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  • Méditation : serviteurs de la Sainte Vierge

    « Qu'est-ce que je vous demande ? Rien en ma faveur, tout pour votre gloire.
    Qu'est-ce que je vous demande ? Ce que vous pouvez et même, je l'ose dire, ce que vous devez m'accorder, comme Dieu véritable que vous êtes, à qui toute puissance a été donnée au ciel et dans la terre (Cf. Mt 28, 18), et comme le meilleur de tous les enfants, qui aimez infiniment votre Mère.

    Qu'est-ce que je vous demande ? Liberos : des prêtres libres de votre liberté, détachés de tout, sans père, sans mère, sans frères, sans soeurs, sans parents selon la chair, sans amis selon le monde, sans biens, sans embarras et sans soins et même sans volonté propre (Cf. IR 17, 40 et Ps 22, 4).

    Liberos : de vrais enfants de Marie, votre sainte Mère, qui soient engendrés et conçus par sa charité, portés dans son sein, attachés à ses mamelles, nourris de son lait, élevés par ses soins, soutenus de son bras et enrichis de ses grâces.

    Liberos : de vrais serviteurs de la Sainte Vierge qui, comme autant de saint Dominique, aillent partout, le flambeau luisant et brûlant du saint Evangile dans la bouche et le saint Rosaire à la main, aboyer comme des chiens, brûler comme des feux et éclairer les ténèbres du monde comme des soleils, et qui, par le moyen de la vraie dévotion à Marie, c'est-à-dire intérieure sans hypocrisie, extérieure sans critique, prudente sans ignorance, tendre sans indifférence, constante sans légèreté et sainte sans présomption, écrasent partout où ils iront la tête de l'ancien serpent, afin que la malédiction que vous lui avez donnée soit entièrement accomplie : inimicités ponam inter te et mulierem, inter semen tuum et semen ipsius et ipsa conteret caput tuum. (Cf. Gn 3, 15). »

    Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Prière embrasée "Memento" (6,7,11,12), in Oeuvres complètes, Editions du Seuil, Paris, 1966.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : orientés vers Dieu

    « En toute circonstance habituons-nous à voir aussitôt se poser sur nous le regard chargé d'amour du tendre Père qui attend notre réponse en nous attirant secrètement à Lui. Cela suppose que nous nous maintenons dans un état de prière grâce auquel, étant sans cesse orientés vers Dieu, nous sommes capables de reconnaître, dans Sa lumière, Ses moindres interventions. En outre ce divin contact intensifie notre amour et nous rend de plus en plus délicats et généreux pour le faire passer au maximum dans toute notre vie.

    Dieu nous y invite Lui-même en multipliant sous nos pas les épreuves et les difficultés. Ce sont autant d'occasions de renoncer à notre volonté propre et de Lui permettre de Se communiquer à nous. Elles sont une preuve d'amour infiniment miséricordieux du Seigneur, parce qu'elles Lui donnent la possibilité de répandre Ses dons conformément aux exigences de Sa gloire tout en respectant notre liberté.

    Dieu est pour ainsi dire continuellement à l'affût pour voir comment nous allons en profiter. Ne laissons passer aucune de ces mille circonstances favorables qui nous aident à nous dépasser nous-mêmes et à grandir dans Son amour. Qu'importe ce qu'il peut nous en coûter, qu'importe ce que nous ressentons, pourvu que Dieu soit glorifié ! »

    Dom Godefroid Bélorgey, Dieu nous aime (V, IV), Editions du Cerf, Paris, 1949.

