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  • Deuxième méditation de Carême du Père Cantalamessa

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    Voici une traduction complète de la deuxième prédication de Carême du Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, qui s'est exprimé devant le Pape François et les membres de la Curie romaine, réunis ce vendredi matin, 26 février 2016, à la chapelle Redemptoris Mater.

    Suite ci-dessous.

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  • Dernière Congrégation générale du Synode, méditation de Mgr Gavicagogeascoa, Evêque de Bilbao (Espagne)

    Ce matin, en ouverture de la dernière Congrégation générale du Synode, Mgr Mario Iceta Gavicagogeascoa, Evêque de Bilbao (Espagne) a proposé une brève méditation sur l'expérience synodale :
    "Les travaux du Synode se sont révélés une expérience de grâce, de communion et de collégialité... Nous avons demandé le don de l'Esprit-Saint et voulu qu'il guide notre travail. D'entrée le Saint-Père avait affirmé que le Synode serait un terrain d'action pour l'Esprit si nous nous y engagions avec courage apostolique, humilité évangélique et prière confiante. C'est pourquoi, avant de prendre des décisions dans l'exercice de notre ministère épiscopal, souvenons-nous du choix de Matthieu pour intégrer le collège apostolique. Les apôtres ont prié le Seigneur, qui connaît le cœur de chacun, de leur montrer celui qui a été choisi. C'est notre manière de faire... Dans la prière nous demandons à Dieu de nous montrer le chemin qu'il veut, non celui que nous voudrions prendre. Nous devons accompagner les familles dans la fidélité à la vocation à laquelle elles ont été appelés... Par la prière le Seigneur nous rappelle la nécessité de l'humilité évangélique pou connaître la volonté de Dieu. Remercions le Père d'avoir caché ces choses aux sages et aux savants pour les révéler aux gens simples... Comme le dit le livre des Proverbes, l'arrogance conduit à la disgrâce, tandis que l'humilité conduit à la sagesse". Sainte Thérèse d'Avila disait que "marcher dans l'humilité signifie marcher dans la vérité. La vie de prière, l'humilité évangélique, le courage apostolique, cette Parresia dont parle saint Paul, nous font...servir les familles. Nous éclairons leur marche avec le Parole de Dieu et la Tradition vivante de l'Eglise, en soutenant et accompagnant leurs joies et leurs peines, en les aidant à vivre en plénitude l'alliance d'amour qui dissipe les ténèbres, mais aussi à surmonter la solitude et l'individualisme... Nous les aidons à engendrer de la vie et de l'espoir de l'humanité, à régénérer la vie et à retrouver l'espérance perdue, à construire l'Eglise et le monde... Invoquons l'intercession maternelle de Marie. Les mères sont celles qui transforment une maison en un foyer... En elle, nous apprenons à accueillir le don de Dieu, l'Esprit-Saint, la Personne Amour, venu nous éclairer et nous aider dans la tâche qui nous est confiée aujourd'hui."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.10.15).

    Texte intégral original en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Méditation de la cinquième Congrégation synodale (6a - 10 Octobre 2015)

    En ouverture de la cinquième Congrégation synodale, la méditation de Tierce a été proposée par Mgr Ioannis Spiteris, OFM. Cap, Archevêque de Corfou, Xante et Céphalonie commentant la lecture du jour tirée du Livre de Samuel. Le prophète y accuse le roi Saül de ne pas avoir respecté la loi ordonnant de sacrifier à Dieu tout le butin de guerre. Plus encore il lui reproche de refuser de s'excuser en reversant la faute sur ses soldats, et de vouloir suppléer à sa désobéissance envers Dieu et à son manque de foi au moyen de sacrifices. Devant l'homme qui veut plaire à Dieu, Samuel propose deux voies, sans l'inviter à choisir entre le sacrifice et la miséricorde mais en lui expliquant que Dieu apprécie plus l'un que l'autre. Aux yeux de Dieu l'apparence ne compte pas, c'est le fond qui est appréciable. Obéir, être docile à Dieu vaut bien plus que l'offrande de sacrifices. C'est un point qui continue d'éclairer le cheminement de l’Église, dans le sillage des saints. La Sainteté, communion avec Dieu Amour, s'exprime dans l'engagement à vivre selon l'amour, à vivre chrétiennement, et non en se limitant à un culte extérieur et sans âme. C'est mettre en pratique le commandement de l'amour partagé" et non reproduire le mépris du publicain en se vantant comme les pharisiens. "Puissions-nous tous offrir des sacrifices en nous-mêmes et écouter l'autre qui cherche le salut dans nos bonnes œuvres."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 12.10.15).

