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louange - Page 3

  • Audience générale de ce mercredi 04 juin 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a commenté un autre don de l'Esprit, la piété, qu'il faut entendre dans son sens d'appartenance à Dieu, de confiance et de communion avec lui : "Il ne s'agit pas d'un devoir imposé, mais d'un rapport cordial. Il s'agit de notre amitié avec Dieu, offerte par Jésus, d'une amitié intérieure qui change notre vie et nous remplie de joie. Ce don suscite gratitude et louange, d'autant qu'il est l'expression la plus authentique de l'adoration. Lorsque l'Esprit nous fait percevoir la présence du Seigneur et son amour...cela nous porte naturellement à la prière et à la célébration. Piété est donc synonyme d'esprit authentiquement religieux, de confiance filiale en Dieu, de cette capacité qu'ont les cœurs humbles à le prier simplement". En véritables fils de Dieu, nous voyons en l'autre un frère. "Nous sommes ainsi animés de piété et non de piétisme envers ceux dont nous croisons la route. Et cela nous permet de partager la joie d'autrui, ses pleurs, ses angoisses, de corriger qui se trompe, de consoler qui est affligé, d'accueillir et secourir qui en a besoin. Toute personne guidée par l'Esprit est enfant de Dieu. Nous n'avons pas reçu un esprit d'esclave pour retomber dans la peur, mais l'Esprit qui fait de nous des fils adoptifs, capables d'appeler 'Abba' le Père. Demandons-lui que le don de son Esprit éloigne nos craintes et nos incertitudes, nous rende humbles et patients, afin d'être des témoins joyeux de son amour. Ainsi pouvons nous nous mettre au service de l'autre... Pourquoi piété et non piétisme ? Certaines personnes pensent qu'il suffit de fermer les yeux en tenant une image pieuse". Mais ce n'est pas cela la piété. La piété est être au contact de l'Esprit, ce qui nous tourne vers Dieu comme vers nos frères. Dans l’Épitre aux Romains, Paul affirme que toute personne guidée par l'Esprit est enfant de Dieu. Demandons alors au Seigneur de nous accorder ce don de piété. "En adorant le Seigneur en vérité, c'est dans la joie que nous nous nous mettons au service de nos frères", a conclu le Saint-Père.

    Après sa catéchèse, le Saint-Père a notamment salué les pèlerins polonais, jeunes notamment, qui se retrouvent comme chaque année à Lednica, aux sources chrétiennes de leur nation, afin de renouveler leur adhésion au Christ et à l’Église. Rappelant le thème de cette année, le mystère de la filiation divine de Jésus, il leur a recommandé de réfléchir aussi à ce que signifie être enfants de Dieu et connaître son amour : "Soyez vaillants et répondez avec enthousiasme à l'amour de Dieu, comme des fils prodigues qui retournent chez leur père miséricordieux. Ne cessez de vous réjouir de la grâce d'être enfants de Dieu qui portent la joie dans le monde. Saint Jean-Paul II, qui a entrepris le chemin de Lednica il y a dix-huit ans, vous obtienne les grâces nécessaires à une vie pleine et généreuse. Je vous confie à la maternelle protection de Marie".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.6.14).

    « La piété c’est tout autre chose que de la bigoterie, que de faire semblant d’être un saint. La piété est un don de l’Esprit Saint qui nous fait grandir et nous fait vivre comme des enfants de Dieu, et nous aide à offrir cet amour aux autres et à les reconnaître comme des frères. »

    « Le don de la piété qui vient de l’Esprit Saint nous rend doux, patients, en paix avec Dieu dans la douceur avec les autres, capables de se réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, de consoler celui qui est dans l’affliction et de corriger celui qui est dans l’erreur. »

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je m’arrêterai aujourd’hui à un don du Saint-Esprit qui touche le cœur de notre identité et de notre vie chrétiennes : le don de la piété. Il indique notre appartenance à Dieu et le lien qui nous maintient en communion profonde avec lui, même dans les moments difficiles. C’est une relation d’amitié avec Dieu, vécue par le cœur, qui nous remplit d’enthousiasme et de joie. Aussi, la piété suscite-t-elle en nous la gratitude et la louange. Voilà le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. En même temps, le don de piété nous aide à reverser cet amour sur les autres et à les reconnaître comme des frères. Nous devenons capables de nous réjouir avec celui qui est dans la joie, de pleurer avec celui qui pleure, d’être proche de celui qui est seul, d’accueillir celui qui est dans le besoin. »

    « Je suis heureux de vous accueillir chers amis francophones, particulièrement les paroisses et les jeunes venant de France et de Suisse. À quelques jours de la Pentecôte, je vous invite à demander au Seigneur le don de son Esprit pour devenir des témoins joyeux de son amour. Bon séjour à Rome ! »

    Source : Site internet du Vatican.