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  • Audience générale de ce mercredi 10 avril 2013

    "Nous sommes devenus fils de Dieu"

    Après avoir parcouru en voiture les allées de la Place St Pierre, le Pape François a consacré la catéchèse de l'audience générale à la signification salvifique de la Résurrection. La foi chrétienne, a-t-il dit, "est fondée sur la mort et la résurrection du Christ, telle une maison bâtie sur le roc. Si ce fondement cède, l'édifice s'effondre. Sur la croix Jésus s'est offert en se chargeant de nos péchés. Descendu dans l'abysse de la mort, il l'a vaincue par la Résurrection, ouvrant ainsi la voie à une renaissance". Paul dit que quelque chose d'absolument nouveau s'est produit avec la Résurrection : "Libérés de l'esclavage du péché nous sommes devenus fils de Dieu, appelés à une vie nouvelle qui se réalise dans le baptême, sacrement qui se pratiquait initialement par immersion... En sortant de la vasque baptismale le catéchumène était revêtu d'un vêtement neuf blanc pour signifier son immersion dans la mort et résurrection du Christ. Devenu fils de Dieu, le baptisé avait reçu...l'Esprit qui rend fils adoptif et pouvait, comme le dit l'apôtre, crier Abbà, Père ! L'Esprit reçu au baptême nous apprend et nous pousse à appeler Dieu père, ou mieux papa ! C'est là le plus grand des dons qu'offre le mystère pascal. Nous traitant en fils, Dieu nous comprend, nous pardonne et nous aime, même lorsque nous péchons".

    Mais le rapport filial avec Dieu, a précisé le Pape, "n'est pas un trésor à conserver dans un coin de notre vie mais une valeur qui doit mûrir et être chaque jour alimentée par l'écoute de la Parole, par la prière et les sacrements, tout particulièrement la pénitence, l'Eucharistie et la charité. Ainsi peut-on vivre en fils ! Soyons dignes d'être fils et comportons-nous véritablement comme tels, en laissant le Christ nous transformer pour être à son image, c'est à dire vivre en chrétiens, le suivre malgré nos limites et faiblesses. La tentation d'écarter Dieu pour nous mettre au centre de nous-même est un danger permanent... C'est pour cela que nous devons avoir le courage de la foi, celui de ne pas être tentés de croire que Dieu ne sert à rien et n'a aucune importance pour nous. C'est le contraire car en se comportant en fils de Dieu malgré nos faiblesses, en ressentant son amour, notre existence sera nouvelle, pleine de sérénité et de joie. Il est notre force et notre espérance. Nous devons donc être fermes sur cette espérance et être des signes visibles et clairs pour les autres. Le Ressuscité est l'espérance qui ne fait jamais défaut et ne déçoit jamais. Combien de fois dans la vie nos espoirs s'envolent et nos projets ne se réalisent pas ! Mais l'espérance des chrétiens est forte et sûre sur cette terre où Dieu nous a appelés à cheminer. Elle est ouverte à l'éternité car fondée sur Dieu, qui est fidèle... Etre chrétien ne se limite pas à obéir à des préceptes mais à vivre dans le Christ, à penser et agir comme lui, à aimer comme lui, à le laisser prendre possession de notre vie pour la changer, la libérer des ténèbres du mal et du péché. A qui demande raison de notre espérance montrons le Ressuscité. Indiquons le Christ par la diffusion de son message, et avant tout par notre vie de ressuscités. Montrons la joie d'être fils de Dieu et la liberté qu'apporte la vie dans le Christ, la véritable libération du mal, du péché et de la mort. En tendant vers la patrie céleste nous recevrons une force nouvelle jusque dans nos actions quotidiennes. C'est un service que nous devons rendre à un monde qui trop souvent ne parvient pas à tourner son regard vers Dieu".

    Après la catéchèse, le Pape François a salué et réconforté des malades et des handicapés placés au pied du parvis de la Basilique St Pierre.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.4.13)

