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  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 16ème jour

    Seizième jour : Rapports avec le prochain

    Marie fut pleine de bienveillance pour tous. Ses oreilles, nous dit l’un de ses historiens, étaient sans cesse ouvertes pour ouïr le bien ; mais sa bouche était fermée, sinon quand il s’agissait des louanges de Dieu et de l’utilité du prochain.
    N’est-ce point là une condamnation éclatante de notre conduite, lorsque nous révélons sans nécessité les fautes ou les défauts du prochain, ou que nous l’accusons de celles qu’il n’a pas commises. Si une âme droite et vraie recule épouvantée devant la calomnie, il n’en est pas ainsi malheureusement de la médisance.. Nous nous dominons si peu nous-mêmes, que nous nous laissons entraîner très facilement à parler légèrement d’autrui. Si nous avons été contrariés dans nos desseins ou froissés dans notre amour-propre par quelqu’un, nous nous en vengeons aussitôt par des paroles piquantes à son endroit. Nous ne voudrions pas lui dérober une pièce de monnaie, et sans scrupule, nous travaillons à lui enlever ce à quoi il tient bien plus qu’à l’argent ou à l’or : l’estime de ses semblables.

    Exemple. – Au fond du désert de la Thébaïde, un jeune anachorète tomba malade. Malgré ses souffrances, une douce sérénité brillait sur son visage.
    - Mon frère, vous paraissez bien heureux, lui dit son supérieur.
    - Je le suis en effet, répondit le malade.
    - Me permettrez-vous une réflexion ?
    - Oh ! oui, mon père, parlez !
    - Trop souvent, à la mort, le démon se cache sous la figure d’un ange de lumière et couvre de fleurs le passage à l’éternité ; dites-moi quelle est la raison de ce calme parfait, de cette joie qui brille dans vos yeux, de ce bonheur inexprimable qui vous ravit ? Nous sommes tous dans l’angoisse et nous tremblons !
    - Mon père, j’étais encore bien jeune, lorsque j’ai lu dans l’Evangile ces paroles sacrées : Ne jugez point et vous ne serez pas jugé. Je les ai méditées, je n’ai point jugé ; voilà pourquoi j’espère en la miséricorde de mon Dieu.
    Il expira en prononçant ces paroles.
    Saint Augustin, imitateur des vertus de sa digne mère qui ne souffrait pas qu’on attaquât jamais le prochain devant elle, avait fait écrire en grosses lettres dans la salle où il prenait ses repas, cette sentence : « Si quelqu’un aime à parler mal des absents, qu’il sache que cette table lui est interdite. »
    Un jour, l’un de ses amis commençant à parler des défauts du prochain, il l’en reprit aussitôt en disant : « Effacez cette inscription, ou levez-vous de table ; »

    Prière de Saint Augustin. – Ô Marie, ne refusez pas votre secours aux malheureux ; relevez le courage des faibles et consolez ceux qui sont dans l’affliction ; priez pour nous, afin que tous ceux qui ont recours à vous dans leurs besoins, ressentent les effets de votre protection toute-puissante. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je serai affable dans mes rapports avec le prochain, et je ne parlerai jamais désavantageusement de lui.
    Marie, Refuge des pécheurs, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 15ème jour

    Quinzième jour : De l’aide que nous devons à nos frères

    La Très Sainte Vierge nous apparaît comme un admirable type de bonté et de charité : Elle est le salut des infirmes, la santé des malades, le refuge des pécheurs ; nous mêlons son nom à toutes nos douleurs ; quand nous souffrons, nous allons à Elle, et lorsque nous sommes malheureux, nous cherchons un asile dans sa maternelle protection, car Elle est compatissante et Elle nous aime.
    Puissions-nous l’imiter dans nos rapports avec nos frères ! Le genre humain est une grande famille dont Dieu est le Père, et il ne faut pas que nous quittions ce sujet de l’amour du prochain sans nous demander de quelle manière nous devons lui prouver. Le divin Maître s’est chargé de nous en indiquer le caractère spécial : Vous l’aimerez, dit-il, comme vous-mêmes ; c’est-à-dire que nous devons lui vouloir et lui procurer autant qu’il est en nous, le bien que nous désirons pour notre propre personne. Et cependant, hélas ! l’égoïsme règne sur la terre et nous le trouvons même parmi les chrétiens. On recherche son intérêt, on rapporte tout à soi, sans s’inquiéter des autres. On reste insensible à leurs chagrins, s’ils ne nous touchent point personnellement.
    Dieu a voulu l’inégalité dans les conditions humaines. Il y a parmi nous des riches et des pauvres, tus enfants de Dieu et frères en Notre-Seigneur ; ceux qui possèdent les biens de la terre doivent venir en aide à ceux qui sont dans la misère. L’aumône est un grand devoir que nous oublions trop facilement.
    L’exercice de la charité est toujours facile aux véritables chrétiens. Si vous avez beaucoup, donnez beaucoup ; si vous avez peu, donnez peu ; car c’est le cœur qui fait le prix des choses, ajoute Saint Ambroise. Le Seigneur, en récompensant cette belle vertu de charité, regardera moins à la valeur du don qu’à la pureté d’intention. Qu’en toute chose cette parole de l’Ecriture : « Fais à autrui ce que tu voudrais qui te fût fait », soit la règle de notre conduite envers nos frères.

