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pauvreté - Page 3

  • Méditation - Prière : supplication...

    « Donnez-moi, Seigneur, la reconnaissance que je dois avoir de toutes vos bontés. Dans ces longues nuits que vous passiez en oraison pour attirer sur moi les bénédictions du ciel, tous mes péchés étaient présents à votre esprit. En souffrant la faim et la soif, vous pensiez à mes intempérances ; dans vos travaux, vous prévoyiez ma lâcheté ; vous connaissiez, en répandant sur moi des larmes de tendresse, toute la dureté de mon coeur ; rempli de l'amour éternel qui vous livrait à la mort pour moi, vous me voyiez sans amour pour vous ; parmi les austérités de votre vie, vous considériez la licence et la délicatesse de la mienne ; dans les idées de votre sagesse infinie, je courais déjà à ma perte tandis que vous étiez occupé de mon salut.
    Ah ! mon Dieu, voici le pécheur pour qui vous avez tant souffert, le même qui était dès lors présent à votre connaissance éternelle, et qui est toujours pauvre, misérable, infidèle. Je me jette à vos pieds tel que je suis, mais j'apporte avec moi les mérites de vos souffrances et la promesse de vos miséricordes. Je vous les demande, Seigneur ; et pour les obtenir, je vous offre vos jeûnes, vos veilles, vos oraisons, vos austérités. Regardez les maux que vous avez endurés, et pardonnez-moi ceux que j'ai commis. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome IV (Mardi de la septième semaine), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation avec la Bse Maria Candida dell'Eucaristia, fêtée ce jour

    « Quel hymne nous faudrait-il entonner, pour pouvoir célébrer l'obéissance de notre Dieu au Saint-Sacrement ? Qu'est-ce que l'obéissance de Jésus à Nazareth, comparée à son obéissance dans ce Sacrement depuis voici vingt siècles ? ... Après m'avoir enseigné l'obéissance, comme Tu sais bien m'instruire sur la pauvreté, oh blanche Hostie ! Que pourrions-nous trouver de plus dépouillé, de plus pauvre que Toi ? ... Tu n'as rien, Tu ne demandes rien ! ... Divin Jésus, fais que les âmes religieuses soient assoiffées de détachement et de pauvreté sincère ! »

    « Tu me parles d'obéissance et de pauvreté ... mais quelle fascination de pureté Tu suscites aussi en moi, rien qu'à Te regarder ! Seigneur, si vraiment Tu prends ton repos dans les âmes pures, est-il une âme capable de Te fréquenter sans se rendre pure ? »

    « Si je pouvais, je voudrais jeter l'humanité entière dans les bras de mon Jésus eucharistique : tous connaîtraient ainsi le bonheur. Si les hommes savaient, tous iraient à cette source, à cette fournaise, pour se reposer, pour renaître ! Dans la très sainte Communion, ils auraient un barrage puissant qui empêcherait le débordement de leurs propres passions. »

    « Ô mon doux Jésus, mon coeur blessé se déchire lorsque je vois des âmes avares de leur temps avec Toi : j'en pleurerais ! On a du temps pour tout, on en gaspille tant, on en consacre parfois trop à des choses pour lesquelles il en faudrait moins. Et pour Toi, mon Jésus, on compte les minutes, on t'en soustrait si facilement. Jésus, Jésus, prends pitié et attire-nous ! »

    « Ô Jésus, que les âmes viennent à Toi, elles apprendront à s'aimer, à supporter les autres et à les secourir. Par ton contact, toute passion contre la belle charité s'estompe et se transforme, chez Toi on puise toute la force et nous rendons le Bien pour le mal et toujours le Bien, rien que le Bien. Dans la très sainte Communion nous pouvons faire provision de charité et courir à tes pieds pour nous en nourrir lors des combats, quand elle chancelle et voudrait s'éloigner. »

    « Dans mes communions, je garde toujours Marie présente. C'est de ses mains que je veux recevoir Jésus, c'est à Elle de faire de moi une seule chose avec Lui. Je ne puis séparer Marie de Jésus. Salut à Toi, Ô Corps né de Marie ! ... Salut à Toi Marie, aurore de l'Eucharistie ! »

    « Le ciel lui-même n'a rien de plus. Ce trésor unique est ici, et c'est Dieu ! Oui vraiment, oui en toute vérité, mon Dieu et mon Tout. »

    Bse Maria Candida dell'Eucaristia (Maria Barba, 1884-1949), carmélite italienne fêtée ce jour (béatifiée le 21 mars 2004 par Jean-Paul II).

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  • Méditation : le péché

    « Le péché n'est qu'un renversement de l'amour. L'amour, en effet, est don de soi à l'autre, jusqu'à l'oubli de soi ; le péché au contraire, est repliement sur soi, pour se faire le centre de tout et de tous, au service de ses convoitises personnelles : c'est de là qu'il tire son nom d'"amour-propre".

    Tout homme se trouve affronté à son propre vide. Face à cette constatation, douloureuse à la nature, il peut s'y refuser, prétendre avoir sa plénitude en soi et donc se suffire par soi-même ; c'est la réaction de l'orgueil : "vous serez comme des dieux". "Toi qui disais en ton coeur... : Je monterai au sommet des nuages, je ressemblerai au Très-Haut" (Is 14,14). La conséquence est alors la chute : son vide lui devient plus évident, plus inexorable : "leurs yeux s'ouvrirent, et ils virent qu'ils étaient nus", dépouillés de tout.