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Quatrième Congrégation synodale : Méditation de SB Louis Raphaël Sako

    En ouverture de la quatrième Congrégation synodale, la méditation de Tierce a été proposée ce matin par SB le Patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako, commentant l'épître de Paul aux Romains. Rappelant le désir qu'il avait de rendre visite à la communauté de Rome, le Patriarche a souligné que Paul voulait partager la foi commune qui réconforte : "Pour Paul, qui se savait envoyé par Dieu, l’Évangile était un acte de culte qui signifiait prier ensemble, être en communion avec Dieu, aimer, obéir, vivre et témoigner de la joie d'annoncer chaque jour et sans crainte l’Évangile. Il ne soumettait pas l'annonce à des opportunités humaines ou à des respects hypocrites... Comme la foi, l'amour est un engagement qui grandit jour après jour tout au long de l'existence...et si l'amour ne dépasse pas la justice, l’Évangile devient vain. Il est nécessaire de prendre en compte ce que vivent les chrétiens d'Irak qui, en une nuit, ont du tout abandonner pour rester fidèles à leur foi".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 9.10.15).

    Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Synode des Evêques : Méditation de la 3e Congrégation Générale

    "Il est pas facile d'être prophète", tel est le thème de la méditation proposée ce matin par le Cardinal Alencherry (Inde) à l'ouverture de la troisième Congrégation Synodale : La lecture de Jérémie (Ch. 22 v.3), a-t-il expliqué, "nous donne une indication qui peut être appliquée à notre discussion Synodale sur la famille. Le prophète avait prononcé un oracle à propos de la famille royale de Juda, avertissant le Roi de la ruine qui menacerait son Royaume s'il n'appliquait pas la justice et ne défendait pas les opprimés de l'oppresseur. A cette époque, les Rois de Juda étaient Josias et Joachim. A cause de leur faiblesse Nabuchodonosor, roi de Babylone détruisit leur Royaume et le Temple. La faute des Rois causa l'exil du peuple et entraîna tant de souffrances. La justice signifie accepter le Royaume de Dieu et la grâce de Dieu qui en résulte. Les Rois de Juda ayant échoué dans l'administration de la justice et de la droiture, le peuple dût en subir les conséquences.
    Les paroles du prophète sont applicables aux gouvernants et dirigeants de tous les temps. Dans de nombreux pays, privés de la justice et de la droiture, les citoyens sont sans défense. A leur place, se développent l'individualisme, l'hédonisme et l'oppression d'autres valeurs séculières. Puissent les dirigeants de l'Eglise assumer le rôle prophétique annoncé par Jérémie, et soutenir le peuple par la Parole de Dieu et leur témoignage de vie.

    Si Jérémie eut à souffrir de son prophétisme, sa vie fut un symbole du message reçu de Dieu. Il a pris sur lui la souffrance et à le désastre de Juda. Trois conditions lui avaient été imposées : Ne pas se marier, ne jamais assister à des funérailles ou à des fêtes".
    "Ne pas prendre femme (16,2) : Jérémie ne connut pas l'amour profond d'une jeune épouse, car Israël sa promise avait rejeté l'amour du Seigneur. Comme Dieu il connut donc la solitude. A l'époque chrétienne, ce célibat est devenu un signe.
    Ne pas aller dans une maison frappée par le deuil (16,5) : Jérémie n'eut pas à pleurer ou manifester de compassion pour les morts, car l'Eternel a perdu tout sentiment pour son peuple. Qu'ils meurent sans deuil.
    Ne pas aller dans une maison en fête (16,8) : Jérémie n'a participé à aucune festivité, parce qu'il n'y a rien à y célébrer. Appelé à mener une vie terrible, il tomba dans une profonde dépression et dans la lamentation. Il est pas facile d'être un prophète. Les pasteurs de l'Eglise sont appelés à assumer un rôle prophétique de la souffrance et de la Kénosis", a conclu le Cardinal Alencherry, citant les paroles du Pape François dans l'Exhortation apostolique Evangelii Gaudium (N. 49) :

    "Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt : Donnez-leur vous-mêmes à manger" (Mc 6,37)".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.10.15).

    Texte intégral original en anglais en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Méditation : 5ème Dimanche de Carême

