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  • Méditation : "prier sans cesse"

    « Quoique l'Apôtre nous ordonne de prier sans cesse, quoique le sommeil lui-même soit pour les saints une sorte d'oraison, nous devons néanmoins partager en différentes heures le temps destiné à la prière, afin que s'il arrive que nous soyons retenus par quelque ouvrage, le temps lui-même nous rappelle un devoir à remplir. Qu'il faille prier à la troisième heure, à la sixième, à la neuvième, le matin et le soir, il n'est personne qui ne le sache. On ne doit point prendre de nourriture sans avoir prié d'abord, ni sortir de table, sans rendre des actions de grâces au Créateur. La nuit, il faut se lever deux ou trois fois, et repasser dans sa mémoire les endroits des Écritures que l'on sait par cœur. Au sortir de notre demeure, que la prière nous serve d'armure ; lorsque nous sommes revenus de la place publique, prions encore avant de nous asseoir, et que le corps ne se repose pas, avant que l’âme ait pris sa nourriture. À chaque action, à chaque démarche, que notre main retrace sur notre corps la croix du Seigneur. Ne parlez mal de personne, et ne tendez point de piège au fils de votre mère. Qui êtes-vous donc, vous, pour condamner ainsi le serviteur d'autrui ? S'il tombe, ou s'il demeure ferme, cela regarde son maître ; mais il demeurera ferme, parce que Dieu est tout puissant pour le soutenir. (1). Quand vous jeûnerez deux jours, trois jours, n'allez pas vous croire meilleur que ceux qui ne jeûnent point. Vous jeûnez, mais vous êtes emporté ; celui-ci ne jeûne pas, et peut-être qu'il est doux. Les peines de votre âme et la faim de votre corps, vous les digérez, pour ainsi dise, parmi les plaintes et les murmures ; celui-ci, plus modéré dans sa nourriture, rend grâces à Dieu. De là vient que le prophète Isaïe crie sans cesse : Je n'ai point choisi un tel jeûne (2) dit le Seigneur. Et encore : En vos jours de jeûne, vous suivez vos caprices, et vous fatiguez tous ceux qui sont sous votre domination.Vous jeûnez parmi les procès et les querelles ; vous frappez les petits avec une violence impitoyable. (3). Pourquoi jeûnez-vous pour moi ? Quel jeûne peut faire celui qui nourrit des sentiments de colère, je ne dis pas jusqu'à la nuit, mais durant des mois entiers ? Attentive à vous-même, ne vous glorifiez pas dans la chute des autres, mais glorifiez-vous dans vos œuvres. »

    1. Rom 14, 4. - 2. Is 58, 5 - 3. Ibid. 3, 4

    St Jérôme, extrait de la Lettre XVIII à Eustochium, in "Lettres de Saint Jérôme", Trad. J.-F. Grégoire et F.-B. Collombet, Tome premier, Librairie catholique de Perisse Frères, Lyon - Paris, 1837 (pp.229-233).
    Disponible en libre accès sur internet ici (pdf) et ici (copie html).

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  • Méditation - Prière : au soir de notre vie...

    « Quand le soir tombe et que la fin d'un jour, en s'annonçant, me fait songer à la fin des choses, comme j'ai besoin de vous prier de me garder cette vie qui ne passe pas :
    "Écoutez, au moment où les ténèbres de la nuit s'approchent, nos prières qu'accompagnent nos larmes. Ne permettez pas que notre âme, appesantie par le poids du péché, se détourne des choses éternelles et qu'elle quitte cette patrie intérieure où l'on vous connaît, où l'on vous aime."
    Le péché vous chasse, il fait la nuit, il remplace la lumière, qui vous montre à moi dans votre splendeur radieuse d'être infini, par la clarté inférieure et douteuse qui m'égare vers la créature. Il ne me permet plus de discerner nettement ce qui est vérité et mensonge, vrai bien et faux bien. Écartez de moi ces ténèbres. Faites au contraire que le soir de ma vie soit de plus en plus cette fin apaisée des longues journées d'été, où les nuages ont pu s'amonceler, le tonnerre gronder, le soleil darder un rayon trop dur, mais qui s'achève dans le calme recueilli et confiant où s'annonce un beau lendemain.
    Donnez-moi cela, ô Vous pour qui il n'y a ni orage ni nuage menaçant, ni rayon qui brûle, ni tempête qui dévaste, ni jour qui finit. Donnez-moi de vous connaître et de vous aimer comme vous vous connaissez et vous vous aimez ; donnez-moi votre vie éternelle. Vivez en moi, ô Père, dans mon âme que l'effort quotidien, soutenu par votre grâce, fera de plus en plus limpide ; engendrez comme dans un pur miroir votre Image qui est votre Fils ; gravez en moi vos traits ou mieux faites que je fasse cela, que bien souvent ma pensée aimante se retourne vers Vous. Donnez-moi de vous reconnaître, de vous adorer, de vous bénir en tout ce que vous voulez, en tout ce que vous faites. Donnez-moi votre Esprit qui ainsi vous reconnaît, vous adore et vous aime. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Liturgie d'âme (Harmonies divines), 2e édition, Roma, Benedettine di Priscilla, 1962.

