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misère - Page 4

  • Méditation : "Prière du vieillard"

    Prière du vieillard

    « Seigneur Jésus-Christ, roi des rois, qui as puissance sur la vie et sur la mort ; tu connais ce qui est secret et caché, ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi. Guéris mes menées, j'ai fait le mal en ta présence.
    Voici que ma vie décline de jour en jour, et mes péchés ne font que croître. Ô Seigneur, Dieu des esprits et des corps, tu connais l'extrême fragilité de mon âme et de ma chair. Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse, et soutiens-moi dans ma misère.

    Tu sais que j'ai été pour beaucoup un sujet d'étonnement, tu es mon puissant soutien. Donne-moi une âme reconnaissante ; que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits, Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la mémoire de mes nombreux péchés, mais pardonne toutes mes forfaitures.

    Seigneur, ne dédaigne pas ma prière - une prière de misérable - conserve-moi ta grâce jusqu'à la fin ; qu'elle me garde comme par le passé. C'est elle qui m'a enseigné la sagesse : bienheureux ceux qui empruntent ses chemins, car ils recevront la couronne de gloire.

    Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité, parce que ta miséricorde à mon égard n'a pas eu de borne. Tu as été pour moi aide et protection. Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !
    A toi, ô notre Dieu, la gloire ! »

    Saint Ephrem, in Prières des premiers chrétiens par A. Hamman O.F.M., Librairie Arthème Fayard, Paris, 1951.

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  • 9 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Parabole du pharisien et du publicain (Lc 18, 9-14)

    « Si vous voulez être grand, n’en tirez pas orgueil comme le Pharisien de la parabole (Lc 18,9s), et alors vous serez vraiment grand. Croyez que vous êtes sans mérite, et alors vous en aurez. Le publicain, lui, s’est reconnu pécheur et ainsi il est devenu juste ; combien plus le juste qui se reconnaît pécheur verra-t-il sa justice et ses mérites s’agrandir ! Car l’humilité fait du pécheur un juste, puisqu’il reconnaît la vérité de sa vie ; et dans l’âme des justes l’humilité véritable agit encore plus puissamment.
    Ne perdez donc pas par la vaine gloire le fruit que vous aurez gagné par vos travaux, le salaire de vos peines, la récompense des labeurs de votre vie. Dieu connaît mieux que vous-même le bien que vous faites. Un simple verre d’eau fraîche sera récompensé. Dieu agrée la plus petite aumône, ou si vous ne pouvez rien donner, même un soupir de compassion. Il accueille tout, se souviendra de tout pour vous le rendre au centuple.

    Cessons donc de compter nos mérites et de les étaler au grand jour. Si nous chantons nos mérites, nous ne serons pas loués par Dieu. Gémissons plutôt sur notre misère, et Dieu nous élèvera aux yeux des autres. Il ne veut pas que le fruit de nos labeurs se perde. Dans son amour ardent il veut couronner nos plus petites actions ; il cherche toutes les occasions pour nous délivrer de la géhenne. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélies sur Saint Matthieu, n° 3.

  • Méditation : la justice de Dieu

    « La justice de Dieu est bien terrible, dit-on, et l'on doit toujours la craindre. Cela est vrai ; mais pour qui est-elle terrible ? Est-ce pour les enfants qui adorent Dieu, qui l'aiment, qui le servent comme leur Père, qui sont déterminés à ne rien lui refuser, à ne lui déplaire en rien ? Non. Si ces enfants aiment Dieu, Dieu les aime encore plus ; il voit que leurs fautes ne sont point des fautes de malice, mais d'imperfection et de fragilité : au premier regard d'amour et de regret qu'ils jettent sur lui, il les leur pardonne, et s'il a à les en punir, il les en punit dans ce monde d'une manière avantageuse à leur salut.
    Est-ce pour les pécheurs qui reviennent sincèrement à Dieu que sa justice est terrible ? Non. Ils éprouvent les effets de sa grande miséricorde ; et souvent ils sont traités avec tant de bonté, que les justes mêmes en conçoivent de la jalousie : témoin l'enfant prodigue, témoin Marie-Madeleine.
    La justice divine n'est terrible que pour ceux qui n'ont pas recours à sa miséricorde, soit par présomption, soit par désespoir ; pour ceux qui aiment le péché, qui n'en veulent pas sortir ; pour ceux dont la volonté n'est pas droite, et qui voudraient, s'il se peut, tromper Dieu.
    Mais jusqu'où doit aller la confiance en Dieu ? Aussi loin que sa puissance et sa bonté, aussi loin que notre faiblesse et notre misère ; c'est-à-dire qu'elle ne doit point avoir de bornes. »

