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péchés - Page 2

  • Méditation : le trésor de l'amour du prochain

    « S'il est quelqu'un que je n'aime pas, je n'ai pas l'amour du prochain. Si je n'aime point le prochain, je n'aime pas Dieu... ce qui me console, c'est que je ne dois pas aimer les fautes du prochain, mais la personne, l'âme créée à l'image de Dieu, l'âme rachetée au prix du sang de Jésus Christ... Si j'aime mon prochain, j'aime Dieu et Dieu lui-même me chérit, j'ai en moi le gage du Saint-Esprit, qui habite en moi ; tous mes péchés sont effacés. Si je pardonne tout, tout m'est aussi pardonné...
    Ô vérité consolante ! Oui, mon Seigneur et mon Dieu, j'aime tous les hommes, je les aime de tout mon cœur ; je leur souhaite tous les biens spirituels ; je les félicite de tous les dons et avantages naturels et surnaturels dont ils jouissent ; je veux converser avec eux... je veux leur rendre tous les services que je pourrai, dussè-je même à cause de cela omettre mes exercices spirituels. La ligne de conduite à suivre dans la pratique de la charité envers le prochain est de n'avoir ni dans mes actions, ni dans mes manières, ni dans mes pensées, ni dans mes paroles quelque chose qui, s'il en avait connaissance, pourrait lui déplaire...
    Ô très sainte Trinité, je recours à vous, je vous en prie et vous en conjure au nom de Jésus-Christ, de la très sainte Vierge Marie et de tous les saints, donnez-moi le trésor de l'amour du prochain. »

    Vénérable Joseph Passerat C.S.S.R. (1772-1858), Lettres, conférences et sentences 124-126, in "Prier 15 jours avec Joseph Passerat" par Jean-Marie Ségalen, Nouvelle Cité, 2002.
    (Père Rédemptoriste, à l'origine d'une quarantaine de fondations en Europe et en Amérique)

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  • Méditation : "Tout faire par son Sacré Coeur"

    « "Par le Sacré Cœur" désormais je veux animer toute ma vie. Il me le demande :
    "Tout faire par son Sacré Cœur ;"
    "Suppléer à ce qui nous manque et à ce qui manque aux autres par les mérites de son Sacré Cœur ;"
    "Apaiser la justice du Père et Lui rendre une gloire infinie, par l'offrande du Sacré Cœur..."
    Voilà ce qu'Il a chargé la Bse Marguerite-Marie de me répéter.
    Ma vie ne pourra qu'y gagner immensément. Ma tiédeur, en passant par les flammes du Sacré Cœur, se changera en ferveur.
    Mes lâchetés, ma faiblesse en face du sacrifice se convertiront en force et en courage, si je les fais toucher aux plaies, aux épines et à la croix, que je trouve associées au Sacré Cœur.
    Ma jalousie, mes étroitesses et mon peu de générosité devront céder devant l'universalité et le rayonnement de son infini amour.

    "Par Lui" j'offrirai toutes mes actions ; mes prières, mon travail, mes efforts. Lui demandant de suppléer par ses mérites infinis à toutes les imperfections de ma vie.
    "Par Lui" surtout, je sanctifierai mes souffrances et mes larmes, en les unissant à son sang divin pour l'expiation de mes péchés et de ceux de tous les hommes.
    "Par Lui" par ses sentiments si parfaits, je vivifierai toutes mes dévotions de Règle : ma dévotion à Marie, à St Joseph, aux Sts Anges, à mes Saints Patrons, aux Âmes du purgatoire.
    De la sorte, la dévotion au Sacré Cœur, loin de diminuer mes autres dévotions, deviendra leur lumière et leur stimulant. »

    Vénérable Marie-Clément (Joseph Staub, 1876-1936, fête ce jour), Vie d'union avec le Sacré Cœur, Centre américain de l'Archiconfrérie de Prière et de Pénitence, Collège de l'Assomption, Worcester, MA, U.S.A., 1917 (2e éd.).
    Prêtre et religieux français des Augustins de l'Assomption, Apôtre du Sacré-Cœur, fondateur des Sœurs de Ste Jeanne d'Arc, déclaré vénérable le 3 avril 2014.

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  • Méditations : des tentations...

    « La prière est sans nul doute indispensable pour repousser les tentations. Mais n'avons-nous pas aussi un autre moyen non négligeable, c'est l'application à notre devoir d'état, à la tâche qui nous a été confiée. Quand nous sommes occupées à bien faire ce que nous devons faire, chacune pour l'amour de Dieu, en union avec la très Sainte Vierge Marie, toutes les facultés sont donc occupées, et bien sûr, les tentations n'ont pas autant de prise sur nous. Voici encore un autre moyen pour écarter les tentations. Ce moyen tout simple et que vous connaissez bien, il consiste à opposer le mépris. Nous savons en effet que le mépris est le moyen le plus court pour nous défaire d'un ennemi que rien ne blesse tant que le dédain. Il est donc préférable aussi de ne pas revenir par la pensée sur nos tentations passées. Car en y revenant, nous remettrions en quelque sorte du bois au feu. Et ainsi nous l'entretiendrions au lieu de l'éteindre. Conservons donc notre tranquillité et la paix sereine dans les tentations. [...] Enfin, n'oublions pas cette vérité que nous connaissons bien ! Dieu si miséricordieux, ne permettra jamais que nous soyons tentées au-dessus de nos forces. Les débats de notre conscience, ces luttes, cette croix crucifiante, il faut les accepter par amour, et en esprit de réparation pour nos fautes, et pour celles des autres. Les tentations ne peuvent nous faire que le mal que nous voulons. Puisque dans les âmes fidèles, elles produisent le contraire : elles produisent de bons effets, elles les maintiennent d'ailleurs dans une plus profonde humilité ; elles stimulent leur vigilance et leur courage. Et de plus elles les entretiennent dans leur ferveur, en les ramenant à Dieu plus souvent. Oui, les tentations nous donnent une heureuse expérience et pour les autres aussi, parce qu'elles nous rendent enfin plus compréhensives, et plus compatissantes pour les faiblesses du prochain. Mais il n'en demeure pas moins vrai que nous devons, vous et moi, être très vigilantes, par la prière, et par la pénitence. »

    Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens Évangéliques A XVII 1975, in "Textes choisis 5. Avec Marie - Vivre le combat spirituel", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2012.

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    Retable d'Issenheim de Matthias Grünewald, musée Unterlinden, Colmar
    Seconde ouverture, panneau droit : la tentation de St Antoine (détail)

  • Méditation : se préparer à la Rencontre

    « Sans un véritable amour pour le Christ, nous ne saurions être Ses véritables disciples ; et nous ne saurions L'aimer si notre cœur n'est ému de gratitude envers Lui ; et nous ne saurions sentir dûment cette gratitude, si nous ne ressentons vivement ce qu'Il a souffert pour nous. En vérité, il nous semble impossible que quiconque puisse atteindre à l'amour du Christ s'il n'éprouve aucune détresse, aucune angoisse de cœur à la pensée des amères douleurs qu'Il a souffertes, et ne ressent aucun remords d'y avoir contribué par ses péchés.
    [...]
    Un jour, mes frères, nous nous lèverons. Chacun de nous se lèvera de sa tombe et verra Jésus-Christ. Nous verrons Celui qui fut suspendu à la Croix, nous verrons Ses blessures, nous verrons les plaies de Ses mains, de Ses pieds et de Son côté. Avons-nous le désir d'être de ceux qui gémiront et se lamenteront, ou de ceux qui se réjouiront ? Si nous ne voulons pas nous lamenter alors à Sa vue, nous devons nous lamenter à présent, en pensant à Lui.

