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passion - Page 3

  • Méditations de la Semaine Sainte - Mercredi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Enfin nous pouvons encore nous associer à ce mystère en supportant, par amour pour le Christ, les souffrances et les adversités que, dans les desseins de sa providence, il nous donne à subir. [...] Notre-Seigneur nous dit : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix, et me suive. » (1).

    Dans cette acceptation généreuse de notre croix, nous trouverons l'union avec le Christ. Car remarquez bien qu'en portant notre croix, nous prenons vraiment notre part de celle de Jésus. Considérez ce qui est raconté dans l’Évangile. Les Juifs, voyant faiblir leur victime, et craignant qu'elle n'arrive pas jusqu'au Calvaire, arrêtent, chemin faisant, Simon le Cyrénéen et le forcent à aider le Sauveur (2). Le Christ aurait pu, s'il l'avait voulu, puiser en sa divinité la force nécessaire ; mais il a consenti à être secouru. Il veut nous montrer par là que chacun de nous doit l'aider à porter sa croix. Notre-Seigneur nous dit : « Agréez cette part que, dans ma prescience divine, au jour de ma passion, je vous ai réservée de mes souffrances ». Comment refuserions-nous d'accepter, des mains du Christ, cette douleur, cette épreuve, cette contradiction, cette adversité ? de boire quelques gouttes à ce calice qu'il nous présente lui-même et auquel il a bu le premier ? Disons-lui donc : « Oui, divin Maître, j'accepte cette part, de tout cœur, parce qu'elle vient de vous ». Prenons-la donc, comme le Christ prit sa croix, par amour pour lui et en union avec lui. Nous sentirons parfois, sous le fardeau, fléchir nos épaules ; S. Paul nous fait l'aveu que certaines heures de son existence étaient si pleines d'ennui et de contrariétés que « la vie même lui était à charge » : Ut taederet nos etiam vivere (3). Mais, comme le grand Apôtre, regardons celui qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous ; à ces heures où le corps est torturé, où l'âme est broyée, où l'esprit vit dans les ténèbres, où se fait sentir l'action profonde de l'Esprit en ses opérations purificatrices, unissons-nous au Christ avec plus d'amour encore. Alors la vertu et l'onction de sa croix se communiqueront à nous, et nous y trouverons, avec la force, la paix et cette joie intérieure qui sait sourire au milieu de la souffrance : Superabundo gaudio in omni tribulatione nostra (4). »

    1. Matth. XVI, 24 ; Marc. VIII, 34 ; Luc. IX, 23. - 2. Matth. XXVII, 32 ; Marc. XV, 21. - 3. II Cor. I, 8. - 4. Ibid. VII, 4.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    Icône de la Passion (détail), fresque de Théophane le Crétois (XVIe siècle)
    Monastère de Stavronikita, Mont Athos

    (Crédit photo)

  • Méditations de la Semaine Sainte - Mardi

    (suite de la méditation d'hier)

    « La passion de Jésus tient une telle place dans sa vie, elle est tellement son œuvre, il y a attaché un tel prix qu'il a voulu que le souvenir en fût rappelé parmi nous, non seulement une fois par an, durant les solennités de la semaine sainte, mais chaque jour ; il a institué lui-même un sacrifice pour perpétuer à travers les siècles la mémoire et les fruits de son oblation du calvaire ; c'est le sacrifice de la messe : Hoc facite in meam commemorationem (1).
    Assister à ce saint sacrifice ou l'offrir avec le Christ constitue une participation intime et très efficace à la passion de Jésus.
    Sur l'autel, en effet, vous le savez, se reproduit le même sacrifice qu'au calvaire ; c'est le même pontife, Jésus-Christ, qui s'offre à son Père par les mains du prêtre ; c'est la même victime ; seule diffère la manière de l'offrir. Nous disons parfois : « Oh ! si j'avais pu me trouver au Golgotha avec la Vierge, S. Jean, Madeleine » ! Mais la foi nous met devant Jésus s'immolant sur l'autel ; il y renouvelle, d'une façon mystique, son sacrifice, pour nous donner part à ses mérites et à ses satisfactions. Nous ne le voyons pas des yeux du corps ; mais la foi nous dit qu'il est là, aux mêmes fins pour lesquelles il s'offrait sur la croix. Si nous avons une foi vive, elle nous fera nous prosterner aux pieds de Jésus qui s'immole ; elle nous unira à lui, à ses sentiments d'amour envers son Père et envers les hommes, à ses sentiments de haine contre le péché ; elle nous fera dire avec lui : « Père, me voici, pour faire votre volonté » : Ecce venio, ut faciam, Deus, voluntatem tuam (2). »

    1. Luc. CCII, 19 ; 2. I Cor. XI, 24.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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  • Méditations de la Semaine Sainte - Lundi

    « La mort de Jésus est la source de notre confiance. Mais pour qu'elle soit pleinement efficace, nous devons participer nous-mêmes à sa passion ; sur la croix, le Christ Jésus nous représentait tous ; mais s'il a souffert pour nous tous, il ne nous applique les fruits de son immolation que si nous nous associons à son sacrifice.
    Comment prendrons-nous part à la passion de Jésus ?
    De plusieurs façons.
    La première est de contempler le Christ Jésus, avec foi et amour, dans les étapes de la voie douloureuse.
    Chaque année, durant la semaine sainte, l’Église revit avec Jésus, jour pour jour, heure pour heure, toutes les phases du sanglant mystère de son divin Époux. Elle met tous ses enfants devant le spectacle de ces souffrances qui ont sauvé l'humanité. Jadis, les œuvres serviles étaient interdites durant ces saints jours ; il fallait surseoir aux procédures, suspendre tout négoce, et les plaidoiries n'étaient point autorisées. La pensée d'un Homme-Dieu, rachetant le monde par ses douleurs, occupait tous les esprits, émouvait tous les cœurs. A présent, tant d'âmes, sauvées par le sang du Christ, passent ces jours dans l'indifférence ! Soyons d'autant plus fidèles à contempler, en union avec l’Église, les divers épisodes de ce saint mystère. Nous y trouverons une source de grâces sans prix. »

    (cette méditation sera poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937 (Quatre-vingtième mille).