  • Mois de Marie - Vingt-neuvième jour

    Vingt-neuvième jour

    Reine des patriarches, Reine des prophètes, priez pour nous.
     
    Reine des patriarches, Reine des prophètes, vous avez surpassé les uns par une espérance plus pure, plus ferme et plus tranquille ; vous avez surpassé les autres par une foi plus vive, plus soumise et plus étendue ; vous avez été l’objet des désirs et des vœux des uns et des autres, ils attendirent votre venue sur la terre ; ils vous glorifient dans le ciel. Obtenez-nous cette foi vive et cette espérance ferme qui nous conduisent au bonheur qu’ils ont de vous louer dans toute l’éternité.

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  • Mois de Marie - Dixième jour

    Dixième jour

    Vierge vénérable, Vierge digne de louanges, priez pour nous.
     
    Vierge digne de tous les respects, Vierge digne de tous les éloges par vos grandeurs et par vos vertus, tout ce qui n’est pas Dieu s’éclipse devant vous ; et rien au ciel et sur la terre n’approche de votre sainteté. Que toute langue publie donc votre gloire ; que tout l’univers célèbre vos louanges ; que nous vous honorions par nos paroles ; et surtout par nos œuvres, en imitant vos vertus, que nous nous fassions honneur de vous être hautement dévoués : c’est tout notre désir.

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  • Méditation avec St Louis-Marie Grignion de Montfort (fêté ce jour) : louanges à Marie, Mère de Dieu

    « Tous les jours, d'un bout de la terre à l'autre, dans le plus haut des cieux, dans le plus profond des abîmes, tout prêche, tout publie l'admirable Marie. Les neuf chœurs des anges, les hommes de tous sexes, âges, conditions, religions, bons et mauvais, jusqu'aux diables, sont obligés de l'appeler bienheureuse, bon gré mal gré, par ]a force de la vérité. Tous les anges, dans les cieux, lui crient incessamment, comme dit saint Bonaventure : Sancta, sancta, sancta Maria, Dei Genitrix et Virgo (1) ; et lui offrent des millions de millions de fois tous les jours la Salutation des anges : Ave, Maria, etc., en se prosternant devant elle, et lui demandant pour grâce de les honorer de quelques-uns de ses commandements. Jusqu'à saint Michel [qui], dit saint Augustin (2), quoique le prince de toute la cour céleste, est le plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d'honneurs, toujours en attente pour avoir l'honneur d'aller, à sa parole, rendre service à quelqu'un de ses serviteurs.

    Toute la terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens, où elle est prise pour tutélaire et protectrice en plusieurs royaumes, provinces, diocèses et villes. Plusieurs cathédrales consacrées à Dieu sous son nom. Point d'église sans autel en son honneur : point de contrée ni canton où il n'y ait quelqu'une de ses images miraculeuses, où toutes sortes de maux sont guéris, et toutes sortes de biens obtenus. Tant de confréries et congrégations en son honneur ! tant de religions (3) sous son nom et sa protection ! tant de confrères et sœurs de toutes les confréries, et tant de religieux et religieuses de toutes les religions qui publient ses louanges et qui annoncent ses miséricordes ! Il n'y a pas un petit enfant qui, en bégayant l'Ave Maria, ne la loue ; il n'y a guère de pécheurs qui, en leur endurcissement même, n'aient en elle quelque étincelle de confiance ; il n'y a pas même de diable dans les enfers qui, en la craignant, ne la respecte.

    Après cela, il faut dire, en vérité, avec les saints :

    De Maria nunquam satis.

    On n'a point encore assez loué, exalté, honoré, aimé et servi Marie. Elle mérite encore plus de louanges, de respects, d'amours et de services.

    Après cela, il faut dire avec le Saint-Esprit : Omnis gloria ejus filiae Regis ab intus (4) : Toute la gloire de la fille du Roi est au-dedans : comme si toute la gloire extérieure que lui rendent à l'envi le ciel et la terre n'était rien, en comparaison de celle qu'elle reçoit au-dedans par le Créateur, et qui n'est point connue des petites créatures, qui ne peuvent pénétrer le secret des secrets du Roi.