    Préparons-nous à rencontrer notre Dieu. Venons à Sa Présence aussi souvent qu'il se peut. Essayons de nous figurer que nous voyons Sa Croix, que nous Le voyons sur cette Croix. Alors, approchons-nous de Lui...
    Représentez-vous que vous voyez Jésus-Christ sur la Croix, et dites-Lui comme le bon larron : "Seigneur, souvenez-Vous de moi quand Vous entrerez dans Votre royaume." C'est-à-dire : "Souvenez-Vous de moi, Seigneur, avec miséricorde ; ne Vous souvenez pas de mes péchés, mais de Votre propre Croix ; souvenez-Vous de Vos propres souffrances, souvenez-Vous que Vous avez souffert pour moi, pécheur ; souvenez-Vous au dernier jour que j'ai, durant ma vie, ressenti Vos souffrances, que j'ai souffert sur ma croix à Vos côtés. Souvenez-Vous alors de moi et faites-moi à présent souvenir de Vous." »

    Bx John-Henry Newman (1801-1890), Extraits du Sermon sur Isaïe 53,7, in "12 sermons sur le Christ", Trad. Pierre Leyris, Paris, Seuil, 1954.

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  • Méditation : la foi divine, source de toute grâce et de tout bien

    « L'origine de toutes les grâces, de tous les dons et de toutes les vertus théologales est la foi divine : c'est une lumière surnaturelle et le fondement de tout bien. Quiconque veut l'obtenir et être enfant du royaume éternel, doit conduire la nature jusqu'au plus haut point où la nature peut se hausser, c'est-à-dire constater et observer comment Dieu a créé le ciel et la terre par amour et en vue de l'homme, qu'Il a doué l'homme de dons multiples, spirituels et corporels, qu'Il est mort pour le salut de l'homme, qu'Il veut lui pardonner tous ses péchés s'il est disposé à faire pénitence, qu'Il veut lui donner libéralement la charité divine et toutes les vertus, qu'Il veut se donner Lui-même avec tout ce qu'Il est et tout ce qu'Il a pour qu'il en jouisse dans la gloire éternelle, si toutefois l'homme prend sur lui de mettre en Dieu sa confiance et accepte de Le servir librement avec une exacte obéissance. C'est que Dieu a créé toutes choses par un libre effet de sa bonté et de sa munificence, et il est de sa nature de se répandre sans cesse avec ses dons dans le temps et dans l'éternité, d'élever à Lui tous ceux qu'Il a comblés et de les introduire dans une jouissance éternelle : aussi l'homme doit-il accomplir librement toutes ses actions pour l'honneur de Dieu, avec une vraie humilité et une exacte obéissance, sans rien demander ni vouloir en retour qu'il ne plaise à Dieu de lui donner, car Dieu est large et libéral, nul service auprès de Lui ne se perd ou tombe dans l'oubli.
    De cette manière l'homme conduit la nature au point le plus haut où elle puisse se hausser. Alors la nature se voit défaillir et ne peut aller plus avant.
    C'est le moment où Dieu survient avec la lumière surnaturelle et éclaire l'intelligence, de sorte que l'homme conçoit plus de foi et de confiance qu'on ne saurait le décrire ; il considère et contemple le bien éternel qu'il attend, et sans le moindre doute il espère obtenir ce qu'il croit et déjà contemple. De là résulte un amour sensible qui l'unit librement à Dieu.
    Telles sont les trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité ; par là le Saint-Esprit vient dans l'âme de l'homme comme une source vive qui s'écoule en sept ruisseaux et ce sont les sept dons divins qui ornent l'âme, l'ordonnent et la perfectionnent pour la vie éternelle. »

    Bx Jean (Jan Van) Ruysbroeck (fêté ce jour), Le royaume des amants (Quatrième part., III, les vertus théologales), in Œuvres choisies trad. J.-A. Bizet, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1946.

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    (Source photographique)

  • Méditation - Prière : dans le dernier combat...

    « Quelque salutaire que soit, ô mon Dieu ! la crainte de vos jugements, je sais qu'une parfaite confiance en vous, qui êtes notre Père, et en Jésus-Christ votre Fils et notre Rédempteur, doit la modérer. Tant d'heureux pénitents ont obtenu de vous miséricorde, entre autres celui qui, témoin de vos supplices, s'écria : "Souvenez-vous de moi, Seigneur, quand vous serez arrivé dans votre royaume." (Lc 13, 42). Je vous adresse la même prière avec la confiance que me donne l'excès de vos bontés. Souvenez-vous, divin Sauveur, de vos anciennes miséricordes. C'est vous seul que j'ai offensé. C'est en votre présence que j'ai péché. Mais lorsque je fais réflexion sur votre redoutable justice, je me représente aussitôt le nombre presque infini de vos bienfaits, et particulièrement le sang que vous avez répandu pour moi avec tant d'abondance, et me sentant fortifié par cette grande marque de votre amour, il n'y a rien que je n'attende de votre miséricorde ; mettez donc votre croix et votre passion entre le jugement de Dieu et mon âme, lorsqu'elle sortira de ce monde, et n'abandonnez pas aux bêtes infernales une âme qui vous bénit et vous loue : Ne tradas bestiis animas confitentes tibi, et animas pauperum tuorum ne obliviscaris in finem (Ps 73, 19).

    Ô Vierge sainte, Mère de Dieu, Reine des Anges et des hommes, et particulièrement du clergé, je vous reconnais pour ma souveraine, en l'honneur de la dépendance que le Fils de Dieu mon Sauveur et mon Dieu a voulu avoir de vous, et en cette qualité je vous donne sur mon âme et sur ma vie tout le pouvoir que je puis vous donner selon Dieu. Regardez-moi, je vous prie, comme chose qui vous appartient, et faites de votre serviteur l'objet de vos miséricordes. J'ai recours à vous pour être délivré du péché, et pour être préservé de la mort éternelle. Je vous prie pour cela d'assister à ma mort, vous qui avez été présente à celle de votre divin Fils, et de me protéger, dans ce temps de ma plus grande nécessité, contre tous les ennemis de mon salut.
    Saint Michel Archange, qui êtes le chef des armées de Dieu, Ange mon protecteur, qui veillez à ma garde, saint Joseph, dont on croit que la mort a été honorée de la présence du Sauveur, défendez-moi dans le dernier combat, afin qu'aidé de vos prières, je puisse être admis en votre bienheureuse compagnie.
    Que le collège des saints Apôtres, que l'armée nombreuse des martyrs et des confesseurs, que l'assemblée des vierges, que les patriarches viennent à ma rencontre, qu'ils me consolent par de doux embrassements, et qu'ils me portent comme à l'envi dans le sein d'Abraham. Ainsi soit-il. »

    D.B.C. Dal Monte, Méditations ecclésiastiques suivies de divers Opuscules à l'usage des prêtres, pour faire suite aux Méditations ecclésiastiques de M. Chevassu, Tome sixième (Préparation à la mort, VI & VII), J.B. Pélagaud, Lyon - Paris, 1863.

