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nativite - Page 4

  • Méditation : l'Epiphanie

    « Jésus-Christ révélé aux Juifs et aux Gentils

    1. Il y a peu de jours, nous avons célébré, comme il vous en souvient, la naissance de Celui qui est appelé le Jour. En ce moment nous célébrons le mystère de sa manifestation, alors qu’il s’est révélé aux Gentils avec un éclat ravissant. En ce jour, selon le texte même de l’Évangile, les Mages vinrent d’Orient, cherchant le Roi des Juifs qui venait de naître, et s’écriant : « Nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l’adorer » (Mt 2, 2). Pour annoncer Jésus-Christ aux bergers d’Israël, nous avons lu que des anges étaient descendus du ciel ; et pour amener les Mages des confins de l’Orient au berceau du Sauveur, une étoile parut jetant un vif éclat dans le ciel. Soit qu’il s’agisse des Juifs avertis par des anges, soit qu’il s’agisse des Gentils guidés par une étoile étincelante, il est toujours vrai de dire que « les cieux ont raconté la gloire de Dieu (Ps 18, 2) » ; et c’est par ces prémices de la foi des peuples à la nativité du Sauveur, « que notre pierre angulaire » s’est manifestée (Ep 2, 20). Ils ont cru, et bientôt ils ont prêché Jésus-Christ. Avertis par la voix des anges, les bergers ont cru ; les Mages aussi ont adoré, eux qui venaient de pays si éloignés. De son côté , Jésus-Christ, qui était venu « annoncer la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient près (Ep 2, 17) reçut, » dans la paix chacun de ces peuples ; car « il est lui-même notre paix, ayant formé des uns et des autres l’unité (Ep 2, 14) », c’est-à-dire de tous les peuples dont il avait reçu les prémices au moment de sa naissance ; cette unité, cependant, ne commença à se réaliser qu’après le grand miracle de l’Ascension.

    Biens qu’il apporte aux uns et aux autres

    2. Isaïe avait entrevu cette unification des peuples par Jésus-Christ, quand il s’écriait « Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne l’étable de son maître (Is 1, 3) ». Le bœuf désigne ici les Israélites courbés sous le joug de la loi ; les Gentils sont désignés par l’âne, animal immonde, parce que l’impureté de l’idolâtrie séparait ces Gentils des Israélites adorateurs du vrai Dieu ; et cependant ces Gentils, comme les Juifs, devaient venir à l’étable, et après y avoir été purifiés par la foi de Jésus-Christ, participer à la table commune du corps de Jésus-Christ. C’est ainsi que le Seigneur, s’adressant à l’Église formée des deux peuples, disait : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et êtes chargés de quelque fardeau, et je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau est léger (Mt 11, 28-30)». Comme s’il eût dit au bœuf : « Mon joug est doux », et à l’âne : « Mon fardeau est léger ». Aux Juifs courbés sous le joug écrasant de la loi, il disait « Mon joug est doux » ; aux Gentils plongés dans les voluptés naturelles et refusant le fardeau salutaire des préceptes, il disait : Pourquoi restez-vous rebelles ; pourquoi refusez-vous d’accepter le fardeau ? « Mon fardeau est léger ».

    Les Mages l’adorent, Hérode veut le faire mourir

    3. Aux Mages qui, à leur arrivée, demandaient où était né le Christ, les Juifs firent connaître le lieu de sa naissance, et cependant restèrent immobiles. Dans tous les livres des Prophètes, les Juifs trouvent clairement désignés Jésus-Christ et son Église, et cependant ce n’est point par eux, mais par les Gentils, que Jésus-Christ est adoré. De son côté, l’impie Hérode, apprenant des Mages la naissance du Roi des Juifs, frémit aussitôt pour sa couronne, et se flattant, « malgré l’Ange du Grand Conseil (Is 9, 6) », de triompher de ses alarmes par l’habileté de ses desseins, prend deux moyens, à ses yeux infaillibles, de s’assurer la victoire : le mensonge et la cruauté. D’abord, il ment aux Mages quand il leur dit : « Allez donc, informez-vous avec soin de l’enfant, et quand vous l’aurez trouvé, empressez-vous de m’en instruire, afin que j’aille moi-même et que je l’adore (Mt 2, 8) » ; il feint ainsi de vouloir adorer Celui qu’il désirait tuer. Déçu dans ses desseins, il ordonna d’immoler, dans toute la Judée, les enfants qui pourraient avoir le même âge que Jésus-Christ. Horrible cruauté dictée par l’ambition, et qui fit couler inutilement des flots de sang innocent !

    Massacre des Innocents

    4. Vous le voyez, mes frères, Jésus-Christ est encore porté dans les bras de sa Mère, et déjà il multiplie les prodiges. Petit enfant, il triomphe d’un roi puissant ; sans armes, il se joue de la force armée ; enveloppé de langes, il dédaigne ce prince couvert de la pourpre ; couché dans une crèche, il se joue du tribunal d’un roi ; silencieux, il a ses hérauts ; caché, il trouve des témoins. Hérode, vous usez de cruauté, et parmi les persécuteurs du Christ, vous tenez le premier rang. Mais Celui « qui a le pouvoir de donner sa vie (Jn 10, 18) », n’a rien à craindre de votre colère. L’aiguillon de la crainte peut vous agiter, vous pouvez brûler des feux de la fureur ; mais, pour Jésus-Christ, le temps n’est point encore venu de mourir. Toutefois, s’il vous faut satisfaire votre affreuse cruauté, faites des martyrs de Jésus-Christ. Arrachez aux embrassements des nourrices ceux que vous n’arracherez pas aux embrassements des anges. Qu’ils quittent le sein maternel pour s’élever au-dessus des astres ; qu’ils échappent aux larmes de leurs mères pour se couvrir de la gloire des martyrs ; qu’ils quittent les bras de celles qui les portent, afin qu’ils parviennent à la couronne immortelle ; qu’ils soient témoins, eux qui ne peuvent encore parler ; qu’ils rendent témoignage, ceux qui n’ont pas encore l’usage de la parole, et que ceux qui, par leur âge, ne peuvent prononcer le nom de Jésus-Christ, commencent, par sa grâce, à confesser Jésus-Christ. Hérode, vous ne connaissez pas l’ordre des décrets divins, et voilà ce qui vous trouble. Jésus-Christ est venu sur la terre, non point pour s’emparer de votre trône, mais pour subir des humiliations de toute sorte ; non pas pour s’enivrer des flatteries des peuples et de leurs adulations, mais pour s’élever sur la croix que lui auront assignée les clameurs des Juifs ; non pas pour faire scintiller sur son front le diadème royal, mais pour être méprisé sous une couronne d’épines.

