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  • Méditation - De la charité fraternelle (1)

    « Lorsque vous sentez quelque répugnance, ou aversion, ou sentiment d'envie, au regard d'autrui, ayez soin dès le commencement d'y renoncer fortement, de l'anéantir aux pieds de Notre-Seigneur, de le prier qu'il l'anéantisse lui-même et qu'il vous remplisse de sa divine charité ; et de produire des actes intérieurs de charité au regard de cette personne-là, en cette façon :

    « Ô Jésus, je veux aimer cette personne-là pour l'amour de vous. Oui, mon Sauveur, en l'honneur et union de la charité que vous lui portez, je la veux aimer de tout mon cœur, et je me donne à vous pour faire et souffrir pour elle tout ce qu'il vous plaira. » Efforcez-vous aussi de lui parler, et d'exercer des actions extérieures de la charité vers elle, et ne cessez de faire ainsi, jusqu'à ce que vous ayez entièrement effacé en vous ce sentiment d'aversion et de répugnance.

    Si quelqu'un vous a offensé, ou si vous avez offensé quelqu'un, n'attendez pas qu'on vous vienne rechercher ; mais souvenez-vous que Notre-Seigneur a dit : Si tu apportes ton oblation à l'autel, et là il te souvient que ton frère a quelque chose à l'encontre de toi, laisse là ton oblation, et t'en va premièrement te réconcilier avec ton frère. Et pour obéir à ces paroles du Sauveur, comme aussi en l'honneur de ce qu'il est le premier à nous rechercher, lui qui ne nous fait que toutes sortes de faveurs, et qui ne reçoit de nous que toutes sortes d'offenses, allez rechercher celui que vous avez offensé ou qui vous a offensé, pour vous réconcilier avec lui, vous disposant à lui parler avec toute sorte de douceur, de paix et d'humilité. »

    (à suivre demain)

    St Jean Eudes (1601-1680, fêté demain), La Vie et le Royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes (Seconde Partie, Pratique de la charité chrétienne), Montréal, Monastère de N.-D. de Charité du Bon Pasteur, 1930.

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  • Méditation - Prière et recueillement

    « La vie intérieure est une chose primordiale... La vie active est la conséquence de la vie intérieure et n'a de valeur que si elle en dépend. On voudrait tout faire le mieux possible, avec perfection. Mais si ce n'est pas relié à la vie intérieure, cela ne sert de rien. Toute la valeur de notre vie et de notre activité relève de la vie intérieure, la vie de l'amour de Dieu et de la Vierge Marie, l'Immaculée, pas de théories ni de douceurs, mais la pratique d'un amour qui consiste dans l'union de notre volonté à la volonté de l'Immaculée.

    Avant tout et par-dessus tout, nous devons approfondir cette vie intérieure. S'il s'agit vraiment de la vie spirituelle, les moyens surnaturels sont nécessaires. La prière, la prière et seulement la prière est nécessaire pour entretenir la vie intérieure et son épanouissement ; le recueillement intérieur est nécessaire.

    Ne soyons pas inquiets pour des choses sans nécessité, mais doucement et dans la paix, essayons de garder le recueillement de l'esprit et d'être prêts à la grâce de Dieu. Voilà pourquoi le silence nous aide. »

    St Maximilien Kolbe (1894-1941, fêté ce jour), Entretiens spirituels inédits, P. Lethielleux, 1974.

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  • Méditation - Parler avec bonté

    « Pourquoi donc ne serions-nous pas toujours bienveillants dans nos discours ? Il y a à cela quelques difficultés, nous ne pouvons en disconvenir. Sous certains rapports, un habile homme a, plus qu'un autre, ce qu'il lui faut pour être bienveillant ; son esprit est plus large, son coup d’œil plus étendu, ses points de vue plus variés ; mais sous d'autres rapports, l'homme d'esprit a plus à faire pour être charitable en paroles : il a une de ces tentations qui semblent presque irrésistibles, celle de faire de l'esprit. Or, les paroles spirituelles sont rarement bonnes, dans toute la force du mot, rarement sans une goutte d'acide ou d'amer qui en fait le montant. Je crois que si nous voulions renoncer une bonne fois à faire de l'esprit, nous avancerions bien plus vite dans la route du ciel. Que les paroles de Notre-Seigneur dans les évangiles nous servent de modèles. [...] Sans doute, les paroles du Verbe éternel sont toutes des mystères divins, toutes marquées du sceau de la divinité, éclatantes de sa lumière ; mais que cela ne nous empêche pas de nous modeler sur elles. Tout bien pesé, il est rare que l'on puisse, sans péché, briller en parlant d'autrui. L'esprit est un véritable dard avec sa pointe, sa promptitude, sa finesse, son caprice, ses douleurs et son poison, il n'y manque rien. C'est cependant, pour bien du monde, une espèce de profession sociale d'amuser en conversation. Quelle affliction de voir ce travail à la tâche, vrai cauchemar de la conversation réelle ! Mais pour ce qui regarde notre point de vue, de telles gens peuvent-ils prétendre à être des hommes religieux ? [...]

