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pureté - Page 2

  • Méditation : "Tout est de Lui, et par Lui, et pour Lui" (Rm XI, 36)

    "ex ipso, et per ipsum, et in ipso sunt onmia"
    "Tout est de Lui, et par Lui, et pour Lui" (Rm XI, 36)

    « Autant que je le peux, je conseille aux âmes la pratique de la main tendue, de la main tendue à Dieu pour recevoir. Ce n'est pas que je veuille exclure l'effort de la volonté personnelle, ou la continuité et la vigilance qui l'assurent. Mais je crois que tout en nous se fait par la main de Dieu et qu'il est désireux qu'on le sache. Toute vertu, toute pureté, toute fidélité nous vient de Lui. Et peut-être la persévérance en nous de certaines racines d'impatience ou de spontanéité rapide n'est-elle permise de notre Dieu qu'afin que nous soyons réduits à nous replier vers Lui, et à lui demander, humblement, filialement, ce qu'il ne nous donne pas de conquérir... Je rappelle volontiers aux âmes contemplatives, avec la parole de saint Paul : qui spiritu Dei aguntur ii sunt filii Dei (1), la prière que nous adressons au Seigneur présent, un instant avant la communion : Fac me tuis semper inhaerere mandatis et a te numquam separari permittas (2). Nous sollicitons ainsi de Lui, non pas seulement de n'être pas séparés de Lui dans l'éternité, - mais encore la grâce de n'être jamais séparés de Lui, en aucun instant ni aucune œuvre de la vie présente. Il n'y a rien au monde que Lui. Nous n'avons rien à regarder ici-bas que Lui. Ne nous laissons distraire ni divertir par quoi que ce soit au monde ; cela est possible. Dieu est esprit : Il est si souple, si pur, si fluide, qu'Il peut se répandre sur tous les instants de notre vie, comme un parfum ; pourquoi ne serions-nous pas sans cesse attentifs à Celui qui ne s'éloigne jamais ? »

    1. tous ceux qui sont menés par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. (Rm 8, 14) - 2. faites moi demeurer toujours attaché à Vos commandements, et ne permettez pas que je sois jamais séparé de Vous. (Ordo Missae, Agnus Dei).

    Dom Delatte (1848-1937), in "Dom Delatte, Abbé de Solesmes", par Dom Augustin Savaton (1878-1965), abbé de Saint-Paul de Wisques, Éditions d'Histoire et d'Art, Plon, 1954.

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  • Méditation : Immaculée Conception de la Sainte Vierge Marie

    « Comme le temps approchait auquel Dieu avait résolu de se revêtir de notre nature, le Verbe divin commença à disposer toutes choses pour sa venue en ce monde. Son premier soin fut de créer cette sainte Vierge qui devait être sa mère, et de la remplir, au moment de sa conception, de grâces convenables à sa dignité, n'étant pas possible qu'un Fils si puissant épargnât rien pour une mère qu'il avait choisie entre toutes les femmes, et qu'il aimait trop pour n'user à son égard que d'une libéralité commune. [...]
    Il la préserva du péché originel dont elle devait naturellement être coupable comme les autres filles d'Adam, et il sanctifia son âme dès qu'il la créa pour l'unir à son corps. Si bien que, comme le Créateur donna au soleil l'être et la lumière tout ensemble, et comme avec la vie naturelle il communiqua celle de la grâce tant aux Anges qu'à nos premiers pères, il remplit aussi l'âme de la Vierge d'une excellente sainteté à l'instant même qu'il la tira de l'abîme du néant, d'où elle sortit toute brillante, comme un soleil que les ténèbres du péché n'avaient jamais obscurci. [...]

    O Verbe divin ! qui vous êtes fait homme dans le sein de cette Vierge pour vous former une Église pleine de gloire, sans tache, sans ride et sans nul défaut (1), je vous rends grâce de ce que, par une faveur spéciale, vous avez communiqué à votre bienheureuse Mère, dès le moment de sa conception, cette pureté parfaite que les autres Saints n'obtiennent que dans le ciel. O glorieuse Mère de Dieu ! je me réjouis de ce que vous êtes venue au monde toute éclatante de lumière, aussi bien que votre Fils qui est le Soleil de Justice. Vous pouvez dire comme lui, en ce premier moment de votre vie, que vous êtes prête à exécuter la volonté du Seigneur (2), et que sa loi, qui est la loi de la charité et de la grâce, est déjà gravée au milieu de votre cœur. Tout ce que je vous demande, c'est que notre divin Rédempteur vous ayant choisie pour coopérer avec lui à notre salut, vous le conjuriez de nous appliquer ses mérites, de nous pardonner nos fautes passées, de nous préserver de celles que nous pouvons faire à l'avenir, de nous imprimer en général une telle horreur du péché, que nous comptions pour le dernier de tous les maux, celui d'être un moment privé de sa grâce. »

    1. Ephes. 5, 27. - 2. Psal. 39.

    Vénérable Louis Dupont s.j. (Luis de la Puente, 1554–1624), Le Trésor des Serviteurs de Marie ou Méditations sur les vertus et les glorieuses prérogatives de la Sainte Vierge (Première Partie, IIIe Méditation), Trad. des Méditations du P. Brignon, A Lyon, Chez Rusand / A Paris, A la Librairie Ecclésiastique de Rusand, 1829.

