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mariage - Page 2

  • Troisième Congrégation générale du Synode

    Cette session a prolongé le débat général autour de : l’Évangile de la famille et la loi naturelle, et de la famille et la vocation de la personne dans le Christ. En ouverture a été annoncé que le consistoire ordinaire du 20 octobre serait consacré à la situation du Proche et Moyen Orient, dans le sillage de la réunion tenue en début de semaine avec les nonces en poste dans la région. Les patriarches orientaux ainsi que le patriarche latin de Jérusalem y prendront part, et le Cardinal Secrétaire d’État en fera la présentation.

    Les débats de ce matin ont mis en exergue la nécessité d'une meilleure préparation pré-matrimoniale, solide et efficace. Il ne suffit pas d'envisager des remèdes aux échecs conjugaux mais élaborer les conditions de succès des mariages. Pour cela il est nécessaire d'offrir une vision du mariage qui ne se limite pas à sa réussite mais qui le présente comme un passage vers un but supérieur, au moyen d'une ascèse personnelle des couples qui soit force et énergie. Le mariage, qui est une vocation à part entière, implique la fidélité et la cohérence afin d'être un espace de progrès de l'humain. Les époux doivent donc être accompagnés par le biais d'une pastorale spécifique vigoureuse. Personnalisée, la préparation sacramentelle doit être longue et rigoureuse, même si cela risque de diminuer le nombre des noces à l’Église.
    On ne doit pas encombrer de causes matrimoniales les tribunaux ecclésiastiques.

    Il a ensuite été question des media, dont la présence est parfois envahissante dans leur présentation d'idées opposées à la doctrine de l’Église en matière de mariage. Les fidèles doivent êtres mis en garde mais aussi mieux armés. L'enseignement de l’Église doit être plus incisif et ne pas se limiter à des interdits. Comme Jésus, elle doit se faire proche des personnes. En agissant ainsi il sera possible de réduire la fracture entre doctrine et pratique, entre enseignement ecclésial et vie familiale. Il n'est pas question de choisir entre doctrine et miséricorde mais de développer une pastorale éclairée, encourageant des familles en crise qui souvent ne se sentent plus appartenir à l’Église. Face aux couples en difficulté et aux divorcés remariés, l’Église soit présenter la vérité et non point un jugement. Avec compréhension, elle doit convaincre les intéressés à suivre la vérité, à suivre l’Église qui dit la vérité. C'est la miséricorde qui soigne et accompagne, d'autant que les familles en crise n'attendent pas des solutions pastorales rapides. Elles ne veulent pas être de simples statistiques mais se sentir comprises et aimées. Il faut accorder plus d'espace à la logique sacramentelle qu'à la logique juridique.

    Pour ce qui est de l'Eucharistie aux divorcés remariés, il a été réaffirmé qu'il ne s'agit pas du sacrement des parfaits mais de qui chemine. Le débat est revenu sur la nécessité de changer de langage, sur le principe d'un dialogue plus large et assidu. Il convient d'écouter plus souvent l'expérience des époux car leurs problèmes, loin d'être ignorés, doivent devenir le fondement d'une théologie réelle. Il a été décidé de préciser le sens de concepts comme l'inspiration biblique, l'ordre de la création, la loi naturelle. Il ne suffit pas de changer le vocabulaire pour établir un pont et engager un dialogue efficace avec les fidèles. C'est bien d'une conversion pastorale dont il est besoin pour rendre l'annonce évangélique plus efficace.

    On a alors présenté les dimensions spécifiques de la famille que sont la vocation à la vie, à la mission et à l'accueil. Témoigner du Christ au travers de l'unité familiale fait d'elle la première école d'altérité, un espace qui contraste avec l'agitation du monde ambiant. L'éducation à la sainteté de la famille, comme icône de la Trinité, a été soulignée, avec la prière qui transmet la foi des parents aux enfants. Là encore, les prêtres et les catéchistes doivent également recevoir une formation plus adaptée".
     
    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 7.10.14) - Site internet du Vatican.

  • Seconde Congrégation générale du Synode

    Cette session a ouvert le débat général autour des questions suivantes : Dessein de Dieu sur le mariage et la famille, Connaissance et réception de l’Écriture et des documents de l’Église sur mariage et famille. La famille étant la cellule de la société, espace de l'amour gratuit, parler de famille et de mariage inclut de parler d'éducation et de fidélité. L'institution familiale doit donc être protégée car il en va de l'avenir de l'humanité. Nombreux sont les pères qui ont soutenu la nécessité d'adapter le langage de l’Église afin que sa doctrine sur la famille, la vie et la sexualité soit mieux compris.

    A l'exemple du Concile, il faut dialoguer avec le monde, avec une ouverture critique mais sincère. Si l’Église n'écoute pas le monde, celui-ci ne l'écoutera pas. Mais ce dialogue doit envisager des sujets d'importance comme l'égalité de dignité homme femme ou le rejet de la violence. C'est pourquoi l’Évangile doit être montré plus qu'expliqué, c'est pourquoi il faut impliquer les fidèles dans l'annonce en reconnaissant leur charisme missionnaire. Évangéliser ne devant pas être une théorie dépersonnalisée, les familles doivent témoigner concrètement des valeurs évangéliques. L'enjeu consiste à passer de la défensive à la proposition, c'est à dire de reproposer la foi au moyen d'un langage nouveau et de témoignages convaincants rétablissant un pont avec la société. On a ainsi suggéré l'usage d'une catéchèse plus biblique que théologique car, malgré les apparences, les fidèles sont avides d'idéaux. Le chrétien sachant que le bonheur auquel l'homme tend est le Christ, il faut employer un langage adapté pour le dire au monde. L’Église doit œuvrer par attraction, avec amitié envers le monde. Face aux couples en crise, à l'instar de Dieu, elle doit être compréhensive et miséricordieuse, et envisager la question sous le profil d'une justice respectueuse du dessein divin.
    Certes, le mariage demeure un sacrement indissoluble. La vérité étant le Christ et non un ensemble le règles, il convient de maintenir les principes tout en adaptant les formes. La nouveauté dans la continuité, ainsi que le disait Benoît XVI. Si le Synode ne met pas en discussion la doctrine, il réfléchit sur la pastorale, sur le discernement spirituel nécessaire à l'application de la doctrine face aux problèmes de la famille. La miséricorde n'élimine pas les commandements, elle en est la clef herméneutique.

    On a convenu de la nécessité d'aborder avec respect certains cas, telles les unions libres marquées du sceau de l'amour et de la fidélité, qui présentent des éléments de sanctification et de vérité. Pour que le Synode diffuse encouragement et espoir, y compris aux personnes qui se trouvent dans des situations incorrectes, il faut avant tout envisager les aspects positifs. Et plus encore, il faut aimer sincèrement les familles en crise. Dans une société individualiste qui tend à la dissolution du modèle familial, on enregistre une perte de sens de l'union de l'être humain avec Dieu. Annoncer la beauté et la bonté de la famille ne peut se limiter à l'esthétisme, à la proposition d'un idéal à imiter, mais être une mise en valeur de l'alliance définitive des époux envers Dieu.

    Un autre point essentiel s'est dégagé des débats : le rejet du cléricalisme. Souvent l’Église semble plus préoccupée de son pouvoir que de son service, au point de désintéresser les gens. Retournons à l'imitation du Christ et retournons à l'humilité. La réforme de l’Église doit commencer par celle du clergé. Les fidèles doivent trouver les pasteurs dans le sillage du Seigneur, alors capables de les ramener vers une Église enfin pleinement évangélisatrice.
    Il a alors été question de la sexualité au sein du mariage, et de sa valeur essentielle. Le sujet est tellement débattu et critiqué lorsqu'il est vécu hors mariage, que l'amour conjugal semble presque être une concession à la faiblesse humaine. En cela il est apparu nécessaire de disposer de prêtres mieux formés, mais aussi de politiques familiales capables de raviver la foi au sein des familles chrétiennes.

