Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

repos - Page 2

  • Vivons en vue de notre éternité - III. Prière aux Saints

     (suite et fin des méditations des jeudi 3 et samedi 5 novembre)

    « Que vous êtes heureux, ô saints du Seigneur, qui avez déjà traversé cette mer orageuse de la vie mortelle, et mérité d'aborder au port de l'éternel repos, de la paix et de l'inaltérable sécurité, où désormais il n'y a plus que tranquillité, bonheur et allégresse !
    Je vous supplie donc, au nom de la sainte charité, mère des hommes, vous qui n'avez désormais rien à craindre pour vous, de ne pas nous refuser votre sollicitude. Vous dont la gloire est impérissable, soyez touchés de nos misères infinies. Bienheureux saints, pensez sans cesse à nous, je vous en conjure par celui qui vous a choisis, qui vous a faits ce que vous êtes, de la beauté duquel votre coeur peut se rassasier, qui vous a communiqué son immortalité, et dont vous avez le bonheur de contempler sans cesse la grandeur et la divinité. Prenez pitié de nous, malheureux, qui sommes encore exposés aux flots orageux de la mer de cette vie. Vous qui êtes comme les portes hautes et splendides de la céleste Jérusalem, ne nous abandonnez pas, nous qui ne sommes que l'humble pavé sur lequel vous marchez. Tendez-nous une main secourable pour nous relever de notre abaissement, afin que guéris de notre faiblesse, nous soyons forts pour combattre nos ennemis. Intercédez et priez sans cesse pour nous, pauvres pécheurs, dont les négligences sont sans nombre, afin que par vos prières, nous obtenions la grâce d'être réunis à votre sainte société. Offrez donc pour nous vos prières à Dieu, ô divine cohorte des saints, ô célestes choeurs des bienheureux, afin que par le secours de vos prières et de vos mérites, nous puissions, sans naufrage, conduire notre vaisseau chargé de bonnes œuvres, jusqu'au port de l'éternel repos et de cette paix qui n'aura pas de fin. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome sixième (Vendredi de la dernière semaine, Oraison de la nuit), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

    prière,saints,bienheureux,éternité,paix,repos,tranquillité,bonheur,allégresse,gloire,immortalité,contemplation,divinité,pécheurs,faiblesse

  • Prière pour le 2 novembre

    « Accordez-moi, Seigneur, d'éprouver une affliction raisonnable à la mort de ceux qui me sont chers, versant des larmes résignées sur notre condition mortelle, maîtrisées bientôt par cette pensée consolante de la foi : en mourant, les fidèles s'éloignent seulement un peu de nous pour aller dans un monde meilleur.
    « Ne permettez pas que je pleure comme les païens, qui n'ont pas d'espérance. Je peux bien éprouver de la tristesse, mais lorsque je suis affligé, que l'espérance me réconforte. Il ne convient pas qu'avec une espérance aussi grande, votre temple, ô Dieu, soit troublé. Vous y demeurez, Vous, le consolateur, Vous, qui ne pouvez faillir dans vos promesses. » (St Augustin)
    « Ô Maître et Créateur de l'univers, Seigneur de la vie et de la mort, Vous conservez et comblez nos âmes de bienfaits : Vous effectuez et transformez tout par l’œuvre de votre Verbe, à l'heure préétablie et selon le plan de votre sagesse ; accueillez aujourd'hui nos frères défunts et donnez-leur l'éternel repos.
    « Puissiez-Vous nous accueillir à notre tour, au moment qu'il Vous plaira, après nous avoir guidés et laissés dans la chair aussi longtemps qu'il Vous semblera utile et salutaire.
    « Puissions-nous, préparés par la crainte, sans trouble et sans hésitation, être accueillis par Vous au dernier jour. Faites que nous quittions sans regret les biens de ce monde et non comme ceux qui sont trop attachés à la terre et à la chair ; faites que nous avancions, résolus et heureux, vers cette vie longue et bienheureuse qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur, à qui revient la gloire dans les siècles des siècles. Amen. » (St Grégoire de Naziance)

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome II (2 novembre, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

    sunset-cemetery_1a.jpg

    Copyright Alexander Kesselaar, via Flickr
    (Tous droits réservés)

  • Méditation - La Vie au Ciel

    « Pensez à la paix du ciel. La paix ! Arrêtons-nous à ce mot, à ce rayon de miel. La paix ! la paix !... Quelle différence avec la vie présente, la vie de la terre ! quelle différence même avec l'activité fatigante de la grâce ! combien nous l'avons désirée toute notre vie ! et maintenant nous la désirerions presque, hélas ! plus que Dieu même. L'imagination a peine à se figurer une vie sans trouble et sans défiance, une vie sans passé à regretter, sans présent à supporter, sans avenir nuageux à regarder avec incertitude. Le sommeil du travailleur honnête et satisfait est une image de ce calme délicieux. La terre et la mer, les lacs et les forêts reposant aux rayons du midi, comme lassés de leur parure du matin, voilà un emblème de notre repos céleste. Le silence des cieux étoilés à minuit et le sentiment inexprimable qu'ils nous inspirent peuvent nous aider à nous figurer cette paix profonde du bienheureux repos. Mais après tout, nulle autre paix ne peut lui être comparée, car c'est une participation à cette paix de Dieu qui surpasse tout entendement humain. Tout cela nous est-il destiné ? tout cela nous est-il possible ? Oui, tout cela et plus encore, tout cela plus intime et plus parfait : un océan de la paix la plus céleste et de joie mystérieuse qui nous invite à naviguer sur son sein dans des splendeurs éternelles... Oh ! quand ce serait là tout, quand il n'y aurait pas autre chose que cette paix, ne serait-ce pas une récompense plus que suffisante pour une longue vie de la pénitence la plus austère ?
    [...]
    Mais la plus douce des joies terrestres, c'est l'amour, et la vie du ciel est une vie d'amour. L'amour, plus que toutes les autres passions humaines, a contrôlé les destinées du monde ; il a été, d'après l'histoire, le plus grand moteur naturel sur la terre ; et vraiment d'où vient ce qu'il y a de vif et de coloré dans la vie, même ici-bas, si ce n'est de l'amour ? Que serions-nous en ce moment si nous n'avions personne à aimer ? combien tout nous deviendrait sombre jusqu'au moment où nos yeux pourront supporter la lumière de Dieu ! N'avoir pas Dieu à aimer... c'est l'enfer. Et bien, l'amour de tous les amants les plus passionnés sur la terre, réuni en un seul, ne peut égaler l'amour le plus calme de la dernière des âmes dans le ciel. L'éternité nous donnera de nouvelles facultés d'aimer, et ce sera d'un amour sans nom sur la terre, et dont nos diverses sortes d'amour, paternel, filial, conjugal ou fraternel, ne représentent que de faibles fractions, des éléments épars. La joie de cet immense amour est inconcevable ; les objets en seront mille fois centuplés, et cela sans que la multiplicité d'objets fasse autre chose qu'aviver l'intensité. Et considérez que tout cet océan d'affection s'épanchera constamment dans un courant immortel d'amour pur et sans tache, indiciblement heureux de son indicible sainteté. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Le ciel et l'enfer), Paris, Bray et Retaux, 1872 (Sixième édition).