    Exemple. – Lorsque Saint Louis quitta la Palestine pour revenir en France, il s’embarqua sur un vaisseau qui heurta contre des rochers avec tant de violence qu’il y eut trois toises de la quille emportées. On pressa le monarque de passer sur un autre. Il refusa en disant : « Ceux qui sont ici avec moi aiment leur existence autant que j’aime la mienne ; si je descends, ils descendront aussi, et ne trouveront point de bâtiment pour les recevoir, ils resteront exposés à mille dangers. J’aimerais mieux mettre entre les mains de Dieu ma vie, celle de la reine et de mes enfants, que de causer un tel dommage à tant de braves gens. »

    Prière de Saint Germain. – Ô Marie ! ayez pitié de moi ; vous, la mère de mon Dieu, qui avez tant d’amour pour les hommes, accordez-moi tout ce que je vous demande : vous qui êtes notre défense et notre joie, rendez-moi digne de jouir avec vous de cette félicité dont vous jouissez dans le ciel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne ferai pas à autrui ce que je ne voudrais pas que l’on me fît à moi-même.
    Marie, Secours des chrétiens, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 14ème jour

    Quatorzième jour : De l’amour du prochain

    Le divin Maître nous dit, dans l’Evangile, que le premier commandement est d’aimer Dieu par-dessus toutes choses, et que le second, en tout semblable au premier, est d’aimer notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Lui.
    Marie, notre Mère, ne manqua pas de pratiquer avec une grande perfection cette belle vertu de la charité ; Elle aimait son prochain parce qu’Elle aimait Dieu ; Elle le voyait en Lui, et plus tard Elle a porté cet amour jusqu’à la sublimité, puisque, au pied de la Crois, Elle a accepté la mort de son divin Fils pour le salut du genre humain.
    Ce n’est pas assez de reconnaître, d’une façon générale, que nous devons aimer nos frères ; il faut, dans la pratique, leur prouver cet amour, et cela nous sera d’autant plus facile, que nous nous laisserons guider par les motifs de la foi ; car alors, voyant comme la Très Sainte Vierge, Dieu dans nos frères, nous les aimerons malgré leurs défauts, et nous pourrons triompher des antipathies et des aversions naturelles qui, si souvent, nuisent à la paix des familles.
    Saint Jean, parvenu à un âge très avancé, se faisait porter dans l’assemblée des fidèles et leur répétait sans cesse : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », résumant ainsi cette sublime doctrine de la charité dont il avait été toute sa vie l’apôtre. Les premiers chrétiens l’avaient bien compris ; ils étaient si unis les uns aux autres, que les païens s’étonnaient de leurs vertus et disaient : « Voyez comme ils s’aiment ! » Leurs biens étaient en commun et ils mettaient en pratique ce commandement du Sauveur : Aimez votre prochain comme vous-même.

    Exemple. – Par un hiver si rigoureux que beaucoup de monde mourait de froid, Saint Martin rencontra un jour auprès de l’une des portes de la ville d’Amiens, un pauvre qui était nu. Il fut touché de compassion, et voyant que nul autre n’avait égard à sa misère, il jugea que Dieu le lui avait particulièrement réservé pour le soulager. Mais que pouvait-il faire pour son assistance, ayant déjà distribué tout son argent en des œuvres de cette nature, et ne se voyant plus rien que le manteau dont il était couvert ? Il coupa ce manteau en deux avec son épée, et ne s’en réservant que la moindre partie, il donna l’autre à ce pauvre pour le revêtir.
    La nuit suivante, comme Saint Martin dormait, Jésus-Christ lui apparut couvert de cette partie de manteau, et il entendit ces paroles : « Bien que Martin ne soit encore que catéchumène, il m’a pourtant donné cet habit ! » rappelant ainsi que c’est Lui-même que nous revêtons et que nous nourrissons dans la personne du pauvre.

    Prière de Saint Bonaventure. – Puisse, ô Marie, mon cœur brûler toujours et mon âme se consumer pour vous ! Jésus, mon Sauveur, et Marie, ma tendre Mère, accordez-moi, par vos mérites, de vous aimer autant que vous en êtes dignes. Ainsi soit-il.

    Résolution. – J’assisterai les pauvres autant que je pourrai, et je verrai Notre-Seigneur souffrant en eux.
    Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 13ème jour

    Treizième jour : L’autorité de Dieu dans les supérieurs

    Nous avons tous des supérieurs qui sont pour nous les représentants de l’autorité divine : « Obéissez aux puissances établies par Dieu pour gouverner le monde », nous dit l’Apôtre.
    Il en coûte à notre nature d’obéir et de nous soumettre ; et parfois nous sentons au-dedans de nous-mêmes une sorte de révolte qu’il faut nous hâter de combattre comme contraire à l’esprit chrétien. Appliquons-nous à voir Dieu Lui-même dans ceux qui sont placés au-dessus de nous, soit dans l’ordre spirituel, les ministres du Seigneur ; soit dans l’ordre civil, les autorités et les magistrats ; soit dans la famille, nos parents et nos maîtres si nous sommes serviteurs. Lorsque la soumission nous est pénible, pensons qu’elle est méritoire devant Dieu, et qu’elle sera récompensée par Lui.
    Ne cherchons pas à nous soustraire aux obligations de notre état ; nous avons chacun une place marquée ici-bas, et notre malheur vient souvent de ce que, mécontents de la part qui nous est faite, nous voulons devenir ce que nous ne sommes pas, et rejeter loin de nous les peines et les épreuves que le Seigneur nous envoie.
    La Très Sainte Vierge nous donne de grands exemples d’obéissance ; car, toute sa vie, Elle demeure humble et soumise à ses supérieurs ; Elle obéit ponctuellement aux lois de Dieu, et les moindres désirs de Saint Joseph sont des ordres pour Elle.
    Demandons-nous souvent si nous avons été véritablement respectueux et obéissants envers nos supérieurs ; si nous n’avons pas quelquefois blâmé leur conduite, contrôlé leurs ordres.