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    (Source et crédit photo)

  • Méditation : au plus fort de l'épreuve, l'invisible Présence...

    « Mon âme a goûté la moelle de la croix. Elle a trouvé Dieu au fond des choses très amères où le souvenir même de Dieu nous semble interdit ; elle s'est vue cernée par toutes sortes d'impuissances naturelles et surnaturelles ; et le ciel était muré. Mais l'âme peut toujours dire : « Seigneur ! que votre volonté soit faite ! » et, au sortir de ces chemins si âpres, si rudes, où elle avait cru cent fois s'égarer, l'âme doit reconnaître avec amour que Celui qu'elle ne voyait pas la portait encore ; que l'ami caché travaillait pour elle et en elle avec cette arme pénétrante et irrésistible qui s'appelle la douleur ; qu'Il a combattu pour elle, et que Lui seul a pu repousser par elle et déjouer les attaques et les ruses de l'ennemi. Bien plus, elle voit clair maintenant, et considérant le chemin qu'elle a parcouru durant lequel elle croyait se perdre ou ne rien faire, elle voit avec surprise combien Dieu l'a fait avancer... »

    Lucie Christine (1844-1908), Journal Spirituel publié par Aug. Poulain (Mai 1901), Paris, Communauté de l'Adoration réparatrice, 36 rue d'Ulm, plusieurs éditions de 1910 à 1938 - Récemment réédité par Pierre Téqui, 1999.

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  • Adoration de nuit à la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

  • Méditation sur la Résurrection de Notre Seigneur

    « Voici que les rayons sacrés de la lumière du Christ resplendissent, les purs flambeaux de l'Esprit pur se lèvent, et les trésors célestes de gloire et de divinité sont ouverts : la nuit immense et obscure a été engloutie, les sombres ténèbres ont été détruites dans cette lumière, et l’ombre triste de la mort est rentrée dans l’ombre. La vie s’est étendue sur tous les êtres, et tous les êtres sont remplis d’une large lumière ; l’Orient des orients envahit l’univers, et celui qui était avant l’étoile du matin et avant les astres, immortel et immense, le grand Christ brille sur tous les êtres plus que le soleil.

    C’est pourquoi, pour nous tous qui croyons en lui, s’instaure un jour de lumière, long, éternel, qui ne s’éteint pas, la Pâque mystique, célébrée en figure par la Loi et accomplie effectivement par le Christ, la Pâque merveilleuse, prodige de la divine vertu et œuvre de la divine puissance, fête véritable et éternel mémorial, impassibilité qui sort de la Passion et immortalité qui sort de la mort, Vie qui sort du tombeau et guérison qui sort de la plaie, résurrection qui sort de la chute et ascension qui sort de la descente aux enfers.

    C'est ainsi que Dieu opère de grandes choses, c'est ainsi que de l'impossible il crée l'incroyable, afin qu'on sache que seul il peut tout ce qu'il veut.