    Dore_paradis_121a.jpg

    Gustave Doré, La Divine Comédie - Le Ciel
    (Crédit photo)

  • Méditation - humilité et examen de conscience

    « Il est capital que tu insistes sur ce qui est la base de la sainteté et le fondement de la bonté, je veux parler de la vertu par laquelle Jésus se présente explicitement comme modèle : l'humilité (Mt 11,29). L'humilité intérieure ; plus intérieure qu'extérieure. Reconnais qui tu es véritablement : un rien, bien misérable, faible, pétri de défauts, capable de changer le bien en mal, d'abandonner le bien pour le mal, de t'attribuer le bien et de te justifier dans le mal, et par amour de ce mal, de mépriser Celui qui est le Bien suprême.
    Ne te mets jamais au lit sans avoir au préalable examiné en conscience comment tu as passé ta journée. Tourne toutes tes pensées vers le Seigneur, et consacre-Lui ta personne ainsi que tous les chrétiens. Puis offre à Sa gloire le repos que tu vas prendre, sans jamais oublier ton Ange gardien, qui se tient en permanence à tes côtés. »

    St Padre Pio de Pietrelcina (fêté ce jour, 1887-1968), Ep 3,713 ; 2,277 in "Buona Giornata", Trad. Une Pensée, Médiaspaul, 1991.

    enfant-priere-du-soir_10a.jpg

  • Méditation - « Venez à l'écart, dans un lieu désert, et prenez un peu de repos » (Mc 6, 31)

    « Il semble que par ces paroles, Notre-Seigneur ne désire qu'un repos corporel pour ses Apôtres, qui étaient revenus fatigués à la suite de leurs premières prédications. Mais ce repos corporel était la figure du repos spirituel, qu'il désire plus encore pour nous ; c'est-à-dire le repos des passions et la tranquillité des mouvements de la nature, qui est l'unique ou la principale cause de nos agitations et de nos troubles. La première fin de cette retraite spirituelle est, comme dit un saint, que nous mettions la cognée à la racine, et qu'étant maîtres de nos passions, nous tenions notre esprit en paix. Remarquons donc ici trois choses.

    La première, que nous sommes grandement troublés par les mouvements de la nature et par les agitations de notre esprit, qui veut d'ordinaire ce qu'il n'a pas, et qui n'est pas content de ce qu'il a. De là vient qu'il s'inquiète dans ses désirs, dans ses craintes et dans ses tristesses ; et tant qu'il est dans ses inquiétudes, il est fort mal disposé pour la perfection et pour l'union avec Dieu, qui ne demeure jamais que dans un cœur paisible.

    Et partant, pour la seconde chose à remarquer, c'est qu'il faut s'efforcer de s'établir dans cette tranquillité, et dans cette pacification de nos troubles ; car alors Notre-Seigneur viendra à nous, nous parlera très familièrement et veillera sur nous avec autant de soin que s'il n'avait que nous à gouverner. Une communion faite en cet état nous profitera davantage, que dix que nous ferions dans les troubles de la nature. [...]

    Ce qui reste en troisième lieu à remarquer, c'est que l'une des fins principales de nos retraites spirituelles doit être de nous mettre dans cette paix et dans cette tranquillité de nos affections, moins pour notre propre intérêt, que pour celui de Dieu, qui s'intéresse à notre bien, et qui n'a point de repos en nous, si nous ne sommes nous-mêmes dans le repos. Par conséquent, si nous nous retirons à la voix de Notre-Seigneur, qui nous appelle à l'écart, allons-y aussi pour la fin qu'il nous présente, en nous disant : Venez à l'écart vous reposer. Venez chercher votre repos et vous le trouverez.

    Mais comment le cherche-t-on ? C'est en s'examinant soigneusement sur ce qui nous émeut et nous trouble davantage, afin de l'apaiser : c'est en se représentant vivement les maximes de l'ordre, de la paix, et de la perfection, pour s'y conformer dorénavant ; c'est en se persuadant efficacement qu'il n'y a qu'une chose nécessaire, une seule affaire, servir Dieu et se sauver, et que tout le reste n'a de valeur qu'autant qu'il nous sert pour cette fin. C'est d'apprendre à se servir des choses, et non pas à s'y assujettir et à s'en rendre esclave ; c'est de ne vouloir jamais que ce que l'on peut, et de ne penser jamais pouvoir ce qu'on ne doit point faire. C'est de se tenir prêt à mourir à toute heure, en ne vivant que comme on voudrait mourir, pour ne mourir que comme on voudrait avoir vécu ; c'est de dépendre de la volonté de Dieu, et de la regarder en toutes choses, pour la suivre uniquement. C'est là chercher sa paix, et la trouver aussitôt qu'on la cherche ; car elle ne dépend que de nous avec la grâce, comme il ne dépend que de nous, de nous troubler, ou non. »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome V (Lundi de la treizième semaine après la Pentecôte, Troisième point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868.