    Exemple. – Sainte Zitte était placée chez le Seigneur Pagana di Fatinelli ; et, au milieu des difficultés qu’elle y rencontra, le travail et la prière étaient ses deux grands secours. Elle avait continuellement devant les yeux la pensée de la Très Sainte Vierge vivant à Nazareth, et elle lui demandait de lui obtenir les vertus qui l’avaient rendue si agréable aux yeux du Seigneur. Elle s’efforçait d’imiter la vigilance calme que Marie apportait dans les occupations de son ménage qui ne lui faisaient jamais perdre la présence de Dieu. Comme la Sainte Vierge fut soumise à Joseph, Zitte s’efforça d’être soumise non seulement à ses maîtres, mais aux moindres serviteurs de la maison, voyant toujours le Maître suprême dans ceux auxquels elle obéissait.
    Notre jeune servante, sévère pour elle seule, était pleine de douceur envers les autres, et l’un de ses biographes rapporte (grand et naïf éloge) qu’elle passa quarante-huit années de bons services sans querelle dans la famille de Pagana di Fatinelli.

    Prière de Saint Athanase. – Reine des Anges et des hommes, recevez nos hommages, écoutez nos prières, obtenez-nous les grâces de Dieu et surtout celle de l’aimer dans le temps et dans l’éternité. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je verrai Dieu dans mes supérieurs.
    Vierge vénérable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 12ème jour

    Douzième jour : La prière du soir

    Chaque soir, il y a pour celui dont la journée a été remplie laborieusement, une satisfaction bien légitime à voir arriver enfin l’heure du repos ; mais avant de se livrer au sommeil, le chrétien veut sanctifier ces heures de la nuit en les faisant précéder d’une prière dans laquelle il remercie Dieu des grâces qu’il a reçues, sollicite sa protection toute-puissante ; puis se tenant en sa présence, examine sérieusement sa conscience, et, semblable au négociant qui, chaque soir, ne manque pas de mettre ses comptes en ordre, se demande si, au point de vue du salut, il y a eu perte ou gain pour lui. Lorsqu’il a reconnu ses fautes, il s’en humilie devant Dieu et lui demande son pardon en lui promettant de les éviter à l’avenir. La mort peut le surprendre pendant ce sommeil qui en est l’image ; il est soumis à la volonté de Dieu, et, d’avance, il accepte l’arrêt porté par le Souverain Maître de nos destinées.
    Marie, Elle aussi, a connu le besoin du repos, mais avec quelle perfection ne l’a-t-elle pas sanctifié en l’offrant à son Créateur. Ses yeux se fermaient à la lumière matérielle, mais son cœur demeurait uni au Seigneur puisqu’Elle accomplissait sa volonté. Imitons notre Mère, et ainsi pas un seul des instants de notre vie, même ceux que nous consacrons au sommeil, ne sera perdu pour l’éternité. Il est cependant des hommes assez insensés pour ne donner à Dieu ni le commencement ni la fin de leur journée. C’est à eux que s’adressent ces paroles de Saint Bernard : « Quand vous donnez à un pauvre mendiant un morceau de pain, il ne quitte pas la porte de votre demeure sans vous remercier. Et Dieu vous a nourri tout le jour, non seulement le soir, mais le matin et à midi, et vous voulez vous mettre au lit sans avoir remercié votre bienfaiteur ! Votre serviteur vous souhaite la bonne nuit et vous l’en remerciez ; et quand il s’agit de Dieu qui peut non seulement vous souhaiter, mais vous accorder une bonne nuit, vous ne lui donnez ni un salut, ni un signe de gratitude. Quelle conduite étrange et inconcevable ! »

    Exemple. – Saint Alphonse de Liguori avait eu le bonheur de naître de parents chrétiens ; sa pieuse mère ne négligeait rien pour développer dans le cœur de ses enfants le germe de la vertu. Chaque matin et chaque soir elle les réunissait autour d’elle et inspirait à leurs jeunes cœurs l’amour de Dieu et une tendre dévotion envers la Sainte Vierge. Saint Alphonse de Liguori, encore enfant, montrait un grand attrait pour ces pieux exercices. Il écoutait immobile le cours d’instruction religieuse que faisait leur mère, et, lorsque le moment de la prière du soir arrivait, sa modestie, son recueillement, sa ferveur étaient pour tous un sujet de grande édification.

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Saint Mère de Dieu, protégez-nous, conservez-nous sous les ailes de votre miséricorde : toute notre confiance est en vous. Ô Vierge sans tache ! nous Vous sommes dévoués, et nous nous mettons sous votre protection pour toujours. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je n’omettrai jamais ma prière du soir.
    Vierge puissante, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 11ème jour

    Onzième jour : Des distractions permises

    L’Ecriture Sainte nous invite à nous récréer sous l’œil du Seigneur. Il nous est donc permis de chercher quelques honnêtes distractions ; et, lorsque nous avons porté le poids du jour et de la chaleur, de nous reposer en paix au sein de la famille ; mais il faut acheter cette satisfaction par le travail. Une bonne lecture, une promenade dans la campagne, quelques instants de douce conversation entre personnes qui se conviennent, sont choses permises, et il n’est pas douteux que les saints habitants de Nazareth ne se délassent pas ainsi des fatigues de leurs travaux.
    Fuyons, dans ces heures réparatrices, tout ce qui pourrait nous éloigner du Seigneur : les conversations peu chrétiennes, une dissipation trop grande, une joie immodérée contraire à la dignité des enfants de Dieu, les propos légers qui blessent la modestie. Fuyons aussi ces lectures pernicieuses et malsaines qui, sous prétexte de nous divertir un instant, portent le poison jusqu’au fond des âmes ; enfin, pensons alors que nous sommes sous l’œil du Seigneur, et que rien dans notre conduite, dans nos paroles et dans nos pensées ne puisse le blesser.