    Ô Pâque divine, tu descends des cieux jusqu'à la terre et remontes de la terre dans les cieux ! Ô festivité commune de toutes choses, ô joie et honneur de l'univers, sa nourriture et ses délices, par toi la ténébreuse mort a été détruite et la vie étendue à toutes choses, les portes des cieux ont été ouvertes, un Dieu-homme s'est montré, et un homme-Dieu s'est élevé ; grâce à toi les portes de l'enfer ont été rompues et les verrous d'airain brisés, le peuple d'en bas est ressuscité des morts proclamant la bonne nouvelle, et aux troupes célestes un choeur a été fourni depuis la terre. »

    Homélie pascale du pseudo-Hippolyte (IVe siècle).

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  • Méditation sur le mystère de la sépulture du Christ

    « Ce mystère nous apprend les trois caractères qui constituent la mort spirituelle, à laquelle est appelé tout chrétien, selon la doctrine de l'Apôtre : Regardez-vous comme morts. Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Jésus-Christ en Dieu (1).
    Le premier de ces caractères, c'est d'aimer la vie cachée, d'être comme un mort par rapport à tout ce qu'on peut dire ou penser de nous, sans chercher ni à voir le monde ni à en être vu. Jésus-Christ dans la nuit du tombeau nous donne cette grande leçon. Que le monde nous oublie, qu'il nous foule aux pieds ; peu nous importe. Nous ne devons pas plus nous en inquiéter que ne s'en inquiète un mort. Le bonheur d'une âme chrétienne est de cacher sa vie avec Jésus-Christ en Dieu. Notre mauvaise nature aura beau se récrier, vouloir être approuvée, aimée, distinguée, se faire une idole de la réputation et de l'amitié : nous devons la laisser dire ; plus sa délicatesse sur l'estime des autres est extrême, plus elle en est indigne et a besoin d'en être privée. Que la réputation nous soit enlevée, qu'on ne nous compte pour rien, qu'on ne nous épargne en rien, qu'on ait horreur de nous : qu'il en soit comme vous le voulez, Seigneur.
    Le second caractère de la mort spirituelle, c'est en usant des biens sensibles pour la nécessité, de n'y attacher aucune importance, de ne nous complaire ni dans la mollesse et les aises de la vie, ni dans les jouissances de la bouche, ni dans les satisfactions de la curiosité, qui veut tout voir et tout savoir ; d'être, en un mot, comme un mort par rapport aux plaisirs des sens.
    A ce second caractère il faut joindre l'abandon de tout soi-même à la Providence, abandon par lequel, comme un corps mort, on se laisse faire, sans raisonner, sans rien vouloir ni rien désirer, indifférent à tous les postes, à toutes les occupations. Quand en serai-je là, ô Seigneur ? quand cesserai-je de m'aimer ? quand tout sera-t-il mort en moi, pour que vous y viviez ? »

    1. Rm VI, 11 ; Col III, 3.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Samedi Saint), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Heure sainte de la nuit du Jeudi Saint, depuis Gethsémani, à Jérusalem

  • Méditation : la demeure de Dieu...

    « Il y a deux endroits où Dieu demeure comme en son propre domicile, et qui sont destinés et choisis pour être ses deux habitations principales. L'un est le ciel, l'autre, sur la terre, est la maison des prédestinés et des humbles, où il est présent par sa grâce, et par les opérations les plus divines de son Esprit, qui rétablit l'ancien Paradis dans leurs déserts. En un mot, il est chez vous, âme dévote, l'inséparable et l'unique fidèle entre les amis.
    Les autres amis ont des heures de séparation ; il n'y en a point pour lui : tous les temps sont propres à son saint amour. Quand le soleil se retire, il ne se retire pas, dit Salomon. Il se trouve les soirs à votre chevet, pour vous entretenir durant le silence de la nuit par de secrètes inspirations, et pour vous aider à vous endormir saintement parmi les douceurs et les plaisirs célestes de cette conversation intérieure.
    Il s'y trouve aussi les matins, pour entendre de votre bouche quelque mot de confiance, et pour être le dépositaire de vos premiers soins de chaque jour.
    Non assurément, âme dévote, il n'est pas loin : il est où vous êtes ; et il n'y a rien au monde qui soit si près de vous que l'est cet Amant inséparable. Mais au moins n'oubliez pas qu'il y est, comme la plupart des hommes l'oublient, et ne laissez point passer les heures et les jours sans le regarder, et sans penser à lui, ou sans lui dire aucun mot. »

    Michel Boutault s.j. (1604-1689), Méthode pour converser avec Dieu (extraits II-IV), Nouvelle éd., Paris, Ch. Amat, 1899.
    (Texte intégral)

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  • Messe de la Nuit à la Basilique Saint-Pierre


    Les cloches de Saint-Pierre battent à toute volée après que le Pape François a entonné le Gloria, le chant de Noël par excellence. C’est le début de la messe de la Nuit de Noël, en la Basilique Saint-Pierre.