    Tout faibles et pleins de besoins que nous soyons, mettons-nous en tête, ou plutôt au cœur, de faire quelque peu de bien dans ce monde pendant que nous y sommes. Pour cela, les bonnes paroles sont notre principal instrument. L'homme charitable en paroles a quelque chose de joyeux, et la bonne humeur est un pouvoir. Rien ne remet toutes choses dans l'ordre et dans la paix comme cela. »

    (à suivre demain : Écouter avec bonté)

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Tous les hommes ont une vocation spéciale), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

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  • Message vidéo du Pape François pour la paix en Syrie

    « La paix est possible en Syrie », voilà ce que le Pape François martèle dans un message vidéo rendu public ce mardi 5 juillet en appui à la campagne de Caritas. L’organisation humanitaire catholique veut sensibiliser l’opinion publique avec un triple objectif : faire en sorte que toutes les parties du conflit se réunissent pour trouver une solution pacifique, soutenir les millions de personnes affectées par la guerre, et redonner dignité et espoir aux Syriens à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

    Les conséquences humanitaires de la guerre en Syrie constituent l’enjeu de la plus vaste opération de secours de Caritas actuellement. Au total, depuis cinq ans, 1,3 million de Syriens ont bénéficié de ses services. Le Pape François, qui est intervenu régulièrement sur le sujet depuis son élection en 2013, a donc décidé d’apporter son appui à cette campagne de sensibilisation.

    Commentaire de Manuella Affejee à lire / écouter sur Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en Arménie - Rencontre œcuménique et prière pour la Paix

    Ce samedi 25 juin au soir, la prière pour la paix célébrée sur la Place de la République, au centre de la capitale Erevan, est le point d’orgue de ce voyage du Pape François en Arménie. Ce rassemblement œcuménique est l’occasion pour le Saint-Père de répéter son message de paix et de remercier l’Arménie pour sa constance dans la foi chrétienne.

    Le Pape s’est présenté comme un pèlerin venu de Rome pour exprimer aux Arméniens son affection, et leur offrir « l’accolade fraternelle de l’Église catholique entière ». « C’est une grâce pour moi de me trouver sur ces hauteurs, où, sous le regard du mont Ararat, même le silence semble nous parler ; où les khatchkar – les croix de pierre – racontent une histoire unique, imprégnée d’une foi solide comme le roc et d’une souffrance effroyable, une histoire riche en magnifiques témoignages de l’Évangile, dont vous êtes les héritiers. »

    Le Pape François a évoqué « les nombreux martyrs qui ont scellé par le sang la foi commune dans le Christ : ils sont nos étoiles au ciel, qui resplendissent sur nous et indiquent le chemin qu’il nous reste à parcourir sur la terre, vers la pleine communion ».

    Évoquant l’« effroyable et folle extermination » de 1915 comme « un avertissement en tout temps, pour que le monde ne retombe plus jamais dans la spirale de pareilles horreurs », il a invité les jeunes à ne pas être des notaires du statu quo, mais des promoteurs actifs d’une culture de la rencontre et de la réconciliation. Le Pape a souhaité que soit repris « le chemin de la réconciliation entre le peuple arménien et le peuple turc, et que la paix advienne aussi au Nagorny-Karabakh ».

    Juste auparavant, dans son intervention, le Catholicos Karékine II a longuement évoqué ce conflit, mais il a aussi remercié le Pape pour avoir reconnu le génocide arménien et pour son dévouement dans la recherche de la paix et de la réconciliation entre les nations.

    Cette amitié entre les responsables des Églises catholique et apostolique a été un fil rouge de cette journée, à l’exemple de la Messe à Gyumri, avec cette image étonnante du Pape de Rome et du Catholicos de tous les Arméniens ensemble sur la papamobile, sur un pied d’égalité, bénissant la foule. Le Catholicos de l’Église apostolique a assisté à la Messe catholique, comme le Pape assistera dimanche 26 juin à la Divine Liturgie présidée par le Catholicos.

    Source : Radio Vatican (BH-CV).

    Texte intégral du discours du Pape François traduit en français ci-dessous.

