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  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)

    « Je vous salue Joseph, vous que la grâce divine a comblé ; le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux ; vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus, l'Enfant divin de votre virginale Épouse, est béni.

    Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu'à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l'heure de notre mort. Amen. »

    Imprimatur : Fribourg (Suisse), le 15 mars 1957
    François Charrière, évêque

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  • Trois conférences-méditations pour un Carême en toute intériorité

    Un CD audio MP3

    Sur un même audiolivre,
    trois grands entretiens à écouter dans le temps de Carême.
    (Avec indexations courtes pour une écoute quotidienne)

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    Cendres, du Père Francesco Rossi de Gasperis s.j. (École Biblique de Jérusalem)
    Mort et Résurrection, du Père Joseph-Marie Verlinde (Famille de Saint-Joseph)
    Espérance, du Père Raniero Cantalamessa ofm (prédicateur de la maison pontificale)

    Entretiens et musique : Abbé Denis Veilleux (Directeur de Radio Galilée-Québec)

    13h d'écoute - Prix public : 22 € TTC

    Entendre des extraits ici.

    Saint-Léger Productions
    1 chemin des pièces Bron
    49260 Le Coudray-Macouard

  • Méditation : "Que ta volonté soit faite"

    « "Que ta volonté soit faite." Telle doit être la règle de la vie chrétienne, ordonnant la journée du matin jusqu’au soir, le cours de l’année, la vie entière : unique préoccupation du chrétien. Tous les autres soucis, le Seigneur les assume.

    Un seul, toutefois, demeure aussi longtemps que nous vivons. Objectivement, nous ne sommes pas définitivement assurés de demeurer toujours dans les voies du Seigneur. Comme nos premiers parents ont pu tomber de la famille de Dieu dans le camp des rebelles, ainsi chacun de nous se tient toujours sur la corde raide entre le néant et la plénitude de la vie divine. Et, tôt ou tard, nous en ferons subjectivement l’expérience.

    Dans l’enfance de la vie spirituelle, alors que nous avons tout juste commencé de nous abandonner à la conduite de Dieu, nous savons qu’une main très ferme et très forte nous dirige ; et ce que nous devons faire ou abandonner nous apparaît en pleine clarté. Mais il n’en sera pas toujours ainsi. Celui qui appartient au Christ doit vivre toute la vie du Christ. Comme Lui il atteindra l’âge adulte et, un jour, entrera dans le chemin de la Croix, qui, par Gethsémani, conduit au Golgotha. Et toutes les souffrances qui nous atteignent extérieurement ne sont rien en comparaison de la nuit obscure de l’âme lorsque la lumière divine ne l’éclaire plus et que la voix du Seigneur ne se fait plus entendre. Dieu est là, mais il est caché et se tait.

    Pourquoi en est-il ainsi ? Ce sont les mystères de Dieu que nous abordons et ils ne se laissent pas entièrement pénétrer. Nous ne pouvons que commencer à les contempler.

    Dieu s’est fait homme pour nous donner de participer de nouveau à sa vie. Participation qui était au principe et qui est l’ultime fin. Mais dans l’intervalle, nous avons à vivre. Le Christ est à la fois Dieu et Homme, et qui veut partager sa vie doit prendre part à sa vie divine et à sa vie humaine. La nature humaine qu’Il revêtit Lui donna la possibilité de souffrir et de mourir. La nature divine qu’Il possède de toute éternité confère à sa souffrance et à sa mort une valeur infinie et une force rédemptrice. La souffrance et la mort du Christ continuent dans son Corps mystique et en chacun de ses membres. Tout homme doit souffrir et mourir. Mais s’il est membre vivant du Christ, sa souffrance et sa mort reçoivent alors, de la divinité du Chef, une puissance de rédemption. C’est la raison objective pour laquelle tous les saints ont appelé la souffrance. Il ne s’agit pas là d’un désir morbide. Ce qui, au regard de l’intelligence naturelle, apparaît presque comme une perversion, se révèle pourtant, dans la lumière du mystère de la Rédemption, comme la raison la plus haute.

    Ainsi lié au Christ, le chrétien demeure inébranlé même dans la nuit obscure où Dieu lui paraît lointain et où il se croit abandonné ; et peut-être la Providence divine lui impose-t-elle ce supplice afin qu’un de ses frères, effectivement prisonnier de l’erreur, soit délivré.

    Disons-nous aussi : "Que ta volonté soit faite", même au cœur de la plus sombre nuit. »

    Édith Stein (Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix, 1891-1942), Le mystère de Noël, Éditions de l’Orante, 1955.

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  • Méditation - Prière : "Ô Seigneur Jésus, aie pitié de moi...!"

    « Ô Seigneur, mon Dieu ! je ne suis qu'un misérable pécheur, indigne que la terre ne me porte ! Hélas ! je suis parti loin de toi, bien suprême, et je demeure en une région lointaine, dans la région de la dissemblance. Je suis malheureux et aveugle ; je ne suis rien, je ne puis rien sans toi. Oh oui ! Jésus bon et doux, aie pitié de moi ! Lave-moi de ton sang précieux, purifie-moi de tout péché, guéris-moi complètement, pour que je puisse te plaire.