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    (Crédit photo)

  • Méditation pour les Rameaux : que vaut notre ferveur ?

    « Notre-Seigneur Jésus-Christ, au milieu de son triomphe, lisait dans les cœurs de tous ceux qui l'environnaient, il en voyait la sincérité : il voyait que leurs louanges étaient l'expression de l'admiration ; leurs acclamations, l'effusion de l'amour. Il approuvait leurs sentiments ; il en était touché ; mais avec la vérité de leurs transports, il en découvrait la légèreté. Il savait que tout vifs qu'ils étaient, ils ne seraient pas de longue durée. Il prévoyait avec certitude ce qui arriva si peu de temps après, que ce peuple, qui lui témoignait un si vif attachement, l'abandonnerait lâchement à ses ennemis. En effet, un petit nombre de jours est à peine écoulé, que tous ces hommes, aujourd'hui si ardents, sont devenus de glace. De toute cette multitude qui le comble de bénédictions, il ne s'élèvera pas une voix en sa faveur, pas une qui prenne sa défense, pas une qui rende témoignage à ses miracles, à ses instructions, à ses vertus dont on est en ce moment si émerveillé. Peut-être même dans cette foule empressée à l'honorer, aperçoit-il des hommes qui se réuniront à ses persécuteurs. Peut-être parmi ceux qui crient aujourd'hui : Hosanna, en voit-il qui dans cinq jours crieront contre lui : Qu'on le crucifie. [...]

    Hélas ! ce que du milieu de son triomphe, le divin Sauveur démêlait dans ceux qui l'environnaient, ne l'aperçoit-il pas encore, du haut de son autel, dans ceux qui en approchent ? [...] Il voit la multitude de chrétiens tièdes, qui s'approchent de son sacrement avec un cœur non pas précisément livré au vice, mais pas adonné à la vertu ; qui désirent le bien, mais pas assez fortement pour le faire ; qui sentent quelque attachement pour lui, au moment où ils montent à sa table sainte, mais qui le perdront peu de temps après qu'ils en seront descendus ; qui se trompent sur leurs sentiments, prenant leur velléités pour des résolutions, leurs faibles tentatives pour des efforts, les élans passagers d'affection pour un amour solide, dont les protestations seront oubliées à la première tentation, et les promesses violées au premier obstacle ; qui en un mot, [...] après un petit nombre de jours, l'auront abandonné, peut-être même trahi... »

    Cardinal César-Guillaume de La Luzerne (1738-1821), Explication des Évangiles des dimanches, et de quelques-unes des principales fêtes de l'année, Tome second (Évangile du dimanche des Rameaux), Cinquième édition, Paris, Méquignon Junior, 1829.

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    Méditations pour le Dimanche des Rameaux proposées ces dernières années :
    Les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedein
    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874)
    Dom Eugène Vandeur (1875-1967)
    Vénérable Léon Dehon (1843-1925)

  • Paris, Collège Stanislas : 3 concerts exceptionnels au profit de L’Œuvre d’Orient

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    Les Petits Chanteurs Franciliens, maîtrise du Collège Stanislas, présenteront à trois reprises durant la Semaine Sainte la Passion selon Saint Jean de Johann Sebastian Bach, dans sa version traditionnelle, pour chœur et à quatre voix, orchestre et solistes.

    Cette œuvre magistrale n’est pas une pièce de concert, mais bien une méditation qui trouve sa place dans la liturgie. Lors de ces trois concerts, la pièce musicale sera illustrée par les œuvres des peintres inspirés par les scènes que parcourt l’Évangile, lui-même sous-titré en français. Comme le prévoit la partition de Bach, la méditation des participants aux veillées musicales sera éclairée par une brève prédication assurée par un prêtre. Chacun pourra ainsi plus facilement mettre ses pas dans ceux du Christ.

    Comme à Leipzig au temps de Bach, la Passion sera chantée par un chœur de garçons, la Maîtrise du Collège Stanislas – Manécanterie des Petits Chanteurs Franciliens. Chœur d’enfants parisien créé en 1946 et aujourd’hui dirigé par Régis de La Roche, il est membre de la Fédération des Pueri Cantores et forme actuellement plus de soixante élèves du célèbre établissement scolaire parisien tant sur le plan musical, humain que spirituel.

    Les Petits Chanteurs seront cette fois accompagnés par un ensemble de musiciens baroques issus des meilleures formations et par de jeunes solistes de premier plan très engagés pour la réhabilitation du répertoire sacré dans le cadre de la liturgie de l’Église.

    Billetterie : 25€ (gratuit pour les moins de 10 ans), au bénéfice de L’Œuvre d’Orient.

    Billets en vente à l’entrée des concerts et auprès du chœur.

