A découvrir jour après jour...
Quatrième jour
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
« On peut aussi, et très utilement, réciter le Rosaire ou le chapelet pour le soulagement des défunts. Les pauvres âmes du Purgatoire connaissent bien son efficacité. On lit dans la vie de la Mère Françoise du Saint-Sacrement qu’elle récitait chaque jour le Rosaire, pour la délivrance des défunts, et au lieu du Gloria Patri, elle terminait chaque dizaine par le verset requiescant in pace. Elle appelait son chapelet son aumônier ; c’était lui, en effet, qui lui permettait de faire aux âmes du Purgatoire de riches aumônes spirituelles, et de les mettre en état de s’acquitter envers Dieu. Aussi, dans les fréquentes visites que lui faisaient ces pauvres âmes, on les voyait lui prendre des mains son chapelet et le baiser avec respect, comme l’instrument de leur salut.
Un autre dévot aux âmes du Purgatoire, Joseph Nieremberg, avait aussi la coutume de réciter chaque jour le chapelet à la même intention. Il avait pour cela un chapelet enrichi de nombreuses indulgences. Il vint à le perdre, ce qui le chagrina beaucoup, à cause de ces pauvres âmes ; or, un soir que, faute de mieux, il offrait à Notre-Seigneur sa bonne volonté, il entend au plafond de sa chambre un bruit singulier, il regarde, et voit tomber à ses pieds, son chapelet avec toutes les médailles qui y étaient attachées. Il ne douta pas que ce ne fussent les âmes du Purgatoire qui le lui renvoyaient, pour l’encourager à persévérer dans une pratique qui leur était si utile.
[...]
Église Saint-Pierre du Gros Caillou
92 rue St Dominique, 75007 Paris
Métro : Invalides, La Tour-Maubourg ou École Militaire
BEATÆ MARIÆ VIRG. A ROSARIO
ante CR 1960 : SACRATISSIMI ROSARII B. MARIÆ VIRG.
"Gaudeámus omnes in Dómino"
Schola Gregoriana Mediolanensis - Dir. Giovanni Vianini
Ant. ad Introitum. (Introït)
Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beátæ Maríæ Vírginis, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei.
Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge Marie. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu.
Ps. 44, 2.
Eructávit cor meum verbum bonum ; dico ego opéra mea Regi.
De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi.
« D'un bout du monde à l'autre, une race d'infidèles se dresse contre nous... Le mot d'ordre de ces hommes qui se comptent par milliers, c'est la guerre à Dieu et à ses saints. Dieu, ils voudraient le bannir de ce monde ; le Christ, ils le blasphèment ; l’Église, ils la persécutent ; la religion, ils cherchent à l'étouffer dans le sang et dans la boue. Voilà leurs projets hautement avoués. A ces desseins pervers, nous opposerons, nous aussi, une ligue, mais une ligue toute pacifique, toute spirituelle, une sainte croisade de prières et de bonnes œuvres. Or dans ce divin arsenal de la prière chrétienne, le S. Rosaire apparaît comme une arme puissante entre toutes : arma et tela nostra. (Tertullien, De oratione, XXVIII.)
Puisse donc le mois d'octobre devenir parmi nous un mois de prières et de supplications ! ... Et ce n'est pas pendant le mois d'octobre seulement, mais encore dans tout le reste de l'année, qu'une si excellente pratique est appelée à produire ses fruits. Rien n'est touchant comme le spectacle que présente une famille où la récitation du chapelet en commun vient couronner pieusement les travaux et les fatigues de la journée. Plus cette prière est facile et à la portée de chacun, plus elle devrait venir se placer sur les lèvres des chrétiens de tout âge et de toute condition. Par là nous attirerons sur nous la protection de Marie ; et la protection de Marie est pour ses fidèles serviteurs un gage de bonheur et de salut. »
Mgr Freppel, L'excellence du S. Rosaire, in "Œuvres oratoires et pastorales de Mgr Freppel, évêque d'Angers", Librairie Roger et Chernoviz, Paris.