    Ô quand mourrai-je pleinement à moi-même ? Quand serai-je libre de toute créature ? Oh, si je pouvais être vraiment doux et humble de cœur, vraiment pauvre et nu en esprit ! Accorde-moi, Seigneur, que par un parfait renoncement à moi-même, par une parfaite mortification de tous mes vices, je parvienne à t'aimer parfaitement. Tu as ordonné que je t'aime : donne ce que tu ordonnes, et ordonne ce que tu veux ! Donne-moi de t'aimer de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces, ainsi que de tout mon esprit. Daigne restaurer et réformer les facultés détruites et corrompues de mon âme, par celles de ton âme très sainte. Libère mon esprit de toute dispersion ; dépouille-le des images et des beautés des choses passagères. Accorde-moi de me recueillir librement en toi ; accorde-moi de pouvoir toujours m'écouler en toi par la stabilité des pensées, la clarté de la connaissance et la ferveur de l'amour. »

    Louis de Blois (Blosius, Abbé de Liessies, 1506-1566, fêté ce jour), Institution spirituelle (ch. IV 2-3), Trad. Max Huot de Longchamp, Éditions du Carmel, Paroisse et Famille, 2004.

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    Abbaye Cistercienne de Fontenay (Côtes d'Or)

  • Méditation : l'aveuglement du chrétien

    « La vie de la plupart des chrétiens a si peu de rapport à leur croyance (*), qu'on ne peut voir sans gémir qu'ils aient tant d'affections pour leurs autres affaires, et tant d'indifférence pour leur salut. En effet, n'est-ce pas une conduite bien déplorable au fidèle, d'aimer si fort le présent qui doit finir, et de ne pas se soucier de cet heureux avenir, qui ne finira point ; d'avoir tant d'ardeur pour les biens périssables de cette vie, et tant de froideur pour les vrais et solides biens de la vie future, de s'appuyer sur les promesses trompeuses du monde, et de ne pas s'appuyer sur le bras du Tout-Puissant, et sur la fermeté inébranlable de la parole, qui est la vérité même... ?

    Quel esprit d'erreur nous possède, pour vivre si peu chrétiennement ? [...] L'affaire du salut est la plus importante de toutes les affaires, et cependant elle est la plus négligée. Car que fait-on pour mériter un Royaume, qui ne se donne qu'à ceux qui se font violence ? Qui est-ce qui pense comme il faut à se sauver ? Où est le chrétien qui renonce à ses autres intérêts, pour n'être attentif qu'à celui-ci ? Et par quel étrange égarement de cœur renfermons-nous nos prétentions dans les bornes étroites du temps, ayant l'esprit plein des espérances que la foi nous donne de l'éternité ?
    C'est cet aveuglement qui est la cause la plus universelle du dérèglement général, qui règne aujourd'hui dans le monde...
    [...]
    Si c'est un mal d'être aveugle, c'est le comble du mal que d'aimer son aveuglement. L'homme pécheur aime cet état, parce qu'il le rend insensible à sa misère. Ses ténèbres lui plaisent, parce que la lumière le trouble en lui découvrant l'égarement où il est. Il évite de s'éclaircir sur les jugements de Dieu, pour ne pas interrompre le cours de ses plaisirs par des pensées si sérieuses. Il ne veut point approfondir ce qui se passe dans l'autre vie, pour ne pas perdre la douceur qu'il a dans la vie présente. [...] C'est par cette ignorance qu'il étouffe dans son cœur les sentiments les plus purs de la foi, qu'il se défait de cette vigilance incommode, qui représente au chrétien le compte exact qu'il doit rendre à Dieu de sa conduite, et qu'ainsi il se délivre de la crainte du présent et de l'incertitude de l'avenir. [...] Comme il ne pense qu'à vivre, sans penser à mourir, il se fait une béatitude imaginaire de la jouissance des biens de cette vie, pour effacer dans son esprit les idées de la véritable béatitude de l'autre vie ; et il tombe peu à peu, par une conduite si folle, d'erreur en erreur, de précipice en précipice, d'aveuglement en aveuglement. Rien même n'est plus capable de le réveiller de cet assoupissement. Car comme tout parle à celui qui est fidèle, tout est muet à celui qui ne l'est pas. »

    (*) : "créance" dans le texte original, terme qui n'est plus aujourd'hui usité en ce sens.

    René Rapin (1620-1687), L'importance du salut (extraits du ch. I), Paris, Chez Sébastien Mabre-Cramoisy, 1675.
    (Biographie René Rapin)

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    "Le Combat de Carnaval et Carême", Pieter Bruegel l'Ancien (1525-1569)
    Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)

