Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

obeissance - Page 2

  • Méditation : la foi divine, source de toute grâce et de tout bien

    « L'origine de toutes les grâces, de tous les dons et de toutes les vertus théologales est la foi divine : c'est une lumière surnaturelle et le fondement de tout bien. Quiconque veut l'obtenir et être enfant du royaume éternel, doit conduire la nature jusqu'au plus haut point où la nature peut se hausser, c'est-à-dire constater et observer comment Dieu a créé le ciel et la terre par amour et en vue de l'homme, qu'Il a doué l'homme de dons multiples, spirituels et corporels, qu'Il est mort pour le salut de l'homme, qu'Il veut lui pardonner tous ses péchés s'il est disposé à faire pénitence, qu'Il veut lui donner libéralement la charité divine et toutes les vertus, qu'Il veut se donner Lui-même avec tout ce qu'Il est et tout ce qu'Il a pour qu'il en jouisse dans la gloire éternelle, si toutefois l'homme prend sur lui de mettre en Dieu sa confiance et accepte de Le servir librement avec une exacte obéissance. C'est que Dieu a créé toutes choses par un libre effet de sa bonté et de sa munificence, et il est de sa nature de se répandre sans cesse avec ses dons dans le temps et dans l'éternité, d'élever à Lui tous ceux qu'Il a comblés et de les introduire dans une jouissance éternelle : aussi l'homme doit-il accomplir librement toutes ses actions pour l'honneur de Dieu, avec une vraie humilité et une exacte obéissance, sans rien demander ni vouloir en retour qu'il ne plaise à Dieu de lui donner, car Dieu est large et libéral, nul service auprès de Lui ne se perd ou tombe dans l'oubli.
    De cette manière l'homme conduit la nature au point le plus haut où elle puisse se hausser. Alors la nature se voit défaillir et ne peut aller plus avant.
    C'est le moment où Dieu survient avec la lumière surnaturelle et éclaire l'intelligence, de sorte que l'homme conçoit plus de foi et de confiance qu'on ne saurait le décrire ; il considère et contemple le bien éternel qu'il attend, et sans le moindre doute il espère obtenir ce qu'il croit et déjà contemple. De là résulte un amour sensible qui l'unit librement à Dieu.
    Telles sont les trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité ; par là le Saint-Esprit vient dans l'âme de l'homme comme une source vive qui s'écoule en sept ruisseaux et ce sont les sept dons divins qui ornent l'âme, l'ordonnent et la perfectionnent pour la vie éternelle. »

    Bx Jean (Jan Van) Ruysbroeck (fêté ce jour), Le royaume des amants (Quatrième part., III, les vertus théologales), in Œuvres choisies trad. J.-A. Bizet, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1946.

    vertus,théologales,foi,espérance,charité,

    (Source photographique)

  • Méditation : le péché

    « On ne comprend le péché qu'en le regardant en face de Dieu, et on ne le comprend pleinement qu'en se plaçant au point de vue surnaturel.
    Sur le plan laïque, il n'y a que des erreurs, des délits, des fautes, il n'y a pas de péché. Le péché n'existe que par rapport à Dieu. On peut affliger et blesser son frère,
    On n'offense que Dieu qui seul pardonne,
    disait Verlaine. [...]
    Vous ne devez pas voir seulement dans vos fautes le tort et le scandale causés au prochain, ou votre propre déchéance et les risque éternels que vous avez bravés. Ce sont là les conséquences et les châtiments du péché. Le péché est strictement dans l'offense faite à Dieu que vous avez rejeté, éloigné, oublié, Dieu à qui vous avez désobéi gravement. Tant qu'on ne voit pas le péché où il est, on en reste l'esclave ; pour s'en délivrer, il faut d'abord l'avoir vu dans son vrai jour. Tibi soli peccavi. (1)
    [...]
    Le péché détruit l'état de grâce. Si nous nous élevons à ce point de vue surnaturel qui nous révèle toute la vérité, nous ne pouvons plus contester la malice du péché qui brise l'union intime établie par Dieu entre lui et les frères adoptifs de son Fils. Dès qu'un chrétien s'oppose sciemment à un ordre grave de Dieu, il renie sa filiation divine. Faire la volonté de son Père était la nourriture de Jésus (2) ; il en est de même pour nous : nous ne pouvons conserver, entretenir la vie de Dieu en nous qu'en accomplissant ses volontés ; notre fidèle obéissance est l'aliment de notre vie surnaturelle, comme nos désobéissances graves sont le poison mortel qui la supprime instantanément. Le chrétien qui pèche fait plus que se séparer de Dieu, il le rejette de son âme. C'est contre le Dieu Rédempteur qu'il s'est également insurgé. [...] Dans tout péché mortel, il y a comme une apostasie "intérieure" que l'on doit pleurer devant un crucifix ; c'est seulement devant la croix du Christ que nous comprenons à quel point le péché grave trahit l'amour d'un Dieu. »

    (1) : Devant toi seul j'ai péché (Ps. 50)
    (2) : Jean 4, 34.

    Mgr G. Chevrot (1879-1958), Conférences de Notre-Dame, Carême 1939, "La vie de l'homme nouveau suivie de la Retraite pascale" (Retraite pascale, Mardi saint), Desclée, De Brouwer, Paris, 1939.

    crucifix-wikimedia.JPG

  • Méditation - Prière : élan du coeur vers Jésus

    « Qu'à toute heure, ô mon Jésus, mon âme prenne son envol vers vous ; que ma vie ne soit qu'un acte d'amour, qu'un chant d'amour et de reconnaissance ! Toute action qui ne vous honore et ne vous glorifie pas, faites-moi bien sentir qu'elle n'est rien devant vous.
    Que ma piété ne soit pas une habitude, mais un profond élan du coeur, un chant intime et discret.
    Ô Jésus, mes délices et ma vie, donnez-moi d'être sans recherche dans mon humilité, sans excès dans mes joies, sans abattement dans mes tristesses, sans découragement dans mes douleurs, sans exagération dans mes mortifications. Donnez-moi de parler sans détour, d'agir sans faiblesse, d'espérer sans présomption, de me garder toujours humble, pure et sans tache, de répondre sans colère, d'aimer sans faux-semblant, d'édifier sans rougir, d'obéir sans réplique, de souffrir sans murmure.
    Bonté Suprême, ô Jésus, je vous demande un coeur avide, épris de vous, qu'aucun obstacle, aucune souffrance ne puisse ni effrayer ni arrêter, qu'aucun bruit ne puisse distraire ; un coeur fidèle, généreux, aimant, qui ne chancelle, qui ne se relâche jamais ; un coeur fort, toujours prêt à lutter après chaque tempête ; un coeur chaste jamais séduit, jamais esclave, jamais partagé ; un coeur droit qu'on ne trouve jamais dans les voies du péché. »