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  • Message du Pape François à l'adresse du peuple arménien

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    A deux jours de s'envoler pour Erevan, le Pape François a enregistré un message vidéo à l'adresse du peuple arménien. Un message dans lequel le Saint-Père se présente comme pèlerin, comme lors de ses précédents voyages apostoliques. Dans ce court message, le Pape rend hommage aussi à l'héritage spirituel de l'Arménie et à son courage face aux douleurs de l'histoire. Le Pape fait ensuite part de son vœu que ce voyage puisse redonner un nouvel élan à la communion entre l’Église apostolique arménienne et celle de Rome.

    Texte intégral du message du Pape :

    « Chers frères et sœurs,

    dans quelques jours j’aurai la joie d’être parmi vous, en Arménie. Je vous invite d’ores et déjà à prier pour ce voyage apostolique. Avec l’aide de Dieu, je viens pour accomplir, comme le dit le slogan du voyage, une « visite au premier pays chrétien ». Je viens comme un pèlerin, en cette année jubilaire pour puiser à la sagesse antique de votre peuple, et m’abreuver aux sources de votre foi, solide comme vos fameuses croix sculptées dans la pierre.

    Je viens vers les hauteurs mystiques de votre pays comme votre frère, animé du désir de voir vos visages, de prier avec vous et de partager le don de l’amitié. Les épisodes de l’histoire de votre peuple aimé suscitent en moi admiration et douleur. Admiration parce que vous avez trouvé dans la croix de Jésus et dans votre esprit la force de vous relever toujours, y compris de souffrances qui sont parmi les plus terribles que l’humanité a traversé, douleur pour les tragédies que vos pères ont vécu dans leur chair.

    Ne permettons pas aux souvenirs douloureux de s’emparer de notre cœur, même face aux assauts répétés  du mal, ne nous rendons pas. Faisons plutôt comme Noé, qui après le déluge ne s’est pas fatigué de regarder vers le ciel et de libérer plusieurs fois la colombe afin qu’elle puisse s’envoler vers lui, en portant un rameau d’olivier : c’était le signe que la vie pouvait reprendre et que l’espérance devait rejaillir.

    Comme servant de l’Évangile et messager de paix, je désire venir parmi vous, pour soutenir chaque effort sur le chemin de la paix et partager nos pas sur le sentier de la réconciliation, qui génère l’espérance.

    Les grands saints de votre peuple, en particulier le docteur de l’Église Grégoire de Narek, bénissent nos rencontres, que j’attends avec un vif désir. J’attends en particulier d’embrasser mon frère Karekin, et avec lui, donner un élan nouveau à notre chemin vers la pleine unité.

    L’an dernier, vous êtes venus de divers pays à Rome, auprès de la tombe de Saint Pierre pour le prier. Aujourd’hui je viens sur votre terre bénie pour renforcer notre communion, avancer sur la voie de la réconciliation et nous laisser animer par l’espérance. »

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! »

    « La Douceur, c'est l'amour aux mains tendues pour donner, tout donner et même se donner. L'être qui n'est que don, qui ne pense pas à lui mais à l'autre est un doux. Comme saint François d'Assise, sa douceur s’étend à tout le monde qui l'entoure. Là où il y a la discorde, il cherche la paix ; là où est le désespoir, il met l'espérance ; là où règne la tristesse, il met la joie. Il ne cherche pas à être servi, mais à servir, il veut consoler plutôt qu'être consolé. Ayant banni toute recherche de son propre intérêt, le doux se tourne vers les autres : les bons dont il encourage la bonté, les méchants envers qui il se montre ferme (car douceur ne signifie pas lâcheté), les forts qu'il désarme par sa tendresse, les faibles qu'il encourage par son affection, les saints qu'il confirme par son exemple, les pécheurs qu'il accueille sans juger... Le Doux, c'est Jésus, c'est Jésus crucifié, ayant tout donné pour les autres, jusqu'à son Cœur transpercé. »

    (à suivre demain)

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Syrie : Message des Evêques catholiques d’Alep

    syrie,alep,eveques,message,martyrs,chrétiens,guerre,paix,prière,marieAlep – « Nous sommes fils de la Résurrection, fils de l’Espérance et nous croyons fermement que ces souffrances ne seront pas perdues. A l’exemple des Saints et des Martyrs, nous les unissons à la Passion du Christ afin qu’elles deviennent souffrances sanctifiées et sanctifiantes pour la paix en Syrie et le salut de notre ville ». C’est ainsi que les Évêques catholiques d’Alep, offrent des paroles de consolation et d’espérance aux habitants de la ville dans un Message adressé d’abord à leurs propres fidèles, alors que la ville est de nouveau bouleversée par la reprise du conflit qui, après quelques semaines de trêve, a recommencé à s’acharner sur la population civile, tant dans les quartiers contrôlés par l’armée syrienne que dans ceux tenus par les milices rebelles au travers de tirs d’artillerie et de bombardements qui ont également frappé un hôpital géré par Médecins sans frontières.