  • Audience générale de ce mercredi 27 novembre 2013

    Durant l'audience générale tenue ce matin Place St-Pierre en présence de 50.000 fidèles, le Pape François a annoncé conclure le cycle des catéchèses sur le Credo pour l'Année de la foi en évoquant aujourd'hui le mourir chrétien et mercredi prochain la résurrection de la chair. Après avoir félicité l'assemblée pour être venue malgré le froid, il affirmé qu'il existe une manière erronée d'envisager la mort, qui nous frappe tous : "Nous nous interrogeons fortement surtout lorsque la mort nous touche de près. Lorsque meurent des enfants, des êtres sans défense, cela nous scandalise. Pourquoi les enfants meurent ? Je l'ai souvent entendu dire. Envisagée comme la fin de tout, la mort fait peur et devient une menace...qui interrompt tout. Cette vision s'impose lorsqu'on conçoit la vie strictement limitée entre la naissance et la mort, sans croire dans un horizon qui dépasse le présent, comme si l'on vivait sans que Dieu exista. C'est la pensée athée qui voit dans la vie le résultat du hasard et un cheminement vers le néant. Pris par cette vision fausse de la mort, on en vient à occulter la mort, à la nier et à la banaliser. Elle fait peur. Heureusement le cœur humain se révolte face à cette interprétation car elle nie son attente de l'infini et de l'éternel. Quel est donc la signification chrétienne de la mort ?". Lorsqu'on perd un être cher, au-delà du chagrin, "l'instinct puissant que nous possédons nous dit que la vie ne finit pas avec la mort... Notre cœur nous dit avec certitude que ce n'est pas la fin de tout... Dans cette perspective on comprend l'invitation de Jésus à être prêts et vigilants, sachant que la vie terrestre prépare la vie céleste. Se bien préparer à la mort est une sécurité, en restant au contact de Jésus dans la prière, les sacrements, la pratique de la charité. N'oublions jamais qu'il est présent dans les plus faibles et dans les plus besogneux, qu'il s'est identifié à eux dans la célèbre parabole du jugement dernier". Tout ce que vous avez fait au plus petit, a dit le Seigneur, "c'est à moi que vous l'avez fait. Il est donc extrêmement utile de retrouver le sens profond de la charité chrétienne et du partage fraternel, du soin à donner aux blessures du prochain, physiques comme spirituelles... Qui pratique la miséricorde ne peut craindre la mort parce qu'il la voit dans son frère blessé et la surmonte au moyen de l'amour du Christ".

    Parmi les saluts particuliers ayant suivi la catéchèse, le Saint-Père s'est adressé aux nombreux pèlerins greco-catholiques d'Ukraine (et de Biélorussie), conduits par leur Archevêque Majeur S.B. Sviatoslav Shevchuk. Venus à Rome dans le cadre de l'Année de la foi, il ont prié sur les tombes des apôtres Pierre et Paul et ont célébré le 50e anniversaire du dépôt des reliques de saint Josaphat en la Basilique vaticane : "Que l'exemple de saint Josaphat, qui offrit sa vie pour le Seigneur et pour l'unité de l’Église, vous encourage à améliorer votre communion avec vos frères" chrétiens. Puis il les a confiés à la protection de la Vierge et de saint Josaphat. En l'honneur de ce pèlerinage, la lecture évangélique précédent la catéchèse papale a été proposée également en ukrainien.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 27.11.13).

  • Méditation - Prière : dans le dernier combat...

    « Quelque salutaire que soit, ô mon Dieu ! la crainte de vos jugements, je sais qu'une parfaite confiance en vous, qui êtes notre Père, et en Jésus-Christ votre Fils et notre Rédempteur, doit la modérer. Tant d'heureux pénitents ont obtenu de vous miséricorde, entre autres celui qui, témoin de vos supplices, s'écria : "Souvenez-vous de moi, Seigneur, quand vous serez arrivé dans votre royaume." (Lc 13, 42). Je vous adresse la même prière avec la confiance que me donne l'excès de vos bontés. Souvenez-vous, divin Sauveur, de vos anciennes miséricordes. C'est vous seul que j'ai offensé. C'est en votre présence que j'ai péché. Mais lorsque je fais réflexion sur votre redoutable justice, je me représente aussitôt le nombre presque infini de vos bienfaits, et particulièrement le sang que vous avez répandu pour moi avec tant d'abondance, et me sentant fortifié par cette grande marque de votre amour, il n'y a rien que je n'attende de votre miséricorde ; mettez donc votre croix et votre passion entre le jugement de Dieu et mon âme, lorsqu'elle sortira de ce monde, et n'abandonnez pas aux bêtes infernales une âme qui vous bénit et vous loue : Ne tradas bestiis animas confitentes tibi, et animas pauperum tuorum ne obliviscaris in finem (Ps 73, 19).

    Ô Vierge sainte, Mère de Dieu, Reine des Anges et des hommes, et particulièrement du clergé, je vous reconnais pour ma souveraine, en l'honneur de la dépendance que le Fils de Dieu mon Sauveur et mon Dieu a voulu avoir de vous, et en cette qualité je vous donne sur mon âme et sur ma vie tout le pouvoir que je puis vous donner selon Dieu. Regardez-moi, je vous prie, comme chose qui vous appartient, et faites de votre serviteur l'objet de vos miséricordes. J'ai recours à vous pour être délivré du péché, et pour être préservé de la mort éternelle. Je vous prie pour cela d'assister à ma mort, vous qui avez été présente à celle de votre divin Fils, et de me protéger, dans ce temps de ma plus grande nécessité, contre tous les ennemis de mon salut.
    Saint Michel Archange, qui êtes le chef des armées de Dieu, Ange mon protecteur, qui veillez à ma garde, saint Joseph, dont on croit que la mort a été honorée de la présence du Sauveur, défendez-moi dans le dernier combat, afin qu'aidé de vos prières, je puisse être admis en votre bienheureuse compagnie.
    Que le collège des saints Apôtres, que l'armée nombreuse des martyrs et des confesseurs, que l'assemblée des vierges, que les patriarches viennent à ma rencontre, qu'ils me consolent par de doux embrassements, et qu'ils me portent comme à l'envi dans le sein d'Abraham. Ainsi soit-il. »

