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passion - Page 4

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (1)

    Omne quod est in mundo, concupiscentia carnis est, concupiscientia oculorum et superbia vitae ; quae non est ex Patre, sed ex mundo est.
    "Tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la richesse - tout cela ne vient pas du Père, mais du monde."
    (1 Jn II, 16)

    « Prise dans cette acception éminemment chrétienne et biblique, la concupiscence n'est pas autre que le foyer des passions humaines : ce sont les passions elles-mêmes, mais les passions en tant qu'elles dévient de leur fin et poussent au désordre, les passions retournées contre leur but.
    [...]
    La concupiscence est dans l'humanité la force rétrograde, parce que, par sa nature même, elle retourne et emporte tout avec elle dans un sens opposé à notre marche progressive ; par le mouvement qu'elle imprime à l'humanité, les idées, les affections et l'action, c'est-à-dire tout l'homme marche, en fuyant le but du vrai progrès, vers l'inévitable décadence. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    (Crédit photo)

  • Les jours de pénitence : rappel du Droit Canonique en vigueur

    Can. 1249 - Tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon ; mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence, sont prescrits des jours de pénitence durant lesquels les fidèles s'adonneront d'une manière spéciale à la prière et pratiqueront des œuvres de piété et de charité, se renonceront à eux-mêmes en remplissant plus fidèlement leurs obligations propres, et surtout en observant le jeûne et l'abstinence selon les canons suivants.

    Can. 1250 - Les jours et temps de pénitence pour l'Église tout entière sont chaque vendredi de toute l'année et le temps du Carême.

    Can. 1251 - L'abstinence de viande ou d'une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Évêques, sera observée chaque vendredi de l'année, à moins qu'il ne tombe l'un des jours marqués comme solennité ; mais l'abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus Christ.

    Can. 1252 - Sont tenus par la loi de l'abstinence, les fidèles qui ont quatorze ans révolus ; mais sont liés par la loi du jeûne tous les fidèles majeurs jusqu'à la soixantième année commencée. Les pasteurs d'âmes et les parents veilleront cependant à ce que les jeunes dispensés de la loi du jeûne et de l'abstinence en raison de leur âge soient formés au vrai sens de la pénitence.

    Can. 1253 - La conférence des Évêques peut préciser davantage les modalités d'observance du jeûne et de l'abstinence, ainsi que les autres formes de pénitence, surtout les œuvres de charité et les exercices de piété qui peuvent tenir lieu en tout ou en partie de l'abstinence et du jeûne.

    Extraits du Code de Droit Canonique.

  • Méditation : l'esprit de douceur

    « Dès que l'on sort de l'esprit de douceur, on perd le calme et le sang-froid de la raison ; on ne parle plus le langage du devoir, mais le langage de l'humeur et de la passion ; l'âme est troublée, ne se possède plus, ne mesure ni ce qu'elle fait ni ce qu'elle dit ; et, dans cet état, on fait et on dit toujours des choses regrettables. L'âme sortie des voies de la douceur n'a ni sagesse pour se conduire, ni vigilance pour observer ses paroles, ni attention sur elle-même pour régler les mouvements de son coeur. L'homme doux, au contraire, se possède invariablement, et peut dire comme le saint roi : Je tiens toujours mon âme entre mes mains (Ps CXVIII, 109). Son intérieur est comme un beau ciel où luit toujours un soleil pur que n'obscurcit aucun nuage, que ne trouble aucun vent, et où tout se fait dans la lumière de la raison et de la foi. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, vingt et unième vendredi après la Pentecôte), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : « Je suis Jésus que tu persécutes »

    « Les impies se croient héroïques de résister à un Tout-Puissant. Ces superbes, dont quelques-uns ne sont pas inaccessibles à la pitié, pleureraient de honte, s'ils pouvaient voir la faiblesse, la misère, la désolation infinies de Celui qu'ils bravent et qu'ils outragent. Car Dieu, qui s'est fait pauvre en se faisant homme, est, en un sens, toujours crucifié, toujours abandonné, toujours expirant dans les tortures. Mais que penser de ceux-ci qui ne connurent jamais la pitié, qui sont incapables de verser des larmes, et qui ne se croient pas impies ? Et que penser enfin de ceux-là qui rêvent la vie éternelle, en bras de chemise et en pantoufles, au coin du feu de l'enfer ?

    ... Je vous ai parlé des locataires pauvres dont cette paroisse est suffisamment approvisionnée, et qui tremblent déjà, en songeant à ce que vous pouvez leur faire souffrir demain. Ai-je parlé à une seule âme vraiment chrétienne ? Je n’ose le croire.

    Ah ! que ne puis-je crier en vous ! sonner l’alarme au fond de vos cœurs charnels ! vous donner l’inquiétude salutaire, la sainte peur de trouver votre Rédempteur parmi vos victimes ? Ego sum Jesus quem tu persequeris ! est-il dit à saint Paul fumant de rage contre les chrétiens, qui étaient alors comme les locataires de la Cité du Démon et qu’on pourchassait de gîte en gîte, l’épée ou la torche dans les reins, jusqu’à ce qu’ils payassent de tout leur sang le logis permanent des cieux. Je suis Jésus que tu persécutes !

    On sait que ce Maître s’est souvent caché au milieu des indigents, et quand nous faisons souffrir un homme plein de misère, nous ne savons pas quel est celui des membres du Sauveur que nous déchirons. Nous avons appris du même saint Paul qu’il y a toujours quelque chose qui manque aux souffrances de Jésus-Christ, et que ce quelque chose doit être accompli dans les membres vivants de son Corps.

    — Quelle heure est-il ? Père, disent à Dieu ses pauvres enfants, tout le long des siècles, car nous veillons « sans savoir le jour ni l’heure ». Quand finira-t-on de souffrir ? Quelle heure est-il à l’horloge de votre interminable Passion ? Quelle heure est-il ?... »

    Léon Bloy (1846-1917), La femme pauvre (ch. XXIII), Paris, Bernouard, 1897 - Paris, Georges Crès et Cie, " Les maîtres du livre", 1924.