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    L'Immaculée Conception, Francisco de Zurbarán
    Magyar Szépmüvészeti Múzeum, Budapest (Crédit photo)

  • Méditation : Le secret du pur amour

    « Un travail, si petit soit-il, fait en secret sans le désir qu'il soit connu (1), donne à Dieu plus de joie que mille autres faits avec l'envie d'en avertir les hommes. Quiconque agit pour Dieu, poussé par un très pur amour, non seulement ne se soucie pas d'être aperçu des hommes, mais encore n'agit pas pour que Dieu même le sache : alors même que jamais Dieu n'en pût rien savoir, son serviteur ne manquerait pas de faire comme il a fait, avec autant d'ardeur et de pureté d'amour. »

    1. attendite ne justitiam vestram faciatis coram hominibus ut videamini ab eis (Matth. 6, 1).

    St Jean de la Croix (1542-1591), in Dom Chevallier, "Les Avis, Sentences et Maximes de Saint Jean de la Croix" (Le livret de Françoise de la Mère De Dieu, 96-97), Desclée de Brouwer & Cie, 1933.

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  • Méditation : Imitation de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Remerciez le Seigneur, Mes Frères, d'avoir donné au monde la divine Marie, enrichie de tant de grâces et revêtue de tant de puissance. Ensuite, soyez reconnaissants à la Très-Sainte Vierge pour tant de bienfaits. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui puisse ne l'être pas ? Aurait-il un cœur, pourrait-il encore se dire l'enfant de Marie, oserait-il la nommer sa mère ? Nous prouverons à la Très-Sainte Vierge que nous sentons tout le prix de ses bienfaits, en l'aimant d'un amour sans bornes, en lui étant dévoués tous les jours de notre vie. Mais en quoi doivent principalement consister notre amour et notre dévouement ? Comment lui montrer notre reconnaissance ? Vous le comprenez, c'est en pratiquant ses vertus, qui seront, si nous aimons réellement Marie, la règle de toute notre conduite, l'inspiration de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Ne serions-nous pas coupables de la plus noire ingratitude si, tandis que la très-sainte mère de Dieu a tout fait pour nous, tandis qu'elle veut nous conduire au céleste bonheur, nous ne répondions pas à l'appel plein de tendresse et de douceur qu'elle nous fait d'écouter ses conseils, de marcher sur ses traces, de vivre saintement, d'imiter avant tout cette pureté sans souillures qui fait d'elle la plus belle merveille, et lui vaut sa plus grande puissance auprès de Dieu ? »

    Abbé A. Martin, Extrait d'un Sermon sur la Nativité de la Très-Sainte Vierge, in "Le Livre de Marie", Taillard-Jaunet, Guincourt, par Tourteron (Ardennes), 1857.

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  • Méditation : « Ave Maria »

    « Qu'y a-t-il de plus doux que ce salut qui s'adresse à vous ? O salut admirable, qui enivre un cœur pieux d'une douceur toute céleste ! Que pouvez-vous écouter plus volontiers que cette salutation, par laquelle vous êtes reconnue Mère de Dieu ? Ainsi vous voulez que les hommes trouvent en vous leur bonheur, mais de façon que leur ardeur se reporte toujours sur celui dont vous êtes la Mère. O admirable salut, salut au-dessus de toute admiration, qui met en fuite les démons, délivre les pécheurs et réjouit les enfants ! L'Ange félicite, le Verbe s'incarne, la Vierge devient Mère. C'est un salut véritable ; son fruit renouvelle les créatures, il rachète les hommes et répare les ruines des Anges. Je vous salue donc, ô Marie. O salut, chaîne véritable qui lie notre cœur au cœur de la Vierge, qui le sépare des objets terrestres et enchaîne d'une manière inébranlable celui qui est misérable à celle qui est toute miséricordieuse, le serviteur à sa souveraine, l'enfant à sa mère ! O aimable salut ! qu'il s'approche et qu'il te porte sur ses lèvres celui qui veut être enchaîné par l'amour.

    Salut donc, ô Marie ! C'est justement qu'on vous nomme Marie, car vous êtes l'étoile de la mer, vous êtes la mer d'amertume, vous êtes en même temps reine. Vous êtes l'étoile de la mer, et vous avez fait briller le rayon de la lumière éternelle sur le monde plongé tout entier dans un abîme d'angoisses. Vous êtes une mer d'amertume, car votre cœur s'est transformé totalement en la Passion de Jésus-Christ, votre Fils, attaché pour nous sur la croix. Vous êtes souveraine et vous êtes élevée au-dessus de tous les chœurs des anges à la droite de votre Fils. Vous êtes l'étoile de la mer par vos soins à diriger nos jours ; une mer d'amertume par votre compassion pour nos peines, et notre souveraine par la protection dont vous nous couvrez. Vous êtes l'étoile de la mer par votre pureté ; une mer amère par la tendresse de votre cœur et souveraine par votre puissance.

    O Seigneur mon Dieu, quelle sera notre reconnaissance pour tous les bienfaits dont vous nous avez comblés ? Que ferons-nous, et que pourrons-nous faire ? Nous étions placés dans l'amertume la plus profonde, environnés de ténèbres de toutes parts, éloignés prodigieusement du port du salut, poussés au naufrage par les tourbillons et les orages, ou plutôt presque submergés par la tempête ; et vous nous avez donné une consolation aussi glorieuse, une société aussi douce, un secours aussi efficace, un refuge aussi tendre dans Marie, l'étoile qui illumine ! O nuit véritablement bonne, heureuses ténèbres, glorieuse obscurité qui a mérité d'être éclairée par une semblable étoile ! Cette nuit est vraiment la lumière qui m'éclaire dans mes délices. O glorieuse Vierge, puisque vous êtes l'étoile de la mer, je veux en cette vie être toujours sur la mer afin de vous avoir toujours pour étoile. Je veux être toujours sur la mer d'une amertume parfaite en gémissant sur mes péchés, en compatissant du fond de mon cœur à Jésus crucifié, en pleurant sur les misères et les vices de mes frères... Qui donc refusera d'entrer dans cette mer de toute amertume, de compassion et de souffrance, où cette étoile répand sa clarté ? Que le cœur parfait soit sans crainte, car le naufrage est impossible à l'éclat de sa splendeur, et aucun nuage ne saurait s'interposer entre elle et nous que par notre volonté. »