    Marthe Robin, Journal (8 mars 1930), Editions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

    colombe-ciel-1a.jpg

    « Prenons la résolution de profiter du temps de la vie qu'on compare à un fluide qui s'écoule, à une fumée que le moindre souffle dissipe, à un éclair qui sillonne la nuée et disparaît, et cependant il faut que ce peu de temps soit bien employé. Pour arriver à bien employer tous nos moments, il faut tout faire par amour, en union avec le Coeur de Jésus, et repousser les préoccupations inutiles. »

    Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903, fêté ce jour), Lettre n°64 à ses parents, 23 déc. 1902, Correspondance, Bellefontaine, 2006.

  • Méditation avec la Bse Maria Candida dell'Eucaristia, fêtée ce jour

    « Quel hymne nous faudrait-il entonner, pour pouvoir célébrer l'obéissance de notre Dieu au Saint-Sacrement ? Qu'est-ce que l'obéissance de Jésus à Nazareth, comparée à son obéissance dans ce Sacrement depuis voici vingt siècles ? ... Après m'avoir enseigné l'obéissance, comme Tu sais bien m'instruire sur la pauvreté, oh blanche Hostie ! Que pourrions-nous trouver de plus dépouillé, de plus pauvre que Toi ? ... Tu n'as rien, Tu ne demandes rien ! ... Divin Jésus, fais que les âmes religieuses soient assoiffées de détachement et de pauvreté sincère ! »

    « Tu me parles d'obéissance et de pauvreté ... mais quelle fascination de pureté Tu suscites aussi en moi, rien qu'à Te regarder ! Seigneur, si vraiment Tu prends ton repos dans les âmes pures, est-il une âme capable de Te fréquenter sans se rendre pure ? »

    « Si je pouvais, je voudrais jeter l'humanité entière dans les bras de mon Jésus eucharistique : tous connaîtraient ainsi le bonheur. Si les hommes savaient, tous iraient à cette source, à cette fournaise, pour se reposer, pour renaître ! Dans la très sainte Communion, ils auraient un barrage puissant qui empêcherait le débordement de leurs propres passions. »

    « Ô mon doux Jésus, mon coeur blessé se déchire lorsque je vois des âmes avares de leur temps avec Toi : j'en pleurerais ! On a du temps pour tout, on en gaspille tant, on en consacre parfois trop à des choses pour lesquelles il en faudrait moins. Et pour Toi, mon Jésus, on compte les minutes, on t'en soustrait si facilement. Jésus, Jésus, prends pitié et attire-nous ! »

    « Ô Jésus, que les âmes viennent à Toi, elles apprendront à s'aimer, à supporter les autres et à les secourir. Par ton contact, toute passion contre la belle charité s'estompe et se transforme, chez Toi on puise toute la force et nous rendons le Bien pour le mal et toujours le Bien, rien que le Bien. Dans la très sainte Communion nous pouvons faire provision de charité et courir à tes pieds pour nous en nourrir lors des combats, quand elle chancelle et voudrait s'éloigner. »

    « Dans mes communions, je garde toujours Marie présente. C'est de ses mains que je veux recevoir Jésus, c'est à Elle de faire de moi une seule chose avec Lui. Je ne puis séparer Marie de Jésus. Salut à Toi, Ô Corps né de Marie ! ... Salut à Toi Marie, aurore de l'Eucharistie ! »

    « Le ciel lui-même n'a rien de plus. Ce trésor unique est ici, et c'est Dieu ! Oui vraiment, oui en toute vérité, mon Dieu et mon Tout. »

    Bse Maria Candida dell'Eucaristia (Maria Barba, 1884-1949), carmélite italienne fêtée ce jour (béatifiée le 21 mars 2004 par Jean-Paul II).

    saint_sacrement_9a.jpg

  • Acte de Réparation au Sacré Cœur de Jésus prescrit par le Pape Pie XI (1928)

    « Très doux Jésus, dont l'immense amour pour les hommes a été payée de tant d'ingratitude, d'oubli, de négligence, de mépris, nous voici prosternés devant vos autels. Nous voulons réparer par des témoignages particuliers d'honneur l'indigne froideur des hommes et les injures qui, de toutes parts, blessent votre Cœur très aimant.
    Nous n'oublions pas, toutefois, que nous n'avons pas toujours été, nous-mêmes, exempts de reproches. Nous en ressentons une très vive douleur et nous implorons, pour nous d'abord, votre miséricorde, disposés à réparer par une expiation volontaire, non seulement les péchés que nous avons commis nous-mêmes, mais encore les fautes de ceux qui errent loin de la voie du salut, les infidèles obstinés qui refusent de vous suivre comme leur pasteur et leur guide et les chrétiens qui ont renié les promesses de leur baptême et secoué le joug très suave de votre loi.
    Ces fautes déplorables, nous voulons les expier toutes, et nous nous proposons de réparer en particulier l'immodestie et l'impudeur de la conduite et de la toilette, les embûches tendues par la corruption aux âmes innocentes, la profanation des fêtes religieuses, les blasphèmes dont vous êtes l'objet, vous et vos Saints, les insultes adressées à votre Vicaire et à vos prêtres, la négligence envers le Sacrement du divin amour ou sa profanation par d'horribles sacrilèges, enfin les crimes publics des nations qui combattent les droits et le magistère de l'Eglise que vous avez instituée.
    Ah ! pussions-nous laver ces crimes dans notre sang ! Du moins, pour réparer l'honneur divin outragé, nous vous présentons, en union avec les expiations de la Vierge votre Mère, de tous les Saints et des fidèles pieux, la réparation que vous avez un jour offerte au Père sur la croix et que vous continuez de renouveler chaque jour sur les autels. Nous vous promettons du fond de notre cœur de réparer, autant que nous le pourrons, et avec le secours de votre grâce, nos fautes passées et celles des autres, et l'indigne oubli de votre incomparable amour, par une foi inébranlable, par une vie pure, par l'observation parfaite de la loi évangélique, et particulièrement de la charité. Nous vous promettons d'empêcher selon nos forces les offenses dont vous serez menacé et d'amener le plus d'hommes possible à vous suivre.
    Très doux Jésus, recevez, nous vous en prions, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie Réparatrice, cet hommage volontaire d'expiation, et daignez nous accorder le don précieux de la persévérance, qui nous garde fidèles jusqu'à la mort dans votre obéissance et votre service, afin que nous puissions un jour parvenir à cette patrie où vous vivez et régnez, vrai Dieu, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Cette prière de consécration centrée sur la Réparation doit être récitée le jour de la fête du Sacré-Cœur, ainsi que les premiers vendredis du mois. Elle était jointe à l'Encyclique Miserentissimus Redemptor du 8 mai 1928.