    D.B.C. Dal Monte, Méditations ecclésiastiques suivies de divers Opuscules à l'usage des prêtres, pour faire suite aux Méditations ecclésiastiques de M. Chevassu, Tome sixième (Préparation à la mort, VI & VII), J.B. Pélagaud, Lyon - Paris, 1863.

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    William Bouguereau (1825-1905), Une âme portée au Ciel, 1878
    Huile sur toile, Musée du Périgord

  • Méditation : le salut par la croix

    Le salut par la croix
    L'auteur met ces paroles dans la bouche de Marie :

    « Mon fils, écoute et comprends. Je veux t'enseigner une doctrine d'autant plus difficile à saisir que tu t'imagines la connaître depuis longtemps : la doctrine du salut par la croix.

    Tous ceux qui s'occupent d'apostolat chrétien savent que la souffrance joue un rôle capital dans le rachat des âmes ; que c'est par sa Passion et sa mort que Jésus a délivré le monde ; que, pour être co-rédemptrice, j'ai dû devenir la Mère des Douleurs ; et que tous les grands apôtres ont passé par de grandes tribulations.

    Mais quand la souffrance vient les visiter eux-mêmes, beaucoup d'entre eux ne se souviennent plus de sa signification ; ils s'étonnent et se découragent. Pour eux comme pour les juifs, la croix est restée un sujet de scandale. Pensent-ils donc participer à l'action rédemptrice du Christ sans participer aussi à sa Passion rédemptrice ?

    Quant à toi, regarde en face la croix qui t'attend.

    Il faudra t'imposer de durs sacrifices ; il te faudra travailler, peiner, te dépenser, t'épuiser au service des âmes. Et cela non seulement pendant quelques heures ou quelques jours, mais aussi longtemps qu'il y aura des âmes à sauver ; non seulement dans les moments d'enthousiasme et de succès, mais parmi les difficultés et les dégoûts.

    Et il faudra te charger de volontaires immolations, il faudra te faire victime à la place des âmes à racheter ; et plus tes efforts paraîtront stériles ou ardus, plus il te faudra y joindre de mortifications et d'expiations. »

    Emile Neubert, marianiste (1878-1967), Mon idéal, Jésus Fils de Marie d'après l'esprit du Père Chaminade (Publiroc, 1933), cité par Jean-Louis Barré s.m., in "La mission de la Vierge Marie d'après les écrits d'Emile Neubert", Salvator, Paris, 2013.

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  • Méditation - Prière : "Un jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi..."

    « Je crois, oui je crois qu'un jour, ton jour, ô Dieu,
    je m'avancerai vers Toi avec mes pas titubants,
    avec toutes mes larmes dans mes mains,
    et ce cœur merveilleux que Tu nous a donné,
    ce cœur trop grand pour nous
    puisqu'il est fait pour Toi...
    Un jour je viendrai, et Tu liras sur mon visage
    toute la détresse, tous les combats,
    tous les échecs des chemins de la liberté.
    Et Tu verras tout mon péché.
    Mais je sais, ô mon Dieu,
    que ce n'est pas grave le péché,
    quand on est devant Toi.
    Car c'est devant les hommes que l'on est humilié.
    Mais devant Toi, c'est merveilleux d'être si pauvre,
    puisqu'on est tant aimé !
    Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi.
    Et dans la véritable explosion de ma résurrection,
    je saurai enfin que la tendresse, c'est Toi,
    que ma liberté, c'est encore Toi.
    Je viendrai vers Toi, ô mon Dieu,
    et Tu me donneras ton visage.
    Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou :
    T'apporter le monde dans mes bras.
    Je viendrai vers Toi et je Te crierai à pleine voix
    toute la vérité de la vie sur la terre.
    Je Te crierai mon cri qui vient du fond des âges :
    "Père ! j'ai tenté d'être un homme,
    et je suis ton enfant." »

    Jacques Leclercq, Le jour de l'homme, Éditions du Seuil, Paris, 1976.

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  • Méditation : la Sainte Croix

    « Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. [...] Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. [...] Je viens d'employer le mot de trésor pour désigner ce qu'on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens ; car c'est en lui, par lui et pour lui que tout l'essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.
    En effet, s'il n'y avait pas eu la Croix, le Christ n'aurait pas été crucifié, la vie n'aurait pas été clouée au gibet et les sources de l'immortalité, le sang et l'eau qui purifient le monde, n'auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n'aurait pas été déchiré, nous n'aurions pas reçu la liberté, nous n'aurions pas profité de l'arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. [...] S'il n’y avait pas eu la Croix, la mort n'aurait pas été terrassée, l'enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes. [...]
    La Croix est donc une chose grande et précieuse. Grande, parce qu'elle a produit de nombreux biens, et d'autant plus nombreux que les miracles et les souffrances du Christ ont triomphé davantage. C'est une chose précieuse, parce que la Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c'est sur elle qu’il est mort volontairement ; elle est son trophée, parce que le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l'enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le salut du monde entier. [...]
    La Croix est appelée la gloire du Christ, et son exaltation. On voit en elle la coupe désirée, la récapitulation de tous les supplices que le Christ a endurés pour nous. »

    St André de Crète (v.660-740), Homélie n°10 sur l'exaltation de la Croix vénérable (PG 97).