    Dans le message parvenu à l’Agence Fides, les Évêques adressent leur cri « aux consciences de ceux qui conçoivent et exécutent cette guerre » invoquant à haute voix la fin de ce conflit « pour l’amour de Dieu » et « par miséricorde pour les hommes », à cause du « cri du sang des enfants et des martyrs qui monte vers Dieu » et « des larmes des mères en deuil ».

    Dans le délire de mort et de violence qui submerge Alep, les Évêques expriment finalement un regard chrétien sur les souffrances de leurs frères dans la foi et de tous leurs concitoyens, loin des pauses intéressées de ceux qui exploitent les souffrances des chrétiens comme argumentaire instrumental pour des batailles idéologiques ou comme prétexte pour des mobilisations et des campagnes à fonds culturel et politique.

    Les Évêques d’Alep invitent tout un chacun à ne pas se laisser « vaincre par la tristesse et le désespoir » et suggèrent que, dans leur mystérieuse participation à la Passion du Christ, les souffrances des chrétiens d’Alep font percevoir au monde entier quelque chose de la manière dont s’incarne dans l’histoire le mystère du salut annoncé par l’Évangile. « Tel est – indiquent les Évêques dans leur Message – la signification la plus importante de notre présence maintenue à Alep ». Dans cette perspective, les Pasteurs catholiques de la ville renouvèlent la consécration d’Alep au Cœur Immaculé de Marie, Celle qui « dans ses apparitions de Fatima avait demandé la consécration du monde à son Cœur Immaculé afin d’obtenir la paix ». En particulier, les Evêques demandent aux catholiques, en ce mois de mai consacré à la Très Sainte Vierge Marie, d’offrir « des prières et en particulier celle du Rosaire dans nos églises pour cette intention : se convertir à Dieu en suppliant l’intercession de la Reine de la paix et mettre le pays, la Syrie et la ville d’Alep, sous Sa protection ».

    Source : Agence Fides (GV) 02/05/2016.

  • Méditation : Abandon en la paix de Dieu

    « Ce que je vous désire plus que tout le reste est un profond oubli de vous-même. On veut voir Dieu en soi, et il faut ne se voir qu'en Dieu. Il faudrait ne s'aimer que pour Dieu, au lieu qu'on tend toujours, sans y prendre garde, à n'aimer Dieu que pour soi. Les inquiétudes n'ont jamais d'autre source que l'amour-propre : au contraire, l'amour de Dieu est la source de toute paix. Quand on ne se voit qu'en Dieu, on ne s'y voit plus que dans la foule, et que des yeux de la charité, qui ne trouble point le cœur.

    Il n'y a jamais que l'amour-propre qui s'inquiète et qui se trouble. L'amour de Dieu fait tout ce qu'il faut d'une manière simple et efficace, sans hésiter ; mais il n'est ni empressé, ni inquiet, ni troublé. L'esprit de Dieu est toujours dans une action paisible. Retranchez donc tout ce qui irait plus loin, et qui vous donnerait quelque agitation. « Le parfait amour chasse la crainte (1) ». Calmez votre esprit en Dieu ; et que l'esprit calmé prenne soin de rétablir le corps. Retirez-vous en Celui qui tranquillise tout, et qui est la paix même. Enfoncez-vous en lui jusqu'à vous y perdre et à ne plus vous trouver.

    C'est dans l'oubli du moi qu'habite la paix. Partout où le moi rentre, il met le cœur en convulsion, et il n'y a point de bon antidote contre ce venin subtil. Heureux qui se livre à Dieu sans réserve, sans retour, sans songer qu'il se livre.

    Je prie Dieu qu'il parle lui-même à votre cœur, et que vous suiviez fidèlement ce qu'il vous dira. Écouter et suivre sa parole intérieure de grâce, c'est tout : mais pour écouter, il faut se taire ; et pour suivre, il faut céder.

    Je vous souhaite la paix du cœur et la joie du Saint-Esprit. Toute pratique de vertu, et toute recherche de sûreté, qui ne s'accorde point avec cette paix humble et recueillie, ne vient point de Notre-Seigneur. »

    1. I Jn IV, 8.

    Fénelon (1651-1715), extrait de la Lettre à la Comtesse de Montreron, 24 mars 1712, in "Œuvres choisies de Fénelon" Tome Quatrième (Lettres spirituelles), Librairie de L. Hachette et Cie, Paris, 1867.

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  • Méditations de la Semaine Sainte - Mercredi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Enfin nous pouvons encore nous associer à ce mystère en supportant, par amour pour le Christ, les souffrances et les adversités que, dans les desseins de sa providence, il nous donne à subir. [...] Notre-Seigneur nous dit : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix, et me suive. » (1).