    Julien Hayneuve,repos,passions,nature,tristesse,inquiétude,trouble,tranquillité,paix,perfection,grâce

  • Méditation : « Ne vous inquiétez de rien » (Ph IV, 6)

    « L’inquiétude est le plus grand mal qui arrive en l’âme, excepté le péché ; car, comme les séditions et troubles intérieurs d’une république la ruinent entièrement, et l’empêchent qu’elle ne puisse résister à l’étranger, ainsi notre cœur étant troublé et inquiété en soi-même, perd la force de maintenir les vertus qu’il avait acquises, et quant et quant le moyen de résister aux tentations de l’ennemi, lequel fait alors toutes sortes d’efforts pour pêcher, comme l’on dit, en eau trouble.

    L’inquiétude provient d’un désir déréglé d’être délivré du mal que l’on sent, ou d’acquérir le bien que l’on espère ; et néanmoins il n’y a rien qui empire plus le mal et qui éloigne plus le bien, que l’inquiétude et empressement. Les oiseaux demeurent pris dedans les filets et lacs, parce que s’y trouvant engagés ils se débattent et remuent dérèglément pour en sortir, ce que faisant ils s’enveloppent toujours tant plus. Quand donc vous serez pressée du désir d’être délivrée de quelque mal ou de parvenir à quelque bien, avant toute chose mettez votre esprit en repos et tranquillité, faites rasseoir votre jugement et votre volonté ; et puis, tout bellement et doucement, pourchassez l’issue de votre désir, prenant par ordre les moyens qui seront convenables ; et quand je dis tout bellement, je ne veux pas dire négligemment, mais sans empressement, trouble et inquiétude ; autrement en lieu d’avoir l’effet de votre désir, vous gâterez tout et vous embarrasserez plus fort.
    [...]
    Ne permettez pas à vos désirs, pour petits qu’ils soient et de petite importance, qu’ils vous inquiètent ; car après les petits, les grands et plus importants trouveront votre cœur plus disposé au trouble et dérèglement. Quand vous sentirez arriver l’inquiétude, recommandez-vous à Dieu et résolvez-vous de ne rien faire du tout de ce que votre désir requiert de vous, que l’inquiétude ne soit totalement passée, sinon que ce fût chose qui ne se pût différer ; et alors il faut, avec un doux et tranquille effort, retenir le courant de votre désir, l’attrempant et modérant tant qu’il vous sera possible, et sur cela, faire la chose non selon votre désir, mais selon la raison. »

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Quatrième Partie ch. XI), in "Œuvres", nrf / Gallimard, 1969.
    Texte intégral en ligne à l'Abbaye Saint-Benoît de Port-en-Valais (Suisse).
    Texte intégral à télécharger.

    lac_barque-4a.jpg

  • Méditation : Soif de Dieu

    « Au fond du cœur de tout homme venant en ce monde, il y a une soif, la soif de l'infini. Cette soif, c'est quelque chose que l'homme ne peut pas arracher de son cœur ; Dieu lui-même l'y a mise comme sa marque de fabrique. Nous sommes libres de chercher cet infini hors de Dieu, mais nous ne sommes pas libres de ne pas chercher l'infini. Si l'homme le cherche en Dieu, il le trouve, mais si, oubliant son Dieu, il le demande aux créatures, au lieu de l'eau vive, il ne trouve en ces pauvres créatures que quelques gouttes d'une eau bourbeuse qui ne saurait apaiser sa soif. [...]

    « Fecisti nos ad te, Domine, et irrequietum est cor nostrum donec requiescat in te. »
    « Vous nous avez faits pour vous, Seigneur, c'est pourquoi notre cœur ne sera jamais tranquille tant qu'il ne reposera pas en vous. »
    St Augustin

    « Seigneur, vous nous avez faits pour vous ». « Pour vous » est une traduction un peu faible. Le Docteur, en effet, ne dit pas tibi mais bien ad te ; or ad exprime la tendance ; il faut dire : « Seigneur, vous nous avez faits vers vous ». Dieu nous a créés dans une tendance vers lui ; tout notre être est une tendance vers l'infini et alors la conséquence : irrequietum est cor nostrum - notre coeur est sans repos possible, - donec requiescat in te - jusqu'à ce qu'il se repose en vous. [...]

    Quand l'homme s'éloigne de Dieu qui est la source des eaux vives, il se met à creuser d'autres citernes et, en les creusant, il les crève du même coup, parce qu'il veut y mettre l'infini ; il les fabrique, il les fait éclater par l'immensité de son désir : Foederunt sibi cisternas dissipatas... »

    [P. Pierre-Thomas Dehau (1870-1956)], Des fleuves d'eau vive (Les nourritures terrestres), Lyon, Les Éditions de l'Abeille, 1941.

    stairway-to-heaven_4a.jpg

  • Méditation - Prière : « Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier ! »

    « Ne doute pas, ô mon âme, que tu n'arrives à ce ciel des cieux, à Dieu, ton Seigneur et ton Sauveur, ton Amour et ton Tout... Mais, pour cela, consens à n'être plus rien, à ne tenir plus à rien, sinon à Dieu. Ou plutôt, vois toutes choses en Dieu ; c'est là, être pauvre en esprit, se contenter du bon Dieu, entrer vraiment dans le royaume de Dieu, qui est paix et joie dans le Saint-Esprit.

    O mon Dieu, Jésus-Christ, Père des pauvres, je veux être pauvre pour Vous ; je ne veux plus tenir qu'à Vous ; je veux aimer ceux que j'aime, en Vous, pour Vous, avec Vous.