    Exemple. – Le grand et savant Cardinal Bellarmin, allant un jour visiter les élèves du collège Romain, pendant leur récréation, demanda à quelques-uns groupés autour de lui : Que feriez-vous si un Ange du Ciel venait vous apprendre de la part de Dieu, qu’à l’heure même vous allez mourir ? – L’un d’eux répondit : J’irais aussitôt me confesser. – Un autre : Je me prosternerais devant le Très Saint Sacrement. – Un troisième : Moi, je continuerais de m’amuser. Le Cardinal fixa sur cet enfant, qui s’appelait Louis de Gonzague, un regard ému et, l’embrassant avec tendresse, il lui dit : « Mon ami, votre réponse est la meilleure. »
    Ce jeune écolier avait raison ; d’honnêtes récréations sont dans la volonté de Dieu, et sanctifient quand elles succèdent au travail.

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Mère pleine de grâce, intercédez pour moi auprès de votre Divin Fils, et par votre intercession, éclairez mon entendement, embrasez mon cœur et déliez ma langue, afin que je puisse célébrer vos louanges. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne me permettrai jamais un plaisir au sein duquel je ne voudrais pas que la mort vînt me frapper.
    Marie, Cause de notre joie, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 10ème jour

    Dixième jour : Tout faire pour Dieu

    L’apôtre Saint Paul dit que nous devons sanctifier toutes nos actions : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. »
    Il nous est impossible de travailler sans relâche ; nous avons besoin de réparer les forces que nous dépensons. Rien n’est plus vulgaire que de donner à notre corps la nourriture qu’il réclame ; et cependant, cette action elle-même peut être méritoire, puisqu’elle entre dans les desseins de la Providence.
    La Sainte Famille de Nazareth n’était pas exempte du besoin de la faim. Jésus, Marie et Joseph se réunissaient donc pour prendre leurs repas en commun ; ils commençaient par prier Dieu de les bénir ; puis, avec une grande frugalité, sans chercher à satisfaire leurs goûts, ils consommaient les aliments que la Très Sainte Vierge leur offrait, et ne retournaient à leurs occupations qu’après avoir remercié Dieu qui leur avait donné le pain quotidien nécessaire à l’entretien de la vie. Ainsi devons-nous agir, commençant et terminant chacun de nos repas par la prière, évitant de nous livrer à la gourmandise et à tout ce qui serait une recherche exagérée ou de la qualité, ou de la quantité dans notre nourriture. Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger.

    Exemple. – Tout ce que nous faisons, dit Saint François de Sales, reçoit sa valeur de la conformité avec la volonté de Dieu, de manière, que même en mangeant et en me récréant, si je le fais parce que telle est la volonté de Dieu, je mérite plus que si je souffrais la mort, sans avoir une telle intention.

    Prière. – Faites, ô Marie, que nous Vous imitions dans toutes nos actions et que nos repas soient, comme ont été les vôtres, sanctifiés par notre union à Dieu. Puissions-nous ne perdre aucune des mortifications qui se présenteront dans le cours de notre vie. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je prendrai chacun de mes repas en union avec Marie.
    Marie, Vierge fidèle, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 9ème jour

    Neuvième jour : Le travail

    Lorsque le premier homme eut péché, Dieu lui infligea, comme l’une des punitions de sa faute, la nécessité du travail. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, lui dit-il ; la terre ne produira d’elle-même que des ronces et des épines. »
    Cette obligation est générale, quelle que soit la position dans laquelle la Divine Providence nous ait placés. L’ennui, la peine, la fatigue, la souffrance que nous y trouvons, ne doivent ni nous étonner, ni nous décourager, car le travail est une expiation. Si parfois nous y rencontrons une certaine jouissance, c’est que Dieu, dans sa bonté, veut bien nous aider à accomplir notre tâche.
    Le divin Maître a sanctifié ce labeur quotidien dont nous nous plaignons parfois : Jésus a été ouvrier ; Il s’est occupé à de pénibles travaux, et Marie, fille des rois, qui devait être un jour la Reine des Anges, a été soumise à la même loi. La tradition nous la représente, tantôt filant et tissant les étoffes nécessaires à ses vêtements et à ceux de son Fils, tantôt vaquant aux humbles soins de son ménage. Levons souvent les yeux vers la Sainte Famille de Nazareth, lorsque nous nous sentons accablés par la longueur ou l’aridité de notre travail, et demandons-lui de nous aider à l’imiter.

    Exemple. – Saint Sylvain, qui habitait le mont Sinaï avec ses religieux, reçut un jour la visite d’un ermite qui, voyant les moines travailler, s’en étonna.
    - Pourquoi, leur dit-il, travaillez-vous avec tant d’ardeur pour vous procurer une nourriture périssable ? Marie n’a-t-elle pas choisi la meilleure part ? et Marthe n’a-t-elle pas été reprise par le Seigneur à cause de son occupation ?
    Sans répondre à cette interpellation, Saint Sylvain fit donner un livre à l’ermite étranger et lui assigna une cellule inhabitée. A 3h. de l’après-midi, l’ermite s’étonna de ne voir personne l’appeler pour le repas ; il attendit jusqu’au moment où, ne pouvant plus résister à la faim qui le tourmentait, il alla alors trouver l’abbé Sylvain.
    - Mon père, lui dit-il, les moines ne mangent-ils pas aujourd’hui ?
    L’abbé lui répondit que tous avaient déjà dîné.
    - Et comment se fait-il que vous ne m’ayez pas invité à partager leur repas ?
    - Comment ? reprit Saint Sylvain en souriant ; mais parce que, comme Marie, vous prétendez avoir choisi la meilleure part. Puisque vous regardez le travail comme superflu, il est probable que vous ne vivez que de nourriture spirituelle ; quant à nous qui sommes revêtus d’un corps, nous sommes condamnés à le nourrir pour entretenir la vie en lui, à le nourrir et par là même à travailler.
    L’ermite confondu lui demanda pardon de s’être permis un blâme aussi inconsidéré.
    - Je suis heureux, lui dit Saint Sylvain avec bienveillance, que vous reconnaissiez votre erreur, au reste il m’est d’avis que Marie eut besoin du secours de Marthe. Car si Marthe n’eût pas travaillé, Marie n’aurait jamais pu se reposer aux pieds de Jésus.