    Dans cette acceptation généreuse de notre croix, nous trouverons l'union avec le Christ. Car remarquez bien qu'en portant notre croix, nous prenons vraiment notre part de celle de Jésus. Considérez ce qui est raconté dans l’Évangile. Les Juifs, voyant faiblir leur victime, et craignant qu'elle n'arrive pas jusqu'au Calvaire, arrêtent, chemin faisant, Simon le Cyrénéen et le forcent à aider le Sauveur (2). Le Christ aurait pu, s'il l'avait voulu, puiser en sa divinité la force nécessaire ; mais il a consenti à être secouru. Il veut nous montrer par là que chacun de nous doit l'aider à porter sa croix. Notre-Seigneur nous dit : « Agréez cette part que, dans ma prescience divine, au jour de ma passion, je vous ai réservée de mes souffrances ». Comment refuserions-nous d'accepter, des mains du Christ, cette douleur, cette épreuve, cette contradiction, cette adversité ? de boire quelques gouttes à ce calice qu'il nous présente lui-même et auquel il a bu le premier ? Disons-lui donc : « Oui, divin Maître, j'accepte cette part, de tout cœur, parce qu'elle vient de vous ». Prenons-la donc, comme le Christ prit sa croix, par amour pour lui et en union avec lui. Nous sentirons parfois, sous le fardeau, fléchir nos épaules ; S. Paul nous fait l'aveu que certaines heures de son existence étaient si pleines d'ennui et de contrariétés que « la vie même lui était à charge » : Ut taederet nos etiam vivere (3). Mais, comme le grand Apôtre, regardons celui qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous ; à ces heures où le corps est torturé, où l'âme est broyée, où l'esprit vit dans les ténèbres, où se fait sentir l'action profonde de l'Esprit en ses opérations purificatrices, unissons-nous au Christ avec plus d'amour encore. Alors la vertu et l'onction de sa croix se communiqueront à nous, et nous y trouverons, avec la force, la paix et cette joie intérieure qui sait sourire au milieu de la souffrance : Superabundo gaudio in omni tribulatione nostra (4). »

    1. Matth. XVI, 24 ; Marc. VIII, 34 ; Luc. IX, 23. - 2. Matth. XXVII, 32 ; Marc. XV, 21. - 3. II Cor. I, 8. - 4. Ibid. VII, 4.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    Icône de la Passion (détail), fresque de Théophane le Crétois (XVIe siècle)
    Monastère de Stavronikita, Mont Athos

    (Crédit photo)

  • Prière ce Jeudi Saint pour la paix et pour le prêtre salésien indien enlevé au Yémen

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    Un appel à la prière pour la paix, avec une intention particulière pour le Père Tom Uzhunnalil, prêtre salésien indien enlevé au Yémen, a été lancé à toute la Famille salésienne par son Recteur majeur, le Père Ángel Fernández Artime, à l’occasion du Jeudi Saint, selon les nouvelles diffusées par l’ANS.

    Considérant la douleur existant dans de nombreuses parties du monde, le Père Fernández Artime invite tout un chacun à « vivre un moment très intense de prière le soir du Jeudi Saint, lorsque nous accompagnerons Jésus dans la douleur et la solitude du Gethsémani ». Dans une vidéo diffusée par les réseaux sociaux, le Recteur majeur exprime sa proximité et sa solidarité à la famille du Père Uzhunnalil, implorant du Seigneur « une paix profonde afin qu’elle puisse vivre ce moment en faisant confiance au Seigneur Jésus ».

    Le Père Mathew Valarkot, porte-parole de l’Inspectorat salésien d’Inde-Bangalore, auquel appartient le prêtre enlevé, a diffusé la communication suivante : « Nous avons pris connaissance de certaines nouvelles non vérifiables et non confirmées circulant ces jours-ci, en particulier dans les moyens de communication électroniques, à propos de l’état et de la condition actuelle du Père Tom Uzhunnalil, enlevé le 4 mars à Aden, au Yémen, par des hommes armés non identifiés. Nous, salésiens, ne répondons pas de leur contenu ni de leur authenticité. Dans un tel contexte, nous réaffirmons que, jusqu’ici, aucune information de sources crédibles et autorisées, ne nous est parvenue en ce qui concerne la localisation ou les conditions actuelles du Père Uzhunnalil. C’est pourquoi nous lançons un appel sincère à tous les intéressés afin qu’ils cessent de diffuser de tels messages non demandés, trompeurs et porteurs de fausses indiscrétions. Entre temps, nous continuons à prier pour le Père Uzhunnalil afin que le Seigneur le protège de toute douleur et le libère des griffes des forces du mal aussi vite que possible ».

    Sources : Agence Fides (SL) (22/03/2016) - ANS.