    Entouré d’une trentaine de cardinaux concélébrants, d’une quarantaine d’évêques et de deux-cent-cinquante prêtres environ, le Pape François a donc célébré sa première messe de minuit. Arrivé à l’autel de la basilique à l’issue de la procession d’entrée, il a ensuite porté l’Enfant Jésus dans une mangeoire en forme de trône. Il a repris lui-même l’Enfant à la fin de la célébration pour le déposer dans la crèche de la basilique vaticane, accompagné de dix enfants représentant les cinq continents : deux Italiens, deux Philippins, deux Congolais, deux Libanais et deux Argentins.

    Comme lors de chaque messe de la Nuit de Noël, le Kalenda a été chanté. Les prières universelles ont été lues en araméen pour l’Église, en français pour le clergé, en chinois pour les persécutés à cause de leur foi, en italien pour les pauvres, les malades et les exclus et en polonais pour les défunts.

    Marcher et voir

    Dans son homélie, le Pape est revenu sur la prophétie d’Isaïe : « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Il a ainsi développé sa réflexion autour de deux mots clés : marcher et voir car « nous sommes un peuple en chemin » qui « voit une grande lumière ». Depuis Abraham, « notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise. Cette histoire est toujours accompagnée par le Seigneur » a expliqué le Pape.

    Si Dieu « est toujours fidèle à son alliance et à ses promesses », qu’il est « lumière », « de la part du peuple, au contraire, alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion ; moments de peuple pèlerin et de peuple errant ». Et cette dualité nous marque aussi précise le Pape. « Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous ».

    Les bergers, les premiers à voir

    « La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus » qui « est venu dans notre histoire, qui a partagé notre chemin ». « Jésus est l’Amour qui s’est fait chair ». « Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a placé sa tente au milieu de nous ». Et les premiers à avoir vu cette tente, ce sont les bergers. « Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginalisés, parce qu’ils veillaient dans la nuit ».

    Le Pape François a alors demandé aux fidèles de s’arrêter un instant en silence pour remercier « le Seigneur de nous avoir donné Jésus ». Et de faire siennes les paroles du Seigneur « ne craignez-pas » en les répétant. « Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la Lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. »

    Source : Radio Vatican.


    Homélie du Pape François (texte intégral)

    « 1. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9,1).

    Cette prophétie d’Isaïe ne finit jamais de nous émouvoir, spécialement quand nous l’écoutons dans la liturgie de la nuit de Noël. Et ce n’est pas seulement un fait émotif, sentimental ; elle nous émeut parce qu’elle dit la réalité de ce que nous sommes : nous sommes un peuple en chemin, et autour de nous – et aussi en nous – il y a ténèbres et lumière. Et en cette nuit, tandis que l’esprit des ténèbres enveloppe le monde, se renouvelle l’évènement qui nous émerveille toujours et nous surprend : le peuple en chemin voit une grande lumière. Une lumière qui nous fait réfléchir sur ce mystère : mystère du marcher et du voir.

    Marcher. Ce verbe nous fait penser au cours de l’histoire, à ce long chemin qu’est l’histoire du salut, à commencer par Abraham, notre père dans la foi, que le Seigneur appela un jour à partir, à sortir de son pays pour aller vers la terre qu’il lui indiquerait. Depuis lors, notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise. Cette histoire est toujours accompagnée par le Seigneur ! Il est toujours fidèle à son alliance et à ses promesses. Parce qu'il est fidèle, « Dieu est lumière, en lui point de ténèbres » (1 Jn 1, 5).

