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orgueil - Page 3

  • 9 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Parabole du pharisien et du publicain (Lc 18, 9-14)

    « Si vous voulez être grand, n’en tirez pas orgueil comme le Pharisien de la parabole (Lc 18,9s), et alors vous serez vraiment grand. Croyez que vous êtes sans mérite, et alors vous en aurez. Le publicain, lui, s’est reconnu pécheur et ainsi il est devenu juste ; combien plus le juste qui se reconnaît pécheur verra-t-il sa justice et ses mérites s’agrandir ! Car l’humilité fait du pécheur un juste, puisqu’il reconnaît la vérité de sa vie ; et dans l’âme des justes l’humilité véritable agit encore plus puissamment.
    Ne perdez donc pas par la vaine gloire le fruit que vous aurez gagné par vos travaux, le salaire de vos peines, la récompense des labeurs de votre vie. Dieu connaît mieux que vous-même le bien que vous faites. Un simple verre d’eau fraîche sera récompensé. Dieu agrée la plus petite aumône, ou si vous ne pouvez rien donner, même un soupir de compassion. Il accueille tout, se souviendra de tout pour vous le rendre au centuple.

    Cessons donc de compter nos mérites et de les étaler au grand jour. Si nous chantons nos mérites, nous ne serons pas loués par Dieu. Gémissons plutôt sur notre misère, et Dieu nous élèvera aux yeux des autres. Il ne veut pas que le fruit de nos labeurs se perde. Dans son amour ardent il veut couronner nos plus petites actions ; il cherche toutes les occasions pour nous délivrer de la géhenne. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélies sur Saint Matthieu, n° 3.

  • 28 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le séjour des morts (Lc 16, 19-31)

    « Le pauvre couvert d'ulcères devant la porte du riche fut porté par les anges au sein d'Abraham, voilà ce que nous lisons, ce que nous croyons. Quant à ce riche, qui était revêtu de pourpre et de fin lin, qui faisait chaque jour bonne chère, il fut jeté dans les flammes de l'enfer. Est-ce bien par le seul mérite de sa pauvreté que l'un fut reçu par les anges, et pour le crime d'être riche que l'autre fut jeté dans les tourments ? Dans ce pauvre, c'est l'humilité qui est glorifiée, et dans ce riche l'orgueil qui est châtié. Et je prouve en un mot que ce n'est point la richesse, mais bien l'orgueil que Dieu a condamné dans ce riche. Assurément ce pauvre fut porté au sein d'Abraham ; mais cet Abraham, au dire de l'Ecriture, était un riche de la terre, il avait de l'or, de l'argent (Gn 13, 2). Si le riche est jeté dans les tourments, comment Abraham était-il plus élevé en gloire que le pauvre qu'il recevait en son sein ? Mais Abraham était humble au milieu de ses richesses ; il tremblait devant les préceptes de Dieu, il s'y soumettait.
    Apprenez donc à être pauvres, à être indigents, soit que vous possédiez des biens ici-bas, soit que vous n'en possédiez point. Vous trouvez en effet des gens orgueilleux dans leur pauvreté, et des hommes riches qui confessent leurs péchés. Dieu regarde l'intérieur ; voilà ce qu'il pèse et ce qu'il juge. »

    Saint Augustin, Discours sur les Psaumes, 85 (3), Le Cerf, Paris,2007.

    Texte intégral sur le site internet de l'Abbaye Saint-Benoît.