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    William Bouguereau (1825-1905), Une âme portée au Ciel, 1878
    Huile sur toile, Musée du Périgord

  • Méditation - Prière de St Albert le Grand

    « Seigneur Jésus-Christ, enseignez-moi, dans la tentation et la tribulation, à connaître le temps de votre visite : que je voie mes péchés et que je pleure ceux qui, aux jours de la paix temporelle, sont demeurés cachés aux yeux de mon cœur ; que la foule de mes ennemis les démons, la beauté des choses temporelles et les voluptés charnelles ne me circonvienne pas, qu'elle ne m'étouffe pas et ne me jette pas à terre, avec mes enfants, c'est-à-dire le sentiment, la raison et les affections qui sont en moi, détruisant l'armée de mes vertus. Rejetez de mon âme le mensonge et la simulation, la jactance qui trafique de votre grâce, afin que je devienne un temple de la prédication, une maison de prière dans le présent et de vos louanges dans le futur. »

    Saint Albert le Grand, Prière pour le dixième dimanche après la Trinité, in Coll. Les Maîtres de la spiritualité chrétienne, Préface et traduction Albert Garreau, Aubier, Paris, 1942.

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  • Audience générale de ce mercredi 13 novembre 2013

    Durant l'audience générale tenue ce matin Place St Pierre en présence de 45.000 fidèles, le Pape François a poursuivi sa présentation du Credo, dans lequel figure la seule référence à un des sacrements, le baptême, pour le pardon des péchés. Le baptême, a-t-il dit, "est la porte de la foi et de la vie chrétienne... La mission de l’Église est l'évangélisation et le pardon des péchés par le biais du sacrement baptismal". En professant un seul baptême, "nous affirmons notre identité de fils de Dieu... Le baptême est lié à notre foi dans la rémission des péchés. La confession est une sorte de second baptême renvoyant et renforçant le premier. C'est pourquoi le jour de notre baptême marque le début d'un chemin de conversion qui dure toute la vie, continuellement soutenu par le sacrement de pénitence. Lorsque nous nous confessons, c'est à Jésus que nous demandons pardon...et ce pardon rénove notre baptême. La confession n'est pas une torture mais la joie de renouveler notre baptême". Puis le Saint-Père a insisté sur l'unicité du baptême, un mot "qui signifie immersion, une immersion spirituelle dans la mort du Christ, afin de ressusciter avec lui comme créature nouvelle. Il s'agit d'une régénération née de l'eau et de l'Esprit sans lequel personne ne peut accéder au Royaume. Il s'agit d'une illumination aussi car le Christ nous comble de sa grâce en chassant les ténèbres du péché. Fort de ce don, le baptisé est appelé a devenir à son tour lumière pour les autres, en particulier pour nos frères plongés dans les ténèbres et privés d'une lueur d'espoir dans leur vie". Il est revenu sur la question de connaître la date de notre baptême et demandé que ceux qui l'ignorent s'emploient à la rechercher, puisqu'à l'instar de la date de naissance à la vie elle marque notre naissance à la foi.

    Ensuite il a abordé la rémission des péchés par le baptême, "le péché originel comme tous les personnels... Avec ce sacrement, qui efface les peines du péché, s'ouvre la porte à une vie nouvelle libérée du poids du passé, resplendissante de la beauté et de la bonté du Royaume. Tel est la puissante intervention de la miséricorde de Dieu dans nos vies, en vue de notre salut. Ceci dit, cette intervention salvatrice n'enlève rien à la faiblesse de la nature humaine, ni n'efface la responsabilité de l'homme et la nécessité qu'il a de demander pardon chaque fois qu'il pèche. "Alors qu'on ne saurait être baptisé deux fois, trois ou quatre, nous sommes en mesure de retrouver la grâce du baptême chaque fois que nous nous confessons. Dans son immense bonté, le Seigneur ne refuse son pardon à personne... Le baptême ouvre donc la porte de l’Église, et lorsque cette porte se referme quelque peu à cause de nos erreurs, la confession permet de la rouvrir complètement, comme un renouvellement baptismal. Allons donc joyeux dans la lumière du Seigneur. Cette vie doit être vécue dans la joie de Jésus-Christ et dans sa grâce".

    Après la catéchèse, le Pape François a tout particulièrement salué les familles des 19 italiens, presque tous militaires, ayant péri il y a dix ans dans l'attentat de Nassiriya (Irak).

    Le Saint-Père a également dit être attristé par la mort, il y a deux jours à Damas, d'enfants revenant de l'école. Ils ont été tués avec le chauffeur de leur bus et d'autres écoliers ont été blessés. Il faut prier, a-t-il recommandé, pour que ce genre de drame ne se reproduise pas. De même, unissons nos forces pour aider nos frères et sœurs philippins, victimes d'un terrible typhon. Voici, a déclaré le Pape François, des batailles à conduire en faveur de la vie !

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 13.11.13).

  • Un mois avec Marie - Vingt-sixième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-SIXIÈME JOUR
    Nous devons consoler Jésus