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  • Méditation : journées de fatigue, journées de grâce

    « Jésus aime que nous considérions les journées de fatigue comme des journées de grâce, qui nous donnent l'occasion de dépasser un peu les occupations habituelles. Il demande ce petit effort, plus difficile et plus grand en ces jours de souffrance mais aussi plus méritoire, de venir se reposer près de lui, l'effort de surmonter quelques instants la fatigue pour, dans ce repos, sortir de soi et s'unir à l'Amour ; ou plus simplement encore pour apporter sa fatigue à l'Amour. Jésus nous demande de soutenir notre effort au moyen de petits appels d'amour, en fixant notre esprit sur l'Amour, en évitant avec beaucoup de douceur de se replier sur soi-même.
    L'amour peut se donner plus profondément que les maux physiques, les migraines, et ceux-ci peuvent devenir presque une aide en empêchant l'imagination et la raison de s'agiter. Quand le bon Dieu le veut, l'amour peut même adoucir et envelopper divinement les souffrances.
    Au plan de l'amour, ces journées ne doivent pas être un poids mais un fardeau tout allègre. Jésus laissera sans doute quelques moments de souffrance plus aiguë, en union avec sa passion et son agonie, mais il aimera les entourer de moments d'oraison qui donneront la force du sacrifice. »

    Père Thomas Philippe (1905-1993), ... des miettes pour tous, Saint-Paul, Paris.
    Le Père Thomas Philippe est avec Jean Vanier à l'origine de la Communauté de l'Arche (1963, Trosly Breuil).

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  • Méditation : "Que la Messe n'aille pas sans union d'amour des fidèles au sacrifice de la Croix"

    « Si la Messe nous apporte, sous le voile des apparences non sanglantes, la réalité même de la Passion sanglante, comment nous en approcher sans la crainte d'entendre à notre tour le reproche de Jésus : « Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ? » (Mt XXVI, 40).

    Que la Messe n'aille pas sans union d'amour des fidèles au sacrifice de la Croix, c'est l'enseignement même de l'Encyclique Mediator Dei (*) : « Certes le Christ est Prêtre, mais pour nous, non pour lui, car c'est au nom de tout le genre humain qu'il présente au Père éternel des désirs et des actes de religion. De même il est Victime, mais pour nous, puisqu'il se met lui-même à la place de l'homme coupable. L'exhortation de l'Apôtre : Ayez en vous les mêmes sentiments qui étaient dans le Christ Jésus (Ph II, 5) demande donc de tous les chrétiens de reproduire en eux, autant qu'il est humainement possible, les sentiments dont était animé le divin Rédempteur lorsqu'il s'offrit lui-même en sacrifice, à savoir ses sentiments d'humilité et de soumission d'esprit, d'adoration, de vénération, de louange, d'action de grâces à l'égard de la souveraine Majesté de Dieu. Elle leur demande encore de prendre en quelque sorte la condition de victime, de se renoncer eux-mêmes conformément aux préceptes de l’Évangile, de s'adonner spontanément et amoureusement à la pénitence, de détester et d'expier leurs propres fautes. Elle demande enfin à tous de mourir mystiquement sur la Croix, en union avec le Christ, en sorte que nous puissions faire nôtre la maxime même de l'Apôtre, Ga II, 19 : Je suis crucifié avec le Christ. » (Acta Apost. Sedis, 1947, pp. 552-553) »

    (*) Mediator Dei, Encyclique du Pape Pie XII sur la Sainte Liturgie, publiée le 20 novembre 1947.
    « Que les âmes des chrétiens soient comme des autels, sur lesquels les diverses phases du sacrifice qu’offre le Grand Prêtre revivent en quelque sorte les unes après les autres. »

    Charles Journet, La Messe, présence du Sacrifice de la Croix (ch. V : L'offrande de la Messe, 7), Desclée de Brouwer, Paris, 1958 (2e édition, revue et augmentée).

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  • Méditation : « A trois heures implore ma miséricorde... »

    « A trois heures implore ma miséricorde, tout particulièrement pour les pécheurs, et ne fût-ce que pour un bref instant, plonge-toi dans ma passion, en particulier dans mon abandon au moment de mon agonie. C'est là une heure de grande miséricorde pour le monde entier. Je te laisserai pénétrer ma mortelle tristesse ; en cette heure, je ne saurais rien refuser à l'âme qui me prie, par ma passion... »

    Notre-Seigneur à Ste Faustine, in "Petit Journal", 10.X.1937 (1320), Parole et Dialogue, Paris, 2002 (deuxième édition).

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  • Méditation - Prière de Ste Véronique Giuliani

    « Ô amour infini, blessez-moi de vos traits... Ô mon Époux, je m'offre en holocauste perpétuel et comme une Victime d'amour, j'unis ce sacrifice au vôtre, c'est-à-dire à celui de la Croix. Je m'engage à rester toujours crucifiée avec vous, à ne vouloir jamais que votre volonté... Je vous demande, ô mon Sauveur Jésus, la conversion des pécheurs... Me voilà prête à donner mon sang en vue de leur salut, et pour la confirmation de la sainte foi. Ô mon Dieu, c'est au nom de votre amour, au nom de votre Cœur, que je vous fais cette prière... Et vous, âmes rachetées par le sang de Jésus, ô pécheurs, venez à ce Cœur. Venez à la fontaine, à l'océan de son amour... »

    Ste Véronique Giuliani (1660-1727, fêtée ce jour), Invocation au Cœur de Jésus, in P. Désiré Des Planches O.M.C., "La Passion Renouvelée ou Sainte Véronique Giuliani de l'Ordre de Sainte Claire", Coll. "Il Poverello" 1ère série XXXVII, S. François d'Assise - J. Duculot, Paris - Gembloux, 1927.