    Vous êtes toute richesse ; vous suffisez amplement, divinement à quiconque sait ce que c'est qu'aimer. Je veux votre royaume, celui qui est au dedans de nous.

    Je veux la paix qui rassasie, la joie qui arrache à toute joie ; le repos, qui fait reposer dans vos bras, serait-ce vos bras étendus sur la sainte croix. Car, ceux-là, surtout, accueillent avec un amour si miséricordieux toute âme qui a faim et soif de Vous seul.

    O Jésus, détachez-moi de toutes choses ! Ravissez-moi tellement par vos charmes divins, que je ne sache plus m'arrêter à la créature, que je ne veuille plus me contenter que de Vous seul, et puiser en votre possession le Don inénarrable que vous êtes.
    [...]
    Seigneur Jésus, Roi de mon cœur et sa plénitude, je me livre à Vous, en ce jour. Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier, avec tout ce que je suis et tout ce que j'ai. Je suis à Vous seul, à jamais. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Ve jour dans l'Octave de la Toussaint), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

    Dom Vandeur,prière,amour,miséricorde,Dieu,Seigneur,Sauveur,Jésus-Christ,Saint-Esprit,richesse,royaume,paix,joie,repos,coeur,plénitude,croix

  • Méditation : Simplicité dans l'oraison

    « L'oraison, voilà une grande affaire, mais une affaire bien simple. Il faut donc que vous rendiez votre méthode d'oraison la plus simple possible. Pas de considérations nombreuses, et ne cherchez pas à suivre point pour point la méthode de Saint-Sulpice.
    Votre oraison doit consister dans un repos simple, humble, paisible et plein de confiance devant N.S. : voilà tout.
    Il ne faut pas viser à faire beaucoup de réflexions, ni à produire beaucoup d'affections. Qu'il n'y ait rien de forcé de votre part ; soyez devant Jésus comme un pauvre enfant devant son père ; rien de plus. Ne cherchez pas avec effort à lui exprimer les sentiments que vous avez ou que vous voudriez avoir, et à lui exposer vos besoins ; mais que votre âme se tienne à ses pieds dans toute sa pauvreté et sa bassesse. Regardez-vous devant N.S. comme une chose à lui appartenant, qui est là en sa présence pour qu'il en fasse et en dispose selon l'étendue de sa divine volonté ; et cela sans effort ni beaucoup de paroles intérieures ou extérieures.
    Ce doit être là une habitude de l'âme qui se considérant sans cesse devant Jésus comme lui appartenant, se tient, pendant le temps de l'oraison, extérieurement séparée de tout, pour manifester au divin Seigneur ce qu'elle lui est. Cette manifestation doit se faire sans travail et sans recherche : contentez-vous d'un regard de l'âme vers lui, de temps à autre, dans cette intention.
    Quand les distractions viennent, tâchez, mon bien cher, de les écarter doucement et sans inquiétude, par un paisible regard vers Celui à qui vous appartenez. Dans le cours de la journée, faites la même chose : de temps en temps un regard, sans effort, mais le désir calme d'être à Jésus et dans le sentiment de votre misère et pauvreté. Ne cherchez rien de plus.
    Même abandon quant à la direction que vous recevez du divin Maitre ; qu'il vous dirige à sa façon. Ne lui prescrivez rien, n'ayez pas d'idée préconçue de ce que doit être sa direction ; contentez-vous d'être devant lui, tout entier à sa disposition et vous livrant à sa conduite comme un aveugle, sans trop chercher à lui parler ni à l'entendre parler. Restez ainsi disposé, en mettant sans cesse toute votre confiance en lui seul. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettre à un prêtre, 29 Janvier 1845, in "Lettres spirituelles du vénérable Libermann" Tome III, Paris, Librairie Poussielgue Frères, s.d.
    Le Vénérable Père Libermann sur le web : Textes, Etudes et Articles.

    P. Libermann,simplicité,oraison,repos,simple,humble,paisible,confiance,inquiétude,distractions,réflexions,pauvreté,bassesse,volonté,Jésus,enfant

  • Audience générale de ce mercredi 12 août 2015

    Le Pape a poursuivi ce mercredi matin son cycle de catéchèses sur la famille. Après avoir abordé la semaine dernière la question délicate des divorcés-remariés, le Pape François a initié aujourd’hui un parcours sur trois dimensions qui rythment la vie en famille : la fête, le travail et la prière. Aujourd’hui donc il s'est concentré sur la fête, qui est une invention de Dieu, a-t-il tenu à rappeler, évoquant ce verset de la Genèse : « Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu'il avait créée ».

    Le compte rendu de Cyprien Viet sur Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et sœurs, aujourd’hui nous ouvrons une réflexion sur trois dimensions qui rythment la vie familiale : la fête, le travail, la prière. Commençons par la fête. Elle est avant tout un regard aimant et reconnaissant sur le travail bien fait. Il peut arriver qu’une fête arrive dans des circonstances difficiles ou douloureuses. Dans ces cas, demandons à Dieu la force de ne pas la vider complètement de son sens. Le vrai temps de la fête suspend le travail professionnel. Il est sacré parce qu’il nous rappelle que nous sommes faits à l’image de Dieu qui n’est pas esclave du travail, mais Seigneur. Et donc, nous aussi nous ne devons jamais être des esclaves du travail. Par contre, nous savons qu’il y a des millions d’hommes et de femmes et même d’enfants qui sont esclaves du travail. Cela va contre Dieu, contre la dignité de la personne. Le temps du repos, surtout dominical, nous est donné pour que nous puissions jouir de ce qui ne s’achète pas et ne se vend pas. Or nous voyons que l’idéologie du profit veut aussi manger la fête. Le temps de la fête est sacré parce que Dieu l’habite de manière spéciale. L’Eucharistie lui apporte toute la grâce de Jésus Christ, et toute réalité reçoit ainsi son plein sens. La famille est dotée d’une compétence extraordinaire pour comprendre et soutenir l’authentique valeur du temps de la fête qui est un cadeau précieux que Dieu fait à la famille humaine. Ne l’abîmons pas ! »