    Prière. – Nous vous supplions, ô Marie, de ne point nous abandonner dans les labeurs de cette vie. Vous avez voulu vous soumettre à la loi commune du travail ; faites qu’à votre exemple, nous acceptions avec résignation les fatigues et les souffrances qui sont le résultat du péché et qu’ainsi nous acquerrions de vrais mérites aux yeux du Seigneur. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je fuirai l’oisiveté comme un grand mal.
    Mère admirable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 8ème jour

    Huitième jour : De l’union avec Dieu

    La Très Sainte Vierge ne se contentait pas d’offrir à Dieu les prémices de ses journées ; Elle accomplissait ensuite chacun de ses actes, en esprit de foi. Quand Notre-Seigneur nous dit, dans l’Evangile, qu’il ne faut jamais cesser de prier, Il n’entend point par là nous obliger à de continuelles méditations, mais à de fréquentes élévations de notre âme vers Dieu, et à une union constante de notre cœur avec lui au milieu même des occupations les plus variées. Nous nous plaignons quelquefois d’être sans courage dans la douleur, sans force au moment de la tentation ; cela vient de ce que nous ne recourons pas assez souvent au Seigneur.
    Une invocation fervente, un signe de croix, un élan de notre cœur vers Lui, appelant son secours et son aide, nous rendraient forts et énergiques dans toutes les circonstances de la vie. Soyons fidèles aux pratiques que l’Eglise nous recommande ; assistons chaque jour, si nous le pouvons, au Saint Sacrifice de la messe ; n’omettons point l’Angelus, ce gracieux salut à Marie ; enfin, pour reprendre notre comparaison d’hier, allons souvent à Dieu qui est notre Père, et adressons-nous avec amour à la très Sainte Vierge, qu’Il nous a donnée pour Mère.

    Exemple. – Saint Vincent de Paul se tenait constamment uni à Dieu. Quelque sorte d’affaires et d’occupations qui pussent lui arriver, il était toujours recueilli, toujours maître de lui-même. On remarquait que, pour l’ordinaire, avant de répondre à ce qu’on lui demandait, surtout si c’était quelque chose d’important, il faisait une petite pause pendant laquelle il élevait son esprit à Dieu pour implorer sa lumière et sa grâce, afin de ne rien dire et de ne rien faire que selon sa volonté et pour sa plus grande gloire. Il se servait des choses naturelles et sensibles pour s’élever au Créateur. Quand il apercevait des campagnes couvertes de blé, ou des arbres chargés de fruits, il en prenait sujet d’admirer cette abondance inépuisable de biens qui est en Dieu, de louer et de bénir le soin paternel de sa Providence. Lorsqu’il voyait des fleurs ou quelque autre chose belle et agréable, il disait dans son cœur : Qu’y a-t-il de comparable à la bonté de Dieu qui est le principe de toute la perfection des créatures ? n’est-ce pas de Lui que les fleurs, les oiseaux, les astres empruntent leur lustre et leur beauté ?

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Mère Immaculée du Sauveur ! Ô ma glorieuse Souveraine ! Vous qui êtes plus pure que l’éclat brillant des rayons du soleil, vous êtes le secours des pécheurs, le port des malheureux, la consolation du monde. Gardez-moi sous vos ailes… Faites que j’arrive à Jésus-Christ ; faites que j’entre dans la cour bienheureuse des Saints. Ainsi soit-il.

    Résolution. – J’élèverai souvent mon cœur vers Dieu pendant la journée.
    Vierge digne de louanges, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 7ème jour

    Septième jour : La prière du matin

    Chacune de nos journées doit être, dès son commencement, consacrée à Dieu par la prière. Il ne suffit pas, pour accomplir ce premier devoir, de réciter mollement et sans attention quelques formules apprises par cœur. La prière est une élévation de l’âme vers Dieu : il faut que le chrétien Lui parle avec la confiance d’un enfant qui s’adresse à son père, Lui expose ses besoins, Lui dise ses inquiétudes, sollicite le pardon de ses fautes, le remercie des dons qu’il en a reçus. Lorsque chaque matin nous récitons le Pater dont Jésus Lui-même nous a donné le texte, que notre cœur suive les paroles prononcées par nos lèvres. Tout ce que nous avons à demander au Seigneur y est merveilleusement résumé. Ne terminons point ce pieux exercice sans appeler sur nous la maternelle protection de Marie. Avec quelle ferveur, avec quel recueillement ne se livrait-Elle point chaque jour à la prière ! Quel respect dans son maintien, quelle ferveur dans son cœur ! Oh ! si nous pouvions prier comme Elle, que nous serions heureux !

