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miracle - Page 2

  • Méditation - Sainte-Marie-Majeure (Notre-Dame des Neiges)

    « Il y a à Rome trois églises patriarcales où le pape officie à certaines fêtes, et auprès de l'une desquelles il réside toujours quand il est dans la ville. Ce sont les basiliques de Saint-Jean de Latran, de Saint-Pierre du Vatican et de Sainte-Marie-Majeure. Cette dernière est ainsi appelée, parce qu'elle est, tant pour sa dignité que pour son antiquité, la première des églises dédiées à Rome sous l'invocation de la sainte Vierge. On lui donna le nom de Basilique Libérienne, parce qu'elle fut fondée, sous le pontificat du pape Liber, dans le quatrième siècle. Sixte III la consacra vers l'an 435, sous le titre de la Vierge Marie. Elle est encore appelée Notre-Dame des Neiges, d'une tradition populaire, qui porte qu'elle fut fondée et dotée sous le pontificat de Liber, par le patrice Jean, qui avait eu une vision où la Mère de Dieu lui était apparue, et auquel le Ciel avait désigné le lieu où il fallait la bâtir, en permettant qu'il se trouvât miraculeusement couvert de neige le 5 août.

    La même basilique a été aussi nommée quelquefois Sainte-Marie ad praesepe, à cause de la crèche ou berceau de Jésus-Christ, qu'on dit y avoir été apporté. Ce berceau se garde encore dans une châsse d'argent, et renferme une figure du même métal, qui représente un petit enfant. On l'expose à la vénération publique le jour de Noël. Le reste de l'année, il est déposé dans une magnifique chapelle souterraine. Le berceau du Sauveur se garda longtemps à Bethléem, et l'on sait que saint Jérôme, saint Paul, etc., avaient beaucoup de vénération pour cette relique.

    L'église dont nous parlons est du moins, après celle de Lorette, le lieu du monde le plus célèbre par la dévotion des fidèles. On y vient de toutes les parties de la chrétienté pour implorer le secours de la sainte Vierge, et l'on y a souvent obtenu de Dieu des grâces signalées. Cette dernière circonstance suffit seule pour la rendre singulièrement vénérable à tous les fidèles.

    Dès les premiers temps du christianisme, l’Église n'a jamais cessé d'exhorter ses enfants à réclamer la protection de la sainte Vierge, et de leur représenter cette dévotion comme un des plus efficaces moyens d'opérer leur salut. Elle veut qu'ils conjurent le Seigneur d'écouter les prières qu'elle lui adresse pour nous, puisque c'est par elle qu'il s'est lui-même donné à nous ; que c'est par amour pour nous qu'il a daigné naître d'elle, en lui conservant toujours sa virginité. Elle nous invite à l'appeler Mère de grâce et de compassion, et à mettre en elle notre confiance, afin qu'aidés de ses mérites, nous obtenions plus facilement de son Fils les secours qui nous sont nécessaires. Un chrétien est bien ennemi de lui-même, lorsqu'il n'a point de dévotion pour la sainte Vierge, et qu'il néglige de l'invoquer dans ses peines et ses besoins. Mais pour donner plus d'efficacité à nos prières, nous devons nous unir en esprit aux âmes pénitentes, quand nous invoquons cette avocate des pécheurs, et nous humilier de ne pas montrer une ferveur proportionnée à nos misères. »

    La Dédicace de Notre-Dame des Neiges - Extrait des Vies des Pères, des Martyrs, et des autres principaux Saints, Traduction libre de l'anglais d'Alban Butler, par l'Abbé Godescard, Mois d'Août, Lyon, Périsse Frères, 1834.

    histoire,Sainte-Marie-Majeure,

    Le miracle de la neige, par Masolino da Panicale (1383-1440)

    A lire pour approfondir : La Basilique Papale Sainte Marie Majeure (site internet du Vatican).

    Et sur les 4 Basiliques Majeures, le simple mais bien complet article de Wikipédia.

  • Angélus de ce dimanche 03 août 2014

    Compassion, partage, Eucharistie, c’est le chemin que nous indique Jésus. Le Pape François l’a rappelé ce dimanche lors de la prière de l’Angélus en commentant l’Évangile du jour qui relate le miracle de la multiplication des pains et des poissons par Jésus afin de nourrir la foule. (Mt 14,13-21). Le Saint-Père s’attarde sur le sens de ce geste qui nous livre trois messages.

    Le premier est la compassion. « Face à la foule qui le suit, Jésus ne réagit pas avec irritation, mais il éprouve de la compassion, parce qu'il sait que la foule ne le cherche pas par curiosité, mais par nécessité. Et le signe de cette compassion sont les nombreuses guérisons opérées par Jésus. Le Christ nous apprend à faire passer les besoins des pauvres avant les nôtres. Nos besoins, même s’ils sont légitimes, précise le Saint-Père, ne seront jamais aussi urgent que ceux des pauvres, qui n'ont pas le minimum indispensable pour vivre ».

    Le deuxième message de Jésus est le partage. Et le Pape invite à comparer la réaction des disciples face à la foule fatiguée et affamée, à celle de Jésus. « Les disciples pensent qu’il convient de congédier la foule afin qu'elle puisse aller chercher de la nourriture. Jésus lui, les invite à lui donner à manger ». Deux réactions différentes qui, souligne le Pape, « reflètent deux logiques opposées ».

    « Les disciples raisonnent selon le monde, où chacun doit penser à soi-même, Jésus, en revanche, pense selon la logique de Dieu, qui est celle du partage ». Combien de fois, déclare le Pape François, avons-nous détourné le regard pour congédier les pauvres. C’est une façon éduquée de dire « débouillez-vous tout seul. C’est de l’égoïsme ».

    Le miracle des pains annonce l'Eucharistie. C’est le troisième message de Jésus. « Il est visible dans le geste du Christ qui “récite la bénédiction” avant de rompre le pain et de le distribuer à la foule. C'est le même geste que fera Jésus lors de la dernière Cène. Dans l'Eucharistie, Jésus ne donne pas de pain, mais le pain de la vie éternelle, Il se donne lui-même, en s’offrant au Père par amour pour nous ».

    « Celui qui reçoit l’Eucharistie, sans éprouver de compassion et le sens du partage, précise le Pape, ne chemine pas sur les traces de Jésus ». Et le Saint-Père conclut en affirmant que la compassion, le partage et l’Eucharistie sont le chemin que Jésus nous indique dans l’Évangile. « Un chemin qui nous conduit à affronter avec fraternité les besoins de ce monde, mais qui nous mène au-delà de ce monde, parce qu'il provient de Dieu le Père et retourne à Lui ».

    Source : Radio Vatican.