  • 30 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Samedi Saint

    « Pour nous, bien-aimés, qui ne trouvons pas en notre Seigneur Jésus-Christ crucifié un motif de scandale ni une folie, mais la force de Dieu et la sagesse de Dieu ; pour nous, dis-je, race spirituelle d'Abraham, non pas engendrés dans une descendance esclave, mais régénérés dans une famille libre ; nous pour qui a été immolé l'agneau véritable et immaculé, le Christ, après que nous eussions été retirés de l'oppression et de la tyrannie de l'Egypte par une main puissante et un bras étendu ; étreignons cet admirable sacrement de la Pâque salutaire, et réformons-nous à l'image de celui qui s'est rendu conforme à notre difformité. Elevons-nous jusqu'à celui qui, de la poussière de notre abjection, a fait un corps à sa gloire ; et, afin de mériter d'avoir part à sa résurrection, mettons-nous en tout en accord avec son humilité et avec sa patience. Grand est le nom au service duquel nous nous sommes enrôlés, grand l'état dont nous avons assumé la règle. Ceux qui suivent le Christ n'ont pas le droit de s'écarter de la voie royale ; mais il est juste que, tendus vers les réalités éternelles, ils ne soient pas absorbés par les temporelles. Et, puisque nous sommes rachetés par le sang précieux du Christ, glorifions et portons Dieu dans notre corps ; ainsi mériterons-nous de parvenir aux biens qui ont été préparés pour les fidèles ; par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen. »

    Saint Léon le Grand, Sermon III sur la Passion (40, 3), in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

  • Méditation : vivre en présence de Dieu

    « D'une façon générale, nous devrions vivre comme si nous étions constamment en présence de Dieu seul (Et c'est la réalité !).
    Il ne suffit pas que l'âme se détourne d'elle-même et des hommes : il faut qu'elle regarde tout entière Jésus et Marie, ou l'abîme délicieux de la simplicité divine. Les saints même ne sont des exemples pour nous que sous certaines réserves.
    [...]
    Ce que l'on gagne à être tourné vers Dieu seul, c'est d'abord la liberté. Car Dieu nous demande toujours ce que nous pouvons donner tandis que le souci de plaire aux hommes ou de les imiter nous jette nécessairement dans les plus grandes angoisses.
    C'est ensuite la générosité car lorsqu'on se voit aimé d'un Dieu d'amour, lorsqu'on fixe du regard ce foyer éblouissant, on se sent prêt à Lui donner tout ce qu'on peut : ce seront quelquefois des choses plus petites en apparence, des choses plus simples, en tout cas, mais qui auront beaucoup plus de valeur parce qu'elles seront offertes à Dieu seul.
    En outre, ce que l'on gagne dans ce tête-à-tête avec Dieu, c'est la véritable humilité. Devant l'infini de la justice et de la miséricorde divines, on se sent tout petit, on disparaît comme un grain de poussière dans le ciel.
    [...]
    Enfin, le dernier fruit de l'attitude contemplative, de l'orientation objective, c'est la paix et la joie. Voilà ce que Dieu veut de nous par-dessus tout.
    [...]
    Dieu nous appelle à chaque instant : tournez-vous vers Moi seul et je vous ferai découvrir un refuge qui est au-delà de tous les conflits, de toutes les contradictions et de toutes les douleurs. »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, auteur de "Amour et Silence", † 1987), Ecoles de silence (XXV), Parole et Silence, 2001.

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  • Audience générale de ce mercredi 30 janvier 2013

    La toute-puissance de Dieu s'exprime dans le pardon

    Le Saint-Père a consacré la catéchèse de la l'audience générale à la définition fondamentale que le Credo donne de Dieu : Père Tout Puissant. Il n'est pas toujours facile, a-t-il dit, "de parler aujourd'hui de paternité". Le rapport avec la figure paternelle peut devenir problématique, ainsi que "la perception de Dieu comme père, par défaut d'un modèle correct. Qui a connu un père trop autoritaire, indifférent, peu affectueux, voire absent, a du mal à envisager sereinement Dieu comme un père, à s'abandonner à lui et à lui faire confiance. Or la Bible nous permet déjà de dépasser la difficulté lorsqu'elle décrit un Dieu qui démontre ce qu'être père signifie. Mais c'est surtout l'Evangile qui révèle la paternité de Dieu, de ce Dieu qui aime au point d'offrir son propre Fils pour le salut de l'humanité... Dieu est notre père parce qu'il nous a bénis et choisis dès avant la création du monde. Il nous a fait ses fils véritables en Jésus, et nous accompagne comme un père au long de notre existence, nous offrant sa Parole, sa grâce et son Esprit... Il est bon au point de faire briller le soleil sur les mauvais comme sur les bons, sur les injustes comme sur les justes, de manière que nous pourrons toujours nous en remettre à son pardon paternel chaque fois que nous prenons le mauvais chemin". L'amour de Dieu est pour toujours, "et il ne fait jamais défaut, ne se fatigue jamais de nous... La foi nous donne la certitude qu'il est un rocher sûr dans la construction de notre existence. A tout moment nous pouvons faire face au danger et aux difficultés, faire l'expérience du doute et de la souffrance, mais nous serons soutenus par le fait certain que Dieu est proche et qu'il ne nous abandonne pas. Il est là pour nous conduire à la vie éternelle."