    De la part du peuple, au contraire, alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion ; moments de peuple pèlerin et moments de peuple errant. Dans notre histoire personnelle aussi, alternent des moments lumineux et obscurs, lumières et ombres. Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous. « Celui qui a de la haine contre son frère – écrit Jean – est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres l’ont rendu aveugle » (1 Jn 2, 11). Peuple en marche, mais peuple de pèlerins, qui ne veut pas être un peuple errant.

    2. En cette nuit, comme un faisceau de lumière d’une grande clarté, résonne l’annonce de l’Apôtre : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tt 2, 11).

    La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus, né de la Vierge Marie, vrai homme et vrai Dieu. Il est venu dans notre histoire, il a partagé notre chemin. Il est venu pour nous libérer des ténèbres et nous donner la lumière. En Lui est apparue la grâce, la miséricorde, la tendresse du Père : Jésus est l’Amour qui s’est fait chair. Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a placé sa tente au milieu de nous.

    3. Les bergers ont été les premiers à voir cette “tente”, à recevoir l’annonce de la naissance de Jésus. Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginaux. Et ils ont été les premiers parce qu’ils veillaient dans la nuit, gardant leurs troupeaux. C'est la loi du pèlerin que de veiller, et ils veillaient. Avec eux, arrêtons-nous devant l’Enfant, arrêtons-nous en silence. Avec eux remercions le Seigneur de nous avoir donné Jésus, et avec eux laissons monter du plus profond de notre cœur la louange de sa fidélité : "Nous te bénissons, Seigneur Dieu Très-Haut, qui t’es abaissé pour nous. Tu es immense, et tu t’es fait petit ; tu es riche, et tu t’es fait pauvre ; tu es le Tout-Puissant, et tu t’es fait faible."

    En cette Nuit, partageons la joie de l’Évangile : Dieu nous aime, il nous aime tant qu’il a donné son Fils comme notre frère, comme lumière dans nos ténèbres. Le Seigneur nous répète : « Ne craignez pas » (Lc 2, 10). Comme les anges l'ont dit aux bergers : "Ne craignez pas !" Et moi aussi je vous répète : "Ne craignez pas !" Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la miséricorde, notre Père pardonne toujours. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. Amen. »

  • Méditation : prier sans relâche...

    « Il ne faut pas restreindre ta prière à la seule demande en paroles. Dieu, en effet, n'a pas besoin qu'on lui tienne de discours ; il sait, même si nous ne demandons rien, ce qui nous est utile. Qu'est-ce à dire ? La prière ne consiste pas en formules ; elle englobe toute la vie. « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, dit l'apôtre Paul, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1Co 10, 31). Es-tu à table ? Prie : en prenant ton pain, remercie celui qui te l'accorde ; en buvant ton vin, souviens-toi de celui qui t'a fait ce don pour te réjouir le cœur et soulager tes misères. Le repas terminé, n'oublie pas pour autant le souvenir de ton bienfaiteur. Quand tu mets ta tunique, remercie celui qui te la donne ; quand tu mets ton manteau, témoigne de l'affection à Dieu qui nous fournit des vêtements appropriés pour l'hiver et l'été, et pour protéger notre vie.

    Le jour terminé, remercie celui qui t'a donné le soleil pour les travaux de la journée et le feu pour éclairer la nuit et pour pourvoir à nos besoins. La nuit te fournit des motifs d'actions de grâces ; en regardant le ciel et en contemplant la beauté des étoiles, prie le Maître de l'univers qui a fait toutes choses avec tant de sagesse. Lorsque tu vois toute la nature endormie, adore encore celui qui nous soulage par le sommeil de toutes nos fatigues et nous rend par un peu de repos la vigueur de nos forces.

    Ainsi tu prieras sans relâche, si ta prière ne se contente pas de formules et si au contraire tu te tiens uni à Dieu tout au long de ton existence, de manière à faire de ta vie une prière incessante. »

    Saint Basile, Homélie 5, Éditions ouvrières.

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  • Méditation : "Priez sans cesse..."