    « Rappelez-vous, la compassion, le partage, l'Eucharistie... Et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi ! »

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Nativité de saint Jean-Baptiste

    « Toute la vie du « plus grand parmi tous les enfants des femmes » est le miracle des miracles. En plus de la vie entière de Jean, prophète dès avant sa naissance et le plus grand des prophètes, c'est aussi tout ce qui arrive avant sa naissance et après sa mort qui surpasse tous les miracles. En effet, les prédictions des prophètes inspirés par Dieu à son sujet le décrivent non comme un homme mais comme un ange, comme un flambeau étincelant, comme l'étoile du matin diffusant la lumière divine – car il précède le Soleil de justice – et comme la voix du Verbe de Dieu lui-même. Or qu'y a-t-il de plus proche du Verbe de Dieu...que la voix de Dieu ?

    Lorsque le moment de sa conception approche, ce n'est pas un homme mais un ange qui descend du ciel pour mettre fin à la stérilité de Zacharie et d'Élisabeth... Il prédit que la naissance de cet enfant sera la cause d'une grande joie, car elle annoncera le salut de tous les hommes : « Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance. Il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu ; il marchera avec l'esprit et la puissance d'Élie ». Jean, en effet, sera vierge comme Élie, surtout parce qu'il sera le précurseur de Dieu « car, est-il dit, il marchera devant le Seigneur »...

    Il vivait pour Dieu seul, attentif à Dieu seul, trouvant sa joie en Dieu. Il vivait donc en un endroit isolé, comme il est dit : « Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël »... De même donc qu'en ce temps-là, le Seigneur, poussé par son immense amour pour nous, est descendu du ciel pour nous qui étions tous pécheurs, de même en ce même temps Jean est sorti du désert pour nous, afin d'aider à la réalisation de ce dessein d'amour. Car, pour servir le Dieu de bonté dans son abaissement extraordinaire envers les hommes qui étaient alors plongés dans l'abîme du mal, il fallait un homme d'une vertu inégalable comme Jean. »

    (Références bibliques : Mt 11,11 ; Lc 1,44 ; Mt 11,9 ; Ml 3,1 Hébr ; Nb 24,17 ; Za 3,8 LXX ; Ml 3,20 ; Is 40,3 ; 1R 18,18 ; 21,20 ; Mc 6,18)

    St Grégoire Palamas (1296-1359), Homélie 40 ; PG 151, 496 (Trad. Delhougne, Les Pères commentent, Brepols, 1991, p. 490 rev.)

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    Fra Angelico : Zacharie nomme "Jean" (1334-1335)
    Fresque du Couvent San Marco, Florence. Italie

  • Promulgation de Décrets

    A la suite de l'audience accordée hier au Cardinal Angelo Amato, SDB, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a ordonné la promulgation des décrets relatifs :

    au MIRACLE attribué

    au vénérable Louis-Edouard Cestac (1801-1868), prêtre diocésain français, fondateur de Notre-Dame du Refuge et de l'Institut des Servantes de Marie (fête le 27 mars).

    à la vénérable Irene Stefani (Aurelia Giacomina Mercedes, 1891-1930), religieuse italienne, des Missionnaires de la Consolata.

    aux VERTUS HÉROÏQUES

    du serviteur de Dieu Luigi Savarè (1878-1949), prêtre diocésain italien.

    du serviteur de Dieu Eugenio Reffo (1843-1925), religieux prêtre italien, co-fondateur de la Congrégation de St Joseph.

    de la servante de Dieu Magdalen du Sacré Coeur (Frances Margaret Taylor, 1832-1900), religieuse anglaise, fondatrice des Pauvres Servantes de la Mère de Dieu.

    de la servante de Dieu Maria Giuseppa Scandola (1849-1903), religieuse italienne, des Missionnaires della Nigrizia.

    de la servante de Dieu Itala Mela (1904-1957), oblate bénédictine italienne de St Paul Hors-les-Murs.

    du serviteur de Dieu Uberto Mori (1926-1989), père de famille italien.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 13.6.14).

  • Mois du Sacré-Coeur - Dixième Jour

    Dixième Jour
     
    Prions pour celles de nous qui en ont le plus besoin.

    Jésus et le peuple manquant de pain en plein désert.

    Il y a des paroles bien émouvantes ; Jésus voit la foule qui le suivait oubliant, dans sa ferveur, les choses nécessaires à la vie, et il dit : « J’ai pitié de ce peuple ; depuis trois jours qu’il me suit il n’a presque rien pris… Je ne veux pas le renvoyer à jeun, de peur que les forces lui manquent… » Vous pensez donc à tout, à tout, bon Maître ; et je m’inquiéterais !... Oh ! si je vous suis, si je vous sers, ne pensant pas même à ma vie matérielle, je puis donc être assurée que vous y pourvoirez vous-même par un miracle, s’il le faut ! Ô mon Dieu ! que je la comprends bien cette autre parole : « Cherchez d’abord le royaume du ciel et tout le reste vous sera donné par surcroît !... » Le monde ne comprend pas, le monde se moque… Je crois, je crois, mon Dieu !

    Je dirai une dizaine de chapelet, pour demander à la Sainte Vierge beaucoup d’abandon à la Providence.
  • Promulgation de Décrets

    A la suite de l'audience accordée le vendredi 9 mai au Cardinal Angelo Amato, SDB, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a ordonné samedi 10 mai 2014 la promulgation des décrets relatifs :

    au MIRACLE attribué

    au vénérable Paul VI (Giovanni Battista Montini 1897 - 1978), Souverain Pontife. Sa béatification est fixée au 19 octobre prochain.

    au vénérable Luigi Caburlotto (1817 - 1897), prêtre italien, fondateur de l'Institut des Filles de Joseph.

    Aux VERTUS HÉROÏQUES

    du serviteur de Dieu Giacomo Abbondo (1720 - 1788), prêtre italien.

    du serviteur de Dieu Jacinto Alegre Pujals (1874 - 1930), prêtre espagnol.

    de la servante de Dieu Caroline Colchen Carré de Malberg (1829 - 1891), mère de famille française, fondatrice des Filles de St François de Sales.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 12.5.14).

  • Le Pape Paul VI béatifié cette année ?

    Ses "vertus héroïques" avaient été reconnues par Benoît XVI en 2012. Un miracle du à son intercession vient d'être approuvé à l’unanimité par la Congrégation pour les causes des saints.
    Il s'agit de la guérison inexpliquée d’un bébé à naître, dans les années 90, à qui l’on avait diagnostiqué une maladie qui lui aurait causé d’importants dommages physiques et cérébraux. Les médecins avaient conseillé à la mère d’avorter, mais celle-ci n’en avait rien fait, convaincue que sa foi pourrait sauver son bébé. Elle avait préféré s'en remettre à l’intercession de Paul VI (Jean-Baptiste Montini), auteur de l’encyclique "Humanae Vitae", plaidoyer en faveur du respect de la vie.
    Ce miracle, signalé en 2001 (le temps que le bébé grandisse et que soit assurée sa guérison complète, sans aucune séquelle), a donc été signalé au postulateur de la cause, Antonio Marrazzo.
    Après l’approbation de la part de la commission médicale du professeur Patrizio Polisca, puis des théologiens de la Congrégation pour les causes des saints le 24 février dernier, ce sont donc les évêques et cardinaux de cette Congrégation qui ont donné leur approbation le mardi 6 mai, ouvrant la voie à la béatification du vénérable Paul VI.
    Celle-ci, selon des sources proches du Vatican, pourrait avoir lieu le 19 octobre 2014, c'est-à-dire à  la fin du synode des évêques sur la famille.

