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refugies - Page 2

  • De l'émotion sélective et moutonnière

    BamakoPlus de 3 millions de personnes – soit un cinquième de la population du Mali – vivent dans des conditions d’insécurité alimentaire selon les agences spécialisées des Nations unies. La région où la situation est la plus critique est le nord du pays, où les conditions de sécurité demeurent précaires même après l’expulsion des groupes djihadistes qui avaient conquis la région en 2012.
    La guerre a contraint à la fuite des centaines de milliers de personnes. Selon les dernières données de l’ONU, si environ 136.000 réfugiés se trouvent dans les pays limitrophes et 90.000 évacués ont pu rentrer chez eux des centaines de milliers de personnes vivent encore dans des camps d’accueil.
    Pour survivre, selon la FAO, de 10 à 15% de la population malienne ont été contraint à demander des prêts, à vendre leur bétail ou à s’impliquer dans des activités illicites. Parmi les plus touchés se trouvent de nombreux enfants. Selon la coordination de l’ONU pour l’action humanitaire (OCHA), dans le nord du pays, 715.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de graves formes de malnutrition. (L.M.)

    Source : Agence Fides (09/09/2015)

    Vous avez bien lu : dans le nord du Mali, 715.000 enfants de moins de 5 ans souffrent de graves formes de malnutrition.
    Mais il n'y a pas de reporter sur place.
    Donc pas de photographie.
    Alors tout le monde s'en fout.

    Au Mali, 715.000 enfants de moins de 5 ans souffrent de graves formes de malnutrition.
    Il n'y a pas de photo.
    ... 715.000 ... ça ne compte donc pas ? ...

  • Angelus de ce dimanche 6 septembre 2015

    Devant une foule très nombreuses réunie place Saint-Pierre ce dimanche midi, le Pape François est revenu sur l’Évangile du jour, tiré du chapitre 7 de Saint-Marc (versets 31 à 37), qui raconte la guérison d’un sourd-muet par Jésus, « un évènement prodigieux qui montre que Jésus rétablit la pleine communication de l’homme avec Dieu et avec les autres hommes », a-t-il expliqué. Le fait que ce miracle se déroule dans la zone du Décapole, « en plein territoire païen », montre aussi pour le Pape que « ce sourd-muet devient symbole du non-croyant qui accomplit un chemin vers la foi. Sa surdité exprime l’incapacité d’écouter et de comprendre non seulement les paroles des hommes, mais aussi la Parole de Dieu. »

    Le Pape François a ensuite insisté sur l’attitude respectueuse de Jésus : « Jésus porte cette homme loin de la foule : il ne veut pas que sa parole soit couverte du vacarme des voix et des jacasseries de l’environnement. La Parole de Dieu que le Christ nous transmet a besoin de silence pour être écoutée comme Parole qui guérit, qui réconcilie et qui rétablit la communication. » Le fait que Jésus touche les oreilles et la langue de ce sourd-muet montre que « Dieu n’est pas enfermé en Lui-même, mais Il s’ouvre et se met en communication avec l’humanité. Dans son immense miséricorde, Il dépasse l’abysse de l’infinie différence entre Lui et nous, et vient à notre rencontre. »

    Cet Évangile aussi renvoie aussi à notre propre attitude. « Souvent nous sommes repliés et fermés en nous-mêmes, et nous créons tant d’îles inaccessibles et inhospitalières. Parfois nous créons des réalités incapables d’ouverture réciproque : le couple fermé, la famille fermée, le groupe fermé, la paroisse fermée, la patrie fermée… Et ceci ne vient pas de Dieu ! C’est notre péché, le nôtre », a-t-il insisté.

    « Et pourtant, à l’origine de notre vie chrétienne, dans le baptême, il y a justement ce geste et cette parole de Jésus : "Effatà ! Ouvre-toi !", a rappelé le Saint-Père. Et le miracle s’est accompli : nous avons été guéris de la surdité de l’égoïsme et du mutisme de la fermeture, et avons été intégrés dans la grande famille de l’Église : nous pouvons écouter Dieu qui nous parle et communiquer sa Parole à ceux qui ne l’ont jamais écoutée, ou à ceux qui l’ont oubliée et enterrée sous les épines des préoccupations et des mensonges du monde. »

    Appel pour les migrants et pour l'Amérique du Sud

    A l'issue de la prière de l'Angélus, et en pleine cohérence avec cette méditation de l’Évangile, le Pape François a lancé un appel vibrant pour que toutes les paroisses européennes prennent en charge des familles de réfugiés. « Face à la tragédie de dizaines de réfugiés qui fuient la mort, liée à la guerre et à la faim, et sont en chemin vers une espérance de vie, l’Évangile nous appelle à être proche des plus petits et des personnes abandonnées. À leur donner une espérance concrète. Nous ne pouvons pas seulement dire "courage, patience !..." L’espérance est combative, avec la ténacité de celui qui avance vers un but sûr ».
    Le Saint-Père appelle donc, en vue du Jubilé de la Miséricorde, « chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère et sanctuaire de toute l’Europe à accueillir une famille de réfugiés, à commencer par le diocèse de Rome ». Il s’agit, précise le Pape, « d’un geste concret en préparation à l’Année Sainte » qui débutera le 8 décembre prochain. La Miséricorde de Dieu doit être visible « à travers nos œuvres » insiste-t-il, faisant référence au témoignage de Mère Teresa de Calcutta, dont l’anniversaire de la mort était célébré ce samedi 5 septembre. Le Saint-Père annonce que, dans les prochains jours, les « deux paroisses du Vatican accueilleront deux familles de réfugiés » et il conclut en s’adressant directement aux évêques européens, « vrai pasteurs » afin que « dans leurs diocèses ils soutiennent son appel, en se souvenant que la miséricorde est le second nom de l’amour ».

    Il s’est aussi exprimé en espagnol, sur la crise à la frontière entre la Colombie et le Venezuela : « Ces jours-ci, les évêques du Venezuela et de la Colombie se sont réunis pour examiner ensemble la situation douloureuse qui s’est créée sur la frontière entre les deux pays. Je vois en cette rencontre un clair signe d’espérance. J’invite tous, en particulier les peuples bien-aimés du Venezuela et de la Colombie, à prier pour que, dans un esprit de solidarité et de fraternité, les difficultés actuelles puissent être surmontées. »

    Le témoignage héroïque des sœurs pendant la guerre d'Espagne

    Il aussi évoqué la béatification samedi en Espagne de trois religieuses, Fidelia (Dolores) Oller Angelats, Josefa Monrabal Montaner et Faconda (au siècle Catalina) Margenat Roura, religieuses de l’Institut de Saint-Joseph de Girone, tuées pour leur fidélité au Christ et à l’Église en août 1936. « Malgré les menaces et les intimidations, ces femmes restèrent courageusement à leur poste pour assister les malades, se confiant à Dieu. Leur témoignage héroïque, jusqu’à l’effusion du sang, donne force et espérance et tous ceux qui aujourd’hui sont persécutés en raison de leur foi chrétienne. Et nous savons qu’ils sont tellement nombreux. »

    Il a aussi évoqué les Jeux africains qui se déroulent actuellement à Brazzaville, capitale de la République du Congo. Il a dit souhaiter que « cette grande fête du sport contribue à la paix, à la fraternité et au développement de tous les pays d’Afrique. »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Syrie - Appel de Mgr Gregorios III aux jeunes : « S’il vous plaît, n’abandonnez pas la Syrie ! »

    Dans une lettre ouverte adressée aux jeunes, dont une copie a été envoyée à l’AED, le Patriarche melkite gréco-catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du « tsunami » d’émigration des jeunes et leur demandant de rester.