    « Vous avez entendu dire au Christ, la veille de sa passion : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Sur la Croix, Il a versé le prix de toute une rançon ; là s'est ouvert le trésor qui contenait notre rachat. A l'instant où le côté du Sauveur a été ouvert par le coup de lance, le salut s'est répandu sur le monde entier. Alors ont été rachetés les fidèles et les martyrs, ceux dont la foi est éprouvée, et qui ont versé leur sang.
    Grains de blé, vous qui êtes ici, écoutez-moi, écoutez le premier grain de blé qui vous dit : "N'aimez pas votre vie en ce monde ! Ne l'aimez pas si vous l'aimez vraiment. C'est en ne l'aimant pas que vous la sauvez. Car, en n'y étant pas attachés, vous l'aimez mieux. Qui aime sa vie en ce monde la perdra !" C'est le grain de blé tombé en terre qui parle. Celui qui est mort pour se multiplier. Il parle : écoutez-le, Il ne ment pas. Ce qu'Il demande de vous, Il l'a fait lui-même en premier. Par son commandement, Il vous instruit ; mais par son exemple, Il vous précède. Le Christ, en effet, n'a pas aimé sa vie en ce monde : Il est venu pour la perdre et la livrer pour nous. Il est venu aussi pour la reprendre quand Il voudrait, parce qu'Il était Dieu. Il peut donc dire en toute vérité : J'ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre. Personne ne me l'enlève mais c'est moi qui la donne.
    Comment, avec une telle puissance, a-t-Il pu dire : Maintenant, j'ai l'âme troublée ? Lui, l'Homme-Dieu, comment peut-il être accessible au trouble ? C'est qu'Il porte en lui notre faiblesse. Quand Il se trouble ainsi à l'approche de la mort c'est notre propre peur qu'Il porte en lui. C'est notre propre personne qui vit en lui. »

    St Augustin, in "Ephata" Tome 2 (5ème dimanche de Carême), Fayard, 1988.

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  • Méditation : la sainte communion

    « Non seulement l'intelligence vraie et complète de la Messe devrait conduire naturellement tout fidèle, - et à plus forte raison tout prêtre, - à s'offrir à Dieu en immolation, chaque fois qu'il lui est donné d'assister au divin sacrifice ou de le célébrer ; l'intelligence vraie et complète de la sainte communion devrait pousser également chaque fidèle, - et à plus forte raison chaque prêtre, - à une offrande analogue chaque fois qu'il a le bonheur de recevoir Jésus-Hostie.

    Il y a en effet deux aspects de la sainte communion, également essentiels, également dogmatiques, et qui méritent au même titre de commander la piété chrétienne : - la communion, incorporation à la vie de Notre-Seigneur, - la communion, incorporation à sa mort.

    Or, en pratique, ces deux points de vue trouvent auprès des âmes un accueil fort différent. Tous les communiants connaissent et recherchent, en s'approchant de la sainte Table, l'union avec la vie du Sauveur. Combien connaissent et recherchent la participation à son sacrifice, à son immolation, à sa mort, thème de la prédication eucharistique de saint Paul ?

    "Parce que la mort de Jésus est toujours présente dans l'Eucharistie, dit Bossuet, l'impression de la mort de Jésus-Christ se doit faire sur tous les fidèles, qui, à l'imitation du Fils de Dieu, se doivent rendre eux-mêmes des victimes... Telle est la vertu de la croix. Cette vertu est toujours vivante dans l'Eucharistie." (Méditations sur l’Évangile, Cène, 1ère p. 46e jour)

    N'oubliez pas, disait l'Apôtre aux Corinthiens, qu'à chaque communion, vous "annoncez la mort du Seigneur (I Cor. XI). Vous devez donc, telle est sa pensée, vous unir à son immolation, communier à sa mort. Et l'Imitation ne parle pas autrement : "Comme je me suis offert volontairement à Dieu mon Père pour vos péchés, les mains étendues et le corps sur la croix, en sorte qu'il n'est rien demeuré en moi qui n'ait été offert dans ce sacrifice de votre réconciliation avec Dieu, vous devez de même vous offrir volontairement à moi tous les jours à la messe en oblation pure et sainte de vous-même... aussi intimement que vous pouvez le faire." (L.IV ch.VIII). »

    Raoul Plus s.j., L'idée réparatrice L.II ch.III, Beauchesne, Paris, 1938 (37e édition).

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  • Thème des méditations de cette semaine

    Thème des méditations de cette semaine :

    la joie


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  • Méditation : "Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur"

    « "Gaudete in Domino semper - Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur" (Ph 4, 4)...
    L'apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir parce que la venue du Seigneur, c'est-à-dire son retour glorieux, est certaine et ne tardera pas. L’Église fait sienne cette invitation, alors qu'elle se prépare à célébrer Noël et que son regard se dirige toujours davantage vers Bethléem. En effet, nous attendons avec une espérance sûre la deuxième venue du Christ, parce que nous avons connu la première. Le mystère de Bethléem nous révèle le Dieu-avec-nous, le Dieu qui est proche de nous, pas uniquement au sens géographique et temporel. Il est proche de nous parce qu'il a en quelque sorte "épousé" notre humanité. Il a pris sur lui notre condition, en choisissant d'être comme nous en toutes choses, excepté le péché, pour nous faire devenir comme Lui. La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude : Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un ami et un époux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l'épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en Lui sa confiance. »

    Benoît XVI, Angélus du IIIe Dimanche de l'Avent, 16 décembre 2007.
    Texte intégral.