    Autres Actes de réparation et de consécration ICI.

  • Méditation : la Sainte Vierge Marie

    « Que j'aurais bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m'aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet.
    J'aurais d'abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu'on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s'offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d'amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu'elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents... Pour qu'un sermon sur la Sainte Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu'elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l'Evangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait » (Lc 2,50). Et cette autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l'admiration de ce qu'on disait de lui » (Lc 2,33). Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas ?
    On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus mère que reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu'elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! que cela est étrange ! Une mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu'elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus. C'est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela... Qui sait si quelque âme n'irait pas même jusqu'à sentir alors un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : « Si c'est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ».
    Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c'est qu'elle ne pouvait pas pécher, qu'elle était exempte de la tache originelle, mais d'autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu'elle n'a pas eu de Sainte Vierge à aimer, et c'est une telle douceur de plus pour nous. »

    Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), Derniers Entretiens (21 août 1897), in Oeuvres complètes, Le Cerf / DDB, Paris, 1996.

    Marie-Reine-6a.jpg

  • Méditation - Prière à la Très Sainte Trinité

    « O Trinité éternelle ! O Déité, qui, par l'union de votre nature divine, avez donné un si grand prix au sang de votre Fils unique ! ô Trinité éternelle ! vous êtes une mer profonde où plus je me plonge, plus je vous trouve, et plus je vous trouve, plus je vous cherche. Vous êtes inépuisable, et en rassasiant l'âme dans vos profondeurs, vous ne la rassasiez jamais ; elle est toujours affamée de vous, éternelle Trinité ; elle désire vous voir avec la lumière dans votre lumière.
    Comme le cerf soupire après l'eau vive des fontaines, mon âme désire sortir de l'obscure prison de son corps pour vous voir dans la vérité de votre Etre. Combien de temps encore votre visage sera-t-il caché à mes regards, ô éternelle Trinité ! Feu et abîme de charité, dissipez donc ce nuage de mon corps, car la connaissance que vous m'avez donnée de vous-même dans votre Vérité m'a fait violemment désirer de déposer le fardeau de mon corps, et de donner ma vie pour l'honneur et la gloire de votre nom.
    J'ai goûté et j'ai vu avec la lumière de l'intelligence, dans votre lumière, l'abîme de votre Trinité éternelle et la beauté de votre créature. En me regardant en vous, j'ai vu que j'étais votre image, puisque vous m'avez fait participer à votre puissance. O Père éternel ! vous avez communiqué à mon intelligence la sagesse qui appartient à votre Fils unique, et le Saint-Esprit, qui procède de vous et de votre Fils, m'a donné la volonté qui me rend capable d'aimer. O Trinité éternelle ! vous êtes le Créateur ; je suis votre créature, et j'ai connu, par la création nouvelle, que vous m'avez donnée dans le sang de votre Fils, combien vous vous êtes passionné pour la beauté de votre créature.
    O Abîme, ô Déité éternelle, ô Mer profonde ! pouviez-vous me donner plus qu'en vous donnant vous-même ?
    [...]
    Revêtez-moi, revêtez-moi de vous-même, éternelle Vérité, afin que je parcoure cette vie mortelle avec la véritable obéissance et la lumière de la sainte foi, dont vous enivrez de plus en plus mon âme.
    Grâces à Dieu. Amen. »

    Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Livre des Dialogues, Traité de l'obéissance, ch. CLXVII.

    Sainte_Trinite_Durer2.jpg

    Albrecht Dürer (1471-1528) : Adoration de la Trinité (1511)
    Musée de l'Histoire de l'Art, Vienne
  • Méditation : Ste Catherine de Sienne, fêtée ce jour

    "Montons sur l'arbre de la très sainte croix"

    « Voilà donc notre doux et bon berger qui animé d'un désir insatiable et d'un amour enflammé a sacrifié sa vie sans se soucier de ses peines, de notre ignorance, de notre ingratitude pour un si grand bienfait, des reproches des juifs et, tel un amoureux, a obéi au père avec un grand respect. Elle peut donc s'accomplir en nous, si nous montons sur l'arbre, si nous le voulons, si notre négligence ne nous retient pas, la parole prononcée par la douce bouche de vérité : "Quand je serai hissé en haut, j'attirerai tout à moi." Et vraiment il en est ainsi. L'âme qui s'y est élevée, voit se déverser la bonté et la puissance du père, puissance qui a donné au sang du fils de Dieu la vertu de laver nos iniquités. Là nous voyons l'obéissance du Christ crucifié qui, pour obéir, meurt. Il se soumet à cette obédience avec un tel désir que la peine du désir est plus grande que la peine du corps. On y voit la clémence et l'abondance du Saint-Esprit c'est-à-dire cet amour ineffable qui le tint cloué sur le bois de la très sainte croix car ce ne sont ni les clous ni les cordes qui auraient pu le tenir attaché sur la croix s'il n'y avait pas eu les liens de la charité. Ah, il faudrait qu'il soit vraiment de diamant le coeur qui ne sentirait pas dissoudre sa dureté dans un si grand amour ! Mais en vérité le coeur blessé par cette flèche se dresse avec toute sa force : il n'est pas tout pur l'homme, mais pure est son âme pour laquelle Dieu a fait toutes choses. Si vous me disiez : "Moi je ne peux pas monter il est trop haut", je vous répondrais qu'il a fait des échelons dans son corps : élevez votre affection jusqu'aux pieds du fils de Dieu et élevez-vous jusqu'au coeur qui est ouvert et consumé pour vous. Alors vous atteindrez à la paix de sa bouche et vous goûterez et vous vous nourrirez d'âmes. Ainsi vous serez un vrai berger qui expose sa vie pour ses brebis. Tachez d'avoir toujours l'oeil sur elles afin que le vice soit extirpé. Semez la vertu. »

    Sainte Catherine de Sienne, Lettre XXXIV au Prieur de Montoliveto près de Sienne, in "Le Livre des Dialogues suivi de Lettres", Préface et traduction Louis-Paul Lartigues, Editions du Seuil, Paris, 1953.