    3 CONCERTS EXCEPTIONNELS

    Date : Dimanche des Rameaux, 20 mars 2016 à 16h
    Lieu : Église Saint Jacques du Haut-Pas, 252 rue Saint Jacques, 75005 Paris

    Date : Mardi Saint, 22 mars 2016 à 20h30
    Lieu : Église Saint-Germain L’Auxerrois, 2 Place du Louvre, 75001 Paris

    Date : Vendredi Saint, 25 mars 2016 à 20h30
    Lieu : Chapelle des Missions étrangères, 128 rue du Bac, 75007 Paris

    Contact :

    Les Petits Chanteurs Franciliens - Maîtrise du Collège Stanislas
    http://www.pchfranciliens.free.fr
    22 rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris – Tél. 01 48 76 83 67

    Source : L’Œuvre d’Orient - 01 45 48 54 46 -

  • Introit du Dimanche de la Passion

    Dominica 1a Passionis
    Introitus: Iudica me Deus
     
    Ant. ad Introitum. Introitus. Ps. 42, 1-2.
    Iúdica me, Deus, et discérne causam meam de gente non sancta : ab homine iníquo et dolóso éripe me : quia tu es Deus meus et fortitúdo mea.
    Ô Jugez-moi, ô Dieu, et séparez ma cause de celle d’une nation qui n’est pas sainte : délivrez-moi de l’homme méchant et trompeur. Car vous êtes ma force, ô Dieu.

    Ps. ibid., 3.
    Emítte lucem tuam et veritátem tuam : ipsa me de duxérunt et adduxérunt in montem sanctum tuum et in tabernácula tua.
    Envoyez votre lumière et votre vérité ; elles me conduiront et m’amèneront à votre montagne sainte et à vos tabernacles.
  • Méditation : du détachement

    « Tant que nous tiendrons à quelque chose ici-bas, tant qu'il y aura sur la terre quelque objet qui nous enchaînera, nous ne ferons que ramper misérablement dans les mêmes voies, que tournoyer dans le labyrinthe de nos misères au lieu d'avancer dans les routes de la vertu ; nous languirons au lieu de vivre et de nous fortifier. Notre âme eût-elle les ailes de la colombe que demandait le Roi-Prophète pour s'envoler dans le sein de Dieu, tant qu'elle restera attachée, ne fût-ce que par un fil, elle ne fera jamais que se débattre et se tourmenter péniblement autour de ce qui la retient, sans jamais prendre son essor. Mais aussi, si cette âme a enfin le courage de rompre ses liens, si elle se laisse conduire par Notre-Seigneur jusque sur la montagne (1), et que de là elle foule aux pieds tous les vains objets de ses attaches, aussitôt commenceront pour elle les progrès dans la perfection. Dans un seul jour et avec moins de peine, elle fera plus de chemin qu'elle n'en a fait pendant tout le temps qu'elle traînait le poids qui l'attachait. Rien ne retardera sa course, rien ne gênera ni ne distraira sa marche ; elle s'avancera avec aisance et liberté : car, dit l'Imitation, "quoi de plus libre que celui qui ne tient à rien sur la terre" (2) ?

    Si donc nous voulons devenir solidement vertueux, il faut nous détacher de tout ce qui flatte la vanité, de tout ce qui entretient la mollesse, de tout ce qui pique la curiosité, des inutilités qui amusent, des nouvelles qui distraient, des hommes qui dissipent ; il faut renoncer à la passion du plaisir et de la jouissance, et ne plus tant tenir à toutes les commodités de la vie ; il ne faut satisfaire à la nécessité qu'avec discernement, ne prendre des choses que le vrai besoin, et n'y toucher, pour ainsi dire, que légèrement et en passant, comme les soldats de Gédéon, ou comme Jonathas, qui prend du miel du bout de sa baguette sans s'arrêter. Il faut surtout nous détacher de nous-mêmes, de nos goûts et de notre humeur, de notre volonté propre et de ses fantaisies, de notre amour-propre et de son ambition, qui cherche à se placer en tout ce qu'on dit et à se retrouver en tout ce qu'on fait ; il faut rompre cette attache excessive à la santé qui rend si délicat, difficile sur tout ce qui contrarie et gêne les sens ; il faut enfin s'élever au-dessus de soi-même (3), et, sous peine de se perdre, vider son cœur de tout ce qui n'est pas Dieu.

    Où en sommes-nous de ce détachement universel ? C'est là une chose plus grave qu'on ne pense. Songeons-y sérieusement, et travaillons-y chaque jour. »

    1. In montem excelsum. (Mt XVII, 1). - 2. Quid liberius nil desiderante in terris ? (III "Imit." XXXI, 1). - 3. Levavit super se. (Je. III, 28).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Deuxième dimanche de Carême, Second Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : les sacrifices du Carême

    « Le Carême est un temps où nous revivons la Passion du Christ. Que ce ne soit pas seulement un temps où nos sentiments s'élèvent, mais aussi un changement, fruit de la coopération avec la grâce de Dieu, dans de véritables sacrifices de soi. Pour être authentique, un sacrifice doit coûter ; il doit blesser ; il doit nous dépouiller de nous-même. Vivons la Passion du Christ jour après jour. »

    Bse Mère Teresa (1910-1997), Jésus Celui qu'on invoque (Troisième mois n°14), Traduit de l'anglais par Françoise Champenois-Laroche, Nouvelle Cité, Paris, 1988.