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    Saint Jean-Baptiste, gravure de Gustave Doré (colorisée)

  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (6ème jour)

    « L’une des bonnes pratiques que nous saurions faire de la douceur, c’est celle de laquelle le sujet est en nous-mêmes, ne dépitant jamais contre nous-mêmes ni contre nos imperfections ; car encore que la raison veut que quand nous faisons des fautes nous en soyons déplaisants et marris, il faut néanmoins que nous nous empêchions d'en avoir une déplaisance aigre et chagrine, dépiteuse et colère. En quoi font une grande faute plusieurs qui, s’étant mis en colère, se courroucent de s’être courroucés, entrent en chagrin de s’être chagrinés, et ont dépit de s’être dépités ; car par ce moyen ils tiennent leur cœur confit et détrempé en la colère : et si bien il semble que la seconde colère ruine la première, si est-ce néanmoins qu'elle sert d'ouverture et de passage pour une nouvelle colère, à la première occasion qui s'en présentera ; outre que ces colères, dépits et aigreurs que l'on a contre soi-même tendent à l'orgueil et n'ont origine que de l'amour-propre, qui se trouble et s'inquiète de nous voir imparfaits.
    ...
    Croyez-moi, Philothée, comme les remontrances d’un père faites doucement et cordialement, ont bien plus de pouvoir sur un enfant pour le corriger que non pas les colères et courroux ; ainsi, quand notre cœur aura fait quelque faute, si nous le reprenons avec des remontrances douces et tranquilles, ayant plus de compassion de lui que de passion contre lui, l’encourageant à l’amendement, la repentance qu'il en concevra entrera bien plus avant et le pénètrera mieux que ne ferait pas une repentance dépiteuse, ireuse et tempêtueuse. »

    St François de Sales (1567–1622), Introduction à la vie dévote (IIIe Part., ch. IX), in "Œuvres", nrf Gallimard, 1969.

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  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (5ème jour)

    « La douceur n'est point une certaine mollesse d'âme, une certaine inertie de caractère, qui nous fait accéder volontiers à tout, et nous rend semblables à ces éponges où les eaux de toutes les couleurs entrent les unes après les autres, et reçoivent toutes l'accueil le plus gracieux.
    Pour que la douceur plaise à Dieu, dit saint Jérôme, elle doit avoir à l'occasion quelque chose de corrosif comme la vérité. Saint François de Sales assurait que les paroles de la vraie douceur sont rondes, franches, naïves, sincères, et ne laissent pourtant pas d'être tendres et pleines d'amour.
    La douceur est une vertu éminemment chrétienne. Voyez le Père céleste, dont il a été dit : "Soyez parfaits comme lui". "Il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, il fait pleuvoir sur le champ des pécheurs, comme sur celui des justes. S'il atteint d'une extrémité du monde à l'autre avec force, il dispose tout avec suavité."
    Voyez notre divin Maître, dont le prophète Saül a dit : "Voici mon fils, mon serviteur que j'ai élu, mon bien-aimé en qui j'ai mis ma complaisance... Il n'écrasera pas le roseau déjà brisé, il n'éteindra point la mèche qui fume encore."
    [...]
    O âmes chrétiennes ! Soyons comme le divin Maître dans nos rapports avec les hommes : Soyons pleins de bonté tolérante. Que de "roseaux brisés" autour de nous ! Que de mèches où, tout au plus, on aperçoit un peu de fumée, et encore une fumée noire et repoussante !
    N'oublions pas l'exemple de Jésus : au lieu de briser entièrement, relevons avec charité ; au lieu de fouler aux pieds, prenons un souffle dans notre cœur, versons-le sur cette pauvre mèche, et peut-être que l'étincelle sera rappelée à la vie ; peut-être va-t-elle briller de nouveau et nous donner une belle lumière !
    Et alors même que nos espérances seraient trompées, nous aurions fait notre devoir, nous serions les disciples de Celui qui a dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur !" »

    [Abbé Sylvain 1826-1914] Paillettes d'Argent (XIV), Première série (Année 1890), Paris, Tolra, Libraire-Editeur.

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  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (3ème jour)