  • 17 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jésus quarante jours au désert (Lc 4, 1-13)

    « Le diable s'est attaqué au premier homme, notre parent, par une triple tentation : il l'a tenté par la gourmandise, par la vanité et par l'avidité. Sa tentative de séduction a réussi, puisque l'homme, en donnant son consentement, a été alors soumis au diable. Il l'a tenté par la gourmandise, en lui montrant sur l'arbre le fruit défendu et en l'amenant à en manger ; il l'a tenté par la vanité, en lui disant : "Vous serez comme des dieux" ; il l'a tenté enfin par l'avidité, en lui disant : "Vous connaîtrez le bien et le mal" (Gn 3,5). Car être avide, c'est désirer non seulement l'argent, mais aussi toute situation avantageuse, désirer, au-delà de toute mesure, une situation élevée...
    Le diable a été vaincu par le Christ qu'il a tenté d'une manière tout à fait semblable à celle par laquelle il avait vaincu le premier homme. Comme la première fois, il le tente par la gourmandise : "Ordonne que ces pierres se changent en pains" ; par la vanité : "Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas" ; par le désir violent d'une belle situation, quand il lui montre tous les royaumes du monde et lui dit : "Tout cela, je te le donnerai, si tu tombes à mes pieds et m'adores"...
    Il est une chose qu'il faut remarquer dans la tentation du Seigneur : tenté par le diable, le Seigneur a riposté par des textes de la Sainte Ecriture. »

    St Grégoire le Grand, Homélies sur l'Evangile n°16 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961).

  • 3 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé." (Lc 14, 1-11)

    « Il n'y a point de danger que vous vous humiliiez au-delà même de ce que vous devriez, et que vous vous estimiez beaucoup moindre que vous n'êtes, c'est-à-dire que la vérité ne vous estime. Mais il y a un grand mal et un horrible danger à vous élever le moins du monde au dessus de ce que vous êtes selon la vérité, à vous préférer en vous-même à un seul que peut-être la vérité juge vous être égal, ou même supérieur. Car, pour vous faire comprendre ceci par un exemple familier, de même que lorsque vous passez par une porte basse, quelque profondément que vous vous baissiez, vous n'avez rien à craindre, au lieu que, si peu que vous vous éleviez plus haut que la porte, quand ce ne serait que d'un doigt, vous en recevez un grand mal, et vous vous mettez en danger de vous blesser rudement la tête ; ainsi, pour ce qui regarde l'âme, il ne faut jamais craindre de trop vous humilier, mais il faut appréhender extrêmement, et même redouter avec frayeur de vous élever tant soit peu plus qu'il ne faut. C'est pourquoi ne vous comparez jamais à de plus grands ni de moindres que vous, ni à quelques-uns, ni même à un seul. Car, que savez-vous, ô homme, si celui que peut-être vous estimez le plus vil et le plus misérable des hommes, dont vous abhorrez la vie infâme et souillée de crimes, que vous croyez, à cause de cela, devoir mépriser en comparaison de vous, qui pensez peut-être vivre déjà dans la tempérance, dans la justice et dans la piété, et que vous tenez en comparaison de tous les autres scélérats, comme le plus scélérat des hommes, que savez-vous, dis-je, si par un coup de la main du Très-Haut, il ne doit point être un jour au regard des hommes meilleur que vous, et que ceux que vous lui préférez, où s'il ne l'est point déjà au regard de Dieu ? Aussi, est-ce pour ce sujet qu'il n'a pas voulu que nous choisissions une place au milieu, non pas même à l'avant dernier rang ou parmi les derniers, et qu'il a dit : "Asseyez-vous à la dernière place" (Lc XIV, 10), c'est-à-dire placez-vous le dernier de tous, non seulement ne vous préférez à personne, mais ne présumez pas même de vous comparer à qui que ce soit. Vous voyez quel grand mal cause l'ignorance de nous-mêmes, puisqu'elle produit le péché du diable, et le commencement de tout péché, qui est l'orgueil. »

    Saint Bernard, Sermon XXXVII sur le Cantique des Cantiques (7), in Oeuvres complètes de Saint Bernard, Traduction nouvelle de M. l'Abbé Louis Charpentier (Tome IV), Paris, Louis Vivès, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Angélus de ce dimanche 23 septembre à Castelgandolfo