« Ô ! Cœur très saint de la mère de mon Dieu, asile des pauvres, refuge des affligés, solide espoir des pécheurs, pénétré des plus vifs sentiments de respect, d'amour et de reconnaissance pour tous les biens que j'ai reçus de Dieu par votre intercession, je viens me dévouer pour toujours à votre service, je vous offre mon cœur et avec lui tout ce que je suis et tout ce qui m'appartient ; et je veux désormais remplir envers vous tous les devoirs d'un serviteur fidèle. Agréez l'offrande que je vous fais de moi-même, et obtenez-moi de mon Sauveur J.-C. votre cher Fils, une foi vive, une espérance ferme, un amour de mon Dieu tendre, généreux et constant ; obtenez-moi une pureté de corps, d'esprit et de cœur qui ne soit jamais ternie, une humilité sincère qui ne soit jamais altérée, une patience dans les adversités qui ne puisse jamais être ébranlée, une soumission à la volonté de mon Dieu qui ne soit jamais partagée, une persévérance dans la vertu qui ne soit jamais affaiblie, enfin cette grâce finale, cette sainte mort, qui seule peut me procurer le bonheur de vous aimer avec mon Dieu durant toute l'éternité.
Vous serez, ô Cœur tout aimable, vous serez désormais après le Cœur de votre très cher Fils l'objet de ma vénération, de mon amour et de ma plus tendre dévotion. Vous serez la voie par où j'irai à mon Sauveur, et ce sera par vous que je recevrai ses grâces et ses miséricordes ; vous serez mon refuge dans mes afflictions, ma consolation dans mes peines, mon secours dans tous mes besoins ; j'irai apprendre de vous la pureté, l'humilité, la douceur, et puiser dans vous l'amour du Sacré Cœur de Jésus votre Fils. »
In "La dévotion du Saint Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu", Nouvelle édition, considérablement augmentée, Avignon, Offray Aîné Imprimeur-Libraire, s.d. (fin XVIIe).
« Qu'elle est donc grande la puissance de la Prière ! on dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu'elle demande. Il n'est point nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; s'il en était ainsi... hélas ! que je serais à plaindre !... En dehors de l'Office Divin que [je] suis bien indigne de réciter, je n'ai pas le courage de m'astreindre à chercher dans les livres de belles (italiques) prières, cela me fait mal à la tête, il y en a tant !... et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres... Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend... Pour moi la prière, c'est un élan du cœur, c'est un simple regard jeté vers le Ciel, c'est un cri de reconnaissance et d'amour au sein de l'épreuve comme au sein de la joie ; enfin c'est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l'âme et m'unit à Jésus.
Je ne voudrais pas cependant, ma Mère bien-aimée, que vous croyiez que les prières faites en commun au chœur, ou dans les ermitages, je les récite sans dévotion. Au contraire j'aime beaucoup les prières communes car Jésus a promis de se trouver au milieu de ceux qui s'assemblent en son nom, je sens alors que la ferveur de mes sœurs supplée à la mienne, mais toute seule (j'ai honte de l'avouer) la récitation du chapelet me coûte plus que de mettre un instrument de pénitence... Je sens que je le dis mal, j'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit... Longtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m'étonnait, car j'aime tant la Sainte Vierge qu'il devrait m'être facile de faire en son honneur des prières qui lui soient agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des Cieux étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu'elle s'en contente. »
Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Manuscrit C (25 r°/v°), in "Œuvres complètes", cerf/DDB, Paris, 1996.
Vierge au sourire
« Entre les diverses formules et manières d’honorer la divine Marie, il en est qu’il faut préférer, puisque nous savons qu’elles sont plus puissantes et plus agréables à notre Mère ; et c’est pourquoi Nous Nous plaisons à désigner en particulier et à recommander tout spécialement le Rosaire. Le langage vulgaire a donné le nom de couronne à cette manière de prier, parce qu’elle rappelle, en les réunissant par les plus heureux liens, les grands mystères de Jésus et de Marie, leurs joies, leurs douleurs et leurs triomphes. Le souvenir de la pieuse contemplation de ces augustes mystères, médités dans leur ordre, peut procurer aux fidèles un admirable secours, aussi bien pour alimenter leur foi et la protéger contre la contagion des erreurs que pour relever et entretenir la vigueur de leur âme. En effet, la pensée et la mémoire de celui qui prie de la sorte, éclairées par la foi, sont entraînées vers ces mystères avec l’ardeur la plus suave ; elles s’y absorbent et les pénètrent, et ne peuvent assez admirer l’oeuvre inénarrable de la Rédemption des hommes, accomplie à un prix si élevé et par une succession de si grands événements. »
Léon XIII, Encyclique Octobrimense (22 septembre 1891).
