus-Christ, sans doute à la distance qu'il y a de l'Infini au fini, il est une créature qui fut aussi la grande louange de la gloire de la Sainte Trinité. Elle répondit pleinement à l'élection divine, dont parle l'Apôtre : elle fut toujours « pure, immaculée, irrépréhensible (1) » aux yeux du Dieu trois fois saint. Son âme est si simple. Les mouvements en sont si profonds que l'on ne peut les surprendre. Elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin, l’Être simple. Aussi elle est si transparente, si lumineuse qu'on la prendrait pour la lumière, pourtant elle n'est que le « miroir » du Soleil de justice : « Speculum justitiae (2) ! »...
    « La Vierge conservait ces choses en son cœur (3) » : toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots ! C'est en son coeur qu'elle vécut et en une telle profondeur que le regard humain ne peut la suivre. Quand je lis en l’Évangile « que Marie parcourut en toute diligence les montagnes de Judée (4) » pour aller remplir son office de charité près de sa cousine Élisabeth, je la vois passer si belle, si calme, si majestueuse, si recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. Comme Lui sa prière fut toujours celle-ci : « Ecce, me voici ! » Qui ? « La servante du Seigneur (5) », la dernière de ses créatures ; elle, sa Mère ! Elle fut si vraie en son humilité, parce qu'elle fut toujours oublieuse, ignorante, délivrée d'elle-même. Aussi elle pouvait chanter : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, désormais les nations m'appelleront bienheureuse (6) ». »

    1. Col 1, 22 - 2. « Miroir de justice » : de la Litanie de Lorette - 3. Lc 2, 19 et 51 - 4. Lc 1, 39 - 5. Lc 1, 38 - 6. Lc 1, 49, 48.

    Bse Élisabeth de la Trinité (fêtée ce jour), Dernière Retraite (Août 1906, Quinzième Jour, 40), in "Œuvres complètes", Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : prier pour Dieu seul

    « Dans ta prière, il te faut sans cesse passer d'une dégustation de ton moi à une contemplation aimante du Toi de Dieu. Le mouvement vers Dieu ne peut être qu'une sortie de toi, pour aller vers le Dieu Tout Autre. Rien n'est moins subjectif que la véritable expérience de prière, si tu sais la dégager des expressions maladroites dans lesquelles elle se livre souvent.

    La vraie prière commence au moment où tu pénètres dans l'objectivité de Dieu, où tu t'effaces devant l'objet de ton amour. Tu es tendu vers lui de toutes les forces de ton être. Surtout, ne prête pas trop vite l'oreille à ceux qui disent que le service des autres est la forme la plus haute et la plus pure de la prière. Tu sais bien qu'on peut se rechercher éperdument dans des besognes soi-disant plus réalistes et plus altruistes. La prière te donnera de vérifier si c'est bien Jésus-Christ que tu sers, dans les événements et les frères. Le jour où tu prieras pour Dieu seul, tu n'auras plus de difficulté à aimer les autres pour eux-mêmes. »

    Jean Lafrance, Prie ton Père dans le secret (IV, XVIII), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • Méditation : Marie, "paradis de Dieu"

    « Il n'y a point et il n'y aura jamais créature où Dieu soit plus grand, hors de lui-même et en lui-même, que dans la divine Marie, sans exception ni des bienheureux, ni des chérubins, ni des plus hauts séraphins, dans le paradis même...