    Cf. Aleteia.

  • Angélus de ce dimanche 06 avril 2014

    « L'Évangile de ce cinquième dimanche de Carême nous raconte la résurrection de Lazare. C'est le point culminant des "signes" prodigieux accomplis par Jésus : c'est un geste trop grand, trop clairement divin pour être toléré par les grands prêtres, qui, en apprenant les faits, ont pris la décision de tuer Jésus (cf. Jn 11,53).

    Lazare était mort depuis trois jours, quand Jésus est venu ; et aux sœurs Marthe et Marie, il a dit des mots qui sont gravés pour toujours dans la mémoire de la communauté chrétienne. Alors Jésus dit : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11,25). Sur cette parole du Seigneur, nous croyons que la vie de ceux qui croient en Jésus et suivent ses commandements, après la mort sera transformée en une nouvelle vie, pleine et immortelle. Comme Jésus est ressuscité avec son propre corps, mais n'est pas revenu à une vie terrestre, de la même manière nous ressusciterons avec nos corps qui seront transformés en corps glorieux. Lui, il nous attend avec le Père, et la puissance de l'Esprit Saint, qui L'a ressuscité, ressuscitera aussi ceux qui sont unis à Lui.

    Devant le tombeau scellé de son ami Lazare, Jésus "cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! ». Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, et le visage enveloppé dans un linceul" (vv. 43-44). Ce cri impératif est adressé à chaque homme, parce que tous nous sommes marqués par la mort, chacun d'entre nous ; c'est la voix de Celui qui est le maître de la vie et qui veut que tous "l'aient en abondance" (Jn 10,10). Le Christ ne se résigne pas aux sépulcres que nous avons construits avec nos choix de mal et de mort, avec nos erreurs, avec nos péchés. Lui ne se résigne pas à cela ! Il nous invite, il nous ordonne, de sortir de la tombe dans laquelle nos péchés nous ont effondrés. Il nous appelle à sortir avec insistance de l'obscurité de la prison dans laquelle nous sommes renfermés, nous contentant d'une vie fausse, égoïste, médiocre. "Venez dehors !", dit-il, "Sortez". C'est une belle invitation à la vraie liberté, à nous laisser saisir par ces paroles de Jésus qu'il répète à chacun de nous aujourd'hui. Une invitation à nous libérer des "bandelettes", des bandages de l'orgueil. Parce que l'orgueil nous rend esclaves, esclaves de nous-mêmes, esclaves de nombreuses idoles, de tant de choses. Notre résurrection commence ici : quand on décide d'obéir à ce commandement de Jésus en sortant à la lumière, à la vie ; quand de notre visage tombent ​​nos masques - nous sommes masqués par les nombreuses fois où nous péchons, les masques doivent tomber ! - et nous devons retrouver le courage de notre visage originel, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.

    Le geste de Jésus ressuscitant Lazare montre jusqu'où peut parvenir la puissance de la grâce de Dieu, et donc jusqu'où peut arriver notre conversion, notre changement. Mais regardez : il n'y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous ! Il n'y a aucune limite à la miséricorde divine offerte à tous ! Souvenons-nous bien de cette phrase. Et nous pouvons la dire tous ensemble : "Il n'y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous." Disons-le ensemble : "Il n'y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à tous." Le Seigneur est toujours prêt à soulever la pierre tombale de nos péchés, qui nous sépare de Lui, la lumière des vivants. »

    Après l'Angélus : appel à la prière pour le Rwanda, L'Aquila et les victimes du virus Ebola

    « Au Rwanda aura lieu demain la commémoration du vingtième anniversaire du début du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. A cette occasion, je désire exprimer ma proximité paternelle au peuple rwandais,l'encourageant à poursuivre, avec détermination et espérance, le processus de réconciliation qui a déjà porté ses fruits, et l'engagement en faveur de la reconstruction humaine et spirituelle du Pays. Je dis à tous : N'ayez pas peur ! Sur le roc de l’Évangile construisez votre société, dans l'amour et la concorde, parce que ce n'est qu'ainsi que peut être créée une paix durable ! J'invoque sur toute la Nation bien-aimée du Rwanda la protection maternelle de Notre-Dame de Kibeho. Je me souviens avec affection des évêques rwandais qui étaient ici au Vatican la semaine dernière. Et je vous invite tous, maintenant, à prier la Vierge Marie, Notre-Dame de Kibeho.

    Il y a exactement cinq ans avait lieu le tremblement de terre qui a frappé L'Aquila et ses environs. A cette occasion, nous voulons nous unir à cette communauté qui a tant souffert, qui souffre encore, qui lutte et espère, avec tant de confiance en Dieu et en la Vierge Marie. Prions pour toutes les victimes : qu'elles vivent pour toujours dans la paix de Dieu. Et prions pour le chemin de résurrection du peuple de L'Aquila : la solidarité et la renaissance spirituelle soient la force de la reconstruction matérielle.

    Prions aussi pour les victimes du virus Ebola qui s'est développé en Guinée et les pays voisins. Que le Seigneur soutienne les efforts de lutte contre ce début d'épidémie et pour assurer les soins et l'assistance à tous ceux qui en ont besoin. »

    Distribution de l’Évangile de poche

    « Et maintenant, je voudrais faire un geste simple pour vous. Ces dernières dimanche, je vous ai suggéré à tous de vous procurer un petit Évangile, à emporter avec vous pendant la journée, pour pouvoir le lire souvent. Puis j'ai repensé à l'ancienne tradition de l'Église, pendant le Carême, d'offrir l’Évangile aux catéchumènes, à ceux qui se préparent au baptême. Alors aujourd'hui je voudrais vous offrir, vous qui êtes sur la place - mais comme un signe pour tout le monde - un Évangile de poche [il le montre]. Il sera distribué gratuitement. Il y a des endroits sur la place pour cette distribution. Je les vois là, là, là ... Rapprochez-vous de ces lieux et prenez l’Évangile. Prenez-le, emmenez-le avec vous, et lisez-le tous les jours : c'est Jésus qui vous parle là ! C'est la parole de Jésus : Il s'agit de la parole de Jésus !