    « Chers amis de langue française, je suis heureux de vous saluer, particulièrement les membres de l’Association Claire Amitié, avec Mgr Yves Patenôtre, et la jeunesse franciscaine de Bitche. Que votre séjour à Rome soit pour tous l’occasion de redécouvrir, en famille, le vrai sens de la fête ! Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : des distractions dans la prière

    « Comme votre esprit divague facilement, vous lui présenterez de temps à autre quelque bonne pensée, quelque passage de l’Écriture Sainte, et vous lui livrerez, dis-je, cette bonne pensée pour qu'il s'y amuse, mais ce ne sera pas là votre oraison ; pendant que l'homme sensible s'amuse avec cette pensée, vous vous tiendrez toujours dans votre intérieur, uni à Dieu à votre façon ordinaire. Il en est de cela comme de quelqu'un qui serait à table, son petit chien aboie contre lui, parce qu'il veut aussi avoir quelque chose, il le tourmente sans relâche et le tire par ses habits. Que fait alors le maître ? Il lui jette un morceau, et puis mange quelque temps en repos. Faites-en de même avec votre esprit ; jetez-lui de temps en temps un morceau pour le contenter, et demeurez toujours renfermé en toute paix et tranquillité dans votre intérieur. Votre oraison ne consistera pas dans cette bonne pensée que vous abandonnez à votre esprit, mais dans le repos intérieur de votre âme devant Dieu. Je sais bien que ce moyen ne vous servira pas toujours, mais, du reste, ne vous inquiétez jamais, allez toujours votre petit train, et ne cherchez que Dieu seul en toutes choses. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettre 76 à un séminariste, 1837, cité par Auguste Saudreau, in "Les degrés de la vie spirituelle" Tome Second (3e P., ch. III, 3), Angers, Société anonyme des Éditions de l'Ouest, 1920.

    nuages-rais-soleil-3.jpg

  • Méditation : Des dangereux épanchements de l'âme

    « Par l'usage des sens nous recevons en nous ce qui est au dehors ; par celui de la parole nous produisons dehors ce qui est au dedans. Or il ne nous importe pas seulement de veiller sur nous-mêmes pour ne rien laisser entrer d'inutile chez nous, mais encore pour n'en laisser rien de déréglé. Car si notre âme s'écoule par trop de discours, il n'est pas croyable combien elle se distrait, et s'affaiblit pour les fonctions intérieures, ce qui vient de ce que parlant beaucoup elle remue dans son imagination force espèces, qui étaient auparavant assoupies, et qui se réveillent par l'effort que l'esprit fait en voulant parler, et se communiquer aux autres. Car parler est plus une action de l'imagination que de la langue. D'où il s'ensuit que pour avoir l'imagination tranquille, et l'esprit serein, et disposé à recevoir la lumière de Dieu, il ne faut pas mouvoir les idées qui s'y sont ramassées de longue main, et qui demeurent en repos comme les ordures au fond d'un vase plein d'eau, tandis qu'on ne le remue point. Que si l'on vient à agiter ce vase, l'eau se trouble, et se salit par le mélange des ordures, et ne peut se remettre qu'on ne la laisse reposer. Il en est de même de notre âme. Il s'y est amassé une infinité d'images de toutes sortes d'objets qui demeurent au fond en repos, et sans troubler la liberté des fonctions de notre âme. Mais si par l'envie de parler, l'âme se remue, ces images s'agitent, et la troublent jusqu'à ce qu'elle les fasse rasseoir par le silence. C'est là un point important, à quoi il faut prendre soigneusement garde. »

    J.-J. Surin s.j., Lettres spirituelles Tome I (Lettre II au P. Louis Tillac, 25 août 1661, Les avantages qui accompagnent la perfection chrétienne, et les dispositions qu'elle demande, II. La Récollection), seconde édition, A Paris, Chez Le Mercier, 1724.

    Surin,discours,imagination,esprit,langue,idées,images,repos,agitation,silence

    (Crédit photo)

  • Méditation : Pas de relâchement !

    « L'erreur commune regarde le temps pascal comme un temps de relâchement, de repos, de liberté et de plaisirs... Il n'est que trop vrai que la plupart des fidèles croient avoir droit de se délasser et de donner moins de soins à leur salut éternel, quand une fois ils sont arrivés au bout de cette carrière de pénitence ; qu'ils ne font consister le privilège de la résurrection que dans des mœurs plus douces ; dans un usage plus libre des plaisirs de la table, du jeu, des spectacles ; et dans la rareté des prières publiques, et des autres devoirs de la Religion...

    L’Église en ce saint temps, fournissant moins de secours extérieurs à la piété des fidèles, vous devez remplacer ce défaut par un renouvellement de zèle et d'attention. En effet, dans les jours de pénitence, dont nous venons de sortir, il semble que la foi et la piété étaient soutenues par les dehors tout seuls du culte. L'assistance plus assidue à nos Temples ; la parole de l’Évangile plus souvent et en plus de lieux annoncée ; les prières de l’Église plus longues et plus solennelles ; tout cet appareil de deuil et de tristesse dont elle était couverte ; le souvenir des Mystères douloureux qu'elle nous rappelait ; la loi des jeûnes et des abstinences ; les plaisirs publics suspendus ; la liberté des tables modérée ; [... ] tout cela pouvait servir de soutien à une piété naissante. Mais dans le temps où nous allons entrer, la vertu ne trouve presque plus rien dans les dehors de la Religion, qui l'aide, qui la réveille, qui la défende : toute la beauté de la Fille du Roi est, pour ainsi dire, au-dedans. L’Église supposant que nous sommes devenus des hommes tout spirituels et célestes par la Résurrection, fournit à notre piété moins de secours sensibles : les jeûnes cessent, les prières publiques diminuent ; les chaires chrétiennes se taisent ; les cérémonies du culte sont plus unies et plus simples ; les solennités finissent ; la révolution des Mystères s'accomplit ; l’Église de la terre ressuscitée est une image de celle du Ciel, où l'amour, l'adoration, l'action de grâces et le silence tiennent lieu d'hymnes et de cantiques, et forment toute la religion et tout son culte.