    Mgr-Gregoire-III-Lahham-credit-AED_1a.jpgSelon le Patriarche, l’exode est si grave qu’il met sérieusement en question l’avenir de l’Église en Syrie. « La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration… quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? »

    Reconnaissant les nombreux problèmes de la vie en Syrie aujourd’hui, le Patriarche implore les jeunes de rester : « Malgré toutes vos souffrances, restez ! Soyez patients ! N’émigrez pas ! Restez pour l’Église, pour votre patrie, pour la Syrie et son avenir ! Restez ! RESTEZ ! »

    Au moins 450.000 chrétiens syriens déplacés ou réfugiés

    Syrie-AED_2a.jpgCompte tenu de la situation des flux migratoires en Syrie, il n’y a pas de chiffres précis disponibles concernant la population chrétienne du pays. Mais selon des estimations prudentes, 450.000 des quelque 1.170.000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant 2011 sont désormais des déplacés intérieurs ou bien vivent comme réfugiés à l’étranger.

    La population chrétienne a particulièrement souffert du fait que des villes à forte concentration de fidèles – y compris Alep et Homs – ont subi certains des pires combats.

    Dans sa lettre ouverte, le Patriarche Gregorios III a fait mémoire d’autres périodes de persécutions, comme la révolution de 1860 en Syrie, qui avait causé le meurtre de milliers de chrétiens et la destruction de nombreuses églises dans la vieille ville de Damas, avant d’ajouter : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860. »

    En février 2015, l’AED a annoncé 22 nouveaux projets d’aide aux chrétiens de Syrie, pour un total d’environ 2,3 millions d’Euros, afin qu’ils rebâtissent leur vie en Syrie, privilégiant l’aide aux endroits les plus touchés par la guerre, dont Alep, Homs et Damas. Ces projets permettent à des milliers de familles restées en Syrie de recevoir de la nourriture, des médicaments, une aide au logement ainsi que du chauffage et d’électricité.

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

  • Appel de l'AED

    Aujourd'hui, cela fait un an que 125 000 chrétiens irakiens ont tout quitté, par fidélité au Christ. Le 6 août 2014, l'État islamique prenait la ville chrétienne de Qaraqosh et toute la plaine de Ninive : ce fut la panique générale. Il fallait fuir en quelques minutes.

    AED,Irak,Syrie,refugies,chretiens,Qaraqosh,Ninive,KurdistanIls ont eu le choix entre la conversion à l'islam et la mort. Et ils sont tous partis. Pourtant, cela aurait été plus simple et avantageux de choisir de se convertir. Ils auraient pu rester chez eux, garder leur maison, continuer à vivre paisiblement dans la même ville dont ils étaient originaires depuis 2000 ans. Ils ont renoncé à tout cela et ont tout perdu pour ne pas renoncer au Christ. Les déplacés ne sont plus en danger de mort au Kurdistan mais, pour le moment, ils n'ont aucun avenir.
    Depuis un an, grâce à vos dons, nous avons pu nourrir, abriter et aider la plupart de ces familles déplacées. Près de 8 millions d'euros ont été envoyés en Irak pour les aider.

    AED,Irak,Syrie,refugies,chretiens,Qaraqosh,Ninive,KurdistanLe P. Douglas Bazi, qui s'occupe d'un camp de déplacés à Erbil au Kurdistan irakien, témoigne : « J'ai d'abord été terrassé par tous ces gens qui arrivaient ici, absolument démunis. Ils étaient complètement perdus. Leurs visages reflétaient la colère, la confusion et l'égarement. Le 6 août est un jour de deuil, mais c'est aussi le jour où Dieu nous a sauvé. Car nous sommes toujours en vie. Nous allons célébrer une messe le 6 août. Nous ne pourrons jamais oublier ce qui est arrivé. Mais nous demanderons à Dieu de pardonner aux coupables et de changer leur façon de penser. Nous sentons la force de vos prières. Je vous en supplie, priez afin que mon peuple puisse rester fort ! »

    Le Père Douglas Bazi s'adresse aux Français

    Nous venons de promettre 2,8 millions d'euros supplémentaires pour aider les chrétiens d'Irak. Je sais à quel point ils sont touchés de votre aide et de vos messages. Je vous invite aujourd'hui à prier en union avec tous les bienfaiteurs de l'AED (voir la prière rédigée par Mgr Sako).

    Merci infiniment pour votre fidèle soutien.

    Marc Fromager
    Directeur de l'AED

    Faire un don

    A lire, sur le site de l'AED :
    IRAK : « Je vous en prie, pensez à nous le 6 août ! »
    Le 15 août à midi : les cloches sonneront pour les chrétiens d’Orient.

  • Intentions de prière pour le mois de juin

    Les migrants et les réfugiés
    Pour que les migrants et les réfugiés trouvent bon accueil dans les pays où ils arrivent et y soient traités avec respect.

    Les vocations
    Pour que la rencontre personnelle avec Jésus suscite chez de nombreux jeunes le désir de lui offrir leur existence dans le sacerdoce ministériel ou la vie consacrée.

    Source : Apostolat de la Prière.

  • Regina Caeli du dimanche 24 mai 2015

    Le Saint-Père a exprimé dimanche sa vive préoccupation à propos du sort des nombreux réfugiés dans le Golfe du Bengale et la mer d’Andaman, en Asie du sud-est. A l’occasion de la prière du Regina Coeli, devant les fidèles rassemblés à midi sur la place Saint-Pierre, le Pape a félicité les pays qui se sont déclarés disponibles à accueillir ces personnes confrontées à de graves souffrances et à de nombreux dangers. Il « encourage la communauté internationale à leur offrir l’assistance humanitaire dont ils ont besoin ».

    Selon l’AFP, plus de 3.500 migrants, des bangladais fuyant la pauvreté et des Rohingyas musulmans persécutés en Birmanie, sont arrivés ces derniers jours en Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande. Cet exode a pris une tournure catastrophique depuis le début du mois de mai. Des milliers de personnes ont été abandonnées en mer par les trafiquants et en un premier temps, certains bateaux ont été refoulés vers le large par les pays de la région. Depuis, les gouvernements ont assoupli leur position.

    Le Souverain Pontife par ailleurs profité de la prière mariale pour évoquer la béatification, samedi, de Mgr Oscar Romero, archevêque de San Salvador, tué pendant qu’il célébrait l’Eucharistie. « Ce pasteur qui, à l’exemple de Jésus, a choisi d’être au milieu de son peuple, surtout des plus pauvres et des opprimés, est mort en martyr. » Toujours samedi, une autre béatification s’est déroulée au Kenya, celle d’une missionnaire italienne, sœur Irène Stefani, « qui a servi les Kenyans avec joie, miséricorde et compassion ». Le Pape François a souhaité que « l’exemple héroïque de ces deux nouveaux bienheureux suscite en chacun de nous le désir de témoigner l’Evangile avec courage et abnégation ».

    Avant la prière mariale, le Pape avait expliqué le sens profond de la Pentecôte : « c’est le baptême de l’Eglise qui commence son chemin dans l’histoire, guidée par la force du Saint-Esprit. La porte du Cénacle qui était restée fermée pendant cinquante jours est ouverte : le courage succède à la peur, la fermeture cède la place à l’annonce et les doutes sont dissipés par la foi pleine d’amour. »

    Le Saint-Père a rappelé que « la première communauté chrétienne qui était restée repliée sur elle-même commence, à ce moment-là, à parler aux foules. L’Eglise naît donc universelle, une mais catholique, avec une identité précise mais ouverte, et elle embrasse le monde entier sans exclure personne. » « La Pentecôte, a insisté le Pape, c’est le début d’une nouvelle saison faite de témoignage et de fraternité. La langue de l’Évangile franchit les frontières établies par les hommes. Aujourd’hui comme alors, le Saint-Esprit souffle sans cesse sur l’Église et sur chacun de nous pour que nous sortions de nos médiocrités et de nos fermetures pour communiquer au monde entier l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est notre mission ! »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Devant le drame qui se joue au nord est de la Syrie, prions avec Mgr Hindo, archevêque syriaque catholique d’Hassaké

    26/02/2015

    Alors que des centaines de familles chrétiennes fuient devant la menace de DAESH et se réfugient en ayant tout perdu à Hassaké, prions avec les mots que Mgr Hindo nous avait confiés en septembre dernier.