    Conclusion

    5. Nous, mes frères, pour qui tout a été fait, pour qui le Très-Haut s’est humilié si profondément, pour qui un Dieu s’est fait homme, pour qui notre Créateur a été créé, pour qui notre pain a daigné avoir faim, et passant tant d’autres titres, nous pour qui notre vie a goûté les horreurs de la mort, vivons de telle sorte qu’au moins en quelque manière nous nous rendions dignes d’un si grand bienfait ; marchons sur les traces mortelles de l’humilité de Jésus-Christ, afin que nous recevions de lui la récompense éternelle. »

    Saint Augustin, Dix-neuvième Sermon : Sermon sur l’Épiphanie, in "Œuvres complètes de Saint Augustin" Tome XI, "Sermons inédits, Sermons sur le propre du temps", Traduction M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Éditeurs, 1868.
    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • Mercredi 1er janvier 2014

    Sainte Marie, Mère de Dieu

    Au calendrier traditionnel : Circoncision de Notre Seigneur

  • Lundi 30 décembre 2013

    6ème jour dans l’Octave de la Nativité

    Calendrier liturgique

  • Dimanche 29 décembre 2013

    La Sainte Famille

    Calendrier liturgique


    (Dimanche dans l’Octave de la Nativité au calendrier traditionnel)

    La fête de la Sainte Famille : pour s'y retrouver un peu...

    Le culte de la sainte Famille se développa particulièrement au XVIIe siècle, sous la forme de pieuses associations ayant pour fin la sanctification des familles chrétiennes sur le modèle de celle du Verbe incarné. Cette dévotion, introduite au Canada par les Pères de la Compagnie de Jésus, ne tarda pas à s’y propager rapidement.

    Deux siècles plus tard, devant les manifestations croissantes de la piété des fidèles à l’égard du mystère de Nazareth, le Pape Léon XIII, par le Bref « Neminem fugit » du 14 juin 1892, établissait à Rome l’association de la Sainte Famille, dans le but d’unifier toutes les confréries instituées sous le même vocable.

    L’année suivante (1893), le même Souverain Pontife, dans son encyclique sur le mariage chrétien, voulut offrir aux familles catholiques un modèle à imiter et une céleste protection à qui elles devraient se confier ; il institua donc la fête de la sainte Famille de Nazareth, avec un appareil liturgique solennel d’hymnes et de lectures, et il la fixa au IIIe dimanche après l’Épiphanie.

    La réforme de Pie X en partie abrogea, en partie transféra à des dates fixes, toutes les solennités mobiles annexées au dimanche.

    Benoît XV la fixa au dimanche dans l’octave de l’Épiphanie et l'étendit à l’Église universelle.

    Elle fut rendue obligatoire dans toute l’Église par Pie XI en 1921.

    La fête de la Sainte Famille empêche donc la célébration du « 1er dimanche après l’Épiphanie » ou « Dimanche dans l’Octave de l’Épiphanie » qui utilisait le même évangile mais comportait, conformément au temps liturgique en cours, la lecture d’un passage de St Paul aux Romains comme Épître.

    Aujourd’hui, au calendrier traditionnel, la messe du 1er dimanche après l’Épiphanie n’est plus dite qu’en semaine, les jours qui suivent la fête de la Sainte Famille.
    En France, la messe de la Sainte Famille n’est célébrée le dimanche que dans les églises qui ont plusieurs messes : en effet, la solennité de l’Épiphanie, qui n’est pas fériée, prime.

    Depuis le Concile Vatican II et dans la réforme du missel romain, cette fête a été avancée au premier dimanche après la fête de la Nativité.

  • Méditation : la Naissance de Notre Seigneur (2)

    « C'est aujourd'hui que revient et que brille parmi nous la solennité anniversaire de la naissance de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ; aujourd'hui que la Vérité s'est élevée de terre et que le jour issu du jour a paru pour être notre jour : réjouissons-nous donc et tressaillons d'allégresse. Eh ! que ne devons-nous point aux abaissements de cette incomparable Majesté ? La foi des chrétiens le connaît et le cœur des impies n'y comprend rien. C'est que Dieu a caché ces merveilles aux sages et aux prudents et les a dévoilées aux petits (Mt XI, 25). Que les humbles donc s'attachent à ces abaissements d'un Dieu, et appuyée sur ce puissant secours, leur faiblesse pourra s'élever jusqu'à sa hauteur.