    Benoît XVI appelle les hommes à l'humilité

    Lors de l’Angélus récité depuis sa résidence d’été de Castelgandolfo, le Pape est revenu sur l’Evangile de Saint Marc. Il s’est attardé sur les épisodes où Jésus annonce à ses disciples la fin qui l’attend. Ces derniers incrédules ne comprennent pas ce qu’il leur dit et n’osent lui demander des précisions. Qu'est-ce que cela révèle, interroge Benoît XVI. Il nous rappelle que la logique de Dieu est toujours différente de la nôtre. Cela veut dire que pour suivre le Seigneur, les hommes doivent se convertir, effectuer ce changement intérieur profond dans leur vie et dans leur cœur pour se laisser transformer. Cela introduit la différence principale entre les hommes et Dieu : l’orgueil. Dieu ne craint pas de s’abaisser et de se mettre à notre niveau, nous aimer et donner sa vie pour nous.

    A l’issue de la prière de l’Angélus, le Pape s’est adressé aux pèlerins de langue française :

    « Chers pèlerins francophones, je vous remercie de tout cœur pour votre prière qui a accompagné la belle réussite du Voyage apostolique au Liban, et par extension à l’ensemble du Moyen Orient. Continuez à prier pour les chrétiens moyen-orientaux, pour la paix et pour le dialogue serein entre les religions. Hier, je me suis uni spirituellement à la joie des fidèles du diocèse de Troyes rassemblés pour la béatification du Père Louis Brisson, fondateur des Sœurs Oblates et des Oblats de saint François de Sales. Puisse l’exemple du nouveau Bienheureux éclairer votre vie ! Il disait : "J’ai besoin de Dieu, c’est une faim qui me dévore". Comme lui, apprenez à avoir faim de Dieu et à recourir sans cesse à lui avec confiance. Bon dimanche à tous ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 7 septembre : Méditation

    « Un homme présomptueux croit avoir acquis la défiance de lui-même et la confiance en Dieu ; mais c'est une erreur qu'on ne connaît jamais mieux que lorsqu'on vient à tomber en quelque péché ; car alors, si l'on se trouble, si l'on s'afflige, si l'on perd toute espérance d'avancer dans la vertu, c'est signe que l'on a mis sa confiance non pas en Dieu, mais en soi-même ; et plus la tristesse et le désespoir sont grands, plus on doit se juger coupable en ce point.
    Car, si celui qui se défie beaucoup de lui-même et qui se confie beaucoup en Dieu, commet quelque faute, il ne s'en étonne point, il n'en a ni inquiétude ni chagrin, parce qu'il voit bien que c'est l'effet de sa faiblesse, et du peu de soin qu'il a eu d'établir sa confiance en Dieu. Sa chute, au contraire, lui apprend à se défier davantage de ses forces, et à se fier davantage au secours du Tout-Puissant. Il déteste par-dessus toutes choses son péché ; il condamne la passion ou l'habitude vicieuse qui en a été la cause ; il conçoit une très vive douleur d'avoir offensé Dieu ; mais sa douleur, toujours tranquille, ne l'empêche pas de revenir à ses premières occupations, ni de poursuivre ses ennemis jusqu'à la mort. »

    R.P. Laurent Scupoli, Le combat spirituel (ch. IV), traduit en français par le P. J. Brignon, Nouvelle édition, Perisse Frères, Lyon - Paris, 1841.

    (NB : Saint François de Sales appelait cet ouvrage son "cher livre", son "livre favori", et en avait toujours un exemplaire qu'il portait avec lui.)