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  • Méditation - Prière : Amende honorable de l'office du Précieux Sang

    « Ô divin Jésus, qui nous avez aimés jusqu'à laver nos péchés dans votre Sang, soyez loué à jamais d'une si grande Charité... Il a coulé ce Sang Adorable en tant de rencontres différentes, que votre Amour ne pouvait aller plus loin : dès votre Enfance au Mystère de la Circoncision ;... au Jardin des Olives ; à votre Flagellation ; au couronnement d’Épines ; par les Clous qui ont percé vos Mains et vos Pieds ; par l'ouverture de votre Côté, d'où il sortit comme d'un canal ouvert, pour noyer nos iniquités, et être le prix de la Rédemption de tous.
    Ce sont ces salutaires effusions de votre Sang précieux que nous honorons en ce jour d'un Culte particulier, puisque nous avons, par ce Sang adorable, la liberté d'entrer avec confiance dans votre Sanctuaire, pour vous y offrir nos vœux.
    Peu content de l'avoir versé sur la Croix, ce Sang précieux, vous voulez encore le répandre tous les jours sur nos Autels. mais, Auguste Victime, l'homme insensible à tant d'amour, n'y répond que par un mépris insultant, ou une indifférence coupable. Combien d'impies renouvelles les attentats et les blasphèmes commis lors de votre Passion...
    Que ne pouvons-nous expier et réparer tant de crimes par des larmes amères ; mais, divin Sauveur, vous connaissez notre impuissance : agréez donc que votre Sainte Mère, qui est aussi la nôtre, fasse valoir nos désirs auprès de vous, pour la gloire de votre précieux Sang, que nous adorons, nuit et jour, dans la Divine Eucharistie.
    Cependant, ô doux Sauveur, le souvenir de nos ingratitudes nous couvre de confusion ; et c'est pour en gémir en votre présence, que nous sommes ici prosternés en esprit de Réparation. Que ce Saint Asile, destiné par l'ordre de votre providence à l'Adoration perpétuelle du Sacrement de votre Amour, soit témoin de notre zèle pour faire, à votre précieux Sang, une Amende honorable. Pardon, ô Jésus, pardon...
    Pardon, pour les irrévérences commises contre ce Sang adorable... Pardon, pour ceux qui ne veulent pas en reconnaître le prix, et qui s'opposent aux fruits de votre abondante Rédemption... Pardon, pour tant de chrétiens sacrilèges qui foulent aux pieds le Sang de l'Alliance qui nous a sanctifiés... Pardon, pour tant d'âmes négligentes qui ne se sont point empressées, dans ces jours de Salut, de s'en appliquer les mérites... Enfin, Seigneur, éclairez..., convertissez les pécheurs, et pardonnez à votre peuple !
    Parce, Dómine, parce populo tuo, ne in æternum irascaris nobis »

    Office solemnel du Précieux Sang (1765), in "Offices Solemnels du S. Sacrement, de la Réparation et du Précieux Sang", s.l., 1777

    Voir également les textes du R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le Précieux Sang ou le Prix de notre salut, Ambroise Bray, Paris, 1867 (4e éd.) :
    1er juillet 2012 - 1er juillet 2013 - 11 septembre 2013.

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  • Méditation - Prière : Amende honorable à Marie Immaculée

    « Ô Cœur Immaculé de Marie, chef-d’œuvre de Dieu, délices de la Très Sainte Trinité, vous bénir et vous glorifier devrait être notre bonheur. Vous nous avez tant aimés ! Après Dieu, c'est à vous que nous devons tout. Vous nous avez donné Jésus ; et "pour nous, pour notre salut", vous avez souscrit à son immolation ; vous avez partagé ses souffrances ; "votre douleur a été grande comme la mer" !
    Pourtant, au lieu de vous aimer, hélas ! il y a des malheureux inspirés par l'enfer, qui osent lancer contre vous, contre vos privilèges les plus glorieux, d'exécrables blasphèmes !
    Et chaque jour, par leurs péchés, des millions de chrétiens renouvellent la Passion de Jésus et la vôtre ! Et moi-même, que de fois, par mes fautes, je me suis uni aux bourreaux du Calvaire !
    Ô Mère de miséricorde, Refuge des pécheurs, pardon !
    Pardon pour moi. Que désormais je sois pour vous, comme saint Jean, un fils plein de tendresse.
    Pardon pour vos blasphémateurs et pour tous les pécheurs de l'univers.
    Pour eux, Jésus a versé tout son sang. Pour eux, il vous a confié toutes les grâces, fruit de sa mort. Ô Mère si puissante et si bonne, ayez pitié de vos enfants, "fils prodigues".
    Eclairez-les, touchez-les, convertissez-les, et qu'un jour ils aillent au Ciel célébrer à jamais vos bontés maternelles !

    Ô bon Jésus, je vous en conjure, par l'amour que vous portez à votre Mère, donnez-moi de l'aimer véritablement, comme vous l'aimez vous-même et comme vous désirez qu'elle soit aimée ! (*) Amen ! »

    (*) : P. Lintelo, Le saint Cœur de Marie (ch. VII)

    "Allons au Cœur de Marie - Manuel de la Garde d'Honneur du Cœur de Marie", Besançon, 1938.