    Pour ces sages et ces prudents qui ne cherchent en Dieu que grandeurs sans croire à ses abaissements, en ne voulant pas de ceux-ci ils n'atteindront pas à celles-là : esprits vains et légers, qui n'ont pour eux que l'enflure et l'orgueil, ils sont comme suspendus entre le ciel et la terre, toujours agités par le souffle des vents. Sans doute ils sont sages et prudents, mais pour ce monde et non pour Celui qui a fait le monde. Ah ! s'ils avaient cette vraie sagesse, cette sagesse de Dieu qui n'est autre que Dieu même, ils comprendraient que Dieu a pu prendre un corps sans devenir corps ; ils comprendraient qu'il est devenu ce qu'il n'était pas, sans cesser d'être ce qu'il était ; qu'il est venu à nous comme homme, sans s'éloigner de son Père ; qu'en demeurant ce qu'il était, il s'est montré ce que nous sommes ; et qu'en incarnant sa puissance dans le corps d'un enfant, il ne l'a pas moins appliquée au gouvernement du monde. Lui qui a créé l'univers en demeurant dans le sein de son Père, a donné à une Vierge d'enfanter, pour venir à nous. N'y a-t-il pas un reflet de sa toute-puissance dans cette Vierge qui devient mère et qui reste Vierge après l'avoir mis au monde comme avant de le concevoir ; qu'un homme trouve enceinte, sans qu'aucun homme y ait contribué ; qui porte un homme dans son sein, sans le concours d'aucun homme, et qui sans rien perdre de son intégrité emprunte à sa fécondité un nouveau bonheur et une gloire nouvelle ? Plutôt que d'ajouter foi à d'aussi étonnantes merveilles, ces orgueilleux aiment mieux croire qu'elles sont de notre part de simples fictions. Aussi, ne pouvant se résoudre à voir l'humanité dans un Dieu fait homme, ils dédaignent le Christ ; et parce qu'ils sentent la divinité au-dessus de leurs mépris, ils ne croient pas en lui. Mais, plus ils dédaignent les abaissements d'un Dieu fait homme, plus nous devons les aimer; et plus il leur semble impossible qu'une Vierge ait donné le jour à un homme, plus nous y devons voir l'empreinte de la puissance divine.

    Célébrons donc cette naissance du Seigneur avec tout l'empressement et la solennité qui conviennent. Hommes et femmes, tressaillez de joie, car le Christ s'est fait homme en naissant d'une femme et en honorant ainsi les deux sexes. Que tous les hommes s'attachent au second homme, puisque tous ont été condamnés avec le premier. Une femme nous avait inoculé la mort ; une femme a pour nous enfanté la vie. Pour purifier la chair de péché, elle a donné naissance à une chair semblable seulement à la chair de péché (Rm VIII, 3). Ne condamnez donc pas la chair, détruisez seulement le péché pour faire vivre la nature. Pour rendre en lui une vie nouvelle au pécheur, un homme ne vient-il pas de naître sans péché ?

    Réjouissez-vous, saints jeunes hommes, qui vous êtes attachés, avec un soin particulier, à marcher sur les traces du Christ et qui avez renoncé aux unions charnelles. Ce n'est point par le moyen d'une union charnelle que le Christ s'est présenté à vous ; ainsi voulait-il vous servir de modèle et vous faire la grâce de dédaigner l'union qui vous a fait naître. En effet n'êtes-vous pas redevables de votre naissance à cette union charnelle en dehors de laquelle le Christ vient vous convier à une union toute spirituelle ? et tout en vous appelant à des noces ne vous a-t-il pas accordé de mépriser d'autres noces ? Ainsi vous ne voulez point pour vous de ce qu'il vous a donné l'existence ; c'est que vous aimez, plus que beaucoup d'autres, Celui qui n'est pas né comme vous.

    Réjouissez-vous, vierges saintes : une Vierge a enfanté pour vous l’Époux auquel vous pourrez vous attacher sans contracter aucune souillure ; et en ne concevant ni en enfantant vous ne pourrez perdre le trésor que vous chérissez. Réjouissez-vous, justes : voici la naissance de Celui qui fait les justes. Réjouissez-vous, infirmes et malades : voici la naissance du Sauveur. Réjouissez-vous, captifs : voici la naissance du Rédempteur. Réjouissez-vous, serviteurs : voici la naissance de votre Seigneur. Réjouissez-vous, hommes libres : voici naître Celui qui donne la liberté, Réjouissez-vous, chrétiens : voici la naissance du Christ.

    En naissant de sa Mère il fait de ce jour un jour mémorable pour tous les siècles, comme il a créé tous les siècles en naissant de son Père. [...] « Qui expliquera sa génération (Is LIII, 8) » [...] ? Il était donc juste que les prophètes annonçassent sa naissance future, que les cieux et les anges publiassent sa naissance accomplie. Il reposait dans une étable, et il gouvernait le monde ; enfant sans parole, il était la Parole même ; les cieux ne sauraient le contenir, et une femme le portait sur son sein ; oui, elle dirigeait notre Roi, elle portait Celui qui nous porte, elle allaitait Celui qui nous nourrit de lui-même. Quelle incontestable faiblesse ! quel abaissement prodigieux ! et pourtant la divinité tout entière y est enfermée. L'enfant dépendait de sa mère, et sa puissance la conduisait ; il prenait son sein, et il la nourrissait de la vérité.

    Ah ! qu'il mette en nous le comble à ses dons, puisqu'il n'a pas dédaigné de partager nos commencements ; qu'il nous rende fils de Dieu, puisqu'il a voulu, pour notre amour, devenir fils de l'homme. »

    Saint Augustin, Sermon CLXXXIV pour le jour de Noël (I. 1-3), in "Œuvres complètes" (Sermons détachés, Tome VII : deuxième série, Solennités et Panégyriques), Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.
    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • Méditation : la Naissance de Notre Seigneur (1)

    « La naissance de Jésus du sein de la Vierge Marie est un prolongement, dans le temps et sur la terre, d'une autre naissance, bien antérieure à celle-là, dans l'éternité et au ciel, sa naissance continuelle du sein de son Père. Et la joie de Marie et de Joseph, comme celle des pasteurs, est un reflet de la joie infinie qui fait communier le Père avec son Fils, dans l'unité du Saint-Esprit. Le Père contemple sans cesse le Fils s'écoulant de l'abîme de son amour, et le Fils fixe sans fin le regard de son Père. Un amour qui profère un Verbe et engendre un Fils, et un Fils qui accueille le don de son Père, éternellement reconnaissant et amoureux. Jamais, au grand jamais, un mortel ne pourra se figurer la démesure de cette divine joie.
    Et cependant, voilà que tout homme est appelé à y entrer à son tour, et à en partager ne fût-ce que quelques miettes, et même, jour après jour, toujours davantage. Notre vocation de baptisés n'a pas d'autre sens : que cette joie du Père et du Fils, qui fut aussi, mais plus modestement, celle de la Vierge Marie en cette nuit de Noël, que cette joie devienne progressivement la nôtre. Car nous aussi, nous sommes désormais fils dans le Fils unique, cohéritiers avec lui. Nous pouvons crier avec lui : "Abba, Père", dans le Saint-Esprit, puisqu'il n'est plus seulement le Père de Jésus, mais aussi, et vraiment, notre Père (Rm 8, 15).
    La naissance qui s'est passée dans la nuit de Noël, et qui a lieu de nouveau en cette liturgie, est donc le prolongement de la naissance éternelle dans la Trinité. Mais elle a un nouveau prolongement au fond de notre cœur, devenu nouvelle demeure de Jésus, Temple de l'Esprit, lieu des origines où le Père engendre sans cesse son fils, et chacun de nous avec lui. La crèche de Noël est désormais dans notre cœur. Le sein du Père aussi. C'est là que nous pouvons accueillir et adorer celui qui y renaît à chaque instant, et avec qui nous pouvons, reconnaissants et amoureux, contempler le visage du Père. C'est là aussi la demeure de notre joie, aujourd'hui et pour toujours. Oui : "Joyeux Noël !" »