    « Seigneur, quand ton Esprit Saint vient habiter dans un homme, cet homme ne peut plus cesser de prier, car l'Esprit en lui prie sans cesse. Qu'il dorme, qu'il Veille, dans son cœur la prière est toujours à l’œuvre. Qu'il mange, qu'il boive, qu'il se repose ou qu'il travaille, l'encens de la prière monte spontanément de son cœur. La prière en lui n'est plus liée à un temps déterminé, elle est ininterrompue.
    Même durant son sommeil, elle se poursuit, bien cachée. Car le silence d'un homme qui est devenu libre est en lui-même déjà prière. Ses pensées sont inspirées par Toi, mon Dieu. Le moindre mouvement de son cœur est comme une Voix qui, silencieuse et secrète, chante pour Toi l'Invisible. »

    St Isaac le Syrien (7ème siècle), moine et évêque de Ninive.

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  • Méditation : la paix de Dieu

    « Chacun doit se connaître ou apprendre à se connaître pour savoir où et comment trouver le calme. Le mieux, si cela est possible, est de retourner pour un court laps de temps devant le tabernacle pour y décharger tous ses soucis. Pour celui à qui cela est impossible, il s'agit de s'enfermer en soi-même un instant, de se réfugier auprès du Seigneur. Ainsi le reste de la journée s'écoulera, peut-être dans une grande lassitude et dans la peine, mais au moins dans la paix. Et quand la nuit vient et que d'un coup d'oeil rétrospectif on s'aperçoit que tout n'a été que rapiéçage, et que de nombreux projets sont restés en plan, lorsque tant de choses éveillent honte et regret : il faut alors tout prendre tel quel, le déposer dans les mains de Dieu et s'en remettre à lui. C'est ainsi qu'on pourra se reposer en lui, et commencer la nouvelle journée comme une nouvelle vie. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, fêtée ce jour), La puissance de la Croix, Textes réunis et présentés par Waltraud Herbstrith, Nouvelle Cité, 1982.

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  • Mai : mois de Marie, Reine du Ciel et de la France

    « Ce qui donne à la Vierge sa splendeur, c'est que, toute lumineuse dès sa conception, Elle n'a jamais connu l'ombre d'une imperfection, ni dans son coeur, ni dans sa vie. Efforçons-nous donc de diminuer, chaque jour, le nombre de celles qui abondent, hélas ! dans notre existence... afin de mieux refléter notre Mère et d'être capables, même ici-bas, d'entrevoir sa beauté.
    [...]
    Ecoutons le conseil de S. Bernard ; ne détournons pas nos regards de cet astre de salut, si nous ne voulons pas être à la merci des flots. Invoquons Marie à l'heure du danger, aimons Marie, et l'Etoile du matin appellera l'aurore dans notre âme, et l'aurore y donnera naissance à Celui qui est la divine et ineffable lumière. Demandons à Celle qui oriente vers Jésus de nous continuer sa protection aussi longtemps que la nuit n'aura pas terminé son cours, c'est-à-dire, jusqu'à ce que paraisse le grand jour de l'éternité. »

    Méditations cartusiennes pour tous les jours de l'année (Samedi de la 3e semaine après l'Octave - L'Etoile du matin), par un Chartreux, Tome second, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, 1921.

    Mai,mois de Marie,Reine,du Ciel,de la France

  • Méditation - Prière : "Le Jeudi à Matines"

    "Nox atra rerum contegit"

    « De toutes les couleurs que distinguait la vue,
         l'obscure nuit n'a fait qu'une couleur :
    Juste juge des coeurs, notre ardeur assidue
         Demande ici tes yeux et ta faveur.

    Qu'ainsi, prompt à guérir nos mortelles blessures,
         Ton feu divin, dans nos coeurs répandu,
    Consume pour jamais leurs passions impures,
         Pour n'y laisser que l'amour qui t'est dû.

    Effrayés des péchés dont le poids les accable,
         Tes serviteurs voudraient se relever :
    Ils implorent, Seigneur, ta bonté secourable,
         Et dans ton sang cherchent à se laver !

    Seconde leurs efforts, dissipe l'ombre noire
         Qui, dès longtemps, les tient enveloppés ;
    Et que l'heureux séjour d'une immortelle gloire
         Soit l'objet seul de leurs coeurs détrompés.