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    « Comme je sens bien votre Cœur maternel veillant sur moi... Nous ne devenons frères de Jésus et enfants de Marie que parce que son Cœur maternel l'a désiré, voulu, demandé... Si nous voulons plaire à Jésus, donnons-Lui l'amour que Lui porte la Sainte Vierge. Cachons-nous dans son âme, substituons son Cœur au nôtre, n'aimons plus que par Marie comme le petit enfant ne respire que par sa mère, ne vit que par le battement du Cœur de sa mère... Nous ne sommes sur la terre que pour faire revivre notre Mère ; nous ne sommes que son prolongement. Notre cœur est pour Elle comme un "cœur de rechange" par lequel Elle aime à nouveau Jésus... Ô ma Mère, aimez-moi autant que votre Cœur maternel est capable d'aimer, autant que vous avez voulu aimer Jésus... Contentez votre Cœur en me comblant de grâces et de maternelles caresses. »

    P. Jos. Schrijvers C. SS. R., Ma Mère, Imprimerie St-Alphonse, Esschen, Belgique, 2e éd., 1925 (pp. 16, 41, 111, 117, 136).

  • Méditation : la Messe, Présence du Sacrifice de la Croix

    « Le Christ est immolé à la Messe parce que la Messe nous apporte l'effet de sa Passion, actualise pour nous sa Passion, nous rend participants des fruits de cette Passion, accomplit à chaque fois l’œuvre de notre rédemption (1). Qu'on y prenne garde. C'est la pensée, et même les expressions que nous avons rencontrées chez saint Thomas [d'Aquin] quand il enseignait que la Passion du Christ, en tant qu'instrument de la divinité, a opéré notre salut par manière d'efficience, qu'elle exerce son efficience par un contact spirituel malgré la distance des temps et des lieux, qu'elle peut atteindre tous les temps dans leur présentialité, dans leur existentialité. Où la Passion du Christ est réellement présente, l'immolation du Christ est réellement présente...

    En d'autres mots, la Messe nous apporte non seulement la présence substantielle du Christ dans son état glorieux, mais encore la présence opérative de son acte sacrificiel rédempteur. Le Christ veut maintenant, et jusqu'à la fin du monde, comme il le voulait sur la Croix, que le rayon de sa Croix sanglante vienne toucher, et racheter par ce contact, chacun des moments du temps. »

    (1) : « L'auguste sacrifice de l'autel est comme l'instrument suprême, valut eximium instrumentum, par lequel les mérites venant de la Croix du divin Rédempteur sont distribués aux fidèles : Chaque fois que la commémoration de cette hostie est célébrée, l'oeuvre de notre rédemption s'accomplit. » Encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947, Acta Apost. Sedis, 1947, p. 551.

    Charles Journet, La Messe, Présence du Sacrifice de la Croix (ch. IV, 12, c2), Desclée de Brouwer, Fribourg, 1958 (2e édition, revue et augmentée).

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  • Méditation : Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Vierge Marie,
    messagère d'une joyeuse nouvelle,
    tu parcours les monts de Judée,
    et sur tes pas la création s'éveille :
    Celui que l'univers ne peut contenir
    demeure en toi,
    l'ancien monde se prépare au printemps !

    La racine de Jessé fleurira,
    l'arbre de vie donnera son fruit.

    Chante et réjouis-toi, Vierge Marie :
    le Seigneur a visité son peuple.

    Élisabeth court à la rencontre de la joie,
    elle te salue, comblée de grâces.

    La vérité germe de la terre,
    et Jean tressaille d'allégresse.

    Fille d'Abraham, Mère du Messie,
    nous te proclamons bienheureuse.

    Bienheureuse es-tu, Marie,
    d'avoir été pauvre devant Dieu ;
    l'amour s'est emparé de toi
    et tu as chanté :
    Mon âme exalte le Seigneur. »

    Visitation de la Vierge Marie, Livre d'Heures - Matines.

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    « De ce mystère, il est des leçons à retirer. Par la force des choses, une partie de notre vie se passe en relations. Les multiples nécessités de l'existence nous forcent à nous visiter les uns les autres, et les motifs qui dictent nos relations, les effets qu'elles produisent, ne ressemblent pas toujours aux raisons qui guidaient, aux fruits que produisait Marie.
    Ce qui dirige la plupart de nos relations, c'est la sympathie ou l'intérêt, sympathie quelquefois légitime, souvent désordonnée, intérêt parfois raisonnable, souvent égoïste. Si nous bornions nos relations à celles que Dieu inspire, combien seraient supprimées ! Si nous allions où il nous mène, que de seuils nous passerions que nous ne franchissons jamais ! La passion et l'intérêt sont de mauvaises conseillères, et beaucoup de relations mondaines ne sont-elles pas ces seules conseillères ?
    Aussi, quels effets produisent ces visitations ? Peut-être une joie bruyante et dissipée, juste de quoi tuer le temps et étourdir la vie, mais pas cette joie saine, née de la vérité communiquée et goûtée. Souvent le vide les remplit, et elles laissent le vide dans l'esprit et dans l'âme ; elles laissent un peu plus de temps perdu et le nombre accru de ces paroles oiseuses dont nous rendrons compte. Parfois, c'est pire encore, c'est la paix de l'âme troublée par la charité blessée, la vertu altérée, la vérité trahie. Elles laissent alors de la tristesse, sinon du remords. Au lieu d'en tressaillir de joie, ce qui est bon en nous est attristé. Ces visitations pervertissent au lieu de sanctifier. Certaines voix ont l'habitude et le talent de réveiller en nous ce qui y dort de mauvais. Voix de la conversation sans retenue, du livre sans pudeur. Que de ruines causent ces voix ! Elles apprennent le murmure et le blasphème, le dégoût et le mépris du devoir.
    Fuyons les messagers du mal, n'aimons que les purs messagers qui réjouissent la conscience et l'excitent au bien. Qu'au son de notre voix, les cœurs soient divinement réjouis, et, afin d'apporter Dieu aux autres, sachons l'attirer et le garder en nous. »

    P. Pierre Suau, S.J., in "Le Messager du Cœur de Jésus", Mai 1919.

  • Méditation - Prière avec le Bx Jean-Martin Moyë (fête ce jour)

    « Pénétrés d’amour et de reconnaissance, touchés de douleur et de componction nous adorons, nous baisons avec respect, et nous invoquons avec confiance vos plaies sacrées, ô divin Sauveur. Nous vous conjurons par ces plaies adorables de guérir toutes les blessures de notre âme. Gravez, Seigneur, gravez profondément dans nos cœurs ces divines plaies avec le souvenir continuel de votre douloureuse passion.