    Au cours de la table ronde conduite entre 18 et 19 h, deux suggestions se sont manifestées : Que le Synode lance un message de soutien aux familles irakiennes, menacées d'extermination, contraintes à fuir leurs foyers pour ne pas avoir à renier leur foi. La proposition sera soumise à un vote. Et puis que le Synode se penche sur le clergé marié des Églises orientales, qui connaît parfois une crise du couple pouvant conduire à la dissolution.

    Source : site internet du Vatican.

  • 3 livres pour réfléchir aux enjeux du Synode sur la famille

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    Ces trois ouvrages, remarquablement documentés et sérieux (même si le premier parsème la justesse de son analyse d'un humour de très bon ton), seront présentés en détail dans les prochains jours. Vous les retrouverez également en page Librairie sur Chemin d'Amour vers le Père.

  • Sacrement du mariage pour 20 couples à la Basilique Saint-Pierre

    Le Pape François a présidé dans la basilique Saint-Pierre une Messe au cours de laquelle une vingtaine de couples originaires du diocèse de Rome ont échangé leurs consentements.

    « Le mariage est symbole de la vie, de la vie réelle, ce n’est pas une “fiction” ! C’est le sacrement de l’amour du Christ et de l’Église », le Pape François l’a rappelé ce dimanche matin à l’occasion du mariage de vingt couples, dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. Une célébration inédite au cours de laquelle le Saint-Père a souligné que le mariage est « la réciprocité des différences », entre un homme et une femme. Il est «  un voyage exigeant, parfois difficile, parfois aussi conflictuel, mais c’est la vie ! » précisant que « l’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble ». Jésus qui « les guérit par l’amour miséricordieux qui surgit de sa croix, par la force d’une grâce qui régénère et remet en chemin, sur la route de la vie conjugale et familiale ».

    Texte intégral de l’homélie du Pape François

    « La première lecture nous parle de la marche du peuple dans le désert. Pensons à ces gens en marche, guidés par Moïse ; c’était surtout des familles : des pères, des mères, des enfants, des grands-parents ; des hommes et des femmes de tout âge, beaucoup d’enfants, avec les vieux qui éprouvaient la fatigue… Ce peuple fait penser à l’Église en marche dans le désert du monde d’aujourd’hui, il fait penser au Peuple de Dieu, qui est composé en majorité de familles.

    Cela fait penser aux familles, à nos familles, en chemin sur les routes de la vie, dans l’histoire de chaque jour… Elle est incalculable la force, la charge d’humanité contenue dans une famille : l’aide réciproque, l’accompagnement éducatif, les relations qui grandissent avec la croissance des personnes, le partage des joies et des difficultés… Mais, les familles sont le premier lieu où nous nous formons comme personnes et en même temps elles sont les “briques” pour la construction de la société.

    Revenons au récit biblique. À un certain point « le peuple n’a pas supporté le voyage » (cf. Nb 21, 4). Ils sont fatigués, l’eau manque et ils mangent seulement la “manne”, une nourriture prodigieuse, donnée par Dieu, mais qui en ce moment de crise semble insuffisante. Alors ils se lamentent et protestent contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait partir ?... » (cf. Nb 21, 5). Il y a la tentation de revenir en arrière, d’abandonner le chemin.

    Cela fait penser aux couples d’époux qui “ne supportent pas le voyage”, le voyage de la vie conjugale et familiale. La fatigue du chemin devient une lassitude intérieure ; ils perdent le goût du Mariage, ils ne puisent plus l’eau de la source du sacrement. La vie quotidienne devient pesante, et bien des fois, “écœurante”.

    En ce moment de désarroi – dit la Bible – arrivent les serpents venimeux qui mordent les gens, et beaucoup meurent. Ce fait provoque le repentir du peuple, qui demande pardon à Moïse et lui demande de prier le Seigneur pour qu’il éloigne les serpents. Moïse supplie le Seigneur et celui-ci donne le remède : un serpent de bronze, suspendu à une hampe ; quiconque le regarde sera guéri du venin mortel des serpents.

    Que signifie ce symbole ? Dieu n’élimine pas les serpents, mais il offre un “antidote”: à travers ce serpent de bronze, fait par Moïse, Dieu transmet sa force de guérison – force de guérison ‑ qui est sa miséricorde, plus forte que le venin du tentateur.

    Jésus, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, s’est identifié à ce symbole : en effet, le Père, par amour, l’a « donné » aux hommes, Lui, le Fils unique, pour qu’ils aient la vie (cf. Jn 3, 13-17) ; et cet amour immense du Père pousse le Fils, Jésus, à se faire homme, à se faire serviteur, à mourir pour nous et à mourir sur une croix ; à cause de cela, le Père l’a ressuscité et lui a donné la domination sur tout l’univers. Ainsi s’exprime l’hymne de la Lettre de saint Paul aux Philippiens (2, 6-11). Celui qui se confie à Jésus crucifié reçoit la miséricorde de Dieu qui guérit du venin mortel du péché.  

    Le remède que Dieu offre au peuple vaut aussi, en particulier, pour les époux qui “ne supportent pas le chemin” et sont mordus par les tentations du découragement, de l’infidélité, de la régression, de l’abandon… À eux aussi, Dieu le Père donne son Fils Jésus, non pour les condamner, mais pour les sauver: s’ils se confient à Lui, il les guérit par l’amour miséricordieux qui surgit de sa croix, par la force d’une grâce qui régénère et remet en chemin, sur la route de la vie conjugale et familiale.

    L’amour de Jésus, qui a béni et consacré l’union des époux, est en mesure de maintenir leur amour et de le renouveler quand humainement il se perd, se déchire, s’épuise. L’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble ; parce que le mariage, c’est cela : le cheminement ensemble d’un homme et d’une femme, dans lequel l’homme a la tâche d’aider son épouse à être davantage femme, et la femme a la tâche d’aider son mari à être davantage homme. C’est la tâche que vous avez entre vous. “Je t’aime, et par cela je te fais plus femme” – “Je t’aime, et par cela je te fais plus homme”. C’est la réciprocité des différences. Ce n’est pas un chemin simple, sans conflits, non, il ne serait pas humain. C’est un voyage exigeant, parfois difficile, parfois aussi conflictuel, mais c’est la vie ! Et parmi cette théologie que nous donne la Parole de Dieu sur le peuple en marche, aussi sur les familles en marche, sur les époux en marche, un petit conseil. Il est normal que les époux se disputent : c’est normal. Cela arrive toujours. Mais je vous conseille : ne jamais finir la journée sans faire la paix. Jamais. Un petit geste est suffisant. Et ainsi on continue à marcher. Le mariage est symbole de la vie, de la vie réelle, ce n’est pas une “fiction” ! C’est le sacrement de l’amour du Christ et de l’Église, un amour qui trouve dans la Croix sa vérification et sa garantie. Je vous souhaite, à vous tous, un beau chemin : un chemin fécond ; que l’amour grandisse. Je vous souhaite du bonheur. Il y aura les croix : elles y seront ! Mais le Seigneur est toujours là pour nous aider à avancer. Que le Seigneur vous bénisse ! »

    Sources : Radio Vatican & Site internet du Vatican.

  • Divorcés remariés : le cardinal Müller défend la doctrine

    Divorcés remariés,cardinal,Müller,préfet,Congrégation,doctrine de la foi,doctrine,indissolubilité,mariage,communionAlors que doit s’ouvrir en octobre un Synode sur la famille très attendu, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (notre photo) exclut toute possibilité d’accès des divorcés remariés aux sacrements.