    Bx Francisco MartoAprès le « Tout » de Dieu, ce qui, dans les Apparitions, frappe le plus le petit François à l'âme profonde, c'est la plainte de Notre-Dame. Après avoir dit : « Il faut que les hommes changent de vie et qu'ils demandent pardon de leurs péchés », d'un air plus triste et d'un ton suppliant, elle ajoute :
    « Qu'on n'offense plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé ! »
    François en est saisi d'une impression qui ne s'effacera plus. Il en parle souvent à ses compagnes :
    « J'aime tant Notre-Seigneur !... Mais il est si triste à cause de tous les péchés !... Non, nous ne ferons plus aucun péché... Mais quelle peine qu'il soit si triste !... Si je pouvais le consoler !... »
    Consoler Notre-Seigneur pour les péchés du monde devient sa pensée constante, son attrait. Il passe une journée entière sur un rocher, en prière, sans manger, et lorsqu'on lui demande : « Mais que fais-tu là si longtemps ? »
    - « Je pense au Seigneur qui est si affligé à cause de tant de péchés !... Oh ! si j'étais capable de le satisfaire »
    - « Qu'est-ce qui te plaît le plus, questionne Lucie, en novembre 1917, consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs pour que les âmes n'aillent pas en enfer ? »
    - « A choisir, je préférerais consoler Notre-Seigneur. N'as-tu pas remarqué comment la Sainte Vierge, encore le mois dernier, devint si triste lorsqu'elle demanda que l'on n'offense plus Notre-Seigneur qui est tant offensé ?... Je voudrais consoler Notre-Seigneur, mais ensuite, convertir aussi les pécheurs afin qu'ils ne l'offensent plus. »
    Tandis que sa cousine et sa sœur vont en classe, après le 13 octobre, François, sachant qu'il doit mourir bientôt, reste souvent à l'église, tout près de Jésus caché, pour l'adorer et le dédommager par son amour du délaissement et des outrages du grand nombre.
    Sa tendre compassion pour le Sauveur affligé lui dicte, aux derniers jours de sa vie, une touchante parole :
    « Quand tu seras au Ciel, lui recommande Lucie, n'oublie pas de prier beaucoup pour les pécheurs, pour le Saint-Père, pour Jacintha et pour moi. » Et l'enfant de répliquer naïvement :
    « Mais dis, il vaudrait mieux que tu fasses ces recommandations à Jacintha, parce que je crains de ne pas y penser. Quand je verrai Notre-Seigneur, je voudrai tellement le consoler !... »
    Resterons-nous indifférents aux plaintes de notre céleste Mère, écho de celles du Sauveur ?... Leurs Cœurs Sacrés, blessés de nos ingratitudes, ne songent malgré tout qu'à notre propre bonheur compromis.
    « Voir ces hommes qui gémissent, qui peinent, qui languissent... dit Jésus à une âme privilégiée, savoir que l'on possède tout ce dont ils ont besoin, avoir la volonté de la leur donner, le leur offrir et se voir repousser par eux, s'en voir mépriser, est une douleur qui me transperce le Cœur... N'éprouverais-tu pas une grande peine à la vue d'une personne sur le point de se noyer, et qui refuserait le secours qu’on lui présente ?...
    « Ô hommes aveugles, qu'êtes-vous devenus ?...
    « N'ai-je pas répandu tout mon Sang pour vous et ne me suis-je pas donné Moi-même en nourriture ?... Et tout cela ne suffit pas pour faire naître en vous un amour réciproque...
    « Quelle douleur pour mon Cœur aimant ! » (1).
    Ému, à la voix de Marie, le petit François avait compris cette douleur divine. Qu'il nous aide à la comprendre aussi !
    Parmi les ruines de l'heure présente, croyons à la puissance de l'Amour Infini, seule capable de tout régénérer, et rendons amour pour Amour à Celui qui nous appelle : « Vous m'avez offensé, je vous pardonne, nous dit-il. Vous m'avez persécuté, je vous aime... Vous m'avez blessé par vos paroles et par vos œuvres, je veux vous faire du bien, vous ouvrir mes trésors, vous sauver...
    « Que les plus misérables ne craignent pas ! Que les plus coupables ne fuient pas loin de moi ! Qu'ils viennent tous !
    « Je les attends comme un Père, les bras ouverts pour leur donner la vie, la paix et le vrai bonheur ! » (2).
    Ô Seigneur, me voici. Je viens à vous avec tout mon cœur, toutes mes énergies, toute ma bonne volonté. Je veux vous dédommager désormais de mes froideurs et fautes passées, de celles de tant d'autres. Je connais ma faiblesse, mais Vous-même serez ma force et Marie sera la gardienne de ma fidélité.

    PRIÈRE

    Ô ma bonne Mère, apprenez-moi, je vous en conjure, à consoler votre divin Fils, des outrages et ingratitudes du monde. Obtenez une étincelle de ce pur amour dont votre Cœur brille pour lui. Ou mieux, prêtez-moi votre Cœur, afin que par lui, je puisse l'aimer dignement. Ainsi soit-il.

    Ô Marie, Mère de la divine grâce,
    priez pour nous.

    (1) Notre-Seigneur à Joséfa Menendez.
    (2) Notre-Seigneur à Joséfa Menendez.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Douzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DOUZIÈME JOUR
    Pénitence, pénitence !

    Notre Dame de FatimaLe 19 septembre 1846, Notre-Dame apparaissait à Mélanie et à Maximin de La Salette. Son beau visage était baigné de larmes :

    « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, dit-Elle, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous. »
    Ce qui appesantit si fort le bras du Seigneur, que notre céleste Mère ne peut plus nous préserver de ses coups, ce sont les jurons, les blasphèmes, la violation du repos dominical et des lois du jeûne, de l'abstinence, le mépris de la Messe, le dimanche surtout, tous les péchés de la chair, de l'orgueil, de la vanité, etc...
    « Je hais le péché et l'ai en exécration » (1), déclare le Seigneur par son prophète.
    Le 11 février 1858, l'Immaculée renouvelle à Bernadette ses avertissements : « Pénitence, pénitence ! » redit-elle.
    Célestes avis tombés dans une terre ingrate : le flot des iniquités monte, monte toujours... La Grande Guerre passe sans provoquer l'amendement.
    La Vierge au grand Cœur maternel se montre en 1917 à Fatima. Elle insiste de nouveau sur la nécessité pressante de changer de vie et de faire pénitence :
    « La guerre (de 1914-18) va finir vite. Mais si l'on ne cesse d'offenser le Seigneur, il ne s'écoulera pas un long temps avant qu'une autre, pire, commence... A cause de ses nombreux péchés, le monde sera bientôt châtié par la guerre, la famine, les persécutions contre l'Église et le Saint-Père... »
    Il ne tenait qu'à nous d'éviter les malheurs annoncés, mais les esprits étaient faussés, les cœurs pervertis, les volontés aveulies. Ce fut partout une effrayante recrudescence du mal.
    Alors, la guerre se déchaîne, atroce, en Espagne d'abord, puis en d'autres pays. La conflagration devient à peu près universelle. Presque seul, le Portugal demeure un oasis de paix, parce qu'il s'est montré docile aux avis de Notre-Dame.
    Instruits par la souffrance, hâtons-nous de l'imiter. Notre Mère nous y invite ; notre Mère dont le Cœur, navré de nos malheurs, est inlassable dans ses interventions miséricordieuses.
    Même à présent, si nous savons nous ressaisir, écouter le céleste Message, fuir le péché et faire pénitence, le châtiment pourra être très adouci et rapidement terminé.
    Que la crainte et l'amour s'unissent pour nous y décider : « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous » (2), nous dit le divin Maître.
    « C'est dans la conscience individuelle que doit s'élaborer le redressement national et mondial. »
    Demandons-nous donc chacun, loyalement, devant Dieu, si nous acceptons avec résignation les douleurs qui nous atteignent et si nous accomplissons courageusement tous les devoirs que la situation impose plus impérieusement que jamais aux âmes qui veulent vivre de la foi et de la charité.
    Le péché qui se multiplie, le règne de l'égoïsme et de la sensualité chez un trop grand nombre de chrétiens sont parmi les causes profondes de l'immense épreuve de l'humanité, aussi ne peut-on travailler efficacement au retour de la paix et de l'amour fraternel parmi les hommes sans s'attacher à une réforme énergique de soi-même, à une prière plus fréquente et plus fervente, à une générosité plus grande dans l'esprit de pénitence et de réparation.
    N'oublions pas, n'oublions jamais que les exigences spirituelles et morales d'une vie vraiment chrétienne demeureront toujours les conditions sine qua non de la tranquillité dans l'ordre, c'est à-dire de la paix et de la prospérité de notre cher pays.
    Marie n'a jamais failli à aucun de ses devoirs.
    Puisons dans le Cœur de notre Mère admirable les nobles audaces et les saintes énergies qui feront de nous de véritables chrétiens et d'excellents français.