    Nous adorons la plaie de votre main droite, désirant et demandant que votre main droite nous bénisse, nous et nos intentions, nos paroles et nos actions, qu’elle nous aide à faire le bien et à empêcher le mal. Je remets, Seigneur, avec confiance mon corps et mon âme, ma vie et ma mort, mon sort éternel et temporel, mes desseins et mes entreprises entre vos mains. Je mets dans votre main droite mes parents, mes amis, mes bienfaiteurs, et tous vos élus, afin que ni le démon ni le monde ni la chair ne puissent les ravir de votre main. Seigneur, ayez pitié de nous, nous vous en conjurons par la plaie de votre main droite. Notre Père...

    Nous adorons la plaie de votre main gauche, et nous vous prions de bénir notre silence, notre repos, et nos affections. Nous recommandons à la même plaie de votre main gauche les pécheurs et nos ennemis, que nous aimons parce que Jésus-Christ a aimé les siens. Nous vous recommandons les méchants, les impies, les libertins de nos jours. Nous vous conjurons d’étendre votre main toute-puissante contre tous les ennemis de l’Église, pour réprimer leur méchanceté et tous leurs mauvais desseins. Tournez, Seigneur, par votre sagesse et votre grâce triomphante leur haine en charité, leur malice en bonté, leurs malédictions en bénédictions, leur guerre en paix, leur terreur en sécurité, leurs obstacles en moyens. Arrachez-les d’entre les mains du démon, faites qu’ils retournent à vous par une sincère conversion. Seigneur, ayez pitié de nous, etc.

    Nous adorons la plaie de votre pied droit. Nous vous prions par la vertu de cette plaie de diriger nos pas et nos démarches dans la voie du salut, et nous vous conjurons par la douleur que vous avez soufferte dans cette plaie d’avoir pitié des âmes souffrantes, des pauvres et des malades, des agonisants, des captifs et des prisonniers, des voyageurs et des âmes du Purgatoire. Seigneur, ayez pitié de nous, nous vous en conjurons.

    Nous adorons la plaie de votre sacré côté, et nous vous prions de répandre sur nous par l’ouverture de cette plaie les entrailles de votre miséricorde. Nous vous supplions de guérir nos cœurs par la plaie de votre Sacré-Cœur, et de laver les souillures de nos âmes dans le sang et l’eau qui sont sortis de votre sacré côté, et comme c’est par la vertu de cette eau et de ce sang que l’Église a été formée ainsi qu’Ève de la côte d’Adam, nous vous conjurons par les amertumes que vous avez ressenties dans votre Sacré-Cœur et par votre côté percé d’une lance d’avoir pitié de votre Église, que vous vous êtes acquise au prix de votre Sang. Purifiez-la, sanctifiez-la, unissez-la, gouvernez-la, conservez-la pure et sainte et sans tache, exaltez-la et faites-la triompher de toutes les erreurs et des ennemis qui l’attaquent, et faites régner dans votre Église l’union, la charité, la concorde, l’humilité, la chasteté, et toutes les vertus chrétiennes. Seigneur ayez pitié de nous, nous vous en conjurons par la plaie de votre sacré côté.

    Enfin, mon Dieu, nous recourons à vos cinq plaies comme à un refuge et un asile assuré dans tous nos maux et nos tentations et comme à une source intarissable de bénédictions. Montrez-nous vos plaies comme vous les avez fait voir à vos disciples après votre Résurrection. Faites qu’elles soient toujours ouvertes pour nous, qu’il en découle continuellement sur nous et sur tous les peuples de l’univers un fleuve de paix et de justice, un torrent de lumière, de grâce, et de vertu. Nous adorons enfin toutes les autres plaies dont votre Cœur adorable et vos membres sacrés ont été meurtris dans votre sanglante flagellation et dans tout le cours de votre Passion ; et nous vous supplions de nous en appliquer tous les mérites. »

    Prière pour honorer les plaies du Sauveur, composée en Chine et répandue dans les chrétientés de la région qu’évangélisait Jean-Martin Moyë. Il la traduisit lui-même en français et l’utilisa à son retour en Lorraine. Elle témoigne de sa profonde piété envers le Seigneur souffrant. Il a existé au XIXe siècle des images saintes qui reproduisaient cette prière.

    Bx Jean-Martin Moyë, fondateur des Sœurs de la Providence, prêtre des M.E.P., missionnaire en Chine.
    Liste des œuvres de Jean-Martin Moyë [établie par le Père Georges Tavard, rappelé à Dieu le 13 août 2007]

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    Église de Logonna-Daoulas, Ange aux cinq plaies (Source et crédit photo)

  • Célébration de la Passion du Seigneur présidée par le Pape François

    à 17h00 dans la basilique Saint-Pierre

     

    C’est dans la basilique Saint-Pierre que le Pape François a présidé vendredi en début de soirée la célébration de la Passion du Seigneur, l’office du Vendredi Saint qui se compose de la liturgie de la Parole, suivie de la vénération de la Croix et qui s’achève avec la Communion.

    Au Vatican, comme chaque année, l’homélie a été confiée au prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa. Une homélie centrée sur la figure de Judas, le traître, cette figure qui a tant à nous dire.

    L'argent est le vrai concurrent de Dieu

    La trahison de Judas est l’un des drames les plus sombres de la liberté humaine. D’emblée, le prédicateur a voulu balayer la thèse selon laquelle Judas aurait été un militant, une sorte de Brutus qui tue Jules César en pensant sauver la république. Non, selon les Évangiles, Judas trahit pour de l’argent. Et cela ne doit pas nous surprendre, car l’argent c’est l’idole par excellence, la racine de tous les maux. On trahit pour obtenir quelque pouvoir ou quelque bénéfice temporel.