  • Méditation : de notre misère à la Miséricorde divine

    « Plus nous nous connaissons misérables, et plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n’avons rien de quoi nous confier en nous-mêmes. La défiance de nous-mêmes se fait par la connaissance de nos imperfections. Il est bien bon de se défier de soi-même, mais de quoi nous servirait-il de le faire, sinon pour jeter toute notre confiance en Dieu et nous attendre à sa miséricorde ?

    Or, j’entends bien que ces choses qui arrivent ainsi entre nous autres ne sont pas des doutes et défiances de la miséricorde en ce qui regarde notre salut ; mais c’est une honte et certaine confusion que nous avons d’approcher de Notre-Seigneur. [...] Il ne faut pas se confondre tristement ni avec inquiétude : c’est l’amour-propre qui donne ces confusions-là, parce que nous sommes marries de n’être pas parfaites, non tant pour l’amour de Dieu que pour l’amour de nous-mêmes.

    Mais vous dites que vous ne sentez point cette confiance. Quand vous ne sentez pas, il en faut faire un acte et dire à Notre-Seigneur : Encore que je n’aie aucun sentiment de confiance en vous, je sais pourtant que vous êtes mon Dieu, que je suis toute vôtre, et n’ai espérance qu’en votre bonté ; ainsi je m’abandonne toute en vos saintes mains. Il est toujours en notre pouvoir de faire de ces actes, et quoique nous y ayons de la difficulté, il n’y a pourtant pas de l’impossibilité ; et c’est en ces occasions-là, parmi les difficultés, où nous devons témoigner de la fidélité à Notre-Seigneur ; car bien que nous les fassions sans goût ni aucune satisfaction, il ne s’en faut pas mettre en peine, puisque Notre-Seigneur les aime mieux ainsi. Et ne dites pas : Je les dis vraiment, mais ce n’est que de bouche ; car si le cœur ne le voulait, la bouche n’en dirait pas un mot. Ayant fait cela demeurez en paix, et sans faire attention sur votre trouble, parlez à Notre-Seigneur d’autre chose. »

    St François de Sales, Entretiens spirituels, III (De la confiance et abandonnement), in "Œuvres", nrf / Gallimard, 1969.
    Texte intégral en ligne à l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais (Suisse)

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  • Méditation : le combat spirituel

    « La vie est une bataille : la bataille de Dieu contre le mal. Une âme où on ne se bat pas est une âme perdue sans espoir. Une âme qui ne prie pas est une âme battue sans combat. La paix règne en elle, mais c'est la paix des pays soumis par l'envahisseur et résignés à sa domination. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Face à Dieu. La prière selon un Chartreux, Parole et Silence, Saint-Maur, 1999.

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    Raphaël, Saint Michel terrassant Satan (1518)
    Musée du Louvre, Paris

  • Méditation : un chemin d'humilité

    « Qui refuserait de suivre le Christ jusqu'au séjour du bonheur parfait, de la paix suprême et de la tranquillité éternelle ? Il est bon de le suivre jusque là ; encore faut-il connaître la voie pour y parvenir… Le chemin te semble couvert d'aspérités, il te rebute, tu ne veux pas suivre le Christ. Marche à sa suite ! Le chemin que les hommes se sont tracé est raboteux, mais il a été aplani quand le Christ l'a foulé en retournant au ciel. Qui donc refuserait d'avancer vers la gloire ?

    Tout le monde aime à s'élever en gloire, mais l'humilité est la marche à gravir pour y arriver. Pourquoi lèves-tu le pied plus haut que toi ? Tu veux donc tomber au lieu de monter ? Commence par cette marche : déjà elle te fait monter. Les deux disciples qui disaient : « Seigneur, accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume », ne prêtaient aucune attention à ce degré d'humilité. Ils visaient le sommet et ne voyaient pas la marche. Mais le Seigneur leur a montré la marche. Eh bien, qu'a-t-il répondu ? « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire (Mc 10,37-38) ? Vous qui désirez parvenir au faîte des honneurs, pouvez-vous boire le calice de l'humilité ? » Voilà pourquoi il ne s'est pas borné à dire d'une manière générale : « Qu'il renonce à lui-même et qu'il me suive », mais il a ajouté : « Qu’il prenne sa croix et qu'il me suive ». »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 96, Trad. Delhougne, in "Les Pères de l’Église commentent l’Évangile", Brepols, 1991 (PL 38, 584-586).