    St Bonaventure, L'Aiguillon de l'Amour divin, Livre III Chap. XVI : Méditation sur la Salutation angélique (extraits), in "Œuvres complètes" Tome IV, Traduites par M. l'Abbé Berthaumier, Curé de Saint-Pallais, Paris, Louis Vivès, 1854.
    (Œuvres de St Bonaventure à l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais)

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  • Méditation : "Prier, c'est savoir se taire longtemps"

    « La prière consiste finalement à se taire pour écouter Dieu qui nous parle et pour entendre l'Esprit-Saint qui parle en nous. Je crois important de dire que nous ne savons pas et nous ne pouvons pas prier seuls : c'est l'Esprit-Saint qui prie en nous et pour nous. Saint Paul nous dit : « L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfant de Dieu. » Il poursuit : « Pareillement, l'Esprit vient au secours de notre faiblesse. Car nous ne savons que demander pour prier comme il faut. Mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables. Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit-Saint » (Rm 8, 16.26).

    Bien sûr, il ne fait aucun doute que les hommes doivent parler à Dieu ; mais la véritable prière laisse Dieu libre libre de venir à nous selon sa volonté. Nous devons savoir l'attendre dans le silence. Il faut durer dans le silence, dans l'abandon et dans la confiance. Prier, c'est savoir se taire longtemps ; nous sommes si souvent sourds, distraits par nos paroles... Hélas, il n'est pas évident que nous sachions écouter l'Esprit-Saint qui prie en nous. Plus nous persévérons dans le silence, plus nous aurons la chance d'écouter le murmure de Dieu. Souvenons-nous que le prophète Elie est resté longtemps caché dans une grotte avant d'entendre le doux murmure du Ciel. Oui, je le redis, la prière consiste d'abord à rester longtemps silencieux. Il nous faut souvent nous blottir auprès de la Vierge du silence pour lui demander de nous obtenir la grâce du silence de l'amour et de la virginité intérieure, c'est-à-dire une pureté de cœur et une disponibilité à l'écoute qui bannit toute présence qui n'est pas celle de Dieu. L'Esprit-Saint est en nous, mais nous sommes souvent remplis d'orchestres qui couvrent sa voix... »

    « Dieu ne se communique jamais pleinement qu'à un cœur qui ressemblerait à la lumière pure d'un matin d'été fort de belles promesses. »

    Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien - Entretien sur la foi (ch. VII), Fayard, 2015.

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  • Méditation : Marie, parfait modèle des vierges

    « Comment devons-nous donc regarder Marie ? Comme ce buisson mystérieux (a) et ardent que les flammes ne consument point, parce que Dieu est lui-même dans ce buisson ; comme l'Arche sacrée (b) où se repose le Seigneur, mais qui est incorruptible ; comme l'Urne précieuse (c) qui renferme la vraie Manne, mais qui jamais ne servit à d'autres usages. Marie est cette Verge d'Aaron (d) qui fleurit par miracle, mais qui conserve toujours sa fleur et son fruit ; Elle est la Toison de Gédéon (e) qui ne reçoit que la rosée du Ciel, et qui en tire toute sa plénitude et toute sa fécondité ; Elle est cette terre bénie (f), qui ne porte que les fruits du Ciel. Elle est ce Chandelier (g) précieux, qui donne une lumière toute divine, mais qui ne contracte aucune souillure. Elle est cette nuée légère dont parle Isaïe (h), nuée qui porte le Seigneur, mais qui est incapable d'aucune tache.
    Quels respects ne devons-nous point à cette Vierge si pure ! Quelles admirations, quelles louanges ne devons-nous point à cette mère de la pureté même, comme l'appelle l’Église ? Quelle religieuse vénération ! La piété l'exige de nous, et nous ne pouvons y excéder tant que nous ne rendons à la Mère de Dieu que ce qui peut convenir à une créature, et que nous ne révérons en elle que les dons de Dieu. Mais avec quel zèle ne devons-nous point honorer sa pureté, en l'imitant, puisque Marie n'a pas été seulement la Vierge la plus parfaite, mais qu'elle a été le plus parfait modèle des Vierges ? »

    (a) Exod. 3, 3. (b) Ibid. 25, 10. (c) Ibid. 16, 33. (d) Num. 17, 8. (e) Jud. 6, 33. (f) Ps. 66, 7 & 84, 23. (g) Zach. 4, 2.

    M. Joseph Lambert (1654-1722), Instructions courtes et familières sur le symbole (Instruction XXIV), Troisième année, Tome I, A Paris, Chez Ph. N. Lottin, 1728.
    (Prêtre, docteur de Sorbonne, prieur de Saint-Martin de Palaiseau, près de Versailles, il y fonda en 1714 une école de charité.)