    Et comme Lui, je vous dis : Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement, donnez le message de l’Évangile ! Mais peut-être certains d'entre vous ne croient pas que ce soit gratuit. "Mais combien ça coûte ? Combien dois-je payer, Saint-Père ? ". Faisons quelque chose : en échange de ce cadeau, faites un acte de charité, un geste d'amour gratuit, une prière pour les ennemis, une réconciliation, quelque chose ...

    Aujourd'hui, on peut lire l'Évangile avec de nombreux outils technologiques. On peut emporter toute la Bible dans un téléphone mobile, une tablette. L'important est de lire la Parole de Dieu, par tous les moyens, mais lire la Parole de Dieu : c'est Jésus qui nous parle là ! Et l'accueillir d'un cœur ouvert. Alors, la bonne semence portera des fruits ! »

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Mercredi 27 novembre 2013

    Diocèse de Paris :
    L’Immaculée Vierge Marie de la Médaille Miraculeuse


    Calendrier liturgique

    Mois des âmes du Purgatoire


    Fête de la Vierge Marie en son icône du signe
    27 novembre 1150 :

    Novgorod en Russie possédait une icône de la Mère de Dieu sur le modèle byzantin de la Vierge du Signe. Ce modèle représente Marie portant en médaillon, sur le devant, le Christ enfant et bénissant. Son nom évoque le "signe de la Vierge enceinte" annoncé par le prophète Isaïe. Le 27 novembre 1150, la ville est assiégée. Son archevêque place l’icône au-dessus des remparts ; la Vierge est frappée d’une flèche, les ténèbres couvrent la ville et les ennemis doivent lever le siège. Ce miracle est commémoré chaque année.


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    Fête de l’Immaculée Vierge Marie de la Médaille Miraculeuse
    27 novembre 1830 :

    Six cent quatre vingt ans plus tard, la Mère de Dieu apparaît à une humble religieuse, sœur Catherine Labouré que nous fêterons demain 28 novembre, et lui fait réaliser une médaille - appelée aujoud'hui "la Médaille Miraculeuse", en raison des innombrables miracles qui lui sont attribués.

    Apparition du 27 novembre : demande de la création de la médaille

    Notre-Dame de la rue du Bac
  • Méditation : Dieu caché au Tabernacle

    « Il en a plus coûté à Jésus-Christ de devenir un Dieu caché que de rester et se montrer le Dieu de la gloire. La gloire lui est propre, elle découle naturellement de sa nature divine, comme les rayons du soleil. Aussi la gloire du Thabor ne fut pas un miracle de Jésus-Christ, elle fut au contraire la suspension momentanée du miracle constant de son état d'anéantissement. Mais quand Jésus-Christ ressuscité, glorieux, triomphant dans le ciel voile, éclipse sa gloire divine et humaine et vient habiter en Dieu caché, en Dieu anéanti au milieu des hommes dans le saint tabernacle, et cela jour et nuit, dans les temples magnifiques que la piété des adorateurs lui ont élevés comme sous la tente de l'Africain nomade, dans l'humble case du sauvage, voilà le grand, le plus grand des miracles de Jésus Sauveur. Voilà la plus grande preuve de son amour pour nous, voilà ce qui confond, épouvante même notre raison.
    En se cachant, Jésus ne fait que tempérer l'éclat de sa majesté par le voile eucharistique des saintes espèces, pour nous encourager à aller en toute confiance vers le trône de son amour... Si Jésus tout bon et tout aimable n'eût pas voilé son adorable face, son corps glorieux au saint tabernacle, jamais nous n'aurions osé l'approcher, lui parler, le regarder même ! »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), Prédications, 115, 2.

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  • Un mois avec Marie - Vingt-neuvième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-NEUVIÈME JOUR
    Le Grand Miracle

    La danse du soleil à Fatima

    Le 13 octobre 1917 étant arrivé, la pluie tombe à verse, sans décourager les pèlerins et les curieux, qui affluent de toutes parts. La foule atteint plus de 70.000 personnes.
    « Il faut fermer les parapluies », crie Lucie.
    Tout le monde obéit à cette petite fille de dix ans, et, trempés jusqu'aux os, transis de froid dans ce bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en immense bourbier, l'on récite le chapelet, chantant des cantiques entre les dizaines, sous la pluie qui tombe toujours.
    A midi précis, Lucie tressaille et s'écrie : « Un éclair ! »
    Et regardant vers le Ciel : « La voici, la voici ! »
    - « Regarde bien ma fille. Prends garde de ne pas te tromper », lui dit sa mère, qui se demande, non sans inquiétude, comment s'achèvera toute cette affaire. Saisie par l'extase, Lucie ne l'entend plus. Son visage devient de plus en plus beau ; il prend une teinte rose, ses lèvres s'amincissent. François et Jacintha aperçoivent aussi la Dame à l'endroit ordinaire.
    « Qui êtes-vous, Madame, et que voulez-vous de moi », interroge Lucie.
    - « Je suis Notre-Dame du Rosaire et je veux en ce lieu une chapelle en mon honneur », répond la Vision.
    Pour la sixième fois elle recommande la récitation quotidienne du chapelet et, revenant au point central de son message :
    « Il faut que les hommes se corrigent, qu'ils demandent pardon de leurs péchés. » Et l'air plus triste, d'une voix suppliante elle ajoute :
    « Qu'ils n'offensent plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé ! »
    Ces paroles frappent fortement l'esprit des petits Voyants. Ils garderont tous les trois un profond souvenir de l'expression d'indicible douleur qui a paru sur le visage de la Vierge lorsqu'elle les prononçait.
    Comme pour en souligner l'importance et la gravité, « les puissances célestes sont alors ébranlées », les lois astronomiques renversées et l'immense foule est témoin d'un spectacle stupéfiant, unique, jamais vu...
    La pluie s'arrête, par une large déchirure des nuages, sur le ciel bleu le soleil apparaît, étrange, semblable à un disque d'argent mat, que l'on peut regarder sans en être ébloui. Une couronne brillante entoure le disque.
    Tous contemplent avec stupeur cette éclipse d'un nouveau genre.
    Soudain, le soleil tremble, se secoue avec des mouvements brusques et finalement il tourne sur lui-même comme une roue de feu, projetant dans toutes les directions des gerbes de lumière dont la couleur change plusieurs fois. Cela dure quatre minutes, après lesquelles la féerie recommence une seconde, une troisième fois, toujours plus variée, coloriée, prodigieuse.
    Tout à coup, ceux qui composent la multitude des spectateurs, sans aucune exception, ont la sensation que le soleil se détache du firmament. Ils le voient par bonds en zigzag, se précipiter sur eux, irradiant une chaleur de plus en plus intense.
    Un cri formidable jaillit de toutes les poitrines, des exclamations diverses se font entendre.
    « Miracle ! Miracle ! » crient les uns. « Je crois en Dieu ! » proclame un autre. « Je vous salue, Marie », disent certains. « Mon Dieu, miséricorde », implorent un grand nombre... Et bientôt, c'est ¬ce dernier appel qui domine.
    Puis, d'un seul mouvement, cette foule terrifiée et attendant la mort, tombe à genoux dans ce bourbier de terre glaise et, la voix entrecoupée de sanglots, récite le plus fervent acte de contrition.
    Cependant le soleil, s'arrêtant dans sa course vertigineuse, remonte à sa place en zigzaguant comme il est descendu, il reprend peu à peu son éclat normal, dans un ciel limpide.
    Alors la foule se relève et chante en chœur un vibrant Credo. Indescriptible est l'émotion générale. Un vieillard, jusque là incroyant, les larmes inondant son visage et les mains tendues vers le Ciel, s'écrie : « Vierge sainte !... Vierge bénie !... Vierge du Rosaire, sauvez-nous !... » De tous côtés se déroulent des scènes analogues.
    La foi et la pratique sincère de la religion se réveillent puissamment dans les âmes, et le relèvement national du Portugal s'ensuit sur toute la ligne.
    Ô France ! Ô Français ! voyez et comprenez !... Le Message de Fatima est parfaitement adapté aux besoins de notre siècle si troublé ; il nous apporte ce qui nous manque le plus. Accueillons-le avec une parfaite et généreuse bonne volonté. Jetons-nous dans les bras de notre céleste Mère qui s'ouvrent pour nous recevoir et nous conduire, repentants et transformés, à Celui qui, Seul, est le salut, la paix, le bonheur des individus et des nations, dans l'ordre recouvré et conservé.