    Exemple. – Le saint curé d’Ars parlait souvent avec un sentiment de reconnaissance très affectueux des constants efforts de sa mère pour faire de ses enfants de vrais chrétiens en élevant dès leur jeune âge leur cœur et leur esprit vers Dieu. A peine commençaient-ils à bégayer que déjà elle leur apprenait à joindre leurs petites mains et à prononcer les noms de Jésus et de Marie. Elle les éveillait elle-même et sa première occupation était de leur faire faire la prière du matin. Elle leur montrait combien il était essentiel de consacrer chaque jour sa première action à Dieu auquel nous devons la vie et tout ce que nous possédons. Jean conserva le souvenir de cet exercice du matin jusque dans un âge très avancé. Un ecclésiastique qui l’entendait un jour en parler avec émotion lui dit :
    Que vous êtes heureux d’avoir ressenti si jeune ce puissant attrait pour la prière.
    Après Dieu, lui répondit l’abbé Vianney, ce fut l’œuvre de ma mère ; elle était si bonne et si pieuse.

    Prière de Saint Athanase. – Ô Très Sainte Vierge, écoutez nos prières, distribuez-nous les dons de vos richesses, et donnez-nous part à l’abondance de vos grâces. Le Seigneur est avec vous : priez pour nous, ô Mère de Dieu, notre Puissante Reine et notre Auguste Souveraine. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne manquerai jamais de faire ma prière du matin.
    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 6ème jour

    Sixième jour : Comment devons-nous servir Dieu ?

    Dieu est notre Roi, nous sommes ses sujets ; il est notre Maître, disions-nous hier, et nous sommes ses serviteurs. Ce n’est pas assez de le reconnaître, il faut lui prouver combien nous nous estimons heureux d’être sous son empire et sa domination. Il pourrait exiger de nous de grands services, d’austères pénitences, de vives souffrances, notre vie même, comme Il l’a fait pour les martyrs ; Il se montre à notre égard moins rigoureux ; ce qu’Il veut, c’est que nous fassions pour Lui les actions ordinaires qui remplissent chacune de nos journées, que nous nous sanctifiions par l’accomplissement des devoirs de notre état. Tout Lui offrir, tout accepter de sa main, ne chercher jamais que sa volonté, que son bon plaisir, telle est la voie dans laquelle doit marcher le chrétien, suivant en cela les exemples admirables de notre Mère du Ciel, qui, Elle aussi, a prié, travaillé, conversé avec ses semblables, réparé ses forces, en prenant de la nourriture et du repos ; mais ces actions si communes et si ordinaires, Elle les a relevées, rendues nobles en les accomplissant toujours pour plaire au Seigneur.

    Exemple. – C’est ainsi que la pieuse Armelle Nicolas avait continuellement Dieu en vue : « Depuis le matin jusqu’au soir, dit-elle, je n’avais d’autre objet en ma pensée. Dès mon réveil, je me jetais entre les bras du Sauveur comme un enfant entre ceux de son père ; je me levais pur le servir et travailler à lui plaire. Souvent je n’avais pas le loisir de réciter une courte prière dans toute la journée ; mais mon cœur était aussi satisfait de travailler pour Dieu que de prier, parce qu’Il m’avait appris que tout ce qui est fait pour son amour est une véritable oraison. En m’habillant, je me tenais toujours en son adorable présence, et j’aimais à penser que c’était son amour qui me fournissait de quoi me vêtir. Si je prenais mes repas, il me semblait que chaque morceau m’était présenté par sa divine Providence et que Lui-même prenait soin de me nourrir. Quand les hommes me persécutaient par leurs paroles et leurs mauvais traitements, et le démon par ses tentations et ses vains artifices, je m’adressais aussitôt à Dieu, qui ne manquait point de me consoler. »

    Prière de Saint Bernard. – Ô Marie, c’est avec justice que toutes les créatures Vous invoquent, parce qu’en Vous et par Vous la main du Tout-Puissant a comme créé de nouveau ce qu’elle avait déjà créé. Recevez donc le peu que j’ai à offrir à Dieu. Offrez-le lui Vous-même, afin qu’il ne soit pas refusé. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’efforcerai de faire chacune de mes actions en vue de plaire à Dieu.
    Ô Marie, modèle des chrétiens, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 5ème jour

    Cinquième jour : Dieu est notre Maître

    Plus la Très Sainte Vierge avançait dans la connaissance de Dieu, plus Elle l’aimait. Comment, en effet, pourrait-on ne pas donner toutes les affections de son cœur à Celui qui réunit toutes les grandeurs, toutes les beautés, toutes les perfections dont les créatures que nous admirons le plus ici-bas ne sont que comme un pâle reflet ? S’il est encore des hommes qui n’aiment pas le Seigneur, qui ne pensent pas à Lui, dont les âmes ne s’élèvent point vers Lui, c’est qu’Il leur est inconnu. Ces malheureux ne savent pas que ce Dieu tout-puissant, le Créateur de l’univers, le Roi des rois, les a aimés le premier et d’un si grand amour, que pour les racheter de la damnation éternelle, le Verbe éternel, la seconde personne de la Sainte Trinité a voulu descendre du Ciel, naître dans une étable et mourir sur la croix. Oh ! ne sentons-nous pas que notre cœur est ému en considérant tant de marques d’amour ? Comprenons combien nous serions ingrats si nous n’aimions pas Dieu de toutes les forces de notre âme, plus qu’aucune des choses créées, plus que nous-mêmes, et si nous n’étions pas disposés à tout sacrifier pour son amour.