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  • Méditation : Devenir saint

    « Moi, être un saint ! n'est-ce pas là une entreprise au-dessus de mes forces ? nous dira notre faiblesse. Non, répondent en ce jour, par leurs exemples, tous les saints du ciel. Nous voyons, en effet, parmi eux des saints de tout âge, de toute condition et de tout sexe. Or ce qu'ils ont pu, pourquoi ne le pourrais-je pas (1) ? Tant de chrétiens dans le monde se sont conservés purs parmi tous les dangers de la séduction, recueillis parmi les dissipations et le tumulte, pauvres et détachés parmi les richesses, mortifiés parmi les occasions de jouissance ! Pourquoi ne pourrais-je pas, dans des conditions meilleures, faire ce qu'ils ont fait dans une position plus difficile (2) ? - Il n'y a point ici à dire : J'ai des passions qui m'entraînent, des tentations qui me sollicitent. Les saints en ont eu aussi, et de plus violentes, et ils en ont triomphé. Pourquoi ne pourrais-je pas en triompher comme eux ? - Il n'y a point à dire : Le sérieux de la sainteté, la monotonie du devoir m'ennuient ; je n'y puis tenir. Est-ce que les saints n'ont pas, eux aussi, éprouvé ces ennuis, ces dégoûts ? Ils les ont supportés, et plus longtemps que moi ; et maintenant qu'ils sont au ciel, comme ils s'en savent bon gré ! comme ils comprennent qu'ils ont bien fait ! - Mais ma faiblesse me fait peur ; je crains de ne pouvoir persévérer. Hélas ! les saints étaient faibles comme moi ; la grâce les a soutenus. Pourquoi n'espérerais-je pas qu'elle me soutiendra comme eux ? C'est ainsi que tout prétexte est confondu, toute excuse tombe devant ce seul mot de saint Augustin : Ne puis-je pas ce que d'autres ont pu ? (3) »

    1, 2 & 3. Quod isti et istae, cur non ego ? : Ce que ceux-ci et celles-là ont fait, pourquoi ne le ferais-je pas ? (St Augustin, Confessions, Livre VIII).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 1er novembre, Fête de tous les saints, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Fra Angelico (v.1400-1455)
    Retable de l'église du couvent San Domenico à Fiesole (Italie)

  • Méditation : Précipitamment ou paisiblement ?

    « La nature est prompte, brusque, impétueuse et ardente en ce qu'elle désire, d'autant que la passion, qui est son guide, et dont le mouvement est de soi nécessaire, et non point libre, est ainsi faite. Omne vitium praeceps est, dit le chancelier de Paris : Tout vice est précipité et étourdi, même celui de la paresse qui va trop lentement en besogne, parce que tout vice est le défaut d'un esprit qui ne considère pas assez les choses. La grâce au contraire est retenue et considérée : Desiderium Justorum omne, dit Salomon, bonum est ; praestolatio impiorum furor (1), et comme traduit Vatable, Indignatio, excandescentia : Tous les désirs des justes sont bons, non seulement à raison de la matière et de l'intention, mais encore à cause de la façon, parce qu'ils ne sont point trop pressants ; ils ne sont ni trop chauds ni trop froids : tandis que ceux des pécheurs sont toujours brûlants ; ils ne sauraient attendre si on ne fait aussitôt ce qu'ils veulent ; ils se fâchent, ils tempêtent, ils entrent en fureur. Omnia tempus habent (2), dit le même : Chaque chose a son temps propre et déterminé ; celle que vous souhaitez n'est pas dans sa maturité ; son temps n'est pas encore venu ; donnez-vous un peu de loisir, l'impétuosité gâte tout.

    Da spatium tenuemque moram, male cuncta ministrat impetus.
    "Attends, diffère un moment : la précipitation est un guide funeste."
    Publius Papinius Statius (c.40-c.96), Thebais, X, 703.

    Comme nous voyons qu'en la montre d'une horloge, où toutes les heures du jour sont marquées, l'aiguille marche de l'une à l'autre sans se presser ni courir, mais posément et avec ordre ; nous devons faire de même aux actions de notre journée et de notre vie. Et pour prendre un exemple bien plus illustre, le décret en vertu duquel Dieu a créé le monde, a précédé d'une éternité toute entière son exécution, sans que Dieu se soit hâté d'un moment de le mettre en effet, mais attendant doucement et paisiblement l'heure qu'il avait résolue pour ce grand ouvrage. La grâce nous enseigne d'agir de la même sorte. »

    1. Prov. 11, 23. - 2. Eccl. 3, 1.

    P. J.-B. Saint-Jure s.j. (1588-1657), L'Homme spirituel où la vie spirituelle est traitée par ses principes (Chap. III Sect. XIV), Tome Premier, Nouvelle édition, Lyon, Pélagaud, Lesne et Crozet, 1836.

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  • Le Pape François à Turin - Prière du Pape François devant le Saint-Suaire