    « Bienheureux les doux, parce qu'ils possèderont la terre »
    Mt V, 4
     
    « Ah ! mes enfants ! où sont les armes de la douceur dans l'homme ? On dit à un homme une parole ; tout de suite il vous en réplique dix. Les méchantes radicelles se montrent de suite, l'offensé s'excite et gronde contre la malice de celui qui l'a attaqué, et les voilà comme deux chiens grognant, aboyant l'un contre l'autre et se mordant l'un et l'autre. Dans ces conditions, tu n'as pas les armes de l'humilité et tu es vraiment un grognon. Mieux vaudrait te réjouir et te considérer comme indigne, car c'est l'exercice qui engendre la vertu et en fait une vertu réelle. Si l'on vient à toi avec amertume, tu devrais te tourner vers le fond de ton âme, te mépriser toi-même plus encore que la personne qui te méprise. Tu dois, par ta douceur, guérir l'amertume des autres qui t'attaquent et panser leurs blessures, sans être blessé toi-même. Ces défauts, comme tous les défauts, c'est par la prière intérieure qu'on en triomphe, par la prière de l'esprit et par la persévérance en vérité.
    Parlant de cela, Pierre, le disciple de saint Grégoire, l'interrogeait en ces termes : « C'est une chose bien dure que l'homme ait continuellement à lutter. » Saint Grégoire répondit : « Ce n'est ni pénible, ni terrible, quand l'homme s'en remet au Seigneur de son combat et de sa victoire, et endure patiemment les flèches de l'ennemi. » Celui qui aurait l'armure de la douceur et de l'humilité ne riposterait pas, mais se tournerait vers son propre fond, et recevrait, dans une attitude calme et bienveillante, les traits lancés contre lui, il recevrait les aimables coups, dans la charité, sur le bouclier d'une foi vive. »

    Jean Tauler (v.1300-1361), extrait du Sermon 75 (Troisième sermon du triduum en l'honneur de sainte Cordula), in "Sermons - Édition intégrale", Coll. Sagesses chrétiennes", Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (2ème jour)

    « Discite a me quia mitis sum et humilis corde »
    « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur »
    Mt XI, 29
     
    « A quel degré d'intimité avec Notre-Seigneur serions-nous parvenus si nous étions vraiment bons et doux au dedans et au dehors ?

    Cette intimité serait notre récompense car Jésus a dit : « Vous trouverez le repos de vos âmes » (Mt XI, 30), et aussi « vous posséderez la terre ». La terre de notre âme ; se posséder, condition essentielle pour être possédé de Dieu,
    la terre des autres, leur cœur... on accorde presque tout à une âme douce, on aime beaucoup les doux,
    la Terre promise enfin, le Dieu des doux et des humbles. Tôt ou tard, une âme humble et douce recevra la visite de Dieu. Cela vaut bien la peine de s'en occuper. Nos progrès insuffisants dans la vie contemplative viennent peut-être de ce que nous nous sommes trop désintéressés de cette vertu.

    Que le Bon Maître est sa Sainte Mère si douce et si bonne nous obtiennent la vertu de douceur !

    Si ferme qu'il soit, ô Jésus, votre Amour pour l'âme intérieure n'a rien de dur. Ce n'est pas un despote. Il ne tyrannise pas. Il est souple au contraire. Il est délicat. Il s’accommode de tout.

    Vous n'aimez pas à éteindre la mèche qui fume encore ni à achever le roseau à demi brisé. Votre joug est suave et votre fardeau léger. Vous êtes la Douceur, la Miséricorde, la Patience et la Bonté. Votre Amour tient de Vous. Il est tout cela lui aussi. Il communique ses qualités à l'âme qu'il consume. Alors elle juge de tout et de Vous, son Bien-Aimé d'après ce qu'elle est elle-même. Plus elle se sent envahie par la douceur, l'amabilité, l'affabilité et la grâce de son Époux, plus elle vous trouve doux, aimable, affable et gracieux. C'est un miroir vivant qui vous renvoie votre propre image, ô Jésus !
    Doux et saint commerce d'amitié que celui-là ! »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], Conseils aux âmes d'oraison (ch. IV), 2ème série, Paris, P. Lethielleux, 1952.
  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (1er jour)

    « Discite a me quia mitis sum et humilis corde »
    « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur »
    Mt XI, 29
     
    « Ne jamais parler quand on est ému.

    Quand vous murmurez contre tout, temps, personnes et choses, reconnaissez que c'est vous qui avez tort et que votre mauvaise humeur ne vient que de vous.

    C'est dans les difficultés imprévues que le fond de l'âme se révèle. On sent, on pense, puis on parle et on agit tel qu'on est.

    Jésus vous rendra doux, doucement. Il faut longtemps pour introduire une bonne habitude dans la vie.

    Il faut à tout prix arriver à la complète domination de soi-même. Notre divin Sauveur est notre modèle. Il est doux. Il veut des âmes douces comme Lui.

    Pour la perfection de la vie contemplative, il faut au moins une paix suffisante avec le prochain. Il y a certains caractères irascibles, un peu à charge aux autres. Comment faut-il les prendre ? On les compare à un fagot d'épines : je me piquerai de quelque côté que je le touche... Ils souffrent et font souffrir... Il n'y a pas là évidemment cette ouverture de cœur, cet épanouissement de la charité nécessaire à la vie contemplative.

    De plus nous avons la grande mission de nous aider les uns les autres à aimer le Bon Dieu. Il ne faut pas être obstacle.