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    Adalbert Begas (1836-1888), Madonna mit gesenktem Blick, 1881
    (Begas Haus, Museum für Kunst und Regionalgeschichte Heinsberg)

  • Méditation : L'amour de Marie pour Jésus

    « L'amour de Marie pour Jésus a (quatre) caractères :
    1° « C'est un amour souverain : Marie n'aime que Jésus. Elle ne s'aime qu'en Jésus. Elle n'aime le prochain que pour Jésus...
    2° « C'est un amour pur ; pur de toute imperfection, de recherche, d'amour-propre... Pur de tout désir, de toute volonté propre, de tout sentiment personnel : Marie ne veut qu'une chose, s'immoler à l'amour et à la gloire de Jésus...
    3° « C'est un amour généreux. Amour sans condition : elle se dévoue à suivre Jésus partout, à partager partout ses privations, ses sacrifices. - Elle est prête à fuir en Égypte, au milieu d'un peuple idolâtre... - Elle veut partager la pauvreté de l'Enfant-Dieu... - Elle ne choisit, pour apparaître dans la mission divine de son Fils, que les circonstances où Jésus est humilié, calomnié, persécuté... Son amour lui fera gravir le Calvaire avec Jésus... Il la fera triompher de la mort pour survivre à la mort de Jésus et languir sur la terre (de longues années) loin de son Bien-Aimé.
    4° « C'est un amour calqué sur celui du Christ. Les pensées de Jésus sont toutes en Dieu et toutes de Dieu : aussi ne perdait-il jamais Dieu de vue. Son âme voyait Dieu dans toutes les créatures, sa Providence, sa sagesse, sa bonté, sa puissance. De là cette facilité qu'il avait à s'entretenir avec son Père, à se tenir uni à lui au milieu des occupations les plus dissipantes et les plus variées ; à passer subitement de l'action à la contemplation.
    « C'est ainsi qu'a vécu Marie : elle pensait en Jésus. Toutes ses pensées se rapportaient à Jésus. Elle méditait sans cesse les divines paroles de Jésus qui étaient sa lumière, sa vérité, sa vie...
    « Amour de Jésus. - « L'amour suit la pensée ; le cœur aime ce que l'esprit estime... Jésus vivait de l'amour de son Père, faisait tout par amour, sacrifiait tout à l'amour de Dieu. - Procurer sa gloire, réparer les injures à sa divine majesté, le faire connaître, servir, aimer par toutes les créatures, tel était le feu qui consumait le Cœur de Jésus...
    « Telle était aussi la vie du saint Cœur de Marie. Aimer Jésus, vivre pour Jésus, souffrir pour lui, le faire connaître et aimer de tous les cœurs... c'était l'amour de Marie. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), Retraite, pp. 22-26, cité in P. J.-B. Gosselin s.j., "Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année" (96), Tome III, 3e édition, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950. Cf. Bx Charles de Foucauld, Ecrits spirituels (171b), J. De Gigord, 1933.

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    Vierge à l'Enfant, par Louis Janmot (1814-1892)

  • Méditation : des impuretés de l'âme

    Le texte proposé aujourd'hui, de Ste Marie de l'Incarnation (fête le 30 avril prochain), est sans doute plus difficile d'approche que ceux proposés ordinairement dans ces pages. Il n'en demeure pas moins remarquable de justesse pour qui s'intéresse à la vie mystique, et mérite en cela un effort de lecture. Nous le proposons accompagné des notes rédigées par Paul Renaudin, présentateur des œuvres de la Sainte ursuline dans cette collection des "maîtres de la spiritualité chrétienne".

    « L'âme, se sentant appelée à choses plus épurées, ne sait où l'on veut la mener. Quoiqu'elle ait une tendance (1) à choses qu'elle ne connaît pas encore ni qu'elle ne peut concevoir, elle s'abandonne, ne voulant rien suivre que le chemin que Celui à qui elle tend avec tant d'ardeur lui fera tenir. On lui ouvre l'esprit de nouveau pour la faire entrer en un état comme de lumière. Dieu lui fait voir qu'il est comme une grande mer, laquelle, tout ainsi que la mer élémentaire, ne peut rien souffrir d'impur, qu'il rejette toutes les âmes mortes, lâches et impures. Cette lumière opère grandes choses en l'âme. Il faut avouer que, quand j'eusse fait tout l'imaginable pour confesser et anéantir tout ce que j'avais d'impur en moi, que je vis (2) en une si grande disproportion de la pureté de l'esprit humain pour entrer en union et communication avec la divine Majesté, que cela est épouvantable. O mon Dieu, qu'il y a d'impuretés à purger pour arriver à ce terme auquel l'âme, esquillonnées de l'amour de son souverain et unique Bien, a une tendance si ardente et si continuelle ! Cela n'est pas imaginable, non plus que l'importance de la pureté de cœur en toutes les opérations intérieures et extérieures, qui est requise, car l'Esprit de Dieu est un censeur inexorable, et, après tout, l'état dont je parle n'est que le premier pas, et l'âme qui y est arrivée en peut déchoir en un moment. Je frémis quand j'y pense, et combien il importe d'être fidèle.
    Il est vrai que la créature ne peut rien de soi ; mais lorsque Dieu l'appelle à ce genre de vie intérieure, la correspondance est absolument requise, avec l'abandon de tout soi-même à la divine Providence, supposée la conduite d'un directeur, duquel elle doit suivre les ordres à l'aveugle, pourvu que ce soit un homme de bien : ce qui est aisé à reconnaître, car Notre-Seigneur en pourvoit lui-même ces âmes-là qui se sont ainsi abandonnées de bon cœur à sa conduite. Ah ! mon Dieu, que je voudrais publier bien haut, si j'en étais capable, l'importance de ce point. Il conduit l'âme à la vraie simplicité qui fait les saints (3)... »

    1. Le mot est très fréquent chez Marie. Il désigne un état d'insatisfaction et de désir entre deux étapes de son ascension spirituelle.
    2. Indicatif du verbe vivre.
    3. Toute vie mystique est un élan continu, un processus de purification et de dépouillement qui ne souffre ni interruption, ni résistance à l'action de l'Esprit-Saint. Il y a des périodes étales, ou même des régressions et des reprises dans la vie morale ; il n'y en a pas dans la vie mystique. Il faut une « correspondance » absolue, comme dit Marie, de la part de l'âme, soulevée et menée par une surabondante grâce divine. Passive et abandonnée depuis son plus jeune âge, Marie est bien le type d'une vocation mystique. Il est d'autant plus remarquable de la voir concilier cette direction de l'Esprit-Saint avec le souci de toujours obéir à un directeur humain et à l'autorité de l’Église.