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    « Ô Jésus, l’œuvre des âmes que Vous admettez à votre intimité, est de souffrir avec Vous, de porter très haut la croix, sans la laisser échapper d'entre les mains, malgré les dangers, et sans jamais montrer de la faiblesse dans la souffrance.
    Vous m'avez fait si bien comprendre, Seigneur, la grande utilité des persécutions et des souffrances endurées pour votre amour, que je ne puis m'empêcher d'aimer le sacrifice. C'est la voie par où Vous êtes passé et que doivent emprunter tous ceux qui veulent Vous suivre, s'ils veulent se sauver. Heureuses croix qui sont payées si largement de retour dès cette vie !
    Comment, ô mon Jésus, pourriez-Vous me témoigner plus d'amour qu'en choisissant pour moi tout ce que Vous avez voulu pour Vous-même ?
    Ou mourir, ou souffrir : tel doit être mon désir. »

    Ste Thérèse d'Avila, (Chemin de la Perfection, XX ; Vie, XXXIII) in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome II (04/09), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

  • Méditation - Prière : Corps et Sang eucharistiques

    « Le changement de l'Ancienne Alliance en la Nouvelle Alliance est l'appel à un changement toujours actuel : le changement de l'ancienne alliance de notre coeur et de notre vie en la nouvelle alliance d'une vie et d'un coeur nouveaux. Notre coeur et notre vie sont encore souvent marqués par l'ancienne alliance. Ils ont besoin d'être changés. C'est pour ce changement aussi qu'est venu Jésus, qu'il est mort et ressuscité. C'est pour ce changement-là que, dans l'Eucharistie, par l'Esprit Saint, Jésus change le pain en son Corps et le vin en son Sang. Comme le vin de la noce, il veut que notre coeur, notre vie et par là notre société deviennent nouveaux. Les vrais miracles sont là : dans le changement des coeurs, des vies, des comportements sociaux. Quelle grande chose qu'un homme qui change de vie ! Il faut plus de puissance pour changer un coeur et une vie que pour changer l'eau en vin. Ainsi nous devenons du bon vin pour Dieu et pour les autres. C'est ainsi que se célèbrent peu à peu en nous les noces du Christ et de l'humanité. Dieu en Jésus Christ est venu célébrer la noce avec nous pour que nous devenions en Jésus son épouse bien-aimée. Le Verbe s'est fait chair pour nous diviniser, pour nous faire participants de sa nature divine.

    A chaque Messe, nous sommes invités par le Seigneur lui-même au repas de la Nouvelle Alliance, à son repas de noces. Marie est aussi avec nous. Par son Evangile, le Christ nous fait signe de croire davantage en lui, et par son Corps et son Sang eucharistiques, il veut nous changer en son Corps qui est l'Eglise, son épouse pour laquelle il s'est livré sur la croix.

    Transforme-nous, Seigneur Jésus. Que tout ce qui est présence de l'Ancienne Alliance en nous devienne Nouvelle Alliance. Fais de nous ton Eglise. Sainte Marie, tu ne cesses de nous dire : "Faites tout ce qu'il vous dira". Obtiens-nous la grâce d'écouter et de faire ce qu'il nous dit sans cesse. »

    Mgr Raymond Bouchex, Il a habité parmi nous, Parole et Silence, 2006.

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    Marque d’imprimeur, fin du XVe siècle. Paris, Bibl. Nat., Dpt des Imprimés,
    Rés. Vélins 2232-33, tome 2, 1er f° (A1), (cl. B.N.).
    Source : Université de Caen, Dossier Les "Précieux Sangs".

  • Méditation : la Transfiguration

    « "Seigneur, il nous est bon d'être ici !" Las de vivre au milieu de la foule, Pierre avait trouvé la solitude sur la montagne, où son âme se nourrissait du Christ. Pourquoi quitter ce lieu pour aller vers les fatigues et les peines, puisqu'il brûlait pour Dieu d'un saint amour et, par le fait même, sanctifiait sa vie ? Il voulait ce bonheur pour lui, si bien qu'il ajouta : "Si tu le veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie". Pierre désirait trois tentes : la réponse venue du ciel a montré que nous n'en avons qu'une : le Verbe de Dieu est le Christ, le Verbe de Dieu est dans la Loi, le Verbe de Dieu est dans les prophètes... Au moment où la nuée les enveloppa tous, et forma pour ainsi dire une seule tente au-dessus d'eux, une voix en sortit. Celui que la voix révélait est celui dont la Loi et les prophètes se glorifiaient : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le". Car vous l'avez écouté dans les prophètes, vous l'avez écouté dans la Loi, et où ne l'avez-vous pas entendu ? A ces mots, les disciples tombèrent à terre. En tombant à terre, les apôtres symbolisent notre mort, mais en les relevant, le Seigneur symbolise la résurrection. Et, après la résurrection, à quoi sert la Loi ? A quoi sert la prophétie ? Dès lors Elie disparaît, et Moïse disparaît. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 78, 2-6 (PL 38, 490-493), Trad. Delhougne, "Les Pères commentent", Brepols, 1991.