    Exauce, Père saint, notre ardente prière,
         Verbe son fils, Esprit leur noeud divin,
    Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
         Règnes au ciel sans principe et sans fin. »

    Jean Racine (1639-1699), Les Cantiques spirituels (1689), Chez J. Naert, Paris, 1942. (Hymnes traduites du Bréviaire Romain)

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  • Méditation : Dieu dans l'obscurité

    « Il faut (comme dit la petite Thérèse) passer par des tunnels très obscurs, si obscurs que l'on se demande si le soleil existe encore. Il faut risquer sa vie, il faut se jeter les yeux fermés dans les bras du Bon Dieu qui nous attend dans cette obscurité. C'est à ce prix qu'est l'héroïsme des saints ! »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, auteur de "Amour et Silence", † 1987), Ecoles de silence, Parole et Silence, 2001.

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  • 24 décembre au soir : Vigile de la Nativité

    Calendrier liturgique

  • 6 septembre : Méditation

    « Quand une mère est-elle davantage auprès de son enfant ? La nuit quand il est malade. Les ténèbres sont complètes pour que le sommeil du cher petit soit plus aisément obtenu. La plus faible lumière a encore été discrètement voilée. L'enfant n'aperçoit pas sa mère, c'est vrai ; à l'obscurité qui l'entoure, vient s'ajouter celle de l'inconscience et du délire. Mais c'est quand il n'est pas capable de la reconnaître que la mère est le plus près de lui ; la mère a les yeux ouverts, elle ; - elle est penchée sur le berceau, épiant le léger souffle qui halète, priant sans cesse en une sainte insomnie - refusant le repos comme une honte. A chaque gémissement une secousse la remue tout entière ; elle est là, le remède toujours à la main, aux heures où il faut le prendre, le geste toujours prêt au moindre secours, - le coeur gonflé de tout ce qu'elle voudrait donner au petit être vacillant qui est la chair de sa chair, le sang de son sang, l'âme de son âme.
    Dieu veille la nuit sur ses enfants malades, lui, notre mère, notre Père, notre frère, notre plus proche parent, le plus près de nous, le plus en nous, le plus nous-même.
    Dieu veille - Dieu veille - il est le grand Veilleur de toutes les nuits, - et de nuits qui sont pour lui des nuits terribles, les nuits de l'intelligence, les nuits du coeur, les nuits de la chair, les nuits du mal dont les ténèbres descendent à toute heure sur l'humanité douloureuse. Qui pourra dire avec quel amour il nous veille ?
    Cet amour a un nom et une qualité. C'est un amour infini... »

    Prince Vladimir I. Ghika (1873-1954), Entretiens spirituels (3), Beauchesne, 1961.

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  • 25 juillet : Méditation

    « Nous te bénissons, triple Lumière,
    tu as donné consistance à la matière,
    en y façonnant le visage du monde
    et la forme de sa beauté.
    Tu as éclairé l’esprit de l’homme,
    lui donnant raison et sagesse.
    Partout se retrouve le reflet de la lumière éternelle,
    pour que, dans la lumière,
    l’homme découvre sa splendeur
    et, tout entier, devienne lumière.
    Tu as éclairé le ciel de lumières diaprées.
    A la nuit et au jour, tu as commandé d’alterner en paix,
    leur donnant comme règle une fraternelle amitié.
    La première met un terme aux labeurs de notre corps,
    l’autre nous éveille au travail, aux affaires qui nous importent.
    Nous fuyons les ténèbres et nous nous hâtons vers le jour
    auquel la tristesse d’aucune nuit ne peut mettre fin.
    Accorde, ô Christ, à mes paupières
    la grâce d’un sommeil léger, accorde-la
    pour que ma voix ne demeure pas longtemps muette.
    Christ, ta création veillera pour psalmodier avec les anges.
    Fais que mon sommeil en tout temps soit habité par ta présence. »

    Saint Grégoire de Nazianze (329-389)
    (Source : Prier n°247, décembre 2002)

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  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 12ème jour