    Or, pour vous, qui êtes encore faible dans la foi, cette privation de secours sensibles, cette vie intérieure et parfaite a des dangers. Il est à craindre que ne trouvant plus autour de vous les appuis extérieurs de la piété, vous ne puissiez vous soutenir tout seul : il est à craindre que la fin des abstinences ne soit pour vous un attrait d'intempérance et de volupté ; que l'éloignement des choses saintes ne vous jette dans l'oubli de Dieu ; [...] que la rareté des prières publiques ne vous désaccoutume d'élever votre cœur à Dieu ; que le silence des chaires chrétiennes ne vous endorme sur les vérités du salut ; en un mot, que la sainte liberté de ce temps ne soit pour vous une occasion de rechute et de libertinage. »

    Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), Sermon sur la Résurrection de Notre Seigneur, in "Sermons - Mystères", A Paris, Chez Froullé, 1792.

    mitzpe-ramon-makhtesh_1a.jpg

    Mitzpe Ramon, Désert du Negev, Israël (Crédit photo)

  • Angélus de ce dimanche 7 décembre 2014

    Le Pape appelle à se laisser consoler par le Seigneur

    Le Pape François invite à faire place au temps de la consolation lors de la prière de l’Angélus en ce deuxième dimanche de l'Avent, « un temps formidable qui éveille en nous l'attente du retour du Christ et la mémoire de sa venue historique ». La liturgie de ce jour, souligne le Saint-Père, « nous présente un message plein d’espérance ». C’est l'invitation du Seigneur exprimée par le prophète Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (40,1). 

    « Isaïe s’adresse à des personnes qui ont traversé une période obscure, qui ont subi une épreuve très difficile ; mais maintenant est venu le temps de la consolation ». « La tristesse et la peur peuvent faire place à la joie, parce que le Seigneur lui-même guidera son peuple sur le chemin de la libération et du salut ». Et Il le fera « avec les soins et la tendresse d'un berger qui prend soin de son troupeau ».

    Ainsi le prophète invite ceux qui l’écoutent, y compris nous aujourd’hui, à diffuser ce message d’Espérance ». Mais, précise le Pape, « nous ne pouvons être des messagers de la consolation de Dieu si nous nous ne ressentons pas la joie d'être réconforté et aimé par Lui ». « Laissons résonner dans nos cœurs l’appel Isaïe « consolez, consolez mon peuple » en ce temps de l’Avent ».

    Être des témoins d’Espérance pour les opprimés et les esclaves du pouvoir

    Aujourd'hui, observe le Saint-Père, « nous avons besoin de personnes qui soient témoins de la miséricorde et de la tendresse du Seigneur, qui secouent les résignés, réconfortent les découragés, et allument le feu de l’Espérance ». « Tant de situations nécessitent notre témoignage consolateur ». Et le Pape dit penser à « ceux qui sont opprimés par la souffrance, l'injustice et l'abus de pouvoir ; à ceux qui sont esclaves de l'argent, du pouvoir, du succès, et la mondanité ».

    « Les pauvres ! », affirme le Saint-Père. « Ils ont de fausses consolations et non pas la vraie consolation du Seigneur ». « Nous sommes tous appelés à consoler nos frères, en témoignant que Dieu seul peut éliminer les causes des drames existentiels et spirituels ». Le message d'Isaïe, « est un baume sur nos blessures et une incitation à préparer avec ardeur  la voie du Seigneur ».

    Le prophète, affirme le Pape François « parle à nos cœurs aujourd'hui pour nous dire que Dieu oublie nos péchés et nous console. Si nous nous confions à Lui avec un cœur humble et repentant, Il abattra les murs du mal, comblera les trous de nos omissions, aplanira les bosses de l'orgueil et de la vanité, et ouvrira la voie de la rencontre avec Lui ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en français sur Zenit.org

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : le chemin de l'humilité

    « Au début, quand un homme commence à travailler pour le Seigneur, le Seigneur lui donne sa grâce et un zèle ardent pour le bien, et alors tout lui paraît facile et agréable ; et quand il voit cela en lui, dans son inexpérience il se dit : « J'aurai cette ferveur pendant toute ma vie. » Et alors il s'élève au-dessus de ceux qui vivent avec négligence et se met à les juger ; et ainsi il perd cette grâce qui l'avait aidé à accomplir les commandements de Dieu. L'âme ne comprend pas comment cela est arrivé : alors tout allait si bien, mais maintenant tout est pénible, et elle n'a plus aucune envie de prier. Mais il ne faut pas s'effrayer : c'est le Seigneur qui, avec bonté, éduque l'âme. Aussitôt que l'âme s'élève au-dessus de son frère, à cet instant même lui vient une mauvaise pensée qui ne plaît pas à Dieu. Si l'âme s'humilie, la grâce ne la quitte pas ; mais si elle ne s'humilie pas, surgit quelque légère tentation pour que l'âme s'humilie. Si de nouveau elle ne s'humilie pas, alors commence l'assaut de l'impureté. Si elle ne s'humilie toujours pas, elle tombe dans quelque péché. Et si, même alors, elle ne s'humilie pas, une grande tentation surgira et elle commettra un grand péché. Et ainsi la tentation s'amplifiera jusqu'à ce que l'âme se soit humiliée ; alors la tentation s'en ira, et même, si elle s'humilie beaucoup, elle connaîtra l'humble attendrissement du cœur et la paix, et tout mal disparaîtra.
    Ainsi donc, toute cette guerre n'a qu'un seul but : l'humilité. C'est l'orgueil qui a causé la chute des ennemis, et ils nous attirent dans l'abîme par la même voie. Les ennemis nous flattent, et si l'âme accueillent leur louange, la grâce se retire d'elle jusqu'à ce qu'elle se repente. Ainsi, durant toute la vie, l'âme apprend l'humilité du Christ, et tant qu'elle ne sera pas devenue vraiment humble, elle sera tourmentée par les mauvaises pensées. Mais l'âme humble trouve le repos et la paix dont parle le Seigneur (Jn 14,27). »