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    Gravure Gustave Doré

  • Méditation : "Prière du vieillard"

    Prière du vieillard

    « Seigneur Jésus-Christ, roi des rois, qui as puissance sur la vie et sur la mort ; tu connais ce qui est secret et caché, ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi. Guéris mes menées, j'ai fait le mal en ta présence.
    Voici que ma vie décline de jour en jour, et mes péchés ne font que croître. Ô Seigneur, Dieu des esprits et des corps, tu connais l'extrême fragilité de mon âme et de ma chair. Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse, et soutiens-moi dans ma misère.

    Tu sais que j'ai été pour beaucoup un sujet d'étonnement, tu es mon puissant soutien. Donne-moi une âme reconnaissante ; que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits, Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la mémoire de mes nombreux péchés, mais pardonne toutes mes forfaitures.

    Seigneur, ne dédaigne pas ma prière - une prière de misérable - conserve-moi ta grâce jusqu'à la fin ; qu'elle me garde comme par le passé. C'est elle qui m'a enseigné la sagesse : bienheureux ceux qui empruntent ses chemins, car ils recevront la couronne de gloire.

    Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité, parce que ta miséricorde à mon égard n'a pas eu de borne. Tu as été pour moi aide et protection. Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !
    A toi, ô notre Dieu, la gloire ! »

    Saint Ephrem, in Prières des premiers chrétiens par A. Hamman O.F.M., Librairie Arthème Fayard, Paris, 1951.

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  • Méditation : « Je suis la Résurrection et la Vie »

    « Jésus a vécu tout le mystère de la Croix dans l'intériorité de l'amour, ce qui est très important pour nous parce que nous risquons toujours de regarder le mystère de la Croix d'une manière trop extérieure, trop sensible : soit d'une manière trop artistique, soit d'une manière trop tragique. Mais si nous en restons là nous n'entrons pas dans le mystère de la Croix, nous restons à l'extérieur. Saint Paul nous dit que le Christ crucifié est établi de par Dieu notre sagesse (Cf. 1Co 1, 30) ; le mystère de la Croix doit donc être vécu comme la sagesse d'amour qui se révèle à nous, et donc il doit être vécu dans la lumière du Père, comme lui-même a regardé Jésus crucifié, et comme Jésus lui-même a vécu ce mystère dans une extase d'amour. La Croix est la plus grande extase d'amour. [...] La grâce chrétienne nous lie au mystère de la sagesse du Christ crucifié, ce qu'exprime Louis Chardon, théologien dominicain du XVIIe siècle, dans son très beau livre de théologie mystique sur La Croix de Jésus, où il nous montre la grandeur de la grâce chrétienne qui nous lie à la source unique de toute grâce. Jésus est source de grâce dans sa personne divine, et dans son coeur d'homme il est source instrumentale. C'est dans cette extase d'amour qu'il affirme : « Je suis la Résurrection ». Si nous voulons vrraiment contempler le mystère de la Croix et en vivre, nous devons le voir dans cette lumière ; car si nous le regardons d'une manière extérieure, trop humaine, le mystère de la Croix n'est plus pour nous source de contemplation, source de vie. C'est Jésus lui-même qui nous le dit, c'est lui qui nous annonce cela et qui fait comprendre à ses amis, aux apôtres, à Jean, comment il faut vivre le mystère de la Croix : « Je suis la Résurrection, je suis la Vie » - au-delà des apparences, découvrir la source de la lumière et de l'amour. »

    P. Marie-Dominique Philippe o.p. (1912-2006), Suivre l'Agneau - Lumière du monde, Tome 3 (XV), Médiaspaul, Paris, 2005.

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    Le Christ en Gloire - Andreï Roublev
    Déesis de l'iconostase de la Cathédrale de l'Assomption à Vladimir

  • Méditation : le Samedi saint

    « "Le Samedi Saint, l’Église demeure auprès du tombeau de son Seigneur, méditant la Passion et la Mort du Christ, ainsi que sa descente aux enfers, et elle attend sa Résurrection dans la prière et le jeûne."

    La piété populaire ne doit pas demeurer extérieure au caractère particulier du Samedi Saint ; c’est pourquoi les coutumes et les traditions de nature festive qui caractérisaient cette journée, à une époque où la célébration anticipée de la Résurrection était prescrite, doivent être réservées à la nuit et au jour de Pâques.

    "L’Heure de la Mère"

    La tradition enseigne que Marie réunit en quelque sorte en sa personne le corps de l’Église tout entière : elle est la "credentium collectio universa". Ainsi, la Vierge Marie qui se tient près du sépulcre de son Fils, selon les diverses représentations de la tradition ecclésiale, est l’icône de l’Église Vierge, qui veille près du tombeau de son Époux, dans l’attente de la célébration de la Résurrection.