    Après cela, il faut nous écrier avec l'Apôtre : Nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit (5) : Ni l’œil n'a vu, ni l'oreille n'a entendu, ni le coeur de l'homme n'a compris les beautés, les grandeurs et excellences de Marie, le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère, dit un saint, comprenez le Fils. C'est une digne Mère de Dieu : Hic taceat omnis lingua : Que toute langue demeure muette ici. »

    (1) : "Sainte, sainte, sainte Marie, Mère de Dieu et Vierge" S. Bonaventura (inter opuscula), Psalt. majus, in Hymn. ad instar illius qui adscribitur Ambrosio et Augustino (Opera omnia, Vivès, Parisiis 1888, vol. 14, p. 222) C'est une adaptation mariale de Is 6, 3.
    (2) : Un texte du Speculum B.M.V., lect. 3 (Quaracchi 1904, t. 2, p. 39-40), que l'auteur Conrad de Saxe attribue explicitement à S. Augustin, a des traits communs avec ce passage.
    (3) : C'est-à-dire : tant d'Ordres ou Instituts religieux.
    (4) : Ps 44, 14.
    (5) : I Co 2, 9
    .


    St Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (8 à 12), in Œuvres complètes, Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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    Tableau de Antonio Cortina Farinós (1841–1890)
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : à l'école du silence de Marie...

    « Le partage de la Vierge est d’être en silence. C’est son état, c’est sa voie, c’est sa vie. Sa vie est une vie de silence qui adore la Parole éternelle. En voyant devant ses yeux, en son sein, en ses bras, cette même Parole substantielle du Père, être muette et réduite au silence par l’état de son enfance, elle entre en un nouveau silence et y est transformée à l’exemple du Verbe incarné, qui est son fils, son Dieu et son unique Amour. Et sa vie se passe ainsi de silence en silence, de silence d’adoration en silence de transformation ; son esprit et ses sens conspirant également à former et à perpétuer en elle cette vie de silence...

    Silence humble, profond et adorant...

    Ce silence de la Vierge n’est pas un silence de bégaiement et d’impuissance, c’est un silence de lumière et de ravissement. C’est un silence plus éloquent, dans les louanges de Jésus, que l’éloquence même...

    Marie est en silence... »

    Cardinal de Bérulle (1575-1629), Opuscules de piété, Paris, Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, 1943.

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  • Méditation - Prière de St Albert le Grand

    « Seigneur Jésus-Christ, enseignez-moi, dans la tentation et la tribulation, à connaître le temps de votre visite : que je voie mes péchés et que je pleure ceux qui, aux jours de la paix temporelle, sont demeurés cachés aux yeux de mon cœur ; que la foule de mes ennemis les démons, la beauté des choses temporelles et les voluptés charnelles ne me circonvienne pas, qu'elle ne m'étouffe pas et ne me jette pas à terre, avec mes enfants, c'est-à-dire le sentiment, la raison et les affections qui sont en moi, détruisant l'armée de mes vertus. Rejetez de mon âme le mensonge et la simulation, la jactance qui trafique de votre grâce, afin que je devienne un temple de la prédication, une maison de prière dans le présent et de vos louanges dans le futur. »

    Saint Albert le Grand, Prière pour le dixième dimanche après la Trinité, in Coll. Les Maîtres de la spiritualité chrétienne, Préface et traduction Albert Garreau, Aubier, Paris, 1942.

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  • Méditation : allégresse dans l'éternité

    « Saint Jean dit que la multitude des élus est si grande, que nul ne peut venir à bout de les compter. Saint Denis dit que le nombre des anges est si grand, qu'il dépasse, sans comparaison, celui de toutes les choses matérielles que renferme la terre. Saint Thomas, se conformant au sentiment de saint Denis, dit : De même que la grandeur des cieux l'emporte, sans proportion, sur celle de la terre ; de même la multitude de ces esprits glorieux l'emporte, avec la même supériorité, sur celle de toutes les choses matérielles qui sont renfermées en ce monde. Or, que peut-on concevoir de plus admirable ? Certes, c'est là une chose qui, bien approfondie, suffirait pour jeter tous les hommes dans le ravissement.

    En outre, chacun de ces bienheureux esprits, même le moindre d'entre eux, est plus beau que tout ce monde visible. Que sera-ce donc de voir un nombre si prodigieux de ces esprits si beaux, de voir les perfections, les offices de chacun d'entre eux ? Là, les anges portent les messages, les Archanges servent, les Principautés triomphent, les Puissances tressaillent d'allégresse, les Dominations exercent l'empire, les Vertus resplendissent, les Trônes jettent des éclairs, les Chérubins envoient leurs lumières, les Séraphins brûlent, et tous chantent des cantiques de louange à Dieu. Si la compagnie et le commerce des bons a tant de charme et de douceur, que sera-ce de traiter dans le ciel avec tant de saints, de s'entretenir avec les apôtres, de converser avec les prophètes, de communiquer avec les martyrs et tous les élus ? S'il y a tant de gloire à jouir de la compagnie des bons, que sera-ce de jouir de la compagnie et de la présence de Celui que louent les étoiles du matin, dont le soleil et la lune admirent la beauté, et devant qui se courbent de respect et d'amour les anges et tous ces esprits souverains ? [...] C'est là la gloire essentielle des saints ; c'est là la fin dernière, le terme suprême de tous nos désirs.
    [...]
    Là, tous sont dans l'allégresse ; là, tous bénissent et chantent ce souverain Bienfaiteur de qui émanent tous les dons, et par la largesse duquel ils vivent et règnent pour une éternité. Ô cité céleste, séjour sûr, paradis de toutes les délices, peuple heureux, où l'on n'entend jamais aucune plainte, habitants paisibles, mortels fortunés à qui rien ne manque ! Ah ! que ne puis-je en ce moment voir le terme de mon combat ! Oh ! si mon exil touchait à sa fin ! quand arrivera ce jour ? Quand viendrai-je, et quand me sera-t-il donné de paraître devant la face de mon Dieu ? »