    Mais la réaction peut être aussi celle de l'homme humble et pénitent qui, en face de son vide, de sa nullité, y découvre un appel à se tourner vers Celui qui peut le combler, vers Dieu. "De toi mon âme a soif... Comme une terre sèche, épuisée, sans eau" (Ps 62,2). La réponse de Dieu ne se fait pas attendre ; pour combler ce vide, il donne sa présence, selon sa mesure propre : "bonne, secouée, tassée, débordante" (Lc 6,38) : une plénitude qui peut alors rejaillir pour se communiquer aux autres.

    Le propre de l'attitude pénitente est de reconnaître notre pauvreté foncière et de regretter, au lieu de nous être tourné vers Dieu, d'avoir succombé au mal du repliement sur nous-mêmes, empêchant ainsi l'amour de Dieu de se communiquer à notre âme et, par nous, à nos frères. »

    Dom Gabriel Braso o.s.b., Sentier de Vie - Au seuil de notre conversion, Coll. spiritualité orientale et vie monastique n°2, Abbaye de Bellefontaine, 1974.

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    (Crédit photo)

  • Discours du Pape aux nouveaux ambassadeurs : "L’argent doit servir et non pas gouverner"

    Ce matin, le Pape François a reçu quatre nouveaux Ambassadeurs, venus lui présenter leurs lettres de créance. Il s'est adressé collectivement à M. Bolot Iskovich Otunbaev, représentant le Kirghizistan, à M. David Shoul, représentant Antigua - Barbuda, à M. Jean-Paul Senninger, représentant le Luxembourg, M.Lameck Nthekela, représentant le Botswana :

    "L'humanité est à un tournant de son histoire, eu égard aux progrès enregistrés en divers domaines. S'il faut saluer les acquis positifs qui contribuent au bien-être authentique de l’humanité en matière de santé, d’éducation et de communication par exemple, il y a lieu de reconnaître que la plupart des hommes et des femmes de notre temps continuent de vivre dans une précarité quotidienne aux conséquences funestes. Certaines maladies augmentent, avec les conséquences psychiques que sont la peur et le désespoir pour beaucoup de gens, y compris dans les pays développés. La joie de vivre s’amenuise, l’indécence et la violence prennent de l’ampleur, la pauvreté y devient plus criante. Il faut lutter pour vivre, et pour vivre souvent de manière indigne. L’une des causes de cette situation réside dans le rapport que nous entretenons avec l’argent, et dans notre acceptation de son empire sur nos êtres et nos sociétés. Ainsi la crise financière que nous traversons fait-elle oublier que son origine plonge dans une profonde crise anthropologique. Dans la négation du primat de l’homme ! On s’est créé des idoles nouvelles. L’adoration de l’antique veau d’or a trouvé un visage nouveau et impitoyable dans le fétichisme de l’argent, et dans la dictature de l’économie sans visage, ni but vraiment humain".

    "La crise mondiale qui touche les finances et l’économie semble mettre en lumière leurs difformités, et surtout la grave déficience de leur orientation anthropologique qui réduit l’homme à une seule de ses nécessités : la consommation. Et pire encore, l’être humain est considéré comme étant lui-même un bien de consommation qu’on peut utiliser, puis jeter. De fait, nous nous sommes jetés dans une culture du déchet. Cette dérive se situe au niveau individuel et sociétal. Dans un tel contexte, la solidarité qui est le trésor du pauvre, est souvent considérée comme contre-productive, contraire à la rationalité financière et économique. Alors que le revenu d’une minorité s’accroît de manière exponentielle, celui de la majorité s’affaiblit. Ce déséquilibre provient d’idéologies promotrices de l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, niant ainsi le droit de contrôle aux États chargés pourtant de pourvoir au bien-commun. S’installe une nouvelle tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose unilatéralement, et sans recours possible, ses lois et ses règles. En outre, l’endettement et le crédit éloignent les pays de leur économie réelle, et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. A cela s’ajoute, si besoin en est, une corruption tentaculaire et une évasion fiscale égoïste qui ont pris des dimensions mondiales. La volonté de puissance et de possession est désormais sans limite. Derrière cette attitude se cache le refus de l’éthique, le refus de Dieu. Tout comme la solidarité, l’éthique dérange. Elle est considérée comme contre-productive et trop humaine, car elle relativise l’argent et le pouvoir ; comme une menace, car elle refuse la manipulation et l’assujettissement de la personne. Car l’éthique conduit vers Dieu qui, lui, se situe en-dehors des catégories du marché. Dieu est considéré par ces financiers, économistes et politiques, comme incontrôlable, voire dangereux. Or Dieu n'est pas contrôlable ! Puisqu’il appelle l’homme à sa réalisation plénière et à son indépendance de toute forme d'esclavage. L’éthique, naturellement non idéologique, permet de créer un équilibre et un ordre social plus humains. En ce sens, j’encourage les décideurs financiers et les gouvernants de vos pays, à considérer les paroles de saint Jean Chrysostome : Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs".