    PRIÈRE

    Seigneur, nous vous offrons les mérites de Marie, votre Mère et notre Mère au pied de la Croix, pour apaiser votre divine Justice.

    Ô Marie, doux Refuge des pécheurs,
    priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : Marcel Van (fêté ce jour)

    « Petit frère, tu marches actuellement sur une route tracée par Dieu ; ne te décourage donc jamais, garde confiance, et tu verras que tout s'arrangera. Dieu n'a pas besoin de chercher de belles intelligences, des esprits brillants, puisqu'il est l'origine de tout. Tout ce qu'il cherche, c'est un cœur sincère, une volonté fermement décidée à mettre en lui son entière confiance. Continue de croire que Dieu mènera ton projet à bonne fin. Rappelle-toi toujours qu'Il donne ses grâces selon la mesure de notre foi. Si notre foi est faible, nous obtenons peu, si elle est grande, nous obtenons beaucoup, et si nous mettons en lui toute notre confiance, Dieu nous donnera toute sa puissance qui agira en nous, car étant infiniment juste, si nous lui offrons tout, nécessairement, sa justice l'oblige à tout nous donner.

    Si tu ne me crois pas, interroge ma sur la petite Thérèse, et tu verras. L'Évangile rend également témoignage de ce fait. Chaque fois que Jésus opère un miracle en faveur de quelqu'un, il ne lui pose que cette question : est-ce que tu crois ? Et le miracle n'a lieu que s'il a la foi.

    Fais des efforts pour mettre toute ta confiance en Dieu. Si tu crois fermement, tu n'as plus aucune raison de t'inquiéter de ton avenir, puisque Dieu s'en occupe déjà.

    Sois joyeux ! »

    Marcel Van (1928-1959, "apôtre de l'Amour" fêté ce jour, cause de béatification en cours), Lettre à J. Tôn, 1er mars 1953, in Œuvres complètes - 3 : Correspondance, Editions Saint-Paul/Amis de Van, 2001.

    Les amis de Van

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  • Angélus de ce dimanche 2 juin 2013

    Jésus assiste qui Le suit

    A midi, le Pape François a récité l'Angélus avec les milliers de fidèles réunis Place St Pierre, auxquels il a rappelé que jeudi dernier était la solennité du Corpus Domini qui, en Italie comme dans d'autres pays, était déplacée à ce dimanche. C'est la "fête de l'Eucharistie, sacrement du Corps et du Sang du Christ". Commentant l'Evangile qui raconte l'épisode de la multiplication des pains et des poissons, l'Evêque de Rome a souligné un aspect de ce récit qui le surprend toujours et le fait réfléchir. "Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir s'approche ; Jésus se préoccupe des gens qui depuis de nombreuses heures sont avec lui. Ils sont des milliers et ont faim. Que faire ? Les disciples eux-mêmes se posent la question et disent à Jésus : Renvoie la foule pour qu'ils aillent dans les villages les plus proches trouver de quoi manger. Cependant Jésus leur dit : Donnez-leur à manger vous-mêmes. Les disciples restent déconcertés et répondent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, ce qui revient à dire : juste le nécessaire pour nous".

    "Jésus sait bien ce qu'il faut faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. L'attitude des disciples est humaine, cherchant la solution la plus réaliste qui ne crée pas trop de problèmes : renvoie la foule, chacun s'arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux, tu as prêché, guéri des malades... L'attitude de Jésus est nettement différente et est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour les gens. La pitié qu'il manifeste montre qu'il ressent les problèmes de chacun de nous, nos faiblesses comme nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voilà la Providence ! De ce peu, Dieu peut donner le nécessaire à tous. Jésus a totalement confiance en son Père céleste, il sait que pour Lui tout est possible. C'est pourquoi il dit à ses disciples de faire asseoir les gens par groupe de cinquante, ce qui n'est pas un hasard, cela signifie qu'ils ne sont plus une foule mais une communauté nourrie par le Pain de Dieu. Ensuite, il prend ces pains et poissons, lève les yeux au ciel, demande la bénédiction, référence claire à l'Eucharistie, puis les partage et commence à les donner à ses disciples, et les disciples les distribuent... et les pains et poissons n'en finissent plus ! Voici le miracle : plus qu'une multiplication c'est un partage, animé par la foi et la prière. Tous mangèrent et il en resta. C'est le signe de Jésus, Pain de Dieu pour l'humanité... Les disciples virent, mais ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l'enthousiasme du succès. Encore une fois, ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, celle du service, de l'amour, de la foi. La fête du Corps et du Sang du Christ nous demande de nous convertir à la foi de la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à cette conversion, pour suivre vraiment, toujours plus, ce Jésus que nous adorons dans l'Eucharistie".