    PRIÈRE (Sub tuum)

    Nous avons recours à votre protection, sainte Mère de Dieu, ne rejetez pas les prières que nous Vous adressons dans nos besoins ; mais délivrez-nous toujours de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie.

    Marie, notre Espérance, ayez pitié de nous.
    (300 j. - Pie X, 1906)

    (1) Psaumes.
    (2) Luc XIII, 3.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : patience et miséricorde de Dieu

    « Mon Dieu, qu'avez-Vous fait pour moi ? Les hommes disent de Vous, ô mon seul Bien, que vos jugements sont sévères et vos châtiments extrêmes. Tout ce que je puis dire est qu'il n'en a pas été ainsi pour moi. Que d'autres parlent pour eux, et Vous les confondrez et les abîmerez dans leur propre confusion au jour du jugement. Je n'ai rien à faire avec eux, c'est Vous qui les jugerez, mais pour moi, ma seule expérience est celle de votre conduite envers moi : ici, je rends témoignage de ce que je sais d'une manière absolue et de ce que je ressens au plus intime de moi-même, que Vous n'avez eu pour moi que patience et miséricorde. Oh ! comme Vous oubliez que je me sois jamais révolté contre Vous ! Vous m'accordez toujours à nouveau votre secours. Je tombe, et pourtant Vous ne me rejetez pas. Malgré tous mes péchés, Vous m'aimez toujours, Vous me protégez, Vous me consolez, Vous m'entourez de bienfaits, Vous me soutenez et Vous me conduisez. Je contriste votre grâce, et pourtant Vous l'augmentez. Je Vous offense, et Vous ne Vous irritez pas, mais Vous êtes aussi bon que si je n'avais pas de pardon à demander, rien dont je dusse me repentir, rien qu'il ne fallût réparer, comme si j'étais votre meilleur, votre plus fidèle, votre plus ferme et plus loyal ami. Hélas ! je suis même conduit à présumer de votre amour, tant il ressemble à la faiblesse de l'indulgence, bien que mon devoir soit de Vous craindre ! Je le confesse, ô mon Sauveur véritable, chaque jour n'est qu'un mémorial nouveau de votre amour infatigable et que rien ne peut vaincre ! »

    Bx John Henry Newman (fêté ce jour), Méditations sur la doctrine chrétienne, V. La puissance de la Croix, La patience de Jésus (2), in "Méditations et Prières" traduites par Marie-Agnès Pératé, Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1919.

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  • Un mois avec Marie - Huitième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    HUITIÈME JOUR
    J’aime le Christ !

    L'Homme des douleurs, Hans MemlingPlus que l'Ange et plus que l'homme, Notre-Dame sait ce que nous devons à Dieu. Elle connaît sa Grandeur suprême, sa Souveraineté. Par un merveilleux privilège, Elle a senti battre près de son propre Cœur, dans son sein virginal, le Cœur de l'Éternel, épris d'un Amour Infini pour les créatures qu’Il a tirées du néant.

    Cela lui permet de sonder mieux que nous la malice du péché.
    Tout ce qui atteint son Fils adoré : crimes, blasphèmes, fautes de tous genres, blesse son Cœur maternel jusqu'en ses profondeurs,
    C'est pourquoi la Vierge-Mère nous demande en premier lieu, de « réparer les péchés si nombreux qui offensent la divine Majesté ».
    Entendons la plainte douloureuse du Sauveur : « J'ai cherché des consolateurs et je n'en ai pas trouvé » (1).
    Avant sa Passion, Notre-Seigneur invite ses apôtres, ses disciples à le suivre : « Levez-vous... Allons » (2). Au moment de l'agonie, Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Ceux-ci s'endorment... Tous l'abandonnent...
    Au Calvaire, Marie, saint Jean et les saintes femmes représentent seuls le groupe des fidèles. Ce groupe subsiste encore.
    Il y a actuellement dans le monde des femmes, des jeunes filles, des mères de famille qui réparent, qui expient pour tous avec une générosité admirable.
    Aimer l' « Amour » pour ceux qui l'ignorent, pour ceux qui le délaissent, pour ceux qui le méprisent, pour ceux qui l'outragent, voilà l'intime aspiration qui les anime parmi l'accomplissement de tous leurs devoirs.
    Unissons-nous à cette élite cachée. Faisons de notre vie l'acte perpétuel, ininterrompu d'un indéfectible dévouement au Sauveur ; une protestation d'amour capable de couvrir les clameurs de la haine et les cris du blasphème.
    Durant sa vie mortelle, le regard de Jésus pouvait toujours se reposer avec complaisance sur sa divine Mère et trouver en Elle un dédommagement aux iniquités et froideurs de la terre.
    Qu'il en soit ainsi avec nous.
    Que notre « Maman du Ciel » nous serve d'entraîneuse. Efforçons-nous de placer nos pas dans la trace des siens. Il en coûtera d'abord à notre lâcheté ; mais les premières victoires remportées sur nous-mêmes, élargiront nos ambitions. Bientôt, nous comprendrons mieux la valeur surnaturelle de la souffrance : cette inséparable du Christ et de sa sainte Mère ici-bas. Lorsqu'elle se présentera, dépassant les causes humaines qui la provoquent bien souvent, nous l'accueillerons comme un don royal, un vrai don du Ciel puisqu'elle doit nous y conduire.
    Elle nous placera auprès de l'Homme des Douleurs, nous permettant de Le consoler. Ce qui atteint le plus cruellement son Cœur en nos offenses, c'est la méconnaissance, le mépris qu'elles comportent, de ses adorables Tendresses de Père, d’Époux et d'Ami.
    « L'Amour n'est pas aimé ! » gémissent tous les Saints.
    Par notre amour pratique et fervent, réparons donc les ingratitudes et les outrages du grand nombre.
    Dans notre entourage au moins, que les glaces de l'indifférence disparaissent au contact de notre ardente charité : une charité aimable, expansive, se servant de tout pour répandre sa flamme et la communiquer.
    Préparons, hâtons le règne des Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie sur la terre.

    PRIÈRE

    Ô bonne Mère, apprenez-moi, je vous en conjure, apprenez-moi à aimer votre divin Fils ! Obtenez-moi une étincelle de ce pur amour dont votre Cœur brûle pour Lui, ou prêtez-moi votre Cœur, afin que je puisse dignement recevoir Jésus en moi.
    (Saint Pierre Claver)

    Bénis soient à jamais le Cœur très aimant et le très doux nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et de la glorieuse Vierge Marie, sa Mère.
    (300 j.)

    (1) Ps 68, V, 21.
    (2) Joan. XIV, 31.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : Parce Domine...