    Et quel a été le résultat de nos manifestations de mauvaise humeur, qu'est-ce que cela arrange ? Rien du tout.

    Que faire si l'on a pas su lentement, réellement se discipliner ? Parer tout d'abord aux difficultés immédiates : s'interdire toute manifestation extérieure, étouffer les sentiments intérieurs. Puis demander instamment à Notre Seigneur dans la Sainte Communion la vertu de douceur : « Discite a me quia mitis sum et humilis corde » (Mt XI, 29). Il la fera descendre goutte à goutte dans notre âme. Il nous donnera grâce ensuite à chaque occasion pour surmonter l'impatience qui gronde parce que nous tenons trop à notre jugement, à notre volonté ou à nos goûts et pour étouffer toute mauvaise humeur.

    Donc résolution très nette de ne se fâcher jamais, de ne s'irriter ni au dehors, ni au dedans, de réprimer dès qu'on s'en aperçoit le moindre mouvement d'impatience.

    Faites tout ce qui dépend de vous pour retrouver le calme. Ce calme divin qui vient de Dieu nous donne à nous-même, nous donne à Dieu et nous donne Dieu. Si nous savions en comprendre le prix, nous ferions tout pour le garder quand nous le possédons, tout pour le retrouver quand il nous est enlevé, tout pour le rétablir dans sa plénitude quand il a été troublé. Pour goûter Dieu, il faut être calme. Pour voir et réaliser la volonté de Dieu, il faut encore et toujours être calme.

    Une âme qui n'est pas paisible, calme et douce ne peut pas plaire au Bon Dieu : elle n'a pas la piété filiale parfaite parce qu'elle ne sait pas reconnaître la volonté du Bon Dieu dans tout ce qu'elle rencontre de pénible, dans les caractères qui l'entourent, dans les événements qui arrivent.

    Elle ne voit que ce qui la heurte ; elle ne peut pas dire au Bon Dieu qu'elle L'aime vraiment puisqu'elle regimbe contre l'aiguillon !

    Nous sommes appelés à vivre avec le Bon Dieu, à nous entretenir familièrement avec Lui, à L'aimer, à Le faire aimer dans une certaine mesure : par cette impatience, cette irritation, tout cela est compromis.

    Combien avons-nous perdu de temps à cause de nos mouvements d'humeur ? Que de souffrances inutiles, que de grâces tombées à terre !

    A quel degré d'intimité avec Notre-Seigneur serions-nous parvenus si nous étions vraiment bons et doux au dedans et au dehors ? »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], Conseils aux âmes d'oraison (ch. IV), 2ème série, Paris, P. Lethielleux, 1952.

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  • Calendrier de l'Avent...

    ... des Sanctuaires de Paray-le-Monial

  • Méditation : distractions et tentations dans la prière

    « Quelque désir qu'on ait de sa perfection, quelque soin qu'on apporte à l'exercice de la méditation, on ne doit pas s'attendre à y éprouver constamment la même facilité, la même dévotion. Il arrivera quelquefois, même aux plus fervents, que ce saint exercice sera pour eux sans goût, sans lumière, sans consolation ; qu'il leur paraîtra insipide, soit que cela provienne de leur disposition naturelle, soit que ce soit un effet de la malice du démon, ou une épreuve de Dieu. Leur imagination ne pourra se fixer à rien ; mille pensées se présenteront à leur esprit, leur cœur sera en proie à mille désirs, des tentations viendront en foule les assiéger ; mais qu'ils sachent que tout cela ne diminuera point devant Dieu le prix et le mérite de leur oraison ; moins ils seront contents d'eux-mêmes, plus le Seigneur sera content d'eux. Il est vrai que leur oraison ne sera pas proprement alors une méditation ; ils ne pourront former ni considérations, ni raisonnements, ni affections ; ce sera une oraison de travail et de combat ; mais leur constance à soutenir patiemment une si pénible situation, sans en vouloir abréger la durée un seul instant, profitera plus à leur âme que la meilleure méditation.

    Qu'ils ne soient pas non plus effrayés d'une pareille épreuve ; elle sera proportionnée à leurs forces et aux grâces que le Seigneur leur destine. Loin d'en être abattus, ils se réjouiront d'être dans un état où ils peuvent témoigner à Dieu leur fidélité d'une manière plus parfaite. Sans trop vouloir pénétrer la cause du changement qui s'est fait en eux, ils en prendront occasion de s'humilier, de se résigner entièrement au bon plaisir de Dieu, de mettre en lui seul toute leur confiance, et d'implorer avec plus d'ardeur le secours de sa grâce toute-puissante.