    "Il serait donc souhaitable de réaliser une réforme financière qui soit éthique et qui entraînerait à son tour une réforme économique salutaire pour tous. Celle-ci demanderait toutefois un changement courageux d’attitude des dirigeants politiques. Je les exhorte à faire face à ce défi, avec détermination et clairvoyance, en tenant certes compte de la particularité des contextes. L’argent doit servir et non pas gouverner. Le Pape aime tout le monde, les riches comme les pauvres. Mais le Pape a le devoir au nom du Christ, de rappeler au riche qu’il doit aider le pauvre, le respecter, le promouvoir. Le Pape appelle à la solidarité désintéressée, et à un retour de l’éthique pour l’humain dans la réalité financière et économique. Pour sa part, l'Eglise oeuvre toujours pour le développement intégral de toute personne. En ce sens, elle rappelle que le bien commun ne devrait pas être un simple ajout, un simple schéma conceptuel de qualité inférieure inséré dans les programmes politiques. Elle encourage les gouvernants à être vraiment au service du bien commun de leurs populations. Elle exhorte les dirigeants des entités financières à prendre en compte l’éthique et la solidarité. Et pourquoi ne se tourneraient-ils pas vers Dieu pour s’inspirer de ses desseins ? Il se créera alors une nouvelle mentalité politique et économique qui contribuera à transformer l’absolue dichotomie entre les sphères économique et sociale en une saine cohabitation. Pour terminer, je salue chaleureusement, par votre entremise, les pasteurs et les fidèles des communautés catholiques de vos pays. Je les invite à poursuivre leur témoignage courageux et joyeux de la foi et de l’amour fraternel enseignés par le Christ. Qu’ils n’aient pas peur d’apporter leur contribution au développement de leurs pays, en ayant des initiatives et des attitudes inspirées par l'Ecriture !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.5.13)

  • Méditation : l'oeuvre de Dieu

    « Chacun de nous est comme un pauvre misérable à qui l'artiste divin propose de faire un chef-d'oeuvre chez lui. Il suffit au Maître qu'on lui ouvre la porte de la chaumière et qu'on le laisse travailler. Lorsque le pauvre réduit sera transformé en un palais magnifique, ne sera-t-il pas vrai de dire que l'artiste a tout fait, lui seul ? Il a tout fait gratuitement en vérité et le petit pauvre devenu riche sentira qu'il n'est pour rien dans sa richesse. Il n'a rien fait dans l'oeuvre, absolument rien.

    La condition qui lui a été imposée n'est rien, mais tout rien qu'elle soit, son importance est immense. Ouvrir la porte, c'est être attentif aux moindres impulsions de la grâce et y correspondre. L'ouvrir tout de suite et tout grand, c'est avoir la volonté souple et forte, prête à tout. Et puis, le laisser faire, c'est accepter de voir détruire sous ses yeux sa propre maison, c'est ne faire aucune résistance à tout ce qu'il veut. Tout cela n'est rien, mais comme il faut être fidèle cependant pour correspondre pleinement.

    La vérité, c'est que la part de Dieu et celle de l'homme sont différentes. Chacun dans sa sphère doit tout faire. Dieu, lui, n'y manque jamais, pourvu que nous le lui permettions. De là vient que notre correspondance a une importance de nécessité dans l'oeuvre de notre sanctification, tout en n'ayant dans cette oeuvre qu'une place de néant. »

    "Consummata" (Marie-Antoinette de Geuser), Lettre à sa cousine Thérèse, 9 février 1917, in Raoul Plus, "Vie" (ch.VI,I), Apostolat de la Prière, Toulouse, 1928.

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    Chaumière à la tombée du jour, Vincent Van Gogh (1885)

  • Méditation : Saint Joseph Benoît Cottolengo, fêté ce jour.

    « Exercez la charité, mais exercez-la avec enthousiasme. Ne vous faites jamais appeler deux fois, soyez prêts. Interrompez n'importe quelle autre activité, même très Sainte, et volez en aide aux pauvres. »

    Saint Joseph Benoît Cottolengo (1786-1842).

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    Catéchèse de Benoît XVI sur Saint Joseph Benoît Cottolengo
    (Audience générale du Mercredi 28 avril 2010)
  • 28 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le séjour des morts (Lc 16, 19-31)

    « Le pauvre couvert d'ulcères devant la porte du riche fut porté par les anges au sein d'Abraham, voilà ce que nous lisons, ce que nous croyons. Quant à ce riche, qui était revêtu de pourpre et de fin lin, qui faisait chaque jour bonne chère, il fut jeté dans les flammes de l'enfer. Est-ce bien par le seul mérite de sa pauvreté que l'un fut reçu par les anges, et pour le crime d'être riche que l'autre fut jeté dans les tourments ? Dans ce pauvre, c'est l'humilité qui est glorifiée, et dans ce riche l'orgueil qui est châtié. Et je prouve en un mot que ce n'est point la richesse, mais bien l'orgueil que Dieu a condamné dans ce riche. Assurément ce pauvre fut porté au sein d'Abraham ; mais cet Abraham, au dire de l'Ecriture, était un riche de la terre, il avait de l'or, de l'argent (Gn 13, 2). Si le riche est jeté dans les tourments, comment Abraham était-il plus élevé en gloire que le pauvre qu'il recevait en son sein ? Mais Abraham était humble au milieu de ses richesses ; il tremblait devant les préceptes de Dieu, il s'y soumettait.
    Apprenez donc à être pauvres, à être indigents, soit que vous possédiez des biens ici-bas, soit que vous n'en possédiez point. Vous trouvez en effet des gens orgueilleux dans leur pauvreté, et des hommes riches qui confessent leurs péchés. Dieu regarde l'intérieur ; voilà ce qu'il pèse et ce qu'il juge. »

    Saint Augustin, Discours sur les Psaumes, 85 (3), Le Cerf, Paris,2007.