    Sainte_Catherine-de-Sienne_1.jpg

  • Méditation - Prière de Ste Bernadette

    « Prière d'une pauvre mendiante à Jésus.
    O Jésus, donnez-moi, je vous prie, le pain de l'humilité,
    le pain d'obéissance,
    le pain de charité,
    le pain de force pour rompre ma volonté et la fondre à la vôtre,
    le pain de mortification intérieure,
    le pain de détachement des créatures,
    le pain de patience pour supporter les peines que mon coeur souffre. O Jésus, vous me voulez crucifiée, "fiat",
    le pain de force pour bien souffrir,
    le pain de ne voir que vous seul en tout et toujours,
    Jésus, Marie, la Croix, je ne veux d'autres amis que ceux-là. »

    Sainte Bernadette, "Carnet de notes intimes" 12 (1873), in Les écrits de sainte Bernadette présentés par André Ravier s.j., Couvent Saint-Gildard - P. Lethielleux, Paris, 1961.

    Notre-Dame_de_Lourdes_5a.jpg

  • 30 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'Enfant Jésus au Temple : "C'est chez mon Père que je dois être" (Lc 2, 41-52)

    « Notre-Seigneur était âgé de douze ans, de douze ans comme homme ; car en tant que Dieu il est au dessus et en dehors de tous les temps; et il resta séparé d'eux dans le temple, discutant avec les docteurs qui admiraient sa doctrine. Au sortir de Jérusalem ses parents le cherchèrent dans leur compagnie, c'est-à-dire parmi ceux qui marchaient avec eux ; et ne le trouvant point, ils rentrèrent tout alarmés dans Jérusalem, et le trouvèrent discutant dans le temple avec les anciens, quoiqu'il ne fût, comme j'ai dit, âgé que de douze ans. Qui pourrait néanmoins s'en étonner ? Le Verbe de Dieu ne garde jamais le silence, quoiqu'on ne l'entende pas toujours. On le découvre donc dans le temple et sa mère lui dit : "Pourquoi avez-vous agi de la sorte envers nous ? Votre père et moi nous vous «cherchions dans l'affliction. — Ignoriez-vous, reprit-il, que je dois être occupé des intérêts de mon Père ?" (Lc II, 42, 49) Il répondit ainsi comme étant le Fils de Dieu et dans le temple de Dieu. Ce temple en effet n'était par le temple de Joseph, mais le temple de Dieu.

    Donc, objectera quelqu'un, il ne dit point qu'il était le fils de Joseph. — Ecoutez avec un peu plus de patience ; mes frères, car nous avons peu de temps et il faut achever ce discours. Marie ayant dit : "Votre père et moi nous vous cherchions dans l'affliction", il répliqua : "Ignoriez-vous que je dois être occupé des affaires de mon Père ?" Il ne voulait pas laisser croire que tout en étant leur fils il n'était pas en même temps le Fils de Dieu ; car il est et il est toujours le Fils de Dieu, créateur de ses parents mêmes. Mais fils de l'homme dans le temps et né miraculeusement d'une vierge, il avait néanmoins un père et une mère. Comment le prouver ? Marie l'a déjà dit : "Votre père et moi nous vous cherchions dans l'affliction."

    [...]

    Ainsi donc, lorsqu'en répondant : "Je devais m'occuper des affaires de mon Père", Jésus-Christ Notre-Seigneur indique que Dieu est son Père, il ne nie pas que Joseph le soit aussi.

    Où en est la preuve ? Dans l'Écriture quand elle dit : "Et il leur répondit : Ignoriez-vous que je dois m'occuper des affaires de mon Père ? Ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait ; puis étant descendu avec eux il vint à Nazareth et il leur était soumis" (Lc II, 49-51). Il n'est pas écrit : Il était soumis à sa mère, ni : il lui était soumis ; mais "Il leur était soumis." A qui ? N'est-ce pas à ses parents ? C'est à ses deux parents qu'il se soumettait avec la même condescendance qui le rendait fils de l'homme. »

    Saint Augustin, Passages détéchés de saint Matthieu, Sermon 51, 17-19 (La double généalogie de Jésus-Christ), in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Tome VI, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Audience générale de ce mercredi 5 décembre 2012

    Benoît XVI : "L'obéissance de la foi n'est pas contrainte mais abandon"

    Saint Paul et son Epître aux Ephésiens ont inspiré la catéchèse de Benoît XVI, mercredi matin, pour l’audience générale qui s’est déroulée Salle Paul VI. Le Pape s’est surtout interrogé sur ce qu’est l’acte de la foi, et ensuite l’obéissance de la foi qui "n’est pas une contrainte, mais bien un abandon pour se laisser saisir par la Vérité de Dieu, une Vérité qui est Amour".

    Saint Paul reconnaît "l'action de Dieu dans l'histoire du salut, dont le sommet est constitué par l'incarnation, la mort et la résurrection de Jésus. Il admire que Dieu nous ait choisi en son Fils dès avant la création du monde pour être ses enfants adoptifs... La bienveillance divine, le dessein d'amour de Dieu comme l'appelle Paul, constitue le mystère de la volonté divine caché puis manifesté par le Christ et son œuvre. Cette initiative de Dieu, qui précède toute réponse humaine, est un don gratuit de l'amour dont il nous entoure et par lequel il nous transforme". Mais quel est la finalité d'un tel dessein, a demandé Benoît XVI ? "Dans le grand projet de la création et de l'histoire, le Christ se dresse au coeur du monde. Il en est l'axe et attire tout à lui pour...conduire le monde à la plénitude voulue par Dieu". Ce dessein divin "n'est pas resté dans le silence des cieux car il l'a révélé en entrant en relation avec l'homme, en se révélant lui même. Il n'a pas simplement communiqué un ensemble de vérités mais s'est totalement offert à nous en s'incarnant... Cette communion dans le Christ par l'action de l'Esprit, offerte par le Père à tous les hommes au moyen de la Révélation, ne se superpose pas à notre humanité mais est l'accomplissement de nos aspirations, de notre désir d'infini et de plénitude. Présente au plus profond de notre être, elle nous ouvre à un bonheur éternel et non fugace... La foi est ainsi la réponse de l'homme à la révélation divine, du Dieu qui révèle son dessein bienveillant envers une humanité...qui se laisse conquérir par la vérité qu'est Dieu, une vérité qui est l'amour... Ceci porte l'homme à un changement total de perception de la réalité, car il s'agit d'une...véritable conversion, d'un changement de mentalité. En se révélant dans le Christ, Dieu nous a fait connaître un projet qui nous attire à lui, qui soutient le sens de notre existence. Il est le rocher qui offre la stabilité". L'Avent, a conclu le Pape, "nous place devant le mystère lumineux de la venue dans le monde du Fils de Dieu, nous montre le dessein bienveillant par lequel Dieu veut nous attirer à lui afin de vivre ensemble en pleine communion, dans la joie et la paix... Il nous demande de devenir, nous aussi, des signes de son action dans le monde. Par notre foi, notre espérance et notre charité, Dieu veut sans cesse faire resplendir sa lumière dans la nuit".

