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  • 4 novembre : Méditation

    « Il y a bien des gens qui, pour avoir l'extérieur bien composé et l'intérieur rempli de grands sentiments de Dieu, s'arrêtent à cela... ; ils se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison... Ne nous trompons pas : toute notre tâche consiste à passer aux actes. Et cela est tellement vrai que l'apôtre saint Jean nous déclare qu'il n'y a que nos oeuvres qui nous accompagnent dans l'autre vie (Ap 14,13). Faisons donc réflexion à cela ; d'autant plus qu'en ce siècle il y en a beaucoup qui semblent vertueux, et qui en effet le sont, qui néanmoins inclinent à une voie douce et molle plutôt qu'à une dévotion laborieuse et solide.
    L'Église est comparée à une grande moisson qui requiert des ouvriers, mais des ouvriers qui travaillent. Il n'y a rien de plus conforme à l'Evangile que d'amasser, d'un côté, des lumières et des forces pour son âme dans l'oraison, dans la lecture et dans la solitude, et d'aller ensuite faire part aux hommes de cette nourriture spirituelle. C'est faire comme notre Seigneur a fait, et, après lui, ses apôtres ; c'est joindre l'office de Marthe à celui de Marie ; c'est imiter la colombe, qui digère à moitié la pâture qu'elle a prise et puis met le reste par son bec dans celui de ses petits pour les nourrir. Voilà comme nous devons faire, voilà comme nous devons témoigner à Dieu par nos oeuvres comme nous l'aimons. Toute notre tâche consiste à passer aux actes. »

    Saint Vincent de Paul (1581-1660), Entretiens spirituels aux Missionnaires, Paris, Editions du Seuil, 1960, et Orval.

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  • 9 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Marthe et Marie (Lc 10, 38-42)

    « Que veulent dire ces paroles, mes frères, Marie a choisi la meilleure part ? Et que devient après cela ce que nous avons coutume de lui dire, quand il lui arrive de trouver que sa part est meilleure que celle si troublée, de la besogneuse Marthe ? Que devient le proverbe "l'homme qui fait du mal, vaut mieux encore que la femme qui fait du bien" (Eccli. XLII, 14) ? Ce mot encore, "si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera" (Jn XII, 26) ? Et cet autre : "Celui qui est le plus grand parmi vous, sera votre serviteur" (Mt XX, 26) ? D'ailleurs où sera la consolation de celle qui travaille, si on exalte la part de sa soeur au détriment de la sienne ? De deux choses l'une, ou bien, il nous faut choisir tous, si cela dépend de nous, la part qui est louée en Marie, ou bien il faut reconnaître qu'elle a réuni les deux parts, en ne se précipitant point d'elle-même sur l'une des deux, et en se tenant prête à obéir au commandement du Maître, quelque chose qu'il lui ordonne. En effet, y a-t-il quelqu'un qui ressemble au fidèle David, qui aille et qui vienne, soumis avec empressement aux ordres du Roi (I Reg. XXII, 14) ? N'est-ce pas lui qui s'écriait : "Mon coeur est préparé, Seigneur, mon coeur est préparé" (Ps LVI, 8) ? C'est peu d'une fois, il est deux fois préparé à vaquer au Seigneur, et préparé à servir le prochain. Voilà certainement quelle est la meilleure part qui ne doit point lui être ôtée ; voilà la disposition d'esprit la meilleure, puisqu’elle ne saurait changer de quelque côté qu'on l'appelle.
    [...]
    Pendant que Marthe est ainsi absorbée par les mille occupations de son emploi, il faut que Marie voie comment elle vaque au sien, et reconnaisse "combien le Seigneur est doux" (Ps XXXIII, 9). Oui, elle doit voir avec quelle piété d'âme et quelle tranquillité d'esprit elle doit se tenir assise aux pieds de Jésus, l'avoir constamment sous les yeux, recevoir les paroles qui tombent de ses lèvres, car autant sa vue est agréable, autant ses entretiens sont doux. "Une grâce admirable est répandue sur ses lèvres, et il surpasse en beauté tous les enfants des hommes" (Ps XLIV, 3), et les anges eux-mêmes. Réjouissez-vous et rendez grâces à Dieu, ô Marie, d'avoir choisi la meilleure part. Heureux, en effet, les yeux qui voient ce qu'il vous est donné de contempler, et les oreilles qui sont dignes d'entendre ce que vous entendez (Mt XIII, 16). Oui, heureuse êtes-vous, vous qui percevez le bruit imperceptible des entretiens divins, dans le silence où il est bon à l'homme d'attendre le Seigneur. »

    Saint Bernard, 3e sermon pour l’Assomption de la Vierge Marie (3,7), Sermons pour des fêtes de saints, in Oeuvres complètes de saint Bernard, Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie de Louis Vivès, Editeur, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Toute l'année liturgique avec les Pères de l'Eglise

    « L’Évangile nous rapporte aujourd’hui que, le Seigneur étant à table avec Lazare, ressuscité des morts, « Marie la sœur de Lazare et de Marthe, prit une livre de parfum de nard et en oignit les pieds de Jésus ». Voyez le dévouement et la foi de cette sainte femme. Les autres étaient à table avec le Seigneur et, elle, elle oignait ses pieds. Les autres échangeaient avec lui paroles et propos ; elle, dans le silence de sa foi, elle essuyait ses pieds avec ses cheveux. Les autres paraissaient à l’honneur, elle au service : mais le service rendu par Marie eut plus de prix aux yeux du Christ que la place honorable des convives.

    Quel fut donc le service rendu par cette sainte femme, pour qu’il ait été proclamé dans le monde entier et qu’on le proclame chaque jour ? Nous lisons dans le Cantique cette parole que Salomon fait dire à l’Église : « Ton nom est un parfum répandu » (Cantique 1,2). Ce n’est pas sans raison que le nom du Seigneur est appelé « parfum répandu ». Un parfum, vous le savez, tant qu’il est conservé à l’intérieur de son flacon, garde en lui la force de son odeur ; mais dès qu’on le verse ou le vide, alors il répand son parfum odorant. Ainsi notre Seigneur et Sauveur, alors qu’il régnait au ciel avec le Père était-il ignoré du monde, inconnu ici-bas. Mais lorsque, pour notre salut, il a daigné s’abaisser en descendant du ciel pour prendre un corps humain, alors il a répandu dans le monde la douceur et le parfum de son nom. Cet onguent est celui dont parle le prophète : « C’est comme un onguent sur la tête, qui descend sur la barbe, la barbe du grand Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement » (Psaume 132,2). Voilà donc cet onguent qui est descendu de la tête sur la barbe d’Aaron, et de là sur le bord de son vêtement – c’est-à-dire sur tout le corps de l’Église. »

    Chromace d'Aquilée, IVe siècle, Sermon XI, 1-3, SC 154, p. 211-213

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