    "En Jésus Dieu montre pleinement son visage de père... En connaissant Jésus c'est le Père céleste que nous connaissons. En le voyant, nous voyons Dieu... La foi en Dieu le Père réclame de croire dans le Fils et dans l'action de l'Esprit, de reconnaître dans la Croix qui sauve la manifestation définitive de l'amour divin. En nous donnant son Fils, Dieu se fait père. Il est père lorsqu'il pardonne nos péchés et nous conduit à la joie de la vie nouvelle... Mais on pourrait se demander s'il est possible de concevoir un Dieu Tout Puissant en regardant la Croix ? Nous pourrions désirer une toute puissance divine selon nos schémas mentaux et nos attentes, un Dieu Tout Puissant...qui anéantit les puissances adverses, change le cours des choses, annule la souffrance. En réalité, face au mal et à la souffrance, croire en un Dieu Père Tout Puissant peut devenir problématique pour nous". Or la foi nous pousse vers une toute autre attitude. Notre foi dans le Père Tout Puissant nous permet "d'apprendre à connaître que les voies et pensées du Seigneur sont bien différentes des nôtres. Ainsi en est-il aussi de sa toute puissance car il ne se manifeste pas automatiquement et de manière arbitraire... En leur offrant la liberté, Dieu a forgé des créatures libres. Ainsi a-t-il renoncé à une partie de son pouvoir en faveur de la liberté humaine. Ainsi aime-t-il et respecte-t-il la libre réponse d'amour à son appel. Mais la toute puissance de Dieu ne s'exprime pas dans la violence ou la destruction mais dans l'amour, la miséricorde et le pardon, l'appel continuel à la conversion du coeur. C'est une attitude d'apparente faiblesse, faite de patience, de douceur et d'attention... Seul qui est véritablement puissant peut supporter le mal et faire preuve de compassion, en exerçant pleinement la force de l'amour. C'est à Dieu qu'appartient toute chose, car tout a été créé par lui, et c'est ainsi qu'il révèle sa force en nous aimant tous, dans l'attente patiente de la conversion des hommes qu'il veut ses fils... La toute puissance de l'amour divin est le vrai pouvoir du monde, comme don total. C'est Jésus, le Fils de Dieu, qui révèle au monde la toute puissance du Père en s'offrant pour nous les pécheurs, pour le rachat de nos péchés". Voici la parfaite "puissance divine : répondre au mal par le bien...à la haine homicide par l'amour qui donne la vie. Ainsi le mal est-il vaincu, lavé par l'amour de Dieu, la mort définitivement vaincue car transformée en don de la vie. Le Père ressuscite le Fils, et la mort, la grande ennemie, se voit balayée et privée de son venin. Tandis que, libéré du péché, l'homme peut accéder à sa réalité de fils de Dieu. Lorsque nous disons "Je crois en Dieu le Père Tout Puissant" nous exprimons notre foi en la puissance de l'amour de Dieu qui a vaincu la haine, le mal et le péché par son Fils mort et ressuscité, qui a ouvert la vie éternelle à des fils désireux de demeurer à jamais dans la Maison du Père".