Communier à l'âme des Mystères du Saint Rosaire
« Pour communier à l'âme des Mystères, il faut avoir un regard affectueux sur les dispositions de Notre Seigneur et de la très Sainte Vierge Marie. Oui, il nous faut jeter un regard sur leur intérieur et là, nous trouverons une vraie source de grâces et d'amour. Nous trouverons un bain, une fontaine de vie qui jaillit sans cesse. [...] Méditons le Rosaire, qui est la prière des humbles à la plus humble. Comme les enfants de Babylone chantaient les louanges de Dieu dans la fournaise, ainsi nous chantons les gloires de Marie dans la fournaise purificatrice et sanctificatrice dans chacun des Mystères du Rosaire. Chaque Mystère qui passe doit produire en nous un désir très intense de nous nourrir de cette grâce. La Sainte Vierge distribue ses grâces dans la mesure de nos désirs. Elle veut nous faire part de ses richesses, de ses dons, et de ses vertus, même sa vertu de foi qu'Elle garde au Ciel pour communier aux âmes. Elle a les dons du Saint-Esprit avec plénitude. Faisons-la bien notre Mère en tout et partout. Ah ! vivons-la à plein ! Aimons le chapelet, aimons à dire le Rosaire, et pénétrons-nous bien de tout ce qui est divin dans le Rosaire. Chaque Mystère est une réalité vivante au Cœur de Notre Seigneur. Demeurons dans ce Cœur si pur de Marie, Elle nous fera entrer dans la grâce de Notre Seigneur, et Elle nous unira à Lui. »
Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens spirituels B 13b, in "Textes choisis 4. Avec Marie - Prier", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2010.
« La méditation des mystères du Christ est proposée dans le Rosaire avec une méthode caractéristique, capable par nature de favoriser leur assimilation. C'est une méthode fondée sur la répétition. Cela vaut avant tout pour l'Ave Maria, répété dix fois à chaque mystère. Si l'on s'en tient à cette répétition d'une manière superficielle, on pourrait être tenté de ne voir dans le Rosaire qu'une pratique aride et ennuyeuse. Au contraire, on peut considérer le chapelet tout autrement, si on le regarde comme l'expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner vers la personne aimée par des effusions qui, même si elles sont toujours semblables dans leur manifestation, sont toujours neuves par le sentiment qui les anime.
Dans le Christ, Dieu a vraiment assumé un "cœur de chair". Il n'a pas seulement un Cœur divin, riche en miséricorde et en pardon, mais il a aussi un cœur humain, capable de toutes les vibrations de l'affection. Si nous avions besoin d'un témoignage évangélique à ce propos, il ne serait pas difficile de le trouver dans le dialogue émouvant du Christ avec Pierre, après la Résurrection : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" Par trois fois la question est posée, par trois fois la réponse est donnée : "Seigneur, tu sais bien que je t'aime" (cf. Jn 21, 15-17). Au-delà de la signification spécifique de ce passage si important pour la mission de Pierre, la beauté de cette triple répétition n'échappe à personne : par elle, la demande insistante et la réponse correspondante s'expriment en des termes bien connus de l'expérience universelle de l'amour humain. Pour comprendre le Rosaire, il faut entrer dans la dynamique psychologique propre à l'amour.
Une chose est claire : si la répétition de l'Ave Maria s'adresse directement à Marie, en définitive, avec elle et par elle, c'est à Jésus que s'adresse l'acte d'amour. La répétition se nourrit du désir d'être toujours plus pleinement conformé au Christ, c'est là le vrai "programme" de la vie chrétienne. Saint Paul a énoncé ce programme avec des paroles pleines de feu : "Pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage" (Ph 1, 21). Et encore : "Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi" (Ga 2, 20). Le Rosaire nous aide à grandir dans cette conformation jusqu'à parvenir à la sainteté.
Prière pour la paix, le Rosaire est aussi, depuis toujours, la prière de la famille et pour la famille. Il fut un temps où cette prière était particulièrement chère aux familles chrétiennes et en favorisait certainement la communion. Il ne faut pas perdre ce précieux héritage. Il faut se remettre à prier en famille et à prier pour les familles, en utilisant encore cette forme de prière.