    Message du Saint Père aux fidèles francophones :

    « Chers frères et sœurs, l’Apôtre Paul débute sa lettre aux Éphésiens par une prière de bénédiction adressée à Dieu, le Père de Jésus Christ. Il observe son action dans l’histoire du salut qui culmine dans l’incarnation, la mort et la résurrection de son Fils, Jésus. Paul contemple Dieu qui nous a choisis avant la création du monde pour être ses fils adoptifs, dans son Fils Unique, Jésus Christ. L’homme et la femme ne sont pas le fruit du hasard, mais du “dessein de bienveillance” de Dieu, du “mystère” de sa volonté. Le but du dessein divin est de réunir toute chose sous un seul chef, le Christ, qui seul conduit vers la plénitude voulue par son Père. Dieu révèle son amour en parlant aux hommes comme à des amis, en vivant parmi eux et en les introduisant dans sa communion. Celle-ci est l’œuvre de l’Esprit Saint et elle est offerte dans le Christ à tous les hommes. Elle est aussi l’accomplissement des désirs d’infini présents dans l’être humain. En ce sens, la foi est la réponse de l’homme à la Révélation de Dieu. C’est un acte par lequel on se laisse saisir par la Vérité : Dieu est Amour ! L’homme est appelé à "l’obéissance de la foi", à une véritable conversion. Chers amis, le temps de l’Avent nous met en face du "grand dessein de bienveillance" par lequel Dieu nous attire à lui pour nous faire vivre en pleine communion de joie et de paix avec lui. Par notre foi, notre espérance et notre charité, Dieu veut faire toujours resplendir sa lumière.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement le groupe du “Jour du Seigneur” ! L’Avent nous invite à renouveler notre certitude que Dieu est toujours présent dans nos vies. N’ayez pas peur de vous laisser guider par sa Parole et par les Sacrements ! Dieu est le roc qui nous donne la stabilité nécessaire pour rester toujours debout. Bon pèlerinage à tous ! »

    Sources : Radio Vatican et Vatican Information Service (VIS Archive 01 - 5.12.12)

  • 5 août : Méditation

    « Au moment d'instituer l'Eucharistie, J'ai vu toutes ces âmes privilégiées qui se nourriraient de mon Corps et de mon Sang et y trouveraient le remède à leur faiblesse, le feu qui consumerait leurs misères et les enflammerait d'amour.
    Je les vis aussi, toutes réunies pour Moi, comme dans un Jardin fermé où chacune Me donnerait sa fleur et Me récréerait par son parfum... Mon Corps Sacré serait le soleil qui leur donnerait la vie et réchaufferait leur froideur... J'irais aux unes pour Me consoler ; aux autres, pour Me cacher ; près d'autres, encore, pour Me reposer... Si vous saviez, âmes très aimées, comme il est facile de consoler, de cacher et de reposer un Dieu !...
    Ce Dieu qui vous aime infiniment, a semé en vous la grâce incomparable de son Appel et vous a attirées d'une façon mystérieuse au jardin de ses délices : ce Dieu qui est votre Rédempteur, s'est fait votre Epoux.
    Lui-même, maintenant, vous nourrit de son Corps très pur et vous désaltère par son Sang, et c'est en Lui que vous trouverez toujours le repos et la félicité.

    Hélas ! pourquoi faut-il que tant d'âmes comblées de mes grâces de choix, deviennent pour mon Coeur un sujet de tristesse ? Ne suis-Je pas toujours le même ? Ai-Je changé pour vous ? Non, mon Amour ne change jamais et, jusqu'à la fin des siècles, Je vous aimerai avec tendresse et prédilection.
    Si vous êtes misérables, Je le sais et mon regard très tendre ne se détourne pas de vous. Au contraire, J'attends avec ardeur que vous veniez à Moi, non seulement pour soulager vos misères, mais pour vous combler de nouveaux bienfaits.
    Si Je vous demande votre amour, ne Me le refusez pas ; il est si facile d'aimer Celui qui est l'Amour même.
    Si J'exige quelque chose de coûteux à votre nature, sachez bien que Je vous donne en même temps la grâce et la force nécessaires pour vous vaincre.
    c'est pour trouver en vous ma consolation que Je vous ai choisies. Laissez-Moi donc entrer dans votre âme et, si vous n'avez rien qui soit digne de Moi, dites avec humilité, mais confiance : "Seigneur, vous connaissez les fleurs et les fruits de mon jardin ! Venez et dites-moi ce qu'il faut que je fasse pour que, dès maintenant, croisse la fleur que vous désirez."

    A l'âme qui Me parle ainsi, avec le vrai désir de Me prouver son amour, Je réponds : "Ame chérie, si tu veux que ton jardin produise la fleur que J'aime, laisse-Moi le cultiver Moi-même... laisse-Moi labourer cette terre... laisse-Moi arracher aujourd'hui ces racines qui Me gênent et que tu n'as pas la force d'enlever !... Si Je te demande le sacrifice de tes goûts ou de ton caractère... tel acte de charité, de patience ou d'abnégation... telle preuve de zèle, d'obéissance ou de mortification, c'est l'engrais qui bonifiera le sol dont J'attends les fleurs et les fruits... Sais-tu quels sont ces fleurs et ces fruits ? La victoire remportée sur toi-même, donnera la lumière à un pécheur... Un ennui, supporté avec joie, cicatrisera les blessures qu'il M'a faites, réparera ses offenses et expiera ses fautes... Une observation acceptée sans trouble et même avec allégresse, obtiendra à des âmes aveuglées par l'orgueil le courage de s'humilier.
    Je ferai cela dans ton âme, si tu M'y laisses la liberté. Alors, non seulement les fleurs y croîtront rapidement, mais tu seras la consolation que cherche mon Coeur..." »