    Mgr-Hindo_mars-2010.gif

    Ô Christ,
    notre Dieu crucifié et mort entre deux pécheurs pour le salut des pécheurs,
    Donnez-nous,
    qui portons ton Saint nom et qui sommes jetés sur la route du Golgotha,
    bannis, maltraités, persécutés, et tués,
    d’être à votre exemple un sacrifice agréable pour la rédemption de nos persécuteurs et le salut du monde,
    Amen.

     

    Source : L'Oeuvre d'Orient.

  • Message vidéo du Pape François aux chrétiens de Mossoul réfugiés à Erbil

    Le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a entamé vendredi soir une visite de trois jours à Erbil, au Kurdistan irakien, accompagné d’une délégation de près de 100 personnes : religieux et religieuses, entrepreneurs, élus de la région et de la ville de Lyon, mais aussi journalistes. Un déplacement, en signe de solidarité avec les réfugiés irakiens, qui constitue une nouvelle étape dans le jumelage initié en juillet dernier entre le diocèse de Lyon et celui de Mossoul.

    Une initiative baptisée « ErbiLight » pour passer la traditionnelle fête des Lumières avec les chrétiens d’Irak chassés de chez eux. La matinée de ce samedi a été consacrée à la visite de trois camps de réfugiés avec lesquels plusieurs membres de la délégation ont partagé un déjeuner. Un moment particulièrement intense et émouvant suivi dans l’après-midi d’une messe en français et en araméen, et d’une grande procession dans un quartier chrétien d'Erbil. C’est à l’issue de la célébration qu’un message vidéo du Pape a été diffusé.




    Texte intégral du message :

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  • Audience générale de ce mercredi 3 décembre 2014

    Ce mercredi matin, sur une Place Saint-Pierre battue par les vents et la pluie, et en présence de quelques 10.000 pèlerins, le Pape François est revenu longuement sur son tout récent voyage apostolique en Turquie, du 28 au 30 novembre. En demandant avant tout de « prier pour tous les migrants et réfugiés, et pour que disparaissent les causes de cette plaie douloureuse. » Un souhait émis par le Pape alors qu’il évoquait le dernier moment fort de son voyage, la rencontre à Istanbul avec un groupe de réfugiés irakiens et du Proche-Orient, aidés par des salésiens.

    « La dernière rencontre, belle et douloureuse, a raconté le Pape, ce fut avec un groupe de jeunes réfugiés accueillis par les salésiens. C’était très important pour moi de rencontrer ces réfugiés des zones de guerre du Proche-Orient, tant pour exprimer ma proximité que celle de l’Église, que pour souligner la valeur de l’accueil, et sur ce point la Turquie s’est fortement engagée ». « Je remercie encore une fois la Turquie pour cet accueil, et je remercie les braves salésiens d’Istanbul, qui travaillent avec les réfugiés. J’ai rencontré d’autres prêtres, et notamment un jésuite allemand, qui travaillent aussi avec les réfugiés. »

    Le Pape est alors revenu sur les étapes clés de ses trois jours en Turquie, entre Ankara et Istanbul : « Frères et sœurs, je rends grâce au Seigneur pour mon récent pèlerinage en Turquie, a déclaré le Pape. Cette terre est chère aux chrétiens, puisque saint Paul y est né, les sept premiers conciles de l’Église y ont eu lieu, et que la "maison de Marie" s’y trouve. » « Lors de ma rencontre avec les Autorités du pays, a précisé François, j’ai rappelé qu’il est important que l’État assure aux citoyens et aux groupes religieux une réelle liberté de culte, en évitant toute déviance fondamentaliste. »

    « Le lendemain, la messe a réuni les différents rites catholiques présents en Turquie. Les représentants orthodoxes et protestants y assistaient. Ensemble, nous avons invoqué le Saint Esprit qui fait l’unité de l’Église ». « Dans notre dialogue œcuménique et sur le chemin d’unité dans notre Église catholique elle-même, c’est l’Esprit Saint qui fait tout, il suffit de le laisser faire, de l’accueillir et de suivre ses inspirations ».

    « Enfin, le dernier jour, nous avons renforcé les liens fraternels entre le successeur de Pierre et le Patriarche Œcuménique de Constantinople, renouvelant notre engagement à avancer sur le chemin de la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. »

     « Que Dieu continue à protéger le peuple turc, ses autorités et ses représentants des diverses religions, pour qu’ils puissent ensemble construire un lieu de paix, de coexistence pacifique, entre religions et cultures différentes » a encore ajouté le Pape. Il souhaitait que « Dieu rende fécond ce voyage apostolique et favorise dans l’Église le dialogue pour annoncer que Jésus est vérité, paix et amour ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je rends grâce au Seigneur pour mon récent pèlerinage en Turquie. Cette terre est chère aux chrétiens, puisque saint Paul y est né, les sept premiers conciles de l’Église y ont eu lieu, et que la « maison de Marie » s’y trouve. Lors de ma rencontre avec les Autorités du pays, j’ai rappelé qu’il est important que l’État assure aux citoyens et aux groupes religieux une réelle liberté de culte, en évitant toute déviance fondamentaliste. Le lendemain, la messe à réuni les différents rites catholiques présents en Turquie. Les représentants orthodoxes et protestants y assistaient. Ensemble, nous avons invoqué le Saint Esprit qui fait l’unité de l’Église. Enfin, le dernier jour, nous avons renforcé les liens fraternels entre le successeur de Pierre et le Patriarche Œcuménique de Constantinople, renouvelant notre engagement à avancer sur le chemin de la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française.
    Alors que le temps de l’Avent prépare nos cœurs à la venue parmi nous du Prince de la paix, je vous invite à prier sans cesse pour que ce Voyage Apostolique en Turquie porte des fruits d’unité entre chrétiens et de paix au Moyen Orient.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

  • Voyage du Pape en Turquie - Salut des élèves de l'Oratoire salésien

    Le dernier discours du Pape François au cours de son voyage apostolique en Turquie était prononcé ce dimanche après-midi à 16 heures, heure locale. Dans la Cathédrale latine – et non dans les jardins de la Représentation Pontificale, comme prévu initialement - le Saint-Père s’est adressé à une cinquantaine de jeunes de l’Oratoire de la Communauté salésienne. Cette Communauté est en charge de la Cathédrale latine d’Istanbul. Face au Pape, des enfants et des adolescents originaires de Turquie bien sûr, mais aussi du Moyen-Orient et d’Afrique, représentant une partie du groupe d’une centaine de jeunes qu’accompagnent spirituellement six Salésiens.

    Tout faire pour améliorer des « conditions de vie dégradantes » et « intolérables »

    Beaucoup de ces jeunes sont réfugiés ou déplacés. L’une d’entre eux, une adolescente d’une quinzaine d’années, chrétienne irakienne, a d’ailleurs pris la parole au nom des autres jeunes, au début de la rencontre. D’une voix émue, elle a évoqué la situation dramatique des réfugiés. De son côté, le Pape a souligné qu’il aurait voulu rencontrer d’autres réfugiés mais que cela n’avait pas été possible. Néanmoins, dès le début de son discours, il a exprimé sa compassion devant la situation des réfugiés, expliquant qu’elle « est la triste conséquence des conflits exacerbés et de la guerre, qui est toujours un mal et n’est jamais la solution des problèmes, mais plutôt en crée d’autres ». Les réfugiés se retrouvent en effet souvent privés « des biens fondamentaux : une habitation digne, l’assistance sanitaire, l’éducation, le travail », a rappelé le Pape, avant de s’indigner : « Les conditions dégradantes dans lesquelles de nombreux réfugiés doivent vivre sont intolérables ! Pour cela, il faut tout mettre en œuvre pour éliminer les causes de cette réalité ».