    À quelques semaines de l’ouverture du Synode sur la famille, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Müller, pourfend avec fermeté, dans son nouveau livre (1), ceux qui souhaiteraient voir évoluer la doctrine de l’Église sur les divorcés remariés. Pour lui, l’indissolubilité du mariage est « absolue ». « Le second mariage est possible uniquement lorsque le conjoint légitime est mort », précise-t-il. « Lorsque l’on se trouve en présence d’un mariage valide, il n’est possible en aucune manière de dissoudre ce lien : ni le pape ni aucun évêque n’ont l’autorité pour le faire, parce qu’il s’agit d’une réalité qui appartient à Dieu. »

    Pas question, non plus, pour le cardinal Müller, de se servir de la « miséricorde » pour justifier l’admission des divorcés remariés aux sacrements, comme le suggérait le cardinal allemand Walter Kasper. Il s’agirait là, juge-t-il, d’une « référence erronée à la miséricorde (qui) comporte le risque grave de banaliser l’image de Dieu, en donnant à penser que Dieu ne serait pas libre, mais qu’il serait obligé de nous pardonner ».

    De même, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi est fermement opposé à toute forme d’adaptation de la doctrine de l’Église à la « réalité pastorale », une idée pourtant avancée par le pape François lui-même. Cela consisterait, écrit-il, à « transformer la doctrine catholique en une sorte de musée des théories chrétiennes ».

    P. A. (d’après La Croix)

    (1)  « La Speranza della famiglia » (« L’espérance de la famille »), Ares, 2014, 80 pages

    Source : Info.Catho.be.

  • Audience générale de ce mercredi 2 avril 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a conclu son cycle de catéchèse consacré au mariage, un sacrement, a-t-il dit, "qui nous porte au cœur du projet de Dieu, fait d'alliance et de communion avec son peuple et avec chacun de nous. Dieu a créé l'homme à son image, homme et femme il les a créés... L'homme quittera ses parents pour s'unir à une femme et avec elle ne faire plus qu'un. Le couple, homme et femme ensemble, non séparément, reflètent l'image de Dieu... Nous avons été créés pour aimer, comme reflets de l'amour de Dieu. Dans l'union conjugale, l'homme et la femme réalisent cette vocation dans la réciprocité et d'un partage de vie total et définitif... Le mariage correspond à une vocation spécifique qui doit être considérée comme une consécration. L'homme et la femme se consacrent par amour. Par la force du sacrement les époux sont investis d'une mission particulière qui consiste à manifester ordinairement jour après jour l'amour du Christ envers son Église... C'est là un dessein magnifique. Le mariage est l'icône de l'amour que Dieu porte à l'humanité. Dieu est communion dans les trois Personnes, vivant à jamais dans l'unité parfaite, et de là découle le mystère du mariage. Dans le mariage Dieu fait des époux une seule chair, ainsi que le dit la Bible au moyen d'une expression forte".
    Dans l'épître aux Éphésiens, a poursuivi le Saint-Père, Paul confirme que les époux chrétiens reflètent le mystère du rapport entre le Christ et l’Église. "C'est une chose merveilleuse que le sacrement du mariage ! Qui s'accomplit simplement et malgré la fragilité de la condition humaine. Tout le monde connaît les difficultés et les épreuves de la vie conjugale, litiges, problèmes avec les enfants, problèmes au travail, problèmes d'emploi ou financiers... L'important est de maintenir vif le lien avec Dieu, qui est à la base de l'union matrimoniale. Pour cela il faut que la famille prie", afin que le lien survive. Mari et femme doivent prier l'un pour l'autre, afin de ne pas sombrer et de trouver des solutions. "Si telle est la condition humaine, l'amour est toujours le plus fort". Puis il a révélé son conseil aux époux, de toujours commencer la journée par de petits gestes de paix. "Comme je l'ai déjà dit sur cette place, le secret d'une vie matrimoniale réussie se résume à trois formules magiques : S'il te plaît, merci et pardon... Pardon est la plus difficile à dire, mais avec la prière des époux l'un pour l'autre le couple rétablit sa paix".

    Après la catéchèse, le Pape a salué un groupe de personnes venues de L'Aquila, ville italienne (Abruzzes) dévastée par un séisme il y a cinq ans : "Je m'unis à la prière en suffrage des nombreuses victimes et confie à la protection de Notre Dame de Rio les personnes qui continuent de vivre dans l'embarras. Il faut garder espoir. Que la reconstruction des maisons s'accompagne de celle des églises, à la fois lieux de prière communautaires et monuments historiques auxquels est lié la renaissance de la région".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.4.14).

    Le 2 avril 2005, il y a exactement neuf ans, le Vatican annonçait la mort de Jean-Paul II, la veille du dimanche de la Miséricorde. Après un pontificat long de 26 ans, le deuxième plus long de l'histoire, le Polonais Karol Wojtyla s'éteignait à l'âge de 84 ans.

    A quelques semaines de sa canonisation, qui aura lieu le 27 avril prochain, dimanche de la Miséricorde, le Pape François a eu une pensée spéciale pour le Pape polonais lors de l'audience générale place Saint-Pierre.

    L'approche de cette cérémonie de canonisation est pour le Pape François une « occasion spéciale pour se préparer spirituellement et pour raviver le patrimoine de la foi que Jean-Paul II a laissé derrière lui. En imitant le Christ, il a été pour le monde un prédicateur infatigable de la Parole de Dieu, de la Vérité et du Bien. Et ça a fait du bien au monde, même dans sa souffrance. C'était le magistère de sa vie, à qui le Peuple de Dieu a répondu avec grand amour et estime. Son intercession nous renforce dans notre foi, notre espérance et notre amour ».

    Source : Radio Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 26 mars 2014

    La catéchèse du Pape François durant l'audience générale tenue place St Pierre a été consacré au sacerdoce et au mariage, "deux vocations qui conduisent au Seigneur" : Les prêtres, a-t-il dit en improvisant largement son discours, sont choisis et consacrés pour servir la communauté et reproduire dans le temps la présence du Christ, au nom de Dieu et par le pouvoir de l'Esprit. Ils sont placés à la tête, ce qui pour le Seigneur signifie mettre son autorité au service d'autrui. Le Christ veut que celui qui veut être grand se fasse esclave. "Ainsi un évêque qui ne serait pas au service de sa communauté ferait mal et se tromperait. De même pour tout prêtre... L'union sacramentelle au Christ se caractérise par l'amour passionné envers l’Église... Prêtres et évêques aiment l’Église dans leur communauté, avec force, c'est à dire comme le Christ l'aime... C'est là un mystère d'amour...et il en va de même dans le mariage, qui est une autre voie conduisant au Seigneur". Reprenant la recommandation de Paul à Timothée, de raviver sans cesse le don qui est en lui, le Pape a affirmé que si le ministère épiscopal ou sacerdotal n'est pas alimenté par la prière et l'écoute de la Parole, la célébration quotidienne de l'Eucharistie et la pénitence, il perd de vue le sens profond du service et éteint la joie découlant de la communion profonde avec Jésus-Christ. "Le prêtre qui ne vit pas ainsi perd à la longue son lien avec le Seigneur, tombant dans une médiocrité qui fait mal à l’Église. C'est pourquoi il faut aider les pasteurs à prier, à écouter, à célébrer et à se confesser régulièrement". Puis il s'est demandé quelles sont les vraies voies d'accès au sacerdoce : Elles ne sont pas visibles, évidentes, car l'initiative vient du Seigneur. C'est Lui qui appelle. Pour finir il a recommandé aux jeunes qui ressentent au fond d'eux-mêmes cet appel d'en avoir soin "afin qu'il grandisse pour offrir des fruits à l’Église toute entière".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 26.3.14).

  • Méditation : le Sacrement du mariage

    « Le mariage, mes chers enfants, on l’oublie trop à l’heure actuelle (et jamais le moment n’est mieux choisi de le rappeler que celui où il va se contracter irrévocablement), le mariage est un engagement définitif, que rien ni personne ne peut rompre, un contrat bilatéral, obligeant également et de la même manière, les deux parties contractantes, qui promettent solennellement devant Dieu, devant les parents, leurs amis, témoins de leurs serments, d’y rester fidèles jusqu’à la mort.