    Exemple. – Un jour que le saint curé d’Ars entendait les oiseaux chanter, il se prit à dire en soupirant : « Pauvres petits oiseaux, vous avez été créés pour chanter et vous chantez. L’homme a été créé pour aimer Dieu et il ne l’aime pas. Cependant le seul bonheur que nous ayons sur la terre, c’est d’aimer Dieu et de savoir qu’il nous aime. Etre aimé de Dieu, être uni à Dieu, vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu, oh ! quelle belle vie… »

    Prière de Saint Bernard. – Ô notre puissante Souveraine, parlez pour nous à notre Seigneur Jésus-Christ ; qui peut mieux le faire que Vous, qui avez joui si intimement de ses entretiens sur la terre ? Demandez pour nous un grand amour de Dieu, la persévérance dans sa sainte grâce et le bonheur de mourir dans son amitié. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je dirai souvent à Dieu que je l’aime et je chercherai à le lui prouver par ma conduite.
    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 4ème jour

    Quatrième jour : Nous devons aimer Dieu

    Plus la Très Sainte Vierge avançait dans la connaissance de Dieu, plus Elle l’aimait. Comment, en effet, pourrait-on ne pas donner toutes les affections de son cœur à Celui qui réunit toutes les grandeurs, toutes les beautés, toutes les perfections dont les créatures que nous admirons le plus ici-bas ne sont que comme un pâle reflet ? S’il est encore des hommes qui n’aiment pas le Seigneur, qui ne pensent pas à Lui, dont les âmes ne s’élèvent point vers Lui, c’est qu’Il leur est inconnu. Ces malheureux ne savent pas que ce Dieu tout-puissant, le Créateur de l’univers, le Roi des rois, les a aimés le premier et d’un si grand amour, que pour les racheter de la damnation éternelle, le Verbe éternel, la seconde personne de la Sainte Trinité a voulu descendre du Ciel, naître dans une étable et mourir sur la croix. Oh ! ne sentons-nous pas que notre cœur est ému en considérant tant de marques d’amour ? Comprenons combien nous serions ingrats si nous n’aimions pas Dieu de toutes les forces de notre âme, plus qu’aucune des choses créées, plus que nous-mêmes, et si nous n’étions pas disposés à tout sacrifier pour son amour.

    Exemple. – Un jour que le saint curé d’Ars entendait les oiseaux chanter, il se prit à dire en soupirant : « Pauvres petits oiseaux, vous avez été créés pour chanter et vous chantez. L’homme a été créé pour aimer Dieu et il ne l’aime pas. Cependant le seul bonheur que nous ayons sur la terre, c’est d’aimer Dieu et de savoir qu’il nous aime. Etre aimé de Dieu, être uni à Dieu, vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu, oh ! quelle belle vie… »

    Prière de Saint Bernard. – Ô notre puissante Souveraine, parlez pour nous à notre Seigneur Jésus-Christ ; qui peut mieux le faire que Vous, qui avez joui si intimement de ses entretiens sur la terre ? Demandez pour nous un grand amour de Dieu, la persévérance dans sa sainte grâce et le bonheur de mourir dans son amitié. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je dirai souvent à Dieu que je l’aime et je chercherai à le lui prouver par ma conduite.
    Mère du Sauveur, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 3ème jour

    Troisième jour : De la connaissance de Dieu

    Dieu se manifeste à l’homme de diverses manières : par ses œuvres dans la nature, par ses prophètes dans les livres saints, par ses ministres du haut de la chaire chrétienne. Marie ne négligeait aucun moyen d’apprendre à connaître le Seigneur, et Elle éprouvait une grande satisfaction à entendre parler de ses perfections, à en voir les preuves éclatantes dans les merveilles de la création, qui étaient pour Elle comme un livre ouvert lui révélant sa sagesse, sa puissance et sa bonté.
    C’est un devoir pour le chrétien de s’appliquer à connaître le Seigneur. Si les sciences diverses peuvent être utiles, une seule est absolument nécessaire : celle qui nous fait connaître Dieu, nous-mêmes, et les rapports qui nous unissent à Lui. Un enfant aime à entendre parler des grandeurs de son père et des hautes destinées qui l’attendent. Ne négligeons donc aucune occasion de nous instruire au point de vue religieux ; écoutons avec respect la parole de Dieu ; lisons attentivement les livres qui traient de ses perfections, et voyons l’action de sa Providence aussi bien dans les œuvres de ses mains divines, que dans les événements qui se succèdent sous nos yeux.

    Exemple. – Les premiers chrétiens avaient une telle soif de la parole divine qu’ils affrontaient, pour l’entendre, les plus grands dangers. Pendant les persécutions, ce n’était que dans les catacombes, vastes souterrains, que se célébrait l’office divin et que les prêtres du Seigneur annonçaient sa parole ; aucun obstacle n’empêchait ces hommes courageux, ces femmes faibles, mais énergiques et jusqu’à de jeunes enfants, de s’exposer à la mort pour apprendre à connaître Dieu.

    Prière de Saint Augustin. – Ô mon Dieu ! que celui qui ne vous connaît pas, quand il connaîtrait tout ce qui n’est pas Vous, est malheureux ! Mais que celui qui vous connaît, quand il ne connaîtrait rien autre chose, est heureux, s’il vous aime ! Faites que je vous connaisse et que je vous aime. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je ne négligerai aucune occasion d’apprendre à connaître mon Seigneur et mon Dieu.
    Mère de la divine grâce, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 2ème jour

    Deuxième jour : Pourquoi avons-nous été créés ?

    Les philosophes se sont demandés, sans pouvoir souvent répondre à leurs propres interrogations, d’où ils venaient, pourquoi ils avaient été créés, et où ils allaient.
    La Très Sainte Vierge, dont la lumière de la foi éclairait l’âme pure et immaculée, savait qu’Elle venait de Dieu, créateur du Ciel et de la terre, que le Seigneur l’avait placée ici-bas en lui donnant une mission spéciale, et qu’Il lui réservait une récompense éternelle.
    Nous pouvons dire, avec un noble orgueil, que, comme Marie, nous venons de Dieu, que, dans sa sagesse infinie, Il a donné à notre vie un but déterminé, et qu’Il nous prépare un bonheur sans fin si nous sommes fidèles à ses ordres. Il est cependant des hommes qui passent sur cette terre sans jamais s’occuper de leurs destinées éternelles et perdent leur âme sans retour, parce qu’ils ont vécu comme s’ils ne devaient pas mourir.