    Le Pape François à genoux devant le Saint Suaire

  • Méditation : L'adoration eucharistique

    « L'adoration eucharistique a pour objet la divine Personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ présent au Très Saint Sacrement.
    Il y est vivant, il veut que nous lui parlions, et il nous parlera.
    Tout le monde peut parler à Notre-Seigneur. N'est-il pas là pour tous ? Ne nous dit-il pas : Venez tous à moi ?
    Et ce colloque, qui s'établit entre l'âme et Notre-Seigneur, c'est la vraie méditation eucharistique, c'est l'adoration.
    [...]
    Pour bien adorer, il faut se rappeler que Jésus-Christ, présent dans l'Eucharistie, y glorifie et y continue tous les mystères et toutes les vertus de sa vie mortelle.
    Il faut se rappeler que la sainte Eucharistie, c'est Jésus-Christ passé, présent et futur ; que l'Eucharistie est le dernier développement de l'Incarnation et de la vie mortelle du Sauveur ; que Jésus-Christ nous y donne toutes les grâces ; que toutes les vérités aboutissent à l'Eucharistie, et qu'on a tout dit en disant l'Eucharistie, puisque c'est Jésus-Christ.
    Que la très sainte Eucharistie soit donc votre point de départ dans la méditation des mystères, des vertus et des vérités de la religion. Elle est le foyer : ces vérités ne sont que des rayons. Partons du foyer, et nous rayonnerons.
    Quoi de plus simple que de trouver le rapprochement de la naissance de Jésus dans l'étable, avec sa naissance sacramentelle sur l'autel et dans nos cœurs ?
    Qui ne voit que la vie cachée de Nazareth se continue dans la divine Hostie du Tabernacle, et la Passion de l'Homme-Dieu sur le Calvaire se renouvelle au saint Sacrifice à chaque moment de la durée et dans tous les lieux du monde ?
    Notre-Seigneur n'est-il pas doux et humble au Sacrement comme pendant sa vie mortelle ?
    N'est-il pas là toujours le bon Pasteur, le Consolateur divin, l'Ami du cœur ?
    Heureuse l'âme qui sait trouver Jésus en l'Eucharistie, et en l'Eucharistie toutes choses ! »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Sainte Eucharistie, Première série, Société Saint Augustin - Desclée de Brouwer, 1928 (16e éd.).

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  • Méditation : Coopérer aux desseins de Jésus en nous

    « Le Fils de Dieu a dessein de consommer et accomplir en nous tous ses états et mystères. Il a dessein de consommer en nous le mystère de son Incarnation, de sa naissance, de sa vie cachée, en se formant en nous et en prenant naissance dans nos âmes, par les saints sacrements de Baptême et de la divine Eucharistie, et en nous faisant vivre d'une vie spirituelle et intérieure qui soit cachée avec lui en Dieu.
    Il a dessein de perfectionner en nous le mystère de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection, en nous faisant souffrir, mourir et ressusciter avec lui et en lui. Il a dessein d'accomplir en nous l'état de sa vie glorieuse et immortelle qu'il a au ciel, en nous faisant vivre avec lui et en lui, lorsque nous serons au ciel, d'une vie glorieuse et immortelle. Et ainsi il a dessein de consommer et accomplir en nous et en son Eglise tous ses autres états et mystères, par une communication et participation qu'il veut nous donner, et par une continuation et extension qu'il veut faire en nous de ces mêmes états et mystères.
    Ainsi les mystères de Jésus ne seront point accomplis jusqu'à la fin du temps qu'il a déterminé pour la consommation de ses mystères en nous et en son Eglise, c'est-à-dire jusqu'à la fin du monde.
    La vie que nous avons sur terre ne nous est donnée que pour l'employer à l'accomplissement de ces grands desseins que Jésus a sur nous. C'est pourquoi nous devons employer notre temps, nos jours et nos années à coopérer et à travailler avec Jésus à ce divin ouvrage de la consommation de ses mystères en nous. Et nous y devons coopérer par bonnes œuvres, par prières, et par une application fréquente de notre esprit et de notre cœur, à les contempler, adorer et honorer, et à nous donner à lui, afin qu'il opère en nous, par eux, tout ce qu'il désire y opérer pour sa pure gloire. »

    St Jean Eudes, Le Royaume de Jésus (3e P., IV). Cf. Lecture pour chaque jour de l'année - Prière du temps présent, Cerf/DDB/Mame, 1974, p. 253-254.

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    A magic morning, par (c) Maurizio Fecchio - Copyright © Maurizio51
    Photo reproduite avec la sympathique autorisation de son auteur
    Les magnifiques albums de Maurizio Fecchio sont en ligne sur Flickr et sur sa page Facebook
  • Crux Fidelis

    Crux Fidelis
    De l'Hymne des Laudes du temps de la Passion, due à Venance Fortunat, évêque de Poitiers (+600)
    (texte latin: PL 53, 785)
    The Cambridge Singers - Dir. John Rutter

     

    Crux fidelis, inter omnes,
    Arbor una nobilis:
    Nulla silva talem profert,
    Fronde, flore, germine:
    Dulce lignum, dulces clavos,
    Dulce pondus sustinet. Amen.
    Croix fidèle, arbre unique, noble entre tous !
    Nulle forêt n'en produit de tel avec ces feuilles, ces fleurs et ces fruits !
    Douceur du bois, douceur du clou, qui porte un si doux fardeau !
  • Méditation : notre insensibilité

    « Il faut avoir le courage de regarder souvent, sous son aspect réel et dans la lumière de vérité, cette chose horrible qui s'appelle un péché : un coup droit, violent, délibéré, capable de tuer, donné à l'Amour en nous, pour nous débarrasser de Lui et le remplacer par nous. Il faut voir cette horrible chose devenue le pain quotidien de tant d'âmes, avalée comme l'eau, et s'établissant en maître dans un monde ne devant d'être et de subsister qu'à cet Amour que l'on crucifie.