    St Pierre d'Alcantara (fêté hier au nouveau calendrier, et aujourd'hui au calendrier traditionnel), Traité de l'oraison et de la méditation - Méditations série I : Samedi, in "Œuvres spirituelles" traduites en français par le P. Marcel Bouix, Nlle Maison Périsse Frère, Paris - Lille, 1872 (seconde édition).

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    Gravure de Gustave Doré (Dante, La divine comédie)

  • Méditation - Prière : action de grâces

    « Ô mon unique espérance, mon Père, mon Créateur, mon vrai Seigneur et mon frère, quand je médite cette parole de vos saints Livres, que "vos délices sont d'être avec les enfants des hommes", mon âme est comblée d'une extrême joie. Que ces paroles sont puissantes, ô Seigneur du ciel et de la terre, qu'elles sont puissantes pour empêcher les plus grands pécheurs de perdre l'espérance au sujet de leur salut ! Ô mon Dieu, n'avez-vous point d'autres créatures en qui vous puissiez prendre vos délices, que vous soyez réduit à venir chercher un ver de terre aussi corrompu et aussi infect que je suis ?
    Lorsque Jésus-Christ, votre Fils, fut baptisé, vous fîtes entendre une voix du ciel qui proclama que vous preniez en lui vos délices. Lui serions-nous égaux pour que vous vous plaisiez en nous comme en lui ?
    Ô miséricorde incompréhensible, ô faveur infiniment élevée au-dessus de nos mérites ! Et après cela, misérables que nous sommes, nous oublions toutes ces grâces ! Ô mon Dieu, vous qui savez tout, souvenez-vous au moins de l'excès de notre misère, et regardez avec des yeux de compassion notre lâcheté et notre faiblesse.
    Et toi, mon âme, considère avec combien d'amour et de joie le Père éternel connaît son Fils, et le Fils éternel connaît son Père, et l'ardeur avec laquelle le Saint-Esprit s'unit à eux sans qu'il puisse jamais y avoir de diminution à cet amour et à cette connaissance, parce qu'ils ne sont tous trois qu'une même chose. Ces trois souveraines personnes se connaissent et s'aiment mutuellement, et trouvent l'une dans l'autre leurs délices ineffables et incompréhensibles. Quel besoin avez-vous donc, ô mon Dieu, de mon amour ! Pourquoi le désirez-vous, et quel avantage vous en revient-il ?
    Soyez à jamais béni, mon Seigneur, pour une si extrême miséricorde ; soyez béni dans les siècles des siècles ; que toutes les créatures vous louent ; et qu'elles vous louent éternellement, comme vous subsistez éternellement. »

    Ste Thérèse de Jésus (d'Avila, fêtée ce jour), Méditations après la Communion (Exclamations, ou Méditations de l'âme à son Dieu), VII. De l'excessive bonté de Dieu à l'égard de l'homme, in Œuvres complètes, Paris, 1840.

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    Ste Thérèse d'Avila, Tableau de Rubens

  • Méditation avec St François d'Assise

    « Aimons tous, de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre force et de toute notre puissance, de toute notre intelligence et de toutes nos facultés (1), de tous nos efforts, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs et nos volontés, le Seigneur Dieu qui nous a donné et qui nous donne à tous tout notre corps, toute notre âme et toute notre vie, qui nous a créés et rachetés et qui nous sauvera par sa seule miséricorde, qui nous a donné et nous donne tous les biens, à nous misérables et malheureux, corrompus et infects, ingrats et méchants.