    Contrat bien facile à observer, pensent les jeunes époux, au jour radieux des noces. Le mariage n’est-il pas l’évènement ardemment désiré, capable à lui seul de combler tout désir, d’apporter la joie parfaite, sans mélange, le bonheur inaltérable que rien ne viendra plus troubler ?…

    Oui! Il pourrait, il devrait en être ainsi. Et cependant, comment se fait-il que l’expérience nous révèle quotidiennement le contraire? Pourquoi tant de foyers brisés, de ménages désunis, de cœurs désenchantés ? Je vais vous le dire : c’est parce que l’on perd de plus en plus de vue la nature de l’amour au foyer conjugal. Celui qui se marie uniquement pour le plaisir, les commodités de la vie, un bien-être que l’on recherchera à tout prix, au prix même de la suppression de la race qu’on devait propager, celui-là n’a rien compris aux lois du mariage chrétien, tel que l’a enseigné le Christ, il n’a rien compris à la loi même de l’amour.

    L’amour, a dit Leibnitz, cité par Lacordaire, c’est le bonheur de l’objet aimé. On n’aime donc pas pour soi: on aime pour rendre heureux. Et voilà comment l’amour conjugal, c’est le dévouement à la personne élue, dévouement de tous les jours, de tous les instants, c’est l’assistance inlassable dans les difficultés, le soutien jamais rebuté dans l’épreuve. Aimer, c’est se dévouer, et donc, nous voilà loin de la conception jouisseuse de notre époque légère, où l’on s’engage sans réflexion, sans souci des obligations contractées. L’amour dans le dévouement, voilà la conception chrétienne: elle exige des qualités naturelles, elle appelle aussi la grâce de Dieu, et c’est pourquoi le Christ en a fait un sacrement. Il y a mis quelques gouttes de son sang. C’est cela que vous venez chercher ce matin, en vous agenouillant au pied des autels, devant le Maître de toute existence et de toute félicité, qui dispose pour nous toutes choses avec son infinie sagesse et sa providence paternelle, et qui reste l’unique et véritable fondement de la famille.

    Vous avez accordé vos pensées, vos sentiments dans la plus parfaite harmonie. C’est bien ! Mais, si vous voulez que cela dure, que vos deux âmes continuent à ne faire qu’une âme, vos deux cœurs un seul cœur, il faut les placer sous le regard de Dieu, les y tenir toujours et continuer à vous aimer ainsi, dans le cadre de son amour et de ses commandements. Si Dieu ne reste la base de votre amour, considérez-le comme atteint dans son principe vital.

    Saint-Paul disait aux premiers chrétiens : « Aimez vos épouses comme le Christ a aimé l’Église », c’est-à-dire aimez-vous indissolublement, à la vie, à la mort ! ». Si vous voulez réaliser cet idéal, faites toujours à votre foyer la part de Celui qui tient en ses mains divines nos destinées passagères et notre avenir immortel. Aimez-Le, servez-Le !

    Joies et tristesses, peines et consolations, désirs et espérances, vous recevrez tout de la main de Dieu, dispensateur de tout bien, Maître de la douleur. Ensemble vous supporterez les épreuves de la vie, car, j’exagérerais si, malgré l’allégresse d’un tel jour, je ne vous prédisais qu’un soleil sans nuage…
    Et c’est à la clarté de ces enseignements que vous vous dirigerez pour la tâche délicate entre toutes, et à laquelle vous ne vous déroberez pas, de l’éducation des enfants, tâche qui exigera du sacrifice et du dévouement.

    Évidemment, le mariage ainsi entendu n’est plus la partie de plaisir, comme on le voudrait dans un certain monde; ce n’est plus l’engagement à la légère que le caprice ou la fantaisie peuvent faire cesser à la guise de l’un ou l’autre des époux, au premier nuage qui surgit à l’horizon. C’est le pèlerinage à deux sur la route du devoir, illuminée par la grâce de Dieu.
    Cette route, mes chers enfants, je vous la souhaite la plus longue possible, ensoleillée et couverte de fleurs. Si, néanmoins, la tempête survient et que le soleil se voile, vous continuerez à marcher la main dans la main, cœur contre cœur, jusqu’à ce que le chemin redevienne agréable et fleuri.
    Vous, mon cher Jean, vous chérirez la compagne que Dieu vous a donnée. Votre bon cœur saura lui rendre heureuse une existence qu’elle va vous consacrer. Ainsi, vous comblerez les vœux des chers parents qui la remettent aujourd’hui entre vos mains, de cette mère qui ne s’est pas séparée 24 heures durant, de celle qui vous appartient désormais.

    Et vous, ma chère Madeleine, vous vous acquitterez envers votre époux, en réalisant pour son bonheur et sa satisfaction, tout ce que les qualités de grâces et de délicatesse que le Ciel vous a départies.
    Maintenant, il ne me reste plus qu’un doux devoir à remplir : celui de recevoir vos serments de fidélité, de demander au Ciel ses bénédictions, et de vous dire avec l’accent d’un cœur que vous connaissez bien : « Jeunes époux, soyez heureux, vivez heureux ! »

    Ce sera ma prière au cours du Saint Sacrifice qui va être célébré pour vous, c’est mon souhait le plus sincère et le plus affectueux. »

    Bx Daniel Brottier († 28 février 1936), extrait de l'Homélie du P. Brottier pour le mariage de sa nièce Madeleine Brottier avec Mr Jean Chuteau, le 19 Octobre 1925.
    Source : Documents historiques des OAA, Cahier 5, réf. 513.

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  • Audience du Pape François aux couples de fiancés

    Le Pape François reçoit en audience à 11h45 les couples de fiancés, en ce jour de la fête de Saint Valentin, devenu le patron des amoureux. C'est le Conseil pontifical pour la famille qui est à l'origine de cette initiative.

    Le Pape François a rencontré ce midi les vingt mille fiancés catholiques rassemblés Place St Pierre à l'invitation du Conseil pontifical pour la famille. Engagés dans la voie du mariage, ils entendaient approfondir leur vocation matrimoniale autour d'une formule : On ne se marie pas après que tous les problèmes aient été résolus mais pour les résoudre ensemble. Et le courageux 'Pour Toujours' doit être une perspective de joie, un avenir d'espérance.

    A la conclusion de la manifestation, faite de lectures, de chants et de témoignages, le Saint-Père s'est adressé à l'assemblée rappelant d'emblée qu'il faut se poser la question de savoir s'il est possible de s'aimer pour toujours. Car, de nos jours, "tant de personnes craignent de faire des choix définitifs. Il leur semble impossible de s'engager pour la vie... C'est une mentalité qui conduit beaucoup à dire 'Ensemble tant que dure l'amour'. Mais alors qu'est ce que l'amour ? Ne s'agit-il que d'un sentiment, un état psycho-physique ? Comme ça on ne peut rien bâtir de solide. L'amour est une relation et une réalité qui grandit comme un bâtiment qu'on construit à deux, et non seul... Ne fondez rien sur le sable de sentiments qui vont et viennent. Construisez sur le rocher de l'amour, de l'amour qui vient de Dieu. La famille naît d'un projet d'amour qui grandit à l'instar d'un bâtiment afin d'être un espace d'affection, d'espérance et de partage. L'amour de Dieu est pour toujours, et l'amour fondant la famille doit l'être également. Il ne faut pas se laisser dominer par la culture du provisoire... La crainte du 'Pour Toujours' doit être vaincue jour après jour dans la confiance au Seigneur, par une vie qui devient un cheminement spirituel commun... Ce 'Pour Toujours' n'est pas une question de durée et le mariage ne réussit pas par la seule durée mais par sa qualité. Vivre ensemble et s'aimer pour toujours est le défi des époux chrétiens... Dans le Pater nous demandons à recevoir le pain quotidien. Nous demandons au Seigneur de nous apprendre à aimer et de nous aimer les uns les autres. Seigneur donne-nous aujourd'hui notre amour quotidien !... Vivre ensemble est un patient cheminement, beau et fascinant" qui a des règles. Elles peuvent se résumer en 'S'il te plaît', 'Merci' et 'Pardon'... Le véritable amour ne peut s'imposer par la dureté et l'agressivité...mais par la gentillesse, qui est la soeur de la charité... Dans ce monde souvent violent et arrogant, nos familles ont besoin de beaucoup de gentillesse". Et puis la gratitude est importante. Savons nous remercier ? Dans vos rapports actuels et demain dans le mariage, a dit le Pape à l'assemblée, "ayez toujours conscience de ce que l'autre est don de Dieu, pour lequel il faut rendre grâce. On dit toujours merci pour les dons de Dieu... Vraiment il faut savoir dire merci afin d'aller de l'avant ensemble. On fait tant d'erreurs dans la vie, mais il faut savoir s'excuser... Ainsi peut grandir la famille chrétienne, même s'il n'existe pas de famille parfaite, de mari parfait, d'épouse parfaite". Jésus, qui sait bien que nous sommes tous pécheurs, nous enseigne qu'il ne faut pas finir la journée sans se demander pardon les uns aux autres, car la famille doit retrouver la paix du foyer. Et puis que le mariage ne soit pas une chose mondaine mais une véritable fête chrétienne. Les Noces de Cana sont le modèle de cette "fête nuptiale qui rendra authentique votre mariage par la présence du Seigneur comme don de sa grâce... Votre mariage doit aussi être sobre et révéler l'essentiel". "Si le décor est important dans une fête il ne saurait indiquer le motif profond de votre joie, la bénédiction du Seigneur sur votre amour".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 14.2.14)