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  • 16 août : Méditation

    « C'est une chose remarquable de voir comment l'amour-propre nous trompe. Tant d'endroits par où nous sommes méprisables ne suffisent pas pour nous rendre humbles, tandis que le moindre avantage que nous croyons avoir nous enfle de vanité. Comment cela se fait-il ? C'est : 1. que, comme on veut à tout prix s'estimer, on ferme les yeux sur ses misères pour ne se voir que du bon côté. On se regarde sous ce point de vue avec complaisance, on s'en entretient avec soi-même, on s'en entretient avec les autres, ne parlant que de soi, n'approuvant que ce qu'on fait, n'oubliant rien pour se faire louer, et prenant toutes les louanges qu'on obtient pour des vérités incontestables, tous les égards dont on est l'objet pour des dettes qu'on nous paye. 2. On s'approprie le peu de bien que Dieu a mis en nous, en se disant : Voilà ton bien, ta vertu, ton mérite ; puis on le grossit, on l'exagère... 3. Non content de s'approprier et de s'exagérer le bien, on se dissimule le mal qui est en nous... On l'amoindrit, on le revêt de couleurs séduisantes qui le font presque aimer ; on l'excuse par la fragilité humaine ; enfin on le couvre du bien qu'on a fait, de manière à le faire oublier. [...]

    Par une tactique opposée à ce qui nous regarde, l'amour-propre grossit le mal qui est dans autrui et nous cache le bien qui s'y trouve. Celui qui ne voit pas une poutre dans son oeil discerne dans l'oeil du prochain la paille la plus légère, et observe dans les autres les moindres défauts... De là le penchant à la critique, à la raillerie ; de là la promptitude à croire le mal, la lenteur à croire le bien, les soupçons d'un défaut sur les moindres indices et la difficulté à croire une vertu sur les plus fortes preuves. On a peine à entendre louer les autres, et l'on prend une joie maligne à rabaisser ceux qu'on élève. On ne voit leur mérite qu'avec peine, on cherche à ne pas le voir, et on l'amoindrit tant qu'on peut. A toute louange on oppose une critique ; à côté de tout mérite signalé qu'on ne peut méconnaître, on place un défaut. C'est ainsi que l'amour-propre nous cache ce qu'est le prochain. Remarquons cette injustice, afin de nous en préserver. »

    M. Hamon, curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III), Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e éd. revue, corrigée, augmentée).

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    La paille et la poutre, Domenico Fetti (1589-1624), Metropolitan Museum of Art

  • 13 août : Méditation

    « Il est un joyau dont la Sainte Vierge se plaît à parer ses fidèles enfants : c'est l'humilité.
    Là où vous avez eu la joie de contempler les charmes de l'humilité évangélique, là, je n'en puis douter, il vous a été donné de connaître un serviteur authentique de la Très Sainte Vierge.
    Là où la Mère de Dieu n'est pas honorée avec amour, ce n'est pas à tort que vous redouterez de découvrir, plus ou moins établi, le règne de l'orgueil.
    L'humilité m'apparaît comme la fleur spécifique de la dévotion à Marie. Elle se développe et fleurit dans la mesure où cette dévotion est cultivée.
    Elle est le don de Marie à ses fidèles enfants. Et c'est vraiment un don royal.
    Je dis un don royal d'une valeur à part, pour cette raison d'abord que l'humilité préserve celui qui le possède du premier et du plus grand de tous les maux.
    On n'en sera jamais assez persuadé : l'orgueil est en effet, dans l'ordre surnaturel, le mal le plus à redouter, parce qu'il est l'obstacle le plus réfractaire à l'action de Dieu en nous...
    J'ajoute de plus que l'humilité dont Marie enrichit ses serviteurs est vraiment un don royal, parce que cette vertu, qu'on a si bien dénommée la mère et la gardienne de toutes les autres vertus, est, dans l'ordre de la grâce, l'origine de toutes les fortunes surnaturelles et le secret de toutes les élévations dont les privilégiés de Dieu sont l'objet.
    L'humilité orne l'âme d'une parure tellement séduisante qu'elle attire irrésistiblement l'Eternel vers celui qui s'en trouve paré. Lui, le Très-Haut, qui n'a besoin de personne, il fait ses délices de vivre avec les humbles et de les exalter selon le degré même de leur humilité. Il est le Dieu des petits !
    Notre-Dame proclame elle-même au moment où elle devient Mère du Sauveur : "Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante"...
    L'humilité fut le premier trésor de la Vierge. Elle en fait part dans une large mesure à tous ceux qui se distinguent par une ardente dévotion à son égard. »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, chapelain de Paray-le-Monial, Bienheureux les serviteurs de la T.S. Vierge, Imprimerie Nouvelle, Paray-le-Monial, 1931.