    Que nos désirs et notre volonté, nos goûts et nos joies n'aient donc d'autre objet que notre Créateur, Rédempteur et Sauveur, seul vrai Dieu, qui est le bien dans sa plénitude, tout le bien, le bien entier, le vrai et souverain bien, qui seul est bon (2), miséricordieux et doux, aimable et plein de suavité, qui seul est saint, juste, vrai et droit, qui seul est bienveillant, immaculé et pur, de qui, par qui et en qui sont tout pardon, et toute grâce, et toute gloire de tous les pénitents et de tous les justes, de tous les bienheureux qui se réjouissent ensemble dans les cieux. Ainsi donc que rien ne nous arrête, que rien ne nous sépare, que rien ne s'interpose entre nous. Partout, en tout lieu, en toute heure et en tout temps, croyons tous, chaque jour et continuellement, vraiment et humblement, possédons dans notre cœur et aimons, honorons, adorons, servons, louons et bénissons, glorifions et exaltons au-dessus de tout, magnifions et remercions le très haut et souverain Dieu éternel, Trinité et Unité, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, Sauveur de ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l'aiment, lui qui n'a ni commencement ni fin, qui est immuable, invisible, inénarrable, ineffable, incompréhensible, insondable, béni, digne de louanges, glorieux, exalté au-dessus de tout, sublime, élevé, suave, aimable, délectable, et toujours, et entièrement, et par-dessus toutes choses désirable dans les siècles des siècles. »

    (1) : Deutéronome VI,5 ; Marc XII,30-33 ; Luc x,27.
    (2) : Luc XVIII,19.

    St François d'Assise, Première Règle des Frères Mineurs (XXIII : Prière, louange et action de grâces), in "Œuvres de Saint François d'Assise", Traduction, Introduction et Notes par Alexandre Masseron, Albin Michel, Paris, 1959.

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  • Méditation : rendre grâces en toutes circonstances

    « Il faut, en toute circonstance et quoi qu'il arrive, rendre grâces à Dieu. Voilà la véritable reconnaissance. Lui rendre grâces dans la prospérité n'a rien de bien méritoire, car c'est chose toute naturelle. Mais lui rendre grâces quand nous sommes dans la détresse, voilà ce qu'il y a d'admirable. Lui rendre grâces de ce qui pousse les autres au blasphème, de ce qui les jette dans l'impatience, voilà la philosophie ! Agir ainsi c'est réjouir le Cœur de Dieu, c'est humilier le démon, c'est déclarer que le malheur n'est rien. C'est à la fois rendre grâces à Dieu, emprunter la main de Dieu pour extirper le mal et terrasser le démon. Si vous vous montrez impatient, le démon, parvenu au comble de ses vœux, est là ; Dieu, blessé de vos blasphèmes et de vos outrages vous abandonne, en étendant, en augmentant votre plaie. Mais si vous rendez grâces à Dieu, le démon, voyant qu'il n'a rien à faire là, se retire, et Dieu, que vous honorez, vous honore davantage. L'homme qui rend grâces à Dieu de ses maux ne peut plus les ressentir. L'âme est heureuse de sa vertu ; la conscience est heureuse parce qu'elle chante ses propres louanges et sa victoire ; or la conscience, étant heureuse, ne peut être affligée. L'homme qui murmure sent peser sur lui le double fardeau de son malheur qui l'accable et de sa conscience qui le flagelle ; l'homme qui rend grâces à Dieu est couronné par sa conscience qui proclame son triomphe. »

    St Jean Chrysostome (fêté ce jour), Homélie VIII (5) sur l’Épitre aux Colossiens, in "Œuvres complètes" Tome XI, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864.

    Source : Abbaye St Benoît.

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  • Méditation : la Nativité de la Vierge Marie

    « Lorsque le moment fut venu pour la nature humaine de rencontrer la nature divine et de lui être unie si intimement que les deux ne formeraient qu'une seule personne, chacune d'entre elles devait nécessairement être déjà manifestée dans son intégrité. Dieu, pour sa part, s'était révélé de la manière qui convenait à Dieu ; et la Vierge est seule à mettre la nature humaine en lumière... Il semble bien que si Dieu s'est mêlé à la nature humaine non pas dès son origine mais à la fin des temps (Ga 4,4), c'est parce que, avant ce moment, cette nature n'était pas encore pleinement née, tandis que maintenant, en Marie, elle apparaît pour la première fois dans son intégrité... C'est tout cela que nous sommes venus célébrer avec éclat aujourd'hui. Le jour de la naissance de la Vierge est aussi celui de la naissance du monde entier, car ce jour a vu naître le premier être pleinement humain. Maintenant, "la terre" a vraiment "donné son fruit" (Ps 66,7), cette terre qui de tout temps n'avait produit, avec des ronces et des épines, que la corruption du péché (Gn 3,18). Maintenant le ciel sait qu'il n'a pas été bâti en vain, puisque l'humanité, pour laquelle il fut construit, voit le jour... C'est pourquoi la création tout entière fait monter vers la Vierge une louange sans fin, toute langue chante sa gloire d'une voix unanime, tous les hommes et tous les chœurs des anges ne cessent de créer des hymnes à la Mère de Dieu. »

    Nicolas Cabasilas (v.1320-1363), Homélie pour la Nativité de la Mère de Dieu (16-18), Patrologia Orientalis PO 93 T. 19, Homélies mariales byzantines, M. Jugie (ed.), Brepols, 1926.