    Ste Marie de l'Incarnation (1599-1672), La relation de 1654 (X), in "Marie de l'Incarnation, ursuline", Aubier, coll. "Les maîtres de la spiritualité chrétienne - Textes et Études", Paris, 1942.

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    Portrait de Mère Marie de l'Incarnation, attribué à Hugues Pommier (1672), Archives des Ursulines de Québec
    (Crédit photo)

  • Méditations de la Semaine Sainte - La Sainte Cène

    « Entrons au Cénacle au moment de l'action de grâces de cette première communion de la terre. Saint Jean repose avec abandon et tendresse sur le Cœur de Jésus. C'est la réalisation d'un tableau du Cantique des cantiques : « Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à lui... Je suis à mon Bien-Aimé et son Cœur se tourne vers moi. » (Cant. 2.)
    Jésus se complait dans son immolation eucharistique. Cette pâque féconde, qu'il vient de faire avec ses disciples, se renouvellera sur l'autel jusqu'à la fin des temps. C'est la manne du Nouveau Testament, le pain de vie, le pain des forts, les délices des saints, le gage du salut et de la résurrection.
    Saint Jean, l'apôtre vierge, l'ami de l’Époux, le parent du Christ, ravi de la communion qu'il vient de faire, laisse tomber tendrement sa tête sur la poitrine de son Maître chéri. Il est pur, et la chasteté des sens et du cœur permet à l'homme l'intimité avec Dieu. Attraction ineffable qui dégage le disciple de la terre et l'élève dans une région supérieure de béatitude et d'amour.
    Le disciple bien-aimé appuie sur le Cœur sacré de Jésus ses lèvres d'où jailliront les fleuves de la théologie sacrée, son front que doivent orner tant de rayons merveilleux de science et de sagesse, et ceindre l'auréole des apôtres, des prophètes, des vierges, des martyrs.
    Le Christ lui a réservé à lui seul, parce qu'il est pur, d'écrire de sa main les mystères de la pureté incréée, du Verbe de Dieu fait chair pour le salut du monde.
    Saint Jean, disciple bien-aimé, attirez-nous avec vous sur la poitrine de Jésus quand nous sommes unis à lui dans la communion.

    Résolutions - Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, et qu'il n'a rien épargné pour leur marquer son amour ! Et moi que ferai-je pour lui rendre amour pour amour ? J'irai à l'Eucharistie avec une pureté et une ferveur qui me rapprochent des dispositions de saint Jean. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Jeudi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Jacques (James) Tissot (1836-1902), La communion des Apôtres

  • Audience générale de ce mercredi 18 mars 2015

    Le Pape François a sévèrement critiqué ce mercredi 18 mars les sociétés contemporaines où le nombre d’enfants est au plus bas. Sans citer explicitement l’avortement et le contrôle des naissances, il a souligné que les enfants sont un grand don pour l’humanité, mais ils sont aussi les grands exclus, car on ne les laisse même pas naître. Le Saint-Père s’exprimait à l’occasion de l’audience générale, devant quelque 16 000 personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre.

    Poursuivant son cycle de catéchèses sur la famille, il s’est attardé sur la richesse que représentent les enfants. La semaine prochaine, a-t-il annoncé, il évoquera les blessures qui font beaucoup de mal aux enfants. Sortant plusieurs fois de son texte, le Pape François a évoqué les enfants qu’il a rencontrés lors de son dernier voyage en Asie, pleins de vie et d’enthousiasme. Mais certains d’entre eux, a-t-il dénoncé, vivent dans des conditions indignes.  « C’est à la manière dont elle traite les enfants qu’on peut juger une société, sur le plan moral mais aussi sociologique, qu’on peut voir si cette société est libre ou si elle est esclave d’intérêts internationaux », a-t-il affirmé sous les applaudissements.

    Les enfants, pas encore pollués par les incrustations de la vie, sont une source de joie

    Le Souverain Pontife a reconnu que s’ils apportent de la joie et de l’espoir, les enfants sont aussi source de tracas et de soucis ; la vie est ainsi faite. Mais une société sans enfant est « triste et grise ». Le Pape François a par ailleurs fait l'éloge de la pureté franchise des enfants. Ils regardent, a-t-il dit, la réalité avec un regard confiant ; ils ont la capacité de recevoir et de donner de la tendresse. Avec leur simplicité intérieure et leur tendresse, ils peuvent débloquer les cœurs de pierre. Ils savent sourire et pleurer, spontanément, alors que le sourire des adultes semble parfois sans vie, en carton pâte, artificiel comme celui d’un clown. Les enfants ne sont pas encore pollués par les incrustations de la vie. Ils ne savent pas ce qu’est la diplomatie, la duplicité et mettent parfois leurs parents dans l’embarras. Mais ils disent des choses vraies.

    Sur le ton de la plaisanterie, le Saint-Père a confié que certains enfants, le voyant entièrement vêtu de blanc, pensent que c'est le médecin qui vient leur faire un vaccin, et éclatent en larmes.