    Le Saint-Père a alors appelé à « une plus grande convergence internationale destinée à résoudre les conflits […], à contrecarrer les autres causes qui poussent les personnes à laisser leur patrie et à promouvoir les conditions pour qu’elles puissent y rester ou y retourner ». Un appel aussi lancé « aux Chefs politiques, afin qu’ils tiennent compte du fait que la grande majorité de leurs populations aspire à la paix, même si parfois elle n’a plus la force ni la voix pour la demander ! ».

    Le Pape François a ensuite eu des paroles d’encouragement à l’égard de ceux qui « œuvrent généreusement et honnêtement pour la justice et la paix ». Il s’est déclaré « heureux […] de l’œuvre efficace de beaucoup d’institutions catholiques, qui offrent une aide généreuse à de nombreuses personnes dans le besoin, sans aucune discrimination ».

    Mais le Saint-Père n’a pas oublié les « Autorités turques », auxquelles il n’a pas manqué d’ « exprimer une vive reconnaissance pour le grand effort accompli dans l’assistance aux réfugiés, spécialement aux réfugiés syriens et irakiens, et pour l’engagement concret en vue de chercher à satisfaire leurs exigences ».

    Ne pas désespérer

    Puis le Pape François s’est adressé plus directement aux jeunes : « Chers jeunes, ne vous découragez pas », leur a-t-il demandé. « Avec l’aide de Dieu, continuez à espérer dans un avenir meilleur, malgré les difficultés et les obstacles que vous affrontez maintenant ». Le Saint-Père a assuré que l’Église leur est proche, notamment lorsqu’elle leur offre une instruction et une formation. « Souvenez-vous toujours que Dieu n’oublie aucun de ses enfants », a-t-il enfin rappelé, « et que les plus petits et les plus souffrants sont plus proches de son Cœur de Père ».

    En conclusion de son message, le Pape François a confié qu’il continuerait « à [s]’adresser avec confiance au Seigneur, en Lui demandant d’inspirer ceux qui occupent des postes de responsabilité, afin qu’ils promeuvent la justice, la sécurité et la paix sans hésitation et de manière vraiment concrète ». L’ « Église restera à vos côtés et continuera à soutenir votre cause à la face du monde », a finalement assuré le Pape aux jeunes ; un soutien rendu possible concrètement et dès à présent grâce aux « organisations sociales et caritatives » que comprend l’Église, a souligné le Saint-Père.

    La rencontre s’est terminée dans une ambiance festive : Les jeunes chantaient en espagnol, anglais et arabe, le son des tam-tam et des cris de joie résonnaient dans la Cathédrale. Les témoins ont décrit un Pape très fatigué mais aussi ému et bouleversé par cette situation.

    Source : Radio Vatican.

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  • L’Église en France crée une plateforme pour soutenir l’accueil des réfugiés chrétiens d’Orient

    L’Église en France, avec le soutien de diverses organisations dont l’AED, crée une plateforme pour soutenir l’accueil des réfugiés chrétiens d’Orient, le CCARCO : Comité Catholique d’Accueil des Réfugiés Chrétiens d’Orient. Nous publions ci-dessous l’intégralité du communiqué de lancement daté du mercredi 29 octobre 2014.

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  • Message des pères synodaux

    Ce matin, les pères synodaux ont diffusé le message suivant :
    Rassemblés autour du Successeur de Pierre...nous entendons partager la sollicitude du Saint-Père et manifester notre profonde solidarité envers les familles qui souffrent de tant de conflits. En particulier, nous élevons au Seigneur notre supplique pour les familles irakiennes et syriennes qui, en raison de leur foi chrétienne ou de leur appartenance à telle ou telle communauté ethnique ou religieuse, sont contraintes à fuir et perdent toute perspective d'un avenir certain. Avec le Pape François nous affirmons que personne ne peut se prévaloir de Dieu pour commettre des violences. Tuer au nom de Dieu, est le pire des sacrilèges. Remerciant les organisations internationales et tous les pays qui organisent les secours, nous invitons toutes les personnes de bonne volonté à assister les victimes de la barbarie. Nous demandons aussi à la communauté internationale de tout faire pour rétablir la paix civile en Irak, en Syrie et dans toute la région. Nos pensées vont également aux familles qui souffrent ailleurs de par le monde, victimes de violences continuelles. Nous prions afin que le Seigneur miséricordieux convertisse les cœurs, accordant paix et stabilité aux personnes éprouvées. Puisse la Sainte Famille, qui a connu la souffrance de l'exil, faire de chaque famille une communauté d'amour et de réconciliation, une source d'espérance pour toute l'humanité.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.10.14).

  • Message du Pape François pour la 101e Journée mondiale des migrants et des réfugiés 2015

    Ce matin a été présenté en Salle de Presse le message papal pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié (18 janvier 2015 : "Une Église sans frontière, mère de tous"), portant la date du 3 septembre. Le Cardinal Antonio Maria Vegliò, Président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrations, était assisté du Secrétaire Mgr Joseph Kalathiparamil.
    Le Cardinal a d'abord expliqué que le Saint-Père a tenu à dater le document le jour du centenaire de l'élection de Benoît XV, qui le premier attira l'attention de l'opinion sur la question des migrations et appela à une journée annuelle de sensibilisation. Au long de son histoire, l’Église a fait face à de multiples situations du genre. Aujourd'hui toutefois, le phénomène migratoire "pose de nouveaux défis à cause de sa dimension mais aussi de ses effets socio-économiques, politiques culturels et religieux. Le commandement biblique de l'accueil de l'étranger, "de lui ouvrir les portes comme s'il s'agissait de Dieu, se heurte à des réactions, surtout lorsque certains sujets commentent des irrégularités voire des délits... Ainsi se sont ouverts des débats sur la justification et les modalités de réponse au phénomène, à tous les niveaux mais surtout dans les communautés supportant un flux croissant d'arrivées". Le rejet et le repli font parfois place à la générosité, ce qui interpelle l’Église. Comment peut-elle répondre ? Le Pape conseille d'abord de renoncer à soi-même, d'écarter nos peurs et de dépasser nos réflexes de défense. "Etre accueillants signifie simplement donner de notre temps, partager avec des personnes moins fortunées les ressources reçues de Dieu". Ensuite il faut solliciter la responsabilité des institutions, locales, nationales et internationales en vue d'une plus large collaboration, et enfin "humaniser la condition de vie des migrants en intensifiant" la lutte contre "les raisons qui poussent des populations entières à quitter leur pays".
    Puis Mgr Kalathiparamil a évoqué le nombre croissant des demandeurs d'asile, qui implique pour les pays d'accueil une réalité de plus en plus multi-ethnique et multi-culturelle. Ceci rend nécessaire une nouvelle approche face à la migration forcée. "La fuite vers le salut...incluant un voyage dangereux voire mortel...reste souvent la seule solution pour gagner un pays où l'on recherche la sécurité et les conditions d'une vie digne". Ceux qui sont privés de documents sont malheureusement dans l'impossibilité de répondre aux sévères critères requis. Vulnérables et sans défense, ils deviennent la proie facile de trafiquants d'êtres humains. "Les états sont appelés à collaborer dans un esprit international de solidarité, afin de répondre au besoin de protection" des migrants, auxquels il faut garantir la dignité. Le respect du caractère central de la personne doit aller de pair avec le dialogue entre les peuples.
    "Aujourd'hui l'enjeu est de ne pas s'habituer aux drames que vivent les personnes contraintes à l'exil, de ne pas laisser l'indifférence prévaloir au profit de la faiblesse de la nature humaine. Les chrétiens ne doivent pas être tentés de maintenir une prudente distance des plaies du Seigneur" que portent de nos jours les migrants et les réfugiés.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 23.9.14).