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  • Méditation : Carême, retraite et vie intérieure

    « Le Carême est par excellence un temps de vie intérieure, puisque c'est le temps où l'âme doit se renfermer dans le désert avec le divin Sauveur ; c'est le temps de la solitude encore plus du cœur que du corps. L'âme pieuse se bâtira une petite solitude au fond de son cœur, comme sainte Catherine de Sienne, et là, habitera et vivra avec Jésus-Christ. Heureuse solitude, heureuse retraite, où l'âme est seule avec son Dieu ! Cette retraite est plus facile qu'on ne pense ; ce n'est pas au dehors de nous, c'est en nous que nous devons chercher et trouver Jésus-Christ. C'est là qu'il réside avec délices. Pour trouver ce divin Époux, il faut entrer en soi-même par la pensée et y rester surtout par les affections ; y demeurer par l'attention douce, paisible et quelquefois silencieuse à la présence de Jésus-Christ en nous. Et puis, quand on a établi le bon Maître au dedans du coeur, lui dire souvent : Regardez-moi, Seigneur, dans votre miséricorde. Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Parlez, votre servante vous écoute. En tout, recourir au divin oracle qui est dans le propitiatoire de l'âme.

    Jésus-Christ se retire dans les âmes fidèles comme dans un désert pour y passer ces quarante jours. Soyez avec lui au fond de votre cœur pour l'écouter, le regarder, lui parler. Rentrez souvent dans cette solitude intérieure pour y adorer votre divin Maître qui vous attend pour vous parler cœur à cœur. Écoutez-le, faites silence ; et que cette parole vous unisse à lui. Regardez-le souvent ; ce regard sera tantôt de confiance, tantôt de consolation, à la vue de votre misère qui ne l'éloigne pas de vous ; tantôt un regard de reconnaissance et d'amour, un regard d'abandon. Dites-lui : Mon bon Maître, je suis faible, sèche, mais n'importe, la disposition de mon cœur, ma volonté ne change pas, elle est à vous, toute à vous. C'est vers cette vie intérieure qu'il faut vous diriger pendant ce Carême, mais ce travail doit être calme ; déclarez la guerre à la nature, toujours avec l'aide de Dieu souvent invoqué, et sa grâce qui établit l'âme dans la paix. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CXIV), Seconde édition, Nancy, 1863.

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  • Méditation : « Ayez confiance »

    « Allez à Dieu suavement, faites tout par amour, avec une sainte familiarité. Il dit à l'âme de bonne volonté comme à ses apôtres : Ayez confiance, je vous donne ma paix, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ce n'est pas une paix qui consiste dans le sentiment ; cette paix est quelquefois amère, mais elle établit la confiance au fond de l'âme. On sent qu'on veut être tout à Dieu. La vue de ses propres misères humilie bien utilement, car étant quelquefois porté à se croire un peu de vertu, la propre expérience nous apprend que l'on est bien peu de chose, même rien sans le secours de Dieu.

    Que la paix de Dieu, la paix de N.-S., qui est au-dessus de tout sentiment, soit avec vous. Tenez-vous dans le calme, la tranquillité ; soyez bien maîtresse de votre âme, de votre cœur, pour les donner à Dieu. Combien il vous a aimée ! avec quelle tendresse paternelle il vous a suivie toute votre vie, et vous a protégée. Vous lui êtes plus chère que la prunelle de l’œil. Une mère aime moins son enfant qu'il ne vous aime. Répondez à tant d'amour par un amour efficace ; acceptez toutes les dispositions de sa Providence à votre égard, soit dans l'ordre spirituel, soit dans l'ordre de votre position. Les peines du cœur, de la conscience sont les plus difficiles à supporter. Vous direz à N.-S. : Eh bien ! vous voulez que je les ressente, je le veux aussi, pourvu qu'elles viennent de vous ; il n'y a que les peines qui viennent de moi que je ne veux pas ; je désavoue tout ce qui vous offense, mais je vous offre la peine que j'en éprouve. On peut dire que dans le péché il y a deux maux, et qu'il y en a un capable de glorifier Dieu. L'un est le mal du péché, que Dieu déteste ; l'autre est la honte, la confusion, le mécontentement de soi-même qui en est la suite ; supporter celui-ci avec humilité, l'offrir à Dieu, il lui sera agréable. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CXCVI), Seconde édition, Nancy, 1863.

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  • Méditation : une Parole de paix

    « Nous avons tous fait ou nous ferons un jour cette expérience : dans certains moments de trouble, de doute, d'épreuve, si nous restons au niveau de la réflexion, nous ne pouvons pas nous en sortir. Dans des situations d'inquiétude concernant l'avenir par exemple, si nous essayons de calmer cette inquiétude à coups de raisonnements, nous risquons de nous trouver dans une impasse totale. En effet, entre les motifs que nous avons de nous inquiéter et ceux que nous avons de nous rassurer, nous ne savons jamais trop ce qui va l'emporter, tant notre raison est incapable de tout prévoir et de tout maîtriser. Le seul moyen de faire pencher la balance du bon côté (celui de la confiance, de l'espérance, de la paix) n'est pas de multiplier les arguments (on en trouvera toujours en un sens inverse), mais de laisser revenir à notre esprit une parole de l’Écriture et de nous appuyer avec foi sur cette parole : « Ne vous inquiétez pas du lendemain » (Mt 6, 34), ou encore : « Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père s'est complu à vous donner le Royaume » (Lc 12, 32), ou bien : « Tous les cheveux de votre tête son comptés » (Lc 12, 7).