  • À la Saint-Valentin, avec le Pape François

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    Le 14 Février 2014, fête de la Saint-Valentin, patron des amoureux, le Pape François rencontrera les fiancés afin de célébrer ensemble « La joie du Oui pour toujours ». L’initiative est organisée par le Conseil pontifical pour la famille.

    À la rencontre avec le Saint-Père – qui aura lieu dans la Salle Paul VI au Vatican à 11h00 – sont invités les fiancés qui ont participé, ou qui vivent actuellement, les parcours de préparation au mariage.
     
    Pour toute inscription, à effectuer au plus tard le 30 Janvier 2014, vous êtes priés de vous rendre aux Bureaux pour la famille des diocèses ou des secrétariats des mouvements et des associations de laïcs, ou d’envoyer un courriel à l’adresse suivante : events@family.va.
     
    « Le Saint-Père a exhorté à plusieurs reprises les amoureux et les jeunes époux à vivre la joie de l’amour fidèle et fécond, qui grandit dans la sainteté, en suivant le modèle de la Sainte Famille et en accueillant le Christ dans la vie familiale, dans laquelle se renouvelle chaque jour et pour toujours le don complet et gratuit de soi dans l’amour sacramentel, qui reçoit la grâce du mystère pascal ». C’est ce qu’a déclaré le président du Conseil pontifical pour la famille, l’archevêque Mgr Vincenzo Paglia, en présentant le rendez-vous qui sera la première rencontre officielle du Pape François avec les fiancés.
     
    Lors de la rencontre avec les jeunes de l’Ombrie, à Assise, le 4 Octobre 2013, le Pape François avait déclaré : « Qu’est-ce que le mariage ? C’est une véritable vocation, comme le sont le sacerdoce et la vie religieuse. Deux chrétiens qui se marient ont reconnu dans leur histoire d’amour l’appel du Seigneur, la vocation à faire de deux personnes, un homme et une femme, une seule chair, une seule vie. Et le Sacrement du mariage enveloppe cet amour avec la grâce de Dieu, il l’enracine en Dieu même. Avec ce don, avec la certitude de cet appel, on peut partir en sécurité, on n’a peur de rien, on peut tout affronter, ensemble ! ».
     
  • Méditation : la Sainte Famille

    « Une famille pas comme les autres :
    un enfant sans père, un époux qui ne possède pas sa femme. Et pourtant la densité humaine de la vie en famille peut y être reconnue avec, en plus, un éclairage sur ce qui s'y cache en profondeur. Marie est fécondée par une parole reçue dans la foi, sans semence d'homme. Et Joseph apprend en rêve qu'il peut devenir époux et père en acceptant de n'y être pour rien. Ces récits heurtent notre logique. Il est bon qu'ils continuent de faire problème. Comment dire l'Esprit dans le langage des hommes charnels ? Nos relations avec l'Esprit de Dieu sont de l'ordre de la parole, non de la chair.
    Le Fils de Dieu ne peut pas naître parmi nous si l'homme prétend pouvoir l'engendrer. Ce n'est pas la rencontre charnelle d'un homme et d'une femme qui peut faire que leur enfant, Jésus, incarne et révèle Dieu parmi les hommes. Les Évangiles effacent donc le rôle de la chair pour souligner celui de la parole dans la génération humaine du Fils de Dieu. L'homme croit en sa puissance. Il est fier de son sexe. Voici un homme, Joseph, qui accepte d'être passif et de recevoir pour fils un enfant qui vient de l'Esprit. On dit que la femme est passive. En voici une, Marie, impuissante à concevoir seule un enfant, mais intensément active pour croire à la parole qui fait fructifier en elle le fruit de l'Esprit.
    Histoire unique, comme est unique celle de Jésus Fils de Dieu. Histoire éclairante pourtant, révélatrice de toute histoire d'hommes et de femmes qui deviennent pères et mères. Il ne suffit pas de faire un enfant pour qu'il soit enfant de l'amour. Le fruit de l'amour naît de la parole donnée et reçue qu'échangent les parents. Et les géniteurs ne deviennent père et mère qu'au terme d'un long détachement où chacun renonce à posséder l'autre. La famille est le lieu charnel où se mûrit l'expérience de relations qui dépassent les liens de la chair et du sang. Cela ne va pas sans conflits. Il est nécessaire qu'ils se disent, qu'ils s'éclatent, comme on dit, en éclats de langage, pour qu'ils soient dépassés, et que naissent, entre époux comme entre parents et enfants, des rapports fondés sur la confiance et la liberté de la parole donnée et tenue. »

    Jean Delorme, exégète, cité in Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous - Entrer dans le mystère de l'Incarnation, Parole et Silence, 2006.

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    « La famille de Jésus nous révèle que, pour être vrai et durable, l'amour entre les époux, et entre les parents et les enfants, doit être bâti sur la parole donnée, échangée, partagée, gardée. Le foyer de Marie et de Joseph nous dit que l'amour ne s'épuise pas dans le sexe, mais qu'il réside tout autant dans la parole donnée, reçue, gardée, et sans cesse approfondie en fidélité. Marie et Joseph se sont mariés en réponse à la Parole de Dieu. Il est dit à Joseph : "Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse... Il fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse" (Mt 1, 20 ; 24). Le foyer de Marie et de Joseph est bâti sur la Parole de Dieu. Jamais nous ne pourrons connaître et dire la tendresse qui a uni Marie et Joseph. Ce qui les a unis, c'est la Parole de Dieu reçue, gardée, partagée et devenue leur propre parole.
    [...]
    Les familles sont un des premiers champs de l'apostolat et parmi les premiers acteurs de la mission. La famille est la communauté où la Parole de Dieu commence à être transmise, accueillie et priée. Par là elle est une "petite Église", une Église domestique, ouverte sur la "grande Église". Telle est la raison pour laquelle nous devons promouvoir et soutenir les mouvements dont l'objectif est la promotion et le soutien de la qualité chrétienne des familles. L'attitude de l’Église catholique au sujet de l'unité, de la fidélité et de l'indissolubilité dans le mariage n'est pas d'abord disciplinaire. Elle a pour fondement la conviction que l'amour véritable réside dans la parole donnée, reçue et gardée. »

    Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous - Entrer dans le mystère de l'Incarnation, Parole et Silence, 2006.