    Texte intégral sur le site internet de l'Abbaye Saint-Benoît.

  • Méditation - Prière : bienheureuse pauvreté...

    « O Seigneur, guérissez-moi, je Vous en prie, de mon excessive inquiétude pour les nécessités de la vie. Dans le silence de mon coeur, il me semble entendre résonner votre doux reproche : "Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père céleste sait que vous vous avez besoin de tout cela" (Mt VI, 32).
    Oui, Seigneur, Vous savez ce qui m'est nécessaire et Vous n'êtes pas un étranger pour moi, mais un Père, et comme tel Vous Vous êtes engagé à pourvoir à mes besoins. O Seigneur, raffermissez ma foi en votre parole. Faites que ma confiance soit pareille à celle de St François d'Assise qui se sentait si sûr de Vous qu'il n'hésitait pas à rendre à son père non seulement son argent mais jusqu'à ses vêtements et à s'en aller par le monde privé de tout, plus heureux et assuré dans sa pauvreté que les riches dans leurs richesses. O bienheureuse pauvreté, qui avez Dieu pour serviteur ! Car Vous, Seigneur, Vous n'abandonnez pas celui qui se confie en Vous ; au contraire, Vous Vous plaisez à être large et généreux à l'égard de celui qui, ayant tout abandonné pour votre amour, s'est totalement confié à votre céleste providence.
    O Jésus, si je ne peux négliger matériellement tous les biens et les affaires terrestres, faites que je puisse au moins renoncer à toute sollicitude et préoccupation exagérée. Que mon unique souci soit celui de Vous aimer et de Vous servir de toutes mes forces, de chercher votre amitié, votre intimité, l'union avec Vous. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., Intimité Divine Tome I (02/12), Monastère des Carmélites Déchausées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (5)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Sans le vouloir et sans que ce soit toujours de notre faute, nous avons un coeur dur qui ne permet pas à l'amour de Dieu de circuler librement en nous ; dès que Dieu s'approche pour nous "dire" son amour, nous nous raidissons, en nous défendant contre lui. Comme nous n'avons pas l'humilité de la Vierge qui n'opposait aucune résistance au désir de Dieu, nous avons besoin de subir toute une opération de raffinage pour nous réduire à notre plus simple expression de pauvreté et de nudité. Toutes les "tuniques de peau" qui nous recouvrent et cachent notre misère, comme disent les Pères, doivent être dissoutes pour que le soleil de l'Amour qui porte "la guérison dans ses rayons" puisse nous transformer. C'est pourquoi Dieu nous fait passer au désert de l'indigence, il met à nu le fond de notre coeur, afin que nous comprenions le besoin extrême que nous avons de lui. »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (4)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « On est étonné de la richesse des dons que Dieu a accordés à Marie, mais on ne soupçonne pas à quel abîme de pauvreté, d'humilité et de confiance elle a été acculée pour séduire le Coeur de Dieu. Il ne faut pas que la simplicité de la confiance de Marie nous cache le mouvement spontané de sa prière. Marie était une enfant, et un enfant ne fait pas de difficultés pour recourir à ses parents quand il est dans le besoin : il tend la main naturellement pour demander. Nous sommes souvent trop orgueilleux pour demander à un autre ce que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes. Alors, nous préférons mourir de faim devant un garde-manger fermé, plutôt que de mendier en demandant la clé. Il suffirait de sortir de soi et d'ouvrir la main pour accueillir le don de Dieu. Quand il parle de l'invocation, saint Augustin dit que c'est une relation de personne à personne, un appel adressé à quelqu'un, qui s'oppose absolument à une mise en demeure. Invoquer Dieu, c'est le prier et donc respecter sa Sainteté. La difficulté pour supplier vient de ce que nous ne savons pas "demander" aux autres gentiment et poliment.

    C'est pourquoi, au moment où nous sommes invités à faire nôtre l'acte de confiance de la Vierge, nous devons en même temps approcher le mystère de sa supplication. [...]

    Il ne faut jamais dissocier la consécration de la supplication ; ce sont les deux faces d'un seul et même mouvement : vous vous donnez en suppliant et vous suppliez en vous donnant. Nous devons demander à la Vierge de nous apprendre à supplier pour nous consacrer : voilà ce qu'est l'obéissance de la foi, ou la consécration et le don. Quand un homme supplie en permanence, il est consacré en permanence. Et c'est ce que dit Grignion de Montfort, le maître de la Consécration à la Vierge : il faut apprendre à transformer toutes nos résolutions en demandes et en supplications. A la limite, il faut transformer la consécration elle-même en supplication, en faisant un acte de non-consécration : "Je ne suis pas consacré, je ne suis pas donné vraiment. Apprends-moi, Vierge Marie, à me donner et à me consacrer. Aie pitié et apprends-moi à supplier de me donner." Cette résolution de supplier n'a d'original que son exclusivité, c'est-à-dire que je ne veux en prendre aucune autre. »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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    La Vierge Marie en prière, par Albrecht Dürer (1471-1528)