    Message adressé aux pèlerins de langue française :

    « Chers frères et sœurs, les Evangiles nous montrent de manière particulière le visage de Dieu comme un Père qui aime jusqu’à donner son propre Fils pour le salut de l’humanité. C’est en connaissant Jésus que nous pouvons connaître aussi le Père ; c’est en le voyant que nous pouvons voir le Père, car Jésus est dans le Père et le Père est en lui (cf. Jn 14, 9-11). La foi en Dieu le Père requiert de croire, sous l’action de l’Esprit, en son Fils Jésus. Le visage définitif du Père se révèle avec clarté dans le Mystère pascal. Sur la Croix glorieuse, Dieu se manifeste pleinement comme un "Père tout-puissant". Sa toute-puissance s’exprime dans l’amour patient, la miséricorde, le pardon, la compassion et dans l’appel continu à la conversion du cœur. Voici la véritable et parfaite puissance de Dieu : répondre au mal par le bien, aux insultes par le pardon, à la haine meurtrière par l’amour. Quand nous disons : "Je crois en Dieu, le Père tout-puissant", nous exprimons notre foi en la puissance de l’amour de Dieu qui, dans son Fils mort et ressuscité, vainc la haine, le mal, le péché et nous ouvre à la vie éternelle, celle des enfants qui désirent être pour toujours dans la "Maison du Père".

    Je salue les pèlerins francophones, en particulier les élèves venus de France et de Belgique, et les Travailleuses Missionnaires. Notre Dieu est un Père plein d’amour. Je vous invite à vivre vos moments de difficultés et de crise, assurés qu’il ne vous laissera jamais seuls. Puissiez-vous aussi le rencontrer souvent dans le sacrement de la réconciliation où il vous accueille toujours et vous fait expérimenter sa toute-puissance ! Bon pèlerinage ! »

    Sources : Vatican Information Service et Radio Vatican.
  • 14 janvier : Toute l'année avec les Pères...

    "Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent" (Mc 1, 14-20)

    « De même que l'oeil sain et pur reçoit le rayon lumineux qui lui est envoyé, ainsi l'oeil de la foi, avec la pupille de la simplicité, reconnaît la voix de Dieu aussitôt que l'homme l'entend. La lumière émanant de sa parole se lève en lui, il se lance joyeusement au-devant d'elle et il la reçoit, comme l'a dit notre Seigneur dans son Évangile : "Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent" (Jn 10,27)...

    C'est avec cette pureté et cette simplicité que les apôtres ont suivi la parole du Christ. Le monde n'a pas pu les empêcher, ni les habitudes humaines les retenir, ni aucun des biens qui passent pour être quelque chose dans le monde les entraver. Ces âmes avaient senti Dieu et vivaient de la foi, et chez de telles âmes, rien dans le monde ne peut l'emporter sur la parole de Dieu. Celle-ci est faible dans les âmes mortes ; c'est parce que l'âme est morte que, de puissante, la Parole devient faible et que l'enseignement de Dieu, de valide, devient sans force chez elles. Car toute l'activité de l'homme se porte là où il vit ; celui qui vit pour le monde met au service du monde ses pensées et ses sens, tandis que celui qui vit pour Dieu se tourne vers ses commandements puissants dans toutes ses actions.

    Tous ceux qui ont été appelés ont obéi sur-le-champ à la voix qui les appelait lorsque le poids de l'amour des choses terrestres n'était pas suspendu à leur âme. Car les liens du monde sont un poids pour l'intelligence et les pensées, et ceux qui en sont liés et entravés entendent difficilement la voix de Dieu qui les appelle. Mais les apôtres et, avant eux, les justes et les pères n'étaient pas ainsi ; ils ont obéi comme des vivants, et ils sont sortis légers, parce que rien du monde ne les liait de son poids. Rien ne peut lier et entraver l'âme qui sent Dieu ; elle est ouverte et prête, en sorte que la lumière de la voix divine la trouve en état de la recevoir chaque fois qu'elle vient. »

    Philoxène de Mabboug (+ v.523), Homélie 4, 77s (Trad. SC 44, rev. Brésard, 2000 ans d'homélie, année C, Soceval, 2001)

  • Angélus de ce dimanche 11 novembre

    Benoît XVI : "personne n'est pauvre au point de n'avoir rien à donner"