    Dom André Louf (1929-2010), Heureuse faiblesse - Homélies pour les Dimanches de l'Année A (Noël), Desclée de Brouwer, Paris, 1998.

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  • Mercredi 25 décembre 2013

    Nativité de Notre Seigneur

    Calendrier liturgique

    « La date historique de la nativité temporelle du Sauveur étant inconnue dans les premiers temps, une antique tradition, inaugurée peut-être au début du IIe siècle, célébrait les diverses théophanies du Christ dans sa nature mortelle, c’est-à-dire sa naissance, sa manifestation aux Mages et son baptême dans le Jourdain, peu après le solstice d’hiver, dans les dix premiers jours de janvier. Cette date conventionnelle avait déjà trouvé crédit dans toutes les Églises, quand, on ne sait comment, Rome dédoubla pour son compte la fête des Théophanies, anticipant au 25 décembre l’anniversaire de la naissance temporelle du Sauveur.

    Quand et comment l’Église-mère arriva-t-elle à établir cette date ? Nous l’ignorons, puisque, sauf un texte très douteux du commentaire d’Hippolyte sur Daniel, le plus ancien document qui fixe Noël au 25 décembre est le calendrier philocalien de 336, qui porte cette indication : VIII Kal. ian. natus Christus in Betleem Iudee. Évidemment, le chronographe n’annonce rien de nouveau, mais il se fait l’écho de la tradition romaine antérieure, qui, dans le Liber Pontificalis prétend remonter jusqu’au pape Télesphore. Dans le discours fait à Saint-Pierre par le pape Libère donnant, le jour de Noël, le voile des vierges à Marcelline, sœur de saint Ambroise, on ne relève aucune allusion à la nouveauté de la fête, mais, au contraire, tout le contexte donne l’impression qu’il s’agit d’une solennité de vieille date, à laquelle le peuple a coutume d’accourir en foule, en vertu d’une ancienne habitude. La fête de Noël fut, au début, propre au siège apostolique. Saint Jean Chrysostome qui l’introduisit à Antioche vers 375, en appelle précisément à l’autorité de la capitale du monde latin, où, à son avis, seraient encore conservés les actes du recensement de Quirinus, avec la date précise de la naissance du Christ à Bethléem le 25 décembre. D’Antioche, la fête passa à Constantinople. Sous l’évêque Juvénal, entre 424 et 458, elle fut introduite à Jérusalem, puis, vers 430, fut admise à Alexandrie, et, de ces célèbres sièges patriarcaux, elle se répandit aussi peu à peu dans les diocèses qui en dépendaient. Actuellement, seuls les Arméniens monophysites célèbrent encore la naissance du Christ à sa date primitive, le 6 janvier.

    Il ne faut pourtant pas négliger une coïncidence. Le calendrier civil du recueil philocalien note au 25 décembre le Natalis invicti, la naissance du soleil, et cette naissance coïncide justement avec le solstice d’hiver. A l’époque où, grâce aux mystères de Mithra, le culte de l’astre du jour avait pris un tel développement que, au dire de saint Léon, même les fidèles qui fréquentaient la basilique Vaticane, se permettaient d’y pratiquer le rite superstitieux de saluer d’abord, de l’atrium de l’Apôtre, le disque solaire, il n’est pas improbable que le siège apostolique, en anticipant au 25 décembre la naissance du Christ, ait voulu opposer au Sol invictus, Mithra, le vrai Soleil de justice, cherchant ainsi à détourner les fidèles du péril idolâtre des fêtes païennes. Dans une autre occasion, tout à fait semblable, c’est-à-dire pour la fête des Robigalia le 25 avril, Rome adopta une identique mesure de prudence, et, au cortège païen du pont Milvius, elle substitua la procession chrétienne qui parcourait le même trajet. »

    Bx Cardinal Schuster (1880-1954), Liber Sacramentorum - Notes historiques et liturgiques sur le Missel Romain, Tome I, Vromant, Bruxelles, 1933.

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  • Messe de la Nuit à la Basilique Saint-Pierre


    Les cloches de Saint-Pierre battent à toute volée après que le Pape François a entonné le Gloria, le chant de Noël par excellence. C’est le début de la messe de la Nuit de Noël, en la Basilique Saint-Pierre.

    Entouré d’une trentaine de cardinaux concélébrants, d’une quarantaine d’évêques et de deux-cent-cinquante prêtres environ, le Pape François a donc célébré sa première messe de minuit. Arrivé à l’autel de la basilique à l’issue de la procession d’entrée, il a ensuite porté l’Enfant Jésus dans une mangeoire en forme de trône. Il a repris lui-même l’Enfant à la fin de la célébration pour le déposer dans la crèche de la basilique vaticane, accompagné de dix enfants représentant les cinq continents : deux Italiens, deux Philippins, deux Congolais, deux Libanais et deux Argentins.