    P. Jean-Nicolas Grou (1731-1803), Manuel des Ames intérieures (De la confiance en Dieu), Lecoffre, Paris, 1889.

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  • Méditation sur la confiance en Dieu

    « Vous me demandez si une âme, ayant le sentiment de sa misère, peut aller à Dieu avec une grande confiance ?
    Or, je réponds, que non seulement l'âme qui a la connaissance de sa misère, peut avoir une grande confiance en Dieu, mais qu'elle ne peut avoir une vraie confiance, qu'elle n'ait la connaissance de sa misère ; car cette connaissance et cet aveu de notre misère nous introduit devant Dieu.
    Ainsi tous les grands saints, comme Job, David, et les autres, commençaient toutes leurs prières par la confession de leur misère ; de sorte que c'est une très bonne chose de se reconnaître pauvre, vil, abject, indigne de paraître devant Dieu.
    Ce mot si célèbre parmi les anciens, "Connais-toi toi-même", encore qu'il s'entende de la grandeur et excellence de l'âme, pour ne la point avilir et profaner en des choses indignes de sa noblesse, il s'entend aussi de la connaissance de notre indignité, imperfection et misère ; d'autant que plus nous nous connaîtrons misérables, plus nous nous confierons en la bonté et miséricorde de Dieu : car entre la miséricorde et la misère il y a une liaison si grande, que l'une ne se peut exercer sans l'autre. Si Dieu n'eût point créé l'homme, il eût été vraiment tout bon, mais il n'eût point été actuellement miséricordieux, puisque la miséricorde ne s'exerce qu'envers les misérables.
    Vous voyez donc que plus nous nous connaissons misérables, plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n'avons rien sur quoi nous puissions nous appuyer pour nous confier en nous-mêmes. »

    Saint François de Sales, La vraie et solide piété, II Par. ch. III § 7 (II. 5.), recueillie de ses lettres et de ses entretiens par Collot, disposés dans un ordre plus méthodique par un Supérieur de Séminaire, 2e édition, Lille, L. Lefort, 1852.

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  • 1er novembre : Méditation

    « La solennité de ce jour nous apprend ce que c'est qu'être un saint

    Notre lâcheté, ingénieuse à se faire illusion, voudrait nous persuader qu'il est, pour aller au ciel, une voie commode, où l'on peut ne point se gêner et vivre à son aise, fuir la croix et se satisfaire en tout ce qui n'est pas évidemment péché mortel, suivre la volonté propre et ses caprices, l'amour-propre et sa vanité ; mais, en ce jour, interrogeons les saints et demandons-leur s'il en est un seul qui se soit sauvé par cette voie. Ils nous répondront avec l'évangile qui se lit solennellement aujourd'hui, dans l'assemblée des fidèles, comme une protestation contre ce système de morale relâchée. Que nous dit cet évangile, si ce n'est que les bienheureux, ou les saints, ce sont les humbles, pauvres et détachés de tout ; ce sont les coeurs doux, qui souffrent tout de tout le monde, sans rien faire souffrir à personne, rendent le bien pour le mal, la louange pour le blâme, l'amour pour la haine ; ce sont les éprouvés, qui coulent leurs jours dans l'affliction et les larmes, loin des joies du monde ; ce sont les zélés pour leur propre perfection, qui ont faim et soif d'une justice toujours plus grande ; ce sont les miséricordieux, qui compatissent à toutes les peines de leurs frères et prennent en pitié leurs défauts avec toutes les misères humaines ; ce sont les coeurs purs, qui ont horreur des moindres taches ; ce sont les pacifiques, qui ne laissent point les passions troubler la paix de leur âme et vivent en paix avec tout le monde ; ce sont les persécutés, qui supportent sans trouble l'insulte et la calomnie. Voilà les saints au jugement de Jésus-Christ et de l'Evangile. Trouvons-nous place en ce portrait pour la lâcheté, la tiédeur, la vie commode et sans gêne ?
    [...]
    Je dois donc me convertir, car je suis bien loin d'être un saint. Où est en moi l'humilité des saints, leur douceur, leur patience, leur vie de foi ? Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! La fête de ce jour me rappelle que je dois être un saint, et je veux le devenir. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année Tome III, Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e édition revue, corrigée, augmentée).