    Parce, Domine
    Parce populo tuo, ne in aeternum irascaris nobis.

    « Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple ; mais daignez, ô mon Dieu, me pardonner à moi-même mes propres iniquités. Parce, domine, parce populo tuo.

    Pardonnez-moi, Seigneur, les péchés de mon enfance, les péchés de ma jeunesse, mes péchés de l'âge mûr, et ceux de toute ma vie. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, les péchés que je connais, et ceux que je ne connais point ; mes fautes passées, mes fautes présentes, et celles dans lesquelles je pourrais encore tomber. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, mes manquements de tous les jours, les défauts d'intention, les détours, les recherches secrètes, et tout ce qui porte le cachet de la faiblesse du cœur, ou quelque nuance du péché. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, tout ce qui vous déplaît en moi, tout ce qui s'y trouve entaché d'amour-propre, de vaine gloire, et de toutes les misères qui dégradent la pauvre humanité. Parce, Domine...

    Pardonnez-moi, Seigneur, les fautes d'autrui auxquelles j'ai pu participer ; pardonnez à mes parents, à mes amis, et à toutes les personnes de ma connaissance pour lesquelles j'ai pu être une occasion de péché. Parce, Domine...

    Pardonnez, Seigneur, à tous ceux qui habitent cette demeure, ce quartier, cette ville, les campagnes dont elle est environnée, pardonnez à tous les pécheurs qui vous ont oublié, et qui gémissent loin de vous. Parce, Domine...

    Pardonnez, Seigneur, pardonnez à notre malheureuse patrie, qui, en tant d'occasions, vous a si grièvement offensé. Parce, Domine, parce populo tuo, ne in aeternam irascaris nobis.

    Pardonnez, Seigneur, pardonnez à tous les hommes, à toutes les nations, à tous les peuples, pardonnez à tous ceux qui dans l'univers se sont opposés aux desseins de votre sainte volonté. Parce, Domine...

    Regardez sur la terre, Seigneur, regardez : tant de désordres, tant de crimes, et tant de misères publiques ou cachées, remueront les entrailles de votre infinie miséricorde ! Parce, Domine...

    Regardez, Seigneur, regardez toutes ces âmes créées à votre image, rachetées au prix du sang d'un Dieu, et qui courent d'elles-mêmes, en aveugles, se perdre dans ce déluge d'iniquités. Parce, Domine...

    Regardez à vos pieds, Seigneur, regardez toutes nos âmes, qui crient vers vous, vous implorent et ne cessent de répéter : Parce, Domine, parce populo tuo, ne in aeternum irascaris nobis.

    Non, vous ne serez pas toujours irrité contre nous, car vous ne voulez point la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.

    Qui suis-je ? ô mon Dieu ! pour oser implorer votre miséricorde, et vous demander pardon pour mes frères ? Mon âme se répandra donc en pleurs, devant vous, comme une mer ; et là, le front humilié, je me frapperai la poitrine, en attendant que vous daigniez jeter sur moi, et sur nous tous, des regards de bonté. Au nom de Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

    Toute âme qui a péché, ne peut rentrer en grâce que par la pénitence.
    Faire pénitence, c'est quitter le péché, c'est réparer le péché, c'est se prémunir contre le péché.

    Mon Jésus, miséricorde !
    Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! »

    Vu et approuvé par A. Margerin, vic. gén., Recteur de l'Université de Lille, 31 décembre 1915.

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  • Méditation : indignes communions, sacrilèges...

    « Jésus-Christ, dans un cœur criminel, est sans action et sans mouvement, de sorte que celui qui est assez malheureux que de communier indignement, la mort spirituelle qu'il donne à son Dieu est encore plus surprenante que celle qu'il a endurée sur la Croix. [...]
    Mais, me direz-vous, qui sont donc ceux qui ont ce grand malheur ? – Hélas ! M.F., que le nombre en est grand ! – Mais, me direz-vous, qui pourrait donc en être capable ? – Qui pourrait en être capable ? C'est vous, mon ami, qui avez conté vos péchés avec si peu de douleur qu'une histoire indifférente. Qui est coupable ? Mon ami n'est-ce pas vous qui après vos confessions retombez avec la même facilité ; qu'on n'aperçoit aucun changement dans votre manière de vivre ; qui avez toujours les mêmes péchés à dire dans toutes vos confessions ? Qui en est coupable ? C'est vous, misérable, qui avez fermé la bouche avant d'avoir accusé vos péchés. Qui en est coupable ? C'est vous, pauvres aveugles, qui avez bien compris que vous ne disiez pas vos péchés tels que vous les connaissiez. Dites-moi, pourquoi est-ce que dans cet état vous osez aller à la Table sainte ? – C'est, dites-vous, parce que je veux faire mes pâques, je veux communier. – Vous voulez communier : mais, malheureux, où voulez-vous mettre votre Dieu ? Est-ce dans vos yeux, que vous avez souillés par tant de regards impurs et adultères ? Vous voulez communier : mais où mettrez-vous donc votre Dieu ? Est-ce dans vos mains, que vous avez souillées par tant d'attouchements infâmes ? Vous voulez communier : mais où allez-vous mettre votre Dieu ? Est-ce dans votre bouche et sur votre langue ? Hé ! grand Dieu, une bouche et une langue que vous avez tant de fois profanées par des baisers impurs ! Vous voulez communier : mais où espérez-vous donc placer votre Dieu ? Est-ce dans votre cœur ? O horreur ! O abomination ! Un cœur qui est rembruni et noirci par le crime, semblable à un tison, qui depuis quinze jours ou trois semaines roule dans le feu. Vous voulez communier, mon ami ; vous voulez faire vos pâques ? Allons, lève-toi, avance, malheureux ; quand Judas, l'infâme Judas, eut vendu son divin Maître, il fut comme un désespéré, tant qu'il ne l'eût pas livré à ses bourreaux pour le faire condamner à la mort. Avance, malheureux, lève-toi, tu viens de le vendre au démon, au tribunal de la pénitence, en cachant et en déguisant tes péchés, cours, malheureux, le livrer au démon. Ah ! grand Dieu, tes nerfs pourront-ils bien soutenir ce corps qui va commettre le plus grand de tous les crimes ? Levez-vous, malheureux, avancez, puisque le Calvaire est dans votre cœur, et que la victime est devant vous, marchez toujours, laissez crier votre conscience, tâchez seulement d'en étouffer les remords autant que vous le pourrez. Va, malheureux, t'asseoir à la Table sainte, va manger le pain des anges ; mais, avant que d'ouvrir ta bouche souillée par tant de crimes, écoute ce que va te dire le grand saint Cyprien, et tu verras la récompense de tes sacrilèges. Une femme, nous dit-il, qui osa se présenter à la Table sainte avec une conscience souillée de péchés, dans le moment où je lui donnais la sainte communion, un coup de foudre du ciel lui tomba dessus et l'écrasa à mes pieds. Hélas ! mon Dieu, comment une personne qui est coupable peut-elle aller à la sainte communion pour commettre le plus grand de tous les sacrilèges ? Oui, M.F., saint Paul nous dit que si les Juifs avaient connu Jésus-Christ pour le Sauveur, ils ne l'auraient jamais fait souffrir, ni mourir (I Co II,8) ; mais vous, mon ami, pouvez-vous ignorer celui que vous allez recevoir ? Si vous n'y pensiez pas, écoutez le prêtre qui vous crie à haute voix : "Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde." Il est saint, il est pur. Si vous êtes coupables, malheureux, n'avancez pas : sinon, tremblez que les foudres du ciel ne viennent se précipiter sur votre tête criminelle pour vous punir et jeter votre âme en enfer. »

    Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, extrait du Sermon sur la communion indigne, in "Les sermons du curé d'Ars" tome 4, Paris, Beauchesne, 1925.