    Les enfants nous rappellent aussi qu’au début de notre vie, nous avons tous été totalement dépendants des autres. Et le Fils de Dieu lui-même a voulu passer par là ! Dans l’Évangile, nous trouvons des paroles fortes de Jésus sur ces « petits », qui désignent toutes les personnes qui dépendent des autres, et en particulier les enfants. Ils sont une richesse pour l’humanité et pour l’Église, parce qu’ils sont un rappel constant à ne pas nous considérer autosuffisants, mais comme ayant besoin d’aide, d’amour, de pardon, condition nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu. Nous ne sommes pas les maîtres de notre existence. Nous sommes radicalement dépendants. Le temps du Carême est un temps favorable pour « devenir comme des enfants », parce que « le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ».

    Source : Radio Vatican.

    Résumé

    « Chers frères et sœurs, je parlerai aujourd’hui des enfants. Ils nous rappellent qu’au début de notre vie, nous avons tous été totalement dépendants des autres. Et le Fils de Dieu lui-même a voulu passer par là ! Dans l’Évangile, nous trouvons des paroles fortes de Jésus sur ces « petits », qui désignent toutes les personnes qui dépendent des autres, et en particulier les enfants. Ils sont une richesse pour l’humanité et pour l’Église, parce qu’ils sont un rappel constant à ne pas nous considérer autosuffisants, mais comme ayant besoin d’aide, d’amour, de pardon, condition nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu. Nous ne sommes pas les maîtres de notre existence. Nous sommes radicalement dépendants. Les enfants regardent la réalité avec un regard confiant et pur ; ils ont la capacité de recevoir et de donner de la tendresse. Ils savent sourire et pleurer, ce que les adultes ont besoin d’apprendre à nouveau. Ils apportent la vie, la joie, l’espérance, mais aussi des préoccupations ; cependant il vaut mieux une société qui connait ces préoccupations, qu’une société triste qui reste sans enfants. »

    « J’accueille avec plaisir les pèlerins francophones, en particulier les jeunes venus nombreux, et le groupe du Secours catholique de Marseille.
    Le temps du Carême est un temps favorable pour « devenir comme des enfants », parce que « le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent ». Que Dieu vous y aide et vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original sur le site internet du Vatican.

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (5)

    La vertu, c'est l'ordre dans l'amour.
    (Saint Augustin)

    « La vertu, c'est la force, force courageuse et libre qui ramène l'amour et avec lui tout l'homme vers son centre divin, et par là le fait remonter, en cherchant l'infini, vers les sommets glorieux du vrai progrès humain.
    Aussi, voyez l'homme ou le peuple qui a rétabli par réaction contre la concupiscence l'ordre dans son amour. Ô spectacle digne de l'ambition des hommes et des regards de Dieu ! le cœur tout entier est tourné vers l'infini qu'il cherche et qu'il aspire ; les affections s'en élèvent comme une vapeur d'encens qui glorifie Dieu et embaume les hommes en s'évanouissant elle-même. Le poète a dit : Dieu a donné à l'homme un visage sublime et regardant le ciel ; mais voici bien autre chose : l'homme, par son courage, s'est refait à lui-même un cœur haut qui appelle Dieu et cherche l'infini. Le dévouement, l'abnégation, la pureté, la fraternité, la charité, s'en enlèvent comme ses naturelles aspirations. En un mot, tout cet amour, qui est le fond et le mouvement de la vie, monte ; et tout ce qui est dans l'homme s'élève, rapporté dans son mouvement, et ne redescend vers la terre que comme descendent les eaux attirées par le soleil, pour se répandre en douce pluie ou une féconde rosée. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : livrés à l'Amour...

    « Vivons d'amour, soyons simples comme elle (*), livrées tout le temps, nous immolant de minute en minute en faisant la volonté du bon Dieu sans rechercher des choses extraordinaires. Et puis faisons-nous toutes petites, nous laissant porter, comme l'enfant dans les bras de sa mère, par Celui qui est notre Tout. Oui, ma petite sœur, nous sommes bien faibles, je dirais même nous ne sommes que misère, mais Il le sait bien, Il aime tant nous pardonner, nous relever, puis nous emporter en Lui, en sa pureté, en sa sainteté infinies ; c'est comme cela qu'Il nous purifiera par son contact continuel, par des attouchements divins. Il nous veut si pures, mais Lui-même sera notre pureté : il faut nous laisser transformer en une même image avec Lui, et cela tout simplement, en aimant tout le temps cet amour qui établit l'unité entre ceux qui s'aiment !

    Moi aussi, je veux être sainte, sainte pour faire son bonheur. Demandez-Lui que je ne vive plus que d'amour, « c'est ma vocation ». Et puis unissons-nous pour faire de nos journées une communion continuelle : le matin éveillons-nous dans l'Amour, tout le jour livrons-nous à l'Amour, c'est-à-dire en faisant la volonté du bon Dieu, sous son regard, avec Lui, en Lui, pour Lui seul. Donnons-nous tout le temps sous la forme qu'Il veut... Et puis, quand vient le soir, après un dialogue d'amour qui n'a pas cessé en notre cœur, endormons-nous encore dans l'Amour. Peut-être verrons-nous des fautes, des infidélités, abandonnons-les à l'Amour : c'est un feu qui consume, faisons ainsi notre purgatoire dans son Amour ! »

    (*) : "elle" désigne Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, à qui elle a recommandé sa correspondante à qui elle adresse cette lettre. Ce passage résume nombre d'aspects de la spiritualité de la sainte du Carmel de Lisieux.

    Bse Élisabeth de la Trinité, extrait de la Lettre à Germaine de Gemeaux [20 août 1903], in "Œuvres complètes", Éditions du Cerf, Paris, 1980.