    La vraie paix ne dérive pas de la conclusion d'un raisonnement humain. Elle ne peut venir que d'une adhésion du cœur aux promesses de Dieu de nous communiquer la Parole. Lorsque, dans un moment de doute ou de confusion, nous adhérons par un acte de foi à une parole de l’Écriture, l'autorité propre à cette parole devient pour nous un soutien et une force. Il ne s'agit pas d'une baguette magique qui immuniserait totalement contre toute perplexité et toute angoisse. Mais dans l'adhésion confiante à la Parole de Dieu, on trouve mystérieusement une force que rien d'autre ne peut nous procurer. Elle a un pouvoir particulier pour nous établir dans l'espérance et dans la paix, quoi qu'il arrive. »

    Jacques Philippe, Apprendre à prier pour apprendre à aimer (ch. 3, 6), EdB, 2013.

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  • 1er janvier : Journée mondiale de prière pour la paix

    Message du Pape François : « Gagne sur l’indifférence et remporte la paix ! »
    (rendu public le 8 décembre dernier)

  • Intentions de prière pour le mois de janvier 2016

    Dialogue interreligieux et paix
    Pour que le dialogue sincère entre les hommes et les femmes de différentes religions porte des fruits de paix et de justice.

    Unité des chrétiens
    Pour qu’avec la grâce de l’Esprit Saint, les divisions entre chrétiens soient surmontées par le dialogue et la charité chrétienne.

    Source : Apostolat de la Prière.

  • Méditation : la Paix chrétienne

    « Dieu Seul est « l'Auteur de toute paix », c'est donc à Lui qu'il faut la demander chaque jour. Si nous comptions sur nous pour cela, nous serions vite détrompés. L'existence de chaque jour est faite de petites complications, de soucis mesquins, de menus devoirs, et si nous ne mettons ordre à ce fatras, nous sommes rapidement débordés et vite l'équilibre moral est rompu. Ceci est encore plus vrai dans les périodes de tristesse ou de maladie. Il y a dans l'épreuve, physique ou morale, lorsqu'elle n'est pas « surnaturalisée », une force dissolvante inouïe ; elle brise l'énergie, ramène à terre notre esprit, aigrit notre caractère et dépouille de toute beauté et de tout charme les objets extérieurs et les faits quotidiens. Elle est la souffrance humaine, seule, et le fardeau est trop lourd pour nos épaules ; nous subissons, dans la révolte ou l'acceptation passive, nos maux et nos angoisses. Peu à peu notre être moral s'amoindrit, nous nous absorbons dans la contemplation de notre souffrance, et l'épreuve passe sur nous, stérile, nous laissant ensuite plus faibles et moins proches de Dieu.

    Que faut-il donc faire pour conserver, en dépit de la douleur, cette paix productrice de tout bien ? Prier d'abord, demander chaque jour à Dieu de nous garder paisibles et de nous donner la joie que rien ne détruit. Chercher sa grâce dans le Sacrement où Il la donne si généreusement : dans l'Eucharistie. Puis, mettre de l'ordre dans ses occupations, dans son âme, dans sa vie ; ne jamais laisser les irritations, les souffles mauvais du dehors, les mesquineries de l'existence faire irruption dans notre âme, au détriment des réalités spirituelles. Remplir tellement notre âme des choses qui, seules, sont dignes d'elles ; vivre dans une union si étroite avec Dieu, si proches du Cœur du Christ, si pleinement éclairés de l'Esprit-Saint, que notre être extérieur en soit transformé et que nos paroles, nos actes, notre attitude même ne soient que l'expression de nos plus intimes convictions, de notre vie spirituelle. Et enfin, faire de notre souffrance, devenue féconde par la libre acceptation et par le don que nous en faisons en faveur d'autrui, une œuvre vivante et rédemptrice ; nous tenir proche des âmes que Dieu nous mettra sur notre route et chercher à les comprendre et à les aimer. Voilà, par la grâce divine, les sources de la paix et le moyen de la posséder pleinement. »

    Elisabeth Leseur (1866-1914), La vie spirituelle (Petits traités de l'Espérance et de la Paix chrétienne), Paris, J. de Gigord, 1920.

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