    Jésus à Soeur Josefa Menéndez (1890-1923), in Un Appel à l'Amour, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1938.

    champ_fleurs_7a.jpg

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 7ème jour

    Septième jour : L’océan

    Dans ce divin Cœur était comme une mer d’une douceur très suave, où je trouvais une foi indicible, et le souverain bien. Je ne pouvais voir le fond de cette mer, en sorte qu’elle était comme un abîme. Plus j’y entrais et plus j’en apercevais la profondeur ; plus je goûtais de ses eaux et plus ma soif devenait insatiable. Après avoir joui quelque temps de cette vision et de ce goût béatifiques, j’ai entendu une voix qui disait : Je suis l’amour fidèle qui établit l’âme dans la vérité ; après quoi, elle n’a plus que du dégoût pour le monde, ce qui la fait mépriser des mondains. Mais elle aime ce mépris ; elle aime la solitude ; elle aime les tribulations et les douleurs. Et quand ces sentiments lui sont devenus habituels, je la fais monter plus haut ; je l’introduis dans le ciel empyrée, où elle contemple mes plaies, dont la splendeur la fait brûler d’amour. Lorsqu’elle est bien enflammée, je la transforme et alors elle entre dans mon Cœur ; elle y trouve un abîme de charité et de douceur incomparables ; elle s’y plonge et y demeure submergée. La lumière répandue de ces plaies sacrées sur les justes de la terre, bien que sortant de la même source, n’arrive pas à tous par le même canal ; les uns la reçoivent des pieds de Jésus, les autres de ses mains, d’autres enfin de son Cœur adorable. Les âmes qui reçoivent les rayons sortis des pieds de Jésus sont celles qui l’aiment d’un amour ordinaire ; les ferventes sont éclairées des rayons de ses mains ; celles que le Sacré Cœur inonde d’un torrent de lumière sont celles qui, par la grâce, se sont élevées jusqu’au pur amour.
    Sainte Françoise Romaine (1384-1440)

    Exemple : (Première Promesse) Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état
    Eustelle, surnommée à juste titre l’Ange de l’Eucharistie, morte à Saint-Pallais de Saintes en 1840, fut une de ces âmes qui ne vivent que pour consoler Jésus Jésus-Christ délaissé au Saint Tabernacle. Elle exprime dans ses lettres des sentiments dignes des Séraphins : « Ô Sainte Eucharistie ! s’écrie-t-elle. Ô Sainte Eucharistie ! Que j’aime à répéter ces mots ! Que mon âme y trouve de délices !... C’est dans le Sacrement adorable de l’Eucharistie que se trouve l’amour, c’est à cette source sacrée dont les eaux jaillissent jusqu’à la vie éternelle, que nous devons aller étancher notre soif : c’est à ce tabernacle que nous devons aller chercher l’Agneau immaculé qui seul peut rendre à notre âme la blancheur de son innocence première. Pauvre Jésus ! Il n’est pas aimé ! Il n’est pas connu ! Ô aveuglement ! Ô stupidité de l’homme ! Que ne m’est-il donné de soumettre tous les cœurs au joug du saint amour !... Ô sainte Eucharistie ! C’est toi qui m’enlèves ainsi à moi-même ; tu me transportes déjà dans la région céleste. Que je t’aime ! Tu fais mes délices ; tu me fais mourir, pour mieux revivre. Laisse-moi expirer à tes pieds ; la mort m’est un gain. » Qui n’admirera ce langage dans une pauvre couturière qui ne connaît d’autre école que le Cœur de Jésus ? Voici ce qu’elle écrivait à son directeur : « Je vis cet aimable Sauveur, il y a quelques jours ; il me montrait son Cœur divin… Ô Jésus ! donnez-moi votre Cœur, donnez-moi votre amour… c’est aux pieds du Tabernacle qu’on apprend la science de l’amour !... »
    Cette magnifique parole de Marie-Eustelle nous indique où il faut aller apprendre la science des Saints, la science d’aimer Jésus-Christ, l’unique science nécessaire. Ecoutons encore une fois cette âme séraphique : « Ô Sacrement de l’Eucharistie, unique ambition de mon cœur, objet de tout ce que je pense, de tout ce que je crois, de tout ce que je veux ! Que ne puis-je te faire connaître ! Cher bon Maître ! Ô Jésus ! C’est trop, c’est trop pour ce lieu d’exil ! Suspends un peu ces délices ineffables ! Ô mon céleste Ami ! Tu m’enchaînes en quelque sorte sur cette terre étrangère, mais c’est aux pieds de tes autels. Eucharistie ! Ô doux cœur de mon âme ! Ô ma vie ! Ô l’âme de ma vie ! Eucharistie ! Que ce nom résonne délicieusement au-dedans de moi-même ! » Elle terminait ordinairement ses lettres par le Rendez-vous dans le Cœur de Jésus. Que les gens simples se consolent ; s’ils le veulent, ils peuvent lutter d’amour avec les Séraphins !...
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    La manière dont Notre-Seigneur récompensa un acte d’obéissance de Sainte Marguerite-Marie nous montre combien cette vertu lui est chère. Voici comment cette amie du Cœur de Jésus raconte elle-même le fait : « La veille de Saint Thomas (21 décembre 1682), notre très honorée Mère me commanda, en vertu de la sainte obéissance, de demander ma santé à Notre-Seigneur, lequel allait toujours augmentant mes infirmités. Etant, pour lors, alitée à l’infirmerie et si malade que j’aurais eu peine à subsister longtemps comme j’étais… Voici la manière dont elle me fit ce commandement : Qu’il fallait demander à notre-Seigneur que si tout ce qui se passait en moi (ses révélations) était de lui, il en donnât pour marque de suspendre tous mes maux corporels pendant cinq mois, en sorte que je n’aie besoin pendant tout ce temps d’aucun remède ou soulagement… Mais Celui qui a voulu mourir par obéissance m’a bien fait connaître combien il la chérit, puisque, m’étant levée dans le moment pour aller au chœur lui faire ma demande que mes péchés me rendaient indigne d’obtenir, j’ai toujours été depuis en si parfaite santé qu’il me semble que rien n’est capable de l’altérer. »
    (Vie de Sainte Marguerite-Marie, édition de Paray)

    ☞   La biographie résumée de Sainte Marguerite-Marie dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur

    Bouquet spirituel :
    Les pécheurs trouveront dans mon Cœur l’Océan infini de la miséricorde.
    (Promesse du Sacré Cœur)

    Vous entrerez dans cet aimable Cœur comme un voyageur dans un navire dont le pur amour est le pilote.
    Sainte Marguerite-Marie (1648-1690)

    Pratique :
    Ne jamais murmurer, quel que soit le supérieur qui nous commande.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, obéissant pour nous jusqu’à la mort de la croix, ayez pitié de nous.