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  • Méditation : la sainteté, oeuvre de Dieu, travail de l'homme

    « "Pour être saint, il faut laisser Dieu agir en nous ; que nous ne soyons plus rien pour qu'il soit tout." (1) "Que chacun de vous se regarde comme un instrument qui doit se mouvoir par Jésus-Christ." (2) L'instrument est là qui gît et attend l'heure, la main, la volonté, les exigences de l'ouvrier : il l'emploie s'il le veut, comme il le veut, quand il le veut, à quoi il le veut. Nous sommes encore comme une toile d'attente : le divin peintre n'a rien tant à cœur que de venir chaque jour, à chaque instant dessiner sur notre âme ses traits divins ; laissons-lui choisir, assortir les ors, varier les nuances ; il y mettra des rayons assez puissants pour montrer au monde ce qu'il sait faire, assez d'ombres "pour que l'orgueil ne nous enfle pas et ne nous fasse pas tomber dans les filets du démon" (3) Travail parfois lent au gré de mes désirs. L'artiste céleste sait ce qui convient à mon âme ; il a imprimé en un seul coup son image sur le voile de Véronique : qu'il ira donc vite si je lui donne toute liberté ! "La pensée qui me console, c'est que le Sacré-Cœur fera tout pour moi, si je le laisse faire : il voudra, il aimera, il désirera, il travaillera pour suppléer à tous mes défauts." (4)

    Ensuite, nous devons coopérer avec le Sauveur, fournir notre travail personnel. Sa grâce nous prévient, mais il n'agit pas sans nous. "Le mystère de la grâce est un mariage. Jésus est le prétendant de nos âmes. Un fiancé n'épouse pas celle qu'il a choisie, si elle ne veut point de lui ; de même le Fils de Dieu, fiancé divin, ne s'impose jamais à l'âme qu'il choisit librement dans son amour ; malheur à la vierge folle qui ne répond pas à ses avances." (5) ...

    Rien ne facilite cette coopération comme de substituer Notre-Seigneur à nous. Quand le prêtre porte l'hostie à l'autel, c'est du pain ; quand il a dit sur elle les paroles de la consécration, elle garde, il est vrai, les mêmes apparences ; pourtant, ce n'est plus du pain, c'est Jésus. Ainsi, sous l'influence de la grâce et surtout de la sainte communion, "il n'y aura plus en nous de l'humanité que les apparences extérieures ; la réalité, le dedans, le fond, ce sera Jésus." (6) »

    (1) : Vén. Mère Marie de Sales Chappuis
    (2) : St Jean-Baptiste de la Salle
    (3) : I Tim. III, 6
    (4) : Ste Marguerite-Marie
    (5) : Mgr de Ségur
    (6) : Card. Cusa

    Abbé F. Maucourant, La vie d'intimité avec le bon Sauveur (Onzième méditation), Nevers, 1898.

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    "Main au pinceau" par Jihelgé

  • Communiqué du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

    Communiqué du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France au sujet du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe suite à la manifestation du 13 janvier 2013

    Depuis de longs mois, nous avons alerté le gouvernement et l'opinion publique sur le risque de clivage profond que représentait, au sein de la société française, le projet de loi permettant le mariage et l'adoption pour les personnes de même sexe. Ce clivage est d'autant plus malvenu que notre pays connaît une période de fortes difficultés économiques et sociales qui devrait, au contraire, amener les responsables politiques à rassembler le pays.

    L'ampleur exceptionnelle de la manifestation du dimanche 13 janvier montre, s'il en était besoin, que cette alerte était fondée. Dans les trois cortèges convergeant vers le Champ de Mars, des gens de toutes les régions de France, jeunes ou plus âgés, en famille, avec leurs enfants ou seuls, de toutes opinions, de toutes religions ou sans religion, ont défilé avec conviction, dans la bonne humeur et sans agressivité à l'égard de quiconque. Dans cette grande diversité, la caractéristique commune était la reconnaissance de la famille, l'intérêt supérieur des enfants et le respect de la filiation.

    Une majorité politique ne peut, sans dommage pour le bon fonctionnement démocratique, ignorer les réactions que suscite chez tant de nos compatriotes le projet d'une telle « réforme de civilisation ». La mission du politique est d'offrir le cadre d'une authentique réflexion sociale sur ces questions majeures que sont la transmission de la vie et la nature des liens humains. C'est pourquoi nous souhaitons, qu'à l'occasion du débat parlementaire, les élus et les politiques proposent des solutions et des formulations qui soient respectueuses du caractère hétérosexuel du mariage, de la filiation et des personnes homosexuelles.

    Pour notre part, comme évêques, nous invitons les communautés catholiques, à poursuivre la réflexion sur ces enjeux fondamentaux.

    Les membres du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France :
    Cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris, président de la CEF
    Mgr Hippolyte SIMON, archevêque de Clermont, vice-président de la CEF
    Mgr Laurent ULRICH, archevêque de Lille, vice-président de la CEF
    Mgr Jacques BLAQUART, évêque d'Orléans
    Mgr Jean-Claude BOULANGER, évêque de Bayeux et Lisieux
    Mgr Jean-Pierre GRALLET, archevêque de Strasbourg
    Mgr Hubert HERBRETEAU, évêque d'Agen
    Mgr Jean-Paul JAEGER, évêque d'Arras
    Mgr Jean-Paul JAMES, évêque de Nantes.

    Source : Conférence des évêques de France.

  • Paris vous appelle ! Rendez-vous le 13 janvier !

    Pour tout savoir sur la manif’ : http://www.lamanifpourtous.fr/

    et le blog : live.lamanifpourtous.fr

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  • Déclaration de l'Académie Catholique de France

    « CONJUGALITE, FAMILLE, PARENTALITE, FILIATION »

    « La famille, fondée sur l’union plus ou moins durable, mais socialement approuvée,
    de deux individus de sexes différents qui fondent un ménage, procréent et élèvent des enfants,
    apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans toutes les sociétés »

    (C. Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, 1948, p. 133).

    Le mariage est un acte officiel et solennel qui, toujours et partout, institue une communauté de renommée appelée « famille », dont le but est de former de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants. Il concerne d’un même effet l’organisation de la relation entre hommes et femmes, entre les générations, et la structure symbolique de la société.

    Par-delà les diverses formes culturelles qu’elle a pu prendre et les modèles historiques qui l’ont organisée, la famille est, de facto, l’institution publique la plus ancienne, imposée par deux données de la nature, d’une part le fait de sexes différents et complémentaires dont la rencontre est nécessaire à la perpétuation de l’espèce, d’autre part l’offre d’un cadre protecteur au développement physique, intellectuel et social de l’enfant. La famille (mononucléaire ou élargie) étant toujours et partout considérée comme « l’élément naturel et fondamental de la société », elle « a droit à la protection de la société et de l’Etat » (Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, art. 16-3).Toutes les sociétés sont ainsi conduites à interdire l’inceste et à organiser juridiquement la filiation.

    Jusque très récemment, ces repères n’étaient pas mis en question dans l’organisation de la cité : « Une famille ce n’est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune. C’est l’articulation et l’institutionnalisation de la différence des sexes. C’est la construction des rapports entre les générations qui nous précèdent et celles qui vont nous suivre » (E. Guigou, 3 nov. 1998).

    L’importance anthropologique et sociale de la « famille » et du « mariage » a porté les religions à leur fournir les plus puissants étais. Le christianisme a ainsi très largement contribué à asseoir plusieurs de leurs caractères modernes, tels l’exigence du consentement libre et public des futurs époux et leur devoir d’assistance mutuelle, et à consacrer l’idéal qu’expriment tout ensemble la monogamie, la fidélité, l’indissolubilité, l’ouverture à la fécondité, l’articulation entre procréation et éducation. Même si les accidents de la vie, les déficiences personnelles ou sociales, les choix de vie de certains montrent que l’épanouissement commun des parents et des enfants peut se réaliser dans des contextes fort différents, la référence optimale ne peut demeurer que la famille enracinée dans des conditions symboliques fortes et dans des choix respectueux des données de la nature.