  • 7 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple." (Lc 14, 25-33)

    « Les chrétiens ne se distinguent pas des autres hommes par leur pays, ni par leur langue, ni par l'habillement. Car ils n'habitent pas de villes qui leur soient propres, ils n'emploient pas un dialecte spécial, et leur genre de vie n'a rien de singulier. Leur doctrine n'est pas sortie de l'imagination fantaisiste d'esprits excités ; ils ne prônent pas, comme tant d'autres, une doctrine humaine quelconque.
    Ils habitent donc, au gré des circonstances, des cités grecques ou barbares ; ils suivent les usages locaux pour ce qui est des vêtements, de la nourriture, des coutumes. Et cependant, ils témoignent clairement d'une manière de vivre qui sort de l'ordinaire. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais ils y sont comme des gens de passage. Ils prennent part à tout comme des citoyens, mais ils supportent tout comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie une terre étrangère... Ils vivent dans la chair, mais pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais leur cité est dans les cieux (He 11,16). Ils obéissent aux lois établies, mais leur façon de vivre va bien au-delà de la loi.
    Ils aiment tous les hommes, et pourtant tous les persécutent. Ils sont méconnus, condamnés, tués ; et c'est ainsi qu'ils viennent à la vraie vie. Pauvres, ils enrichissent un grand nombre ; manquant de tout, ils surabondent en toutes choses... Insultés, ils bénissent ; outragés, ils honorent les autres... Pour tout dire : ce que l'âme est dans le corps, voilà ce que les chrétiens sont dans le monde. »

    Lettre (ou Apologie) à Diognète (v.200) §5-6 ; PG 2, 1174-1175 (Trad. Orval rev. ; cf. Bréviaire et SC 33 bis).

  • 7 novembre : Méditation

    « Oui, mon enfant, laissez-vous faire... Laissez-vous dépouiller quand on vous dépouille , obscurcir quand on éteint autour de vous toute lumière, enrichir quand on vous donne, illuminer quand on vous éclaire, élever quand on vous élève, et jeter, abîmer dans toutes les profondeurs, quand on vous y jette et l'on vous y abîme. Que voulez-vous ? C'est la part de la créature, et son unique part. Tout le reste est à Dieu et aux instruments dont il se sert pour opérer à son gré dans nos âmes.

    Oh ! nous réfléchissons trop, nous considérons par trop de faces et de côtés la conduite de Notre-Seigneur sur nous, nous tendons trop par le fond de notre esprit à nous rendre compte de ce qui se fait en nous et ce qui ne s'y fait pas ; de la manière dont Notre-Seigneur opère, des moyens qu'il emploie, des résultats qu'ils obtiennent, des lumières qu'ils nous apportent, des consolations qu'ils amènent, et de mille autres circonstances qui s'y rattachent ou qui en découlent.

    Ah ! qu'il faut plus de simplicité sur la voie où vous êtes ! Recevez, et c'est tout. Vous avez besoin de préparation ? c'est Dieu qui prépare. De fidélité ? c'est de Dieu que vous devez l'attendre. De lumière ? elle vous viendra de lui. Ce bon Maître ne vous laissera manquer de rien, et plus vous serez pauvre, plus il vous donnera de ses richesses. Laissez-vous donc là, vous, et laissez-le faire, Lui. De grâce, consentez enfin à ne présenter que votre pauvreté infinie à l'infini de la miséricorde de Notre-Seigneur. »

    P. Barrelle (1794-1863), extrait d'une lettre du 4 novembre 1858, in P. Léon de Chazournes, Vie du Révérend Père Joseph Barrelle de la Compagnie de Jésus (Tome 2, ch. 28), Henri Plon, Paris, 1868.

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  • 5 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles..." (Lc 14, 12-14)

    « C'est à toi qu'en définitive profite ce que tu donnes au pauvre. Ce dont tu le prives s'accroît pour toi. Tu te nourris de la nourriture même que tu offres au pauvre, puisque celui qui a pitié du pauvre se restaure en cela même et goûte le fruit inhérent à ses oeuvres. La miséricorde est semée sur la terre, elle germe dans les cieux. Elle est plantée dans le pauvre, elle s'épanouit abondamment en Dieu. "Ne dis pas", te recommande Dieu, "je donnerai demain" (Pr 3, 28). Celui qui ne tolère pas que tu dises : "Je donnerai demain", comment souffrirait-il que tu affirmes "je ne donnerai pas du tout" ? Ce n'est pas d'ailleurs de ton bien que tu distribues au pauvre, c'est seulement sur le sien que tu lui rends. Car tu es seul à usurper ce qui est donné à tous pour l'usage de tous. La terre appartient à tous et non aux riches, mais ceux qui n'usent pas de leur propriété sont moins nombreux que n'en sont les usagers. Ainsi, tu paies ta dette, bien loin de faire des largesses gratuites. C'est pourquoi l'Ecriture t'enjoint "d'incliner ton âme vers le pauvre et de payer ta dette en répondant en esprit de douceur et de paix" (Ecc 4, 8). »

    Saint Ambroise de Milan, Naboth le pauvre (ch. XII, 55), P.L. 14, 731-756 (Trad. des Bénédictines de Caluire et Cuire, in coll. Ichtus n°6, Grasset, Paris, 1962).