    Comme lors de chaque messe de la Nuit de Noël, le Kalenda a été chanté. Les prières universelles ont été lues en araméen pour l’Église, en français pour le clergé, en chinois pour les persécutés à cause de leur foi, en italien pour les pauvres, les malades et les exclus et en polonais pour les défunts.

    Marcher et voir

    Dans son homélie, le Pape est revenu sur la prophétie d’Isaïe : « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Il a ainsi développé sa réflexion autour de deux mots clés : marcher et voir car « nous sommes un peuple en chemin » qui « voit une grande lumière ». Depuis Abraham, « notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise. Cette histoire est toujours accompagnée par le Seigneur » a expliqué le Pape.

    Si Dieu « est toujours fidèle à son alliance et à ses promesses », qu’il est « lumière », « de la part du peuple, au contraire, alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion ; moments de peuple pèlerin et de peuple errant ». Et cette dualité nous marque aussi précise le Pape. « Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous ».

    Les bergers, les premiers à voir

    « La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus » qui « est venu dans notre histoire, qui a partagé notre chemin ». « Jésus est l’Amour qui s’est fait chair ». « Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a placé sa tente au milieu de nous ». Et les premiers à avoir vu cette tente, ce sont les bergers. « Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginalisés, parce qu’ils veillaient dans la nuit ».

    Le Pape François a alors demandé aux fidèles de s’arrêter un instant en silence pour remercier « le Seigneur de nous avoir donné Jésus ». Et de faire siennes les paroles du Seigneur « ne craignez-pas » en les répétant. « Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la Lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. »

    Source : Radio Vatican.


    Homélie du Pape François (texte intégral)

    « 1. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9,1).

    Cette prophétie d’Isaïe ne finit jamais de nous émouvoir, spécialement quand nous l’écoutons dans la liturgie de la nuit de Noël. Et ce n’est pas seulement un fait émotif, sentimental ; elle nous émeut parce qu’elle dit la réalité de ce que nous sommes : nous sommes un peuple en chemin, et autour de nous – et aussi en nous – il y a ténèbres et lumière. Et en cette nuit, tandis que l’esprit des ténèbres enveloppe le monde, se renouvelle l’évènement qui nous émerveille toujours et nous surprend : le peuple en chemin voit une grande lumière. Une lumière qui nous fait réfléchir sur ce mystère : mystère du marcher et du voir.

    Marcher. Ce verbe nous fait penser au cours de l’histoire, à ce long chemin qu’est l’histoire du salut, à commencer par Abraham, notre père dans la foi, que le Seigneur appela un jour à partir, à sortir de son pays pour aller vers la terre qu’il lui indiquerait. Depuis lors, notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise. Cette histoire est toujours accompagnée par le Seigneur ! Il est toujours fidèle à son alliance et à ses promesses. Parce qu'il est fidèle, « Dieu est lumière, en lui point de ténèbres » (1 Jn 1, 5).

    De la part du peuple, au contraire, alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion ; moments de peuple pèlerin et moments de peuple errant. Dans notre histoire personnelle aussi, alternent des moments lumineux et obscurs, lumières et ombres. Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous. « Celui qui a de la haine contre son frère – écrit Jean – est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres l’ont rendu aveugle » (1 Jn 2, 11). Peuple en marche, mais peuple de pèlerins, qui ne veut pas être un peuple errant.

    2. En cette nuit, comme un faisceau de lumière d’une grande clarté, résonne l’annonce de l’Apôtre : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tt 2, 11).

    La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus, né de la Vierge Marie, vrai homme et vrai Dieu. Il est venu dans notre histoire, il a partagé notre chemin. Il est venu pour nous libérer des ténèbres et nous donner la lumière. En Lui est apparue la grâce, la miséricorde, la tendresse du Père : Jésus est l’Amour qui s’est fait chair. Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a placé sa tente au milieu de nous.

    3. Les bergers ont été les premiers à voir cette “tente”, à recevoir l’annonce de la naissance de Jésus. Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginaux. Et ils ont été les premiers parce qu’ils veillaient dans la nuit, gardant leurs troupeaux. C'est la loi du pèlerin que de veiller, et ils veillaient. Avec eux, arrêtons-nous devant l’Enfant, arrêtons-nous en silence. Avec eux remercions le Seigneur de nous avoir donné Jésus, et avec eux laissons monter du plus profond de notre cœur la louange de sa fidélité : "Nous te bénissons, Seigneur Dieu Très-Haut, qui t’es abaissé pour nous. Tu es immense, et tu t’es fait petit ; tu es riche, et tu t’es fait pauvre ; tu es le Tout-Puissant, et tu t’es fait faible."

    En cette Nuit, partageons la joie de l’Évangile : Dieu nous aime, il nous aime tant qu’il a donné son Fils comme notre frère, comme lumière dans nos ténèbres. Le Seigneur nous répète : « Ne craignez pas » (Lc 2, 10). Comme les anges l'ont dit aux bergers : "Ne craignez pas !" Et moi aussi je vous répète : "Ne craignez pas !" Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la miséricorde, notre Père pardonne toujours. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. Amen. »

  • Mardi 24 décembre 2013

    Vigile de la Nativité

    Calendrier liturgique

    « A la vérité, cette messe de vigile, le 24 décembre, ne devrait pas avoir lieu puisque la messe primitive de vigile est celle qui se célébrait cette nuit après l’office nocturne dans l’oratoire ad Praesepe. Pourtant, après les Conciles d’Éphèse et de Chalcédoine, la solennité de Noël acquit une telle célébrité, que l’antique rit romain de Noël dut être modifié, en sorte qu’il comporta un jeûne et un mois de préparation, à la ressemblance de la fête de Pâques. En outre, la solennité du 25 décembre elle-même, au lieu de deux messes, l’une de la vigile, l’autre de la fête, avec une troisième messe intercalaire en mémoire de sainte Anastasie, finit par en admettre quatre, et, toutes, en mémoire du mystère ; c’est-à-dire une vers le soir du 24 décembre au commencement de l’office nocturne, une à minuit au premier chant du coq, une au petit jour et la dernière à l’heure de tierce. Sainte Anastasie passa en seconde ligne au temps de saint Grégoire, et retint tout au plus l’honneur d’une simple commémoraison. »

    Bx Cardinal Schuster (1880-1954), Liber Sacramentorum - Notes historiques et liturgiques sur le Missel Romain, Tome I, Vromant, Bruxelles, 1933.


