Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

orgueil - Page 2

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (2)

    « Quand elle prend possession des peuples et déchaîne sur le monde les trois grandes passions qui la composent et sont sa vie elle-même ; quand le monde où elle règne en souveraine, est devenue ce que l’Écriture l'a bien nommé, concupiscence de la chair, concupiscence des yeux, orgueil de la vie, alors le monde se trouble, l'obscurité se fait dans les âmes, le désordre est partout...

    Alors viennent ces heures néfastes où les hommes, ne supportant plus les saines doctrines, se font au gré de leurs désirs des docteurs qui flattent leurs oreilles ; les âmes, fermées à la voix de ces vérités simples et immortelles qui soutiennent le monde, se tournent aux fables inventées hier pour assouvir tous les pervers instincts. Et l'on voit s'accomplir à la lettre ces paroles du grand Apôtre prophétisant aux chrétiens le ravage que la concupiscence allait faire par le mensonge dans l'empire de la vérité : Erit enim tempus, cum sanam doctrinam non sustinebunt, sed ad sua desideria coa cervabunt sibi magistros, prurientes auribus, et a veritate quidem auditum avertent, ad fabulas autem convertentur : "Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l'oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers les fables." (2 Tm IV, 3-4). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    concupiscence,passions,chair,yeux,orgueil,vie,obscurité,désordre,instincts,mensonge,vérité,doctrine,fables

    (Crédit photo)

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (1)

    Omne quod est in mundo, concupiscentia carnis est, concupiscientia oculorum et superbia vitae ; quae non est ex Patre, sed ex mundo est.
    "Tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la richesse - tout cela ne vient pas du Père, mais du monde."
    (1 Jn II, 16)

    « Prise dans cette acception éminemment chrétienne et biblique, la concupiscence n'est pas autre que le foyer des passions humaines : ce sont les passions elles-mêmes, mais les passions en tant qu'elles dévient de leur fin et poussent au désordre, les passions retournées contre leur but.
    [...]
    La concupiscence est dans l'humanité la force rétrograde, parce que, par sa nature même, elle retourne et emporte tout avec elle dans un sens opposé à notre marche progressive ; par le mouvement qu'elle imprime à l'humanité, les idées, les affections et l'action, c'est-à-dire tout l'homme marche, en fuyant le but du vrai progrès, vers l'inévitable décadence. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    obstacles,progrès,chrétien,concupiscence,convoitise,chair,yeux,orgueil,richesse,passion,rétrograde,marche,décadence

    (Crédit photo)

  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (4)

    « L'amour de Jésus-Christ régnant dans l'homme réalise en lui cette parole de Fénelon, qu'on peut donner comme la plus belle formule du progrès : Sortir de soi pour entrer dans l'infini de Dieu. L'homme abdiquant sa pensée sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la vérité divine. L'homme abdiquant son cœur sort de lui-même pour entrer dans l'infini de l'amour divin. L'homme abdiquant sa volonté sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la souveraineté divine. L'homme enfin abdiquant toute sa vie, et se perdant tout entier dans la vie de Jésus-Christ, sort de lui-même pour entrer, avec son vainqueur, dans l'infini de la vie de Dieu. L'homme, si je puis le dire, est hors de lui : rien ne le rattache plus à lui-même pour lui-même. L'amour a coupé une à une si ce n'est toutes ensemble, ces racines profondes qui retenaient toutes les puissances de l'homme captives autour du centre personnel ; il a coupé la racine de l'orgueil, et la racine de la cupidité, et la racine du sensualisme, toutes ces racines de la concupiscence qui soutiennent et font croître dans l'humanité l'arbre de l'Egoïsme : l'arbre est tombé et avec lui ses rameaux brisés et ses fruits pulvérisés. Et à sa place un autre arbre fut planté au cœur humain, dans le sang de Jésus-Christ, l'arbre divin de l'amour, qui porte les fruits d'or cherchés par nos désirs, et dont les rameaux toujours jeunes, pleins d'une sève qui ne sait pas tarir, étendent dans les espaces et les siècles avec les progrès du christianisme tous les vrais progrès de l'humanité. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    arbre-en-fleurs-3a.jpg

    Arbre de Judée
    (Crédit photo)
  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (2)