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    Frise de l'église St-Vincent-de-Paul à Paris (détail)
    réalisée par Hippolyte Flandrin (1809-1864) :
    Procession des Saints s'avançant vers le Sanctuaire

  • 23 juin : Méditation

    « Dieu ne nous traite point selon la multitude de nos péchés, mais selon celle de ses infinies miséricordes. C'est la plus grande grâce que je pouvais recevoir dans cette vallée de larmes, et le plus grand secours pour m'aider à souffrir les misères de cette vie. Heureux si j'en fais un bon usage ! Et que le Seigneur daigne me favoriser d'une sainte persévérance. J'ai tout à craindre de ma propre faiblesse, mais j'espère tout de sa divine miséricorde ; et puisqu'il a eu la bonté de commencer cet ouvrage en moi, il aura celle de le perfectionner pour sa plus grande gloire et pour le salut de mon âme.
    Je ne fais point ici l'aveu de toutes mes misères. Dieu les connaît. je vous demande seulement des prières, pour attirer sur moi sa divine miséricorde et la grâce de le mieux servir dans la suite que je n'ai fait jusqu'à présent. »

    Un Chartreux, L'Echo du silence (manuscrit fin XVIIIe, découvert en 2011), Artège, Perpignan, 2012.

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  • 23 avril : Méditation

    « Peut-être ne savons-nous pas ce que c'est qu'aimer, et je ne m'en étonnerais pas beaucoup. Celui qui aime le plus n'est pas celui qui a le plus de consolations, mais celui qui est le plus résolu à contenter Dieu en tout, à faire tout son possible pour ne le point offenser, à le prier toujours davantage pour l'honneur et la gloire de son Fils, ainsi que pour l'exaltation de l'Eglise catholique. Telles sont les marques de l'amour. N'allez pas vous imaginer cependant qu'il faille, pour aimer véritablement, ne jamais songer à autre chose, et que tout est perdu pour vous si vous venez à vous distraire tant soit peu...
    Il n'est pas bien de nous laisser troubler par les pensées importunes, ou d'en éprouver de la peine...
    Que cela nous apprenne à connaître notre misère, et à désirer parvenir "là où personne ne nous méprisera" (Cant. des Cant. VIII, I). »

    Sainte Thérèse de Jésus, Château de l'Âme, Quatrièmes Demeures, ch.I, in "Oeuvres complètes", Editions du Seuil, 1948.

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    "Le Couronnement de la Vierge", par Enguerrand Quarton

    (Villeneuve-les-Avignon)

  • 15 avril : Méditation

    « La miséricorde, c'est le Père qui envoie son Fils (cf. Eph 4, 4-7), et c'est le Fils qui nous fait comprendre cette miséricorde par le mystère de l'Incarnation. c'est à travers l'humanité assumée par le Verbe divin, Fils de Dieu, que nous découvrons le mieux la miséricorde. Toute la vie du Christ n'est qu'une vie de miséricorde ; toutes les actions du Christ à notre égard sont faites par miséricorde. La miséricorde regarde la misère de l'autre, et il n'y a miséricorde que quand on voit la misère de l'autre... Et dans la miséricorde, on regarde la misère de l'autre comme étant notre propre misère... la miséricorde consiste à voir, à regarder et à connaître le mal de l'autre d'une façon profonde, de sorte que ce mal de l'autre soit comme notre mal. On rend la vie au misérable, à celui qui souffre et qui n'en peut plus, et on fait tout ce qu'on peut, par soi-même ou par d'autres, pour venir au secours de sa misère. [...]

    Jésus agit toujours par miséricorde (c'est sa manière d'agir, parce qu'il est miséricordieux), et sa miséricorde s'enracine dans nos coeurs pour que nous puissions, à notre tour, être miséricordieux...
    La miséricorde va impliquer ce qu'il y a de plus grand dans notre activité à l'égard des autres : leur apporter un renouveau de vie, un surcroît de vie à partir de leurs fautes, en réponse à leur misère qui nous a permis de nous déloger et d'aller vers eux. Il y a comme un appel...

    La miséricorde a ceci de très particulier qu'elle appelle la miséricorde : "Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendrons miséricorde". Donc, faire la miséricorde nous dispose à recevoir la miséricorde de Dieu, la miséricorde du Christ. C'est peut-être la disposition la plus parfaite à recevoir la miséricorde du Christ, et donc à être tout proche de Jésus, à le connaître et à le comprendre. »

    P. Marie-Dominique Philippe, un feu sur la terre, Mame, coll. "Hommes de Parole", 2001.

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    A voir : notre dossier dédié à la Miséricorde Divine