    Texte intégral

    Chers frères et sœurs,

    Jésus est « l’évangélisateur par excellence et l’Évangile en personne » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 209). Sa sollicitude, particulièrement envers les plus vulnérables et marginalisés, nous invite tous à prendre soin des personnes plus fragiles et à reconnaître son visage souffrant, surtout dans les victimes des nouvelles formes de pauvreté et d’esclavage. Le Seigneur dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36). La mission de l’Église, pèlerine sur la terre et mère de tous, est donc d’aimer Jésus Christ, de l’adorer et de l’aimer, particulièrement dans les plus pauvres et abandonnés ; au nombre de ceux-ci figurent certainement les migrants et les réfugiés, qui cherchent à tourner le dos aux dures conditions de vie et aux dangers de toute sorte. Donc, cette année la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés a pour thème : l’Église sans frontières, mère de tous.

    En effet, l’Église ouvre ses bras pour accueillir tous les peuples, sans distinctions et sans frontières et pour annoncer à tous que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16). Après sa mort et sa résurrection, Jésus a confié aux disciples la mission d’être ses témoins et de proclamer l’Évangile de la joie et de la miséricorde. Le jour de la Pentecôte, avec courage et enthousiasme, ils sont sortis du Cénacle ; la force du Saint-Esprit a prévalu sur les doutes et les incertitudes et a fait que chacun comprenait leur annonce dans sa propre langue ; ainsi, dès le début, l’Église est une mère au cœur ouvert sur le monde entier, sans frontières. Ce mandat couvre désormais deux mille ans d’histoire, mais depuis les premiers siècles, l’annonce missionnaire a mis en lumière la maternité universelle de l’Église, développée ensuite dans les écrits des Pères de l’Église et reprise par le Concile Œcuménique Vatican II. Les Pères conciliaires ont parlé d’Ecclesia mater pour en expliquer la nature. Elle génère, en effet, des fils et des filles qu’elle incorpore et qu’elle « enveloppe déjà de son amour en prenant soin d’eux » (Const. dogm. sur l’Église Lumen gentium, n. 14).

    L’Église sans frontières, mère de tous, diffuse dans le monde la culture de l’accueil et de la solidarité, selon laquelle personne ne doit être considéré inutile, encombrant ou être écarté. En vivant effectivement sa maternité, la communauté chrétienne nourrit, oriente et indique le chemin, accompagne avec patience et se fait proche dans la prière et dans les œuvres de miséricorde.

    Aujourd’hui, tout cela prend une signification particulière. En effet, à une époque de si vastes migrations, un grand nombre de personnes laissent leur lieu d’origine et entreprennent le voyage risqué de l’espérance avec un bagage plein de désirs et de peurs, à la recherche de conditions de vie plus humaines. Souvent, cependant, ces mouvements migratoires suscitent méfiances et hostilités, même dans les communautés ecclésiales, avant même qu’on ne connaisse les parcours de vie, de persécution ou de misère des personnes impliquées. Dans ce cas, suspicions et préjugés entrent en conflit avec le commandement biblique d’accueillir avec respect et solidarité l’étranger dans le besoin.

    D’une part, résonne dans le sanctuaire de la conscience l’appel à toucher la misère humaine et à mettre en pratique le commandement de l’amour que Jésus nous a laissé quand il s’est identifié avec l’étranger, avec celui qui souffre, avec toutes les victimes innocentes de la violence et de l’exploitation. D’autre part, cependant, à cause de la faiblesse de notre nature, « nous sommes tentés d’être des chrétiens qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur » (Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 270).

    Le courage de la foi, de l’espérance et de la charité permet de réduire les distances qui séparent des drames humains. Jésus-Christ est toujours en attente d’être reconnu dans les migrants et dans les réfugiés, dans les personnes déplacées et les exilés, et aussi de cette manière il nous appelle à partager nos ressources, parfois à renoncer à quelque chose de notre bien-être acquis. Le Pape Paul VI le rappelait, en disant que « les plus favorisés doivent renoncer à certains de leurs droits, pour mettre avec plus de libéralité leurs biens au service des autres » (Lett. ap. Octogesima adveniens, 14 mai 1971, n. 23).

    D’ailleurs, le caractère multiculturel des sociétés contemporaines encourage l’Église à assumer de nouveaux engagements de solidarité, de communion et d’évangélisation. Les mouvements migratoires, en effet, demandent qu’on approfondisse et qu’on renforce les valeurs nécessaires pour garantir la cohabitation harmonieuse entre les personnes et entre les cultures. À cet effet, ne peut suffire la simple tolérance, qui ouvre la voie au respect des diversités et qui met en route des parcours de partage entre des personnes d’origines et de cultures différentes. Ici, se greffe la vocation de l’Église à dépasser les frontières et à favoriser « le passage d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation…à une attitude qui ait comme base la ‘‘culture de la rencontre’’, seule capable de construire un monde plus juste et fraternel » (Message pour la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés 2014).

    Les mouvements migratoires ont cependant pris de telles dimensions que seule une collaboration systématique et effective, impliquant les États et les Organisations internationales, peut être en mesure de les réguler efficacement et de les gérer. En effet, les migrations interpellent chacun, non seulement à cause de l’ampleur du phénomène, mais encore « des problématiques sociale, économique, politique, culturelle et religieuse qu’il soulève, et à cause des défis dramatiques qu’il lance aux communautés nationales et à la communauté internationale» (Benoît XVI, Lett. Enc. Caritas in veritate, 29 juin 2009, n. 62).

    Dans l’agenda international, trouvent place de fréquents débats sur l’opportunité, sur les méthodes et sur les règlementations pour affronter le phénomène des migrations. Il y a des organismes et des institutions, aux niveaux international, national et local, qui mettent leur travail et leur énergie au service de ceux qui cherchent par l’émigration une vie meilleure. Malgré leurs généreux et louables efforts, une action plus incisive et efficace est nécessaire, qui s’appuie sur un réseau universel de collaboration, fondé sur la défense de la dignité et de la centralité de chaque personne humaine. De cette manière, la lutte contre le honteux et criminel trafic d’êtres humains, contre la violation des droits fondamentaux, contre toutes les formes de violence, d’oppression et d’esclavage sera plus incisive. Travailler ensemble, cependant, exige réciprocité et synergie, avec disponibilité et confiance, étant entendu qu’« aucun pays ne peut affronter seul les difficultés liées à ce phénomène, qui est si vaste qu’il concerne désormais tous les continents dans le double mouvement d’immigration et d’émigration» (Message pour la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés 2014).

    À la mondialisation du phénomène migratoire, il faut répondre par la mondialisation de la charité et de la coopération, de manière à humaniser les conditions des migrants. En même temps, il faut intensifier les efforts pour créer les conditions aptes à garantir une diminution progressive des causes qui poussent des peuples entiers à laisser leur terre natale, en raison de guerres et de famines, l’une provoquant souvent l’autre.

    À la solidarité envers les migrants et les réfugiés, il faut joindre le courage et la créativité nécessaires pour développer au niveau mondial un ordre économico-financier plus juste et équitable uni à un engagement croissant en faveur de la paix, condition indispensable de tout progrès authentique.

    Chers migrants et réfugiés ! Vous avez une place spéciale dans le cœur de l’Église, et vous l’aidez à élargir les dimensions de son cœur pour manifester sa maternité envers la famille humaine tout entière. Ne perdez pas votre confiance ni votre espérance ! Pensons à la sainte Famille exilée en Égypte : de même que dans le cœur maternel de la Vierge Marie et dans le cœur prévenant de saint Joseph s’est conservée la confiance que Dieu n’abandonne jamais, ainsi, que cette même confiance dans le Seigneur ne manque pas en vous. Je vous confie à leur protection et de grand cœur je vous accorde à tous la Bénédiction Apostolique.