    « Par une contradiction apparente qui est l'harmonie profonde du christianisme, ce mot humilité, signe du volontaire abaissement de l'homme, est devenu le signe de son agrandissement. Au fond de toute restauration, au commencement de tout agrandissement de l'homme, le christianisme pose comme condition première le volontaire abaissement de l'homme. Ainsi il réagit contre l'orgueil, principe de nos décadences, par l'humilité, principe de nos progrès. Satan veut entraîner l'humanité dans son propre mouvement : il s'est élevé, il est tombé ; il pousse l'homme à l'imitation de son orgueil, pour l'entraîner à l'imitation de sa chute ; exalter l'homme pour le précipiter, c'est la stratégie de Satan. Jésus-Christ, lui aussi, veut entraîner l'humanité dans son mouvement : il descend, et il unit à ses abaissements divins toute l'humanité qui le suit ; mais pourquoi ? pour nous élever jusqu'à sa propre grandeur. Cet enfant, parti de son abaissement infini va grandir dans ses langes ; il va croître jusqu'à la plénitude de l'homme parfait ; puis, se dilatant lui-même dans son corps mystique, à travers l'espace et le temps, il emportera l'humanité chrétienne dans sa divine croissance. ... Telle est notre science du progrès ; elle se résume tout entière dans cette contradiction sublime : s'abaisser pour s'élever, se diminuer pour s'agrandir. C'est le dogme et la pratique tout ensemble. Le christianisme dogmatique, c'est Dieu abaissé jusqu'à l'homme ; le christianisme pratique, c'est l'homme qui s'abaisse avec Dieu, mais pour remonter avec lui ; car celui qui remonte c'est celui qui est descendu ; et toute l'humanité qui descend avec lui dans son humilité, monte avec lui dans sa gloire, et trouve dans son abaissement le secret de sa grandeur : qui se humiliat exaltabitur (Mt XXIII, 12). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    Pharisien-publicain_2a.jpg

  • Méditation 1ère semaine de Carême : humilité et sainteté (1)

    « L'humilité chrétienne est pour nous le premier principe du progrès, parce qu'elle est le premier point de départ de notre grandeur. Saint Augustin a enseigné cette doctrine dans des paroles admirables, que je regrette de devoir abréger. Vous voulez être grand, dit-il, commencez par ce qu'il y a de petit (1). Vous méditez d'élever à une grande hauteur l'édifice de votre perfection, songez d'abord à poser le fondement de l'humilité (2). Plus grand est l'édifice, plus profond doit être le fondement creusé par l'architecte (3). La construction descend avant de monter (4) ; et le faîte de l'édifice ne s'élève qu'après son abaissement (5).

    Telle est la pensée de saint Augustin sur le progrès moral de l'homme ; c'est la vraie philosophie de toute humaine perfection. Il ne peut y en avoir d'autre. Oui, plus un homme s'abaisse dans son propre néant, plus il élèvera en lui-même le sommet de la grandeur humaine. Tant qu'un homme n'est pas arrivé à deviner quelque chose de ce mystère, le secret de notre grandeur morale lui échappe, et il ne parvient pas même à comprendre l'essence de la vertu... L'orgueil est le principe de toute décadence morale, parce qu'il est l'homme s'arrachant à Dieu et se retournant vers lui-même. L'humilité est le principe de tout progrès moral, parce qu'elle est l'homme sortant de lui-même pour retourner à Dieu. »

    (1) : Magnus esse vis, a minimo incipe.
    (2) : Cogitas magnam fabricam construere celsitudinis, de fundamento prius cogita humilitatis.
    (3) : quanto erit majus aedificium, tanto altius fodit fundamentum.
    (4) : fabrica ante altitudinem humiliatur.
    (5) : fastigium post humiliationem erigitur.

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Troisième conférence : le progrès moral par l'humilité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    chene_jeune-pousse_1a.jpg

  • Méditation : Les deux grands moyens de se sanctifier ; le désir et la résolution

    « Toute la sainteté consiste à aimer Dieu : "l'amour divin est ce trésor infini où nous puiserons l'amitié de Dieu" (Sag. 7, 14). Dieu est prêt à nous donner ce trésor de son saint amour, mais il veut que nous le désirions ardemment. Celui qui ne désire un bien que faiblement, fait peu d'efforts pour l'obtenir. Au contraire, saint Laurent Justinien dit que le vif désir adoucit nos peines et nous fournit des forces.

    Et ainsi celui qui désire peu de s'avancer dans l'amour divin, au lieu d'avancer de plus en plus dans la ferveur et la perfection, s'attiédit toujours en augmentant, et continuant ainsi à se refroidir, il se mettra dans un grand danger de tomber enfin dans quelque précipice. Au contraire, celui qui aspire ardemment à la perfection et s'efforce chaque jour de faire des progrès, peu à peu, et avec le temps, il y arrivera. Sainte Thérèse disait : Dieu n'accorde beaucoup de faveurs qu'à ceux qui désirent ardemment son amour. Et, dans un autre endroit : Dieu ne laisse aucun bon désir sans récompense. C'est pourquoi la sainte exhortait tous les chrétiens à ne point rabaisser leurs désirs ; parce qu'en nous confiant en Dieu, disait-elle, et faisant tous nos efforts, nous pourrons peu à peu arriver où les saints sont arrivés.