    Il faut se mettre en face de cet Amour en Croix. C'est une personne vivante, c'est un homme de 33 ans, en pleine vitalité, d'une richesse de sensibilité inouïe ; toutes les délicatesses des organes, du coeur et de l'esprit ; le ciel et la terre, le Créateur et la créature, le fini et l'infini, réunis, ne faisant qu'un en Lui. Donc, tous les droits, toutes les grandeurs, toute vérité et tout bien, tout ce qui peut arracher l'admiration, le respect, la sympathie, la tendresse. Pendant 30 ans, on l'ignore, non sans le persécuter très probablement ; pendant trois ans, on le jalouse, on l'attaque, on barre la route à son action ; pendant trois heures d'agonie intime il porte en son âme filiale le poids de la colère de son Père irrité. Pendant douze heures son pauvres corps est frappé, brisé en tous sens, sous toutes les formes, et son cœur souffre de toutes les souffrances de ses aimés qui sont là pour centupler sa peine par la leur propre. Au dernier moment, quand il est à bout, à bout de forces, de sang, d'honneur, de tendresse, son Père resté son seul soutien semble comme se retirer, l'abandonner et l'achever de ce coup suprême. Alors, c'est fini, le péché est payé. Mais quel prix ! C'est le prix d'un âme qui s'est livrée au mal : « Nous pleurons une âme qu'un corps abandonne, dit Saint Augustin, mais quelles entrailles chrétiennes avons-nous donc pour ne pas pleurer une âme qui s'est séparée de son Dieu ! ».

    Saint Augustin a raison de dénoncer notre insensibilité spirituelle. Mais il sait ce qui nous manque et comment l'obtenir, lui qui a tant pleuré ses fautes. Il nous manque la Lumière de l'Amour nous les faisant voir dans leur divine et affreuse vérité. Pour l'obtenir, il faut la demander et l'attendre. Elle ne brille pas toujours quand nous la demandons, mais elle se donne tôt ou tard à ceux qui savent attendre. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Face à Dieu (Deuxième partie, Notre insensibilité), Roma, Benedettine di Priscilla, 1956.

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  • Audience générale de ce Mercredi 1er avril 2015

     

    L’audience générale du Pape a été consacrée ce mercredi au Triduum Pascal, mystère central de la foi chrétienne qui commence dans la soirée du Jeudi Saint par la Messe de la Cène du Seigneur et s’achève le dimanche de Pâques. C’est le sommet de l’année liturgique.

    Le Pape François a voulu saisir cette occasion pour rendre hommage aux martyrs chrétiens de notre temps. Il a tenu en particulier à évoquer le souvenir d’un prêtre italien du diocèse de Rome et missionnaire en Turquie : le père Andrea Santoro, tué en février 2006 à Trabzon alors qu’il priait dans son église après la Messe dominicale.

    Un jeune turc a été condamné, mais des zones d’ombres subsistent et la justice turque pourrait rouvrir le dossier. Le Saint-Père a parlé du père Santoro comme d’un témoin héroïque de notre temps. Quelques jours avant sa mort, il écrivait : « Je suis ici pour habiter au milieu de ces gens et permettre à Jésus de le faire en lui prêtant ma chair. On ne devient capable de salut qu’en offrant sa propre chair. Le mal du monde doit être porté et la douleur doit être partagée en l'absorbant jusqu'au bout dans sa chair comme l'a fait Jésus. »

    Le Souverain Pontife a souhaité que son exemple et celui de tant d’autres nous aide à offrir notre vie comme un don d’amour pour nos frères, en imitant Jésus. Au cours des siècles, des hommes et des femmes ont rayonné par le témoignage de leur existence, l’amour parfait, pur, total. Aujourd’hui encore, il y a des martyrs qui offrent leur vie avec Jésus, uniquement en raison de leur foi. C’est un service, le service du témoignage chrétien jusqu’au sang.

    Pour le Pape, il serait beau que chacun de nous, à la fin de sa vie, avec ses erreurs et ses péchés, avec ses bonnes œuvres et son amour du prochain, puisse dire au Père, comme Jésus bien que sans sa perfection : Seigneur, j’ai fait ce que j’ai pu. Tout est accompli.

    Commentant le sens du Triduum Pascal, François a mis en garde les fidèles contre la résignation et les regrets. Quand l’obscurité de la nuit semble envahir notre âme, quand nous avons le sentiment qu’il n’y a plus rien à faire et notre cœur n’a plus la force d’aimer, le Christ vient allumer le feu de l’amour de Dieu, une lueur qui brise les ténèbres et annonce quelques chose de nouveau. La pierre de la douleur est renversée laissant la place à l’espérance. C’est le grand mystère de la Pâques, du Christ qui a triomphé de la mort.

    Le Pape François est revenu sur les temps fort du Triduum Pascal qui évoquent la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Lors de la dernière Cène, Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait mémoire du lavement des pieds, qui a la même signification que l’Eucharistie (*) : Jésus est venu pour se faire serviteur et offrir sa vie. Dans la liturgie du Vendredi Saint, nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du salut est accomplie. Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus. Après la longue veille dans l’obscurité de la Vigile pascale, l’Alléluia de la résurrection retentit de nouveau. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort, et nous avec lui.

    Le Saint-Père a invité les fidèles à entrer de tout leur cœur dans la célébration des mystères que la liturgie de l’Église nous offre ces prochains jours et à partager les sentiments et les attitudes que Jésus a connu aux jours de sa passion. Quelque 20.000 personnes se trouvaient sur la place Saint-Pierre sous un beau soleil. Parmi eux des étudiants qui participent à la rencontre internationale annuelle Univ 2015, organisée par l’Opus Dei.

    Source : Radio Vatican.

    Saint Jean-Paul II

    Il y a dix ans, le 2 avril 2005, Jean-Paul II s’éteignait au terme d’une longue agonie qui avait ému le monde entier. Cet anniversaire a été évoqué par le Pape François, lors de l’audience générale.