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  • Méditation : de la pureté de nos intentions

    « Ô la belle vie qui se passe tout entière dans l'exercice de l'amour de Dieu ! Il ne dépend que de vous de vous enrichir pour l'éternité, vous pouvez amasser des trésors toujours plus abondants, chacun de vos instants peut vous procurer un gain plus considérable que l'univers entier avec toutes ses richesses : il n'est pas nécessaire pour cela de faire des choses extraordinaires, mais de faire avec amour, avec une intention bien pure vos actions ordinaires et même les plus indifférentes. Oh ! si vous saviez ce que c'est que l'intention ! Ne vous bornez pas cependant à vous proposer dans vos actions des intentions bonnes et même surnaturelles, mais agissez avec les motifs les plus parfaits à l'exemple de votre divin Modèle. Pour cela vous avez besoin de vous dégager de tout intérêt privé, de vous renoncer complètement vous-même pour ne chercher que Dieu seul et sa plus grande gloire. C'est l'exemple que vous donne Jésus. Unissez-vous à ce divin Maître dans les intentions qu'il se proposa. Il est le médiateur par lequel nous devons aller au Père, c'est par cette union seulement que nos actions seront agréables à Dieu. Prières, travaux, souffrances, jouissances même, tout, en un mot, doit recevoir son excellence et sa valeur des mérites infinis de Jésus et de l'amour qui embrasa son sacré Cœur : "Per Dominum nostrum Jésum Christum", voilà notre ressource, notre espérance et notre richesse. C'est à lui proprement qu'il appartient de marquer toutes vos actions du cachet divin qui porte son effigie. Mon Dieu ! quel vide je trouve dans ma vie en considérant les défauts de mes intentions ! mais quel moyen puissant de m'enrichir et de vous glorifier si je sais en user ! c'est ce qui me console. Prenez l'habitude de diriger votre intention non seulement le matin mais au commencement de toutes vos actions. »

    P. F.-X. Gautrelet (1807-1886), Le premier Vendredi de chaque mois sanctifié par la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, Périsse Frère, Lyon - Paris, 1855.

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     Fresque de la Basilique Saint-Sophie

  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-quatrième Jour

    Vingt-quatrième Jour
     
    Prions pour tous nos parents et tous nos amis, afin que Dieu les récompense de leur dévouement pour nous.

    La 5ème épine du Cœur de Jésus, ce sont les corrupteurs de l’enfance.

    C’est là une autre espèce de sacrilège non moins douloureux au Cœur de Jésus, plus douloureux peut-être que la profanation de son corps… Chères âmes d’enfants que Jésus aime tant, âmes innocentes et pures, est-il possible qu’il y ait des êtres assez pervers pour vous apprendre le mal, pour vous faire commettre le mal ! – Ah ! quel trésor de colère s’amasse contre eux dans le Ciel ! Sans doute tout péché peut obtenir son pardon, mais pour obtenir le pardon d’avoir appris le mal à une âme innocente, surtout si cette pauvre enfant est morte, morte avec son péché, que de pénitences, que d’expiations, que de tourments seront nécessaires !...

    Aujourd’hui je prierai bien pour les âmes innocentes.
  • Méditation - Prière à l'Esprit-Saint

    « Ô Toi, qui procèdes du Père et du Fils, divin Paraclet, par ta flamme féconde viens rendre éloquent notre organe, et embraser nos cœurs de tes feux.

    Amour du Père et du Fils, l'égal des deux et leur semblable en essence, tu remplis tout, tu donnes la vie à tout ; dans ton repos, tu conduis les astres, tu règles le mouvement des cieux.

    Lumière éblouissante et chérie, tu dissipes nos ténèbres intérieures ; ceux qui sont purs, tu les rends plus purs encore ; c'est toi qui fais disparaître le péché et la rouille qu'il apporte avec lui.

    Tu manifestes la vérité, tu montres la voie de la paix et celle de la justice ; tu fuis les cœurs pervers, et tu combles des trésors de ta science ceux qui sont droits.

    Si tu enseignes, rien ne demeure obscur ; si tu es présent à l'âme, rien ne reste impur en elle ; tu lui apportes la joie et l'allégresse, et la conscience que tu as purifiée goûte enfin le bonheur. [...]

    Secours des opprimés, consolation des malheureux, refuge des pauvres, donne-nous de mépriser les objets terrestres ; entraîne notre désir à l'amour des choses célestes.

    Tu consoles et tu affermis les cœurs humbles ; tu les habites et tu les aimes ; expulse tout mal, efface toute souillure, rétablis la concorde entre ceux qui sont divisés, et apporte-nous ton secours.

    Tu visitas un jour les disciples timides ; par toi ils furent instruits et fortifiés ; daigne nous visiter aussi et répandre ta consolation sur nous et sur le peuple fidèle. [...]

    [...] Viens donc à nous, auguste Consolateur ! gouverne nos langues, apaise nos cœurs : ni fiel ni venin n'est compatible avec ta présence. Sans ta grâce, il n'est ni délice, ni salut, ni sérénité, ni douceur, ni plénitude. [...] »

    Adam de Saint-Victor (XIIe siècle), Séquences, In "L'année liturgique" de Dom Guéranger, Tours, Mame et Fils, 1920, Tome III.