    C'est un piège du démon, selon la même sainte, que de penser qu'il y ait de l'orgueil à vouloir devenir saint. Il y aurait de l'orgueil et de la présomption, si nous nous confiions sur nos propres œuvres, et sur nos propres résolutions ; mais il n'y aura rien de cela si nous espérons tout de Dieu ; en espérant tout de lui, il nous donnera la force que nous n'avons pas de nous-mêmes. Désirons donc ardemment d'arriver à un très haut degré de l'amour divin, et disons avec confiance : "Omnia possum in eo qui me confortat" (Philip. 4, 13) "Je peux tout en celui qui me fortifie". Et si nous ne l'avons pas en nous cet ardent désir, demandons-le instamment à Jésus-Christ, il nous l'accordera. »

    ... suite demain : la résolution ...

    St Alphonse-Marie de Liguori, Le Chemin du Salut, ou Méditations pour acquérir le salut éternel (Deuxième partie, Ve Réflexion), Clermont-Ferrand, La S.C. des livres de piété, A Rodez, à l’évêché, 1833.

    saintete_1a.jpg

  • Méditation : le chemin de l'humilité

    « Au début, quand un homme commence à travailler pour le Seigneur, le Seigneur lui donne sa grâce et un zèle ardent pour le bien, et alors tout lui paraît facile et agréable ; et quand il voit cela en lui, dans son inexpérience il se dit : « J'aurai cette ferveur pendant toute ma vie. » Et alors il s'élève au-dessus de ceux qui vivent avec négligence et se met à les juger ; et ainsi il perd cette grâce qui l'avait aidé à accomplir les commandements de Dieu. L'âme ne comprend pas comment cela est arrivé : alors tout allait si bien, mais maintenant tout est pénible, et elle n'a plus aucune envie de prier. Mais il ne faut pas s'effrayer : c'est le Seigneur qui, avec bonté, éduque l'âme. Aussitôt que l'âme s'élève au-dessus de son frère, à cet instant même lui vient une mauvaise pensée qui ne plaît pas à Dieu. Si l'âme s'humilie, la grâce ne la quitte pas ; mais si elle ne s'humilie pas, surgit quelque légère tentation pour que l'âme s'humilie. Si de nouveau elle ne s'humilie pas, alors commence l'assaut de l'impureté. Si elle ne s'humilie toujours pas, elle tombe dans quelque péché. Et si, même alors, elle ne s'humilie pas, une grande tentation surgira et elle commettra un grand péché. Et ainsi la tentation s'amplifiera jusqu'à ce que l'âme se soit humiliée ; alors la tentation s'en ira, et même, si elle s'humilie beaucoup, elle connaîtra l'humble attendrissement du cœur et la paix, et tout mal disparaîtra.
    Ainsi donc, toute cette guerre n'a qu'un seul but : l'humilité. C'est l'orgueil qui a causé la chute des ennemis, et ils nous attirent dans l'abîme par la même voie. Les ennemis nous flattent, et si l'âme accueillent leur louange, la grâce se retire d'elle jusqu'à ce qu'elle se repente. Ainsi, durant toute la vie, l'âme apprend l'humilité du Christ, et tant qu'elle ne sera pas devenue vraiment humble, elle sera tourmentée par les mauvaises pensées. Mais l'âme humble trouve le repos et la paix dont parle le Seigneur (Jn 14,27). »

    St Silouane l'athonite (fêté ce jour, 1866-1938), in Archimandrite Sophrony, "Starets Silouane, Moine du Mont-Athos, Vie - Doctrine - Écrits" (XIX), Trad. du russe par le Hiéromoine Syméon, Éditions Présence, Paris, 1973.
    N.B. : Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

    Saint_Silouane_l_Athonite_a.jpg

    Source et crédit iconographique : Alain Chenal (site remarquable, à visiter)

  • Méditations avec St Pio de Pietrelcina, fêté ce jour

    « Avez-vous jamais observé un champ de blé mûrissant ? Quelques épis se tiennent fièrement debout et d'autres se courbent humblement en avant. Cependant, si nous les regardons de plus près, nous nous apercevons que ces fiers épis, qui se tiennent bien droits, ne contiennent pour ainsi dire pas de grains, tandis que les plus humbles, qui se penchent vers le sol, ploient sous le poids du blé mûr. Image frappante de l'orgueil et du poids de l'humilité. »

    St Pio de Pietrelcina, Maxime du Père Pio, in "Padre Pio - Souvenirs d'un témoin privilégié du Christ" par le Frère Arni Decorte F.C., Institut Sainte Camille, 3043 Bierbeek, Belgique, 1983.

    epi_de_ble_03a.jpg

    « Priez, même si c'est à contre-coeur. Qui prie beaucoup se sauve, qui prie peu, est en danger, qui ne prie pas se damne. La volonté compte et est récompensée, non le sentiment. »

    St Pio de Pietrelcina, Maxime du Père Pio, op. cit.