    « Quelle raison nous fait fuir ces malheureux ? La raison, la voici : la menace de Jésus-Christ ne nous inquiète pas. "Allez loin de moi, dans le feu éternel. Ce que vous n'avez pas fait à l'un d'eux, à moi non plus vous ne l'avez pas fait." Si nous croyions à cette parole, nous changerions de sentiments à l'égard des malades, nous reviendrions à eux, sans plus éprouver de répugnance à soigner leurs maladies. Mais si nous comptons fermement sur la promesse de Dieu, il nous faut obéir à ses commandements ; seule notre docilité peut nous assurer les félicités qu'il nous annonce.
    Etranger, nu, affamé, malade, prisonnier, toutes les détresses dont parle l'Evangile, cet homme les porte. Il vit nu, sans foyer, et la maladie qui s'ajoute à sa pauvreté le réduit au dénuement le plus tragique. Il ne possède rien et il lui est impossible de s'embaucher. Il est enfin prisonnier, enchaîné par la maladie. Tu as donc là le moyen d'accomplir toute la loi : tu peux rendre le Seigneur de toutes choses ton débiteur si tu veux te montrer humain envers cet homme. Pourquoi donc mener la guerre contre ta propre existence ? Car refuser l'amitié de Dieu revient à faire de toi ton propre ennemi. Dieu habite les êtres fidèles à sa loi mais déserte les coeurs endurcis ; "Chargez-vous de mon joug" (Mt 11, 29). Il appelle joug, l'obéissance à la loi. Rendons-nous donc à son appel, devenons la bête de somme du Christ, sanglons-nous de charité, et ne secouons pas ce joug doux et léger qui n'écorche pas la nuque, mais la caresse. "Semons dans la bénédiction pour récolter aussi dans la bénédiction (2Co 9, 6), dit saint Paul, et cette semence portera des milliers d'épis. »

    Saint Grégoire de Nysse, De l'amour des pauvres (2), P.G. 46, 472-489 (Trad. coll. Ichtus n°6, Grasset, Paris, 1962).

  • 1er novembre : Méditation

    « La solennité de ce jour nous apprend ce que c'est qu'être un saint

    Notre lâcheté, ingénieuse à se faire illusion, voudrait nous persuader qu'il est, pour aller au ciel, une voie commode, où l'on peut ne point se gêner et vivre à son aise, fuir la croix et se satisfaire en tout ce qui n'est pas évidemment péché mortel, suivre la volonté propre et ses caprices, l'amour-propre et sa vanité ; mais, en ce jour, interrogeons les saints et demandons-leur s'il en est un seul qui se soit sauvé par cette voie. Ils nous répondront avec l'évangile qui se lit solennellement aujourd'hui, dans l'assemblée des fidèles, comme une protestation contre ce système de morale relâchée. Que nous dit cet évangile, si ce n'est que les bienheureux, ou les saints, ce sont les humbles, pauvres et détachés de tout ; ce sont les coeurs doux, qui souffrent tout de tout le monde, sans rien faire souffrir à personne, rendent le bien pour le mal, la louange pour le blâme, l'amour pour la haine ; ce sont les éprouvés, qui coulent leurs jours dans l'affliction et les larmes, loin des joies du monde ; ce sont les zélés pour leur propre perfection, qui ont faim et soif d'une justice toujours plus grande ; ce sont les miséricordieux, qui compatissent à toutes les peines de leurs frères et prennent en pitié leurs défauts avec toutes les misères humaines ; ce sont les coeurs purs, qui ont horreur des moindres taches ; ce sont les pacifiques, qui ne laissent point les passions troubler la paix de leur âme et vivent en paix avec tout le monde ; ce sont les persécutés, qui supportent sans trouble l'insulte et la calomnie. Voilà les saints au jugement de Jésus-Christ et de l'Evangile. Trouvons-nous place en ce portrait pour la lâcheté, la tiédeur, la vie commode et sans gêne ?
    [...]
    Je dois donc me convertir, car je suis bien loin d'être un saint. Où est en moi l'humilité des saints, leur douceur, leur patience, leur vie de foi ? Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! La fête de ce jour me rappelle que je dois être un saint, et je veux le devenir. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année Tome III, Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e édition revue, corrigée, augmentée).

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    Frise de l'église St-Vincent-de-Paul à Paris (détail)
    réalisée par Hippolyte Flandrin (1809-1864) :
    Procession des Saints s'avançant vers le Sanctuaire