    C’est l’argent, a martelé le père Cantalamessa, qui est derrière le commerce de la drogue, l’exploitation de la prostitution, la corruption politique, la fabrication et le commerce des armes, la vente d’organes humains enlevés à des enfants. La crise financière est due en bonne partie à l’exécrable avidité d’argent de la part de quelques-uns.

    Attention au Judas qui se cache en nous

    Faisant allusion aux scandales qui ont défrayé la chronique en Italie, le prédicateur a fustigé les administrateurs de l’argent public qui soutirent de l’argent de la caisse commune, ceux qui perçoivent des salaires ou des retraites faramineux et qui refusent de renoncer à leurs privilèges. La trahison de Judas continue dans l’histoire mais, avertit le prédicateur, pas seulement dans les affaires retentissantes.

    Attention au Judas qui se cache au fond de nous, quand nous sommes infidèles à notre conjoint, à notre conscience, aux exigences de notre état. L’homélie du père Canatalamessa s’est achevée par un appel à s’en remettre à Celui qui volontiers pardonne. Le plus grand péché de Judas ne fut pas d’avoir trahi Jésus, mais d’avoir douté de sa miséricorde.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie en ligne également sur Radio Vatican.

  • Méditation du Vendredi Saint

    « L'âme de Jésus avait une soif aussi ardente des âmes, que son corps de l'eau du puits. Sa pensée s'étendait sur tous les siècles à venir, et il désirait avec ardeur multiplier la multitude des âmes rachetées. Hélas ! nous pouvons mesurer approximativement le tourment de la soif physique ; mais nous n'avons pas même une ombre qui puisse nous donner une idée de la réalité du tourment qu'endurait son âme. Si l'amour du Créateur pour les créatures qu'il a tirées du néant ne ressemble à aucun amour des anges ni des hommes, si l'espèce en est unique, si le degré en dépasse la portée de notre intelligence, ainsi en est-il de l'amour spirituel pour les âmes que renferme l'âme du Sauveur du monde. L'amour sauveur reste sans terme de comparaison, comme l'amour créateur. [...] Le tourment de cette soif était incomparablement bien plus cruel que celui de l'autre soif. Marie le vit, et cette vue même la transporta aussitôt, pour ainsi dire, dans un monde nouveau et inconnu de douleurs. Elle vit que cette seconde soif serait presque aussi peu satisfaite que l'autre. Elle vit comment, à ce moment, Jésus contemplait dans son âme la procession sans fin des hommes qui s'avançaient chaque jour, sans interruption, d'une aurore à l'autre, en portant avec eux dans l'enfer le caractère du baptême et le sceau du précieux sang de leur Rédempteur. Voyez ! maintenant même, alors que le Sauveur est mourant de soif, le larron impénitent ne veut pas lui donner à boire son âme souillée ! Ainsi allait-il en être à jamais. Marie voyait tout cela. [...] Comme lui elle avait soif des âmes, et son cœur défaillait en voyant que la soif de Jésus ne serait pas étanchée. Ô malheureux enfants que nous sommes ! Combien de nos âmes n'avons-nous pas tenues éloignées, qui ce jour-là auraient consolé la Mère et le Fils ! »

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    Tableau de Pierre Paul Rubens (Source)

    « Il ne faut pas que nous quittions la croix. Nous ne devons pas descendre du Calvaire avant d'être crucifiés, et que la croix et nous soyons devenus inséparables. Mais le Calvaire est le grand théâtre de l'impatience humaine. Beaucoup ont le courage de gravir la colline, portant bravement leur croix sur leurs épaules. Mais, quand ils arrivent au sommet, ils posent leur croix à terre et descendent dans la cité pour prendre part au reste de la fête avec le peuple. Quelques-uns se laissent dépouiller, mais ils se retirent alors, refusant de se laisser attacher à la croix. D'autres y sont cloués, mais se détachent avant l'élévation de la croix. Quelques-uns supportent le choc de l'élévation, puis descendent de la croix avant que les trois heures soient passées ; ceux-ci dès la première heure, ceux-là dans la seconde, d'autres, hélas ! au moment même où la troisième heure est près de sa fin. Hélas ! le monde est plein des déserteurs du Calvaire, et il en est tellement plein que la grâce prudente ou dédaigneuse semble peu s'inquiéter de les arrêter. Car la grâce ne crucifie nul homme malgré lui ; elle laisse ce travail au monde et il le fait traîtreusement ou tyranniquement. [...] Nous voulons bien que notre sanctification ressemble à une opération douloureuse, mais nous désirons que cette opération soit de courte durée ; nous ne pouvons attendre, si elle vient sous la forme d'une guérison graduelle... [...]

    C'est seulement à l'aide de la grâce du silence que les saints portent de si lourdes croix. Une croix pour laquelle nous avons reçu de la sympathie, est bien plus lourde qu'elle ne l'était auparavant, ou il peut arriver que la sympathie nous ait énervés de telle sorte que le poids semble plus grand et la plaie plus douloureuse sur nos épaules. Le silence est l'atmosphère propre de la croix, comme le secret natal. Les meilleures croix sont secrètes, et nous pouvons être silencieux sous celles qui ne sont pas secrètes. Le silence crée réellement pour nous une sorte de secret, même en public. Car du moins nous pouvons cacher combien nous souffrons, si nous ne pouvons cacher tout à fait que nous souffrons. [...] D'une manière ou d'une autre, la sympathie humaine profane les opérations de la grâce. Elle mêle un élément avilissant à ce qui est divin : le Saint-Esprit s'en éloigne parce que c'est une chose qui "venant de la terre, est tout terrestre." Le consolateur ne donne ses meilleures consolations qu'aux cœurs inconsolables... »