    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com



    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 6ème jour

    Sixième jour : La cité de refuge

    Voyez en Jésus ces signes de rédemption, de miséricorde et d’amour : ses cinq plaies ! Et ces signes sont en même temps les cités de refuge dont parlait le Prophète. Ecoutez le cri qui s’élève de ces cités divines ; prêtez l’oreille à ce qu’elles disent. A nous, elles parlent de repentir, de confiance et d’amour, à Dieu le Père, de miséricorde et de pardon. Le sang d’Abel demandait vengeance, les plaies de Jésus demandent miséricorde. Ô pécheur, craindrais-tu encore que Dieu te repousse ? Vois quels avocats plaident la cause au tribunal de la justice. Au Fils, Marie présente son Cœur maternel et son sein qui l’a allaité. Au Père, le Fils présente ses plaies et son Cœur ouvert. En présence de tous ces monuments d’amour, qui pourrait craindre d’être repoussé ? « Et l’une de ces cités sera appelée cité du soleil. » Si les cinq plaies du Sauveur sont des cités de refuge, la plaie de son Cœur divin est la cité du soleil, l’éternel foyer de la lumière et de la chaleur surnaturelles. Par l’ouverture du côté de Jésus, la porte du paradis nous a été ouverte ; par elle, la splendeur de la lumière éternelle est arrivée jusqu’à nous. On dit généralement que le sang tiré du flanc de la colombe prévient la cécité, en faisant disparaître les taches qui se forment sur les yeux. Or, le sang que la lance du soldat a fait jaillir du Cœur transpercé de Jésus a illuminé les yeux de l’aveugle-né, c’est-à-dire de l’humanité jusqu’alors plongée dans les ténèbres.
    Saint Antoine de Padoue (1195-1231)

    Exemple : Abondance de grâces promises à tous ceux qui pratiquent la dévotion au Sacré Cœur
    « Que ne puis-je, dit Sainte Marguerite-Marie, raconter à tout le monde ce que je sais de cette aimable dévotion ! Je vous en conjure, n’oubliez rien pour l’inspirer à tout le monde. Jésus-Christ m’a fait connaître à n’en pouvoir douter, qu’il voulait établir partout cette dévotion, et par elle se faire un nombre infini de serviteurs fidèles, de parfaits amis et d’enfants reconnaissants.
    Je ne sache pas qu’il y ait nul exercice de dévotion dans la vie spirituelle qui soit plus propre à élever en peu de temps une âme à la plus haute sainteté, et pour lui faire goûter les véritables douceurs qu’on trouve au service de Dieu. Oui, je le dis avec assurance, si l’on savait combien Jésus-Christ a pour agréable cette dévotion, il n’est pas un chrétien, pour peu d’amour qu’il eût pour cet aimable Sauveur, qui ne la pratiquât d’abord.
    Faites en sorte que les personnes religieuses l’embrassent, car elles en retireront tant de secours, qu’il ne faudrait point d’autre moyen pour rétablir la première ferveur et la plus exacte régularité dans les communautés les moins réglées, et pour porter au comble de la sainteté celles qui vivent dans la plus exacte régularité.
    Mon divin Sauveur m’a fait entendre que ceux qui travaillent au salut des âmes auront l’art de toucher les cœurs les plus endurcis et travailleront avec un succès merveilleux, s’ils sont pénétrés eux-mêmes d’une tendre dévotion au divin Cœur.
    Pour les personnes séculières, elles trouveront par ce moyen tous les secours nécessaires à leur état, c’est-à-dire la paix dans leur famille, le soulagement dans leurs travaux et les bénédictions du ciel dans toutes leurs entreprises. C’est proprement dans ce Cœur adorable qu’elles trouveront un refuge pendant leur vie, principalement à l’heure de la mort. Ah ! qu’il est doux de mourir, après avoir eu une constante dévotion au Sacré-Cœur de Celui qui doit nous juger !
    Enfin, il est visible qu’il n’est personne au monde qui ne ressentit toutes sortes de secours du ciel, s’il avait pour Jésus-Christ un amour parfaitement reconnaissant, tel qu’est celui qu’on lui témoigne par la dévotion à son Sacré Cœur. »

    Page d’histoire :
    L’amour véritable pour Jésus-Christ ne consiste pas à avoir toujours des sentiments extraordinaires, ni à accomplir des actes surhumains. Il consiste à faire, pour obéir et pour plaire à Dieu, ce que Dieu demande de nous. Saint Vincent de Paul, qui a donné de si héroïques marques de son amour pour Dieu, a passé les années de son enfance à garder les troupeaux, et cependant, dès lors, il s’appliquait à cette humble fonction pour l’amour du Dieu qui l’y avait appelé. Dans la suite, sa vie n’eut rien d’extraordinaire pendant de longues années où les études l’occupèrent comme tant d’autres ; mais, là encore, il travaillait pour Dieu et comme Dieu le voulait ; plus tard, modeste précepteur dans une grande maison, sans faire de grandes choses, il se fit remarquer en toutes circonstances par sa foi, son amour de Dieu, et c’est ainsi qu’il prépara son cœur à devenir le trésor où Dieu versa ses grâces et d’où sortirent ensuite tant de généreux sentiments et tant d’heureuses initiatives pour la gloire de Jésus-Christ.

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant la vie de Saint Vincent de Paul – voir l’année 1617

    Bouquet spirituel :
    Nous avons une cité de refuge toujours ouverte dans toutes nos tentations, dans toutes nos afflictions, en un mot, dans tous nos besoins : ce sont les entrailles de la miséricorde de Dieu.
    Saint Bernard (1090-1153)

    C’est dans cet adorable Cœur que nous trouvons toutes les armes propres pour notre défense, tous les remèdes pour la guérison de nos maux.
    Saint Pierre Damien (1007-1072)

    Pratique :
    Accomplir nos actions ordinaires de notre mieux en vue de plaire à Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Tout pour vous, Seigneur Jésus.