    Cette intuition d’une telle relation étroite entre Marie et l’Église provient du pieux exercice appelé "l’Heure de la Mère" : tandis que le corps du Fils repose dans le sépulcre et que son âme est descendue aux enfers pour annoncer aux ancêtres dans la foi, qui vivent encore dans l’ombre de la mort, leur libération imminente, la Vierge, anticipant et personnifiant l’Église, attend la victoire de son Fils sur la mort en faisant preuve d’une foi inaltérable. »

    Directoire sur la Piété populaire et la Liturgie - Principes et orientations (146 & 147), Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Cité du Vatican, décembre 2011.

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  • 11 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Parole du Seigneur : Oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle..."
    (Is 65, 17-21)

    « Deux parents nous ont engendrés pour la mort ; deux parents nous ont engendrés pour la vie. Adam et Ève sont les parents qui nous ont engendrés pour la mort ; le Christ et l'Église sont les parents qui nous ont engendrés pour la vie. Dans le père qui m'a engendré pour la mort, je vois Adam ; Ève dans ma mère. Nous sommes issus d'une race charnelle. C'est à la vérité par un bienfait de Dieu, car nous ne devons ce bienfait qu'à Dieu. Cependant comment sommes-nous venus au jour ? Sans aucun doute, c'est pour mourir. Ceux qui nous ont précédés nous ont engendrés pour leur succéder : était-ce pour qu'éternellement nous vécussions sur la terre avec eux ? Ils devaient s'en aller, et ils ont voulu être remplacés.

    Ce n'est pas pour cela que nous engendrent Dieu notre père et l'Église notre mère ; c'est pour la vie éternelle, car eux-mêmes sont éternels ; et cette éternelle vie est l'héritage qui nous est promis par le Christ. Le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous (Jn I,14), il a été nourri, il a grandi, il a souffert, il est mort, il est ressuscité, il a reçu pour héritage le royaume des cieux. C'est comme homme qu'il est ressuscité et qu'il a reçu l'éternelle vie ; c'est comme homme et non comme Verbe ; comme Verbe il demeure immuable d'une éternité à l'autre éternité. Or comme cette sainte humanité est ressuscitée pour la vie éternelle, il nous a été promis de ressusciter également et de monter au ciel pleins de vie. Nous attendons le même héritage, la vie immortelle. Tout le corps n'est pas encore monté ; le chef est au ciel, les membres sur la terre ; le chef n'abandonnera pas le corps, seul il ne prendra point possession de l'héritage. Le Christ entier y sera admis, le Christ entier dans l'humanité, c'est-à-dire le chef et les membres. Nous sommes les membres du Christ ; donc espérons l'héritage ; quand tout sera passé nous aurons en partage un bonheur qui ne passera point et nous échapperons à un malheur qui ne passera point non plus : le bonheur et le malheur sont également éternels. Si Dieu a fait aux siens des promesses éternelles, il n'a pas fait aux impies de temporelles menaces. Il a promis aux saints une vie, un bonheur, un royaume un héritage sans fin : ainsi il a menacé les impies d'un feu qui ne s'éteindra point. Si nous n'aimons point encore ses promesses, redoutons au moins ses menaces. »

    Saint Augustin, Sermon XXII (10) des Sermons détachés sur l'Ancien Testament, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Tome VI, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : l'union à Dieu

    « Cherchons à aimer plus profondément, plus sincèrement, sans aucune recherche de soi, selon Dieu et pour la gloire de Dieu ; pour l'amour du Christ, par fidélité à son sang répandu pour les pécheurs et pour la rédemption du monde, pour ne pas attrister l'Esprit du Christ qui habite en nous et qui répand en nos coeurs son amour, aimons de tout notre coeur, de toute notre force, de tout notre esprit. Tout le reste n'est rien. C'est cela la vraie pureté de coeur.
    "L'union à Dieu, si elle est vraie, ne nous ferme pas sur nous-mêmes, mais ouvre au contraire notre esprit et dilate notre coeur, jusqu'à embrasser le monde entier et le mystère de la Rédemption par le Christ. Séparés de tous, nous sommes unis à tous" (SR 4.34.1 et 2)

    Qu'on réalise le sérieux de notre solidarité. La croix y est inscrite. La souffrance se trouve au coeur de l'amour, c'est son visage caché. L'ordre de l'amour peut nous demander un jour le sacrifice de ce qui semble être le meilleur de notre coeur. L'amour a un rythme pascal, c'est sa loi : on ne passe à la vie que par une mort, la vie ne naît que de la mort, et on ne possède que ce qu'on a perdu, réellement, inutilement et irrévocablement - on ne le possède que dans la foi, la foi pure. »

    Le chemin du vrai bonheur, par un Chartreux (ch.4), Presses de la Renaissance, Paris, 2002.