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  • 31 juillet : Méditation

    « Un homme humble ne se laisse pas troubler par la louange. Comme il ne se préoccupe plus de lui-même et qu'il sait d'où vient ce qu'il y a de bon en lui, il ne se dérobe pas à la louange, car elle est due au Dieu qu'il aime, et, en la recevant, il n'en conserve rien pour lui-même, mais, avec une immense joie, il la donne toute à son Dieu. "Fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen ejus !" (*)
    Un homme qui n'est pas humble ne peut accepter la louange avec grâce. Il sait ce qu'il devrait en faire. Il sait que c'est à Dieu que la louange est due et non à lui-même, mais il la transmet à Dieu de si mauvaise grâce que c'est lui-même qu'il élève et il attire l'attention sur lui par sa propre maladresse.
    La louange contrarie et trouble celui qui n'a pas encore appris l'humilité. Peut-être même perd-il patience lorsqu'on le loue, irrité par le sentiment de sa propre indignité. Et, s'il n'en laisse rien voir, du moins ce qu'on a dit de lui le hante, obsède son esprit et le tourmente partout où il va.
    A l'autre extrême, il y a l'homme qui ne possède pas la moindre humilité et qui dévore la louange s'il en reçoit, comme un chien qui happe un morceau de viande. Mais il ne constitue aucun problème : il est tellement reconnaissable que, depuis Aristophane, il a joué son rôle dans toutes les comédies.
    L'homme humble reçoit la louange comme une vitre nette reçoit la lumière du soleil. Plus réelle et plus intense est la lumière, et moins on aperçoit la vitre. »

    (*) du Magnificat : "Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !"

    Thomas Merton (1915-1968), Semences de contemplation, Trad. par R.N. Raimbault, La Vigne du Carmel, Editions du Seuil, 1952.

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    Détail de "L'Annonciation" de Sandro Botticelli (Galerie des Offices, Florence)

  • 9 mai : Méditation

    « "Les péchés par pensée sont les plus graves car la pensée est l'homme même."
    Maurice Barrès (1862-1923)

    Le péché est toujours une désobéissance à Dieu et à ce qu'Il nous demande. Le commandement suprême étant d'aimer Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre force, la désobéissance à Dieu est le péché le plus grave, surtout si cette désobéissance porte sur l'autorité même de Dieu comme Père. Lorsqu'on désobéit par orgueil et qu'on refuse de se soumettre à Dieu, on est bien en face du péché le plus grave. Oui, le péché le plus grave est bien l'orgueil qui refuse de se soumettre à l'autorité de Dieu. c'est un refus formel, c'est l'exaltation de soi : on oublie qu'on est créature de Dieu, ou plutôt on ne veut pas se considérer comme tel. Ce péché est bien dans l'intelligence et dans le coeur : c'est l'inverse d'une adoration du coeur et de l'intelligence qui considère le Père comme Créateur et Le reçoit comme l'Ami des hommes.
    Maurice Barrès a donc raison d'affirmer que les péchés les plus graves sont dans l'esprit - ce qui implique à la fois l'intelligence et la volonté : l'intelligence dans son refus de considérer l'autorité paternelle, et la volonté, quand elle refuse l'Amour de Dieu qui nous enveloppe. »

    P. Marie-Dominique Philippe o.p. (avec Michel-Marie Zanotti-Sorkine), A l'âge de la lumière - Dialogues avec la pensée des hommes, Ad Solem, 2006.

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