    St Silouane l'athonite (fêté ce jour, 1866-1938), in Archimandrite Sophrony, "Starets Silouane, Moine du Mont-Athos, Vie - Doctrine - Écrits" (XIX), Trad. du russe par le Hiéromoine Syméon, Éditions Présence, Paris, 1973.
    N.B. : Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

    Saint_Silouane_l_Athonite_a.jpg

    Source et crédit iconographique : Alain Chenal (site remarquable, à visiter)

  • Visite pastorale au Molise - Rencontre avec le monde du travail et de l'industrie

    Un pacte pour le travail : c’est le souhait exprimé par le Pape François lors de son premier rendez-vous à Campobasso, chef-lieu de la région du Molise, dans le centre-sud de l’Italie. Lors d’une rencontre avec le monde du travail au sein de l’université régionale, il s’est adressé aux travailleurs et aux entrepreneurs de cette région pour leur exprimer sa proximité par rapport « au drame du chômage ». « Tant de postes de travail pourraient être récupérés grâce à une stratégie mise en place avec les autorités nationales qui sache cueillir les opportunités offertes par les normes nationales et européennes. » Et d’encourager son public à aller de l’avant.

    « C’est un des plus grands défis de notre époque : se convertir à un développement qui sache respecter la création ». Le Pape François a ainsi résumé l’importance qu’il y avait à promouvoir la formation des jeunes afin de « répondre aux nouvelles questions complexes que la crise économique actuelle pose, sur le plan local, national et international ».

    Autre défi du monde du travail : « concilier le temps de travail avec le temps passé avec la famille ». « C’est un point qui permet de discerner, d’évaluer la qualité humaine du système économique dans lequel nous nous trouvons » a-t-il ajouté.

    Le Pape en profite pour revenir sur le thème du travail dominical, « qui n’intéresse pas seulement les croyants mais qui intéresse tout le monde comme choix éthique ». « Le dimanche sans travail affirme que l’économie n’a pas la priorité sur l’humain, sur la gratuité et sur les relations non commerciales, sur les relations familiales et amicales, et, pour les croyants, sur la relation avec Dieu et avec la communauté ». Et de poser cette question : « travailler le dimanche est-ce une vraie liberté ? ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : silence et présence de Dieu

    « Vous devez être une âme de silence. Si vous voulez progresser, c'est un point capital. Pour creuser en profondeur, il n'y a pas d'autre moyen. Il faut que votre fond soit toujours paisible, que vous demeuriez là, seul,occupé de Lui. Il faut qu'Il puisse venir en vous souvent, toutes les fois qu'Il le désire. Pour cela, il faut qu'Il vous trouve toujours recueilli et prêt à Le recevoir. Il a hâte de venir à vous, d'y prendre son repos, d'y trouver ses délices. N'y mettez pas d'obstacles en n'étant pas chez vous. Donc silence intérieur et extérieur. Parlez peu. Faites plutôt parler les autres.

    Désirez sans cesse humblement l'union intime et parfaite avec le Bon Dieu. Préparez-vous à cette union par la solitude de l'esprit et du cœur. Détachez-vous donc intérieurement de tout ce qui n'est pas le Bon Dieu. Ne redoutez pas ce vide absolu. Il est la condition nécessaire de l'action divine dans votre âme.

    Seul, vous ne parviendrez pas à vous y établir. Mais le Bon Dieu bénira vos efforts. Il achèvera ce que vous aurez commencé avec sa grâce : vos multiples occupations n'y feront pas obstacle si vous ne vous y attachez pas. Ce qu'il faut le plus redouter, ce sont les distractions qui viennent du cœur. Les autres gênent un peu l'union consciente, elles ne l'empêchent pas. Persévérez et demandez la grâce de cette persévérance.

    Plus vous serez seul au dedans, détaché de tout, simplement occupé à aimer le Bon Dieu et plus vous serez heureux. Réalisez de votre mieux ce petit programme, sans vous lasser à cause de vos négligences inévitables. Jésus vous récompensera comme Il sait le faire. Humble et confiante persévérance ! »

    Robert de Langeac (Père Augustin Delage P.S.S., 1877-1947), "Vous... mes amis" (IIe Part. ch. III), P. Lethielleux, Paris, 1952.

    meditation-b.jpg

  • Méditation : dites-vous votre chapelet ?

    « Le chapelet bien dit est une détente pour l'âme, au sein des préoccupations, parfois si déprimantes, de la vie ; il est un petit moment de repos qu'on s'accorde pour rester fort à la besogne. Ô mon lecteur, ne vous refusez pas cette divine récréation ! La tâche est si rude ; vous êtes peut-être à votre insu, une âme si tendue, si lasse... Venez donc vous délasser en vous abandonnant là tout simplement à la bonté de votre divine Maman, comme un bambin qui vient, n'en pouvant plus, tomber dans les bras de sa mère. Songez que sans ce repos de chaque jour, vous risquez de perdre, au point de vue surnaturel, votre équilibre vital et de tomber dans le découragement. Le chapelet est un entretien intime du chrétien avec sa céleste Mère : ne vous privez pas un seul jour de cette conversation ; vous avez tant de choses à lui confier à la Sainte Vierge. On lui dit tout à Elle ! Vous avez tant besoin qu'elle vous instruise et vous forme.