    « Entrons dans l’esprit de la sainte Église, et préparons-nous, dans toute la joie de nos cœurs, à aller au-devant du Sauveur qui vient à nous. Accomplissons fidèlement le jeûne qui doit alléger nos corps et faciliter notre marche ; et, dès le matin, songeons que nous ne nous étendrons plus sur notre couche que nous n’ayons vu naître, à l’heure sacrée, Celui qui vient illuminer toute créature ; car c’est un devoir, pour tout fidèle enfant de l’Église Catholique, de célébrer avec elle cette Nuit heureuse durant laquelle, malgré le refroidissement de la piété, l’univers entier veille encore à l’arrivée de son Sauveur : dernier vestige de la piété des anciens jours, qui ne s’effacerait qu’au grand malheur de la terre.
    La sainte Église éclate par un cri d’avertissement qui sert d’Invitatoire à Matines, d’Introït et de Graduel à la Messe. C’est la parole de Moïse annonçant au peuple la Manne céleste que Dieu enverra le lendemain. Nous aussi, nous attendons notre Manne, Jésus-Christ, Pain de vie, qui va naître dans Bethléhem, la Maison du Pain.
    Hódie sciétis quia véniet Dóminus : et mane vidébitis glóriam eius.
    Sachez aujourd’hui que le Seigneur viendra ; et dès le matin vous verrez sa gloire. »

    Dom Guéranger o.s.b. (1805-1875), L’Année Liturgique, Vigile de la Nativité.

     
     
    Ant. ad Introitum. Exodi 16, 6 et 7.
    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam eius.
    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous le verrez dans sa gloire.
  • Audience générale de ce mercredi 18 décembre 2013

    Le Pape François a consacré la catéchèse de la dernière audience générale de l'année, tenue ce matin Place St Pierre, à une réflexion sur le sens de la Nativité :

    "Noël est une fête de la foi et de l'espérance, qui surpasse l'incertitude et le pessimisme. Notre espérance réside dans le fait que Dieu est avec nous et qu'Il a encore confiance en nous. Il vient parmi les hommes et choisit la terre comme demeure pour vivre parmi nous et partager nos joies et nos peines. Ainsi la terre n'est plus une vallée de larmes mais le lieu où Dieu a planté sa tente, le lieu où l'homme le rencontre, le lieu de sa solidarité avec l'homme... Cette Présence ne s'opère pas dans un monde idéal mais dans un monde réel, marqué par tant de belle choses et tant de maux, lacéré par les divisions et les guerres, l'oppression et la pauvreté. Dieu a décidé de vivre notre histoire telle quelle, avec ses limites et ses drames... Il est bien 'Dieu avec nous' pour toujours... La Nativité démontre que Dieu s'est mis pour toujours du côté de l'humanité, pour la sauver et la relever de ses misères et de ses fautes". Le grand cadeau de Bethléem est que Dieu "s'est abaissé en venant sur terre petit et pauvre... Afin de Lui être semblables nous devons éviter de dominer les autres mais nous efforcer de nous abaisser, en nous mettant au service de l'autre. Petits avec les petits, pauvres avec les pauvres... Être solidaires à leur côté doit être traduit dans l'éloquence des gestes, non des paroles. Que serait un chrétien qui ne s'abaisserait pas et ne servirait pas ? Un païen ! Faisons donc en sorte que nos frères ne soient jamais abandonnés". Par ailleurs, par le biais du Fils, Dieu est devenu un d'entre nous. "Quoi que nous ayons fait, nous L'aurons servi en servant nos frères et sœurs". Jésus lui même nous l'a annoncé : nourrir, vêtir, accueillir, visiter les petits et les pauvres, c'est le faire à son endroit. Le Saint-Père a conclu en demandant à "Marie de nous aider à reconnaître à Noël le visage du Fils de Dieu fait homme dans les plus humbles d'entre les hommes".

    Depuis son élection, le Pape François a tenu 30 audiences générales, pour lesquelles la Préfecture de la Maison pontificale a distribué 1.548.500 billets, même si les présences réelles se sont parfois élevées à 100.000 personnes, nombre de pèlerins restant amassés devant la Place St Pierre, Place Pie XII et rues adjacentes, où des écrans géants sont installés.

    A l'audience générale figurait une délégation de l'équipe de football San Lorenzo de Buenos Aires, dont le Pape est adhérant depuis de nombreuses années. Le Vice Président du club lui a offert la copie de la coupe de la ligue argentine remportée cette année, ainsi que le maillot de l'équipe. Enfant, Jorge Mario Bergoglio accompagnait son père au stade. Devenu archevêque de la capitale, il allait y dire la messe et confesser les joueurs d'une équipe fondée par un prêtre salésien qui, nommé dans la banlieue d'Almagro avait sauvé de la délinquance nombre de jeunes désœuvrés grâce au sport. Il a vivement remercié la délégation de lui avoir offert ce trophée pour son anniversaire.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.12.13).