    Marie est le paradis de Dieu et son monde ineffable, où le Fils de Dieu est entré pour y opérer des merveilles, pour le garder et s'y complaire. Il a fait un monde pour l'homme voyageur, c'est celui-ci ; il a fait un monde pour l'homme bienheureux et c'est le paradis ; mais il en a fait un autre pour lui, auquel il a donné le nom de Marie ; monde inconnu presque à tous les mortels ici-bas et incompréhensible à tous les anges et bienheureux, là-haut dans le ciel, qui, dans l'admiration de voir Dieu si relevé et si reculé d'eux tous, si séparé et si caché dans son monde, la divine Marie, s'écrient jour et nuit : Saint, Saint, Saint. (Is 6, 3)

    Qu'on ne s'imagine donc pas, avec quelques faux illuminés, que Marie, étant créature, elle soit un empêchement à l'union au Créateur : ce n'est plus Marie qui vit, c'est Jésus-Christ seul, c'est Dieu seul qui vit en elle. Sa transformation en Dieu surpasse plus celle de saint Paul et des autres saints, que le ciel ne surpasse la terre en élévation.

    Marie n'est faite que pour Dieu, et tant s'en faut qu'elle arrête une âme à elle-même, qu'au contraire elle la jette en Dieu et l'unit à lui avec d'autant plus de perfection que l'âme s'unit davantage à elle. Marie est l'écho admirable de Dieu, qui ne répond que : Dieu, lorsqu'on lui crie : Marie, qui ne glorifie que Dieu, lorsque, avec sainte Elizabeth, on l'appelle bienheureuse. »

    St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret de Marie (19 & 21), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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    William-Adolphe Bouguereau (1825-1905), La Vierge avec des Anges
    Musée du Petit-Palais, Paris (Source et crédit photo)

  • Méditation : tradition de la dévotion mariale

    « Quels que soient nos états de vie et nos responsabilités, nous sommes tous enveloppés dans la douce maternité de la Vierge Marie, qui accomplit pour nous les actes mêmes que toute mère prodigue à ses enfants : elle aime, elle veille, elle protège, elle intercède. En retour, montrez-vous toujours catholiques dans votre amour de la Vierge Marie, « la très sainte Mère de tous les membres du Christ ». Tous les catholiques sont par conséquent les fils de Notre-Dame et leur piété pour Marie se doit de refléter cette commune appartenance à la famille des enfants de Dieu, en s'exprimant toujours par les manifestations habituelles du culte séculaire voué par l’Église de Jésus-Christ à la Mère du Sauveur. Aussi, chers fils, fuyez tout ce qui singularise, recherchez au contraire la dévotion mariale la plus assurée par la tradition, telle qu'elle nous est transmise depuis les origines [...]. Une telle piété envers la très Sainte Vierge est la marque d'un cœur vraiment catholique. »

    St Jean XXIII, Radio-message du 9 juillet 1961, in "Au fil des jours avec Jean XXIII", Textes recueillis par Henri Bacht, s.j., Trad. par M. Grandclaudon, Éditions Salvator, Mulhouse, 1967.

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    Bartolomé Esteban Murillo (v.1618-1682) : L'Immaculée Conception (détail)
    (Musée des Beaux-Arts, Séville)

  • Méditation - Prière : au soir de notre vie...

    « Quand le soir tombe et que la fin d'un jour, en s'annonçant, me fait songer à la fin des choses, comme j'ai besoin de vous prier de me garder cette vie qui ne passe pas :
    "Écoutez, au moment où les ténèbres de la nuit s'approchent, nos prières qu'accompagnent nos larmes. Ne permettez pas que notre âme, appesantie par le poids du péché, se détourne des choses éternelles et qu'elle quitte cette patrie intérieure où l'on vous connaît, où l'on vous aime."
    Le péché vous chasse, il fait la nuit, il remplace la lumière, qui vous montre à moi dans votre splendeur radieuse d'être infini, par la clarté inférieure et douteuse qui m'égare vers la créature. Il ne me permet plus de discerner nettement ce qui est vérité et mensonge, vrai bien et faux bien. Écartez de moi ces ténèbres. Faites au contraire que le soir de ma vie soit de plus en plus cette fin apaisée des longues journées d'été, où les nuages ont pu s'amonceler, le tonnerre gronder, le soleil darder un rayon trop dur, mais qui s'achève dans le calme recueilli et confiant où s'annonce un beau lendemain.
    Donnez-moi cela, ô Vous pour qui il n'y a ni orage ni nuage menaçant, ni rayon qui brûle, ni tempête qui dévaste, ni jour qui finit. Donnez-moi de vous connaître et de vous aimer comme vous vous connaissez et vous vous aimez ; donnez-moi votre vie éternelle. Vivez en moi, ô Père, dans mon âme que l'effort quotidien, soutenu par votre grâce, fera de plus en plus limpide ; engendrez comme dans un pur miroir votre Image qui est votre Fils ; gravez en moi vos traits ou mieux faites que je fasse cela, que bien souvent ma pensée aimante se retourne vers Vous. Donnez-moi de vous reconnaître, de vous adorer, de vous bénir en tout ce que vous voulez, en tout ce que vous faites. Donnez-moi votre Esprit qui ainsi vous reconnaît, vous adore et vous aime. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Liturgie d'âme (Harmonies divines), 2e édition, Roma, Benedettine di Priscilla, 1962.