  • 21 septembre : Méditation

    « Pour aimer ceux qui souffrent, il faut les aimer en Jésus-Christ et comme Jésus-Christ. Naturellement ils sont peu attrayants, les malades, les vieillards, les affligés de toute espèce ; ils ne savent guère parler que de leurs maux, et ils ne se lassent jamais de ce refrain lamentable et monotone... Si, de notre côté, nous ne pensons qu'à nos propres chagrins, il n'y aura guère moyen de s'entendre ; nos paroles de sympathie et de consolation seront froides, banales, sans résultat ; le malheureux que nous visitons sentira que nous remplissons une corvée et non un apostolat, que notre intérêt pour lui est tout de surface, que nous ne le comprenons pas, que nous ne l'aimons pas.
    Si, au contraire, en entrant chez un affligé - et je ne parle pas seulement de ceux qui habitent les mansardes, il y en a aussi beaucoup dans les salons luxueux - nous mettons généreusement de côté toutes nos occupations et nos préoccupations, nos chagrins, nos soucis, nos craintes et nos espoirs, pour ne penser qu'à celui que nous allons consoler et à ce qui le touche, oh ! comme tout en nous sera différent.
    Nous nous intéresserons vraiment à l'exposé de ses peines, que nous connaissons peut-être par coeur, c'est vrai, mais qui n'en sont sans doute pas moins crucifiantes pour cela ; et quand même ces peines seraient en soi assez légères, si elles paraissent lourdes à celui sur qui elles pèsent, elles constituent un fardeau réel, relativement accablant pour ces épaules si faibles de notre frère que nous aimons. Nous aurons vraiment pitié de cette souffrance, quand même elle serait un brin ridicule dans ses manifestations nous plaindrons sérieusement celui qui l'éprouve, parce que nous l'aimons ; et si nous l'aimons, oh ! quelle onction suave et aimable dans notre langage, quelle douceur reposante dans notre sourire, quelle grâce bienfaisante et discrète dans les soins que nous donnerons !
    Mais pour tout cela il faut de l'amour, et cet amour ne se puise que dans l'amour de Jésus. Humainement peut-être nous sommes ennuyés, rebutés par cette sorte de corvée, mais surnaturellement nous voyons Jésus en celui qui est attristé ; nous pensons que plus l'homme souffre, plus il ressemble à l'Homme-Dieu ; nous nous rappelons qu'il a surtout aimé ceux qui étaient dans l'affliction, qu'il a appelé à lui tous ceux qui étaient courbés sous la douleur et les fardeaux afin de les soulager ; nous entendons cette parole si consolante : "Tout ce que vous faites pour ces malheureux, c'est pour moi-même que vous le faites." Alors les yeux de notre âme s'ouvrent et nous entrevoyons ce merveilleux spectacle qu'il fut parfois donné à certains saints de contempler, le pauvre, le malade subitement transfiguré, et à sa place le Sauveur nous remerciant avec un doux sourire et nous redisant tout bas : "C'est pour moi que vous le faites ! merci !"
    Habituons-nous donc à aimer ceux qui souffrent, ceux qui pleurent, ceux qui sont abandonnés, à les aimer chrétiennement, parce qu'ils sont comme nous fils de Dieu et frères de Jésus-Christ, parce qu'ils ressemblent plus que personne au divin crucifié du Calvaire ; redisons-nous souvent que Dieu ne nous demande pas seulement de les secourir, qu'il nous demande de les aimer. »

    J.T. de Miramont, Messager du Coeur de Jésus, Novembre 1901.

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  • Intentions de prière de Benoît XVI pour le mois de septembre

    Universelle - Les personnes engagées en politique
    "Pour que les responsables politiques agissent toujours avec honnêteté, intégrité et amour de la vérité."

    Missionnaire - L'aide aux églises des pays pauvres
    "Pour que les communautés chrétiennes se rendent disponibles à l'envoi de missionnaires, prêtres, laïcs, et augmentent leur soutien concret en faveur des églises les plus pauvres."

    Source : Apostolat de la prière.

  • 10 août : Sanctoral

    Comme au calendrier traditionnel :

    Saint Laurent, martyr


    Vie du diacre Saint Laurent de Rome († 258)

    Le jeune diacre héroïque compte parmi les saints les plus populaires de l’Église romaine ; la fête de saint Laurent était autrefois la plus grande fête de l’année après celle de saint Pierre et de saint Paul. « De l’orient à l’occident, écrit le pape saint Léon, lorsque resplendissent les flambeaux des lévites, Rome est aussi illustrée par Laurent que l’a été Jérusalem par Étienne ».

    A défaut d’actes authentiques, nous possédons sur le martyre de ce saint un grand nombre de témoignages d’une haute antiquité. Laurent était disciple de Sixte II, qui, gagné par ses éminentes qualités et surtout par son innocence, en fit son premier diacre. Laurent avait ainsi le privilège d’être le premier assistant du pape à l’autel, et était, même, chargé de l’administration des biens de l’Église et du soin des pauvres.

    Durant la persécution de l’empereur Valérien (253-260), Sixte II fut mis à mort avec quatre de ses diacres. Or, Laurent désirait ardemment être immolé avec le père de son âme : « Père, lui disait-il, où vas-tu sans ton fils ? Où vas-tu, prêtre, sans ton diacre ? Tu avais coutume de ne jamais offrir le sacrifice sans ton ministre ! En quoi t’ai-je déplu ? M’as-tu jamais trouvé inférieur à ma tâche ? Mets-moi de nouveau à l’épreuve et vois si je suis indigne de mes fonctions à l’église. Jusqu’à ce jour, c’est à moi que tu avais confié le soin de distribuer le sang du Seigneur ». Sixte lui répondit : « Je ne t’abandonne pas, mon fils. Un plus grand combat pour la foi t’est réservé. Je suis un faible vieillard, c’est pourquoi le Seigneur m’épargne ; mais toi, qui es jeune, un plus grand triomphe t’est destiné. Cesse de pleurer ; en trois jours tu me suivras ». L’ayant ainsi consolé, le Pontife ordonna à son diacre de distribuer les biens de l’Église aux pauvres.

    Tandis que Laurent s’acquittait de cette tâche chez un certain Narisce, un aveugle appelé Crescence vint le supplier de lui imposer les mains pour le guérir. Laurent fit sur lui le signe de la croix et lui rendit la vue. En prison, il accomplira encore d’autres miracles.