  • Méditation : détachement et renoncement pour l'union avec Dieu

    « Ô toi, qui t'obstines à poursuivre ta course décevante à travers les choses de ce monde, toi qui te laisses captiver par la duperie des apparences, comprends que la vraie vie n'est pas là. Au fond de tout ce que tu poursuis avec tant d'ardeur, tu ne trouveras que vanité et inquiétude. Ton cœur se trouvera vide au moment où tu le croiras rempli. C'est un axiome évident à quiconque a quelqu'expérience des voies de Dieu que pour arriver à l'union parfaite avec le Souverain Bien, il faut ne tenir à rien.

    Si parfois on en vient à se détacher sincèrement des choses extérieures, peu se persuadent qu'un renoncement plus total et plus profond est nécessaire : le « abneget semetipsum » reste le plus souvent une vérité théorique. On se complaît dans sa personne, dans les dons de la nature ou de la grâce ; on veut se faire apprécier ; on s'aigrit quand on se croit « incompris ».

    Vouloir que nos œuvres et nos vertus soient rendues publiques, parler et juger de tout, s'inquiéter de ce qui ne nous regarde pas ; laisser vagabonder l'imagination ; s'agiter fiévreusement ; être versatile et changeant ; se justifier de tout défaut, de tout reproche ; tout cela est un grand obstacle à l'union intime avec Dieu et recherche orgueilleuse de soi. Souviens-toi que c'est presque toujours après une série d'humiliations, de déceptions fort pénibles que l'union avec Dieu se réalise pleinement. »

    Dom Idesbald van Houtryve (1886-1964), La vie dans la paix, Tome II (Livre XIV, ch.II, III), Éditions de l'Abbaye du Mont César, Louvain (Belgique), 1944.

    Sainte_Marie-Madeleine_penitente_a.jpg

    Marie Madeleine pénitente, par Guy François (vers 1620/30), Musée du Louvre
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : l'humilité devant Dieu

    « L'être humble est celui qui sait ce que c'est qu'une créature et une créature pécheresse, parce qu'il sait ce que c'est qu'un Dieu créateur et un Dieu saint. Alors, rejetant les illusions passionnées et les flatteuses apparences qui nous trompent, il s'abîme et il adore ; il se regarde et ne trouve en lui, sous la lumière rayonnante et pure, que matière à abaissement.
    Quand je m'attribue quelque chose de bon, cela signifie que ce quelque chose est à moi, et que je suis bon, moi, alors que notre Maître a dit : « Un seul est bon : Dieu », alors que tout vient de Dieu et appartient à Dieu.
    ...
    Nous grandir devant Dieu a le caractère d'une profanation et d'un blasphème. Nous grandir devant le prochain et quêter ses louanges, c'est tromper et désirer qu'on se trompe, et c'est encore, indirectement, voler Dieu. « Dieu n'aime tant l'humilité, dit saint Vincent de Paul, que parce qu'il aime le vrai, étant la Vérité même. »
    ...
    On ne peut être humble que si l'on se compare à quelque chose de grand : on ne peut être humble autant qu'il le faut, humble au plein sens du mot, que si l'on se compare à la grandeur absolue, à l'Infini même. Et c'est alors qu'on est dans la vérité. »

    P. A. D. Sertillanges O.P. (1863-1948), Devoirs (XI), Fernand Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1936.

    moise_buisson-ardent_2a.jpg

    Moïse et le buisson ardent
    Gravure de Schnorr von Carosfeld, extraite de La Bible en images, 1851-60.

  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-deuxième Jour

    Vingt-deuxième Jour
     
    Prions pour ceux de nos parents qui sont éloignés de leurs devoirs religieux.

    La 3ème épine du Cœur de Jésus, ce sont les âmes lâches et tièdes.

    Elles ne sont pas indifférentes celles-là, mais peut-être voudraient-elles le devenir… L’amour de Jésus-Christ les ennuie et leur pèse ; elles en ont senti cependant toute la douceur… Ô vous qui, par l’effet d’une passion cachée, d’un amour-propre et d’un orgueil sans mesure, vous éloignez de Jésus, écoutez ces plaintes : « Si au moins c’était un ennemi qui me traitât ainsi, je le supporterais ; mais une enfant que j’aime, que j’ai admise à ma table !... » - Revenez à Jésus… Demain peut-être il sera trop tard… S’il ne vous voulait plus !...