    Après l'Angélus, le Pape François a dit sa préoccupation face à la prolongation du conflit armé qui ensanglante depuis deux ans la Syrie, et frappe directement une population civile qui aspire à la paix dans la justice et le respect : Cette guerre civile "a de tragiques effets. Elle cause de nombreux morts et de grandes destructions, provoque une situation économique et environnementale désastreuse, auxquels s'ajoute la plaie des enlèvements de personnes. En déplorant tout cela, j'assure de ma prière et de ma solidarité toutes les victimes de rapt et leurs familles. J'en appelle à l'humanité des auteurs, afin qu'ils libèrent leurs otages". Puis il a salué les nombreux signes d'espérance qui se font jours à travers le monde, comme les progrès enregistrés en Amérique latine dans le domaine de la réconciliation et de la paix. Accompagnons-les par la prière, a-t-il recommandé. Il a enfin évoqué la Messe qu'il a célébrée ce matin pour des soldats italiens engagés dans des opérations de paix et des parents de collègues tués en mission, saluant leur sacrifice en tentant de favoriser la réconciliation et la paix "dans des pays où le sang de nombreux frères est répandu par la folie guerrière. Tout est perdu avec la guerre, tout est à gagner avec la paix ! Prions pour les morts, les blessés et leurs famille". Le Saint-Père, pour la première fois, a alors demandé à la foule de prier en silence, "dans le silence de nos coeurs" pour tous ceux qui tombent au cours de ces missions pacifiques.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.13)

  • 23 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'homme à la main sèche - Guérison le jour du sabbat (Mc 3, 1-6 ; cf Mt 12, 9-14 & Lc 6, 6-11)

    « Jésus-Christ guérit encore ici cet homme le jour du sabbat pour justifier davantage ses apôtres. Les antres évangélistes remarquent que Jésus-Christ ayant mis cet homme au milieu des Juifs, leur demanda s’il était permis de faire du bien au jour du sabbat. [...]

    Jésus-Christ demeure dans sa douceur ordinaire. Il guérit ce malade et il leur répond pour faire retomber leurs piéges sur eux, pour nous apprendre la modération, et pour faire voir leur dureté inhumaine. Saint Luc remarque qu’il fit mettre cet homme "au milieu" des Juifs (Lc VI,8) : non qu’il eût quelque crainte d’eux, mais pour les aider à rentrer en eux-mêmes et pour les toucher de compassion. [...]

    [...] il leur demande : "S’il était permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal", et il leur fait cette question : "Qui d’entre vous ayant une brebis", et le reste...

    Saint Marc rapporte "que Jésus-Christ les regardait" (Mc III,5), en leur faisant cette question, afin que son regard pût encore aider à les toucher de compassion. Mais tout cela ne put faire aucun effet sur leur endurcissement. Il guérit cet homme par sa seule parole, quoique souvent ailleurs il impose les mains sur les malades pour les guérir. Et cette circonstance rendait ce miracle encore plus grand. Mais rien ne pouvait adoucir les Juifs, le paralytique était guéri, et eux devenaient plus malades encore par là. Jésus-Christ avait tâché, et par ses paroles, et par ses raisons, et par ses actions de les faire revenir et de les gagner. Mais voyant que leur opiniâtreté était inflexible, il les quitte et il fait son oeuvre.

    "Alors il dit à cet homme : Etendez votre main, et l’ayant étendue elle fut rendue saine comme l’autre." Que font à cela les Juifs ? Ils sortent d’avec Jésus-Christ, ils s’assemblent et ils consultent entre eux pour lui dresser quelque piége.

    "Mais les pharisiens étant sortis tinrent du conseil ensemble contre lui sur les moyens qu’ils pourraient prendre pour le perdre." Il ne les avait blessés en rien, et ils voulaient le faire périr. Tant il est vrai que l’envie est cruelle et furieuse, et qu’elle n’épargne ni amis, ni ennemis. Saint Marc dit qu’ils se lièrent avec les hérodiens, pour voir ensemble comment ils perdraient Jésus-Christ. Mais que fait ici le Sauveur, cet agneau si doux et si paisible? Il se retire pour ne pas les aigrir davantage. "Mais Jésus, sachant leurs pensées, se retira de ce lieu." Où sont maintenant ceux qui croient qu’il serait à souhaiter que Dieu fît aujourd’hui des miracles comme autrefois? Jésus-Christ fait bien voir par ce qui lui arriva alors, que les esprits rebelles ne se rendent point aux miracles même. Tout ce qui se passe dans cette guérison miraculeuse montre clairement que les Juifs avaient accusé injustement les apôtres.

    Il est à remarquer que plus Jésus-Christ faisait du bien aux hommes, plus ses ennemis s’en aigrissaient. S’ils le voient ou guérir les corps, ou convertir les âmes, ils entrent en furie, et ils cherchent les moyens de l’accuser. Lorsque chez le pharisien il change miraculeusement la pécheresse, ils le condamnent. Lorsqu’il mange avec les publicains et les pécheurs, ils le calomnient. Et ils conspirent ici pour le perdre, après qu’il a guéri cette main desséchée. Mais considérez, je vous prie, comme Jésus-Christ continue de faire son oeuvre. Il guérit les malades comme auparavant, et il tâche en même temps d’adoucir et de guérir les esprits. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XL sur Saint Matthieu (1-2), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 20 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Les noces de Cana : "Faites tout ce qu'il vous dira." (Jn 2, 1-11)

    «  Assurément le miracle par lequel Notre-Seigneur Jésus-Christ a changé l’eau en vin, n’a rien d’étonnant pour ceux qui savent que c’est un Dieu qui l’a fait. Aussi bien Celui qui en ce jour de noces a changé l’eau en vin dans ces six urnes qu’il avait ordonné de remplir (Jn II, 6-11), est le même qui chaque année opère dans les vignes un prodige pareil. En effet, comme l’eau versée dans les urnes par ces serviteurs a été convertie en vin par l’oeuvre du Seigneur, ainsi par l’oeuvre du même Seigneur l’eau que versent les nuées est convertie en vin. Ce dernier prodige ne nous étonne point, parce qu’il se renouvelle tous les ans ; oui, parce qu’il s’opère continuellement, il n’a plus rien de merveilleux pour nous ; cependant, il exigerait bien plus d’attention de notre part que celui qui a été opéré dans les urnes remplies d’eau. Où est, en effet, l’homme capable de considérer ce que Dieu fait dans le gouvernement et l’administration des choses de ce monde, sans tomber dans la stupeur et se voir comme écrasé sous le poids des merveilles qu’il opère ? Si l’on se rend compte de la vertu d’un seul grain, de n’importe quelle semence, l’oeuvre divine apparaît avec des proportions si étonnantes, qu’on éprouve involontairement une impression d’effroi. Mais les hommes attentifs à d’autres objets ont perdu de vue les oeuvres de Dieu qui devaient les porter à offrir chaque jour, au Créateur, leurs louanges. Aussi Dieu s’est-il, en quelque sorte, réservé d’opérer certaines oeuvres inaccoutumées, voulant, par ces merveilles, tirer les hommes de leur assoupissement et les rendre plus vigilants pour son culte. [...] Par Jésus-Christ Dieu ont été faits le ciel et la terre, la mer, toute la parure des cieux, la richesse de la terre, la fécondité de la mer ; en un mot, tout ce qui s’étale à nos regards, c’est Jésus-Christ Dieu qui l’a fait. Nous le voyons, et si l’esprit de Jésus-Christ se trouve en nous, la joie que nous cause un pareil spectacle nous anime et nous porte à en louer l’auteur, et ainsi nous ne nous tournons pas tellement vers l’oeuvre, que nous nous détournions de l’ouvrier ; nous n’appliquons pas notre visage à l’ouvrage, au point de tourner le dos à celui qui l’a fait. »