    Douzième jour : La prière du soir

    Chaque soir, il y a pour celui dont la journée a été remplie laborieusement, une satisfaction bien légitime à voir arriver enfin l’heure du repos ; mais avant de se livrer au sommeil, le chrétien veut sanctifier ces heures de la nuit en les faisant précéder d’une prière dans laquelle il remercie Dieu des grâces qu’il a reçues, sollicite sa protection toute-puissante ; puis se tenant en sa présence, examine sérieusement sa conscience, et, semblable au négociant qui, chaque soir, ne manque pas de mettre ses comptes en ordre, se demande si, au point de vue du salut, il y a eu perte ou gain pour lui. Lorsqu’il a reconnu ses fautes, il s’en humilie devant Dieu et lui demande son pardon en lui promettant de les éviter à l’avenir. La mort peut le surprendre pendant ce sommeil qui en est l’image ; il est soumis à la volonté de Dieu, et, d’avance, il accepte l’arrêt porté par le Souverain Maître de nos destinées.
    Marie, Elle aussi, a connu le besoin du repos, mais avec quelle perfection ne l’a-t-elle pas sanctifié en l’offrant à son Créateur. Ses yeux se fermaient à la lumière matérielle, mais son cœur demeurait uni au Seigneur puisqu’Elle accomplissait sa volonté. Imitons notre Mère, et ainsi pas un seul des instants de notre vie, même ceux que nous consacrons au sommeil, ne sera perdu pour l’éternité. Il est cependant des hommes assez insensés pour ne donner à Dieu ni le commencement ni la fin de leur journée. C’est à eux que s’adressent ces paroles de Saint Bernard : « Quand vous donnez à un pauvre mendiant un morceau de pain, il ne quitte pas la porte de votre demeure sans vous remercier. Et Dieu vous a nourri tout le jour, non seulement le soir, mais le matin et à midi, et vous voulez vous mettre au lit sans avoir remercié votre bienfaiteur ! Votre serviteur vous souhaite la bonne nuit et vous l’en remerciez ; et quand il s’agit de Dieu qui peut non seulement vous souhaiter, mais vous accorder une bonne nuit, vous ne lui donnez ni un salut, ni un signe de gratitude. Quelle conduite étrange et inconcevable ! »

    Exemple. – Saint Alphonse de Liguori avait eu le bonheur de naître de parents chrétiens ; sa pieuse mère ne négligeait rien pour développer dans le cœur de ses enfants le germe de la vertu. Chaque matin et chaque soir elle les réunissait autour d’elle et inspirait à leurs jeunes cœurs l’amour de Dieu et une tendre dévotion envers la Sainte Vierge. Saint Alphonse de Liguori, encore enfant, montrait un grand attrait pour ces pieux exercices. Il écoutait immobile le cours d’instruction religieuse que faisait leur mère, et, lorsque le moment de la prière du soir arrivait, sa modestie, son recueillement, sa ferveur étaient pour tous un sujet de grande édification.

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Saint Mère de Dieu, protégez-nous, conservez-nous sous les ailes de votre miséricorde : toute notre confiance est en vous. Ô Vierge sans tache ! nous Vous sommes dévoués, et nous nous mettons sous votre protection pour toujours. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je n’omettrai jamais ma prière du soir.
    Vierge puissante, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • 24 avril : Rappel - La Nuit des Témoins (AED)


    Pour la quatrième édition, l’AED vous invite à venir nombreux à la Nuit des Témoins annuelle, grande veillée de prière et de témoignage, qui aura lieu cette année dans quatre villes de France : Paris, Grenoble, Bayonne et Lille.

    La Nuit des Témoins à Grenoble, en la cathédrale Notre-Dame, le lundi 21 mai 2012.
    Messe à 18h30 et veillée de prière de 20h30 à 22h.

    La Nuit des Témoins à Bayonne, en la cathédrale Sainte-Marie, le mardi 22 mai 2012.
    Messe à 20h et veillée de 21h à 22h30.

    La Nuit des Témoins à Lille, à Notre-Dame de la Treille, le mercredi 23 mai 2012
    Messe à 19h30 et veillée de prière de 21h à 22h.

    La Nuit des Témoins à Paris, en la cathédrale Notre-Dame, le vendredi 25 mai 2012
    Messe à 18h30 et veillée de 20h à 21h30.