    Je réciterai mon chapelet pour demander à Marie qu’elle me donne ma ferveur d’autrefois.
  • Méditation : "Veni, Sancte Spíritus, et emítte cælitus lucis tuæ rádium"

    « C'est l'Esprit de Dieu, est-il écrit, qui enseigne toute vérité (Jn XVI, 13) ; c'est son onction qui instruit l'âme de tout (1 Jn II, 27). La connaissance purement naturelle de Dieu nous laisse insensibles et ne dit rien au cœur ; mais que l'Esprit divin répande sur cette connaissance sa lumière et son onction, aussitôt nous sommes ravis, nous éclatons en admiration, en amour ; et l'on a vu des âmes passer des heures entières à savourer ce seul mot : Mon Dieu. Il en est de même de toutes les vérités religieuses, à ce point que les preuves de la foi, même les plus victorieuses, ne détermineront jamais un homme à croire, si l'Esprit-Saint, le grand illuminateur des intelligences, ne les lui montre lui-même ; ce qui fait que le commencement même de la foi est une grâce, comme l’Église l'a défini. Il en est ainsi de nous-mêmes et de toutes choses. Sans l'Esprit de Dieu, nous sommes des aveugles, nous ne nous connaissons point : de là notre orgueil et notre présomption ; nous ne connaissons point le faux, le néant, le danger des prétendus biens de ce monde : de là les attaches et les passions ; nous ne savons ni ce qu'il faut faire ni ce qu'il faut dire : de là les imprudences, les fautes journalières. Mais avec vous, ô divin Esprit ! ô bienheureuse lumière ! nous voyons notre néant et notre misère, notre malice et notre ignorance, toutes les raisons enfin de nous mépriser, de nous tenir toujours bien humbles, de nous défier de nous, de fuir les occasions du mal et de vous prier sans cesse. Venez à notre aide, ô Esprit Saint, envoyez du ciel un rayon de votre lumière. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mercredi de la Pentecôte), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

    veni_creator_spiritus.jpg

  • Méditation : la supplication du pécheur est toujours exaucée

    « La prière faite avec ardeur et dans la détresse, voilà la prière qui monte jusqu'au ciel. Et pour que tu saches bien que les prières ont plus de chances d'être exaucées lorsqu'elles sont proférées dans l'angoisse, écoute ce que dit l'écrivain sacré : J'ai crié vers le Seigneur dans mon angoisse et il m'a exaucé...
    Tu manques d'assurance ? C'est au contraire une grande sécurité et un grand avantage de croire que l'on manque de motif d'assurance : comme c'est une honte et une condamnation de croire que l'on a toute raison d'être sûr de soi.
    Quand bien même tu aurais accompli beaucoup de bonnes actions, et même si ta conscience ne te reproche rien, si tu crois avoir toute raison d'être sûr de toi, tu perds tout bénéfice de la prière. Par contre, même si ta conscience est chargée du fardeau de millions de péchés, pour peu que tu sois convaincu d'être le dernier des hommes, tu pourras t'adresser à Dieu en toute assurance.
    Représente-toi par la pensée deux chars : attelle à l'un la vertu et l'orgueil, à l'autre le péché et l'humilité, et tu verras le char traîné par le péché devancer celui de la vertu, non certes par sa force propre, mais par celle de l'humilité qui y est jointe, de même que l'autre sera vaincu, non à cause de la faiblesse de la vertu, mais à cause de la masse pesante de l'orgueil... »

    St Jean Chrysostome, Homélie V sur l'incompréhensibilité de Dieu (6), SC n°28, Le Cerf, Paris, 1948.
    Texte intégral in "Œuvres Complètes", Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie éditeurs, 1864, Tome II (Traduction sous la direction de M. Jeannin).

    Pharisien-publicain_8a.jpg

    Le pharisien et le publicain, par Duncan Long.

  • Méditation : humilité, discrétion, et offrande des bonnes oeuvres

    « Malheur à cette justice que l'orgueil accompagne comme un mauvais esprit. Malheur aux œuvres auxquelles la vanité s'attache comme un ver rongeur. Malheur aux bonnes actions et aux dispositions que la vaine gloire vient imprégner et faire sienne comme un dangereux ravisseur, en en faisant ostentation comme à la pointe d'une lance ou au sommet d'un toit, à grand renfort de publicité.

    Mieux vaut le péché avec l'humilité que la justice accompagnée de l'orgueil. L'humilité peut effacer le péché et en ôter définitivement le souvenir tandis que l'orgueil peut annuler la justice et la faire oublier entièrement.