    On avait compris, par son entretien avec Sixte II, qu’il était administrateur des biens de l’Église. Il fut arrêté et confié à un gardien du nom d’Hippolyte. Lucilus et plusieurs autres aveugle furent guéris par lui ; Hippolyte se convertit et reçu lui-même le martyre (voir au 13 août). Sollicité par le préfet de Rome de livrer les trésors qui lui étaient confiés, Laurent demanda un délai de deux jours afin de pouvoir lui donner satisfaction. Il employa ce temps rassembler les pauvres et les malades dans la maison d’Hippolyte, puis il les présenta au préfet : « Voilà, dit-il, les trésors de l’Église ! » Le saint fut alors livré à la torture.

    Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique, Salvator - Casterman, 1936.

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    Le diacre Saint Laurent et le Pape Sixte II

  • 4 août : Prière d'intercession au Saint Curé d'Ars

    Saint Curé d'Ars,
    tu as fait de ta vie une offrande sans partage
    à Dieu pour le service des hommes ;
    que l'Esprit-Saint, par ton intercession,
    nous conduise aujourd'hui à répondre,
    sans défaillance, à notre vocation personnelle.

    Tu as été un adorateur assidu du Christ au tabernacle.
    Apprends-nous à nous approcher avec foi
    et respect de l'Eucharistie,
    à goûter la présence silencieuse dans le Saint-Sacrement.

    Tu as été l'ami des pécheurs.
    Tu leur disais :
    « Vos fautes sont comme un grain de sable
    en comparaison de la grande montagne
    de la miséricorde de Dieu ».
    Dénoue les liens de la peur
    qui nous retiennent parfois loin du pardon de Dieu ;
    augmente en nous le repentir de nos fautes.
    Découvre-nous le vrai visage du Père
    qui attend inlassablement le retour du fils prodigue.

    Tu as été le soutien des pauvres :
    « Mon secret est bien simple,
    c'est de tout donner et de ne rien garder ».
    Apprends-nous à partager avec ceux qui sont dans le besoin ;
    rends-nous libres vis-à-vis de l'argent
    et de toutes les fausses richesses.

    Tu as été un fils aimant de la Vierge Marie,
    « ta plus vieille affection ».
    Apprends-nous à nous tourner vers elle
    avec la simplicité et la confiance de l'enfant.

    Tu es devenu le témoin exemplaire des Curés de l'univers.
    Que ta charité pastorale conduise les pasteurs
    à rechercher la proximité avec tous sans acception des personnes ;
    donne-leur l'amour de l'Église,
    l'élan apostolique, la solidité dans les épreuves.

    Inspire aux jeunes
    la grandeur du ministère sacerdotal
    et la joie de répondre à l'appel du Bon Berger.

    Saint Curé d'Ars,
    sois notre intercesseur auprès de Dieu.
    Obtiens-nous ce que nous te demandons

    (préciser ici telle demande particulière),
    toi le pasteur humble et fidèle,
    infatigable dans le service de Dieu et des hommes.
    Amen.

    Prière de Mgr Guy Bagnard (évêque de Belley-Ars (Ain) jusqu'au 15 juin 2012, et administrateur apostolique du diocèse jusqu'au dimanche 9 septembre 2012, date à laquelle lui succèdera officiellement Mgr Pascal Roland.)

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    Célébration de l'Eucharistie par Mgr Riocreux en l'église d'Ars
    à l'autel devant la chasse du Saint Curé

  • 21 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Saint Grégoire de Nazianze (329-390), Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.

  • 21 juillet : Méditation

    « Persévère dans ta résolution de rester à la maison. Et là, cesse toute activité : au lieu de fixer ton regard sur les choses, laisse-toi regarder par elles. Contemple la beauté cachée qui se révèle dans une fleur, un paysage, un visage. Ne cherche plus à capter, photographier, à retenir. La fragilité fait partie du charme de l'existence. Au lieu de tendre l'oreille, laisse venir à toi les sons, les bruits, la musique, les paroles, prendre un bain dans le carillon du clocher voisin.
    Au lieu de lire pour apprendre, laisse la Parole te parler et t'atteindre d'elle-même. Elle est vivante. Elle a quelque chose à te dire. Sois ouvert, accueillant et souple. Ecoute le Silence qui te faisait peur. Ne cherche rien a priori mais sois prêt à accueillir la parole qui t'est donnée, le signe qui te fera avancer.
    Cette attention est un état paisible qui est accueil du réel débarrassé de toutes les imaginations et passions de ta sensibilité, de toutes les réactions de ton émotivité, de tes désirs, de tes craintes, de tes soupçons, des inimitiés qui parasitent ton écoute et distraient ta capacité d'attention au réel.
    Cette attitude demande une grande pauvreté spirituelle, une chasteté acquise pour accueillir la réalité qui vient à toi. Cela demande aussi une grande probité morale et intellectuelle. C'est un état paisible, sans aucune crispation. Elle est attente patiente et généreuse d'un signe, d'un indice, d'une parole, d'un non-dit, qui révèlera la possibilité d'une communion avec l'Autre. »

    Dom Bernard Ducruet, Extrait de "Sources vives" n°128, juin 2006.
    (Repris à l'Office du milieu du jour des FMJ le 28 juin 2012.)

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