    Exemple. – Jésus était un jour dans la maison de son ami Lazare ; les deux sœurs l’aidaient à recevoir son divin hôte, mais s’y employaient d’une manière différente ; Madeleine s’était prosternée à ses pieds et recueillait avec amour chacune des paroles qui sortaient de sa bouche ; Marthe s’occupait avec empressement de toute sorte de soins, et s’arrêtant devant le Sauveur, elle lui dit : « Seigneur, ne voyez-vous pas que ma sœur me laisse tout faire seule ? Dites-lui donc qu’elle m’aide. » Jésus lui répondit : « Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous troublez de beaucoup de choses ; or, une seule est nécessaire, c’est le salut. »

    Prière. – Vous êtes appelée, ô Marie, l’Etoile du matin, daignez donc me guider dans le chemin souvent difficile de la vie. Faites que j’aie toujours le salut de mon âme en vue et que je ne m’en laisse point distraire par les divers événements qui traversent mon existence. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’efforcerai de travailler sans relâche à l’œuvre de mon salut.
    Ô Marie, Etoile du matin, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 1er jour

    Premier jour : Marie notre modèle

    La meilleure manière d’honorer la Très Sainte Vierge est de s’efforcer de reproduire ses admirables vertus ; car Elle est non seulement notre Mère, mais encore notre Modèle.
    Marie s’est élevée à la sainteté sublime qui la caractérise, non point par un genre de vie exceptionnel, mais en accomplissant parfaitement et avec esprit de foi chacun de ses actes. Son existence a été extérieurement simple et ordinaire ; l’observation de la loi divine, la pratique des vertus de son état constituent toute sa perfection.
    La voie dans laquelle Elle a marché est celle que nous devons suivre. Levons les yeux vers Elle ; méditons sa conduite et attachons-nous à reproduire par nos sentiments, nos actions, nos paroles, ce que nous admirons en Elle ; efforçons-nous de faire chaque jour un pas dans cette imitation de notre Mère ; c’est le moyen le plus sûr de lui être agréable.
    « L’âme de Marie est le miroir fidèle où se réfléchissent dans toute leur beauté les plus sublimes vertus, dit saint Ambroise ; qu’Elle soit votre modèle et la lumière de tous vos pas. »

    Exemple. – Un saint roi aimait à aller, pendant les nuits d’hiver, visiter Jésus dans la solitude de son tabernacle. Le serviteur qui le suivait et qui marchait après lui sur la neige à peine foulée, tremblait de froid ; ses pieds étaient meurtris et il se plaignait des fatigues du chemin. Le prince lui dit : Mettez vos pieds dans les traces de mes pas et vous serez sensiblement soulagé.
    Le serviteur le fit, et il sentit bientôt une douce chaleur le fortifier.
    Marchons sur les traces de la Sainte Vierge ; mettons nos pieds dans les empreintes de ses pas ; et, à sa suite, nous trouverons facile, attrayant même, ce qui nous aura paru d’abord impossible ou rebutant. Si c’est au foyer des vertus de Marie que notre cœur s’anime, il se sentira bientôt échauffé par une ardeur infatigable à suivre les vestiges d’un si beau modèle à imiter.

    Prière. – Je vous en conjure, ô Marie, recevez-moi pour votre enfant ; obtenez-moi la grâce d’imiter vos vertus, particulièrement votre humilité, votre douceur, votre patience, et votre amour pour Dieu. Accordez-moi une vraie dévotion envers vous et envers votre divin Fils, sans lequel on ne peut rien ; apprenez-moi à supporter les croix, les humiliations et toutes les peines qu’il plaira à Dieu de m’envoyer ; faites, enfin, que, vivant dans la pratique de la vertu, je puisse mourir entre vos bras, et expirer en prononçant les noms de Jésus, Marie, Joseph. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’appliquerai à imiter la Très Sainte Vierge dans toutes mes actions.
    Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie


    Lambillotte (1796-1855) - C'est le Mois de Marie

    C'est le mois de Marie,
    C'est le mois le plus beau ;
    A la Vierge chérie,
    Disons un chant nouveau.

    Ornons le sanctuaire
    De nos plus belles fleurs ;
    Offrons à notre Mère
    Et nos chants et nos coeurs.

    De la saison nouvelle
    On vante les attraits :
    Marie est bien plus belle,
    Plus brillants sont ses traits.

    Au vallon solitaire,
    Le lis, par sa blancheur,
    De cette Vierge Mère
    Nous redit la candeur.

    L'aimable violette,
    Cherchant l'obscurité,
    De la Vierge reflète
    La douce humilité.

    La rose épanouie
    Aux premiers feux du jour
    Nous rappelle, ô Marie,
    Ton maternel amour.

    Vierge, que ta main sème
    Et fasse croître en nous
    Les vertus dont l'emblème
    A ses yeux est si doux.

    Fais que dans la patrie
    Nous chantions à jamais
    Sainte Vierge Marie,
    Ta gloire et tes bienfaits.

  • Intentions de prière de Benoît XVI pour le mois de mai

    Universelle :
    « Pour que soient promues dans la société des initiatives qui défendent et renforcent le rôle de la famille. »

    Missionnaire :
    « Pour que Marie, Reine du monde et Etoile de l’évangélisation, accompagne tous les missionnaires dans l’annonce de son Fils Jésus. »

    Commentaire par l'Agence Fides