Si, dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, j'ai encouragé même les laïcs à célébrer la Liturgie des Heures dans la vie ordinaire des communautés paroissiales et des divers groupes chrétiens (Cf. n.34), je désire faire la même chose pour le Rosaire. Il s'agit de deux voies de la contemplation chrétienne qui ne s'opposent pas, mais se complètent. Je demande donc à ceux qui se consacrent à la pastorale des familles de suggérer avec conviction la récitation du Rosaire.
La famille qui est unie dans la prière demeure unie. Par tradition ancienne, le saint Rosaire se prête tout spécialement à être une prière dans laquelle la famille se retrouve. Les membres de celle-ci, en jetant véritablement un regard sur Jésus, acquièrent aussi une nouvelle capacité de se regarder en face, pour communiquer, pour vivre la solidarité, pour se pardonner mutuellement, pour repartir avec un pacte d'amour renouvelé par l'Esprit de Dieu.
De nombreux problèmes des familles contemporaines, particulièrement dans les sociétés économiquement évoluées, dépendent du fait qu'il devient toujours plus difficile de communiquer. On ne parvient pas à rester ensemble, et les rares moments passés en commun sont absorbés par les images de la télévision. Recommencer à réciter le Rosaire en famille signifie introduire dans la vie quotidienne des images bien différentes, celles du mystère qui sauve : l'image du Rédempteur, l'image de sa Mère très sainte. La famille qui récite le Rosaire reproduit un peu le climat de la maison de Nazareth : on place Jésus au centre, on partage avec lui les joies et les souffrances, on remet entre ses mains les besoins et les projets, on reçoit de lui espérance et force pour le chemin. »
Bx Jean-Paul II (fêté ce jour), Encyclique Rosarium Virginis Mariae (26 & 41), 16 octobre 2002.
La Vierge de la fête du Rosaire (Das Rosenkranzfest) par Dürer (1506)
Galerie nationale de Prague
« Je jetterai aujourd'hui des fleurs aux pieds de Marie, aux pieds de la Mère de Dieu, Vierge des vierges. Je serai aux pieds de Celle qui s'appelle l'Immaculée Conception.
Je lui ferai un parterre de roses, de ces roses qu'elle aime ; elle les foulera aux pieds, elle l'Immaculée ; ces fleurs de roses, en parfum exquis, embaumées du parfum de Marie, sèmeront la grâce, elles chanteront et béniront le Seigneur, Celui qui en Elle fit de si grandes choses.
Chaque Ave que je prononce est une rose de grâce que la puissance de Dieu fait germer, à la gloire de marie et pour le bonheur de mon âme. Ave Maria, je vous le redirai, ô Marie, cent cinquante fois en ce jour. Ave, je vous salue.
Je m'arrache à moi-même, je m'élève jusqu'à vous avec Gabriel, la Force de Dieu, votre Ange, l'Ange de l'Incarnation-Rédemption. Je vous salue, pleine de grâce, chef-d’œuvre de la Puissance, de la Sagesse, de l'Amour du Tout-Puissant ; car, vous êtes avec Dieu. Vous êtes la seule qui étiez bien avec Lui, quand, sur notre terre, Gabriel vous saluait pleine de grâce, ô Immaculée Colombe des cieux !
Vous avez réalisé l'union suprême avec Dieu ; car, vous êtes la Sainte entre les Saints, les Saints du très-Haut. C'est pourquoi, exultant en Dieu et pour vous, je vous proclame bénie entre toutes les femmes ; j'en remercie Celui que vous faites chanter, Rose mystique, le Béni de vos entrailles de Mère.
Ô Marie, Mère de Dieu, toute-puissante sur son Cœur, Dispensatrice des trésors de cette grâce dont vous êtes pleine, ô Mère, parce que nouvelle Eve, Mère des vivants, priez pour nous, priez pour moi, pour tous les pauvres pécheurs et pécheresses de ce monde !
Nous crions vers vous, dans cette vallée de larmes, dans cet exil où nous courons, sans cesse, le danger de nous perdre, nous, pécheurs et pécheresses qui avons goûté du fruit défendu, en perdant le Fruit béni de vos entrailles, ô Marie.
Priez pour nous, maintenant, aujourd'hui, en ce moment même, et à l'heure de notre mort, heure solennelle où doit valoir et triompher cette grâce dont vous êtes pleine pour nous, vos enfants.
Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie, Reine du Très Saint Rosaire, priez pour nous ! »
Dom Vandeur, La Solennité du Saint Rosaire, in "Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II", Éditions de Maredsous, 1950.
« Le Rosaire nous aide à pénétrer les ineffables grandeurs de l'Incarnation, de la Passion et de la gloire de Jésus. Qui, mieux que Marie, a compris et vécu ces mystères ? Qui, mieux qu'elle peut nous en donner l'intelligence ? Si nous pouvions vraiment nous mettre en contact avec Marie, pendant la récitation du Rosaire, pour l'accompagner dans les diverses étapes de sa vie, nous pourrions recueillir quelque chose des sentiments de son Cœur dans le déroulement des grands mystères dont elle fut témoin et souvent même la protagoniste, et notre âme en serait merveilleusement nourrie. De cette manière, le Rosaire se transformerait en une méditation, je dirais presque : une contemplation, sous la conduite de Marie. Tel est justement ce que veut la Sainte Vierge, et non un certain nombre de Rosaires récités du bout des lèvres, tandis que la pensée divague de mille manières ! Les Ave répétés sans cesse, doivent exprimer l'attitude de l'âme qui s'efforce de s'élever vers Marie, de s'élancer vers elle pour être prise par elle et introduite dans la compréhension des mystères divins. "Ave Maria !" disent les lèvres, et le cœur murmure : Enseignez-moi, ô Marie, à connaître et aimer comme Jésus, comme Vous l'avez connu et aimé.
Réciter le Rosaire de cette façon, demande le recueillement. Avant de commencer, dit Sainte Thérèse de Jésus, l'âme se demande à qui elle va parler et qui elle est, pour mieux savoir comment se comporter (cf. Château XXIV). La Sainte rit finement des personnes "tellement avides de réciter et de dire des prières vocales qu'elles ressemblent à celui qui, s'étant fixé la tâche d'en réciter tous les jours un nombre déterminé, se hâte de les achever promptement" (ib. XXXIII). Le Rosaire récité de cette manière ne peut alimenter la vie intérieure ; l'âme en recueille peu de fruit, et la Sainte Vierge peu de gloire. Récité, au contraire, dans un véritable esprit de dévotion, le Rosaire devient un moyen très efficace pour cultiver la piété mariale, pour pénétrer dans l'intimité de Notre-Dame et celle de son divin Fils. »
« Ô Marie, puisque vous m'aimez, rendez-moi semblable à vous. Vous détenez le pouvoir de changer les cœurs, prenez donc mon cœur et transformez-le. Sanctifiez-moi, faites de moi votre digne fils. (S. Alphonse) »
P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome II (07/10), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.
"Le rosaire est une chaîne de prières qui t'associera à elle"
« Pour devenir un saint, imite les petits enfants. Ils ne connaissent aucune théorie, mais ils se contentent de regarder leur mère et de faire comme elle : tu deviendras un saint.
Le rosaire est une chaîne de prières qui t'associera à elle. C'est aussi le film qui te rappellera toutes les étapes du chemin de l'espérance qu'elle a parcouru : sa tendresse à Bethléem, son tourment durant la fuite en Égypte, le silence et le labeur de l'atelier de Nazareth, sa ferveur au temple, son émotion devant la prédication de son fils, de saint Jean ; en bref, l'histoire de deux vies qui n'en sont qu'une, car le Seigneur a vécu en elle, et elle en lui.