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    (Source et crédit photo)

  • Méditation : Sainte Anne, mère de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Devant le mystère de sainte Anne, toute âme qui croit en Jésus-Christ, toute âme qui le reconnaît Fils de la Bienheureuse Vierge Marie, se tait, admire et reste confuse.

    C'est donc vous, Anne glorieuse, c'est vous qui avez enfanté Marie, « l'Aurore de la grâce » ; c'est vous qui avez enfanté Celle que nous appelons la Mère de Dieu, la Vierge des vierges, la Mère du Christ, la Mère de la divine grâce, le Siège de la Sagesse, le Vase d'élection, le Miroir de la justice, la Reine de tous les saints. C'est vous qui avez enfanté Marie, ô doux Nom !...

    En vous, nous nous réjouissons aujourd'hui, avec l’Église, ô femme forte, femme idéale, qui avez mérité de Dieu d'enfanter l'Immaculée Conception.

    Qui donc ne vous admirerait, qui ne tomberait en défaillance, devant cette grandeur, qui dépasse le ciel et la terre ? Vous êtes l'aïeule de Jésus-Christ, de Dieu, de l'Homme-Dieu, du Fils de l'Immaculée, du Saint des saints, du Juge des vivants et des morts.

    Quelle grâce a dû être la vôtre ! Quelle pureté cela supposait en votre âme ! De quel amour vous avez été prévenue, ô mère de la Mère de Dieu !

    Je vous félicite, je me réjouis avec vous des grâces que Dieu vous fît, grâces que nous célébrons en ce jour, et qui vous ont décorée, pour être l'instrument merveilleux du grand Œuvre de Dieu, du Chef-d’Œuvre de sa droite, lorsque vous enfantâtes celle qui devait mettre au monde Jésus ; lorsque vous nous donnâtes Marie, la Mère de la Vie, la Mère de la grâce, l'admirable en tout point, Vierge bénie aux siècles des siècles. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte I (26 juillet : Sainte Anne, mère de la Bienheureuse Vierge Marie), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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  • Méditation : le mystère de la Communion

    « Le plus parfait et le plus intime de nos entretiens avec Dieu, savoir le mystère de la Communion, où nous faisons mention non point de telle et telle grâce, mais en général de tous les biens que nous tenons de Dieu, soit que nous les détenions en fait, soit qu'ils nous restent réservés pour l'avenir, il était juste de lui donner le nom d'Eucharistie. Il convenait que son nom fût tiré non point des supplications auxquelles nous condamnent notre misère, mais de l'infinie libéralité de Dieu.