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    Nativité de la Vierge Marie - Tableau de Bartolomé Esteban Murillo
    (Musée du Louvre, Paris)

  • Méditation - Prière du matin

    « Humblement prosternés aux pieds de votre souveraine et divine Majesté, ô mon Dieu, nous vous adorons, et nous nous reconnaissons très indignes de paraître devant votre divine Majesté, et encore plus de vous donner des louanges ; néanmoins, mon Dieu, puisque vous nous avez créés pour cette noble fin, ne nous rejetez pas de devant votre divine face, et agréez, Seigneur, que nous vous offrions le silence que nous allons garder, afin d'honorer celui que vous et votre sainte Mère avez voulu garder pour notre amour. Faites-nous la grâce, ô mon Dieu, de ne jamais rien dire qui vous déplaise, et d'être occupés à chanter éternellement vos louanges ; nous vous offrons celles qui vous sont rendues dans le Ciel et sur la terre, par les Anges et par les Saints, pour suppléer à celles que nous ne sommes pas capables de vous rendre. Bénissez aussi, Seigneur, le travail que nous allons faire le reste du jour, afin que toutes nos actions tendent à vous bénir et glorifier.
    Ainsi soit-il. »

    St Jean Eudes, Le Trésor des âmes dévouées aux S.S. Coeurs de Jésus et de Marie ("Exercice de Piété"), Nlle édition, Tours, Chez A. Mame et Cie, 1836.

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  • Méditation : prier pour nos ennemis

    « Il y a des hommes qui souhaitent à leurs ennemis et aux ennemis de l'Eglise les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l'amour de Dieu en pensant ainsi. Qui a l'amour et l'humilité du Christ pleure et prie pour tout le monde.
    Seigneur, de même que tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par ton Saint Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes. Ceci est cependant bien difficile pour nous, pécheurs, si ta grâce n'est pas avec nous !...
    Si la grâce de l'Esprit Saint habite le coeur d'un homme, même en une mesure infime, cet homme pleure pour tous les hommes ; il a plus encore pitié de ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui lui résistent. Il prie pour eux jour et nuit afin qu'ils se convertissent et reconnaissent Dieu. Le Christ priait pour ceux qui le crucifiaient : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23,34). Etienne, lui aussi, priait pour ses persécuteurs afin que Dieu ne leur impute pas ce péché... (Ac 7,60). Il faut prier pour nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n'a pas compassion du pécheur n'a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous autres hommes, la grâce de l'Esprit Saint...
    L'Amour ne souffre pas la perte d'une seule âme... »

    Saint Silouane (1866-1938), Spiritualité Orientale n°5, Abbaye de Bellefontaine, 1976.

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  • Méditation - Prière : Marie, Mère de Dieu

    « Nous vous saluons, Marie, Mère de Dieu, trésor sacré de tout l'univers, astre sans déclin, couronne de la virginité, sceptre de la foi orthodoxe temple indestructible, demeure de l'incommensurable, Mère et Vierge, cause de qui est appelé béni, dans les saints évangiles, celui qui vient au nom du Seigneur.

    Nous vous saluons, vous qui avez contenu dans votre sein virginal celui que les cieux ne peuvent contenir ; vous par qui la Trinité est glorifiée et adorée sur toute la terre ; par qui le ciel exulte ; par qui les anges et les archanges sont dans la joie ; par qui les démons sont mis en déroute ; par qui le tentateur est tombé du ciel ; par qui la créature déchue est élevée au ciel ; par qui le monde entier captif de l'idolâtrie est parvenu à la connaissance de la vérité ; par qui le saint baptême est accordé à ceux qui croient, avec l'huile d'allégresse ; par qui, sur toute la terre,les Eglises ont été fondées ; par qui les nations païennes sont amenées à la conversion.

    Et que dirai-je encore ? C'est par vous que la lumière du Fils unique de Dieu a brillé pour ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort ; c'est par vous que les prophètes ont annoncé l'avenir, que les Apôtres proclament le salut aux nations, que les morts ressuscitent, et que règnent les rois, au nom de la sainte Trinité.

    Y-a-t-il un seul homme qui puisse célébrer dignement les louanges de Marie ? Elle est mère et vierge à la fois. Quelle merveille ! Merveille qui m'accable ! Qui a jamais entendu dire que le constructeur serait empêché d'habiter le temple qu'il a lui-même édifié ? Osera-t-on critiquer celui qui donne à sa servante le titre de mère ?