    En ce qui te concerne, dérobe le plus possible tes actions au regard des hommes. Tout ce que tu fais, recueille-le et cache-le, amasse-le chez toi afin que le vent des éloges ne le dissipe pas. Enterre tes trésors au fond de ton cœur pour qu'ils ne soient pas volatilisés par la louange.

    Ou plutôt, ne les laisse pas là de crainte que le souvenir mû par l'orgueil ne les déterre. Expédie-les au ciel auprès de leur vrai propriétaire. Ainsi gardés près de lui, ils seront en sûreté. Ton cœur pourra lui aussi demeurer là-haut, près de tes trésors. L'Écriture ne nous enseigne-t-elle pas que là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ? Cependant ne reste pas là-haut à regarder tes biens, contemple plutôt ton Seigneur. »

    Martyrius (Sahdona), Œuvres Spirituelles III, Livre De La Perfection, 2ème partie (Chap. 10, § 20 & 51), A. De Halleux, Peeters Publishers, 1965.

    epis_ble_soleil_a.jpg

  • Méditation : "Mets Seigneur une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres..."

    « La langue de l’homme a grand besoin d’être bien réglée et tenue en bride, parce que nous sommes tous fort enclins à parler à tout propos des choses qui flattent les sens. L’intempérance de langage vient le plus souvent d’un certain orgueil qui nous persuade que nous avons de grandes connaissances. Pleins d’admiration pour nos propres pensées, nous nous efforçons, à force de les redire, de les imprimer dans l’esprit des autres et de nous constituer leurs maîtres, comme s’ils avaient besoin de nos leçons... La loquacité est une source d’oisiveté, une marque d’ignorance, une folie, une porte ouverte à la médisance, une source de mensonges et un obstacle à la ferveur. L’affluence des paroles fortifie les passions mauvaises, et cette force qu’elle donne aux passions porte la langue à se livrer de plus en plus à l’indiscrétion du langage... Évitez le ton magistral et les éclats de voix. Cette manière de parler est fort désagréable et dénote beaucoup de suffisance et de présomption. Ne parlez jamais de vous, de vos actions... à moins que la nécessité ne vous y oblige ; et en ce cas, faites-le brièvement et avec beaucoup de retenue... Parlez le moins possible du prochain et des choses qui le concernent, si ce n’est pour en dire du bien quand l’occasion s’en présente. Parlez volontiers de Dieu et tout spécialement de son amour et de sa bonté pour nous, mais en cela même craignez de dépasser les bornes ; prenez plutôt plaisir à écouter ce que les autres disent à cet égard, et conservez leurs paroles dans le fond de votre cœur. Quant aux discours profanes, qu’ils s’arrêtent à vos oreilles et laissent votre pensée absorbée dans le Seigneur. Que s’il est nécessaire d’écouter celui qui parle pour le comprendre et être à même de lui répondre, ne laissez point pourtant d’élever de temps en temps un regard vers le Ciel où votre Dieu habite ; considérez sa majesté suprême, comme lui-même regarde votre bassesse. Pesez bien les choses qui vous viennent à l’esprit avant de les confier à la langue, et vous en trouverez beaucoup qu’il serait mieux de taire. Parmi les choses même qui vous sembleront bonnes à dire, plusieurs pourront avec avantage être passées sous silence... Le silence est une grande force dans le combat spirituel ; c’est le gage assuré de la victoire. Le silence est ami de celui qui se défie de lui-même et se confie en Dieu ; il conserve l’esprit d’oraison et nous aide merveilleusement dans l’exercice des vertus. Pour vous accoutumer à vous taire, considérez souvent les maux et les dangers qu’entraîne l’intempérance de langage, les avantages immenses que procure le silence. Excitez-vous à l’amour de cette vertu et, pour en acquérir l’habitude, taisez-vous durant quelque temps, alors même que vous auriez sujet de parler, pourvu toutefois que votre silence ne soit préjudiciable ni aux autres, ni à vous-même... »

    Lorenzo Scupoli, Le combat spirituel (chap. XXIV), Trad. R.P. Jean Brignon, Chez Durand, Paris, 1774.
    Texte intégral (Abbaye Saint-Benoît - format pdf).