    Le Pape a récité la prière de l'Angélus ce dimanche depuis la fenêtre de ses appartements. Devant la foule massée sous des parapluies, Benoît XVI est revenu sur les deux figures de veuves qui sont au cœur des lectures dominicales, la première tirée du Livre des Rois, et l'autre de l'Évangile de Saint Marc. La première veuve rencontre le prophète Élie qui lui demande de l'eau et du pain, la seconde est celle qui donne toute sa fortune dans le tronc du temple de Jérusalem. « Ces deux figures sont un enseignement précieux pour la foi » a souligné Benoît XVI, car elles sont le signe de la confiance mise en Dieu. Les veuves, comme les enfants sont des figures importantes dans la Bible, a poursuivi le Pape, car si elles sont vulnérables sur terre, Dieu prend soin d'elles, Il est leur époux, leur père. « Personne n'est pauvre au point de n'avoir rien à donner » à encore expliqué le Pape dans sa méditation. Ces deux figures de veuves sont ainsi des exemples du lien inséparable entre la foi et la charité.

    Message adressé aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, Jésus nous invite à poser comme lui un regard bon et juste sur les personnes et sur les événements. Souvent, nous nous laissons impressionner et conditionner par les apparences et les slogans qui dénaturent les choses. Cherchons à voir, au-delà de ce qui paraît, l’étincelle de bonté qui y est déposée, et qui pourra éclairer notre jugement. Alors notre relation avec Dieu et avec les autres sera plus vraie, et nos choix seront plus libres. L’humilité nous apprend que nous ne valons que ce que nous sommes devant Dieu. Sur ce chemin que la Vierge Marie soit notre modèle ! Bon dimanche à tous ! »

    À l'issue de l'Angélus, Benoît XVI a salué en particulier les pèlerins polonais, à l'occasion de la fête de l'indépendance en Pologne qui rappelle la foi des Pères fondateurs du pays. Le Pape a adressé aussi ses prières en particulier pour les chrétiens d'Égypte, alors qu'a lieu ce dimanche la journée de solidarité avec les chrétiens persécutés.

    Source : Radio Vatican.

  • 24 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Or Jean avait un habillement de poils de chameau, une ceinture de cuir autour de ses reins, et pour son manger des sauterelles et du miel sauvage." Vous voyez comme les prophètes ont dit certaines choses et qu’ils ont laissé aux évangélistes à dire les autres. Saint Matthieu commence donc par les paroles du Prophète et parle ensuite lui-même, et il n’a pas cru inutile de décrire le vêtement du saint Précurseur. C’était en effet une chose admirable, étonnante, de voir que le corps d’un homme fût capable de supporter une vie si dure. Aussi était-ce ce qui attirait le plus les Juifs ; ils voyaient revivre en saint Jean le grand prophète Elie, et dans le spectacle qu’ils avaient sous les yeux la mémoire vénérée de ce bienheureux des anciens âges.

    La vie même de Jean leur paraissait encore plus admirable. Car Elie allait dans les villes et dans les maisons, et il y trouvait de quoi se nourrir, au lieu que celui-ci avait vécu dans le désert depuis le berceau. Il fallait que le précurseur de Celui qui devait détruire tout l’ancien état de l’homme, la peine, la malédiction, les travaux et la douleur, portât par avance sur lui-même quelques marques de cette grâce nouvelle, et qu’il parût déjà élevé au-dessus des choses auxquelles les hommes avaient été premièrement condamnés. C’est pourquoi il ne travaille point à la terre ; il ne l’ouvre point avec la charrue, il ne mange point son pain à la sueur de son visage, mais il trouve une nourriture sans préparation, un habillement moins recherché que la nourriture et une demeure encore plus aisée que l’un et l’autre. Il n’avait besoin ni de maison, ni de lit, ni de table, ni d’aucune chose semblable. Il faisait éclater dans un corps mortel une vie tout angélique.