    Voici donc que le monde entier est dans la joie. Qu'il nous soit donné de vénérer et d'adorer l'unité, de vénérer et d'honorer l'indivisible Trinité en chantant les louanges de Marie toujours Vierge, c'est-à-dire de la sainte Église, et celles de son Fils et de son Epoux immaculé : car c'est à lui qu'appartiennent la gloire pour les siècles des siècles. Amen. »

    prière,marie,mère de Dieu,

  • Méditation : joie de l'union au Christ

    « L'union avec le Christ est notre béatitude et l'approfondissement de notre union avec lui fait notre bonheur ici-bas. L'amour de la croix ne se trouve donc nullement en contradiction avec notre joie d'être enfants de Dieu. Aider à porter la croix du Christ donne une allégresse forte et pure à ceux qui y sont appelés et qui le peuvent. Une prédilection pour le chemin de la croix ne signifie pas non plus que l'on répugne à voir le Vendredi Saint passé et l'oeuvre de la Rédemption accomplie. Seuls des rachetés, seuls des enfants de la grâce peuvent vraiment porter la croix du Christ. Ce n'est que de l'union avec la Tête divine que la souffrance humaine reçoit sa puissance rédemptrice. Souffrir et être bienheureux dans la souffrance, se tenir debout sur la terre, aller de par les chemins poussiéreux et caillouteux de cette terre tout en siégeant avec le Christ à la droite du Père (cf Col 3,1), rire et pleurer avec les enfants de ce monde sans cesser de chanter avec les choeurs angéliques la louange de Dieu, voilà la vie du chrétien, jusqu'à ce que se lève l'aurore de l'éternité. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, 1891-1942), L'Expiation mystique, amour de la Croix (24.11.1934), in "Source cachée", Paris, Le Cerf, 1999.

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    Tableau du Titien

  • "Dieu soit loué en toutes choses"

    Soeurs du Monastère Sainte Elisabeth de Minsk

  • Méditation : la sainteté, vivre tout en Dieu

    « Etre saint, c'est être pleinement consacré par l'Esprit-Saint, dans l'incorporation au Christ et à son Corps qui est l'Eglise, nation sainte, peuple que Dieu s'est acquis. Les saints sont ceux qui, par la foi et les sacrements de la foi, ont accepté de recevoir Dieu en héritage, en recevant sa vie en partage. Heureux le peuple dont Dieu fait ainsi son héritage !
    La sainteté n'est donc pas d'abord une perfection morale, un effort ascétique réservé à quelques-uns. Elle est un don gratuit auxquel tous sont conviés. Tous dans l'Eglise, précisément parce qu'ils sont ses membres, reçoivent - et donc partagent - la vocation commune à la sainteté.
    Vocation première et fondamentale de tous les baptisés, la sainteté consiste essentiellement dans l'appartenance totale à Dieu. Cette sainteté... est le don magnifique de l'Esprit-Saint aux croyants, afin de les rendre totalement fils du Père, à la louange de sa gloire.
    Dans les remises en cause du monde moderne, les menaces et la gravité des crises qui affectent l'humanité, l'appel à la sainteté se fait plus pressant que jamais. Ce dont le monde a le plus besoin par l'Eglise, c'est de témoins qui soient des saints, c'est-à-dire "saisis par Dieu". Plus que jamais, l'Eglise a besoin de saints, comme à toutes les périodes héroïques et magnifiques de son histoire sur tous les continents. Les saints et les saintes ont toujours été source et origine de renouvellement dans les moments les plus difficiles de l'histoire de l'Eglise. »

    Mgr Albert-Marie de Monléon (Evêque émérite du diocèse de Meaux depuis 2012), Rendez témoignage, Mame, Paris, 1998.

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  • Méditation : adoration...