    Or, n'est-ce pas en ce moment de la journée, où vous êtes avec elle, qu'elle vous atteint pour agir sur vous et vous former à sa ressemblance. C'est alors qu'elle vous adressera ses miséricordieux reproches, vous donnera ses conseils, vous fera connaître ses directives, vous communiquera, en un mot, les dispositions fondamentales de son âme bienheureuse. "Oh ! si l'on savait les belles choses que j'ai apprises en disant lentement le chapelet", confiait à sa mère, Guy de Fontgalland (1)...

    Comment peut-il se faire que, parmi les vrais chrétiens, on ne trouve pas un plus grand nombre d'âmes avides de dire leur chapelet... Avoir à sa portée une intelligence, un cœur comme celui de la Sainte Vierge et ne pas désirer davantage approcher de ces foyers de lumières et de sainteté, quel mystère ! quelle misère ! »

    (1) : Le serviteur de Dieu Guy de Fontgalland (1913-1925).

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Notre très douce Dame (ch. XXXVIII), Paray-le-Monial, Imprimerie Nouvelle, 1937 (Nouvelle édition transformée).

    Notre-Dame_du_Rosaire_2.jpg

  • Méditation : de la distraction au recueillement...

    « Les passions puériles sont, en matière d'attitude et de conversation, la superficialité, la futilité, la légèreté, le goût exclusif ou excessif de ce qui brille, amuse, distrait : d'un mot le papillonnage... Tout ce qui est sérieux et profond et à plus forte raison, tout ce qui est componction, recueillement, intériorité, paraît dur, triste, morose, ennuyeux. Toute conversation suivie paraît monotone, toute conversation élevée paraît longue. De même qu'un enfant a sans cesse besoin de trouver de nouveaux jeux, de changer de travail, de bouger, de même les grands enfants, les vieux enfants... Cela leur crée peu à peu une atmosphère d'une instabilité extrême, légère, sans consistance, ennemie du recueillement, de la paix, du sérieux, de l'activité persévérante en toute matière, du repos intérieur dans la prière, qui est à l'antipode des dispositions favorables à l'oraison.
    [...]
    Ces passions puériles doivent donc être combattues et vaincues - par une abnégation radicale, en ce sens que nous refusions absolument de les nourrir, de les entretenir délibérément ; que nous acceptions fidèlement les directions qu'on nous donne (l'esprit d'enfance substitué à sa contrefaçon) et les sacrifices qu'on nous suggère à ce propos ; - par un effort soutenu, intelligent et confiant vers la maturité, vers la plénitude d'âge dans le Christ, vers la majorité spirituelle. Donc, favoriser tout ce qui est sérieux, spirituel, désintéressé, pur, exempt de passion, paisible et pacifiant. Nous exercer dans les bons moments à éduquer notre sensibilité et à fixer notre légèreté, par l'enrichissement de notre vie spirituelle : prière, mortification, oubli de soi, pensées et désirs apostoliques, travail persévérant ; avant tout l'oraison virtuelle souvent et fidèlement pratiquée : "Ne dégénérons pas des hautes pensées des enfants de Dieu". »

    P. Léonce de Grandmaison s.j., Écrits spirituels Tome I : Conférences (Les passions puériles), Beauchesne, Paris, 1933 (31e éd.).

    meditation-a.jpg

    (Source photo)

  • Méditation : importance du coeur à Coeur ave Dieu...

    « Ne peut-on pas conseiller à tous d'aimer à être seul avec Dieu seul, d'éviter les visites inutiles, les lectures vaines, les conversations longues et oiseuses ? Sans vivre comme un cénobite, il est en général possible de se ménager des heures de repos et de tranquillité. Quelle que soit la position que l'on occupe, s'il est des jours où réellement on ne s'appartient pas, il en est d'autres où l'on jouit d'une certaine liberté. Les gens les plus accablés de travaux, s'ils savent ménager leurs heures, pourront eux-mêmes trouver de bons moments de calme et de paix (1). Il faut, sans doute, une certaine énergie pour résister aux sollicitations importunes et aux critiques possibles des gens oiseux, qui ne connaissent ni le prix du temps, ni les avantages d'une vie retirée ; mais ce sont là des obstacles qu'un vrai disciple de l’Évangile doit savoir surmonter. Qui veut servir Jésus-Christ ne doit pas se faire l'esclave du monde.

    S'il faut éviter les paroles inutiles, dont, selon le Sauveur, nous aurons à rendre compte au jour du jugement, à plus forte raison doit-on fuir les occasions de dissipation, les divertissements mondains. Celui qui aspire à la piété doit s'en abstenir, à moins que les convenances sociales ou des besoins légitimes de distraction n'en fassent une nécessité.

    Quant aux occupations absorbantes, elles peuvent être vraiment une nécessité de situation ; alors Dieu, qui les impose, donne aux âmes de bonne volonté la grâce de rester recueillies au milieu des tracas. Mais si l'on s'est donné à soi-même un surcroît de besogne, si, poussé par une activité trop naturelle on s'est imposé des travaux, des dérangements qui pourraient être retranchés sans inconvénient, alors, c'est le cas de se souvenir de la parole de saint Bernard au pape Eugène III - Maledicta occupatio quae te retrahit a Deo : Maudite soit l'occupation qui t'éloigne de Dieu - et de supprimer ce qui n'est point indispensable. »

    (1) : Si vous savez, dit l'Imitation, vous soustraire aux discours superflus et aux visites inutiles, si vous fermez l'oreille aux vains bruits du monde, vous trouverez assez de temps pour faire de saintes méditations. (L. I, ch. XX : De l'amour de la solitude et du silence.)

    Auguste Saudreau (1859-1946), Les degrés de la vie spirituelle (L. III, 2e part., ch. I), Paris - Arras - Angers, P. Téqui - Brunet - Éditions de l'Ouest, 1920.

    soleil-oiseau-a.jpg