    Nos sociétés actuelles connaissent de nombreuses familles monoparentales ou recomposées, ou des unions homosexuelles. Les sciences humaines, le droit et la pastorale chrétienne ont vocation à s’intéresser de manière adaptée aux situations concrètes brisées ou reconstruites. On peut toutefois s’interroger sur la tendance à réduire les fondements du mariage aux seuls sentiments d’amour des deux partenaires alors que l’amour, s’il a vocation à s’épanouir dans le mariage, ne suffit pas à établir sa validité, que ce soit au niveau civil ou sur le plan religieux.

    Cette conception du mariage comme un droit conféré par un amour réciproque est un sophisme qui sert aujourd’hui, dans plusieurs pays et en France, à justifier des projets législatifs de transformation radicale de l’institution en l’ouvrant à des unions entre personnes de même sexe. Excipant ici d’une simple réforme de société, déclarant là vouloir, plus profondément, une réforme de civilisation, on use encore d’un autre sophisme, celui du progrès moral de l’égalité, pour établir une rupture flagrante avec le socle même de toutes les civilisations.

    Considérant toutefois comme « naturel » le lien entre mariage, bonheur individuel et parentalité, certains imaginent alors un nouveau type de filiation, propre aux unions homosexuelles : le désir d’enfant garantirait l’amour pour l’enfant. Désir et amour de l’enfant garantiraient à eux seuls une éducation structurante et deviendraient ainsi « droit à l’enfant ». Ce droit qui ne fut, justement, jamais reconnu aux couples hétérosexuels, permettrait l’adoption ou même les procréations de convenance aux couples homosexuels. Mais la société n’invente pas ex nihilo la famille, elle lui est en réalité redevable. Au bénéfice de leur existence même, société et Etat sont donc tenus d’en privilégier le développement et, sauf déni de réalité ou mensonge, de conserver au mariage son rang de droit fondamental « ouvert à tous » (V. Déclaration universelle précitée, art. 16-1), non pas, précisément, « entre tous ». L’identité biologique, psychologique et spirituelle de l’humain est constituée dans l’altérité et l’alliance des différences, en premier lieu des polarités masculine et féminine. Le mariage entre personnes de même sexe menacerait ce processus de constitution, mettrait en péril une harmonie éducative toujours fragile, porterait ainsi atteinte aux droits de l’humain en croissance et grèverait l’aventure humaine de la plus lourde hypothèque.

    Académie catholique de France
    Le 10 janvier 2013

  • A Lyon : Prière mariale pour le respect, par le législateur, du mariage tel qu’il a été donné par Dieu aux hommes

    Basilique de Fourvière, place de Fourvière (Lyon 5e)
    Le mardi de 10h15 à 11h00

    Possibilité de participer avant le temps de prière, à la Messe de 9h30.
    Contact : daniel.murard@orange.fr

    Tract de la prière mariale :
    http://lyon.catholique.fr/IMG/pdf/tract_priere_mariale_fourviere.pdf

    Source : Eglise catholique à Lyon.


    Parlant de Lyon, profitons-en pour rappeler la célébration de la Fête de LA Lumière (et non des lumières - version laïque d'une fête religieuse immémoriale) en l'honneur de Notre-Dame : qu'en ce 8 décembre, et la veille au soir, nos fenêtres, à Lyon ou ailleurs, partout en France (et dans le monde !) s'illuminent de veilleuses et de bougies, en témoignage de notre amour et de notre vénération envers la bienheureuse Vierge Marie, notre douce Mère !

  • A propos du projet de loi Taubira

    Mgr Ravel, évêque aux Armées, s'exprime sur les manifestations contre le projet de loi Taubira (il est le 80e évêque à prendre position contre ce projet de loi) et répond à ceux qui "s'offusquent de ce que les religions s'expriment" au nombre desquels deux loges maçonniques...

    « Écoutez. Le bruissement des murmures se transforme en discours distincts, sans s'être noyés dans l'océan de la colère ou le grondement des menaces. Ceux qui s'opposent à des projets sociétaux hasardeux, et j'en suis, le disent désormais à haute et intelligible voix par des mots mais aussi par des manifestations. On notera qu'elles sont organisées dans le respect de la République, laquelle est, selon notre Constitution française, laïque mais aussi démocratique. Et donc, pour les choses qui ne se délèguent pas, le peuple reste souverain. Je n'ai pas l'ambition de discerner ici si les lois matrimoniales proposées relèvent de ces choses qui ne se délèguent pas et en face desquelles tout citoyen doit avoir une opinion fondée sur une réflexion personnelle et non sur un réflexe commandité.

    Mon propos vise à injecter, pour la détruire, le « poison » de la vérité au coeur d'une contradiction mise en scène par ceux qui s'offusquent de ce que les religions s'expriment, et surtout l'Église catholique.

    D'une part, ils déplorent les agissements de l'ombre qui bousculent le dogme de la transparence, au nom duquel tout doit se savoir. D'autre part, beaucoup, les mêmes, s'agacent de nos voix de religieux qui résonnent dans l'espace public. Questionnons cette contradiction sans nous y laisser enfermer. Si parler en public ruine la laïcité et si agir en secret détruit la convivialité, que faire alors ? Penser comme les autres ? Mais qui sont les autres et combien sont-ils ?

    Une erreur, commune, est de croire que l'Église va se murer dans le silence comme l'homme outragé se drape dans sa dignité. On imagine l'Église boudeuse et taciturne : « Puisque les gens ne veulent plus nous entendre, taisons-nous, laissons couler le fleuve de l'ignorance religieuse jusque dans la tête de nos enfants. » Mais la vérité est bien différente, il serait indécent de la taire. Notre manière de faire ne peut contrefaire le message de notre fondateur.

    Il est absolument exact que le Christ énonce la distinction des autorités : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). Par là, il fonde la « laïcité ». Mais ce respect envers la diversité des autorités n'implique pas le silence de l'Église dans la sphère publique. Le Christ enseigne aussi ce qu'il a lui-même pratiqué : parler sur les places. Saint Paul prêche en donnant « un enseignement en public ou de maison en maison. » (Ac 20, 18) L'Église du silence est une église persécutée. Elle ne peut pas être notre modèle en France, terre de liberté. Benoît XVI nous l'a dit récemment : « Dans les débats importants de société, la voix de l'Église doit se faire entendre sans relâche et avec détermination... Cette parole, j'en suis convaincu, est attendue. Elle trouve toujours un accueil favorable lorsqu'elle est présentée avec charité... »

    C'est précisément quand sa parole traverse l'espace public que l'Église s'inscrit au plus près de son autorité prophétique et que, par le fait, elle ne revendique aucune autre autorité, surtout politique. Qu'est-ce que l'autorité prophétique ? Une capacité d'influence qui jaillit d'un signe visible de tous, à travers lequel s'exprime toute l'audace humaine inspirée par l'Esprit vertigineux. Elle dérange par nature. Si l'État s'en prive par mépris, il chute. S'il l'écoute sans la suivre, il vacille. S'il s'en inspire pour gouverner, il s'élève. Voilà pourquoi les disciples parlent. Ils n'ont pas le choix.

    Et s'ils se taisent, les pierres crieront, disait le Christ. Or, les pierres sont là, parlant une langue de beauté. Les pierres d'hier, clochers de nos églises, cloîtres de nos monastères, dortoirs de nos hospices. Mais chantent aussi les pierres d'aujourd'hui pour que la voix de l'Église scande encore les pas du progrès. Des cathédrales s'agrandissent, des centres spirituels naissent. Et le diocèse aux armées se lance dans la construction d'un « évêché » singulier, pour l'évêque, les aumôniers, les militaires. Un bâtiment, à Paris, pour rendre plus visible et efficace le chaleureux service de l'aumônerie militaire catholique. L'heure du « tape- à-l'oeil » est certes passée. Celle de la visibilité tranquille commence car l'invisibilité ne règle pas l'humilité. Parfois même, elle s'y oppose. Une telle entreprise répond donc paisiblement aux « taisez-vous, catholiques ! » par un lieu de fraternité. Fraternité ? Quel drôle de nom, où l'ai-je déjà lu ? »

    Mgr Luc Ravel
    (Source)

    Et réflexion très argumentée autour des terminologies et des confusions qui faussent le débat sur le mariage des homosexuels : le mariage pour les gays est un non-sens.