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  • Méditation - Prière : supplication...

    « Donnez-moi, Seigneur, la reconnaissance que je dois avoir de toutes vos bontés. Dans ces longues nuits que vous passiez en oraison pour attirer sur moi les bénédictions du ciel, tous mes péchés étaient présents à votre esprit. En souffrant la faim et la soif, vous pensiez à mes intempérances ; dans vos travaux, vous prévoyiez ma lâcheté ; vous connaissiez, en répandant sur moi des larmes de tendresse, toute la dureté de mon coeur ; rempli de l'amour éternel qui vous livrait à la mort pour moi, vous me voyiez sans amour pour vous ; parmi les austérités de votre vie, vous considériez la licence et la délicatesse de la mienne ; dans les idées de votre sagesse infinie, je courais déjà à ma perte tandis que vous étiez occupé de mon salut.
    Ah ! mon Dieu, voici le pécheur pour qui vous avez tant souffert, le même qui était dès lors présent à votre connaissance éternelle, et qui est toujours pauvre, misérable, infidèle. Je me jette à vos pieds tel que je suis, mais j'apporte avec moi les mérites de vos souffrances et la promesse de vos miséricordes. Je vous les demande, Seigneur ; et pour les obtenir, je vous offre vos jeûnes, vos veilles, vos oraisons, vos austérités. Regardez les maux que vous avez endurés, et pardonnez-moi ceux que j'ai commis. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome IV (Mardi de la septième semaine), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation : "Prière du vieillard"

    Prière du vieillard

    « Seigneur Jésus-Christ, roi des rois, qui as puissance sur la vie et sur la mort ; tu connais ce qui est secret et caché, ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi. Guéris mes menées, j'ai fait le mal en ta présence.
    Voici que ma vie décline de jour en jour, et mes péchés ne font que croître. Ô Seigneur, Dieu des esprits et des corps, tu connais l'extrême fragilité de mon âme et de ma chair. Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse, et soutiens-moi dans ma misère.

    Tu sais que j'ai été pour beaucoup un sujet d'étonnement, tu es mon puissant soutien. Donne-moi une âme reconnaissante ; que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits, Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la mémoire de mes nombreux péchés, mais pardonne toutes mes forfaitures.

    Seigneur, ne dédaigne pas ma prière - une prière de misérable - conserve-moi ta grâce jusqu'à la fin ; qu'elle me garde comme par le passé. C'est elle qui m'a enseigné la sagesse : bienheureux ceux qui empruntent ses chemins, car ils recevront la couronne de gloire.

    Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité, parce que ta miséricorde à mon égard n'a pas eu de borne. Tu as été pour moi aide et protection. Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !
    A toi, ô notre Dieu, la gloire ! »

    Saint Ephrem, in Prières des premiers chrétiens par A. Hamman O.F.M., Librairie Arthème Fayard, Paris, 1951.

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  • 7 avril : Ecrits des Pères de l'Eglise

    « "De ta miséricorde, Seigneur, la terre est remplie ; enseigne-moi tes volontés" (Ps 118,64). Comment la terre est-elle remplie de cette miséricorde du Seigneur sinon par la Passion de notre Seigneur Jésus Christ dont le psalmiste, qui la voyait de loin, célèbre en quelque sorte la promesse ?... Elle en est remplie, car la rémission des péchés a été donnée à tous. Le soleil a ordre de se lever sur tous, et c'est ce qui arrive chaque jour. C'est pour tous en effet que s'est levé au sens mystique le Soleil de Justice (Ml 3,20) ; il est venu pour tous, il a souffert pour tous, pour tous il est ressuscité. Et s'il a souffert, c'est bien pour "enlever le péché du monde" (Jn 1,29)...

    Mais si quelqu'un n'a pas foi dans le Christ, il se prive lui-même de ce bienfait universel. Si quelqu'un, en fermant ses fenêtres, empêche les rayons du soleil d'entrer, on ne peut pas dire que le soleil s'est levé pour tous, car cette personne s'est dérobée à sa chaleur. Pour ce qui est du soleil, il n'en est pas atteint ; pour celui qui manque de sagesse, il se prive de la grâce d'une lumière proposée à tous.

    Dieu se fait pédagogue ; il illumine l'esprit de chacun, y répandant la clarté de sa connaissance, à condition toutefois que tu ouvres la porte de ton coeur et que tu accueilles la clarté de la grâce céleste. Quand tu doutes, hâte-toi de chercher, car "celui qui cherche trouve et à celui qui frappe, on ouvrira" (Mt 7,8). »

    Saint Ambroise, Sermon 8 sur le Psaume 118 (trad. Ed. Soleil levant, p. 100s ; cf AELF).

  • 3 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Baptême de Jésus par Jean-Baptiste : "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui." (Jn 1, 29-34)

    « Jésus-Christ n'avait pas besoin du baptême de Jean, et ce bain n'a été institué que pour acheminer tous les autres hommes à la foi en Jésus-Christ. Car Jean-Baptiste n'a point dit : je suis venu baptiser pour rendre purs ceux que j'aurai baptisés, ni pour les délivrer de leurs péchés ; mais, "afin qu'il soit connu dans Israël".

    Mais quoi ! est-ce que sans le baptême de Jean, on ne pouvait ni prêcher, ni attirer le peuple ? Je réponds que cela n'eût pas été si facile. Si le baptême n'eût pas accompagné la prédication, tous n'auraient pas accouru de même, et ils n'auraient point connu la prééminence d'un baptême sur l'autre, sans en faire la comparaison. Si le peuple sortait des villes, ce n'était point pour aller entendre la prédication de Jean-Baptiste. Pourquoi donc ? Afin que, confessant leurs péchés, ils se fassent baptiser. Mais, une fois arrivés, ils apprenaient à connaître Jésus-Christ, et aussi la différence des baptêmes : le baptême de Jean était plus excellent que celui des Juifs, et voilà pourquoi tous y accouraient, mais cependant ce baptême était lui-même imparfait.