  • Méditation : la Nativité de la Vierge Marie

    « Lorsque le moment fut venu pour la nature humaine de rencontrer la nature divine et de lui être unie si intimement que les deux ne formeraient qu'une seule personne, chacune d'entre elles devait nécessairement être déjà manifestée dans son intégrité. Dieu, pour sa part, s'était révélé de la manière qui convenait à Dieu ; et la Vierge est seule à mettre la nature humaine en lumière... Il semble bien que si Dieu s'est mêlé à la nature humaine non pas dès son origine mais à la fin des temps (Ga 4,4), c'est parce que, avant ce moment, cette nature n'était pas encore pleinement née, tandis que maintenant, en Marie, elle apparaît pour la première fois dans son intégrité... C'est tout cela que nous sommes venus célébrer avec éclat aujourd'hui. Le jour de la naissance de la Vierge est aussi celui de la naissance du monde entier, car ce jour a vu naître le premier être pleinement humain. Maintenant, "la terre" a vraiment "donné son fruit" (Ps 66,7), cette terre qui de tout temps n'avait produit, avec des ronces et des épines, que la corruption du péché (Gn 3,18). Maintenant le ciel sait qu'il n'a pas été bâti en vain, puisque l'humanité, pour laquelle il fut construit, voit le jour... C'est pourquoi la création tout entière fait monter vers la Vierge une louange sans fin, toute langue chante sa gloire d'une voix unanime, tous les hommes et tous les chœurs des anges ne cessent de créer des hymnes à la Mère de Dieu. »

    Nicolas Cabasilas (v.1320-1363), Homélie pour la Nativité de la Mère de Dieu (16-18), Patrologia Orientalis PO 93 T. 19, Homélies mariales byzantines, M. Jugie (ed.), Brepols, 1926.

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    Nativité de la Vierge Marie - Tableau de Bartolomé Esteban Murillo
    (Musée du Louvre, Paris)

  • Dimanche 8 septembre 2013

    Nativité de la Vierge Marie

    N.B. : la liturgie de ce dimanche a préséance sur celle de la mémoire de la Nativité de la Vierge Marie
     
  • J.-S. Bach : Cantate "Freue dich, erlöste Schar", BWV 30

    5. Aria : "Kommt, ihr angefocht'nen Sünder"
    (pour la fête de la Nativité de St Jean le Baptiste)

    Musica Florea Ensemble - Dir. Marek Štryncl, Magdalena Kožená, mezzo-soprano

  • Lundi 24 juin 2013

    Nativité de Saint Jean-Baptiste

    Calendrier liturgique

  • Méditation : Les Saints Innocents

    « Un petit enfant vient de naître : c’est le grand Roi. ~ Les mages arrivent d’un lointain pays. Ils viennent adorer celui qui est encore couché dans la crèche, mais qui règne au ciel et sur terre. Quand les mages annoncent la naissance du Roi, Hérode est pris d’inquiétude ; pour ne pas perdre son trône, il veut le tuer, alors que, s’il avait cru en lui, il aurait été ici-bas en sécurité, et dans la vraie vie, il aurait régné sans fin.
    Pourquoi as-tu peur, Hérode, en apprenant la naissance du Roi ? Il ne vient pas pour te détrôner, mais pour triompher du diable. Et comme tu ne comprends pas cela, tu es inquiet et tu entres en fureur ; et afin de perdre le seul enfant que tu recherches, tu es assez cruel pour en faire mourir un si grand nombre.
    Tu ne recules ni devant l’amour des mères éplorées, ni devant le deuil des pères pleurant leurs fils, ni devant les hurlements et les gémissements des tout-petits. Tu assassines ces faibles corps parce que la peur assassine ton cœur. Et tu t’imagines, si tu réalises tes désirs, que tu pourras vivre longtemps, alors que c’est la Vie elle-même que tu cherches à détruire.
    Celui qui est la source de la grâce, à la fois petit et grand, qui est couché dans la crèche, épouvante ton trône. Il agit par toi, sans que tu connaisses ses desseins, et il délivre les âmes de la captivité du diable. Il accueille les fils de ses ennemis et les adopte pour ses enfants.
    Ces tout-petits meurent pour le Christ sans le savoir, les parents pleurent la mort de ces martyrs ; et ceux qui ne parlent pas encore, le Christ les rend capables d’être ses témoins. Voilà comment il règne, lui qui était venu régner ainsi. Voici que déjà le libérateur accomplit la libération et que le sauveur apporte le salut.
    Mais toi, Hérode, ignorant tout cela, tu es inquiet et tu entres en fureur ; et tandis que tu t’irrites contre un petit enfant, tu lui rends déjà hommage, mais tu l’ignores.
    Qu’il est grand, le don de la grâce ! Par quels mérites ces enfants ont-ils obtenu d’être ainsi des vainqueurs ? Ils ne parlent pas encore, et ils confessent le Christ. Leurs corps sont encore incapables d’engager la lutte, et ils remportent déjà la palme de la victoire. »

    S. Quodvultdeus, Homélie aux catéchumènes, "Sur le Symbole", Liturgie des Heures – Office des Lectures.

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  • Message de Benoît XVI Urbi et Orbi (à Rome et au monde)

    Extrait :

    « "Si nous croyons". Voilà la puissance de la foi ! Dieu a tout fait, il a fait l’impossible : il s’est fait chair. Sa toute-puissance d’amour a réalisé ce qui va au-delà de la compréhension humaine : l’Infini s’est fait enfant, est entré dans l’humanité. Pourtant, ce même Dieu ne peut entrer dans mon coeur si je ne lui ouvre pas la porte. Porta fidei ! La porte de la foi ! Nous pourrions demeurer effrayés devant notre toute puissance à l’envers. Ce pouvoir de l’homme de se fermer à Dieu peut nous faire peur. Mais voilà la réalité qui chasse cette pensée ténébreuse, l’espérance qui vainc la peur : la vérité a germé ! Dieu est né ! « La terre a donné son fruit » (Ps 67, 7). Oui, il y a une terre bonne, une terre saine, libre de tout égoïsme et de toute fermeture.

    Il y a dans le monde, une terre que Dieu a préparée pour venir habiter au milieu de nous. Une demeure pour sa présence dans le monde. Cette terre existe, et aujourd’hui aussi, en 2012, de cette terre a germé la vérité ! Par conséquent, il y a de l’espérance dans le monde, une espérance fiable, même dans les moments et dans les situations plus difficiles. La vérité a germé, portant amour, justice et paix. »

    Source et texte intégral : Zenit.org

  • Homélie de Benoît XVI pour la Messe de minuit à Saint-Pierre de Rome

    "Si Marie et Joseph frappaient à ma porte"

    « La beauté de cet évangile touche toujours à nouveau notre cœur – une beauté qui est splendeur de la vérité. Le fait que Dieu se fasse petit enfant, afin que nous puissions l’aimer, afin que nous osions l’aimer, et que, comme un petit enfant, il se mette avec confiance entre nos mains, nous émeut toujours de nouveau. Il dit presque : je sais que ma splendeur t’effraie, que devant ma grandeur tu cherches à t’affirmer toi-même. Eh bien, je viens donc à toi comme un petit enfant, pour que tu puisses m’accueillir et m’aimer.