    « L’exemple et le témoignage de saint Jean-Paul II sont toujours vivants parmi nous, a-t-il assuré. Un exemple pour les jeunes qui doivent apprendre à affronter la vie comme Jean-Paul II l’a fait, avec ardeur et enthousiasme ; un exemple aussi pour les malades invités à porter avec joie la croix de la souffrance comme Jean-Paul II nous l’a enseigné ; un exemple pour les époux, appelés à mettre Dieu au centre de leur vie, pour que leur histoire conjugale ait un surplus d’amour et de bonheur ».

    Les polonais étaient nombreux sur la place Saint-Pierre. Le Pape François les a exhortés à demander à saint Jean-Paul II d’intercéder pour tous, « pour les familles et pour l’Église, afin que la lumière de la résurrection resplendisse sur toutes les ombres de notre vie et nous remplisse de joie et de paix. Jean-Paul II, a-t-il dit, a été un grand témoin du Christ souffrant, mort et ressuscité. »

    Source : Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et Sœurs, demain commenceront les célébrations du Triduum Pascal de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, qui est le sommet de toute l’année liturgique. Lors de la dernière Cène, Jésus a offert son Corps et son Sang en nourriture à ses Apôtres. La célébration du Jeudi Saint fait mémoire du lavement des pieds, qui a la même signification que l’Eucharistie (*) : Jésus est venu pour se faire serviteur et offrir sa vie. Dans la liturgie du Vendredi Saint nous méditons le mystère de la mort du Christ et nous adorons la Croix, sur laquelle l’œuvre du Salut est accomplie. Suite à ce combat victorieux, l’Église contemple le Christ au tombeau, dans le « repos » du Samedi Saint. Elle est comme Marie, parfaite croyante qui conserva la foi, et qui espéra contre toute espérance en la résurrection de Jésus. Après la longue veille dans l’obscurité de la Vigile pascale, l’Alleluia de la résurrection retentit de nouveau. Le feu de l’amour de Dieu illumine la nuit : le Christ a vaincu la mort, et nous avec lui. »

    « Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française. Je vous invite à entrer de tout votre cœur dans la célébration des mystères que la liturgie de l’Église nous offre ces prochains jours. Partagez les sentiments et les attitudes que Jésus a connus aux jours de sa Passion, c’est ainsi que vous ferez de « Bonnes Pâques ».
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

    (*) "Vangelo di questa celebrazione, ricordando la lavanda dei piedi, esprime il medesimo significato dell’Eucaristia sotto un’altra prospettiva" : comparaison particulièrement osée, que je reproduis ici sans l'approuver.

  • Méditation : Dimanche des Rameaux et de la Passion

    « Jésus était à la veille de sa passion, les démonstrations des Juifs ne le trompaient pas. Son Cœur était ulcéré. En approchant de la ville, il s'arrêta un instant et se prit à pleurer : « O Jérusalem, dit-il, si tu comprenais tout le bien que je te veux ! Si tu acquiesçais à la paix que je t'apporte ! Mais non, tu vas bientôt m'obliger à te frapper et à punir ton ingratitude ! »
    Ces paroles m'émotionnent profondément. Notre-Seigneur ne pensait pas seulement à Jérusalem, mais à toutes les âmes ingrates, à la mienne même. « Si tu comprenais tout le bien que je te veux ! me disait-il ; si tu acquiesçais à la paix que je t'apporte ! »
    Mais hélas ! je ne comprends pas toujours, je ne comprends pas souvent. Notre-Seigneur m'apporte la paix, mais je garde le trouble parce que je n'ai pas le courage de me vaincre et de briser entièrement avec mes inclinations mauvaises.
    Notre-Seigneur me répète ses avertissements de bien des manières, par les impressions de sa grâce, par mes oraisons, mes retraites, par maintes lectures et réflexions, par des épreuves aussi et des châtiments.
    Vais-je enfin comprendre son amour ?
    Ses larmes vont-elles me toucher ? Si j'avais la foi de Marguerite-Marie, je verrais les larmes du Bon Maître ! Je puis me les représenter. Je sais qu'il est impassible au ciel, mais il pleurerait encore à mon sujet, s'il pouvait pleurer.

    Résolutions - Deux pensées me saisissent aujourd'hui. Je dois recevoir plus dignement Notre-Seigneur dans la sainte communion. Je dois le louer de tout cœur, l'honorer et mettre à ses pieds le manteau de mes habitudes défectueuses. En second lieu, je sens le besoin de pleurer avec Notre-Seigneur, de compatir à la tristesse de son Cœur, et aux larmes qu'il verse sur mon ingratitude. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Lundi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

    NB : Nous vivrons cette Semaine Sainte avec les méditations appropriées du vénérable P. Dehon, et le divin Cœur de notre Sauveur.