    Sans doute, dans ce rite sacré, nous faisons à la fois acte de supplication et d'action de grâces à Dieu ; mais l'action de grâces est œuvre de Dieu, et la supplication est œuvre de l'infirmité humaine. L'action de grâces porte sur un plus grand nombre d'objets ; la supplication, sur un plus petit nombre. La première, en effet, porte absolument sur tous les biens ; la seconde, sur quelques-uns seulement. Aussi convenait-il d'appeler ce sacrement Eucharistie, en empruntant son nom aux éléments les meilleurs et les plus nombreux. C'est ainsi que l'homme, quoique participant quelque chose de l'être privé de raison, est pourtant appelé animal raisonnable, désigné de la sorte par la partir la meilleure et la plus noble de sa nature.

    Une autre raison, au surplus, c'est que Celui qui le premier célébra ce rite sacré, Notre Seigneur Jésus-Christ, l'accomplit et l'institua non pas en suppliant, mais seulement en rendant grâces au Père. Voilà pourquoi l’Église, qui a reçu de Lui ce sacrement tout fait, le désigne ainsi sous le nom d'Eucharistie. »

    St Nicolas Cabasilas (Nikovlao Kabavsila, 1322-1391), théologien orthodoxe, fêté ce jour.
    Explication de la Divine Liturgie (ch. LII), Trad. de S. Salaville, A.A., SC n°4, Éditions du Cerf, 1943.

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  • Mois de Marie - Quatrième jour

    Quatrième jour

    Mère de Jésus-Christ, priez pour nous.
     
    Mère de Jésus-Christ. Oui, c’est de vous qu’est né cet Homme-Dieu, qui, pour notre amour, a bien voulu associer en lui toutes les mères de l’humanité à toutes les grandeurs de la divinité, qui ne dédaigne pas d’être notre chef et de nous faire devenir ses membres par le Baptême. Puisque nous ne faisons qu’un même corps avec Jésus, dès lors que vous en êtes la mère, vous êtes aussi la nôtre. Ayez pitié de nous comme de vos enfants, et priez sans cesse pour nous.

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  • Méditation avec St Louis-Marie Grignion de Montfort (fêté ce jour) : louanges à Marie, Mère de Dieu

    « Tous les jours, d'un bout de la terre à l'autre, dans le plus haut des cieux, dans le plus profond des abîmes, tout prêche, tout publie l'admirable Marie. Les neuf chœurs des anges, les hommes de tous sexes, âges, conditions, religions, bons et mauvais, jusqu'aux diables, sont obligés de l'appeler bienheureuse, bon gré mal gré, par ]a force de la vérité. Tous les anges, dans les cieux, lui crient incessamment, comme dit saint Bonaventure : Sancta, sancta, sancta Maria, Dei Genitrix et Virgo (1) ; et lui offrent des millions de millions de fois tous les jours la Salutation des anges : Ave, Maria, etc., en se prosternant devant elle, et lui demandant pour grâce de les honorer de quelques-uns de ses commandements. Jusqu'à saint Michel [qui], dit saint Augustin (2), quoique le prince de toute la cour céleste, est le plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d'honneurs, toujours en attente pour avoir l'honneur d'aller, à sa parole, rendre service à quelqu'un de ses serviteurs.

    Toute la terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens, où elle est prise pour tutélaire et protectrice en plusieurs royaumes, provinces, diocèses et villes. Plusieurs cathédrales consacrées à Dieu sous son nom. Point d'église sans autel en son honneur : point de contrée ni canton où il n'y ait quelqu'une de ses images miraculeuses, où toutes sortes de maux sont guéris, et toutes sortes de biens obtenus. Tant de confréries et congrégations en son honneur ! tant de religions (3) sous son nom et sa protection ! tant de confrères et sœurs de toutes les confréries, et tant de religieux et religieuses de toutes les religions qui publient ses louanges et qui annoncent ses miséricordes ! Il n'y a pas un petit enfant qui, en bégayant l'Ave Maria, ne la loue ; il n'y a guère de pécheurs qui, en leur endurcissement même, n'aient en elle quelque étincelle de confiance ; il n'y a pas même de diable dans les enfers qui, en la craignant, ne la respecte.