    Saint Augustin, Traités sur Saint Jean, VIII (1), in Œuvres complètes de Saint Augustin (Tome X) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 5 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Multiplication des pains (Mt 15, 29-37)

    « Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana il a changé l'eau en vin. Il a habitué ainsi la bouche de ses disciples à son pain et à son vin, jusqu'au temps où il leur donnerait son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires pour exciter en eux le désir de son corps et de son sang vivifiants. Il leur a donné ces petites choses généreusement, pour qu'ils sachent que son don suprême serait gratuit. Il les leur a données gratuitement, bien qu'ils auraient pu les lui acheter, afin qu'ils sachent qu'on ne leur demanderait pas de payer une chose inestimable : car, s'ils pouvaient payer le prix du pain et du vin, ils ne pourraient pas payer son corps et son sang.
    Non seulement il nous a comblés gratuitement de ses dons, mais encore il nous a traités avec affection. Car il nous a donné ces petites choses gratuitement pour nous attirer, afin que nous venions à lui et recevions gratuitement ce bien si grand qu'est l'eucharistie. Ces petites portions de pain et de vin qu'il a données étaient douces à la bouche, mais le don de son corps et de son sang est utile à l'esprit. Il nous a attirés par ces aliments agréables au palais afin de nous entraîner vers ce qui donne la vie à nos âmes...
    L'œuvre du Seigneur atteint tout : en un clin d'œil, il a multiplié un peu de pain. Ce que les hommes font et transforment en dix mois de travail, ses dix doigts l'ont fait en un instant... D'une petite quantité de pain est née une multitude de pains ; il en a été comme lors de la première bénédiction : "Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre" (Gn 1,28). »

    Saint Ephrem (v.306-373), Commentaire de l'Évangile concordant, 12, 1-4 ; SC 121 (Trad SC rev.).

  • 14 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Action de grâce du lépreux samaritain (Lc 17, 11-19)

    « ... Heureux le Samaritain qui reconnut qu'il ne possédait rien qu'il ne l'eût reçu (1Co IV,7) ; aussi conserva-t-il le dépôt qui lui avait été confié (2Tm I,12), et revint-il vers le Seigneur, en lui rendant grâces. Heureux celui qui, à chaque don de la grâce, revient à celui en qui se trouve la plénitude de toutes les grâces, car si nous nous montrons reconnaissants à son égard pour tout ce que nous en avons reçu, nous préparons la place en nous à la grâce, et nous nous rendons dignes de la recevoir en plus grande abondance. Il n'y a, en effet, que notre ingratitude qui arrête nos progrès après notre conversion, attendu que le donateur, regardant comme perdu tout ce que l'ingrat a reçu, se tient, par la suite, sur ses gardes, de peur de perdre, d'autant plus qu'il lui donnerait davantage. Heureux donc celui qui se regarde comme un étranger, et qui rend de très grandes actions de grâces, même pour les moindres bienfaits, dans la pensée que tout ce qui se donne à un étranger et, à un inconnu est un don purement gratuit. Que nous sommes au contraire malheureux et misérables, lorsque, après nous être regardés dès le principe, comme des étrangers, et nous être montrés d'abord assez timorés, assez humbles et assez dévots, nous oublions ensuite si facilement combien était gratuit ce que nous avons reçu, et nous présumons à tort, en quelque sorte, de l'amitié de Dieu, sans remarquer que nous nous rendons dignes de nous entendre dire que "les ennemis du Seigneur sont les gens mêmes de sa maison" (Ps LIV,13). Nous l'offensons plus facilement alors, comme si nous ne savions pas que nos fautes seront bien plus sévèrement jugées, selon ce que nous lisons dans le Psalmiste : "Si ce fût mon ennemi qui m'eût chargé de malédictions, je l'aurais certainement supporté" (Ps LIII,13). Je vous en prie donc, mes frères, humilions-nous de plus en plus sous la main puissante de Dieu (1P V,6), et faisons en sorte de nous tenir éloignés du vice si grand et si affreux de l'ingratitude. Tenons-nous avec une entière dévotion dans l'action de grâces, et nous nous concilierons la grâce de notre Dieu qui seule peut sauver nos âmes. Montrons notre reconnaissance, non pas seulement en paroles et du bout des lèvres, mais par les oeuvres et en vérité, attendu que ce n'est pas le mot, mais l'acte de la reconnaissance qu'exige de nous Celui qui nous donne la grâce, le Seigneur notre Dieu qui est béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il. »

    Saint Bernard (1091-1153), Sermons divers, Vingt-septième Sermon (Contre le vice détestable de l'ingratitude, 8), in Oeuvres complètes de Saint Bernard (Tome III), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Louis Vivès, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 12 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "C'est par Béelzéboul, le prince des démons, qu'il expulse les démons" (Lc 11, 15)

    « "Si donc je chasse les démons par la vertu de Béelzébub, par qui vos enfants les chassent-ils ?" Considérez, mes frères, combien il est doux encore et modéré dans cette réponse. Il ne dit pas, mes disciples ou mes apôtres, mais "vos enfants, et il leur donne ainsi le moyen de se rendre dignes de la même grâce qu’avaient reçue ceux qui étaient Juifs comme eux ; mais s’ils voulaient au contraire demeurer toujours dans leur ingratitude, il les rend entièrement inexcusables. Voici donc ce qu'il leur dit : "Si je chasse les démons par la vertu de Béelzébub, par qui les chassent vos enfants ?" Car les apôtres avaient déjà chassé les démons par la puissance que Jésus-Christ leur avait donnée. Cependant les Juifs ne les accusaient point, comme Jésus-Christ, de chasser les démons au nom des démons parce qu ils n’en voulaient pas à la chose même, mais à la personne.

    Ainsi pour leur faire voir que tout ce qu’ils disaient contre lui ne venait que de leur envie, il leur propose ses apôtres qui chassaient aussi les démons, comme s'il leur disait : Si je chasse les démons par la vertu de Béelzébub, c’est aussi par Béelzébub que vos enfants les doivent chasser, puisqu'ils n'ont point d’autre puissance que celle que je leur ai donnée. Cependant vous n'avez point eu d'eux ces pensées. Comment donc les pouvez-vous avoir de moi ? Pourquoi me condamnez vous, lorsque vous les justifiez, quoique je n’aie fait que ce qu’ils font ? Ce jugement favorable que vous portez sur vous, vous rendra encore plus coupables pour l'injustice que vous me faites ; aussi, il ajoute ensuite : "C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges". Juifs comme vous et suivant même loi que vous, ils ont obéi en toute chose ; ils condamneront donc un jour tout ce que vous faites, et tout ce que vous dites contre moi avec tant d’insolence et tant d’imposture.