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  • Méditation : 5ème Dimanche de Carême

    « Vous avez entendu dire au Christ, la veille de sa passion : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Sur la Croix, Il a versé le prix de toute une rançon ; là s'est ouvert le trésor qui contenait notre rachat. A l'instant où le côté du Sauveur a été ouvert par le coup de lance, le salut s'est répandu sur le monde entier. Alors ont été rachetés les fidèles et les martyrs, ceux dont la foi est éprouvée, et qui ont versé leur sang.
    Grains de blé, vous qui êtes ici, écoutez-moi, écoutez le premier grain de blé qui vous dit : "N'aimez pas votre vie en ce monde ! Ne l'aimez pas si vous l'aimez vraiment. C'est en ne l'aimant pas que vous la sauvez. Car, en n'y étant pas attachés, vous l'aimez mieux. Qui aime sa vie en ce monde la perdra !" C'est le grain de blé tombé en terre qui parle. Celui qui est mort pour se multiplier. Il parle : écoutez-le, Il ne ment pas. Ce qu'Il demande de vous, Il l'a fait lui-même en premier. Par son commandement, Il vous instruit ; mais par son exemple, Il vous précède. Le Christ, en effet, n'a pas aimé sa vie en ce monde : Il est venu pour la perdre et la livrer pour nous. Il est venu aussi pour la reprendre quand Il voudrait, parce qu'Il était Dieu. Il peut donc dire en toute vérité : J'ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre. Personne ne me l'enlève mais c'est moi qui la donne.
    Comment, avec une telle puissance, a-t-Il pu dire : Maintenant, j'ai l'âme troublée ? Lui, l'Homme-Dieu, comment peut-il être accessible au trouble ? C'est qu'Il porte en lui notre faiblesse. Quand Il se trouble ainsi à l'approche de la mort c'est notre propre peur qu'Il porte en lui. C'est notre propre personne qui vit en lui. »

    St Augustin, in "Ephata" Tome 2 (5ème dimanche de Carême), Fayard, 1988.

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  • Méditation 4ème semaine de Carême : le sensualisme (1)

    « L'empire du sensualisme dans l'homme embrasse tout à la fois le domaine des sens, de l'imagination et du cœur. Les sens constituent son principal domaine. Le sensualisme est avant tout sensation, c'est-à-dire impression, émotion, vibration et tressaillement des sens. Mais il appelle à lui, comme puissances auxiliatrices, l'imagination et le cœur. L'imagination conspire avec les sens pour leur envoyer par l'image l'impression des voluptés absentes. Le cœur lui-même, quand il n'est pas soulevé par les attractions de l'esprit, se met, lui aussi, au service des sens... »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    « Vous le voyez, la pensée en est absente, l'intelligence en est exclue, et la volonté n'y a rien à faire. Aussi, que fait le sensualisme alors qu'il vient à se personnifier et à s'incarner dans un homme ? Il s'émeut, il tressaille, il palpite, il rêve ; il se nourrit d'images, il se repaît de sensations, il s'enivre de sentiments. Il ouvre son cœur à toutes les sympathies qui lui promettent, ne fût-ce que pour une heure, l'ivresse du sentiment ; il ouvre ses sens à tous les contacts qui lui promettent la volupté de la sensation ; il ouvre son imagination à tous les rêves qui lui montrent, par delà toutes les réalités qu'il touche, des plaisirs et des voluptés dont il remplit, pour s'en repaître, tout un monde idéal. Et pour trouver à la fois toutes ces voluptés, toutes ces images et tous ces tressaillements qu'ambitionne et poursuit sa passion de sentir, il court, il vole, il se précipite de fête en fête, de spectacle en spectacle, de festins en festins et de voluptés en voluptés. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (3)

    « C'est alors que les grandes erreurs se posent et se proclament avec audace dans la publicité des intelligences, consternées devant le règne de l'absurde, du mensonge et du blasphème.

    Des logiciens viennent et disent : « Entre le bien et le mal, la différence n'est que nominale. L'immuable est un non-sens, l'absolu n'existe pas, il n'y a que le relatif éternellement variable ; ce qui est vrai aujourd'hui sera faux demain. »
    Des moralistes viennent et disent : « Toutes les passions sont saintes, tous les instincts sont légitimes ; la répression est un crime, l'antagonisme est une erreur, la lutte une folie. Il n'y a dans l'homme que l'harmonie, et la libre expansion est toute la loi de l'humanité. »
    Des métaphysiciens viennent et disent : « Le paradis est un mythe, l'enfer un épouvantail : il n'y a pas d'enfer et il n'y a pas de paradis ; l'enfer, c'est la misère du peuple sur la terre, et le paradis, c'est la jouissance. »
    Enfin il vient des théologiens qui disent : « Dieu, c'est la nature ; Dieu, c'est le grand tout ; Dieu, c'est la loi des mondes ; Dieu, c'est l'humanité ; Dieu, c'est moi-même ! » Et élevant jusqu'à leur dernière puissance l'absurde et le blasphème, il s'en rencontre pour dire : Dieu, c'est le mal !

    Ainsi un bouleversement radical apparaît de tous côtés dans le monde des idées ; les notions des choses ne sont plus seulement altérées, elles sont renversées. La vérité se nomme le faux ; le faux se nomme la vérité ; le bien se nomme le mal, et le mal se nomme le bien ; la nuit dit : « Je suis le jour », et elle dit au jour : « Tu es la nuit. » Les mots mentent aux idées, les idées mentent aux choses ; et les choses, à leur tour, semblent vouloir mentir et aux hommes et à Dieu. A la lettre, les intelligences sont retournées...

    Alors se réalise cette parole de l’Écriture : Non est intelligens, neque requirens Deum ("Il n'y en a pas un de sensé, ni qui cherche Dieu" cf. Ps XIII, 2). Personne ne comprend plus le mystère de la destinée, ni le mystère du progrès. Personne ne cherche plus Dieu, qui en est le terme et la consommation. Tous ont dévié de leur but, tous ont décliné, omnes declinaverunt (Rm III, 12). Les nations se sont troublées, et les royaumes ont penché vers leur décadence, conturbatae sunt gentes, et inclinata sunt regna (Ps XLV, 7). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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