    Du Vatican, le 3 septembre 2014.

    Sources : Vatican Information Service et site internet du Vatican.

  • Un nettoyage ethnique est en cours en Irak, selon Amnesty

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    L’État islamique (EI) mène « une campagne systématique de nettoyage ethnique » dans le nord de l’Irak, dénonce Amnesty International, dans un rapport basé sur des témoignages de survivants et publié ce mardi 2 septembre.

    Alors que l’offensive visant à contrer les djihadistes de l’État islamique (EI) se poursuit en Irak, de nouveaux éléments, publiés notamment par Amnesty International, confirment l’ampleur des exactions menées par ce groupe dissident d’Al-Qaïda dans le nord du pays. Selon l’ONG, l’EI s’est lancé depuis le début de son offensive, début juin, dans « une campagne systématique de nettoyage ethnique ». Il s’en prend aux minorités chrétienne, yazidie et turcomane, mais aussi aux sunnites ayant « collaboré » avec les États irakien et américain.

    Des massacres de masse

    Aucun bilan des massacres perpétrés par les djihadistes n’est disponible, mais les témoignages des survivants recueillis par Amnesty International font état de plusieurs exécutions collectives sommaires dans la région de Sinjar en août. Deux des épisodes les plus sanglants sont survenus dans les villages de Qiniyeh, le 3 août, et de Kocho, le 15 du même mois. Dans les deux, des groupes d’hommes et d’adolescents, dont certains avaient à peine 12 ans, ont été capturés par les islamistes, emmenés de force et abattus, rapporte l’ONG, qui estime à plusieurs centaines le nombre de villageois exécutés.

    « Certains ne pouvaient pas bouger et n’ont pas pu se sauver », témoigne Salem, un survivant du massacre de Kocho. « Ils sont restés allongés là, à attendre la mort en souffrant atrocement. Ils ont eu une mort horrible. J’ai réussi à me traîner à l’écart et j’ai été sauvé par un voisin musulman. Il a risqué sa vie pour me sauver. C’est plus qu’un frère pour moi. Pendant douze jours, il m’a apporté à manger et à boire toutes les nuits. »

    Des centaines, voire des milliers de femmes et d’enfants enlevés

    Amnesty International indique, par ailleurs, que « des centaines, peut-être des milliers » de femmes et d’enfants yazidis – une minorité qui tire son origine de l’ancienne Mésopotamie et dont les croyances sont antérieures à l’Islam – ont également été enlevés par l’EI, tandis que des milliers de personnes « terrorisées » ont fuit. Les ONG estiment à 830.000 personnes la population qui a dû fuir la zone pour se réfugier, dans la plupart des cas, dans la région semi-autonome du Kurdistan. Depuis qu’ils ont pris le contrôle de Mossoul, le 10 juin, les djihadistes ont aussi systématiquement détruit ou endommagé des lieux de culte autres que ceux de l’islam sunnite, y compris des mosquées chiites.

    Vu la gravité de la situation, Amnesty International a décidé à l’unanimité d’envoyer une mission pour enquêter sur les atrocités commises par le groupe islamiste en Irak.

    P. A.

    Source : InfoCatho.be.

  • Irak : pour Mgr Sako, la position américaine est décevante

    Irak,lettre ouverte,Mgr Sako,patriarche,chaldéens,Babylone,intervention,position,américaine,déceptionPublication d'une lettre ouverte dimanche 10 août par Mgr Louis Raphaël Sako. Le Patriarche de Babylone des chaldéens fait le point sur la « terrible » situation humanitaire des chrétiens. Il se désole du fait que les Américains se contentent de protéger Erbil.

    70.000 déplacés chrétiens, ainsi que des membres d’autres minorités se sont réfugiés à Ankawa qui compte 25.000 chrétiens. « Les familles qui ont trouvé abris dans les églises ou les écoles sont dans des conditions plutôt bonnes, mais celles qui dorment dans la rue ou dans des parcs sont dans des conditions déplorables ». A Dohuk, le nombre de chrétiens a atteint plus de 60.000 personnes et la situation est « pire » qu’à Erbil.

    Il y a aussi des familles qui ont trouvé refuge à Kirkouk et Sulaymaniyah, certaines sont même arrivées aussi loin que Bagdad.

    Manque de coordination humanitaire

    Dans sa lettre ouverte publiée sur le site du patriarcat, Mgr Louis Raphaël Sako commence par faire le point sur la situation humanitaire de ses fidèles. Tandis que les militants de l’État islamique avance, l’aide humanitaire vient à manquer. « La mort et la maladie frappent les enfants et les personnes âgées parmi les milliers de familles qui se sont réfugiés partout dans la région du Kurdistan ».

    Les besoins humanitaires vont croissants : maisons, nourriture, eau, médecine et argent. Selon le patriarche, « le manque de coordination internationale ralentit et limite la mise en œuvre d’une assistance efficace à ces milliers de gens qui attendent un soutien immédiat ». Les églises, dit-il, offrent tout ce qu’elles peuvent.

    Dans les villages chrétiens situés entre Mossoul et la région du Kurdistan, les églises sont « vides et désacralisées ». Cinq évêques sont hors de leur évêché, rapporte Mgr Sako, les prêtres et religieuses ont quitté leur missions et les institutions ont tout laisser derrière elles, les familles ont fui avec leur enfants, mais abandonnant tout le reste. « Le niveau du désastre est extrême ».

    Pour Mgr Sako, protéger Erbil n’est pas suffisant

     « La position du président américain Obama de n'apporter une assistance militaire que pour protéger Erbil est décevante ». Les discussions sur une partition de l’Irak sont « terrifiantes ». Les Américains « ne vont pas attaquer les positions de l’état islamique à Mossoul et dans la plaine de Ninive », poursuit le patriarche. Ils « n’envisagent pas une solution rapide pour donner de l’espoir ». Attendre que les forces de sécurités irakiennes combattent avec les Peshmergas contre les militants de l’État islamique est « déprimante ». Le président de la région du Kurdistan a dit que les troupes kurdes combattent avec « un état terroriste, pas des groupes mineurs » ! Alors que le pays est à feu et à sang, les politiciens à Bagdad se battent pour le pouvoir.

    A la fin, peut-être, Mossoul ne sera pas libérée ni les villages de la plaine de Ninive.

    Le patriarche chaldéen se désole du fait qu’il n’y ait en outre aucune « stratégie pour assécher la source de pouvoir et de ressources de ces terroristes islamiques ». Aujourd’hui, rappelle-t-il, l’État islamique contrôle la ville pétrolière de Zumar, les champs pétroliers de Ain Zalah et Batma, et en Syrie, d’Al-Raqqa et Deir ez-Zor. Ils ont en outre été rejoints par des combattants extrémistes islamiques venant de plusieurs pays du monde.

    Quel choix ont ces réfugiés, s'interroge Mgr Sako

    La migration : où ? Ont-ils assez de documents et d’argent ?
    Rester : dans les écoles ou dans les camps de réfugiés, en attendant que l’été s’achève et que l’hiver arrive ? Les écoles rouvriront-elles ? Leurs enfants iront-ils à l’école élémentaire, primaire, au collège ou à l’université ? Seront-ils les bienvenus dans les écoles d’Erbil de Duhok et de Sulaymaniyah ? Quel futur pour les propriétés, les biens ou le travail des ces milliers de personnes innocentes qui ont dû fuir dans la nuit, par la force, leurs chers villages ?

    « Ce sont des questions qui doivent affliger de la peine dans les consciences de chacun et de chaque organisation, afin que quelque chose soit fait pour sauver ces personnes qui ont leur histoire sur cette terre depuis leurs origines. »

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : l’Etat islamique s’avance dans l’indifférence

    Un nouvel État islamique est en train de se créer de facto, à cheval sur l'Irak et la Syrie. Pour les chrétiens vivant là depuis 2.000 ans, une seule issue : l’exode !