    La parole de l’évangéliste, dite presqu’en passant, affirmant que pour eux il n’y avait pas de place dans la salle commune, me touche aussi toujours de nouveau. Inévitablement surgit la question de savoir comment se passeraient les choses, si Marie et Joseph frappaient à ma porte ? Y-aurait-il de la place pour eux ? Et ensuite, nous vient à l’esprit que cette nouvelle, apparemment fortuite, du manque de place dans la salle commune qui pousse la Sainte Famille dans l’étable, l’évangéliste Jean l’a approfondie et l’a ramenée à l’essentiel quand il écrit : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11).

    Ainsi, la grande question morale de savoir comment chez nous se passent les choses concernant les personnes déplacées, les refugiés et les immigrés, devient encore plus fondamentale : avons-nous vraiment de la place pour Dieu, quand il cherche à entrer chez nous ? Avons-nous du temps et de l’espace pour lui ? N’est-ce pas peut-être Dieu lui-même que nous refoulons ?

    Cela commence par le fait que nous n’avons pas du temps pour lui. Plus nous pouvons nous déplacer rapidement, plus les moyens qui nous font gagner du temps deviennent efficaces, moins nous avons du temps à disposition. Et Dieu ? La question le concernant ne semble jamais urgente. Notre temps est déjà totalement rempli. Mais les choses vont encore plus en profondeur. Dieu a-t-il vraiment une place dans notre pensée ? Les méthodes de notre pensée sont organisées de manière qu’au fond, il ne doit pas exister. Même s’il semble frapper à la porte de notre pensée, il doit être éloigné par quelque raisonnement. La pensée, pour être considérée comme sérieuse, doit être construite de façon à rendre superflue l’"hypothèse Dieu". Il n’y a pas de place pour lui. Même dans notre sentiment et dans notre vouloir, il n’y a pas de place pour lui. Nous nous voulons nous-mêmes. Nous voulons les choses tangibles, le bonheur expérimentable, la réussite de nos projets personnels et de nos intentions. Nous sommes totalement « remplis » de nous-mêmes, si bien qu’il ne reste aucun espace pour Dieu. Et c’est pourquoi, il n’y a pas d’espace non plus pour les autres, pour les enfants, pour les pauvres, pour les étrangers... »

    Source et texte intégral : Radio Vatican & Chiesa news.

  • 25 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous..." (Jn 1, 1-18)

    « Jésus-Christ est né, rendez-lui gloire ! Christ est descendu du ciel, courez vers lui ! Christ est sur la terre, exaltez-le ! "Chantez au Seigneur, terre entière. Joie dans le ciel ; terre, exulte de joie !" (Ps 96,1,11) Du ciel, il vient habiter parmi les hommes ; tressaillez de crainte et de joie : de crainte à cause du péché, de joie à cause de notre espérance. Aujourd'hui les ombres se dissipent et la lumière se lève sur le monde ; comme autrefois dans l'Egypte frappée de ténèbres, aujourd'hui une colonne de feu illumine Israël. Ô peuple qui étais assis dans les ténèbres de l'ignorance, aujourd'hui contemple cette immense lumière de la vraie connaissance car "le monde ancien a disparu, toute chose est nouvelle" (2Co 5,17). La lettre recule, l'esprit triomphe (Rm 7,6) ; la préfiguration passe, la vérité apparaît (Col 2,17). Celui qui nous a donné l'existence veut aussi nous combler de bonheur ; ce bonheur que le péché nous avait fait perdre, l'incarnation du Fils nous le rend... Telle est cette solennité : nous saluons aujourd'hui l'avènement de Dieu parmi les hommes afin que nous puissions, non pas parvenir, mais revenir auprès de Dieu ; afin que nous nous dépouillions du vieil homme et que nous revêtions l'Homme nouveau (Col 3,9) ; afin que, morts en Adam, nous vivions dans le Christ (1Co 15,22)... »

    Saint Grégoire de Nazianze, Sermon 38 pour la Nativité ; PG 36, 311 sq (Trad. coll. Icthus vol.8, Grasset, Paris)

  • "A solis ortus" (Hymne grégorien pour la Nativité)

  • Méditation : "Prions la Vierge qu'elle nous donne son Fils"

    « En nos dévotions intérieures, imitons les états et dispositions de la Vierge, nous unissant à la donation du Père, du Fils et de la Mère, pour recueillir et recevoir pour nous celui qui est donné ; comme la terre eût dû le recevoir si elle en eût été digne, ; pour lors elle ne l'a point recueilli, et par après elle l'a crucifié. Quelques particuliers l'ont recueilli, les pasteurs, les mages, Siméon, Anne, mais sans procuration ni de la terre, ni de la Synagogue ; recevons-le maintenant pour nous, comme ils l'ont reçu lors pour eux.
    Prions la Vierge qu'elle nous donne son Fils ; car en ce mystère et par ce mystère elle entre en puissance de donner son Fils au monde ; et cette puissance communiquée à la Vierge est une des excellences et singularités que ce mystère donne à la Vierge. Elle le reçoit par l'incarnation et elle a part à cette union divine ; elle le donne par la nativité et entre en puissance de donner son Fils, puissance qui lui demeure pour jamais, et qui ne lui est point ôtée. Qu'elle use de sa puissance, qu'elle nous le donne et nous donne à lui : Donnons pouvoir à la Vierge de nous donner son Fils, comme le Père lui donne pouvoir de nous donner son Fils. »

    Cardinal de Bérulle (1575-1629), "Opuscules de piété", LXIV. De la Vierge donnant son Fils au monde, Aubier (Coll. "Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne"), Paris, 1944.

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    Tableau de Nicolas Poussin (1594-1665)