  • 30 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un." (Ep 5, 21-33)

    « Ainsi, de même que le Fils de Dieu participe de notre nature, nous participons, nous, de sa substance : et de même qu'il nous a en lui, nous l'avons en nous. "A cause de cela, l'homme laissera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme ; et ils seront deux dans une seule chair"... Il montre que l'on quitte ses parents, les auteurs de ses jours, pour s'attacher à sa femme : et dès lors le père, la mère et l'enfant forment une chair unique résultant de l'union conjugale : car c'est la combinaison des semences qui produit l'enfant, de sorte que tous trois ne forment qu'une chair. De même, nous devenons une seule chair avec le Christ par la participation ; et cela, encore bien plus effectivement que l'enfant. Pourquoi ? Parce qu'il en a été ainsi dès l'origine. Ne venez pas me dire que votre femme est comme ceci ou comme cela. Ne voyons-nous pas que dans la chair aussi nous sommes sujets à beaucoup d'imperfections ? L'un est boiteux, l'autre pied bot, un autre perclu des mains, un autre faible dans quelque autre membre : néanmoins, il ne se plaint pas de ce membre imparfait, il ne le retranche pas : souvent même il le préfère à tout autre : rien de plus naturel, il est le sien. — Paul veut donc que nous ayons pour notre femme autant d'affection que chacun en a pour soi-même : non comme participant de la même nature ; notre rapport légitime avec notre femme est plus étroit : il consiste en ce que nous ne formons plus deux corps, mais un seul, dont l'un forme la tête, l'autre le corps. — Et comment dit-il ailleurs que "Dieu est la tête du Christ ?" — Oui, de même que nous formons un seul corps, de même le Christ et le Père ne font qu'un. Il en résulte que le Père aussi est notre tête. Paul allègue deux exemples, celui du corps et celui du Christ : de là ce qu'il ajoute : "Ce mystère est grand : je le dis dans le Christ et dans l'Eglise". Qu'entend-il par là ? Il appelle ce mystère grand parce que le bienheureux Moïse, ou plutôt Dieu avait fait allusion à quelque chose de grand et de merveilleux. Il ajoute : "Je le dis dans le Christ", parce que le Christ aussi a quitté son Père pour descendre, pour venir vers l'épouse, et former un seul esprit : "Car celui qui s'unit au Seigneur est un seul esprit avec lui" (I Co VI, 17). C'est fort à propos qu'il dit : "Ce mystère est grand" ; cela revient à dire : D'ailleurs l'allégorie ne détruit pas le précepte d'amour.
    [...]
    Et voyez comme il s'étend sur l'amour, et en rappelant l'exemple du Christ, et en insistant sur l'identité de chair, en disant : "A cause de cela, l'homme laissera son père et sa mère" ; ... ce qu'il veut voir régner surtout, c'est la tendresse. Qu'elle existe, tout le reste s'ensuit ; en son absence, tout fait défaut. Celui qui aime sa femme, la trouvât-il médiocrement docile, saura tout supporter ; pareillement, la concorde sera la chose du monde la plus difficile, si la liaison n'est pas resserrée par l'instinct impérieux de l'amour ; quant à la crainte, elle ne saurait jamais produire un tel effet. Voilà pourquoi il insiste davantage sur ce point, qui est capital. Et en réalité l'avantage est pour la femme, à qui pourtant la crainte est ordonnée : l'obligation la plus essentielle est celle de l'homme qui doit aimer. Et si ma femme ne me craint pas ? dira-t-on. Aimez-la, payez votre contingent... Peu importe que les autres ne nous secondent pas : il faut obéir de nôtre côté. Par exemple, il est écrit : "Soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ". Mais si les autres ne pratiquent pas cette soumission ? Eh bien ! obéissez, vous, à la loi de Dieu. Il en est de même ici : La femme doit craindre, ne fût-elle pas aimée , afin qu'aucun obstacle ne vienne d'elle ; et l'homme doit aimer sa femme, n'en fût-il pas craint, afin de ne pas se mettre lui-même en faute ; car chacun a son devoir particulier. Voilà le mariage selon le Christ, le mariage spirituel, la génération spirituelle, qui ne procède pas du sang, que n'accompagne point la douleur. De ce genre fut la génération d'Isaac : écoutez plutôt ce que dit l'Ecriture : "Et les pertes de Sara avaient cessé" (Gen. XVIII, 11). Voilà le mariage qui ne procède ni de la passion ni du corps, le mariage tout spirituel que contracte une âme jointe à Dieu par des liens ineffables que lui seul connaît. De là ces paroles : "Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui" (I Co VI, 17). »

    St Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Epitre aux Ephésiens, Homélie XX (4-5), in Oeuvres complètes (Tome X) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 7 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Ce que Dieu a unit, que l'homme ne le sépare pas !" (Mc 10, 2-12)

    « "Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Eglise". Vous avez entendu quelle complète soumission il prescrit : vous avez approuvé et admiré Paul comme un homme supérieur et spirituel, pour avoir resserré ainsi notre société. Ecoutez maintenant, hommes, ce qu'il exige de vous ; il recourt encore au même exemple "Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Eglise". Vous avez vu jusqu'où doit aller l'obéissance : écoutez maintenant jusqu'où doit aller la tendresse. Tu veux que ta femme t'obéisse, comme l'Eglise au Christ ? Veille donc sur elle comme le Christ sur l'Eglise : Fallût-il donner ta vie pour elle, être déchiré mille fois, tout souffrir, tout endurer, ne recule devant rien : quand tu aurais fait tout cela, tu n'aurais encore rien fait de comparable à ce qu'a fait le Christ... Car avant de te dévouer pour ta femme, tu es uni à elle : tandis que le Christ s'est immolé pour ceux qui le haïssaient et l'avaient en aversion. Fais donc pour ta femme ce qu'il a fait pour ce peuple qui le haïssait, l'abhorrait, le méprisait, l'insultait ; sans menaces, sans injures, sans terreur , par l'unique instrument de son infinie sollicitude, il a amené son Eglise à ses pieds. De même, quand bien même ta femme ne te témoignerait que dédain, mépris, insolence, il ne tient qu'à toi de la ramener à tes pieds à force de bonté, d'amour, de tendresse. Car il n'y a pas d'attache plus forte, principalement entre homme et femme. Par la crainte on peut lier les mains à un serviteur, et encore ne tardera-t-il pas à s'échapper : mais la compagne de ta vie, la mère de tes enfants, la source de tout ton bonheur, ce n'est point par la crainte , par les menaces qu'il faut l'enchaîner , mais par l'amour et l'affection. Qu'est-ce qu'un ménage où la femme tremble devant le mari ? Quelle joie y a-t-il pour l'époux, quand il vit avec son épouse comme avec une esclave, et non comme avec une femme libre ? Quand bien même vous auriez souffert quelque chose pour elle, ne le lui reprochez pas : suivez en cela même l'exemple du Christ...
    Cherchons dans une femme la bonté, la modération, la douceur : tels sont les signes de la vraie beauté... Nettoyons les taches de l'âme, effaçons les rides intérieures, guérissons les imperfections morales. C'est ce genre de beauté que Dieu recherche : rendons notre femme belle au gré de Dieu, et non pas au nôtre... »

    Saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Epitre aux Ephésiens, Homélie XX (2-3), in Oeuvres complètes (Tome X) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • A propos du projet de loi visant à ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe

    Faisant suite à la déclaration de Mgr Aumonier, le diocèse de Versailles a publié sur son site internet un modèle de lettre à personnaliser et à adresser aux députés, aux sénateurs ou aux maires, pour leur demander l’ouverture d’un débat à propos du projet de loi visant à ouvrir le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.
    Il est à télécharger ICI.