    « ADORO TE… Je vous adore…
    Je vous adore, ô Dieu caché, Dieu de l'Eucharistie, Eucharistie, Action de grâces vivante au Père des cieux !
    Je vous adore, Mystère de foi, où sombrent mes pensées, en présence du secret impénétrable de votre sagesse ; Lumière qui éblouissez mon âme, quand vous daignez descendre en elle, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu !...
    Je vous adore ravi, et je me tais. Puis-je mieux faire à cette heure où votre mystère règne en moi ?
    L'adoration, on l'a définie : l'extase de l'amour. « C'est l'amour, écrasé par la beauté, la force, la grandeur immense de l'objet aimé ; il tombe dans une sorte de défaillance, dans un silence profond, plein ; ce silence dont parlait David, lorsqu'il s'écriait : Le silence est ta louange ! » (1)
    Je vous adore, ici, écrasé, anéanti devant Vous, tant m'émeuvent votre Beauté, ô Eucharistie, votre Force et votre Grandeur immenses, choses sacro-saintes qui m'obligent à me taire, à adorer…
    Je vous adore, ô Vous, Beauté suprême, Seigneur Jésus-Christ, reflet indescriptible, éternel, substantiel, de la splendeur du Père qui vous engendre, ô Verbe !
    Je vous adore Force du Tout-Puissant, Tout-Puissant Vous-même, par qui toutes choses ont été faites (2), subsistent et seront à jamais, Art divin des créations sans nombre qui proclament votre puissance !...
    Je vous adore, Grandeur immense, émanée de l'Immensité qu'est Dieu, Immensité Vous-même dans laquelle vous communiez au Père immense, à l'Esprit-Saint immense, dans l'Unité de l'Immensité trine ! Adoro te... »

    Dom Eugène Vandeur (1875-1967), Adoro Te - Elévations, Monastère Notre-Dame/Société liturgique, Ermeton-sur-Biert/Paris, 1939.

    (1) : D. Vandeur, Elévations sur la Prière de Sainte Elisabeth de la Trinité. O mon Dieu, Trinité que j'adore.
    (2) : Credo de la Messe.

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    Adoration du Saint Sacrement à Montmartre, Paris

  • Méditation - Prière à la Très Sainte Trinité (2)

    « Très Sainte Trinité, Unité indivisible qui résidez dans toute votre plénitude en Jésus, ô Dieu d'Amour, mon Seigneur et mon tout, je vous aime, vous seul savez combien !... Je vous aime pour vous seul, parce que vous êtes l'Amour même. Si, par impossible, vous ne m'aimiez pas, je vous aimerai de même ; si vous n'étiez pas mort pour moi, je voudrais mourir pour vous quand même ; si vous ne saviez pas mon amour, je ne voudrais rien faire de moins pour vous.
    Parce que je vous aime, ô mon Dieu, et que vous êtes mon unique Amour, je n'ai plus qu'un seul désir, celui de vous donner grand comme je vous aime..., de vous glorifier sans mesure... Et ce désir est tellement intense, que, pour le réaliser, avec votre grâce, je suis prête à tout...
    Mais je reconnais qu'il m'est impossible de vous donner le moindre rayon de gloire. Alors, infiniment confiante en vous, ô mon Dieu, qui pouvez faire "par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de ce que nous demandons et concevons", je m'abandonne entièrement par Marie, à votre volonté adorable. Tirez, vous-même, de votre pauvre petite chose, toute la gloire et tout l'amour que vous voulez.
    Amour divin, consumez-moi tout entière en vous, afin que je ne sois plus qu'une petite hostie consommée dans l'Unité.
    Jésus, mon Amour adoré, demeurez en moi et moi en vous ; que ce ne soit plus moi qui vive mais vous en moi, pour votre gloire, pour celle de notre Père et de la Très Sainte Trinité.
    Père Saint, consacrez-moi hostie d'amour, afin de ne plus voir que votre Christ dans le don qui vous est fait, et de pouvoir vous y complaire.
    Si ma lâcheté habituelle, trahissant ma volonté, je me laisse submerger par la souffrance, je rétracte d'avance tous les mouvements contraires à cette donation : changez-les, mon Dieu, ainsi que tous les instants de ma vie, en un cantique ininterrompu de louange, d'action de grâces et d'amour parfait. »

    "Consummata" [Marie-Antoinette de Geuser, 1889-1918], Lettres et notes spitituelles (8 sept. 1910), Apostolat de la Prière, Toulouse, 1921.

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  • Méditation : Prière pour demander les grâces de l'Esprit-Saint

    « O Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence, je vous adore avec la plus profonde soumission, et je répète mille fois avec les séraphins qui se tiennent devant votre trône : Saint ! Saint ! Saint !
    Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour ! Je vous aime plus que toutes les choses de ce monde ; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours. Et puisque, insensible à toutes vos inspirations saintes, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême ! Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités.
    Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie et enflammé d'un saint zèle les cœurs des apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits ; Vous êtes un feu, allumez en moi le feu de votre amour ; Vous êtes une lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles ; Vous êtes une colombe, donnez-moi des mœurs pures ; Vous êtes un souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi les passions ; Vous êtes une langue, enseignez-moi la manière de Vous louer sans cesse ; Vous êtes une nuée, couvrez-moi de l'ombre de votre protection ; enfin, Vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes : Ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par la grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité. »

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), in P. Dujardin, Œuvres ascétiques de Saint Alphonse de Liguori, vol. VI, Casterman, Paris, 1886.

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