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  • 5 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Résurrection de la fille de Jaïre : "Talitha koum" (Mc 5, 21-43 - cf Mt 9, 18-26 ; Lc 8, 40-46)

    « Avant de ressusciter une morte, pour amener à la foi Jésus commence par guérir la femme atteinte de pertes de sang. Ce flux s'est arrêté pour notre instruction : quand Jésus s'approche de l'une, l'autre est déjà guérie. De même, pour croire en notre vie éternelle, nous célébrons la résurrection temporelle du Seigneur qui a suivi sa Passion... Les serviteurs de Jaïre qui lui disent : "Ne dérange pas le Maître" ne croient pas dans la résurrection prédite dans la Loi et accomplie dans l'Evangile. Aussi Jésus ne prend-il avec lui que peu de témoins de la résurrection qui va se produire : ce n'est pas le grand nombre qui a cru de prime abord à la résurrection. La foule, elle se moque de Jésus quand il déclare : "L'enfant n'est pas morte, elle dort". Ceux qui ne croient pas se moquent. Qu'ils pleurent donc leurs morts, ceux qui les croient morts. Quand on a la foi à la résurrection, ce n'est pas une fin que l'on voit dans la mort mais un repos... Et Jésus, prenant la main de l'enfant, la guérit ;  puis il lui fait donner à manger. C'est là une attestation de la vie afin qu'on ne puisse croire à une illusion mais à la réalité. Heureuse celle dont la Sagesse tient ainsi la main ! Plaise à Dieu qu'elle tienne aussi la nôtre, dans nos actions. »

    Saint Ambroise, Traité sur Saint Luc 6, 58-61 (Trad. SC 45).

  • 3 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit." (Lc 4, 21-30)

    « Un médecin est venu parmi nous pour nous rendre la santé : notre Seigneur Jésus Christ. Il a trouvé la cécité dans notre cœur, et il a promis la lumière « que personne n'a vue de ses yeux, que personne n'a entendue de ses oreilles, que le cœur de l'homme n'a pas imaginée » (1Co 2,9).
    L'humilité de Jésus Christ est le remède à ton orgueil. Ne te moque pas de ce qui te donnera la guérison ; sois humble, toi pour qui Dieu s'est fait humble. En effet, il savait que le remède de l'humilité te guérirait, lui qui connaît bien ta maladie et sait comment la guérir. Tandis que tu ne pouvais pas courir chez le médecin, le médecin en personne est venu chez toi... Il vient, il veut te secourir, il sait ce dont tu as besoin.
    Dieu est venu avec l'humilité pour que l'homme puisse justement l'imiter ; s'il était resté au-dessus de toi, comment aurais-tu pu l'imiter ? Et, sans l'imiter, comment pourrais-tu être guéri ? Il est venu avec humilité, car il connaissait la nature du médicament qu'il devait t'administrer : un peu amère, certes, mais salutaire. Et toi, tu continues à te moquer de lui, lui qui te tend la coupe, et tu te dis : « Mais quel genre de Dieu est-il, mon Dieu ? Il est né, il a souffert, il a été couvert de crachats, couronné d'épines, cloué sur la croix ! » Âme malheureuse ! Tu vois l'humilité du médecin et tu ne vois pas le cancer de ton orgueil, c'est pourquoi l'humilité ne te plaît pas...
    Il arrive souvent que les malades mentaux finissent par battre leur médecin. Dans ce cas, le médecin miséricordieux non seulement ne se fâche pas contre celui qui l'a frappé, mais il tente de le soigner... Notre médecin, lui, n'a pas craint d'être tué par des malades atteints de folie : il a fait de sa propre mort un remède pour eux. En effet, il est mort et ressuscité. »

    Saint Augustin, Sermon Delbeau 61, 14-18 (Trad. Solesmes, Lectionnaire, Tome 2 rev.).

  • 24 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "... les morts doivent ressusciter..." (Lc 20, 27-40)

    « Remarquons, mes bien-aimés, comment le Seigneur ne cesse de nous montrer la résurrection future dont il nous a donné les prémices en ressuscitant d'entre les morts le Seigneur Jésus Christ. Considérons, bien-aimés, les résurrections qui s'accomplissent périodiquement. Le jour et la nuit nous font voir une résurrection. La nuit se couche, le jour se lève ; le jour disparaît, la nuit survient. Regardons les fruits : comment se font les semailles, que se passe-t-il ? Le semeur sort, jette dans la terre les différentes semences. Celles-ci tombent, sèches et nues, sur la terre et se désagrègent. Puis, à partir de cette décomposition même, la magnifique providence du Maître les fait revivre et une seule graine se multiplie et porte du fruit... Trouverons-nous donc étrange et étonnant que le Créateur de l'univers fasse revivre ceux qui l'ont servi fidèlement et avec la confiance d'une foi parfaite ?...
    Dans cette espérance, que nos cœurs s'attachent donc à celui qui est fidèle à ses promesses et juste dans ses jugements. Lui, qui a prescrit de ne pas mentir, à plus forte raison ne ment pas lui-même. Rien n'est impossible à Dieu, sauf de mentir. Ravivons donc notre foi en lui et considérons que tout est à sa portée.
    D'une parole de sa toute-puissance, il a formé l'univers, et d'un mot il peut l'anéantir... Il fait tout quand il le veut et comme il le veut. Rien ne disparaîtra jamais de ce qu'il a décidé. Tout est présent devant lui et rien n'échappe à sa providence. »

    Saint Clément de Rome († v.101), Lettre aux Corinthiens, §24-29.

    Pour approfondir : Sur la Lettre aux Corinthiens de Saint Clément de Rome.