    Il avait un habit de poil de chameau, pour apprendre aux hommes par son vêtement même à mépriser tout ce qui est humain, à n’avoir rien de commun avec la terre, mais à retourner à cette première noblesse dont le premier homme a joui durant son état d’innocence, avant qu’il fût obligé d’avoir le soin de la nourriture et du vêtement. Ainsi son vêtement était un symbole et de royauté et de pénitence tout ensemble.
    [...]

    Si donc, mes frères, un homme dont toute la vie a été si sainte, qui était plus pur que le ciel même, le plus excellent des prophètes, le plus grand de tous les hommes, et qui s’approchait de Dieu avec tant de liberté et de confiance, ne laisse pas néanmoins de souffrir tant de travaux, de mépriser si hautement les délices et de passer toute sa vie dans les rigueurs et dans les austérités, comment pourrons-nous, nous autres, excuser notre délicatesse, puisqu’après tant de grâces que nous avons reçues, après tant de péchés qui nous accablent, nous n’imitons pas la moindre partie de sa pénitence ? Nous nous plongeons dans les festins et dans les excès de table ; nous recherchons les plus excellents parfums ; nous nous habillons comme ces femmes perdues qui montent sur le théâtre ; et, dans cette mollesse générale à laquelle nous nous abandonnons, nous ouvrons cent portes au démon afin qu’il entre dans notre âme et s’en rende maître. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie X sur Saint Mathieu (4), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • 24 mai : Benoît XVI parle de la nouvelle évangélisation aux évêques italiens

    Benoît XVI a reçu ce jeudi midi les évêques italiens, qui viennent de tenir leur 64 assemblée générale, évoquant les enjeux de la nouvelle évangélisation dans une société de plus en plus éloignée de Dieu.

    Extraits :

    « Alors que Dieu est pour beaucoup devenu le grand inconnu, et Jésus un simple personnage historique, la relance missionnaire passe obligatoirement par une nouvelle qualité de notre foi et de notre prière... Conquérir les gens à l'Evangile implique que nous retournions avec profondeur à l'expérience de Dieu. »

    « Lorsqu'il ne s'agit pas d'indifférence, de clôture ou de rejet, ce qui touche Dieu est relégué dans le domaine du subjectivisme, réduit à un fait personnel et privé, marginal par rapport à la conscience publique. Le noeud de la crise frappant l'Europe relève de cet abandon, de ce manque d'ouverture à la transcendance. »

    « La mission qui est la notre aujourd'hui comme hier est de mettre les êtres humains en relation avec Dieu, de les aider à s'ouvrir coeur et âme à celui qui les cherche et veux se faire proche. Nous devons amener ces femmes et ces hommes à comprendre qu'accomplir la volonté de Dieu ne limite pas la liberté mais sert à être véritablement libres, à faire le bien... Dieu est le garant et non le concurrent de notre bonheur. Là où l'Evangile entre avec l'amitié de Jésus, l'homme comprend qu'il est l'objet d'un amour purifiant, chaleureux et rénovant, qui permet d'aimer et servir autrui avec l'amour divin. »

    Source : VIS Archive 01 - 24.5.12

  • 16 avril : Méditation

    « J'ai envie de dire : "Nous ne nous connaissons pas" ; c'est au moment où nous ne nous sentons pas coupables, parce que Dieu est là, que nous risquons de l'être le plus. Méfie-toi de ce que tu fais quand tout va bien. C'est au moment où tu te sens le plus pauvre, le plus "moche" et le plus pécheur, qu'aux yeux de Dieu tu l'es moins, car Dieu a pitié de toi. Quand tout va bien, ne prends pas de la complaisance en toi et va jusqu'au bout du don.

    Ne t'installe pas confortablement dans ce sentiment d'être bien aux yeux de Dieu, et dépêche-toi d'être généreux et de tout donner, surtout ce petit millimètre que tu gardes toujours. Il y a des moments où tu peux tout donner, ensuite tu ne le pourras peut-être plus, parce que tu seras ligoté par tes tendances et tes peurs, tu auras alors des excuses, tandis que durant ces cinq minutes de grâce, tu pouvais tout livrer à Dieu. Saint Alphonse de Liguori dit qu'il y a certaines tendances tellement envahissantes qu'il n'est pratiquement pas possible de leur résister si on n'a pas pris le pli de prier et de supplier avant qu'elles n'arrivent ("Le grand moyen de la prière").