    S'ils se comportent de cette manière, ils connaîtront, par leur propre expérience, que ces aridités et ces épreuves de l'oraison ne leur seront pas moins utiles que les lumières et les consolations qu'on y reçoit. C'est un moyen dont Dieu se sert d'ordinaire pour détacher l'âme elle-même, pour la disposer à recevoir de plus grandes grâces, et la rendre capable de plus parfaites communications. »

    Pierre-Joseph Picot de Clorivière s.j. (1735-1820), in "cahiers sur l'oraison" n°14, Février 1959, Paris, éditions du Feu Nouveau, 1959.

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  • Déroulement de la rencontre du 8 Juin au Vatican

    Ce midi, le P. Lombardi, Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, a précisé le déroulement de la rencontre de prière pour la paix voulue par le Pape François et à laquelle ont été invités le Président palestinien Mahmud Abbas et le Président israélien Shimon Peres.

    Dimanche prochain, peu après 18h00, les chefs d'état seront accueillis séparément par le Pape à Ste Marthe, avant de se joindre au Patriarche œcuménique Barthélémy et de gagner ensemble les jardins du Vatican.
    La cérémonie s'ouvrira par un moment musical et l'exposé en anglais de son déroulement.
    Se succéderont dans l'ordre la prière juive récitée en hébreux suivie d'une méditation musicale, la prière chrétienne prononcée en anglais, italien et arabe, suivie d'une méditation musicale, la prière musulmane en arabe suivie d'une méditation musicale.
    Après quoi le Saint-Père prononcera son invocation à la paix, avant d'inviter chacun des deux présidents à prononcer la leur.
    En conclusion, avec le Patriarche et le Pape, les Présidents Peres et Abbas échangeront un geste de paix, puis iront planter ensemble un olivier symbolique.

    Après la cérémonie, le Saint-Père invitera ses trois hôtes à la 'Casina di Pio IV' pour un entretien privé.
    Les chefs d'état quitteront ensuite le Vatican et le Pape regagnera Ste Marthe en compagnie du Patriarche.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.6.14).

  • "Neuf chemins de méditation avec Marie", par Roger Bichelberger

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    J'ai toujours grand bonheur à présenter un livre dont la simplicité d'écriture est mise au service d'un sujet dont il nous semble parfois déjà tout connaître. Car simplicité n'est pas simplisme, bien au contraire. Gardant toujours en mémoire ces paroles du Christ Jésus : "Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits" (Mt 11,25), un livre qui peut être mis entre toutes les mains, sans que rien ne soit perdu de la profondeur et de la grandeur du thème abordé, est un véritable trésor. Bien sûr, les livres de théologie, d'apologétique, philosophiques... sont essentiels, et doivent être lus par ceux qui en ont reçu la capacité. Mais le modeste ouvrier qui n'a pour seul bagage que quelques souvenirs de catéchisme, harassé par son travail du jour, se plongera-t-il dans St Augustin avant de partager le repas qui le réunit à sa famille ? La femme au foyer, dont la journée a été toute occupée par les milles tâches quotidiennes et qui n'a pas reçu la grâce de pouvoir prolonger ses études, se penchera-t-elle sur les Pères de l’Église en commençant sa pieuse prière du soir ? Et tant de jeunes privés de formation spirituelle par des parents trop négligents, seront-ils tentés d'ouvrir un gros et pesant livre doctrinal, pour mieux comprendre les mystères de la foi qui aspire leur âme vers des beautés qu'ils devinent sans les connaître encore ? Je pourrais multiplier les exemples...

    Voici donc un livre aussi simple que beau, pour cheminer avec Marie, non seulement en ce mois de mai qui lui est dédié, mais tout au long de notre vie. L'auteur, proche de la Famille marianiste, connaît bien le sujet qu'il aborde, et a su le rendre accessible à tous. Des Saintes Écritures à nos jours, en parcourant l'histoire de l’Église, il nous propose "neuf chemins" pour marcher avec celle qui a dit "Oui", chemins de vie dans l'obéissance et l'humilité, qui ne pourront que toucher les cœurs de tous ceux qui ont su garder - ou retrouver - cet esprit d'enfance qui seul ouvre les portes du Royaume... Si vous pensez que ce livre n'est pas fait pour vous (et je crains, pardonnez-moi, que vous ne vous trompiez), soyez généreux : offrez-le autour de vous, y compris à des chrétiens de confession protestante, ou à des musulmans. Marie, présente en notre temps comme dans les temps passés, conduit toujours les âmes qui l'approchent à son Fils, qui est venu pour que "tous les hommes aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance" (Jn 10,10). Puisse ce beau petit livre humblement y contribuer !