     

    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com



    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 13ème jour

    Treizième jour : L’autorité de Dieu dans les supérieurs

    Nous avons tous des supérieurs qui sont pour nous les représentants de l’autorité divine : « Obéissez aux puissances établies par Dieu pour gouverner le monde », nous dit l’Apôtre.
    Il en coûte à notre nature d’obéir et de nous soumettre ; et parfois nous sentons au-dedans de nous-mêmes une sorte de révolte qu’il faut nous hâter de combattre comme contraire à l’esprit chrétien. Appliquons-nous à voir Dieu Lui-même dans ceux qui sont placés au-dessus de nous, soit dans l’ordre spirituel, les ministres du Seigneur ; soit dans l’ordre civil, les autorités et les magistrats ; soit dans la famille, nos parents et nos maîtres si nous sommes serviteurs. Lorsque la soumission nous est pénible, pensons qu’elle est méritoire devant Dieu, et qu’elle sera récompensée par Lui.
    Ne cherchons pas à nous soustraire aux obligations de notre état ; nous avons chacun une place marquée ici-bas, et notre malheur vient souvent de ce que, mécontents de la part qui nous est faite, nous voulons devenir ce que nous ne sommes pas, et rejeter loin de nous les peines et les épreuves que le Seigneur nous envoie.
    La Très Sainte Vierge nous donne de grands exemples d’obéissance ; car, toute sa vie, Elle demeure humble et soumise à ses supérieurs ; Elle obéit ponctuellement aux lois de Dieu, et les moindres désirs de Saint Joseph sont des ordres pour Elle.
    Demandons-nous souvent si nous avons été véritablement respectueux et obéissants envers nos supérieurs ; si nous n’avons pas quelquefois blâmé leur conduite, contrôlé leurs ordres.

    Exemple. – Sainte Zitte était placée chez le Seigneur Pagana di Fatinelli ; et, au milieu des difficultés qu’elle y rencontra, le travail et la prière étaient ses deux grands secours. Elle avait continuellement devant les yeux la pensée de la Très Sainte Vierge vivant à Nazareth, et elle lui demandait de lui obtenir les vertus qui l’avaient rendue si agréable aux yeux du Seigneur. Elle s’efforçait d’imiter la vigilance calme que Marie apportait dans les occupations de son ménage qui ne lui faisaient jamais perdre la présence de Dieu. Comme la Sainte Vierge fut soumise à Joseph, Zitte s’efforça d’être soumise non seulement à ses maîtres, mais aux moindres serviteurs de la maison, voyant toujours le Maître suprême dans ceux auxquels elle obéissait.
    Notre jeune servante, sévère pour elle seule, était pleine de douceur envers les autres, et l’un de ses biographes rapporte (grand et naïf éloge) qu’elle passa quarante-huit années de bons services sans querelle dans la famille de Pagana di Fatinelli.

    Prière de Saint Athanase. – Reine des Anges et des hommes, recevez nos hommages, écoutez nos prières, obtenez-nous les grâces de Dieu et surtout celle de l’aimer dans le temps et dans l’éternité. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je verrai Dieu dans mes supérieurs.
    Vierge vénérable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • 9 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Nous avons vu le Christ obéir aux lois de Moïse, c'est-à-dire que Dieu, le législateur, se soumettait, comme un homme, à ses propres lois. C'est ce que nous enseigne saint Paul... : "Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d'une femme, il a été sujet de la Loi juive, pour racheter ceux qui étaient sujets de la Loi" (Ga 4,4-5). Donc, le Christ a racheté de la malédiction de la Loi ceux qui en étaient les sujets, mais qui ne l'observaient pas. De quelle manière les a-t-il rachetés ? En accomplissant cette Loi ; autrement dit, afin d'effacer la transgression dont Adam s'était rendu coupable, il s'est montré obéissant et docile à notre place, envers Dieu le Père. Car il est écrit : "De même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi" (Rm 5,18). Avec nous il a courbé la tête devant la Loi, et il l'a fait selon le plan divin de l'Incarnation. En effet, "il devait accomplir parfaitement ce qui est juste" (cf Mt 3,15).

    Après avoir pris pleinement la condition de serviteur (Ph 2,7), précisément parce que sa condition humaine le rangeait au nombre de ceux qui portent le joug, il a payé le montant de l'impôt aux percepteurs comme tout le monde, alors que par nature, et en tant que Fils, il en était dispensé (Mt 18,23-26). Donc, lorsque tu le vois observer la Loi, ne sois pas choqué, ne mets pas au rang des serviteurs celui qui est libre, mais mesure par la pensée la profondeur d'un tel dessein. »

    Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), Homélie 12 ; PG 77, 1041s (trad. Delhougne, "Les Pères commentent").

  • 5 avril : Messe Chrismale à la basilique vaticane

    Messe Chrismale célébrée ce Jeudi Saint en la basilique vaticane : l'homélie de Benoît XVI (centrée sur le renouvellement des promesses sacerdotales - qui inclut l'obéissance au Magistère de l'Eglise et au Souverain Pontife) est disponible sur le site du Vatican.

    Extraits :

    « Les saints nous indiquent comment fonctionne le renouvellement et comment nous pouvons nous mettre à son service. Et ils nous font aussi comprendre que Dieu ne regarde pas aux grands nombres et aux succès extérieurs, mais rapporte ses victoires dans l’humble signe du grain de moutarde. »

    « Toute notre annonce doit se mesurer sur la parole de Jésus Christ : "Mon enseignement n’est pas le mien" (Jn 7, 16). Nous n’annonçons pas des théories et des opinions privées, mais la foi de l’Église dont nous sommes des serviteurs. [...] Si nous ne nous annonçons pas nous-mêmes et si intérieurement nous sommes devenus tout un avec Celui qui nous a appelés comme ses messagers si bien que nous sommes modelés par la foi et que nous la vivons, alors notre prédication sera crédible. Je ne fais pas de la réclame pour moi-même, mais je me donne moi-même. Le Curé d’Ars n’était pas un savant, un intellectuel, nous le savons. Mais par son annonce il a touché les cœurs des gens, parce que lui-même avait été touché au cœur. »

    « Les personnes ne doivent jamais avoir la sensation que nous accomplissons consciencieusement notre horaire de travail, mais qu’avant et après nous nous appartenons seulement à nous-mêmes. Un prêtre ne s’appartient jamais à lui-même. Les personnes doivent percevoir notre zèle, par lequel nous donnons un témoignage crédible pour l’Évangile de Jésus Christ. Prions le Seigneur de nous remplir de la joie de son message, afin qu’avec un zèle joyeux nous puissions servir sa vérité et son amour. »

    Texte intégral (et vidéo) de l'homélie du Saint Père.