    Comment donc l'avez-vous connu ? C'est, dit-il, par la descente du Saint-Esprit. Mais de peur que quelqu'un ne fût par là induit à croire qu'il avait eu besoin du Saint-Esprit, comme nous-mêmes nous en avons besoin, écoutez comment il ôte encore ce soupçon , faisant voir que le Saint-Esprit était seulement descendu pour lui révéler qu'il devait prêcher Jésus-Christ. Car ayant dit : "Pour moi, je ne le connaissais pas", il a ajouté : "mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, m'a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise dans le Saint-Esprit". Ces paroles ne vous font-elles pas voir, mes frères, que le Saint-Esprit est uniquement descendu pour faire connaître Jésus-Christ ? Le témoignage de Jean-Baptiste était sans doute par lui-même exempt de tout soupçon ; mais le saint précurseur, pour donner encore plus de poids et de créance à son témoignage, le rapporte à Dieu et au Saint-Esprit. Comme la vérité qu'il avait annoncée, que Jésus-Christ seul ôtait tous les péchés du monde, et qu'il était si grand et si puissant qu'il suffisait seul pour opérer une si grande rédemption, était si excellente et si admirable, qu'elle pouvait jeter tous les auditeurs dans l'étonnement, il la fortifie et la confirme ; il la confirme en faisant voir que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, qu'il n'avait nullement besoin du baptême, et que le Saint-Esprit n'est descendu que pour le faire connaître. Car il n'était pas au pouvoir de Jean de donner le Saint-Esprit, ce que déclarent ceux qui avaient reçu de lui le baptême ; puisqu'ils disent : "Nous n'avons pas seulement ouï dire qu'il y ait un Saint-Esprit" (Act XIX, 2). Jésus-Christ n'avait donc besoin, ni du baptême de Jean, ni d'aucun autre ; mais plutôt le baptême avait besoin de la puissance de Jésus-Christ car ce qui lui manquait encore était le bien suprême, je veux parler du don de l'Esprit fait au baptisé. C'est Jésus-Christ qui, par son avènement, a apporté au monde le don du Saint-Esprit. »

    Saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Evangile selon saint Jean, Homélie XVII (2), in Oeuvres complètes (Tome VIII), Traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Cie Éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 20 août : Méditation

    « ... Après avoir changé enfin votre volonté et réduit votre corps en servitude, après avoir tari la source du mal et soigneusement bouché toutes les ouvertures par lesquelles il pénétrait, il vous reste une troisième chose à faire, et ce n'est pas la moins difficile, il s'agit de purifier votre mémoire, de nettoyer ce cloaque infect. Comment, direz-vous, effacer de ma mémoire, l'impression qu'elle conserve de toute ma vie passée ? Le frêle et mince tissu sur lequel elle est écrite a bu l'encre et s'en est imprégné, comment l'effacer à présent ? Elle ne s'est pas arrêtée à la superficie seulement, mais elle a pénétré le tissu tout entier ; c'est en vain que je voudrais l'effacer maintenant, je détruirais le papier plutôt que d'en faire disparaître les caractères qui y sont gravés. Il en est de même de ma mémoire, il faudrait que l'oubli allât jusqu'à la détruire, comme cela arriverait, par exemple, si je venais à perdre l'esprit ; alors je ne conserverais plus aucun souvenir de mes actions. Autrement quel grattoir employer pour effacer les souillures de ma mémoire et la conserver intacte elle-même. Pas d'autre que cette parole pleine de vie et d'efficacité et plus pénétrante qu'un glaive à deux tranchants : "Vos péchés vous sont remis (Mc II, 5)." Laisser le Pharisien murmurer et dire : "Qui peut remettre les péchés si ce n'est Dieu ? (Ibid., 7)" Car c'est précisément Dieu même qui vous adresse ces paroles : "Or nul ne saurait se comparer à lui, il connaît le secret de toute science et il l'a révélé à Jacob son fils et à Israël son bien-aimé ; plus tard, il s'est fait voir lui-même sur la terre et il a conversé avec les hommes (Baruch III, 36,37,38)." C'est sa miséricorde qui efface le péché, non en en faisant perdre le souvenir à la mémoire, mais en faisant que ce dont le souvenir était en elle et la souillait, y soit encore et ne la souille plus. Et en effet, nous nous rappelons en ce moment une foule de péchés qui ont été commis ou par nous ou par d'autres ; or il n'y a que les nôtres qui nous souillent, ceux d'autrui ne sont pas une tache pour nous. D'où vient cela ? C'est qu'il n'y a que les nôtres qui nous fassent rougir et que nous craignions de nous voir reprocher. Otez la pensée du reproche, ôtez la crainte, ôtez la honte, c'est ce que fait la rémission du péché, et non seulement nos péchés ne font plus d'obstacle à notre salut, mais même ils peuvent y coopérer en nous excitant à rendre de vives actions de grâces à celui qui nous les a remis. »

    Saint Bernard (1091-1153), Sermon ou Livre de Saint Bernard, Abbé aux prêtres, sur la conversion (ch.XV,28), in Oeuvres Complètes de Saint Bernard (Tome II), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie Louis Vivès, 1866.

    (Source : Abbaye Saint-Benoît)
     

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  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 27ème jour

    Vingt-septième jour : Réforme de soi-même

    La Très Sainte Vierge faisait chaque jour de grands progrès dans la vertu, en sorte que lorsqu’Elle arriva au terme de son existence ici-bas, Elle était riche de mérites pour le Ciel. Ainsi devons-nous agir. Nous avons tous des défauts à corriger ; nous venons au monde avec des penchants mauvais qui sont la conséquence du péché originel. L’un est naturellement vif et colère, l’autre enclin à la nonchalance et à la paresse ; celui-ci se soumet difficilement à ses supérieurs, celui-là se sent porté à la malveillance et à la jalousie envers ses semblables. Il faut que nous combattions résolument ces défauts naturels et que nous nous efforcions de remplacer chacun d’eux par la vertu qui lui est opposée. Il en est qui s’effraient en se voyant mauvais et qui disent : « Jamais je ne pourrai me corriger et devenir meilleur. » c’est là une erreur fâcheuse ; car nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes ; Dieu nous a promis sa grâce pour nous aider à accomplir notre salut. Elle est toute-puissante, et c’est avec son secours que les Saints sont arrivés à une grande perfection ; ils ne valaient pas mieux que nous, ils avaient leurs défauts, et c’est à force de lutter contre eux-mêmes qu’il sont devenus les imitateurs de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

    Exemple. – Saint François de Sales, né violent et emporté, était arrivé à force de combats, d’efforts persévérants à devenir d’une douceur inaltérable. Il sentait parfois les premiers bouillonnements de la colère ; mais pas le moindre signe d’en apparaissait à l’extérieur. Aux paroles désagréables, injurieuses même qu’on lui adressait, il répondait avec charité et affabilité, nous donnant ainsi un grand exemple de ce que peut une volonté énergique, aidée par la grâce toute-puissante du Seigneur.

    Prière de Saint Epiphane. – Secourez-moi, ô Mère de Dieu, ô Mère de Miséricorde, durant tout le cours de ma vie ; éloignez de moi les attaques de mes ennemis ; au moment de ma mort, mettez-moi au nombre des Saints, et faites-moi entrer dans la gloire de votre Fils. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je combattrai le défaut auquel je suis le plus sujet.
    Mère aimable, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.