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    « Mais il y a une vraie consolation, profondément cachée, il est vrai, et cependant à notre portée, dans ce renoncement à toute consolation humaine. C'est dans les ténèbres de la nature que nous trouvons réellement le voisinage de Jésus. C'est lorsque les créatures sont absentes que nous sommes soutenus dans l'embrassement sensible du Créateur. Les créatures apportent l'obscurité avec elles, partout où elles s'introduisent. Elles nous gênent toujours, interceptent les grâces, cachent Dieu, nous privent des consolations spirituelles, nous rendent languissants et irritables. Elles remplissent tellement nos sens extérieurs, que les sens intérieurs de nos âmes sont incapables d'agir. Nous désirons souvent que notre vie soit plus divine. Mais elle l'est en réalité plus que nous ne le croyons. C'est la douleur qui nous révèle cela... [...] Nous sommes avec Dieu, notre Créateur, notre Sauveur. il est tout à nous ; il est tel que nous l'a fait l'éloignement des créatures. Il était toujours là, toujours le même dans nos âmes ; seulement il était éclipsé par le faux éclat des créatures. Il paraît enfin dans la nuit comme les étoiles. La lune blanche du midi ne nous séduit pas par sa beauté, c'est seulement dans la nuit qu'elle nous charme. De même c'est l'obscurité d'un Calvaire spirituel qui répand sur nos âmes la douce clarté de notre admirable Sauveur. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie (ch. VI), Quatrième édition, Paris, Ambroise Bray, 1862.

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     Plusieurs Chemins de Croix sont proposés ICI.

  • Méditation : Institution de la Sainte Eucharistie et du Sacerdoce

    « Mes bien-aimés, aujourd'hui nous rappelons pieusement la veille de la Passion du Seigneur, le jour sacré où il voulut faire un repas avec ses disciples, et, dans sa bonté, accepta d'endurer tout ce qui avait été écrit et annoncé touchant ses souffrances et sa mort, en vue de nous libérer tous. Nous devons donc célébrer dignement de si grands mystères de manière que, par notre participation volontaire à sa Passion, nous méritions d'avoir part à sa résurrection. Car tous les rites sacrés de l'Ancien Testament sont parvenus à leur plein achèvement dans le Christ, lorsqu'il confia à ses disciples le pain qui est son corps et le vin qui est son sang pour qu'ils en fassent l'offrande dans les mystères éternels, et lorsqu'il les donna en nourriture à tous les fidèles pour le pardon de toutes leurs fautes.

    Cette Passion qu'il a endurée dans son corps, par amour pour nous, afin de nous délivrer de la mort éternelle et de nous préparer le chemin du Royaume céleste, il nous a montré qu'il voulait la souffrir journellement chaque fois que nous célébrerions ce même mystère dans le sacrifice du saint autel, en vue de nous emmener avec lui dans la vie éternelle.

    Voilà pourquoi il a dit à ses disciples : "Prenez-en tous, car ceci est mon corps, et ceci est la coupe de mon sang qui sera répandu pour la multitude en rémission de tous les péchés" (cf. Mt XXVI 26-28). "Ainsi, chaque fois que vous en prendrez, vous le ferez en mémoire de moi" (cf. I Co XI 24.26) [...]

    Le Christ est donc présent sur l’autel ; le Christ est mis à mort et sacrifié ; le corps et le sang du Christ sont reçus. Lui qui, en ce jour, a donné le pain et la coupe aux disciples, les consacre lui-même aujourd'hui. Non, vraiment, ce n'est pas un homme qui peut consacrer le corps et le sang du Christ posés sur l’autel, mais le Christ en personne, lui qui a été crucifié pour nous. Les paroles sont prononcées par la bouche du prêtre ; le corps et le sang sont consacrés par la puissance et la grâce de Dieu.

    Aussi garderons-nous purs en toutes choses notre esprit et notre pensée, puisque nous avons un sacrifice pur et saint. Voilà pourquoi nous devons également nous employer à sanctifier nos âmes. [...] Dès lors, nous célébrerons en toute simplicité ces mystères, en faisant attention à ces recommandations, et nous nous approcherons de la table du Christ avec les dispositions qui conviennent, afin de partager éternellement la vie du Christ, lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen. »

    Sermon pour le Jeudi-Saint attribué à St Augustin, MAI, 143, I.III ; PLS 2, 1238-1239.

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    La dernière Cène, Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929) (Source et crédit photo)

  • Audience générale de ce mercredi 16 avril 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Saint-Père a commenté la Passion du Christ et la trahison de Judas. Cet épisode dramatique, a-t-il rappelé, "marque le début de la Passion, un parcours de souffrance librement accepté par Jésus. Lui-même a dit offrir sa vie, une vie que personne ne lui a ôtée : 'J'ai le pouvoir de la donner et de la reprendre'... Comme au marché, cette vie a été payée 30 deniers !... S'étant engagé dans la voie de l'humiliation et du dépouillement, il est allé jusqu'à son terme", jusqu'à la mort en croix, "la pire des morts, celle réservée aux criminels. Considéré comme un prophète, il est mort comme un esclave. La Passion de Jésus est comme un reflet des souffrances de l'humanité, la réponse de Dieu au mystère du mal, de la souffrance et de la mort. On est souvent horrifié devant tout cela et nous nous demandons pourquoi Dieu le permet. La mort des innocents est tout particulièrement blessante. Voir des enfants souffrir nous fend le cœur. Mais Jésus prend tout ceci sur lui. C'est là le mystère du mal, dans lequel Jésus se charge de tout mal et de toute souffrance, se revêt de toutes les souffrances de l'humanité. Cette semaine, regardons le crucifix et embrassons les plaies du Christ, qui se charge des souffrances humaines. Nous attendons de Dieu la manifestation de sa toute puissance, qu'il abatte l'injustice, le mal, le péché et la souffrance en une victoire triomphante. Mais il nous montre au contraire une victoire si humble qu'elle semble une défaite à l’œil humain. Sur la croix, le Fils de Dieu se présente comme un vaincu. Torturé, il a fini par mourir. Mais sa Passion et sa mort étaient écrites, et il ne s'agit pas de simples faits accomplis. C'est un mystère déconcertant dont le secret se cache dans le fait que Dieu a aimé le monde au point d'offrir son Fils unique."