    "Mais si je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, vous devez donc croire que le règne de Dieu est parvenu jusqu’à vous". Quel est ce royaume de Dieu ? C’est ma présence sur la terre. Remarquez encore combien il attire à lui les Juifs, combien il cherche à les guérir, et à faire en sorte qu’ils le connaissent. Il leur représente qu’ils s’opposent eux-mêmes aux grands biens qu’il leur veut faire et qu’ils agissent contre leur propre salut. Au lieu que vous devriez vous réjouir et être ravis de ce que je suis ici pour vous dispenser les grâces que les prophètes ont prédites autrefois, et de ce que le temps de votre bonheur est enfin venu, vous faites tout le contraire, et non seulement vous vous opposez aux grands dons que je vous offre, mais vous me déshonorez même par vos fausses accusations et par vos calomnies.

    Saint Matthieu dit ici : "Que si je chasse les démons par l’Esprit de Dieu" et saint Luc : "Que si je chasse les démons par le doigt de Dieu", ce qui montre que c’est l’ouvrage de la toute-puissance de Dieu de chasser ainsi les démons, et non pas l’effet d’une grâce qui soit ordinaire. Il veut aussi qu’ils puissent conclure de là que le Fils de Dieu est venu. Mais il ne le dit pas clairement. Il se sert d’une expression figurée en disant : "Vous devez croire que le règne de Dieu est parvenu jusqu’à vous". O sagesse admirable du Sauveur ! Il établit son incarnation et prouve son avènement au monde par les accusations mêmes de ses ennemis. Et pour les attirer davantage à lui, il ne dit pas seulement : "Le royaume de Dieu est venu", mais il dit "est parvenu jusqu’à vous" comme s‘il disait : ces grands biens sont venus pour vous. Pourquoi donc recevez-vous avec chagrin et avec tristesse la nouvelle de votre bonheur ? Pourquoi combattez-vous votre salut ? Voici le temps que les prophètes vous ont marqué autrefois. Ils ont prédit que je viendrais, et ils ont donné pour marque de mon avènement, qu’il se ferait alors des miracles par une puissance toute divine. Vous êtes témoins que ces miracles se font, et ils sont assez grands pour faire voir qu’il n’y a que Dieu qui les puisse faire. Le démon ne peut être maintenant plus puissant qu’il l’a été jusqu’ici. Il faut nécessairement qu’il soit plus faible. Et il est impossible que le démon étant faible chasse un autre démon qui est très fort.

    C’est ainsi qu’il leur parlait, pour leur montrer que toute la force vient de la charité et de l’union, et toute la faiblesse de la division et du schisme. C’est pourquoi il exhorte sans cesse et à tout propos ses disciples à la charité, leur représentant que le démon fait tous ses efforts pour la détruire. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie XLI (2), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 11 octobre : Reconnaissance officielle du 68ème miracle de Lourdes

    Jeudi 11 octobre 2012, l'évêque de Casale-Monferrato (Italie) a reconnu comme miracle la guérison d'une religieuse de son diocèse survenue à Lourdes en 1965. Sœur Luigina Traverso devient ainsi la 68ème miraculée de Lourdes.

    A lire en intégralité sur le site du Sanctuaire de Lourdes.

     

  • 5 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Lorsque, par son ordre, le paralytique s’est levé, Jésus le renvoie dans sa maison, montrant par là son humilité en même temps qu’il prouve que la guérison est réelle et non fantastique ; il prend pour témoin de cette guérison ceux qui l’avaient été de la maladie. J’aurais souhaité, semble-t-il dire, par, votre maladie que j’ai guérie, guérir aussi ceux qui sont malades ici, non dans le corps, mais dans l’âme ; mais puisqu’ils ne le veulent pas, allez-vous-en chez vous, afin que vous guérissiez au moins les âmes malades de vos proches. Il fait voir ainsi qu’il est également le Créateur du corps et de l’âme, en guérissant la paralysie de l’âme avant même celle du corps, et en prouvant l’une qui était invisible, par l’autre qui était manifeste aux yeux de tous.

    Cependant l’âme de ces hommes rampe encore à terre, car l’évangéliste ajoute : "Le peuple voyant cela, fut rempli d’admiration et rendit gloire à Dieu, de ce qu’il avait donné une telle puissance aux hommes." Après ce grand miracle, il regarde encore Jésus-Christ comme un "homme". La chair dont il s’était revêtu les empêchait de le regarder comme un Dieu. Cependant Jésus-Christ ne leur reproche point leur peu d’intelligence. Il tâche seulement de les exciter de plus en plus, et d’élever leurs pensées par la sublimité de ses oeuvres. C’était déjà beaucoup qu’ils le regardassent comme le plus grand de tous les hommes, et comme étant venu de Dieu. Cette opinion, une fois bien enracinée dans leurs esprits, pouvait peu à peu les conduire plus avant, et leur faire croire qu’il était véritablement le Fils de Dieu. Mais ils n’y demeurèrent pas fermes. Leur inconstance fut cause qu’ils ne purent s’élever plus haut, et qu’ayant changé de sentiment, ils dirent : "Cet homme n’est point de Dieu. Comment cet homme pourrait-il être de Dieu ?" (Jn, VII, 20.) Ils redisaient continuellement ces paroles pour se faire un prétexte à leur infidélité et à leurs passions secrètes.

    C’est l’état, mes frères, où tombent aujourd’hui ceux qui, sous prétexte de venger l’honneur de Dieu, se vengent eux-mêmes et satisfont leur animosité particulière, au lieu que des chrétiens devraient se conduire en tout avec douceur et modération. Dieu même, qui est si fort offensé par les blasphèmes de ses créatures, et qui pourrait les anéantir d’un coup de foudre, "fait néanmoins lever son soleil sur ces ingrats, et tomber sa pluie sur eux", et il les comblé de mille biens. Imitons, mes frères, ce grand modèle envers ceux qui nous offensent. Exhortons-les, avertissons-les, excitons-les, témoignons-leur une extrême douceur, sans nous laisser jamais emporter. Pourquoi les blasphèmes lancés contre Dieu vous jettent-ils dans l’impatience  ? il est hors d’atteinte à tous ces outrages. L’impiété ne nuit qu’à l’impie ; les traits qu’il lance ne blessent que lui. Pleurez-le donc, répandez des larmes sur son malheur, puisqu’il mérite qu’on le pleure, et qu’il n’y a point de remède plus souverain pour guérir ces sortes de plaies que la douceur et la patience, car la douceur est plus efficace que toute la violence dont on userait. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XXIX, 3), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.