    Éditions Salvator - 110 pages - 11x17 cm - 9,95 €

  • Méditation : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ"

    « À propos des textes bibliques médités, ne prenez point prétexte de ce qu'ils vous sont connus, pour faire une moue dédaigneuse ; mais confiez-le à votre cœur avec cette avidité que nous devons toujours avoir, soit à prêter l'oreille aux désirables Paroles du salut, soit à les proférer nous-mêmes. Si fréquemment que les vérités saintes nous soient exposées, jamais une âme qui a soif de la vraie connaissance n'en éprouvera de satiété ni d'aversion. Elles lui seront nouvelles chaque jour, chaque jour également désirées. Plus souvent elle s'en sera nourrie, plus elle se montrera avide de les entendre ou d'en parler.
    Leur répétition confirmera la connaissance qu'elle en a, loin que les conférences multipliées lui donnent un soupçon de dégoût. C'est l'indice évident d'une âme tiède et superbe, de recevoir avec ennui et indifférence la Parole du salut, quand même il y aurait de l'excès dans l'assiduité qu'on met à la lui faire entendre : « Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel ; mais à celui qui est dans le besoin, cela même qui est amer parait doux » (Pr 27,7).
    Recueillie avec empressement, soigneusement déposée dans les retraites de l'âme, munie du cachet du silence, il en sera de la doctrine comme de vins au parfum suave, qui réjouissent le cœur de l'homme. Ainsi que la vieillesse fait le vin, la sagesse, qui tient lieu à l'homme de cheveux blancs, et la longanimité de la patience la mûriront. »

    St Jean Cassien (360-435), Conférence n°14, 13, Trad. SC 54 rev.

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    « Chers jeunes, je vous exhorte à devenir des familiers de la Bible, à la garder à portée de la main, pour qu'elle soit pour vous comme une boussole qui indique la route à suivre. En la lisant, vous apprendrez à connaître le Christ. Saint Jérôme observe à ce propos : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ" (PL 24, 17 ; cf. Dei Verbum, n. 25). Un moyen assuré pour approfondir et goûter la parole de Dieu est la lectio divina, qui constitue un véritable itinéraire spirituel par étapes. De la lectio, qui consiste à lire et relire un passage de l'Écriture Sainte en en recueillant les principaux éléments, on passe à la meditatio, qui est comme un temps d'arrêt intérieur, où l'âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd'hui pour la vie concrète. Vient ensuite l'oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la contemplatio ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité, jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs » (2 P 1, 19). La lecture, l'étude et la méditation de la Parole doivent ensuite déboucher sur l'adhésion d’une vie conforme au Christ et à ses enseignements. »

    Benoît XVI, extrait du Message au jeunes du monde à l'occasion de la XXIème Journée Mondiale de la Jeunesse, 22 Février 2006.
    (Texte intégral)

  • Méditation : le silence de Saint Joseph

    « Il sera bon de relever et de méditer la leçon de silence que nous donne saint Joseph.
    Aucun mot n'est rapporté de lui dans l’Évangile ! Ce n'est pas à dire qu'il ne parlât point. Il aurait été un triste compagnon pour la Sainte Vierge s'il n'avait jamais rien dit ! Mais "juste" en toute chose, il n'était pas bavard, il disait "juste" ce qu'il fallait dire, ni plus, ni moins, quand il le fallait et comme il le fallait. Bref, il parlait peu, mais il parlait bien.
    Là encore, quel exemple pour notre siècle où l'on parle tant !
    [...]
    Si l'on ne disait que ce que l'on sait, si l'on ne prophétisait pas à tort et à travers, si l'on ne jugeait que ce qu'on est capable de juger et quand on a autorité pour le faire, le règne de l'erreur et du mensonge, qui relève du prince des ténèbres, serait moins étendu sur terre !
    Le silence de saint Joseph n'était pas seulement un silence de réserve et de prudence ; c'était aussi un silence de recueillement et d'union à Dieu. Ayant constamment sous les yeux l'exemple de la sainteté la plus éminente, des vertus les plus sublimes, saint Joseph, comme Marie, conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces merveilles : "Conservabat omnia verba haec in corde suo" (Lc II, 51). En les admirant et en les méditant, il concevait un amour toujours plus grand pour Jésus et Marie. "C'est le silence qui commence les saints, a écrit un pieux auteur ; c'est lui qui les continue ; c'est lui qui les achève."
    Je souhaite à mes diocésains de mettre du silence dans leur vie, un silence qui ressemble à celui de saint Joseph, le silence de la prière, celui des lectures saintes, de la méditation, de la Messe et de l'Eucharistie - ces bienfaisants silences pendant lesquels l'âme découvre Dieu, parce que Dieu, qui n'aime pas le bruit, révèle ses splendeurs aux âmes qui le cherchent, loin des affaires du monde, dans le recueillement de l'esprit.
    Je vous livre cette pensée d'un auteur contemporain : "Bienheureux ceux dont le silence est la patrie, et la parole un voyage de charité qu'ils font au pays de ceux qui les entourent." »

    Mgr Joseph-Marie Martin (1891-1976), archevêque de Rouen (1948-1968), Lettre pastorale de Carême 1954 à saint Joseph.

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