Ne néglige pas le rosaire que ta mère, Marie, t'a confié en te recommandant de vivre comme elle, avec elle, par elle et en elle. »
Cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan (1928-2002), Sur le chemin de l'espérance (Ch. 35 - Notre Mère Marie), Le Sarment / Fayard, 1991. (notules 918 et 922)
« Si Marie désire tant la prière du rosaire, c'est que nous ne pouvons pas Lui faire de plus grand plaisir que de réciter l'Ave Maria, la salutation du Père céleste. Cela Lui rappelle Sa sublime vocation de Mère du Fils de Dieu et de Mère du genre humain tout entier. Chaque fois que Ses enfants Lui adressent cette salutation, ils le Lui rappellent : et Marie peut implorer Jésus pour qu'Il fasse descendre sur ces enfants des trésors infinis de grâces. Pauvre affligé ! ne sens-tu pas encore à quel point le regard maternel de Marie se porte sur toi plein d'amour, mais plein d'attente aussi ? Ne résiste pas plus longtemps au désir ardent de ta Mère céleste, qui veut être pleinement ta Mère ; qui, par ces épreuves, ces souffrances t'a choisi et veut te rendre heureux pour le temps et l'éternité ! Dis-Lui un "Oui" total ! Fais triompher dans ton cœur Son Cœur immaculé, car Elle veut te conduire à Jésus et faire de toi un tabernacle vivant, pour que Jésus y habite et te donne Sa paix. Tel est le triomphe de Son Cœur dans ton cœur ! C'est alors seulement que tu seras capable de croire à Sa victoire sur Satan. Car Jésus, qui, comme Dieu, peut tout, veut Se servir de toi pour que les hommes reconnaissent l’Épouse immaculée de l'Esprit-Saint comme leur Mère, selon le plan admirable de Dieu, comme la Mère du genre humain aussi, pour que par Elle les hommes soient conduits à Dieu. »
La Révélation de l'Amour Divin (14 juin 1961, p.113), d'après les notes de Maria Graf-Suter (1906-1964), Éditions Miriam, 1975.
Enseignements pontificaux sur le Saint Rosaire
Notre page dédiée au Rosaire
« J'aime beaucoup les prières communes car Jésus a promis de se trouver au milieu de ceux qui s'assemblent en son nom, je sens alors que la ferveur de mes sœurs supplée à la mienne, mais toute seule (j'ai honte de l'avouer) la récitation du chapelet me coûte plus que de mettre un instrument de pénitence... Je sens que je le dis si mal, j'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit... Longtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m'étonnait, car j'aime tant la Sainte Vierge qu'il devrait m'être facile de faire en son honneur des prières qui lui sont agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des Cieux étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu'elle s'en contente.
Quelquefois lorsque mon esprit est dans une si grande sécheresse qu'il m'est impossible d'en tirer une pensée pour m'unir au Bon Dieu, je récite très lentement un "Notre Père" et puis la salutation angélique ; alors ces prières me ravissent, elles nourrissent mon âme bien plus que si je les avais récitées précipitamment une centaine de fois... »
Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, extrait du Manuscrit C (25v°), in "Œuvres complètes", Cerf/DDB, Paris, 1996.
Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
Eia ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria !
« Qu'est-ce que je vous demande ? Rien en ma faveur, tout pour votre gloire.
Qu'est-ce que je vous demande ? Ce que vous pouvez et même, je l'ose dire, ce que vous devez m'accorder, comme Dieu véritable que vous êtes, à qui toute puissance a été donnée au ciel et dans la terre (Cf. Mt 28, 18), et comme le meilleur de tous les enfants, qui aimez infiniment votre Mère.
Qu'est-ce que je vous demande ? Liberos : des prêtres libres de votre liberté, détachés de tout, sans père, sans mère, sans frères, sans soeurs, sans parents selon la chair, sans amis selon le monde, sans biens, sans embarras et sans soins et même sans volonté propre (Cf. IR 17, 40 et Ps 22, 4).
Liberos : de vrais enfants de Marie, votre sainte Mère, qui soient engendrés et conçus par sa charité, portés dans son sein, attachés à ses mamelles, nourris de son lait, élevés par ses soins, soutenus de son bras et enrichis de ses grâces.
Liberos : de vrais serviteurs de la Sainte Vierge qui, comme autant de saint Dominique, aillent partout, le flambeau luisant et brûlant du saint Evangile dans la bouche et le saint Rosaire à la main, aboyer comme des chiens, brûler comme des feux et éclairer les ténèbres du monde comme des soleils, et qui, par le moyen de la vraie dévotion à Marie, c'est-à-dire intérieure sans hypocrisie, extérieure sans critique, prudente sans ignorance, tendre sans indifférence, constante sans légèreté et sainte sans présomption, écrasent partout où ils iront la tête de l'ancien serpent, afin que la malédiction que vous lui avez donnée soit entièrement accomplie : inimicités ponam inter te et mulierem, inter semen tuum et semen ipsius et ipsa conteret caput tuum. (Cf. Gn 3, 15). »
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Prière embrasée "Memento" (6,7,11,12), in Oeuvres complètes, Editions du Seuil, Paris, 1966.