    bla-bla-bla-d.gif

  • Méditation : la véritable douceur

    « L'homme d'aujourd'hui reste stupéfait devant cette affirmation du Sauveur : Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre. On nous a tellement étourdis avec l'éloge de la force, on a tellement exalté le surhomme qui se réalise en écrasant les autres, nous avons assisté à de si scandaleuses victoires de la violence, et les sages ont trouvé pour les absoudre de si péremptoires raisons que le mot de Jésus, pour les hommes du XXe siècle, ressemble à un paradoxe naïf.
    [...] On ne sait pas ce qu'est la douceur. La douceur est d'abord l'intelligence exacte, juste appréciation de sa valeur, de sa place, de ses possibilités, et de ses droits. Elle est sagesse, alors que la violence, qui ignore ces limites, est sottise.
    La douceur est maîtrise de soi. L'instinct, bouffi d'orgueil, nous porte à dépasser nos limites en des manifestations dangereuses. Il faut mater l'instinct pour rester doux ; il faut beaucoup de force pour rester maître chez soi.
    La douceur est respect et charité ; respect de la personne humaine et charité envers les hommes. L'homme a une dignité éminente, la violence le traite comme une chose ; tout homme est notre frère, la violence le traite comme un ennemi malfaisant.
    La douceur nous préserve de la colère, qui est une vraie folie, de la précipitation qui est un aveuglement, des gestes excessifs qui sont ridicules, des paroles amères qui sont un poison. Mais la douceur n'est pas doucereuse ni douceâtre : les doucereux sont hypocrites, les douceâtres sont pleutres ; les doux sont clairs et forts.
    Jésus a dit : beati mites ; et il a dit aussi : discite a me quia mitis sum. Il est doux ; mais il n'est pas doucereux ni douceâtre. Ses paroles les plus tendres ont un support ferme, presque rugueux, et quand il parle d'amour, il dit ou il sous-entend que l'amour est d'abord sacrifice. La vie dans son royaume n'est pas une idylle enrubannée. Il est venu apporter la guerre contre la nature corrompue, le couteau pour couper les attaches avec le monde ; il nous invite à nous dépouiller, à porter la croix, à boire le calice de l'amertume... »

    J. Calvet, La trame des jours (Ch. III - Béatitudes), La Colombe, Coll. Le Rameau, Paris, 1955.

    agneau-de-Dieu-a.jpg

  • Méditation - Prière : Parce Domine...

    Parce, Domine
    Parce populo tuo, ne in aeternum irascaris nobis.

    « Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple ; mais daignez, ô mon Dieu, me pardonner à moi-même mes propres iniquités. Parce, domine, parce populo tuo.

    Pardonnez-moi, Seigneur, les péchés de mon enfance, les péchés de ma jeunesse, mes péchés de l'âge mûr, et ceux de toute ma vie. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, les péchés que je connais, et ceux que je ne connais point ; mes fautes passées, mes fautes présentes, et celles dans lesquelles je pourrais encore tomber. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, mes manquements de tous les jours, les défauts d'intention, les détours, les recherches secrètes, et tout ce qui porte le cachet de la faiblesse du cœur, ou quelque nuance du péché. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, tout ce qui vous déplaît en moi, tout ce qui s'y trouve entaché d'amour-propre, de vaine gloire, et de toutes les misères qui dégradent la pauvre humanité. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, les fautes d'autrui auxquelles j'ai pu participer ; pardonnez à mes parents, à mes amis, et à toutes les personnes de ma connaissance pour lesquelles j'ai pu être une occasion de péché. Parce, Domine...

    Pardonnez, Seigneur, à tous ceux qui habitent cette demeure, ce quartier, cette ville, les campagnes dont elle est environnée, pardonnez à tous les pécheurs qui vous ont oublié, et qui gémissent loin de vous. Parce, Domine...

    Pardonnez, Seigneur, pardonnez à notre malheureuse patrie, qui, en tant d'occasions, vous a si grièvement offensé. Parce, Domine, parce populo tuo, ne in aeternam irascaris nobis.

    Pardonnez, Seigneur, pardonnez à tous les hommes, à toutes les nations, à tous les peuples, pardonnez à tous ceux qui dans l'univers se sont opposés aux desseins de votre sainte volonté. Parce, Domine...

    Regardez sur la terre, Seigneur, regardez : tant de désordres, tant de crimes, et tant de misères publiques ou cachées, remueront les entrailles de votre infinie miséricorde ! Parce, Domine...

    Regardez, Seigneur, regardez toutes ces âmes créées à votre image, rachetées au prix du sang d'un Dieu, et qui courent d'elles-mêmes, en aveugles, se perdre dans ce déluge d'iniquités. Parce, Domine...

    Regardez à vos pieds, Seigneur, regardez toutes nos âmes, qui crient vers vous, vous implorent et ne cessent de répéter : Parce, Domine, parce populo tuo, ne in aeternum irascaris nobis.

    Non, vous ne serez pas toujours irrité contre nous, car vous ne voulez point la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.

    Qui suis-je ? ô mon Dieu ! pour oser implorer votre miséricorde, et vous demander pardon pour mes frères ? Mon âme se répandra donc en pleurs, devant vous, comme une mer ; et là, le front humilié, je me frapperai la poitrine, en attendant que vous daigniez jeter sur moi, et sur nous tous, des regards de bonté. Au nom de Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

    Toute âme qui a péché, ne peut rentrer en grâce que par la pénitence.
    Faire pénitence, c'est quitter le péché, c'est réparer le péché, c'est se prémunir contre le péché.