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  • Méditation - Hymne à l'Esprit-Saint - Prière à Notre-Dame

    « Feu et Lumière qui resplendis sur la face du Christ, Feu dont la venue est parole, Feu dont le silence est lumière, Feu qui établis les cœurs dans l’action de grâce, nous te magnifions. Toi qui reposes en Christ, Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de crainte, nous te magnifions. Toi qui scrutes les profondeurs, Toi qui illumines les yeux de notre cœur, Toi qui te joins à notre esprit, Toi par qui nous réfléchissons la gloire du Seigneur, nous te magnifions. Amen. »

    « Très sainte Dame, Mère de Dieu, seule très pure d'âme et de corps, seule au-delà de toute pureté, de toute chasteté, de toute virginité ; seule demeure de toute la grâce de l'Esprit-Saint ; par là surpassant incomparablement même les puissances spirituelles, en pureté, en sainteté d'âme et de corps, jetez les yeux sur moi, coupable, impur, souillé dans mon âme et dans mon corps des tares de ma vie passionnée et voluptueuse ; purifiez mon esprit de ses passions ; sanctifiez, redressez mes pensées errantes et aveugles ; réglez et dirigez mes sens ; délivrez-moi de la détestable et infâme tyrannie des inclinations et passions impures ; abolissez en moi l'empire du péché, donnez la sagesse et le discernement à mon esprit enténébré, misérable, pour la correction de mes fautes et de mes chutes, afin que, délivré des ténèbres du péché, je sois trouvé digne de vous glorifier, de vous chanter librement, seule vraie Mère de la vraie lumière, le Christ notre Dieu ; car seul avec lui et par lui, vous êtes bénie et glorifiée par toute créature invisible et visible, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen. »

    St Ephrem le Syrien (306-373, fêté ce jour), diacre et Docteur de l’Église, appelé par les Orientaux "la lyre de l'Esprit-Saint".
    Catéchèse de Benoît XVI sur St Ephrem, Audience générale du 28 novembre 2007.

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  • Méditation : Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Vierge Marie,
    messagère d'une joyeuse nouvelle,
    tu parcours les monts de Judée,
    et sur tes pas la création s'éveille :
    Celui que l'univers ne peut contenir
    demeure en toi,
    l'ancien monde se prépare au printemps !

    La racine de Jessé fleurira,
    l'arbre de vie donnera son fruit.

    Chante et réjouis-toi, Vierge Marie :
    le Seigneur a visité son peuple.

    Élisabeth court à la rencontre de la joie,
    elle te salue, comblée de grâces.

    La vérité germe de la terre,
    et Jean tressaille d'allégresse.

    Fille d'Abraham, Mère du Messie,
    nous te proclamons bienheureuse.

    Bienheureuse es-tu, Marie,
    d'avoir été pauvre devant Dieu ;
    l'amour s'est emparé de toi
    et tu as chanté :
    Mon âme exalte le Seigneur. »

    Visitation de la Vierge Marie, Livre d'Heures - Matines.

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    « De ce mystère, il est des leçons à retirer. Par la force des choses, une partie de notre vie se passe en relations. Les multiples nécessités de l'existence nous forcent à nous visiter les uns les autres, et les motifs qui dictent nos relations, les effets qu'elles produisent, ne ressemblent pas toujours aux raisons qui guidaient, aux fruits que produisait Marie.
    Ce qui dirige la plupart de nos relations, c'est la sympathie ou l'intérêt, sympathie quelquefois légitime, souvent désordonnée, intérêt parfois raisonnable, souvent égoïste. Si nous bornions nos relations à celles que Dieu inspire, combien seraient supprimées ! Si nous allions où il nous mène, que de seuils nous passerions que nous ne franchissons jamais ! La passion et l'intérêt sont de mauvaises conseillères, et beaucoup de relations mondaines ne sont-elles pas ces seules conseillères ?
    Aussi, quels effets produisent ces visitations ? Peut-être une joie bruyante et dissipée, juste de quoi tuer le temps et étourdir la vie, mais pas cette joie saine, née de la vérité communiquée et goûtée. Souvent le vide les remplit, et elles laissent le vide dans l'esprit et dans l'âme ; elles laissent un peu plus de temps perdu et le nombre accru de ces paroles oiseuses dont nous rendrons compte. Parfois, c'est pire encore, c'est la paix de l'âme troublée par la charité blessée, la vertu altérée, la vérité trahie. Elles laissent alors de la tristesse, sinon du remords. Au lieu d'en tressaillir de joie, ce qui est bon en nous est attristé. Ces visitations pervertissent au lieu de sanctifier. Certaines voix ont l'habitude et le talent de réveiller en nous ce qui y dort de mauvais. Voix de la conversation sans retenue, du livre sans pudeur. Que de ruines causent ces voix ! Elles apprennent le murmure et le blasphème, le dégoût et le mépris du devoir.
    Fuyons les messagers du mal, n'aimons que les purs messagers qui réjouissent la conscience et l'excitent au bien. Qu'au son de notre voix, les cœurs soient divinement réjouis, et, afin d'apporter Dieu aux autres, sachons l'attirer et le garder en nous. »

    P. Pierre Suau, S.J., in "Le Messager du Cœur de Jésus", Mai 1919.

  • Mois de Marie - Vingt-huitième jour

    Vingt-huitième jour

    Reine des Anges, priez pour nous.
     
    Reine des Anges, vous les surpassez tous en grâces, en mérites, en sainteté. Tous les esprits célestes vous rendent hommage et s’abaissent devant vous, comme devant la Mère de Dieu, dont ils ne sont que les serviteurs. Nous unissons nos respects et nos hommages à ceux que vous rend toute la cour céleste. Priez votre divin Fils de nous faire imiter la pureté des Anges et la vôtre pour être un jour associés à votre bonheur.

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  • Mois de Marie - Vingt et unième jour

    Vingt et unième jour

    Maison d’or, priez pour nous.
     
    Maison d’or : oui, vous fûtes, Vierge sainte, la maison que le Seigneur prépara pour être, durant neuf mois, la demeure de son Fils, Dieu fait homme. Il fallait donc que ce fût une maison d’or par la charité, la plus précieuse des vertus, charité toujours pure, toujours ardente, toujours efficace dont vous fûtes animée. Obtenez-nous la grâce de préparer en nous une demeure agréable au Seigneur, par une charité conforme à la vôtre.

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