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    Entre la Syrie et l’Irak se joue à la fois un fait historique et un drame humain : un nouvel État est en train de naitre et cet État pousse devant lui des centaines de milliers de réfugiés terrorisés. La victoire remportée en Syrie par Bachar el-Assad a dirigé les islamistes vers la frontière avec l’Irak ; dans ces vastes étendues désertiques, les djihadistes ont fait leur royaume. Et les minorités n’y sont pas tolérées.

    Imaginez cet Exode des temps modernes : des populations appauvries par trois ans des guerre doivent traverser des déserts sous une température de 35 à 40 degrés. Les routes vers le nord étant quasiment coupées, c’est vers Bagdad que doivent fuir ces malheureux. Les drones américains peuvent suivre chacun de ces éclopés à la trace… mais aucune intervention n’est envisagée. Quelque 500.000 personnes ont fui la seule ville de Mossoul en deux jours. Un millier d’autres arrive à Bagdad tous les jours.

    Un Etat dans l’Etat

    De groupement hétéroclite de divers groupes islamistes (parmi lesquels se trouvent des Européens partis faire la guerre au nom d’Allah), l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) est devenu une véritable armée capable de mettre en échec les autorités de Bagdad. Faiblesse de l’armée irakienne et tensions entre minorités ethniques (Kurdes, Turcomans, Arabes du sud, etc.) ont ouvert un véritable boulevard à EIIL, aguerrie par plusieurs mois de durs combats en Syrie.

    On n’hésite pas à parler « d’État » car, non content de faire la guerre contre un régime qu’ils considèrent comme impie, les djihadistes imposent la loi d’Allah dans les territoires qu’ils ont conquis. Les rebelles d’autres groupes, qui avaient noué des alliances provisoires avec l’EIIL ont rapidement dû se soumettre sans rechigner à la loi de leurs nouveaux maitres. Les tribus sunnites, qui avaient été ostracisées sous le régime imposé par les Américains, ont décidé de prendre leur revanche envers les autres groupes constituant la mosaïque irakienne : Kurdes, Turcomans… et surtout chrétiens.

    Or les chrétiens sont présents dans la région depuis les premières années de l’ère chrétienne. Certains endroits sont même réputés avoir été évangélisés par les apôtres eux-mêmes. L’Islam n’est arrivé que plus tard, vers le VIIe siècle. La cohabitation ne fut pas toujours aisée, mais la tolérance a existé. Mais là où l’EIIL passe, l’Histoire trépasse.

    Les chrétiens éradiqués dans l’indifférence

    Il y a dix ans, on comptait encore quelque  35.000 chrétiens à Mossoul. Aujourd’hui, il n’y en a plus aucun. Ce n’est pas la tristesse impuissante du Vatican ou le silence indifférent des chancelleries occidentales qui va y changer quelque chose : la carte du Moyen-Orient a été nettoyée de ses chrétiens.

    Il serait faux de dire que l’Église d’Occident a laissé son poumon oriental mourir sans s’en préoccuper. Le Saint-Siège a exprimé sa « vive préoccupation » et la Congrégation pour les Églises Orientales a assuré ses frères d’Irak de la prière de toute l’Eglise.

    Au moment où l’on se distrait par la Coupe du Monde de football, un drame humain se joue à grande échelle. Il y a une cause humanitaire à défendre.

    MB

    Source : InfoCatho.be

  • Rencontre des enfants des camps de réfugiés de Deheisheh, Aida et Beit Jibrin, au centre Phoenix

    Le pèlerinage du Pape François en Terre Sainte se poursuit, à un rythme soutenu. Après avoir déjeuné avec des familles palestiniennes à la maison d’accueil franciscaine de Casa Nova, le Pape s’est rendu à la basilique de la Nativité, pour une visite privée, et un moment de prière devant la Grotte, lieu de la naissance de Christ.

    François a ensuite gagné le centre Phœnix de Bethléem, qui se trouve au cœur du camp de réfugiés de Dheisheh, déjà visité par St Jean-Paul II, lors de son pèlerinage, en l’an 2000. Ce centre culturel, construit grâce à un don du Pape polonais, propose diverses activités aux enfants et aux jeunes vivant dans le camp.

    Le Pape est arrivé souriant, accueilli par deux jeunes Palestiniens, une fille et un garçon, vêtus de tenues traditionnelles. Ils lui ont remis une étole aux couleurs vives. Le Pape s’est ensuite dirigé vers l’auditorium du centre où l’attendaient des dizaines d’enfants. A son arrivée, ils ont chacun brandi une feuille de papier, où étaient écrit des messages en arabe et en anglais,

    Des chants ont ponctué cette rencontre. Un jeune s'est ensuite adressé au Pape en arabe au nom de tous ses camarades. Le Pape, attentif, suivait la traduction qu'on lui faisait simultanément.

    Regardez cette vidéo, regardez ces enfants, écoutez-les, et ne les oubliez pas... Prions pour eux !

    Le Saint-Père s’est ensuite adressé aux jeunes en espagnol, sans texte.

    « Je vous remercie pour les chants, très beaux ! Vous chantez très bien », les a félicités le Pape. « J’ai lu ce que vous aviez écrit sur vos feuilles. Je comprends le message que vous me faites parvenir », faisant allusion aux messages brandis par les enfants à son arrivée.

    « Ne laissez jamais le passé déterminer votre vie, regardez toujours devant vous. Travaillez et luttez pour ce que vous voulez. Seulement, sachez que la violence ne se vainc pas par la violence ! La violence se vainc par la paix ! C’est avec la paix, le travail, et la dignité qu’on fait avancer le pays. »

    Le Pape les a ensuite chaudement remerciés de leur accueil et leur a demandé de prier pour lui.

    Source : Radio Vatican.

  • Le Centre Phoenix attend le Pape François

    Le centre Phoenix est au cœur du camp de réfugiés de Dheisheh à Bethléem en Palestine. Après la visite de Jean-Paul 2 en 2000, c'est la deuxième fois que le camp de réfugiés accueille un Pape. Plus de 50 000 personnes vivent ici et tous sont musulmans. Dans ce centre d'activité pour enfants et adultes, le Pape rencontrera 1000 enfants des trois camps de réfugiés qui entourent Bethléem. Sur place, les attentes sont importantes et tous espère un geste symbolique du Pape François pour la cause palestinienne. « Pour nous cette visite est politique, et pas religieuse » ...

  • Visite du site du baptême du Christ et rencontre avec les réfugiés et les jeunes en l'église latine à Béthanie

    Avant-dernière étape de ce passage en Jordanie pour le Pape François : le site de « Béthanie au-delà-du-Jourdain », à l’est du fleuve, lieu identifié comme celui où Jésus a été baptisé par St Jean-Baptiste.

    Puis c’est dans l’église latine, encore inachevée, de ce lieu Saint, que le Pape a rencontré plusieurs centaines de réfugiés syriens, ainsi que de jeunes handicapés. L’église semblait trop petite pour contenir la foule nombreuse rassemblée dans ses murs. On notait la présence de nombreux enfants. Le Pape argentin, que l’on sait très sensible à la tragédie syrienne, avait ardemment souhaité cette rencontre.