    Après cela, il faut dire, en vérité, avec les saints :

    De Maria nunquam satis.

    On n'a point encore assez loué, exalté, honoré, aimé et servi Marie. Elle mérite encore plus de louanges, de respects, d'amours et de services.

    Après cela, il faut dire avec le Saint-Esprit : Omnis gloria ejus filiae Regis ab intus (4) : Toute la gloire de la fille du Roi est au-dedans : comme si toute la gloire extérieure que lui rendent à l'envi le ciel et la terre n'était rien, en comparaison de celle qu'elle reçoit au-dedans par le Créateur, et qui n'est point connue des petites créatures, qui ne peuvent pénétrer le secret des secrets du Roi.

    Après cela, il faut nous écrier avec l'Apôtre : Nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit (5) : Ni l’œil n'a vu, ni l'oreille n'a entendu, ni le coeur de l'homme n'a compris les beautés, les grandeurs et excellences de Marie, le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère, dit un saint, comprenez le Fils. C'est une digne Mère de Dieu : Hic taceat omnis lingua : Que toute langue demeure muette ici. »

    (1) : "Sainte, sainte, sainte Marie, Mère de Dieu et Vierge" S. Bonaventura (inter opuscula), Psalt. majus, in Hymn. ad instar illius qui adscribitur Ambrosio et Augustino (Opera omnia, Vivès, Parisiis 1888, vol. 14, p. 222) C'est une adaptation mariale de Is 6, 3.
    (2) : Un texte du Speculum B.M.V., lect. 3 (Quaracchi 1904, t. 2, p. 39-40), que l'auteur Conrad de Saxe attribue explicitement à S. Augustin, a des traits communs avec ce passage.
    (3) : C'est-à-dire : tant d'Ordres ou Instituts religieux.
    (4) : Ps 44, 14.
    (5) : I Co 2, 9
    .


    St Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (8 à 12), in Œuvres complètes, Éditions du Seuil, Paris, 1966.

    Vierge_Marie_29a.jpg

    Tableau de Antonio Cortina Farinós (1841–1890)
    (Source et crédit photo)

  • J.S. Bach : Cantate BWV 4 "Christ lag in Todesbanden"

    Cantate BWV 4 "Christ lag in Todesbanden" (Le Christ gisait dans les liens de la mort)
    4. Jesus Christus, Gottes Sohn (Jésus-Christ, Fils de Dieu)
    5. Es war ein wunderlicher Krieg (Ce fut une étrange guerre)
    Choeur Monteverdi, English Baroque Soloists - Dir. John Eliot Gardiner

    4.
    Jesus Christus, Gottes Sohn,
    An unser Statt ist kommen
    Und hat die Sünde weggetan,
    Damit dem Tod genommen
    All sein Recht und sein Gewalt,
    Da bleibet nichts denn Tods Gestalt,
    Den Stach'l hat er verloren.
    Halleluja!

    5.
    Es war ein wunderlicher Krieg,
    Da Tod und Leben rungen,
    Das Leben behielt den Sieg,
    Es hat den Tod verschlungen.
    Die Schrift hat verkündigt das,
    Wie ein Tod den andern fraß,
    Ein Spott aus dem Tod ist worden.
    Halleluja!
    4.
    Jésus Christ, fils de Dieu,
    Est venu à notre place
    Et a chassé le péché,
    Retirant ainsi à la mort
    Tous ses droits et sa puissance,
    Il ne reste plus rien de la mort,
    Elle a perdu son dard.
    Alléluia !

    5.
    Ce fut une étrange guerre
    Qui opposa la mort à la vie,
    La vie a remporté la victoire,
    Elle a anéanti la mort.
    L'écriture a annoncé
    Comment une mort supprima l'autre,
    La mort est devenue une dérision.
    Alléluia !

    Source et texte intégral de la Cantate, avec traduction française