    "Au cours de la Semaine Pascale, pensons aux souffrances de Jésus et souvenons-nous qu'il a souffert pour nous, pour chacun de nous... Embrassons donc le crucifix en remerciant Jésus de l'avoir fait pour nous. Lorsque tout semblera perdu, lorsqu'il ne restera plus personne pour frapper le berger et que son troupeau sera dispersé, Dieu interviendra avec la puissance de la Résurrection. La Résurrection de Jésus n'est pas la fin heureuse d'une fable mais l'intervention du Père au moment où l'espérance humaine allait disparaître. Lorsque tout semble perdu, dans un grand moment de souffrance, tant de personnes ressentent ce besoin d'embrasser le crucifix car la Croix est proche de la Résurrection. La nuit est la plus noire juste avant le retour de la lumière. Au moment le plus obscur, Dieu intervient et offre la Résurrection. Jésus, qui a choisi la voie de la mort, nous appelle à le suivre dans son parcours d'humiliation... Quand nous sommes au fond du trou, fragiles pécheurs, ne masquons pas notre échec mais ouvrons-nous avec confiance à l'espérance divine, ainsi que Jésus l'a fait. Pendant la Semaine Sainte, empoignons le crucifix et embrassons-le en remerciant le Seigneur."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.4.14).

  • Méditation - Prière : Dimanche des Rameaux (2)

    « Que ce rameau d'olivier consacré par votre Église, aujourd'hui, me soit, comme celui que la colombe de l'arche rapportait dans son bec, l'annonce efficace de votre paix, de cette Paix que vous êtes, ô Jésus. Vous, mon salut, ma Rédemption, Dieu si grand, devant lequel se tiennent les Trônes et les Dominations, qui venez à moi dans l'abondance de votre miséricorde (1).

    Mais les voix des enfants vont s'éteindre ; l'Hosanna va faire place aux cris de haine ; les palmes vont être foulées aux pieds ; vous allez, dans un instant, vous cacher, loin des hommes, ô Vous qui vous humiliez jusqu'à eux, pour les relever jusqu'à Vous (2), qui vous anéantissez, qui vous faites obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix (3), qui allez m'apprendre la science unique de me taire, qui connaîtrez tous les abandons, et puis le fiel et le vinaigre (4), accueillant le calice de la Volonté de Dieu (5).

    Bénie soit votre sainte Passion qui commence, ô Modèle d'humilité parfaite, Dieu qui avez revêtu ma chair pour pouvoir vous soumettre au supplice de la Croix ! Enseignez-moi votre patience afin que j'aie part, un jour, à votre Résurrection (6).

    Père des Cieux, vous préférer à tout, vous aimer, c'est la justice. J'espère, par la mort de votre Fils, obtenir ce que je crois ; faites que par sa Résurrection, je parvienne au but où je tends (7). »

    1. Préf. à la Procession - 2. Bénédiction des Rameaux - 3. Épitre - 4. Offertoire - 5. Communion - 6. Collecte - 7. Oraison de la Bénédiction

    Dom Vandeur, Dimanche des Rameaux, in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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    "Ecce Homo" par Antonio Ciseri (1821-1891), Galerie d'Art Moderne, Florence.
    (Source et crédit photo)

  • Célébrations de la Semaine Sainte présidées par le Pape François

    Le bureau des célébrations liturgiques pontificales a publié le programme des célébrations de la semaine sainte présidées par le Pape François à Rome.

    Le Dimanche des Rameaux, à 9h30, il présidera la procession et célèbrera la Messe de la Passion du Seigneur sur la place Saint-Pierre.

    Ce 13 avril sera également la XXIXe Journée mondiale de la Jeunesse 2014 sur le thème :
    « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5, 3)
    Rappel de son Message pour cette Journée sur le site internet du Vatican.

    Le Jeudi Saint, à 9h30, il célèbrera la Messe chrismale dans la basilique Saint-Pierre.
    Le communiqué n’indique pas où se déroulera la Messe in Cena domini.
    Pour mémoire, l'an dernier, le nouveau Pape l’avait célébrée dans une prison romaine, et lavé les pieds de plusieurs détenus.

    Le Vendredi Saint, à 17h00, il présidera la célébration de la Passion du Seigneur dans la basilique Saint-Pierre (Liturgie de la Parole, Adoration de la Croix et Sainte Communion).
    A 21h15, il présidera le Chemin de Croix au Colisée, suivi de sa Bénédiction Apostolique.
    Les méditations ont été confiées cette année à un évêque anti-mafia, Mgr Bregantini.

    Le Samedi Saint, à 20h30, célébration de la Veillée pascale dans la basilique Saint-Pierre.

    Le Dimanche de Pâques, à 10h15, il célèbrera la Messe sur la place Saint-Pierre, qui sera suivie à midi de la bénédiction Urbi et Orbi depuis la loggia de la basilique.

    Programme complet en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : le Carême

    « Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais le Baptême n'est souvent pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un "catéchuménat" renouvelé, dans lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de "redevenir" chrétiens, à travers un processus constant de transformation intérieure, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année: c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout le cours de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à rechercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ...

    Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ: notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ... Se convertir signifie alors ne pas rechercher son propre succès personnel - qui est quelque chose qui passe - mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, "mon tout en tout". Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimée et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.

    [...]

    Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à "redonner", à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l’Église antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps "eucharistique" au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
    Bon Carême à tous ! »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du 21 février 2007.
    (Texte intégral)

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