    Mon Jésus, miséricorde !
    Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! »

    Vu et approuvé par A. Margerin, vic. gén., Recteur de l'Université de Lille, 31 décembre 1915.

    priere_a_genoux_7.jpg

  • Méditation : fautes et découragement

    « Les fautes se transformeront en bien, pourvu que nous nous en servions pour notre propre humiliation, sans nous relâcher dans l'effort de nous corriger. Le découragement ne sert nul dessein possible ; il est simplement le désespoir de l'amour de soi-même, blessé. Le véritable moyen de profiter de l'humiliation de ses propres fautes, c'est de leur faire face dans leur hideur véritable, sans cesser d'espérer en Dieu, tout en n'espérant rien de soi-même. »

    Fénelon (François de Salignac de La Mothe-Fénelon - 1651-1715).

    decouragement.jpg

  • Méditation : l'humilité

    « La providence de Dieu, qui veille à donner à chacun de nous ce qui lui est bon, a mené à nous toutes choses pour nous porter à l'humilité. Car si tu t'enorgueillis des grâces de la providence, celle-ci t'abandonne, et tu retombes... Sache donc qu'il ne t'appartient pas, ni à toi ni à ta vertu, de résister aux tendances mauvaises, mais que seule la grâce te tient dans sa main, pour que tu ne craignes pas... Gémis, pleure, souviens-toi de tes fautes au temps de ton épreuve afin d'être délivré de l'orgueil et d'acquérir l'humilité. Cependant ne désespère pas. Prie Dieu humblement de pardonner tes péchés. L'humilité, même sans les œuvres, efface beaucoup de fautes. Mais au contraire les œuvres sans elle ne servent à rien ; elles nous préparent même bien des maux. Obtiens donc par l'humilité le pardon de tes injustices. Ce que le sel est à toute nourriture, l'humilité l'est à toute vertu. Elle peut briser la force de nombreux péchés... Si nous la possédons, elle fait de nous des fils de Dieu, et elle nous mène à Dieu sans même le secours des œuvres bonnes. C'est pourquoi en dehors d'elle toutes nos œuvres sont vaines, sont vaines toutes les vertus, et sont vaines toutes les peines. »

    Isaac le Syrien (7ème siècle), Discours 58, 1ème série, Trad. Touraille, DDB, 1981.

    fleurs-blanches.jpg

  • Méditation : "Aimer mon prochain, c'est aimer Jésus-Christ"

    « Pourquoi toujours penser plutôt mal d'autrui, que d'en penser en bien ?
    Dieu seul peut juger et condamner.
    Nous ignorons, d'ordinaire, pourquoi le prochain agit comme ceci, ou comme cela.
    Il faudrait, pour bien le juger, pénétrer, à fond, sa pensée, son caractère, son éducation, les raisons qui le font agir.

    Pensons, aussi charitablement que nous pouvons, d'autrui.
    En tout homme, fût-il larron comme Dismas, il y a toujours quelque chose de bon.
    Voyons cela, avant tout, si nous ne sommes pas chargé de le juger,
    encore moins de le condamner.

    Ne disons que du bien d'autrui.
    Pourquoi toujours en dire du mal, si mince soit-il ?
    N'est-ce pas orgueil de notre part ?
    Ne nous flattons-nous pas nous-mêmes, en médisant des autres ?

    Enfin, mettons-nous au service d'autrui.
    Venons à son aide, en ces serviabilités qui ne coûtent pas si cher,
    mais que notre paresse ne nous conseille pas toujours.
    Le prochain a ses nécessités, volons à son secours.
    Elles peuvent être sérieuses et même extrêmes.
    Un chrétien qui voit Jésus-Christ dans son frère, peut-il passer outre, et ne pas se faire, une fois de plus, le bon Samaritain de l'Evangile ?

    Je ne serai jugé, au tribunal de Dieu, que sur ma charité.
    Cet Evangile est formel sur ce point.
    Le bien que je n'aurai pas fait à mon prochain, c'est à Jésus que je ne l'aurai pas fait.
    N'est-ce pas tout dire ?

    Mais, n'avons-nous donné qu'un verre d'eau froide à qui a soif,
    il y a là, comme un mérite infini,
    attendu l'esprit de foi avec lequel j'ai fait ce geste.
    Aimer mon prochain, c'est aimer Jésus-Christ. »

    Dom Eugène Vandeur, Recollection de trois jours (La Charité, I), Editions de Maredsous, 1962.

    charite-a.jpg