    Appel vibrant pour la paix, et pour l'accueil des réfugiés

    Il en a donc profité pour lancer un vibrant appel en faveur de la paix en Syrie : « Que cessent les violences et que soit respecté le droit humanitaire, en garantissant l’assistance nécessaire à la population qui souffre ! Que tous abandonnent la prétention de laisser aux armes la solution des problèmes et que l’on revienne sur le chemin de la négociation. La solution, en effet, ne peut venir que du dialogue et de la modération, de la compassion pour celui qui souffre, de la recherche d’une solution politique et du sens de la responsabilité envers les frères. »

    Une condamnation sévère de la vente d'armes

    Le Pape, sortant alors de son texte, a fustigé avec force « la haine et la cupidité qui sont la racine du mal ». « Qui se cache derrière la vente d'armes ? » - a demandé le Pape - « Qui s'occupe de vendre des armes aux belligérants, alimentant ainsi le conflit ? » Des questions que le Saint-Père n'a pas hésité à poser à la conscience de chacun, et spécialement des acteurs directs et indirects du conflit syrien. Il ne faut pas hésiter à prier pour ces « criminels », a-t-il encore déclaré.

    Le Pape a également lancé un appel à l’adresse de la communauté internationale, plaidant pour qu’elle accroisse son action de soutien et d’aide, et « qu’elle ne laisse pas seule la Jordanie », face à l’afflux de réfugiés qui n’est pas sans poser problème.

    Il a d’ailleurs tenu à remercier chaudement les autorités et le peuple jordaniens pour l’accueil « généreux » des centaines de milliers de réfugiés jetés sur les routes de l’exode par ce conflit fratricide et meurtrier. Le Pape a salué de manière particulière le travail accompli par des institutions de l’Église, comme la Caritas Jordanie.

    « Que Dieu convertisse les violents »

    Le Pape s’est enfin adressé aux jeunes handicapés présents dans l’église, sollicitant leur prière, les encourageant à « collaborer (…) à la construction d’une société respectueuse des plus faibles, des malades, des enfants, des personnes âgées », les enjoignant à être signes d’espérance malgré les épreuves. « Vous êtes dans le Cœur de Dieu et dans mes prières », les a-t-il ensuite assurés, avant de renouveler une dernière fois le souhait « que prévalent la raison et la modération et, qu’avec l’aide de la communauté internationale, la Syrie retrouve le chemin de la paix ». « Que Dieu convertisse les violents et ceux qui ont des projets de guerre, que Dieu convertisse ceux qui fabriquent et vendent des armes », a-t-il enfin conclu, le visage grave.

    Cette rencontre a été ponctuée de plusieurs chants, interprétés par des jeunes, ainsi que de témoignages émouvants de réfugiés venus d'Irak, et de jeunes malades (dont une fille de 19 ans, et un petit garçon de 11 ans). Le Pape s'est ensuite laissé aller à un petit bain de foule, sous le regard vigilant des agents de sécurité, quelque peu dépassés.

    Avant cette rencontre, le Pape a visité le site du Baptême, en compagnie notamment du couple royal jordanien. Comme le firent ses prédécesseurs, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, il s'est arrêté pour un temps de prière, dans la lumière dorée du soleil couchant, avant de signer le livre d’Or du Lieu Saint. Il s’est ensuite rendu dans l’église latine du Baptême, encore en chantier, et dont la première pierre avait été bénie par le Pape émérite Benoît XVI, lors de sa visite en ce même lieu, le 10 mai 2009.

    Discours du Pape (manquent les paroles improvisées sur le trafic d'armes) :

    « J’ai beaucoup souhaité vous rencontrer au cours de mon pèlerinage, vous qui, à cause de conflits sanglants, avez dû laisser vos maisons et votre Patrie et avez trouvé refuge en cette terre hospitalière de Jordanie; et en même temps, j’ai voulu vous rencontrer, chers jeunes qui faites l’expérience du poids de quelque limite physique.

    Le lieu dans lequel nous nous trouvons nous rappelle le baptême de Jésus. En venant ici au Jourdain se faire baptiser par Jean, Jésus montre son humilité et partage notre condition humaine : il s’abaisse jusqu’à nous et, par son amour, il nous rend la dignité et nous donne le salut. Cette humilité de Jésus, le fait qu’il se penche sur les blessures humaines pour les guérir, nous touche toujours. Et à notre tour nous sommes profondément touchés par les drames et les blessures de notre temps, spécialement par celles provoquées par les conflits encore ouverts au Moyen Orient. Je pense en premier lieu à la Syrie, déchirée par une lutte fratricide qui dure depuis désormais trois ans, et qui a déjà fait d’innombrables victimes, obligeant des millions de personnes à se faire réfugiées et exilées en d’autres pays.

    Je remercie les Autorités et le peuple jordanien pour l’accueil généreux d’un nombre très élevé de réfugiés provenant de la Syrie et de l’Irak, et j’étends mes remerciements à tous ceux qui font œuvre d’assistance et de solidarité envers les réfugiés. Je pense aussi aux œuvres de charité réalisées par des institutions de l’Église comme Caritas Jordanie, et d’autres, qui, en portant assistance à ceux qui en ont besoin, sans distinction de foi religieuse, d’appartenance ethnique ou idéologique, manifestent la splendeur du visage charitable de Jésus miséricordieux. Que Dieu Clément et Tout-Puissant vous bénisse tous et chacun pour vos efforts, afin de soulager les souffrances causées par la guerre !

    Je m’adresse à la communauté internationale pour qu’elle ne laisse pas seule la Jordanie à faire face à l’urgence humanitaire venant de l’arrivée sur son territoire d’un nombre si élevé de réfugiés ; mais qu’elle continue et accroisse son action de soutien et d’aide. Et je renouvelle mon appel le plus pressant pour la paix en Syrie. Que cessent les violences et que soit respecté le droit humanitaire, en garantissant l’assistance nécessaire à la population qui souffre ! Que tous abandonnent la prétention de laisser aux armes la solution des problèmes et que l’on revienne sur le chemin de la négociation. La solution, en effet, ne peut venir que du dialogue et de la modération, de la compassion pour celui qui souffre, de la recherche d’une solution politique et du sens de la responsabilité envers les frères.

    A vous les jeunes, je demande de vous unir à ma prière pour la paix. Vous pouvez le faire aussi en offrant à Dieu vos peines quotidiennes, et ainsi votre prière deviendra précieuse et efficace. Et je vous encourage à collaborer, par votre engagement et votre sensibilité, à la construction d’une société respectueuse des plus faibles, des malades, des enfants, des personnes âgées. Même dans les difficultés de la vie, soyez signe d’espérance. Vous êtes dans le cœur de Dieu et de mes prières, et je vous remercie pour votre présence chaleureuse et nombreuse.
    Au terme de cette rencontre, je renouvelle le souhait que prévalent la raison et la modération et, qu’avec l’aide de la communauté internationale, la Syrie retrouve le chemin de la paix. Que Dieu convertisse les violents et ceux qui ont des projets de guerre. »

    Source : Radio Vatican.

  • Journée mondiale des migrants et des réfugiés 2014 : Message du Pape François

    Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Antonio Maria Vegliò, Président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, assisté du Secrétaire Mgr. Joseph Kalathiparambil et du Sous Secrétaire le P. Gabriele F.Bentoglio, a présenté le message du Pape François pour la prochaine Journée mondiale des migrants et des réfugiés. Le Cardinal a indiqué que pour son premier message, le Saint-Père vise à un monde meilleur, et qu'il faut le lire dans le contexte de la globalisation, de ses effets négatifs comme positifs. En toile de fond il y a la mobilité humaine qui selon Benoît XVI constitue un signe des temps. Puis le Cardinal a souligné combien le phénomène touche un très grand nombre de personnes. Selon les Nations-Unies et l'OMI 232 millions de personnes vivent hors de leur pays tandis que 740 autres sont des migrants internes. Un milliard d'habitants de la terre, un sur sept environ, est touché.

    Le texte intégral de ce message que le Pape François adresse à l’Église pour la prochaine Journée mondiale des migrants et des réfugiés (19 janvier 2014), dont le titre est : "Migrants et réfugiés : vers un monde meilleur" (daté du 5 août dernier), est en ligne sur le site internet du Vatican.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.9.13).