    "Même si je donne tous mes biens aux pauvres, si je livre mon corps aux flammes, s'il me manque l'amour, cela ne me sert de rien" (1Co 13, 3). Ainsi tu peux tout donner, si tu n'as pas donné ta substance, comme dit Jésus à propos de la pauvre veuve, tu n'as pas tout donné. Laisse-toi prendre ton manteau ; si tu le donnes toi-même, tu ne donnes pas tout. Tu dois tout donner, surtout ta "liberté de décision", comme dit Ignace dans le "Suscipe" : "Prends, Seigneur, et reçois toute ma liberté... tout ce que j'ai et possède." »

    P. Jean Lafrance (1931-1991), Quand vous priez, dites : «Père...», Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1981.

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  • 5 avril : Messe en la Cène du Seigneur, à la basilique Saint-Jean-de-Latran

    Messe en la Cène du Seigneur célébrée ce Jeudi Saint au soir en la basilique Saint-Jean-de-Latran : l'homélie de Benoît XVI est disponible sur le site du Vatican.

    Extraits :

    « Si nous nous demandons en quoi consiste l’élément le plus caractéristique de la figure de Jésus dans les Évangiles, nous devons dire : c’est son rapport avec Dieu. Il est toujours en communion avec Dieu. Le fait d’être avec le Père est le cœur de sa personnalité. Par le Christ, nous connaissons vraiment Dieu. "Dieu, personne ne l’a jamais vu", dit saint Jean. Celui "qui est dans le sein du Père … l’a révélé" (1, 18). Maintenant, nous connaissons Dieu tel qu’il est vraiment. Il est Père, et cela, dans une bonté absolue à laquelle nous pouvons nous confier. L’évangéliste Marc, qui a conservé les souvenirs de saint Pierre, nous raconte qu’à l’appellation "Abba", Jésus a encore ajouté : Tout est possible pour toi. Toi tu peux tout (cf. 14, 36). Celui qui est la Bonté, est en même temps pouvoir, il est tout-puissant. Le pouvoir est bonté et la bonté est pouvoir. De la prière de Jésus sur le Mont des Oliviers, nous pouvons apprendre cette confiance. »

    « Jésus lutte avec le Père. Il lutte avec lui-même. Et il lutte pour nous. Il fait l’expérience de l’angoisse devant le pouvoir de la mort. Avant tout, c’est simplement le bouleversement de l’homme, ou même, de toute créature vivante, en présence de la mort. En Jésus, au contraire, il y a quelque chose de plus. Il étend son regard sur les nuits du mal. Il voit l’insalubre marée de tout le mensonge et de toute l’infamie, qui vient à sa rencontre dans cette coupe qu’il doit boire. C’est le bouleversement de Celui qui est totalement Pur et Saint face au flot du mal de ce monde, qui se déverse sur Lui. Il me voit aussi et il prie aussi pour moi. Ainsi, ce moment d’angoisse mortelle de Jésus est un élément essentiel dans le processus de la Rédemption. »

    « Quand l’homme s’érige contre Dieu, il s’érige contre sa propre vérité et par conséquent, il ne devient pas libre, mais aliéné par lui-même. Nous sommes libres seulement quand nous sommes dans notre vérité, quand nous sommes unis à Dieu. Alors, nous devenons vraiment "comme Dieu" - non pas en nous opposant à Dieu, non pas en nous débarrassant de Lui ou en Le reniant. Dans la lutte durant sa prière sur le Mont des Oliviers, Jésus a dénoué la fausse contradiction entre l’obéissance et la liberté, et il a ouvert le chemin vers la liberté. Demandons au Seigneur de nous introduire dans ce "oui" à la volonté de Dieu et de nous rendre ainsi vraiment libres. »

    Texte intégral (et vidéo) de l'homélie du Saint Père.